Arrête de bouger !
Par Darwin – Dans un éditorial du 9 octobre dernier, François Cardinal se demande : «Devrait-on interdire l’école aux enfants?». Il se pose cette question en partie en raison de la décision d’une école de Waterloo, en Estrie, d’interdire aux enfants «de parler pendant le dîner et de leur faire écouter de la musique de relaxation». Wow, enfin la paix.
On peut bien sûr se demander si cette décision a été prise en ne pensant qu’au meilleur intérêt des élèves, comme le stipule l’article 64 de la Loi sur l’instruction publique, lorsque la directrice de l’école en question invoque comme premier objectif de rendre le dîner plus efficace. «On voulait que les surveillants sortent plus vite à l’extérieur (pour surveiller les premiers enfants à avoir terminé leur repas)», dit-elle.
Bon, on pourrait passer bien du temps à analyser les avantages et désavantages de cette décision, s’il ne s’agissait que d’un cas isolé. Or, ce n’en est est pas un…
François Cardinal passe lui aussi par dessus ce cas précis pour citer d’autres exemples. Pour ma part, je m’attarderai davantage sur une autre décision, soit celle d’éliminer les récréations au primaire en après-midi. M. Cardinal souligne de façon pertinente que l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal avait remarqué et déploré cette tendance dès 2006. Il s’adonne que je siégeais dans un comité de parents lorsque les premières écoles ont pris cette décision…
Le meilleur intérêt des élèves ?
Que c’est-il passé en 2006 pour que autant d’écoles décident d’éliminer les récréations au primaire en après-midi ? C’est en septembre 2006 que les écoles ont commencé à appliquer l’ajout de 90 minutes par semaine à la période d’enseignement au primaire.
Dans les discussions du comité de parents sur les conséquences de cet ajout, un seul sujet semblait préoccuper les directions et les parents : comment organiser les transports et le retour à la maison avec ce gros 18 minutes de plus par jour… Et, l’éclair de génie est survenu : éliminons la récréation d’après-midi ! J’en suis resté estomaqué… Même si je représentais des parents d’une école secondaire, je n’ai pas pu m’empêcher de participer aux discussions…
J’ai eu beau leur parler de l’importance de faire bouger les jeunes, du rôle majeur de l’activité physique sur les résultats scolaires – surtout pour les garçons qui réussissent moins bien à l’école – des études qui démontrent que les jeunes ne font pas assez d’exercice, des effets de l’inactivité sur l’embonpoint et l’inactivité des jeunes, rien à faire, l’objectif n’était pas le meilleur intérêt des jeunes, mais de minimiser les conséquences sur l’école, son personnel et les parents de l’allongement de la période d’enseignement.
Et si c’était tout…
Pas de problèmes, disaient certains, l’ajout du 90 minutes ne vise-t-il pas justement, entre autres, d’augmenter le temps consacré à l’école pour les cours d’éducation physique ? Ouais, les documents du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) en parlent. Par contre, le MELS n’impose pas cette augmentation, mais incite fortement les écoles à y consacrer deux heures par semaine…
Avant même l’entrée en vigueur de cet ajout de 90 minutes, Normand Baillargeon s’inquiétait de la réelle volonté des écoles de satisfaire à cette incitation. Quand on connaît l’état des équipements sportifs dans nos écoles et l’aversion du personnel pour toute activité bruyante, on peut en effet se poser la question. En plus, la période consacrée à l’éducation physique doit aussi inclure un «volet théorique d’éducation à la santé». Comme on peut le lire à la page 2 de ce document : «Cette nouvelle recommandation ministérielle pourrait donc avoir comme conséquence de réduire davantage le temps accordé au cours d’éducation physique dans le curriculum scolaire.»
Malheureusement, il n’existe pas, à ma connaissance, de données précises pour évaluer les conséquences réelles de tous ces changements sur le temps consacré à l’activité physique à l’école. Tout ce qu’on peut dire, comme mentionné dans cet article cité plus haut, c’est que à peine 10 % des jeunes Québécois âgés de 6 à 18 ans bougent le minimum de temps recommandé par Jeunes en forme Canada.
Pour trop de nos écoles, il semble que ce minuscule 10 % cause trop de dérangement et qu’il soit finalement 10 % de trop…
Écolier ou étudiant, je n’ai jamais pris l’autobus scolaire. Mais je sais que les heures de début et de fin des classes sont planifiées en fonction d’une utilisation maximale des autobus jaunes.
Je n’ai rien contre le fait d’étirer les heures de cour. Au primaire, on terminait à 16h. Au secondaire (classique), je sortais à 17h et j’avais des cours le samedi matin (mais pas le mercredi PM). Au collégial, j’ai eu jusqu’à 11 heures de cours la même journée.
Mais étirer les heures de cours aux dépens de la récré de l’après-midi? NON, NON et NON. C’est une bonne manière de « perdre » les élèves, incapables en bas âge de demeurer concentrés sans interruption pendant des périodes trop longues.
Quand l’élève ne peut pas suivre, il ne peut pas réussir, il se dévalorise, il devient décrocheur.
Vraiment, c’est débile. Et ça se prétend éducateurs. ces bibittes-là?
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@ Papitibi
«Et ça se prétend éducateurs. ces bibittes-là?»
Ce n’est pas pour rien que je me pinçais en les écoutant…
«je n’ai jamais pris l’autobus scolaire»
Moi non plus. Sauf pour le collégial (j’ai été au cégep), mon parcours ressemble au vôtre…
Mais, bon, ce n’est pas en raison de mon parcours que je trouve ces décisions débiles, mais bien parce qu’elles le sont intrinsèquement !
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Ce qui m,apparaît être le plus aberrant, c’est que de soi-disant éducateurs ne soient pas au courant des vertus de la période de récré…
Un enfant n’est pas un adulte de format réduit. C’est un enfant. Ses besoins sont ceux d’un enfant. Si ces besoins ne sont pas comblés, l’enfant pourra réagir en se braquant. C’est du moins ce que j’ai retenu de mes contacts avec des psychologues et des éducateurs spécialisés, dans le cadre de ma pratique en droit de la jeunesse.
Qu’une Commission scolaire prenne des décisions qui vont à l’encontre des enseignements de ces spécialistes de l’enfance et de l’éducation, ça me laisse pantois!
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Je viens de lire l’article de Cardinal, j’ignorais ces pratiques nouvelles et je suis très surprise d’apprendre que c’est aussi répandu…décourageant!
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@ Koval
«je suis très surprise d’apprendre que c’est aussi répandu»
Je parle de 2006, dans mon billet, mais en fait, certaines écoles ont commencé à éliminer la récréation de l’après-midi avant ça. Il demeure vrai que ce mouvement a pris beaucoup d’ampleur en 2006, avec l’entrée en vigueur du 90 minutes d’enseignement de plus par semaine.
Et, le débat que je raconte dans le billet a réalement eu lieu… Je le répète, je me pinçais. Et je voyais les autres parents ne pas réagir autour de moi. Décourageant, mets-en !
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«je n’ai jamais pris l’autobus scolaire»
Moi j’ai fait tous pas mal tous les moyens possibles: l’autobus scolaire, la marche, la bicyclette, le co-voiturage. Je me souviens de l’autobus comme d’un cauchemar sur roues. Tous les conflits et les désagréments de l’école concentrés dans un espace exiguë.
Je me souviens quand j’ai commencé à faire le trajet à pied, ma mère avait tout de suite noté que j’étais plus de bonne humeur. Et pour cause: je prenais l’air frais, je faisais plus d’exercice, et on me crissait la paix!
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Bonne réflexion et bonnes suggestions de lecture!
En parlant d’autobus scolaires, j’ai lu quelque part (je n’arrive pas à me rappeler où exactement) que la popularité des écoles privées et spécialisées avaient augmenté considérablement leur utilisation. Non seulement l’existence de ces écoles peut être remise en question – pour les raisons qu’on connaît – mais elles n’aideraient en rien la réduction des gaz à effet de serre tout en réduisant le nombre d’élèves qui pourraient marcher vers l’école…
Dans mon coin de pays, c’est particulèrement important comme phénomène.
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«l’autobus scolaire, la marche, la bicyclette, le co-voiturage»
Tu me rappelles : au cégep, j’ai fait du pouce pendant la moitié d’une session entre Richmond et Sherbrooke. Il fallait aussi que je traverse toute la ville, le cégep étant dans ce temps-là à l’extrême ouest de Sherbbroke.
De retour chez moi, je faisais un somme en écoutant du Led Zep !
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@ Luto
«popularité des écoles privées et spécialisées avaient augmenté considérablement leur utilisation»
Tout à fait.
«elles n’aideraient en rien la réduction des gaz à effet de serre tout en réduisant le nombre d’élèves qui pourraient marcher vers l’école…»
Très bonne remarque. Et elles n’aident pas non plus les jeunes à bouger davantage… En plus, comme le dit Déréglé, elle rend peut-être les jeunes moins de bonne humeur !
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Sujet parallèle mais qui va certainement intéresser Darwin (et plusieurs d’entre nous) : selon Jean Charest, les parents seraient grandement responsables du décrochage scolaire…
http://www.ledevoir.com/societe/education/310665/decrochage-charest-offusque-les-parents
Oh, voilà un débat intéressant ! Et important !
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@Lutopium
Vous visez dans le mille; « Maisonneuve à l’écoute » (sans Pierre Maisonneuve) a mis le sujet à l’ordre du jour!. En ondes, SRC, première chaîne…
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@lutopium / Darwin: faudrait reculer l’heure, dans vos outils administrateur!
@luto
Charest a raison… en partie. Mais il faut gratter plus creux.
Il y a de bonnes têtes de physiciens ou de chimistes qui ont été éteintes au Secondaire, pour des motifs qui n’ont rien à voir avec la chimie ou la physique.
Pour bien saisir le sens de la question, il faut savoir lire. et c’est par la lecture qu’on apprend à lire. Les adolescents trouvent-ils encore le temps de lire? C’est tellement plus agréable de jouer à Guitar Hero ou de tuer des aliens à l’écran! Moi qui lisais 150 pages de « grande littérature » par jour, en moyenne, je passerais probablement tout mon temps devant l’écran et ne communiquerais probablement qu’au moyen de mots tronqués, style texto, si j’avais leur âge…
Sans doute les parents devraient-ils encadrer davantage ou chercher à mieux orienter les loisirs vidéo de leurs enfants.
L’environnement techno et la pression exercée par le groupe tirent les ados dans une direction qui ne favorise pas nécessairement le goût de la lecture. Et quand les parents n’ont pas eux-mêmes développé le goût de la lecture, on ne peut pas exiger d’eux qu’ils le communiquent à leurs enfants.
Et même s’ils le voulaient… Peuvent-ils enfermer leurs ados dans une bulle?
= = =
Et l y a les familles monoparentales…
Ça n’existait pas, quand j’étais ado… Or un parent mono a généralement moins de temps à consacrer à ses enfants. Et qui dit moins de temps dit moins d’encadrement.
Alors, on fait quoi?
= = =
Et il y a les étudiants plus faibles, intégrés au groupe. Qu’on le veuille ou non, ces « cas spéciaux » ralentissent le groupe…
Au primaire, j’étais très mauvais élève. J’étais « absent ». Distrait. Inattentif. Souvent impatient et « dissipé ». J’avais pris trop d’avance sur le groupe, si bien que le directeur a offert à mes parents de me faire passer directement de la 4e à la 7e année.
Se pourrait-il que les étudiants à qui on impose la présence de quelques ados moins « rapides » se lassent et se désintéressent? Je ne répond pas à la question; je la pose. Est-ce que le ministère se préoccupe de cette question? Cherche-t-il des réponses?
= = =
Est-ce qu’on enseigne aux enseignants l’art de captiver leur auditoire?
= = =
Est-ce que les p’tits gars et les p’tites filles doivent nécessairement être réunis? Ou au contraire, la manière d’enseigner ne doit-elle pas être différente, selon que l’on enseigne aux uns ou aux autres? Même s’ils sont issus de la même mère, le tit-gars et la tite-fille ne répondent pas de la même manière aux mêmes stimulis. Faut-il revenir en arrière?
= = =
Charest a raison… partiellement. Mais à mon sens, c’est le gouvernement qui détient la plupart des clefs.
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@papitibi,
Merci pour avoir signaler le petit problème avec WordPress, c’est règlé.
Je suis entièrement d’accord avec tes propos sur le rôle des parents dans l’éducation des enfants.
Si je peux ajouter quelque chose comme ça… Tu parles de l’attrait pour l’ordinateur et les jeux vidéos… Parfois, j’ai l’impression que c’est un peu l’héritage que leur laisse notre génération et celles qui s’en viennent… Je connais un nombre important de parents qui sont eux-mêmes friands de ce type de divertissement… Combien de familles se sont procuré un Wii ou une console Nintendo et qui y passent un temps fou à s’y divertir ?
Tu as certainement raison en mentionnant que la lecture – et même la belle écriture – ne font plus partie du quotidien pour plusieurs personnes, parents comme enfants. Le divertissement a peut-être finalement pris beaucoup plus de place que l’éducation et la pédagogie.
Par exemple, combien de familles prennent le temps d’avoir une bonne discussion pendant le souper ? À l’inverse, combien de familles préfèrent écouter la télévision lors de cet unique repas de la journée où la famille peut se réunir et échanger ?
Une bonne amie est professeur de français en secondaire IV et trouve la situation de moins en moins acceptable, autant pour les profs que pour les étudiants. Année après année, elle se voit imposer des classes de 33-35 étudiants, inclaunt plusieurs élèves qui auraient grandement besoin d’un traitement particulier mais qui n’y ont finalement pas accès à cause de la sacro-sainte vision de l’intégration et de budgets insuffisants…
Je suis persuadé que le décrchage scolaire et la pauvreté des conaissances générales des étudiants sont en partie reliées au désintéressement, ou la déresponsabilisation des parents. Cependant, les budgets inadéquats des écoles publiques et l’exode de la performance vers l’école privée y sont également pour quelque chose.
C’est un débat extrêmement important. Pas seulement un débat politique mais un grand débat de société. Avec la xième montée des idées néolibrales, il faudra être extrêmement vigilants si on ne veut pas que ça se détériore encore plus…
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Oups, j’avais mis ce commentaire dans le mauvais billet…
@ Papitibi et Luto
«Sujet parallèle mais qui va certainement intéresser Darwin»
Quel devin !
«lutopium / Darwin: faudrait reculer l’heure, dans vos outils administrateur!»
Ici, c’est le blogue de Luto, je ne suis qu’un collaborateur : je n’ai donc aucun accès à ces outils.
«Charest a raison… en partie.»
Bien d’accord. Il fallait qu’il dise quelque chose de sensé (mais pas suffisamment nuancé) pour qu’on lui tombe dessus comme cela. Après, on s’étonne que les politiciens utilisent la langue de bois…
«Est-ce qu’on enseigne aux enseignants l’art de captiver leur auditoire?»
C’est un point important. J’ai parlé beaucoup de l’importance de la motivation dans le dernier de mes trois billets sur le décrochage. Dans celui-ci, https://jeanneemard.wordpress.com/2010/06/14/decrochage-et-perseverance/, on trouve dans le premier paragraphe des liens menant vers les deux premiers billets, si cela vous intéresse.
«Est-ce que les p’tits gars et les p’tites filles doivent nécessairement être réunis?»
Oui ! Aucune étude ne montre d’avantages à séparer les gars et les filles, au contraire, des études montrent que la mixité est neutre pour les filles, mais bénéficie aux gars. En plus, je considère le fait d’aller à l’école ensemble comme le meilleur moyen d’apprendre à se connaître et à se respecter. C’est aussi en bonne partie pourquoi je n’ai pas envoyé mes enfants à l’école privée, qui est pour moi un ghetto doré qui crée un clivage supplémentaire entre les citoyens de classe sociale et de capacités d’apprentissage dfférentes. Le rôle de l’école n’est pas seulement d’instruire et de qualifier, mais aussi de socialiser…
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Je suis en général d’accord avec ta position, Darwin, mais avec des nuances.
« Aucune étude ne montre d’avantages à séparer les gars et les filles, au contraire, des études montrent que la mixité est neutre pour les filles, mais bénéficie aux gars. »
Voyons donc… Il y a 40 ans il y a même eu des études de médecins prouvant que la cigarette n’était pas nocive pour la santé. Et tu crois qu’aucune étude ne montre la supériorité des écoles unisexes? Je n’en crois pas un traître mot. Il y en a sûrement.
Google me propose celle-ci: http://www.easse.org/docs/1252926655_EDD_ds_le_monde_29_07_09-1.pdf lorsque je recherche « étude meilleurs résultats filles séparés gars ». Tu en trouveras d’autres et des meilleures.
Pour prouver un point tu n’as pas besoin de prétendre qu’il n’y a aucune étude qui prétend le contraire. Tu n’as qu’à défendre ton point de vue.
Cela dit je suis d’accord avec toi. Certaines études ont beau prétendre que les résultats scolaires sont meilleurs dans des écoles unisexes, je m’en fous un peu. Les résultats scolaires, ce n’est qu’un aspect (surévalué à mon avis) de la personne. Savoir négocier avec l’autre sexe est un apprentissage qui ne peu se faire à l’école que si elle est mixte.
Bref, je suis d’accord avec ta conclusion mais pas avec le moyen que tu utilises pour y parvenir.
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@ Jack
«Google me propose celle-ci:»
L’étude que vous citez a été faite par L’european association single-sex education. J’appelle cela de la promotion, pas de l’information. Souvent ces écoles sélectionnent leurs élèves, ce que les auteurs ne disent pas. De toute façon, juste en voyant le nom des auteurs de cette étude, j’ai arrêté de la lire.
Il est vrai que j’aurais dû nuancer en disant «aucune étude fiable, à ma connaissance». Je me fiais à des débats sur la question il y environ 5 ans. Écrire un commentaire et un billet n’est pas la même chose. Et, de toutes façons, l’argument qui me convainc de proscrire les écoles non mixte est mentionné après (valeurs sociales).
Je préfère me fier à des sources comme celle-ci, même si elle contredit un peu mes affirmations (il y aurait certains avantages dans certains domaines, mais pas globalement). On y soulève d’ailleurs que les études ne tiennent pas toujours compte des caractéristiques des élèves, comme je l’ai mentionné plus haut :
http://www.mels.gouv.qc.ca/ministere/veille/index.asp?page=fiche&id=218
De toute façon, la non mixité n’est surtout pas une solution au décrochage…
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@Luto
» Je connais un nombre important de parents qui sont eux-mêmes friands de ce type de divertissement… Combien de familles se sont procuré un Wii ou une console Nintendo et qui y passent un temps fou à s’y divertir ? »
Mes deux fils sont dans la trentaine. Ce sont des gamers. Mais c’est moi qui les ai fait grandir dans ce genre d’environnement: « pong », atari 2600, Philips Odissey, Coléco Adam (ordi), Commodore 64, TurboGraf-X, Nintendo, Super-Nintendo… inscription à des tournois régionaux de Street Fighter… Ils étaient abonnés à des revues Nintendo et autres.
À leur âge, je m’amusais sur le Commodore et le TurboGraf-X.
Moi, je ne suis plus accroc, mais je ne savais pas dans quelle « culture » je les embarquais, eux! Mea maxima culpa…
= = =
@ darwin babine
«Est-ce qu’on enseigne aux enseignants l’art de captiver leur auditoire?» – papi
C’est un point important. J’ai parlé beaucoup de l’importance de la motivation dans le dernier de mes trois billets sur le décrochage. »
J’ai fait une partie de mon cours classique avec l’ancienne CECM, et une partie dans un collège privé (St-Viateur d’Outremont) avant de retourner dans le secteur public au moment où St-Viateur a fermé ses portes.
Dans chacune des trois phases, j’ai eu des professeurs inspirés, et inspirants. Pas tous; certains d’entre eux étaient des éteignoirs. Mais il aura suffi que tout au long de mes études, à chaque semestre, il y avait au moins un ou deux génies de l’enseignement, capables d’obtenir de moi que j’aie le goût de me surpasser.
Aujourd’hui, avec le recul, je me rends compte que le dénominateur commun, c’était la passion… et une solide culture générale, dont ils savaient faire bon usage.
= = =
Pour ce qui est des tits-gars et des tites-filles dans le même groupe, en soi, ce n’est peut-être pas contre-indiqué. Mais le processus d’apprentissage n’est pas le même. Ni les sources de motivation, d’un sexe à l’autre.
En somme, puisque les sources de motivation diffèrent entre garçons et filles, comment un enseignant peut-il satisfaire à cet égard les besoins des unes et les besoins des autres?
C’est le sens de mon questionnement, alimenté, je dois dire, par mes observations profanes et aussi par les commentaires lus dans des rapports d’évaluation de centaines d’adolescents et d’enfants dont le sort devait être décidé par un juge…
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« De toute façon, juste en voyant le nom des auteurs de cette étude, j’ai arrêté de la lire. »
C’est ton droit. N’importe qui peut refuser de lire une étude sur la souveraineté produite par le PQ. Ou une étude sur les écoles privées produite par un syndicat d’écoles publiques. Je n’ai pas de problème avec ça.
L’étude que je citais n’étais pas très bonne, je l’avoue. J’ai juste pris la première en précisant que tu pourrais en trouver d’autres bien meilleures. Je voulais juste attirer ton attention sur le fait que de telles études existent. Le point est réglé.
Personnellement je préfère la mixité. Mais j’accepte que mon voisin ait une opinion contraire.
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« De toute façon, la non mixité n’est surtout pas une solution au décrochage… »
Yves Archambault, ancien prof du primaire, du secondaire et directeur de la CSDM ne serait pas aussi catégorique.
Son argumentation n’est pas farfelue même s’il n’évoque que les résultats scolaires.
http://www.egalitariste.org/decrochage.htm
Je le rappelle: pour moi, l’école est aussi (surtout?) un lieu de socialisation où l’apprentissage des relations avec l’autre sexe est extrêmement important. Mais ça, c’est mon opinion.
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Ben oui Lutopium ! Jean Charest l’a l’affaire. C’est les parents qui sèment le trouble en mettant des enfants au monde; surtout des femmes mais faut pas le dire, c’est tabou.
Même un premier ministre, de quelque parti qu’il soit, sait que si les parents ne mettaient plus d’enfant(s) au monde, dans 18 ans, il n’y aura plus de décrochage scolaire.
Et alors, on passera « aux vrais affaires ».
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@ Papitibi Thémis K meigne
«@ darwin babine»
On pourrait faire un concours de calembours, mais tout le monde aurait mal à la tête tout d’un coup…
«En somme, puisque les sources de motivation diffèrent entre garçons et filles, comment un enseignant peut-il satisfaire à cet égard les besoins des unes et les besoins des autres? »
Je vais m’avancer un peu, même si je n’aime pas aller trop loin dans ce type d’hypothèse.
Le problème est que la matière est la même ! Or, je pense que les filles ont, en moyenne, plus de facilité à conceptualiser, ce qui est l’essence même de l’apprentissage à l’école. En moyenne (j’insiste !), les gars apprennent plus en touchant, d’où leur succès dans les métiers qui s’apprennent davantage dans l’action, par apprentissage auprès d’un compagnon. Est-il vraiment possible de faire passer des notions scolaires ainsi ? Pas sûr….
De toute façon, dans les trois matières évalués par le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) et par bien d’autres tests internationaux, les gars ont d’aussi bons résultats que les filles, sinon meilleurs, en mathématiques, semblables en science et bien moins bons en lecture. Le problème est vraiment avec le français. Ils lisent moins, étudient moins et réussissent moins bien !
Comment les motiver ? C’est la question que tous se posent. Les meilleurs résultats sont du type «ça prend tout un village pour élever un enfant», comme le CREPAS le fait au Saguenay (j’en parle dans le billet que j’ai mentionné dans le comm 15).
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@ Jack
«Personnellement je préfère la mixité. Mais j’accepte que mon voisin ait une opinion contraire.»
Qui a dit que je n’acceptais pas que les autres pensent autrement ? J’ai bien mentionné que mon appui à la mixité est une question sociale, donc de valeurs. Je n’ai rien contre ceux qui ont des valeurs différentes. C’est logique qu’ils prévilégient des solutions différentes.
«Yves Archambault, ancien prof du primaire, du secondaire et directeur de la CSDM ne serait pas aussi catégorique.»
Je sais, je connais ce monsieur. Il était directeur de la CÉCM quand j’étais président d’un conseil d’orientation (ancêtre des conseils d’établissement) au secondaire. J’ai déjà aussi entendu son discours assez souvent comme directeur et comme promoteur de la non mixité. Ce n’était pas et n’est toujours quelqu’un dont j’apprécie les valeurs, même si je suis d’accord avec lui sur certains points, comme le fait que c’est stupide d’abolir les récréations d’après-midi (c’est l’objet de mon billet !). On peut s’entendre sur un dignostic sans être d’accord avec les solutions.
En passant, le site que vous mettez en lien se dit entre les féministes et les masculinistes, mais je trouve qu’il penche nettement vers les deuxième, comme dans cette section :
http://www.egalitariste.org/criminalite_feminine.htm#criminalité féminine histoire
On y lit par exemple : «Le nazisme et la montée d’Adolf Hitler a eu comme pivot principal l’appui des femmes.»
Encore une fois, j’espère que vous comprendrez que cela ne correspond pas du tout à mes valeurs. Alors, je me méfie… comme je me méfie quand je lis un document fait par des groupes d’intérêt, de droite comme de gauche !
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Moi non plus, au primaire l’école était voisine et au secondaire, j’ai couché à l’école de 1957 à 1963. Il n’y avait pas de filles.
Quatre heures de cours par jour plus quatre heures d’études dont la dernière heure et demie pouvait être exclusivement de la lecture. Une messe évidemment. Congé en milieu de semaine, école le samedi.
J’ai lu beaucoup de Bob Morane. Une heure et demie d’activités physiques tous les jours. J’aimais bien. Bons résultats les trois premières années, moins bons les deux autres, trop de sports, j’arrosais la patinoire, et pour tout dire, les jeunes filles me travaillaient.
Je suis passé en 63 une année à l’autobus des travailleurs, départ 5:50 retour 17:50. Toujours 4 heures de cours, deux l’avant-midi, deux l’après-midi. Une heure et demie d’études par jour ? Résultats variables selon les matières, peu d’activités physiques mais meilleur social et communautaire. En 64 et 65, covoiturage.
Je n’ai pas décroché, j’aurais tout perdu. Je visais un diplôme universitaire.
Les récréations étaient essentielles: ravigorantes et socialisantes. On bougeait !
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« Qui a dit que je n’acceptais pas que les autres pensent autrement ? »
Personne, bien sûr. Moi, je préfère la mixité mais j’accepte que mon voisin ait une opinion contraire. C’est comme ça que je pense. Ça n’engage que moi.
C’est de moi et uniquement de moi qu’il est question. Personnellement je n’aurais jamais affirmé « Aucune étude ne montre d’avantages à séparer les gars et les filles, au contraire, des études montrent que la mixité est neutre pour les filles, mais bénéficie aux gars. » ou encore « De toute façon, la non mixité n’est surtout pas une solution au décrochage… ».
Mais ça, c’est moi.
Lorsque je vois un débat comme celui-ci: http://opinionsjdm.canoe.ca/2009/12/22/faut_il_repeter_l_experience_de_l_ecole_ , je vois un débat sain. L’article à l’origine de ce débat (www.canoe.com/archives/infos/quebeccanada/2009/12/20091222-053401.html) ne va pas dans le sens que j’aimerais mais je le trouve instructif quand même.
Quant au site egalitariste.org, je te l’accorde, il me semble biaisé. Mais cela n’implique pas nécessairement que tout ce qui y est écrit est faux.
Tu n’apprécies pas les valeurs de Yves Archambault et c’est ton droit. Mais si c’est la seule critique que tu peux lui adresser je comprends simplement que les deux versions sont d’égale valeur.
Somme toute, je préfère la mixité mais je souhaite que la non mixité soit accessible pour ceux et celles qui préfèrent ce cheminement. Tout comme je préfère le rock au rap mais je préfère que le rap soit disponible pour ceux et celles qui le préfèrent.
Malheureusement, comme toi, je constate que l’offre de service d’éducation non mixte dans le secteur public est restreinte. Question, comme ça… offrir des programmes non mixtes dans les écoles publiques (comme des programmes sport-études, art-études) ferait-il mal à certaines écoles privées? Je n’en suis pas sûr mais la question a un certain intérêt.
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«Malheureusement, comme toi, je constate que l’offre de service d’éducation non mixte dans le secteur public est restreinte»
L’école publique Marguerite-De Lajemmerais, réservée aux filles, réussit à faire diminuer les effectifs des écoles… publiques des environs et à faire augmenter le % de garçons dans ces écoles.
Quand j’étais président d’une école d’un conseil d’établissement d’une école secondaire publique, j’ai fais venir des données sur le l’école secondaire où allaient les finissants des écoles primaires «bassin». Les dernières années, à peine 20 ou 25 % de ces élèves allaient à notre écoles. Envison 30 à 35 % se dirigeaient dans des écoles privées et un autre 20 % dans les écoles publiques qui sélectionnent les élèves, le reste dans d’autres écoles secondaires. Celle qui attirait le plus de finissants était Marguerite-De Lajemmerais.
Personnellement, je ne trouve pas cela sain, surtout parce que cela fait augmenter le taux de jeunes en difficulté d’apprentissage dans les classes des écoles «ordinaires», sujet fortement discuté ces temps-ci. Alors, offrir d’autres écoles sur mesure basé sur le sexe ne ferait quMaplifier le problème.
«C’est de moi et uniquement de moi qu’il est question. Personnellement je n’aurais jamais affirmé « Aucune étude ne montre d’avantages à séparer les gars et les filles, au contraire, des études montrent que la mixité est neutre pour les filles, mais bénéficie aux gars. »»
Je croyais avoir mentionné que cette phrase manquait de nuances. Voulez-vous des excuses à genoux ?
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@ Jack
«Tout comme je préfère le rock au rap mais je préfère que le rap soit disponible pour ceux et celles qui le préfèrent.»
Cette comparaison est un sophisme. Le fait que quelqu’un écoute du rap n’a aucune influence sur ceux qui ne veulent pas en écouter. Au contraire, les choix que veulent faire certains parents en matière d’éducation ont un impact sur les choix des autres, comme je l’ai mentionné dans le commentaire précédent sur la composition des classes régulières et dans un billet, ( https://jeanneemard.wordpress.com/2010/04/23/lecole-privee-et-leducation-a-deux-vitesses/ ) où je parlais aussi des conséquences monétaires de la sélection (baisse des ratios élèves/enseignant, entre autre).
Le débat non terminé sur l’application de la Loi 101 le montre bien. Si on appliquait votre exemple du rock et du rap, on devrait être contre la Loi 101 qui empêche les parents francophones ou les immigrants d’aller dans une école anglaise et être pour le libre choix de la langue d’enseignement. Il est est de même pour les écoles non mixtes.
On s’est fait rabâcher les oreilles dernièrement sur le fait que le Québec est une société égalitaire qui ne peut tolérer aucune entorse au principe de l’égalité des sexes. Les écoles non mixtes sont pour moi un accroc à ce principe. Seules les écoles non subventionnées devraient être autorisées à ce type d’école, et encore…
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Désolé. J’ai un peu trop insisté sur une phrase un peu maladroite.
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Depuis le tout début de ce fil je considère être d’accord avec le fond mais en partiel désaccord avec la forme. Comme toi je suis en faveur de la mixité mais je n’approuve pas toujours ta façon de faire valoir ton point de vue.
Mais ici, pour la première fois dans ce fil, je suis en désaccord sur le fond.
Il y a des personnes qui, pour toutes sortes de raisons, aimeraient que leur enfant fréquentent pendant quelques années une école unisexe. Ma position est que l’école publique gratuite devrait offrir ce choix. Ta position est opposée.
Ton argument sur l’effet sur les autres écoles est solide. J’admets que sur ce plan la comparaison avec le rap est boiteuse.
Ton deuxième argument « On s’est fait rabâcher les oreilles dernièrement sur le fait que le Québec est une société égalitaire qui ne peut tolérer aucune entorse au principe de l’égalité des sexes. Les écoles non mixtes sont pour moi un accroc à ce principe. » est valable aussi mais un peu moins fort à mon avis. La société accepte de nombreuses entorses à ce principe: il y a des entreprises privées qui restreignent leur clientèle à un sexe précis, il y a des promotions basées sur le sexe…
Concernant ton premier argument… tu me vois sans doute venir…
Sur la base du même raisonnement il faudrait éliminer les spécificités comme art-étude, sport-étude et programme international. En effet ces programmes privent les classes régulières d’effectifs qui pourraient avoir une bonne influence.
Les valeurs en cause ici me semblent être le droit individuel vs la responsabilité collective.
Individuellement, si mon enfant est doué, j’aimerais qu’il puisse bénéficier d’un environnement stimulant qui le poussera à aller plus loin. S’il est performant académiquement, j’aimerais qu’il apprenne l’espagnol. S’il est un athlète performant, j’aimerais qu’il bénéficie d’un entraîneur de haut niveau. S’il est un artiste exceptionnel, j’aimerais que son professeur soit à la hauteur.
Je suis conscient qu’en agissant ainsi je suis égoïste. La question est de savoir si j’ai la responsabilité de faire profiter les autres enfants du talent du mien à son détriment? Pas facile comme débat.
Si mon enfant est assez performant pour fréquenter un programme international ai-je le devoir social de l’en priver pour que les autres enfants profitent de son influence? Peut-être. Mais il devra alors se passer des cours d’espagnol, il perdra son temps pendant que le prof répète, se laissera peut-être entraîner par des mauvaises influences.
C’est égoïste de penser comme ça. Mais c’est aussi une partie de la réalité. Éviter un programme spécial fait pour mon enfant, ça a deux conséquences: une bonne sur les autres et une mauvaise sur mon enfant.
Favoriser la collectivité, c’est se sacrifier. Est-ce un devoir que de se sacrifier lorsqu’on est doué?
Là est toute la question. Et moi, ma réponse, c’est non.
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@ Jack
«Favoriser la collectivité, c’est se sacrifier.»
J’ai déjà eu ce débat à https://jeanneemard.wordpress.com/2010/04/23/lecole-privee-et-leducation-a-deux-vitesses . Ce fut assez pénible, merci. Je ne le reprendrai pas.
J’y disais entre autres que je n’étais pas contre les écoles qui offrent des programme spéciaux, même de danse à claquettes, de chealeading ou de bowling, si cela peut motiver les jeunes. Le problème est dans le fait que tous ces programmes sélectionnent les participants et est dans les effets de cette sélection sur les autres élèves.
Ainsi, favoriser la collectivité ne serait pas se sacrifier. Comment faire ? Accepter que des jeunes fassent leur secondaire en plus d’années, s’il le faut. Il est illogique que les programmes de motivation refusent justement ceux qui en ont le plus besoin.
Actuellement, c’est la collectivité qui est pénalisée parce que les écoles favorisent les élites. Est-ce mieux ? Dans ce cas, arrêtons de nous plaindre du décrochage et assumons, puisqu’il est en partie une conséquence de ce choix de société…
Moi qui ne voulais pas reprendre ce débat… misère !
Allez donc commenter mon dernier billet, vous êtes un de ceux qui voulaient que je l’écrive ! 😉
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« Ainsi, favoriser la collectivité ne serait pas se sacrifier. Comment faire ? Accepter que des jeunes fassent leur secondaire en plus d’années, s’il le faut. »
Pourrais-tu préciser ta pensée? Les moins doués auraient plus de temps pour apprendre mais seraient dans les mêmes classes que les plus doués?
Je ne suis pas certain de comprendre fidèlement ta proposition.
« Moi qui ne voulais pas reprendre ce débat… misère ! »
Désolé. C’est ma faute, je le reconnais. Mais de mon point de vue, c’est là tout le noeud du problème. Tout le reste n’est que conséquence de cette prise de position. Débattre des conséquences sans parler des causes est vain, à mon avis.
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@ Jack
J’ai décrit tout cela dans mes trois billets sur le décrochage et celui sur l’école à deux vitesses, et dans les commentaires qui les accompagnent. Comme je ne veux pas répéter (ou, encore pire, me contredire !), allez les lire et, si vous le désirez, nous poursuivrons.
Un lien est au com 30 et les autres dans le premier paragraphe de celui-ci (qui est le troisième billet sur le décrochage).
https://jeanneemard.wordpress.com/2010/06/14/decrochage-et-perseverance/
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Si j’étais assez compétent sur ce sujet, j’écrirais un billet sur l’évaluation, ou l’évaluationnite, plutôt.
Je viens de lire un billet écrit pas un économiste sur l’évaluation. Intéressant. Mais, c’est surtout la petite BD au début du billet qui me pousse à en parler ici !
http://expeconomics.blogspot.com/2010/11/la-polemique-concernant-les-notes.html
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«c’est que à peine 10 % des jeunes Québécois âgés de 6 à 18 ans bougent le minimum de temps recommandé par Jeunes en forme Canada.»
Et ça ne s’améliore pas ! Statcan a diffusé une étude ce matin, où on peut lire entre autres :
«Selon les lignes directrices susmentionnées, les jeunes de 5 à 17 ans devraient accumuler quotidiennement au moins 60 minutes d’activité physique modérée à vigoureuse. Les données de l’ECMS indiquent que 7 % de jeunes atteignent ce niveau d’activité.»
Enquête canadienne sur les mesures de la santé : activité physique des jeunes et des adultes
http://www.statcan.gc.ca/daily-quotidien/110119/dq110119b-fra.htm
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À Walden Two, , une utopie humaniste et scientifique, sur 4 heures de travail, une doit en être d’activités physiques.
Les enfants peuvent faire tout l’exercice physique dont ils ont besoin, il ne s’y trouve pas d’école, ni primaire, ni secondaire, encore moins cégépiale ou universitaire. Chacun y est convenu d’enseigner ce qu’il sait à qui veut apprendre.
C’est pas Walden Two la veille.
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Tiens, on dirait quasiment que Français Cardinal a lu mon billet…
Les élèves doivent bouger
«Ce n’est donc pas en ajoutant une heure de cours d’éducation physique ici et là que l’on renversera une telle tendance. Surtout qu’on surestime le temps passé à suer pendant ces 60 minutes obligatoires?: à peine 24 minutes, selon les études, sont réellement consacrées à bouger…»
«À preuve, la sacro-sainte récré ne l’est justement plus, sacro-sainte. À Montréal, selon l’unique étude réalisée sur la question, à peine la moitié des écoles primaires publiques offrent deux périodes de récréation par jour. Les autres se contentent d’une seule afin d’éviter le temps perdu à s’habiller ou à se chamailler…»
http://www.cyberpresse.ca/place-publique/editorialistes/francois-cardinal/201102/04/01-4367030-les-eleves-doivent-bouger.php
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Le prof masqué commente positivement l’édito de Cardinal:
http://leprofesseurmasque.blogspot.com/2011/02/jeunes-en-mauvaise-forme-et-cours-deduc.html
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«Le prof masqué commente positivement l’édito de Cardinal:»
Merci !
Il faut dire que c’est à la suite d’un autre éditorial de François Cardinal que j’avais eu l’idée de ce billet.
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Je risque de me faire taper sur les doigts, mais moi sincèrement je n’ai jamais vraiment aimer les récréation quand j’étais au primaire. Pourquoi ? Parce que je me faisait écœurer et taper dessus, parce que j’étais OBLIGER de participer au sport d’équipe et que je recevais au moins 2 ballons dans face chaque jour, parce que quand j’allais le dire au surveillant je me faisait retourner de bord. À la fin c’était rendu que je me cachais carrément dans les toilettes pour ne pas aller dehors. Oui c’est vrai, c’est bien pouvoir avoir une petite récré pour aller jouer dehors, respirer l’air frais,se dégourdir les jambes, mais pour moi c’était trop présenter comme une obligation pénible.
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@ Patate
«Je risque de me faire taper sur les doigts»
Ben voyons ! La réalité que vous avez vécue et décrite est tout à fait pertinente, (et déplorable) sauf que je ne crois pas que la solution à l’intimidation («bullying») soit d’interdire les récrés.
Il faut bien sûr agir par la prévention et par des interventions auprès des intimidateurs. Je ne sais pas si ce que vous avez vécu est récent, mais j’espère que toutes les actions et promesses faites pour contrer ce phénomène ont permis d’améliorer la situation. Sinon, il faut continuer à mettre de la pression sur les autorités scolaires.
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Alors là je suis restée sur le c…
Interdire aux enfants de parler pendant le dîner ?
Supprimer la récréation de l’après-midi ?
J’ai une bien meilleure idée : supprimons les enfants !, ça sera bien plus simple de gérer l’école…
Aux USA, des policiers embarquent et menottent une gamine de 5 ans parce qu’elle pique une colère à l’école, en France ils veulent « détecter » les « futurs délinquants » dès l’âge de 3 ans (bienvenus dans le monde merveilleux de Minority Report), en Angleterre des parents n’hésitent pas à équiper leurs enfants de balises GPS pour les suivre à distance…
Le monde des humains est décidément bien affligeant.
– La Bonne Fée –
Quelques citations fort à propos :
« Quoi d’étonnant si la prison ressemble aux usines, aux écoles, aux casernes, aux hôpitaux, qui tous ressemblent aux prisons ? »
Michel Foucault, extrait de Surveiller et punir
« Bleue, bleue, notre vie Est un triste sort. Toujours enfermé, on voudrait voir dehors. »
Charles Trenet, paroles de la chanson L’Ecole buissonnière
« A voir ce que l’école exige aujourd’hui de nos fils, je me demande combien de pères seraint capables d’être des enfants. »
Paul Morand, extrait de Eloge du repos
« Il n’y a de bons professeurs que ceux en qui subsiste la révolte de l’élève. »
Edmond Gilliard, extrait de L’Ecole contre la vie
« C’est le propre des êtres vivants de faire aimer la vie, même sous la forme d’une équation du second degré, mais la vitalité n’a jamais été inscrite au programme des écoles. »
Daniel Pennac, extrait de Comme un roman
« On devrait pouvoir ouvrir des écoles pour professeurs inadaptés. »
Alphonse Allais
» “Je voulais résorber le bagne par l’école”, écrivait Victor Hugo. Depuis, certains ont trouvé la solution : ils ont fait de l’école un bagne. »
La Bonne Fée
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‘Les enfants, c’est des petits monstres amoraux.’ – anonyme
😉
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Pour être sérieux, je vais émettre une opinion à contrre-courrant.
Cette obsession pour plus de récré, de sports, etc, est mauvaises sur certains points. Entre autres, c,est basé sur cette idée sexiste selon moi que les gars sont ‘naturellement turbulants’ et ‘sportifs’; et donc, les intellos et cie sont souvent pointés comme ‘lâches’ et ‘mous’ et pire par machisme.
Ensuite, ca promeut un certain anti-intelectualisme des fois, chez les garcons; une valorisation du sport et activité, comme si apprendre du savoir, c’était végéter.
Et on glorifie aussi, avec le sport écolier, une valorisation du jock au dessus du nerd, encore de nos jours.
Mais de nos jours, le nerds devrait être aussi valorisé.
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«Mais de nos jours, le nerds devrait être aussi valorisé.»
L’équilibre, l’harmonie, ça ne vous dit rien ?
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@ La bonne fée
«J’ai une bien meilleure idée : supprimons les enfants !»
Ça rejoint ce que disait Françaois Cardinal dans son éditorial : «Devrait-on interdire l’école aux enfants?» !
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Oui, mais dans tout cà, on semble insinuer que le gars, ca pense pas, ca veut du SPORT!
Un des trucs avec lequel je suis d’accord du féminisme est la critiques des ‘idéaux’ du genre, roles, etc… Le machisme comme ici, par example.
On égale les jocks avec tout les gars. Et on ne combat pas l’anti-intelectualisme de notre société.
Bien sur, on peut et devrait faire les deux, mais ici, ya quelque chose qui me met mal à l’aiser.
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On parle des enfants Ubbergeek, pas particulièrement des gars!?!?
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@koval
Ca vise les gracons, et aussi les gars ados, spéciallement. Parce que tout les gars sont des bombes d’énergie….
Ca renforce indirectement le machisme du jock.
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Si vous l’avez décidé…..
Moi je ne lis rien de tel dans ce billet….
Bouger fait parti d’un hygiène de vie minimum, c’est rien contre personne….
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@ The Ubbergeek
«Ca vise les gracons, et aussi les gars ados, spéciallement.»
Ayant écrit ce billet, je ne peux qu’appuyer ce qu’en dit Koval. Je n’ai pas écrit ce billet dans le contexte de ce qui se dit sur les raisons qui expliqueraient la différence des taux de réussite des gars et des filles, mais, comme l’indiquent les nombreux liens dont j’ai parsemé ce billet (les avez-vous lus ?), pour souligner que les jeunes ne font pas assez d’exercice et que les directives des écoles ne font rien pour améliorer la situation.
À http://www.cyberpresse.ca/vivre/sante/201004/28/01-4274902-les-jeunes-dangereusement-inactifs.php (j’ai mis ce lien deux fois dans le billet…), on peut entre autres lire :
– 5% des adolescentes sont actives physiquement
– 20% des garçons de 5 à 10 ans, et 15% de ceux de 11 à 14 ans satisfont aux normes
C’est un peu imprécis pour l’âge des filles, mais cela montrerait qu’elle font encore moins d’activités physiques que les garçons !
Comme le dit Koval, c’est une question d’hygiène de vie et j’ajouterais de santé physique et mentale.
«Ca renforce indirectement le machisme du jock.»
Vous revenez souvent là-dessus. Si je puis me permettre, avez-vous vécu des expériences désagréables à ce sujet, vous-même ou vos proches ? Je ne nie nullement que ce que vous soulevez existe, ce n’est simplement pas l’objet de ce billet et cela a bien peu à y voir. Qu’on déplore que notre institution scolaire décourage l’activité physique n’est pas la même chose que d’encourager le harcèlement de ceux qui n’en font pas.
J’insiste. Quand on voit que plus de 80 % des jeunes ne font pas assez d’exercices physiques, on peut difficilement parler de société axée sur la performance physique, bien au contraire ! On parle beaucoup moins de ce problème qui est pourtant encore bien plus criant que celui du décrochage (non pas que ce problème ne le soit pas…) dont on parle sans cesse, tellement que bien des gens croient que c’est un phénomène à la hausse alors que c’est le contraire. J’ai écrit trois billets (au moins! sur ce sujet).
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