Aller au contenu principal

Ayn froide

4 février 2013

haine_froideJ’ai terminé récemment le livre Haine froide – À quoi pense la droite américaine ? de Nicole Morgan, professeure de philosophie aujourd’hui à la retraite du Collège militaire royal du Canada de Kingston. Encore une fois, j’ai choisi ce livre à la suite de la lecture d’une critique du Devoir. Serge Truffault, l’auteur de la critique en question, résume très bien le sujet de ce livre :

«cet essai a ceci d’essentiel, à qui veut comprendre les remous idéologiques qui ont rythmé l’action politique et économique des États-Unis depuis des lunes, qu’il propose une analyse, une mise en relief des théories de l’économiste Milton Friedman et de la romancière-philosophe Ayn Rand, et de l’énorme influence qu’ils ont eue.»

La présentation des thèses d’Ayn Rand et, dans une moindre mesure, de Milton Friedman est de fait le point fort de ce livre très touffu, tellement qu’il en est difficile à résumer. Dans ce contexte, je vais me contenter d’esquisser les sujets qui ont le plus retenu mon attention.

Ayn Rand

Peu connue hors des États-Unis, ce qui est une bonne chose, il est indéniable que cette idéologue exécrable a eu et a encore une très grande influence aux États-Unis. L’auteure mentionne entre autres que ses livres, surtout Atlas Shrugged (La révolte d’Atlas ou La grève, en français) sont les plus répandus aux États-Unis depuis 30 ans, après la Bible, en bonne partie grâce à «des dons généreux de la haute finance». Les thèmes colportés par Ayn Rand sont tellement simplistes qu’il est difficile de croire qu’ils peuvent avoir autant d’influence :

  • l’avidité est la plus grande qualité de l’être humain (rappelant les prémisses de l’économie classique et surtout la célèbre phrase de Gordon Gekko, personnage principal du film Wall Street «Greed is good» – l’avidité est bonne);
  • l’homme est né égoïste et l’altruisme n’existe pas;
  • les pauvres qui reçoivent de l’argent de l’État sont des parasites;
  • le gouvernement est à la source de tous les problèmes, pour ne pas dire du mal, vole les citoyens honnêtes et créateurs de richesses, et doit donc être combattu;
  • l’empathie est un défaut (alors que je pense que son absence est le plus gros problème sur notre planète).

Aussi ridicules que soient ces affirmations, elles semblent séduire ceux qui cherchent des motifs supposément philosophiques pour justifier leur turpitude…

Milton Friedman

L’auteure élabore moins sur Milton Friedman (moi, je l’ai fait un peu plus dans ce billet), mais souligne sa grande influence tant auprès des départements d’économie que sur les politiques gouvernementales. Il a bien sûr grandement influencé la politique économique de Ronald Reagan, la reaganomics, mais aussi celle de Clinton et même d’Obama, par l’intermédiaire de leurs conseillers (Robert Rubin, Lawrence Summers et Timothy Geithner, principalement). L’auteure mentionne que Bush père (George H. W. Bush) doutait davantage des thèses de Friedman que Clinton. En fait, il est vrai que Clinton a plus déréglementé que Bush père, son pire héritage étant l’abolition de la Loi Glass-Steagall qui séparait les banques d’investissement et les banques de dépôt, abolition qui est une des causes principales de la crise financière.

Fondations et lobbies

Selon l’auteure, un des grands facteurs qui a favorisé la diffusion et la popularité des idées de Ayn Rand et de Milton Friedman est le rôle des nombreuses fondations de droite, tel celles de Ford, Rockefeller et Carnegie. Ces fondations, et bien d’autres, financent par exemple des universités à la condition qu’on y oblige la lecture des livres d’Ayn Rand en leur donnant une appréciation positive ou qu’on abandonne l’enseignement des thèses de Keynes en économie. Elles financent aussi des conférenciers et des chercheurs dans tous les domaines. Paul Krugman en donne un exemple concret dans une de ses dernières chroniques en précisant les objectifs cachés de l’organisation Fix The Debt, à première vue une organisation non partisane :

«Comme tous les groupes financés par Peterson, Fix The Debt semble plus concerné lorsqu’il s’agit de couper dans la Sécurité Sociale et Medicare que lorsqu’il faut combattre les déficits en général – et ils ne sont pas non plus aussi neutres que ce qu’ils veulent bien dire.

Dans sa liste de «principes de base», il en appelle à des taux d’imposition plus faibles – un point de vue très populaire pour des gens soi-disant horrifiés par les déficits budgétaires. Il est vrai que le groupe demande des augmentations des recettes grâce à un élargissement de la base, c’est-à-dire en mettant fin à des niches fiscales. Mais c’est irréalisable. Et c’est également, comme vous l’aurez constaté, la position des républicains.»

Ces fondations ainsi que des entreprises financent les élections, notamment au moyen des super-PAC, surtout conservateurs, assurent la présence de lobbys défendant leurs intérêts auprès des politiciens (il y en a à Washington près de 14 000 enregistrés, selon l’auteure), nomment à des postes très payants des anciens politiciens, etc. Inutile de dire que les politiciens ont tout intérêt dans ce contexte à prendre des décisions qui leur plaisent, qu’ils veuillent se faire réélire ou qu’ils veuillent se préparer à une après carrière confortable…

Même des mouvements supposément populaires (dans le sens «qui viennent du peuple») comme le Tea Party sont en fait financés par des fondations ou des particuliers fortunés, notamment par les frères Koch. Ce sont pour eux des relais important pour colporter les thèses de Ayn Rand et la haine du gouvernement.

Les propriétaires de médias participent aussi, en mettant en ondes des émissions qui se permettent de dire n’importe quoi pour faire avancer leurs intérêts. Dans certains états, la majorité de la population croit par exemple qu’Obama n’est pas né aux États-Unis (même s’il a rendu public son certificat de naissance) et qu’il est musulman. Pour entretenir ce genre de confusion, les médias donnent souvent le même poids à des mensonges et aux faits, que ce soit sur la théorie de l’évolution ou sur le réchauffement climatique. Comme le dit l’auteure, certains journaux seraient prêt à accorder le même poids à ceux qui disent que la terre est ronde qu’à ceux qui prétendent qu’elle est plate…

Conséquences…

Les conséquences sont nombreuses. On s’assure entre autres que le dogme de la croissance à tout prix ne soit pas contredit et que la réglementation d’avant la crise ne soit pas réintroduite, manœuvre qui a été réussi, rien ne ressemblant par exemple à la Loi Glass-Steagall dans les cartons du gouvernement.

L’intérêt des financiers de ne pas voir ce genre de réglementation revenir est de pouvoir continuer à prendre de gros risques qui offrent de gros rendements quand ils réussissent et dont les pertes sont assurées par l’État quand cela ne réussit pas, sauf, bien sûr, quand il s’agit des pertes des petits propriétaires qui ont tout perdu avec la crise.

Ces financements de tout ce qui diffuse les idées de droite a créé de bizarres alliances entre des mouvements pourtant très différents, comme les conservateurs, les religieux, la droite morale, les libertariens et les randiens (Ayn Rand était athée). Malgré leurs grandes différences, tous ces mouvements font la promotion de la responsabilité individuelle et combattent tout ce qui peut ressembler de près ou de loin à une augmentation des impôts, et cela plaît à leurs bailleurs de fonds.

Ces fondations et autres structures de financement ont aussi réussi à organiser une véritable haine des pauvres, les considérant, comme l’a fait Ayn Rand, comme des parasites. L’auteur précise que cette croyance que les pauvres sont paresseux et responsables de leur sort ne vient pas seulement des délires de Ayn Rand, mais repose aussi sur le désir de bien des gens de se distinguer : «on se sentirait moins riche s’il n’y avait pas de pauvres» et si on ne pensait pas que c’est bien leur faute s’ils le sont. Non seulement doit-on les déconsidérer, mais on doit les punir. D’ailleurs, le nombre de détenus est passé de 240 000 en 1975 à 2 000 000 en 2005.

Bref, avec la hausse des inégalités, la haine du pauvre, le financement de tous les partis politiques par les plus riches, les États-Unis se retrouvent en fait de plus en plus dans une ploutocratie et de moins en moins dans une démocratie.

Et alors…

Je dois avouer que je me suis senti parfois un peu perdu dans ce livre. Non pas que je ne partage pas les observations de l’auteure – en fait, je connaissais presque tous les faits mentionnés dans ce livre – mais j’ai trouvé que la structure qu’elle a adoptée était un peu confuse, qu’il manquait un fil conducteur. La haine, je veux bien, mais le lien de la haine avec ce qu’elle raconte n’est pas toujours limpide.

Cela dit, ce livre est idéal si on veut mieux connaître les fondements idéologiques de la droite des États-Unis et les moyens qui ont été pris pour les rendre aussi populaires. Peut-être n’ai-je simplement pas été capable de voir la logique dans cette idéologie basée sur des mensonges et sur la haine des faits et des êtres humains!

26 commentaires leave one →
  1. 4 février 2013 11 h 18 min

    « L’homme est né égoïste et l’altruisme n’existe pas. »

    Ce n’est pas faux, mais sa définition d’égoïsme est trop restreinte.

    J’aime

  2. 4 février 2013 11 h 21 min

    « le gouvernement est à la source de tous les problèmes, pour ne pas dire du mal, vole les citoyens honnêtes et créateurs de richesses, et doit donc être combattu; »

    Mais le pire, c’est que contrairement aux anarchistes, ces minarcho-étatistes sont en faveur de l’existence du gouvernement…mais juste quand ça fait leur affaire!

    Et même en tant qu’anarchistes, nous savons fort bien que le gouvernement n’est pas la source de tous les problèmes, mais au moins, nous combattons vraiment le gouvernement.

    J’aime

  3. 4 février 2013 11 h 26 min

    « Ce sont pour eux des relais important pour colporter les thèses de Ayn Rand et la haine du gouvernement. »

    Le pire, c’est qu’ils aiment le gouvernement. Ils n’aiment pas la partie sociale du gouvernement (ils appellent ça « entitlement programs » dans leur novlangue capitaliste)

    Contrairement aux randiens, les anarchistes haïssent vraiment le gouvernement.

    J’aime

  4. THE LIBERTARIAN BADASS permalink
    4 février 2013 11 h 40 min

    Ça fesse un article comme ça, drette dans le temps des impôts!

    J’aime

  5. 4 février 2013 11 h 48 min

    «drette dans le temps des impôts!»

    Moi, c’est en mars!

    «Le pire, c’est qu’ils aiment le gouvernement. Ils n’aiment pas la partie sociale du gouvernement (ils appellent ça « entitlement programs » dans leur novlangue capitaliste) »

    Ils sont vraiment à l’opposé de ma position!

    J’aime

  6. 5 février 2013 13 h 46 min

    « Ça fesse un article comme ça, drette dans le temps des impôts! » – L.B.
    « Moi, c’est en mars! » – Drwn

    = = = > toujours le mot pour REER…

    J’aime

  7. 5 février 2013 13 h 54 min

    «toujours le mot pour REER…»

    Ça, c’est jamais (mois du RÉER) ou la plupart du temps (mot pour REER).

    J’aime

  8. 5 février 2013 19 h 36 min

    Il y a beaucoup de « guidounes » dans la politique américaine, plus particulièrement à droite!

    J’aime

  9. 5 février 2013 19 h 54 min

    On peut dire ça comme ça! 😉

    J’aime

  10. Richard Langelier permalink
    6 février 2013 20 h 02 min

    Je ne commente pas le bon billet, mais je viens d’entendre Diane Bellemarre qui m’a donné le cours de Macro II. Tab…, j’ai peur de mal vieillir comme elle! Elle est sénatrice conservatrice et elle vient de défendre les changements à l’assurance-emploi à 24 heures en 60 minutes. Je en sais pas si elle a nuancé ou patiné. J’espère qu’elle enverra un texte aux journaux pour qu’on puisse connaître sa pensée.

    J’aime

  11. 6 février 2013 20 h 18 min

    J’ai aussi écouté cette entrevue. Je suis d’accord avec certains points qu’elle a avancés, mais surtout pas avec sa conclusion.

    «elle vient de défendre les changements à l’assurance-emploi »

    Elle a quand même dit que cette réforme était peut-être bien adaptée pour l’Alberta, mais pas pour le Québec et les Maritimes.

    Cela dit, bien d’accord sur le fait qu’elle ne vieillit pas bien!

    J’aime

  12. Richard Langelier permalink
    6 février 2013 22 h 19 min

    Je suis moi-même partisan du lien à faire entre les politiques d’emploi et le filet de sécurité sociale. J’ai relu « Le plein emploi : pourquoi? » de Diane Bellemarre et Lise Poulin Simon. Je m’étais servi du résumé du cycle de Kalecki que j’y avais lu pour faire « à savoir » à Èvelyne Couturier et Philippe Hurteau que leur présentation du néo-libéralisme à l’Université populaire versait dans le transhistoricogéographisme.

    Je n’aime pas que le Collectif pour un Québec sans pauvreté se concentre sur les mesures passives à ce point: http://www.pauvrete.qc.ca/IMG/pdf/130130_-_communique_caucus_PQ.pdf .

    Pour répondre aux idées de droite, il me semble important de rappeler que Félix Leclerc n’a pas composé « La meilleure façon de tuer un homme, c’est de le payer à une rien faire » parce qu’il était contre l’assurance-chômage, mais parce qu’il trouvait aberrant que les gouvernements aient comme politique de transformer les richesses naturelles dans le sud pour les économies d’échelle et de dédommager les citoyens des régions par plus de semaines d’assurance-chômage. Le Parti libéral du Canada est bien mal placé pour critiquer le gouvernement conservateur. Les politiques de l’administration Trudeau-Lalonde ont réduit la transformation dans les régions ressources à leur strict minimum.

    J’aime

  13. youlle permalink
    6 février 2013 22 h 22 min

    « Non seulement doit-on les déconsidérer, mais on doit les punir. D’ailleurs, le nombre de détenus est passé de 240 000 en 1975 à 2 000 000 en 2005. »

    « Les États-Unis ont le plus grand nombre relatif de prisonniers de toutes les nations qui ont des statistiques à ce sujet… »
    En 2007 :

    714 prisonniers pour 100 000 personnes en 2007
    532 pour 100 000 en Russie
    142 en Grande-Bretagne
    118 en Chine
    116 pour le Canada en 2006 (Sécurité publique Canada)
    65 en Norvège
    91 en France

    « …au moins 2 225 détenus qui étaient mineurs au moment des faits pour lesquels ils ont été condamnés, purgent une peine de prison À VIE sans possibilité de libération conditionnelle. Cet élément est en contradiction avec la Convention relative aux droits de l’enfant qui n’est pas ratifiée par les États-Unis. » (source, Wiki)

    Une honte!

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Prison_aux_États-Unis

    Mais le petit monde CROIENT que c’est bien de punir ainsi. Évidemment ils ne savent pas que les USA est le pays développé qui emprisonne le plus.

    ++++++++++++++

    « …et les moyens qui ont été pris pour les rendre aussi populaires. Peut-être n’ai-je simplement pas été capable de voir la logique dans cette idéologie basée sur des mensonges et sur la haine des faits et des êtres humains! »

    À beau se faire mentir qui n’est pas instruit!

    Une des moyens qui est utilisé :

    En fin de semaine, une bonne connaissance a dit « Au Québec on paye 60% d’impôts. » Nous étions deux pour lui dire que c’est faux. Il ne voulait pas le savoir. Ce type a environ 60 employés dans son entreprise et il y met du temps pour leur expliquer et répéter que l’on paye 60% d’impôt au Québec et que c’est le gouvernement qui à causé la crise de 2008 et il le répète à qui veux ou non l’entendre. Il ajoute que le système de santé des USA est le meilleur parce que c’est privé. Voilà comment le mal se répand. Les gens croient.

    On m’a dit souvent que je m’en faisais trop pour ces gens qui colportent ces faussetés, qu’ils sont sans importance et dont le Grognon d’antagougoune fait partie. Ils sont des milliers à colporter ces mensonges. Plus on baisse en culture, plus ils sont nombreux à racompter.

    Malheureusement on ne peut que constater qu’ils gagnent la « game » et que les gens moins instruits, à force de croire, se tournent implacablement vers l’ultra droite.

    J’aime

  14. 6 février 2013 22 h 47 min

    @ Richard Langelier

    «Je n’aime pas que le Collectif pour un Québec sans pauvreté se concentre sur les mesures passives à ce point»

    Ça prend une politique diversifiée. Il faut travailler pour avoir droit à la Prime au travail… En plus, la politique qui a eu le plus d’impact sur la baisse du taux de faible revenu chez les familles monoparentales est la mise sur pied des services de garde à tarifs réduits, car cela leur a permis de travailler… Et cela est très clair dans toutes les études sur le sujet.

    Et, bonne remarque sur la dénaturation des propos de Leclerc par la droite.

    @ youlle

    «En 2007»

    En 2008-2009, il était de 141 au Canada et de 72 au Québec!

    http://www.alterjustice.org/dossiers/statistiques/taux-incarceration.html

    «Voilà comment le mal se répand. Les gens croient.»

    Je fais mon possible pour répandre des faits, mais, bon, je n’ai évidemment pas le niveau de fréquentation du blogueur dont vous parlez…

    J’aime

  15. 19 février 2013 17 h 31 min

    J’invite ceux et celles qui douteraient de l’importance que les droitistes des États-Unis accordent à Ayn Rand, à lire cet articles (au moins le titre!

    Idaho bill would require students to read ‘Atlas Shrugged’
    (Un projet de loi de l’Idaho obligerait les élèves à lire « Atlas Shrugged »)

    http://www.foxnews.com/politics/2013/02/07/symbolic-idaho-bill-would-require-students-to-read-atlas-shrugged/

    J’aime

  16. 19 février 2013 18 h 18 min

    En contrepartie, rendons obligatoire la lecture du « Capital » de Marx. Ainsi, on en profite pour montrer les deux côtés de la médaille!

    J’aime

  17. 19 février 2013 18 h 30 min

    Ne prenons pas les moyens de nos adversaires! 😉

    J’aime

  18. 20 février 2013 10 h 47 min

    @Darwin

    Je crois m’être mal exprimé. Je ne souhaitais pas énoncer un genre de « combattons le feu par le feu »; je désirais plutôt signaler l’importance de montrer chaque côté de la médaille lorsqu’on tente de présenter une oeuvre faisant l’apologie d’une idéologie quelconque afin d’éviter de tomber dans l’endoctrinement à sens unique. Quoiqu’il m’apparait tout de même assez lourd d’inclure à la fois Rand et Marx (ou tout autre auteur pouvant servir d’antithèse à Rand) au sein de lectures obligatoires pour des élèves du secondaire.

    Hélas, le souci du développement de l’esprit critique chez les jeunes élèves ne semble pas tourmenter l’auteur du projet de loi.

    Ce dernier vise plutôt à faire de tous ces élèves des républicains! Et il ne le cache même pas!

    J’aime

  19. 20 février 2013 18 h 22 min

    «Je crois m’être mal exprimé.»

    J’avais compris. Je n’étais pas sérieux, comme mon clin d’oeil à la fin le montre!

    «Hélas, le souci du développement de l’esprit critique chez les jeunes élèves ne semble pas tourmenter l’auteur du projet de loi.»

    C’est bizarre, j’ai fini un texte aujourd’hui qui aborde cette question dans un autre contexte. Je compte écrire à ce sujet d’ici peu (une dizaine de jours).

    J’aime

  20. 21 février 2013 22 h 18 min

    En tout cas, nous ne sommes pas épargné non plus; je retransmet ici le contenu de la version francophone d’un courriel envoyé à tous les étudiants de premier cycle en sciences économiques :

    Joindrez-nous pour une journée riche en discussions – et ce gratuitement. Penchez-vous sur des idées tout en écoutant et en échangeant avec d’éminents experts en politiques publiques et avec vos pairs. Le repas du midi est compris. Les présentations se feront en français et en anglais avec traduction simultanée.

    Sujets :
    •Les carrés rouges ont eu tort: les faits sur les frais de scolarité
    •La politique énergétique : ce que l’avenir nous réserve
    •La corruption, est-elle toujours mauvaise?
    •Le capitalisme, la cupidité et la moralité des marchés
    •Délabrement de l’infrastructure du Canada

    Un aperçu des présentations :

    Les carrés rouges ont eu tort: les faits sur les frais de scolarité
    Des milliers d’étudiants, des organisations communautaires, des syndicats, mêmes des citoyens ont arboré le carré rouge au printemps 2012. Ils justifiaient leur lutte contre la hausse des frais de scolarité par le principe de « l’accessibilité aux études universitaires ». Qu’en est-il vraiment? Cette présentation permettra d’explorer les arguments des deux côtés et de passer en revue les études les plus sérieuses sur cette question. Dans ce cas-ci, toutes les opinions ne se valent pas puisque les études disponibles donnent clairement raison aux partisans de la hausse proposée.

    POUR S’INSCRIRE

    Pour de plus amples renseignements, envoyez un courriel à claire.jones@fraserinstitute.org ou téléphonez 1-800-665-3558, poste 526.

    (Fin du courriel)

    C’est rendu que Fraser a des plogues au sein des universités!

    J’aime

  21. Richard Langelier permalink
    21 février 2013 22 h 52 min

    Et tout cela se passe dans un département de « sciences économiques »? The facts, the facts and only the facts! Il n’y aura pas de réflexion épistémologique? Parlera-t-on de la journée de libération fiscale des entreprises?

    J’aime

  22. 21 février 2013 23 h 08 min

    @Richard

    Réflexion épistémologique? C’est Fraser qui organise… Ce ne doit pas être un hasard si ces deux thèmes sont abordés de manière consécutive :

    « •La corruption, est-elle toujours mauvaise?
    •Le capitalisme, la cupidité et la moralité des marchés »

    J’aime

  23. 21 février 2013 23 h 17 min

    «pseudovirtuose

    «La corruption, est-elle toujours mauvaise?»»

    Ouais, j’ai lu quelque chose sur cette «étude» de Fraser. Vraiment, rien ne les arrête!

    «et ce gratuitement»

    En effet, leurs affirmations sont gratuites!

    «avec d’éminents experts»

    Jeanne express – Les économistes éminents

    Pour le reste : *soupir*

    J’aime

  24. 24 mars 2013 14 h 24 min

    En partie sur ce livre et beaucoup sur les libertariens, un billet intéressant :

    La jungle libertarienne

    J’aime

  25. 28 mars 2013 6 h 47 min

    Ça ne s’améliore pas…

    J’aime

Laisser un commentaire