Acculturation québécoise!!! Ah oui?! Par qui et c’est pour quand!?
Par koval – Plusieurs fois par année, je lis sur les blogues ou ailleurs dans les journaux, des petits cris du coeur de Québécois atterrés et alarmistes du genre:
« Il y a péril en la demeure! »
« Le Québec s’anglicise! »
« Notre culture va disparaître! Ce n’est qu’une question de temps! »
Dernièrement, j’ai même lu, de mes yeux lu, quelqu’un affirmer que nous sommes une nation dominée et assiégée. Malheureusement, plusieurs de mes concitoyens, surtout virtuels, semblent vouloir entonner ce même petit refrain que je pourrais à la limite reprendre avec eux, mais j’ai beau fouiller et fouiner, je ne trouve pas les raisons de cette panique ponctuelle qui revient 2 ou 3 fois par an au Québec. Ce texte s’adresse donc à tous ceux et celles qui aiment tirer régulièrement la sonnette d’alarme de l’extinction de ma culture.
Comme Darwin nous y a habitués ici, rien de mieux que les données brutales pour mieux y voir. Notez que ce texte puise ses chiffres principalement dans le document intitulé « Rapport sur l’évolution de la situation linguistique au Québec, 2002-2007 » rédigé par l’Office québécois de la langue française qui utilise les données de recensement de Statistique Canada.
Voici donc le portrait des trois derniers recensements. Le premier tableau ci-dessous, montre les effectifs et taux pour la langue maternelle, c’est-à-dire la première langue apprise et encore comprise. Les gens ayant une langue maternelle tierce ont progressé en effectif passant de 9,7% à 12.2%, et ce, au détriment du pourcentage du français, même si l’effectif progresse. Notons que les Anglophones accusent une baisse par rapport à 1996.
Langue maternelle au Québec de 1996 à 2006
Voyons maintenant ce que disent les chiffres au niveau de la connaissance des langues officielles. Le tableau suivant montre les recensés qui peuvent soutenir une conversation en français seulement, en anglais seulement, dans les deux langues officielles, ou dans aucune des ces deux langues.
Connaissance des langues officielles 1996, 2001 et 2006
Quand on concatène les colonnes 2 et 3 (la colonne « Français seulement » avec « Anglais et français »), on obtient 93.9% , 94.6% et 94.5% suivant la chronologie de ces trois recensements. Force est d’admettre que le pourcentage de personnes affirmant pouvoir mener une conversation en français ou dans les deux langues officielles a augmenté légèrement entre 1996 et 2001 pour se stabiliser par la suite. Il y a eu un gain de 289 690 personnes parlant le français ou les deux langues officielles entre 2001 et 2006, et ce, sur un gain démographique total de 310 325 dans cette même période. C’est donc dire que 93.35% des personnes ajoutées affirment qu’elles peuvent soutenir une conversation en français ou qu’elles sont bilingues.
Voici un troisième indicateur de Statistique Canada, la langue parlée à la maison.
Langue d’usage, ou langue parlée le plus souvent à la maison, 1996, 2001 et 2006
Cette fois-ci, on peut voir un léger fléchissement de 1,2 % du français dû à l’augmentation d’un point pour les langues non officielles (colonne « autres ») entre 2001 et 2006. Mais bon, y a-t-il beaucoup de gens choqués d’apprendre que plus on a d’immigrants, plus on a des gens qui parlent une langue tierce à la maison?
Les indicateurs de Statistique Canada ne soutiennent en aucune manière la croyance populiste disant que la langue anglaise progresse au détriment du français au Québec. Des trois tableaux que j’ai exposés, celui sur la connaissance de la langue devrait primer en importance et nous donne des résultats plutôt encourageants.
L’autre aspect qui revient souvent dans les débats sur la situation linguistique est la langue au travail, or là aussi on constate un changement positif, en tout cas, selon cet article de 2008 de la presse intitulé « Le français de plus en plus utilisé au travail ».
Alors d’où vient donc cette étonnante conviction de certains de mes concitoyens voulant que la langue française, ou ma culture soient sur le point de disparaître?
Sont-ce les Anglophones qui vont faire reculer le français?
Encore une fois, non, je ne crois pas, les Anglophones de souche sont de plus en plus bilingues.
« La communauté anglo-québécoise est une des plus bilingues au Canada avec un taux de bilinguisme de 66,1 %. Cependant, les jeunes anglophones ont un taux de bilinguisme plus élevé que la moyenne de leur communauté. Selon les données du recensement de 2001, 79,5 % de la population anglo-québécoise entre 15 et 39 ans est bilingue. »
Ces indices-là aussi progressent du bon bord.
Sont-ce alors les immigrants qui vont contribuer à la disparition de ma race?!?
Parlons-en donc de ces immigrants!
En 2006, on en comptait 851 560 pour un poids de 11.5% par rapport à la population totale du Québec. Entre 2001 et 2006, il s’est ajouté 150 000 personnes immigrées à notre peuple. La langue maternelle de ces immigrants n’est ni l’anglais ni le français, mais une langue tierce, 7 fois sur 10 environ. Ceux de langue maternelle française sont environ 2 fois plus nombreux que ceux de langue maternelle anglaise (17,6% versus 8,3% en 2006).
À la page 57 du rapport de l’ONF, voilà ce qu’on peut lire sur ces immigrants :
« En 2006, 43,1% des personnes immigrées parlaient le plus souvent à la maison une langue tierce, 31,3 % le français et 17,2% l’anglais. La proportion d’immigrés allophones a peu évolué entre 2001 et 2006, tandis que celle des francophones variait de 29,7% à 31,3% et celle des anglophones passait de 19,3 à 17,2%. »
Enfin, à la page 59 du même rapport, on peut lire:
« Entre 2001 et 2006, la connaissance du français a progressé au Québec pour passer de 50,5% à 53,2% chez les personnes de langue maternelle anglaise et de 72,2% à 74,5% chez celles de langues maternelles tierces (tableau 2.3). »
« Au total, à l’échelle du Québec, un peu moins de 78 % des personnes immigrées mentionnaient, en 2006, pouvoir soutenir une conversation en français. »
En 2001 ce même pourcentage était de 75,5%, donc il semble bien y avoir un progrès de ce côté-là aussi. (tableau 2.5).
Enfin, puisque parler de l’immigration sans aborder la question de la démographie du Québec est un peu dénué de sens, j’ai lu ce document de consultations prébudgétaires intitulé « Le contexte démographique du Québec : Horizon 2025. » Très intéressant. Pour ceux qui ne le liront pas, voici un passage de la conclusion, les projections si la tendance actuelle se maintient seront les suivantes :
« Au cours des 15 prochaines années, le Québec sera confronté à des changements démographiques d’envergure. Le vieillissement et la croissance plus lente de la population iront de pair avec une diminution du nombre de personnes en âge de travailler. L’effet combiné du « baby-boom » de l’après-guerre, de la faible natalité qui l’a suivi, des mouvements migratoires moins favorables qu’ailleurs et de l’augmentation de l’espérance de vie va engendrer au Québec une croissance plus lente et un vieillissement plus rapide de la population comparativement à ses voisins. »
Donc même avec l’augmentation du flot d’immigration enclenchée depuis quelques années, le virage démographique qui s’amorce ne sera pas facile et la façon la plus certaine de disparaître serait de diminuer ce flot et laisser vieillir la population indûment. Et ajoutons aussi à cela, qu’historiquement le Québec n’a pas reçu sa part d’immigration par rapport à son poids démographique, diminuant donc sa représentation au sein du Canada.
Voilà, j’ai abordé, très sommairement j’en conviens, certains indicateurs; celui de la connaissance du français, la question du français au travail, la progression du bilinguisme, la question de l’immigration et de la démographie. Les paramètres montrent en générales une amélioration dans le temps pour le fait francophone.
Malgré tout ce que je viens d’écrire, je reconnais parfaitement que nous devrons rester vigilants par la force des choses, étant donné la situation particulière de notre province. Je ne nie pas que la question d’accueil des immigrants soit un défi de taille. Comme dans pas mal tous les dossiers, je sais aussi que les libéraux ne déploient pas assez d’efforts en ce sens. D’après un article paru dans Le Devoir (Alexandre Shields, mardi 23 octobre 2007), on apprenait que le montant moyen investi par immigrant pour la francisation et l’intégration est passé de 3 428$ à 2 472$ depuis 2003. On coupe plutôt que d’investir dans l’aide à l’intégration et à la francisation aux nouveaux arrivants, voilà qui n’est pas très brillant. Il faut bien entendu mettre les moyens pour accueillir ce flot d’immigrants dont les effectifs ne baisseront pas à court terme, démographie oblige…Mais je dors sur mes deux oreilles quand mes amis m’annoncent l’évaporation de mon identité…
Mon identité s’évapore? ça veut dire qu’on va avoir des nuages d’identité, puis des pluies d’identité! 😛
Bon billet, koval, même si on ne peut pas dire que les résultats soient très surprenants 😉
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« Bon billet, koval, même si on ne peut pas dire que les résultats soient très surprenants. »
Je sais bien que pour toi ce n’est pas très surpenant, mais comme je dis dans le billet
« Ce texte s’adresse donc à tous ceux et celles qui aiment tirer régulièrement la sonnette d’alarme de l’extinction de ma culture. »
Pour eux, c’est peut-être suprennant…M’enfin on verra, s’ils veulent bien répondre…
Clairement je m’attaque à la propagande par la peur que nous font miroiter certains péquistes…
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Bon post….toujours cool de voir que la logique et les faits peuvent démolir nos peurs
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Merci Stéphane…
J’ai l’impression d’être tombée sur des gens cools (toi et Déréglé). 😉
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Ouah! Je déteste voir des chiffres détruire mes idées reçues! 😡 👿
J’ai par contre appris un nouveau concept, mon français s’est donc amélioré d’un mot et de ses dérivés! 😯
http://fr.wikipedia.org/wiki/Concat%C3%A9nation
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Sérieux. Y a beaucoup de travail la dedans Koval, félicitations!
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Je trouve ton billet très nuancé. Cela fait du bien entre ceux qui crient au loup et ceux qui nient qu’il y ait le moindre problème.
Je suis tout à fait d’accord que le plus grosse lacune est l’accueil des immigrants. À cela s’ajoutent des lacunes dans l’évaluation de la connaissance du français des immigrants avant qu’ils n’arrivent et un manque d’information aux candidats à l’immigration sur ce qui les attend ici.
Bref, j’appuie entièrement ta conclusion : il n’y a pas péril, mais il faut rester vigilant !
@ Sombre
«Je déteste voir des chiffres détruire mes idées reçues!»
Ça on le sait, surtout quand on parle de criminalité ! Quoique, dans le cas de la criminalité, je ne suis pas sûr que tes «idées reçues» aient été détruites !
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Darwin
En effet, il faut rester neutre et nuancée pour reprocher ce qu’on juge excessif..
Mais plus viscéralement, ça me peine beaucoup de voir des gens qui essayent de vendre une idée aussi noble que la souveraineté du Québec en utilisant une propagande de peur…
Quand j’étais jeune, la situation était bien pire, je me souviens du temps où on ne trouvait jamais d’instructions en français pour pour nos jeux de société ou autres bébelles.
Je m’ennuie de Lévesque qui nous vendait ce projet avec confiance et espoir…À partir d’aujourd’hui, demain nous appartient, qu’il disait…..
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Merci Sombre, je suis surprise que tu ne rues pas dans les brancards….tu vieillis en sagesse peut-être. Restera à te convaincre au sujet de PHB 😉
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Bravos koval pour ce billet.
Bien écrit, simple et bien détailler. Dure t’en dire le contraire. Si ceux à qui s’adresse ce billet viennent te contredire, j’ai hâte de voir ça!
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«Je m’ennuie de Lévesque qui nous vendait ce projet avec confiance et espoir…»
Pas moi… On se souvient davantage de ses bons côtés, mais après la défaite au référendum, il était devenu amer et … j’aime mieux arrêter… Et même avant, je n’approuve absolument pas ce qu’il a fait à Bourgault, qui avait sabordé le RIN pour la cause. Et, il y en a qui demandent à QS de faire la même chose.
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Grrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr! 😡 😡 😡
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@Koval
Je sais que ça déforme un peu ce que tu pensais de moi, mais je n’ai jamais été un de ces fous de la langue, je suis même plutôt en faveur du bilinguisme et ce depuis longtemps. Je suis aussi un admirateur de René Lévesque! 🙂
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«Je suis aussi un admirateur de René Lévesque!»
Je m’en doutais… Moi aussi, mais jusqu’à un certain point. Est-il possible de ne pas transformer un être humain en une idole qu’on met sur une estrade et qu’on ne peut pas toucher sans se faire agresser ? Est-il possible d’émettre des réserves sur les actes des grands hommes sans se faire grogner après ?
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Excellent billet. Merci pour avoir présenté ces chiffres, ça remet les choses en perspective. Si seulement LP et autres enragés prenaient le temps de nous visiter de temps à autres… Ça pourrait calmer le jeu.
L’image que tu as chosie pour ton billet illustre bien le comportement de certains « radicaux » qu’on retrouve dans certains groupes comme le RRQ, le MMF, la SSJB et autres. Défendre la langue française et la culture québécoise est une chose, mais ça frise souvent l’anglophobie et le racisme…
Que des familles qui viennent d’arriver ici parlent encore leur langue maternelle à la maison est tout à fait normal. Imaginons-nous deux minutes une famile québécoise qui émigre quelque part sur la planète, jettera-t-elle l’usage du français à la poubelle pour respecter la langue d’usage de leur nouveau pays d’accueil ?
Ce sont les enfants qui modifieront le profil de l’héritage familial. En apprenant le français à l’école et en fondant leur propre famille, une des langues officielles fera alors partie du quotidien. Et il y a de fortes chances pour que ce soit le français. Y’a-t-il des statistiques là-dessus (assimilation) ?
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Luto
À mon avis, avec l’obligation du primaire et du secondaire en anglais pour les enfant d’immigrants doit pas mal fonctionner non!?!
Ces enfants parlent certainement un français impeccable. Ces enfants sont aussi québécois que les les nôtres….
Il y bien le scandale des écoles passerelles, une goutte d’eau dans l’océan..Je ne suis pas d’accord avec ce principe d’écoles passerelles mais il ne faudrait pas penser qu’elles vont faire renverser la vapeur. Je regarderai plus tard pour la dernière modification de cette loi au sujet de ces écoles. Je me demande si cela empire la situation…
J’ai trouvé ici..
« Le nombre de personnes déclarées admissibles à l’enseignement en anglais grâce à un passage à l’école privée non subventionnée était passé de 628 en 1998 à 1379 en 2002. »
http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/education/201003/04/01-4257344-la-loi-101-doit-sappliquer-aux-ecoles-passerelles-selon-le-cslf.php
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Oups! Magnifique bourde ma première phrase!
À mon avis, en imposant par la loi 101 l’école primaire et secondaire en français pour les enfants d’immigrants, on « assimile » bien assez ces citoyens non?
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« Est-il possible d’émettre des réserves sur les actes des grands hommes sans se faire grogner après ? »
Je pense que les grognements de SD ont plutôt été suscités par le commentaire sur la criminalité. 😉
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Une analyse des données de l’ECLEC montre que les étudiants des cégeps anglais et français utilisent dans l’ensemble de leurs interactions sociales et activités culturelles la langue qui correspond à la langue d’enseignement de leur cégep. Dans la sphère publique, que ce soit au travail en tant qu’employé ou dans les commerces en tant que clients, les non-francophones du cégep anglais utilisent principalement le français dans moins de 40 % des cas, comparativement à environ 80 % pour les non-francophones du cégep français. Les francophones du cégep anglais utilisent davantage l’anglais dans l’espace public (40 %) que les francophones du cégep français (10 %), une différence de 30 points.
Dans la sphère privée, moins de 5 % des étudiants allophones du cégep anglais utilisent surtout le français à la maison, contre 35 % au cégep français. Dans les deux réseaux collégiaux, les allophones tendent à parler le plus souvent leur langue maternelle à la maison. Les francophones du cégep anglais parlent surtout l’anglais à la maison dans une proportion d’environ 27 %. La langue principalement utilisée dans les réseaux sociaux est également déterminée par la langue du cégep. L’anglais est la langue la plus souvent parlée avec les amis dans 82 % des cas au cégep anglais. Environ 4 % des anglophones du cégep anglais parlent le plus souvent le français avec leurs amis.
Les étudiants du cégep anglais consomment peu de biens culturels de langue française. Moins de 4 % de ces étudiants ont déclaré écouter le plus souvent des films en français et moins de 20 % de leur temps d’écoute de télévision est dédié à des émissions de langue française. Même chez les étudiants du cégep français, l’anglais est très présent : près du tiers des étudiants francophones écoutent le plus souvent des films en anglais et plus du tiers des heures d’écoute de télévision est dédié à des émissions de langue anglaise. Chez les allophones du cégep français, la consommation de biens culturels se fait en anglais et en français, environ à parts égales. Les allophones du cégep anglais écoutent environ
15 % de télévision de langue française et une proportion négligeable préfère écouter des films en français.
http://www.irfa.ca/n/nouvelle/enquete-sur-les-comportements-linguistiques-des-etudiants-du-collegial-eclec
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@ Déréglé
«Je pense que les grognements de SD ont plutôt été suscités par le commentaire sur la criminalité.»
Possible. J’espère qu’il va nous le dire… C’est ça quand on ne précise pas à qui on parle et à quel propos…
@ Luto Coomm 19
Le problème est qu’on ne peut conclure à une causalité. Par exemple, est-ce parce qu’ils vont au cégep en anglais qu’ils parlent peu français à la maison ou l’inverse ? L’inverse me semble plus logique…
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« Est-il possible d’émettre des réserves sur les actes des grands hommes sans se faire grogner après ? »woui, mais faut comprendre que des fois faut que ça sorte les grognements sinon ça fermante en dedans pis ça devient de la colère, pis on sait qu’il faut éviter à tout prix de me mettre en colère. Les flots de larmes font des dégâts que les assurances ne couvrent pas tout le temps.
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Ouah! je viens de lire le commentaire 7 de Darwin! 😯
GRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRR! 😡
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@ Sombre
«je viens de lire le commentaire 7 de Darwin!»
Donc, j’avais bien raison, le précédent grognement n’avait pas rapport avec ce commentaire (7), mais avec celui sur René Lévesque…
Que penses-tu du beau risque, quand René Lévesque a encouragé ses troupes à voter pour les conservateurs (Mulroney) ? Moi, je n’ai pas aimé…
Soyons clair, cela ne lui enlève pas les qualités dont il avait fait preuve auparavant, mais cela montre quand même que les grands hommes ne sont pas parfaits… Et on a le droit et même le devoir de s’en rappeler.
«Les flots de larmes font des dégâts que les assurances ne couvrent pas tout le temps.»
D’accord, tu as fait le bon choix !
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Un m’ment donné faudrait y revenir au beau risque dans un billet genre, puisque ma version de ces évènements est peut-être un peu romancée.
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Je voulais dire un billet genre sérieux!
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«Un m’ment donné faudrait y revenir au beau risque dans un billet genre»
Pas besoin, wiki en parle correctement.
«Lors de l’élection fédérale canadienne de 1984, le Parti québécois s’engagea à soutenir le Parti progressiste-conservateur de Brian Mulroney dans le but de réformer le fédéralisme canadien.»
http://fr.wikipedia.org/wiki/Beau_risque
Tout le texte correspond à ce dont je me souviens. Même Pauline était contre :
«De plus, de nombreux députés commencèrent à se réunir en cachette pour planifier une stratégie pour contrer cette entente. Des noms du gouvernement tels que Pauline Marois ou Guy Chevrette participent alors aux rencontres menées par la députée des Îles-de-la-Madeleine Denise Leblanc-Bantey.»
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Tiens, la guerre ! 😆
J’y reviendrai…
http://www2.lactualite.com/jean-francois-lisee/la-fatwa-linguistique-de-pierre-dubuc/7165/
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@ Koval
«J’y reviendrai…»
???
Quelle guerre ? Sombre a bien dit que sa version du beau risque est romancée… Parlant de ça :
@ Sombre
«ma version de ces évènements est peut-être un peu romancée»
Quelle est cette version ?
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Darwin
La guerre entre Lisée et Dubuc au sujet de la langue, dans le lien que j’ai mis…
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«La guerre entre Lisée et Dubuc au sujet de la langue, dans le lien que j’ai mis…»
Scuse… Je n’ai pas été voir le lien, parce que je l’avais lu hier !
Sérieusement, ce n’est pas un sujet qui me passionne. Lire 12 billets de Dubuc sur ça ? Non…
J’aime bien Lisée pour ses analyses socio-économiques, même si je ne suis pas toujours d’accord, mais moins sur la question de la langue. Et Dubuc, du peu que j’en ai lu, c’est encore pire !
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Luto
L’étude que tu cites n’est pas très fiable à mon avis. Voilà ce qu’on peut lire dans la discussion page 11 au sujet des limites de l’étude….
« Il est probable que les étudiants déjà anglicisés optent naturellement pour le cégep anglais. En somme, la fréquentation du cégep anglais apparaît soit carrément anglicisante, c’est-à-dire qu’elle favorise le transfert de comportements linguistiques du français vers l’anglais, ou bien elle vient simplement cristalliser l’anglicisation déjà amorcée. »
Donc, ils avouent qu’ils n’ont même pas été foutus de regarder la provenance de ces jeunes. Ont-ils fait leur secondaire et primaire en anglais? On ne sait pas, voilà une grave omission d’une variable très importante. Les limites cités sont très graves, au point que je ne m’aventurerais pas trop avec ces résultats..
En plus, ils ont un peu biaisé les réponses, sans qu’on sache jusqu’à quel point, ils l’expliquent page 4, je cite…
« Dans cet article, ces réponses multiples ont été traitées de la manière suivante. Pour la langue maternelle , les multiples ont été recodés afin de donner préséance à la langue non officielle »
Cliquer pour accéder à analyse_irfa_SEPTEMBRE2010A_5.pdf
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@koval: lorsque je suis tombé sur cette étude, j’ai cru bon d’en reproduire ici un extrait afin d’alimenter le débat… Je trouvais le texte du « résumé » un peu faible. Merci de remettre les choses en perspective – encore une fois !
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Quand je suis arrivé à Rouyn-Noranda il y a 35-40 ans, la ville comptait bon nombre d’anglos unilingues et d’immigrants polonais, finlandais, ukrainiens, russes, biélorusses, serbo-croates surtout. En général, les allophones parlaient anglais dans leur milieu de travail… la fonderie Horne et les mines.
Je dirais, à l’oeil, qu’il reste ben peu d’unilingues anglos. Les « vieilles anglaises » vieillissent, et la communauté anglo, ici, a rétréci comme peau de chagrin. Les communautés culturelles, dans les années 2000, viennent s’installer moins pour forer que pour enseigner… ou étudier. Y a des étudiants Chinois qui viennent étudier en techniques minières et en génie minier, l’UQAT donne l’enseignement en anglais mais les étudiants habitent dans des familles… francophones. Il y a à chaque année des étudiants de La Réunion.
Le taux d’intégration à la communauté francophone est très supérieur à ce qu’il est à Montréal, où la masse critique des anglos demeure un facteur. Ici, ça a cessé de l’être.
Les stats donnent un portrait du Qc, mais pas un portrait des microcosmes. Une amie d’enfance a longtemps vécu dans l’axe St.Charles, à Kirkland (West Island). J’étais souvent là… à entendre les mamans francos crier après leurs enfants en anglais. C’était en 85-90-95… il y avait comme un certain snobisme, mais le fait est que des francos s’anglicisaient.
Moi, je n’ai peur ni pour Québec ni pour Rouyn-Noranda ni pour Rimouski. Mais dans le Pontiac, heu… des stats globales occultent des situations bien différentes, selon que le milieu anglophone est vigoureux ou moribond.
My two cents (si je le dis en français, ça change les stats?)
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Papi
Regardez ce tableau…entre 91 et 96, 40 000 francos en moins, ils ne se sont pas volatilisés. Le même phénomène se reproduit entre 2001 et 2006, 40 000 en moins.
Ma conclusion est la même que celle des libéraux, les français on quitté l’île pour aller s’établir en banlieue et ils ont été remplacé par des immigrants…
La solution?! Lisée propose ceci….
2. L’étalement urbain. L’exode des jeunes familles vers les banlieues est la seconde variable en importance de la fragilisation du français à Montréal. Je réclame depuis des années que le PQ fasse du maintien d’une nette majorité de francophones sur l’île de Montréal un objectif national légitime et prenne des mesures, notamment fiscales, pour retenir les jeunes familles sur l’île et susciter leur retour.
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La proposition de Lisée ne manque pas d’intérêt. En plus, l’étalement urbain, c’est pas bon pour l’environnement.
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Il est certain qu’on devra trouver des moyens pour accueillir les immigrants correctement. Je pense qu’un encadrement plus sérieux sera nécessaire.
Si nous voulons une intégration réussie et éviter certaines tendances comme la ghettoïsation, faudra s’en occuper sérieusement. C’est à nous d’agir.
Mais au bout du compte, ce qu’il faut savoir, comme je mentionne dans le billet, c’est que la crise démographique qui sévit est préoccupante au point que nous n’avons pas le luxe de lésiner sur le nombre d’immigrants.
En 2025, il mourra plus de gens qu’il en naîtra….
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J’ai un gros problème avec Lisée et sa proposition 1.
1. L’immigration. La principale variable du déclin du français est la composition linguistique de l’immigration. C’est pourquoi je propose depuis longtemps une prime au français langue d’usage au point d’entrée (et non seulement à la connaissance du français), c’est pourquoi j’approuve la proposition péquiste de requérir une connaissance minimale du français pour tous les futurs immigrants, au point d’entrée (comme le font plusieurs pays européens), puis une période d’apprentissage rémunérée du français à l’arrivée, puis une connaissance du français pour obtenir la nouvelle citoyenneté québécoise sans laquelle on ne peut briguer les suffrages — et, à mon avis, comme dans quelques cas étrangers de citoyenneté intérieure, voter aux scrutins québécois.
Je suis très surprise que Lisée ose toucher à certains droits démocratiques au nom de la langue, pour moi, c’est excessif, et assez odieux…j’aime vraiment pas…
C’est bien beau de vouloir mettre plus de points à l’entrée pour la connaissance du français, mais le bassin de gens maîtrisant bien notre langue et voulant immigré ici est trop limité pour nos besoins. La mesure visant à rémunérer ces gens pour qu’ils étudient le français est très bonne cependant.
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Je parlais uniquement de la proposition 2, contre l’étalement urbain.
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Je sais bien Déréglé, j’avais besoin de me confier 😉
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«La proposition de Lisée ne manque pas d’intérêt. En plus, l’étalement urbain, c’est pas bon pour l’environnement.»
Je partage pas mal l’analyse de Koval, L’objectif est louable, mais les moyens pour l’atteindre ne sont pas évidents. Restreindre les droits démocratiques est pour moi inacceptable.
Par contre, les points pour la connaissance du français ne devraient être accordés qu’après une évaluation de la qualité du français et non pas seulement sur l’affirmation que le candidat à l’immigration connaît le français, comme il semble que ce soit trop souvent le cas actuellement.
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Bonjour.
Un petit coucou pour vous souhaiter la bonne et notamment heureuse année 2011 !
Bonne continuation
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Bonne année à vous aussi!
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Tiens, je suis assez en accord avec Duhaime, sauf pour sa peur de l’exode des cerveaux.
http://lesanalystes.wordpress.com/2011/01/30/nouvelle-lubie-de-curzi/
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«je suis assez en accord avec Duhaime»
Les sorties de Pierre Curzi, Charles Castonguay et Pierre Dubuc ne sont absolument pas convaincantes. Ils confondent des corrélations avec des causalités. Quand ils disent que les jeunes francophones et allophones qui fréquentent le cégep en anglais parlent plus souvent anglais à la maison que ceux qui vont dans les cégeps francophones, ils laissent entendre que c’est parce qu’ils fréquentent des cégeps anglophones, tandis que la causalité a pas mal plus de chance d’être inverse : c’est parce qu’ils parlent anglais à la maison qu’ils sont plus attirés par les cégeps anglophones.
La solution au problème qu’ils perçoivent ne serait donc pas de les obliger de fréquenter des cégeps francophones, mais de leur interdire l’usage de l’anglais à la maison… Peut-être n’osent-ils simplement pas proposer ce qu’ils veulent faire au fond… Dangereux, cette tendance…
«sauf pour sa peur de l’exode des cerveaux.»
Il ne donne bien sûr pas de chiffres sur ses affirmations… On sait ici que c’est au Québec que les cerveaux quittent le moins.
Ah, ces droitistes… Ils aiment bien attribuer un phénomène qui n’existe pas à des facteurs qu’ils combattent idéologiquement…
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Obliger le CEGEP en français est ridicule…ça commence à être pas mal trop de contrôle, le PQ avec ses ptites idées trop extravagantes pourrait reculer, faudrait qu’ils se positionnent mieux.
Si les gens ne peuvent faire des immersions scolaires qu’une fois rendu à l’université, ça va rendre McGill encore plus populaire et créer un autre problèmes…
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Le problème, c’est aussi la montée inquiétante pour moi d’un sentiment vaguement ou directement xénophobe…
Lire la controversée déclaration de Françoise David…
http://www.francoisedavid.com/2011/01/l%e2%80%99appel-du-mnrq-pour-moi-et-pour-quebec-solidaire-c%e2%80%99est-non/
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The Ubbergeek
Oui c’est inquiétant la montée de xénophobie mélangée à l’immigration plus nombreuse.
Je ne sais pas pourquoi vous trouvez Françoise David controversée au sujet du MNRQ, je trouve qu’elle a eu raison.
Pas qu’elle qui l’a dit, mais plusieurs dont Joseph Facal qui donne certains repères pour reconnaître des clans racistes.
Extrait de son texte « le merdier ».
« La merde, donc, attire les mouches. Flairant la bonne affaire, Jean-Roch Villemaire et son Mouvement nationaliste-révolutionnaire du Québec (MNRQ) viennent de débarquer devant le magasin. Eux aussi veulent accabler ce marchand pour, disent-il, « briser l’échine de l’idéologie sioniste ». Voyez le choix des mots, bien musclés.
Françoise David patine aujourd’hui désespérément pour se dissocier du MNRQ. Ce mouvement, dit-elle, « pue l’antisémitisme et le racisme » et prône « des idées inspirées de l’idéologie hitlérienne de l’Allemagne nazie ». Évidemment, Villemaire menace maintenant de la poursuivre.
Allez faire un tour sur le site web du MNRQ et jugez vous-mêmes. On y dénonce « les parasites » et les « représentants des intérêts étrangers ». Les Québécois seraient « les jouets des lobbies étrangers ». Il faut remplacer le « droit du sol » par le « droit du sang » et défendre l’« ethnicité » du Québec. Le capitalisme maintiendrait notre nation dans un « esclavage » qui exigera des « luttes violentes » de libération.
Le MNRQ se dit nationaliste, socialiste et révolutionnaire, exactement comme les chemises brunes de jadis, mais il a la « finesse » de ne jamais évoquer Hitler. Les textes contiennent cependant tous les mots-clés, tous les codes langagiers de l’extrême-droite. Cliquez sur les onglets Musique, Milice ou Légion : voyez le choix des couleurs, le lettrage gothique, l’iconographie utilisée. Tout y est. N’y verront que du feu ceux qui n’y connaissent rien, les idiots ou ceux qui font de l’aveuglement volontaire. »
Facal a 100% raison.
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Françoise David ‘,est dissocié assez bien de ces ‘thugs’, je trouve.
Pour une fois, Facal a dit des choses sensées, ce grand pharisien autain de la droite New Type. Mais semble avoir avant associé assez directement QS et eux.
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