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Simple réaction sur le libertariannisme

14 janvier 2010

Lorsque je lis sur la philosophie libertarienne, je m’efforce de faire la différence entre l’utopie (société entièrement libertarienne) et l’influence qu’elle peut avoir sur la politique d’aujourd’hui. Ce que je constate depuis les deux dernières années, c’est que cette philosophie demande une réduction importante – voire complète – du principe de l’impôt sur le revenu afin de permettre aux individus de choisir et financer eux-mêmes les services qui sont fournis par l’état depuis quelques décennies. Je sais que je simplifie mais il me semble que c’est dans ce champ d’action que l’influence libertarienne (similaire jusqu’à un certain point avec la philosophie conservatrice) se répercute dans certains cercles de réflexion politique (partis politiques, blogues, etc…).

Je peux comprendre que les fondateurs américains de ce courant politique en avaient ras-le-bol des gouvernements qui ont siégé à Washington après la deuxième guerre mondiale, eux qui ont “imposé” des obligations fiscales extraordinaires aux citoyens afin de financer la guerre, créant ainsi déficit après déficit. Là-dessus, je crois que la très grande majorité des gens seront d’accord pour rejeter toute intervertion militaire “inutile”.

Cependant, il faut se repositionner dans notre 21ème siècle et débattre sérieusement des avantages et des désavantages des propositions libertariennes, surtout au niveau du financement, de la livraison et du coût réel des services de santé – par exemple – si leur privatisation se produit comme le souhaitent leurs adeptes (accompagnés ici des conservateurs, néoconservateurs, néolibéraux, orphelins adéquistes, etc..). Même chose du côté de l’éducation. Les principes de liberté (libre choix) peuvent être attrayants mais il faut débattre des enjeux (coût réel, accessibilité, égalité des chances, etc…) associés au retrait de l’état de ce champ de compétence si on décide de privatiser le secteur de l’éducation.

Même si je ne suis pas d’accord avec les idées libertariennes, j’apprécie l’effort qui est investi pour expliquer certaines frustrations face au système actuel, les idées, les souhaits et une vision d’un monde différent. J’utiliserai mon espace du vendredi sur le blogue « les 7 du Québec » afin d’émettre quelques réactions face à ce billet et aux idées libertariennes (j’y incluerai même une auto-critique d’un libertarien…).

Et, en passant, l’attachement aux libertés fondamentales de l’être humain n’est pas un concept libertarien. Même si nous vivons dans une société imparfaite et avec ses inégalités sociales, la liberté y est beaucoup plus présente que jadis. Dire que le coureur des bois était un homme libre relève de la fourberie.

Commentaire publié sur le blogue « les 7 du Québec » suite à la publication du billet « Libéralisme et moralité » par Philippe David.

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3 commentaires leave one →
  1. Darwin permalink
    14 janvier 2010 23 h 53 min

    J’ai lu le texte de PD et les commentaires. Je te trouve courageux de déranger la parfaite entente qui règne entre eux…

    PD répond à ton commentaire que tu fais fausse route en attribuant la montée du libertarianisme à la fin de la fin de la deuxième guerre mondiale. Je crois qu’il a raison, car, comme il le dit, cela vient plutôt de l’exportation aux États-Unis des théories de l’école autrichienne d’économie après cette guerre.

    Un des événements qui a le plus contribué aux échanges entre l’école autrichienne et l’école de Chicago fut la création de la Société du Mont-Pellerin en 1947 (http://fr.wikipedia.org/wiki/Société_du_Mont-Pèlerin), à laquelle Hayek et Friedman, les porte-étendard de ces deux écoles, participaient.

    Quant aux coureurs des bois, ils étaient libres… de mourir jeunes, mais souvent esclaves de la compagnie monopsonique qui les envoyaient courir dans les bois ! Mais comme ce n’est pas l’État, ce n’est pas liberticide…

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  2. 15 janvier 2010 7 h 53 min

    Darwin, l’origine des mots « libertarianisme » et libertarien » semble effectivement confuse. D’après ce que j’ai lu, le terme semble être apparu aux États-Unis après la deuxième guerre mondiale. Toutefois, comme cette philosophie est fortement inspirée des penseurs de l’école autrichienne, on prétend que ses origines remontent au 19ème siècle. Cependant, ces économistes s’identifaient comme des « libéraux classiques ».

    Pas évident tout ça, n’est-ce pas? Cependant, la présence du courant libertarien au Québec – même s’il s’inspire des Von Mises, Hayek et Bastiat – semble plutôt associé au courant américain, qui lui a pris forme dans les années 50…

    Pour ce qui est de la liberté des coureurs des bois, effectivement, pris d’un angle libertarien, ils représentent l’homme libre. Cependant, l’histoire de la colonisation de la Nouvelle-France démontre très bien comment ces hommes étaient des esclaves… Mais oui, le fait qu’ils aient tourné le dos aux nobles de l’époque pour se réfugier dans les bois pour gagner leur vie peut être présenté comme un morceau de liberté dans cet enfer que fut la fondation de notre pays…

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  3. 15 janvier 2010 9 h 26 min

    Vous oubliez Ayn Rand. Elle a selon moi beaucoup contribué à élargir le courant libertarien, lui permettant de franchir de nouvelles frontières.
    The Fountainhead a été publié en 1945.

    Mais pour moi ça part bien avant ça.

    http://www.leblogueduql.org/2010/01/les-racines-epicuriennes-de-certains-concepts-liberaux-classiques-et-misesiens.html

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