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Les cigales et les fourmis

15 février 2011

Par Darwin – Je ne sais pas pour vous, mais je n’ai jamais vraiment aimé la fourmi de la fable de Lafontaine. Bon, la cigale pas tellement non plus, à vrai dire.

Dans un livre que l’ai lu récemment, Petit guide d’argumentation éthique de Michel Métayer, l’auteur se demande s’il n’est pas injuste de pénaliser les citoyens prévoyants qui ont épargné pour leur retraite en leur retirant le droit à la pension de vieillesse. En fait, la pension de la sécurité de la vieillesse est loin d’être réservée aux «imprévoyants, puisqu’elle ne commence à diminuer (voir Nota, vers le bas de cette page) qu’à partir d’un revenu personnel net supérieur à 67 668 $ et ne s’éteint seulement lorsque le revenu net du pensionné est d’au moins 109 607 $. On peut très bien recevoir des revenus d’un régime de pensions agréées ou RPA (le RPA est un régime de pension établi par l’employeur) ou d’un Régime enregistré d’épargne-retraite (RÉER) et gagner moins que ça ! D’ailleurs, en 2006, 89 % des contribuables qui recevaient de tels revenus gagnaient moins de 60 000 $ et 97 % moins de 100 000 $ ! Il doit parler du Supplément de revenu garanti (SRG) et de l’Allocation (qui comprend l’Allocation au survivant) dont les prestations diminuent rapidement et qui sont en effet pratiquement réservés aux gens qui ne reçoivent pas ou peu d’argent d’un RPA ou d’un RÉER.

Michel Métayer est loin d’être le seul à se poser cette question ! Claude Castonguay a fait les manchettes dernièrement avec le même genre de questionnement. Il affirmait entre autres : «Et c’est aussi une question d’équité. Celui qui décide de ne pas se préparer pour la retraite et qui compte sur l’État pour le soutenir agit de manière inéquitable envers ceux qui sont prévoyants et qui épargnent»

Décision ?

Il s’agit bien sûr d’un sophisme, d’une affirmation qui a tous les atours du gros bon sens (GBS) et, comme bien des affirmations qui semblent auréolées de GBS, ne sont que fumée sans substance.

Bon, je n’aurais pas entamé ce billet si la seule chose que j’avais à soulever était de dire que la plupart des gens qui ne reçoivent pas ou peu d’argent d’un RPA ou d’un RÉER ne sont pas des gens qui ont décidé «de ne pas se préparer pour la retraite», mais sont plutôt des personnes qui n’ont tout simplement jamais eu les moyens d’épargner pour leur retraite. Plein de gens l’ont dit, et ils ont bien sûr raison, même s’ils ne fournissent pas de données pour le prouver… ce que je vais faire, bien sûr !

Si on regarde le tableau suivant, tiré d’une étude de Statistique Canada intitulée Placements dans les RÉER parue en 2008, on peut entre autres constater que :

  • 74 % des familles canadiennes avaient en 2005 des actifs dans un RÉER ou un RPA et que la valeur médiane de ces actifs pour les familles qui en avaient étaient de 65 800 $;
  • 48 % des familles canadiennes gagnant un revenu familial après impôt de moins de 36 500 $ en avaient par rapport à 97 % des familles gagnant un revenu familial de 85 000 $ et plus;
  • la valeur médiane des actifs des 48 % de familles gagnant un revenu familial de moins de 36 500 $ qui avaient des actifs dans un RÉER ou un RPA n’était que de 16 300 $ par rapport à 224 100 $, soit près de 14 fois plus, pour les familles gagnant un revenu familial de 85 000 $ et plus !

Ce portrait, déjà éloquent, le devient encore plus lorsqu’on examine les dépôts annuels dans des RÉER. Pour cette section et les suivantes, j’illustrerai mes propos avec les données de 2006, les plus récentes disponibles pour l’ensemble des données que j’utiliserai.

En recoupant les données pour le Québec des tableaux cansim 111-0039 et 111-0008 de Statistique Canada (disponibles sur E-STAT), on peut constater que, en 2006 :

  • seulement 2 % des cotisations aux RÉER ont été déposés par des contribuables ayant gagné moins de 20 000 $, même si ceux-ci représentaient 30 % des contribuables;
  • à l’inverse, les contribuables ayant gagné 80 000 $ et plus ont déposé 38 % des cotisations aux RÉER, même s’ils représentaient moins de 6 % des contribuables.
  • cela signifie que, en moyenne, un contribuable ayant gagné 80 000 $ et plus avait déposé près de 100 fois plus dans un RÉER qu’un contribuable ayant gagné moins de 20 000 $ (30/2 x 38/6 = 95) !

Il est donc clair que le fait de déposer de l’argent dans des RÉER et de posséder des actifs importants dans des régimes de retraite a peu à voir avec une décision, mais tout avec son niveau de richesse.

Combien ça coûte ?

Mais, le gros reproche dans les affirmations de messieurs Métayer et Castonguay est qu’il est inéquitable que les fourmis prévoyantes doivent payer pour l’imprévoyance des cigales volages… bref, qu’ il est injuste que les riches doivent payer pour les pauvres ! En plus du fait que je trouve au contraire équitable le fait que les riches contribuent pour diminuer le niveau de pauvreté des moins nantis, a-t-on vérifié si cette affirmation est vraie ? Les riches payent-ils vraiment pour les pauvres dans ce cas ?

Pour répondre à cette question, il faut vérifier si le coût des programmes sociaux qui sont conçus pour verser des pensions aux personnes âgées qui n’ont pas ou trop peu de revenus de pension est supérieur ou inférieur aux réductions nettes d’impôts dont bénéficient les contribuables qui épargnent des sous dans des RPA et des RÉER.

Pour ce, on a besoin de données sur :

  • le coût des deux programmes à l’intention des personnes âgées qui n’ont pas ou trop peu de revenus de pension, soit le Supplément de revenu garanti (SRG) et l’Allocation (qui comprend l’Allocation au survivant;
  • les dépenses fiscales qui représentent le total des déductions d’impôts auxquelles donnent droit les sommes déposées dans un RPA et dans un RÉER, ainsi que sur les intérêts obtenus sur les dépôts des années antérieures, et ce, au provincial et au fédéral;
  • les impôts payés par les contribuables qui retirent des sommes d’un RÉER ou reçoivent une pension d’un RPA, car l’impôt non payé annuellement pour les dépôts et les intérêts accumulés dans un RPA et dans un RÉER ne donnent pas droit à une déduction d’impôt, mais bien à un report d’impôt.

Or, l’exercice n’est pas évident, ces données n’étant pas toutes facilement disponibles, et pas à chaque année. Comme mentionné plus tôt, j’utiliserai des données de 2006, année la plus récente où j’ai pu trouver suffisamment de données pour pouvoir faire ces calculs.

Coût du SRG et de l’Allocation

Malheureusement, la ligne de la déclaration de revenu où est indiqué les sommes reçues dans le cadre de ces programmes (ligne 17, page numérotée 88) inclut aussi les sommes reçues de la CSST, de la SAAQ et quelques autres sources. Je me suis donc rabattu sur les données canadiennes. On y voit que les dépenses pour l’ensemble du Canada furent en 2006-2007 (les plus proches de 2006, y étant aux trois quarts !) pour le SRG et de l’Allocation respectivement de 6,9 milliards $ et de 0,5 milliard $ pour un total de 7,4 milliards $. Pour évaluer la part des contribuables du Québec, j’ai appliqué un ratio tiré de la proportion des Pensions de sécurité de la vieillesse versés au Québec (ligne 8 de la page 88 = 5,85 milliards $ divisé par le montant versé au Canada, soit 22,9 milliards $ = 25,6 %) à ce 7,4 milliards $, ce qui donne : 7,4 x 0,256 = 1,9 milliards $. Simple, ce calcul, non ?

Je terminerai cette section avec une petite information intéressante tirée d’un article du Devoir :

«(…) en 2008, 54 % des femmes retraitées et 44 % des hommes reçoivent le Supplément de revenu garanti réservé aux personnes à faible revenu.» Oh, que de cigales…

Dépenses fiscales

C’est pour pouvoir utiliser des données sur les dépenses fiscales que je me suis retranché sur les données de 2006. Ce sont en effet les plus récentes que j’ai pu trouver pour les dépenses fiscales fédérales, tandis que j’en ai trouvées pour chaque année pour les dépenses fiscales provinciales.

Précisons ici qu’une dépense fiscale est le manque à gagner du gouvernement lorsqu’il accorde une exemption (par exemple, lorsqu’il décide que les premiers 10 000 $ de gains et les cotisations syndicales donnent droit à un crédit non remboursable) et que les sommes déposées dans un RÉER ou dans un RPA ainsi que les intérêts qui s’y accumulent sont déductibles d’impôt.

En 2006, on peut voir à la page numérotée 28 que les dépenses fiscales du gouvernement du Québec pour les RÉER se sont élevées à 2,091 milliards $ et celles pour les RPA à 1,904 milliards, pour un total de 4 milliards $. Du côté du gouvernement canadien, elles ont atteint 20,225 milliards $, soit 8,445 milliards $ pour les RÉER et 11,810 milliards $ pour les RPA. Pour simplifier les calculs, j’ai considéré que seulement 20 % de cette somme a été appliquée au Québec, même si les Québécois ont contribué cette année-là à 25,2 % des RÉER, selon le tableau cansim 111-0039 mentionné auparavant. J’ai en effet aussi considéré l’abattement fiscal de 16,5 % de l’impôt fédéral pour les contribuables québécois. Bref, nos supposées fourmis québécoises ont bénéficié de quelque 8 milliards $ de baisses d’impôt en 2006. Pas mal, non ?

Impôts payés

Bon, ça c’est le calcul de fou… Il s’agit d’estimer les impôts payés par les contribuables qui retirent des sommes d’un RÉER ou reçoivent une pension d’un RPA. Nulle part je n’ai trouvé de données qui permettent de faire un calcul indiscutable à ce sujet. Devant cette difficulté, j’ai décidé de faire deux calculs, un qui représente le minimum possible d’impôts payés et un autre qui vise à trouver le maximum possible. On obtient ainsi une fourchette à l’intérieur de laquelle le montant des impôts réellement payés se trouve sans l’ombre d’un doute.

Pour faire ces deux calculs, j’ai utilisé en premier lieu les données sur les Statistiques fiscales détaillées selon la principale source de revenus, aux pages numérotés 113 à 115. Ceux et celles qui ont confiance et détestent les calculs peuvent sauter au paragraphe précédant la section suivante de ce billet…

– premier calcul

À la ligne 10 de la page 113 on peut voir que les contribuables dont la principale source de revenu est la retraite ont encaissé quelque 13 milliards $ en Prestations d’un régime de retraite, d’un REER et d’un FERR ou de rente (que je nommerai à partir d’ici Prestations), ce qui représente 89 % de ces prestations (à la page 109, on peut voir que le total de ces prestations fut de 14,7 milliards $).

À la ligne 27 de la page 113, on voit que les revenus totaux des contribuables dont la principale source de revenu est la retraite furent de 29,4 milliards $. Les revenus de Prestations ont donc représenté 44,3 % de leurs revenus totaux (13 / 29,4). À la ligne 90 de la page 115, on voit que les retraités ont payé 2,47 milliards $ d’impôt. J’ai ensuite multiplié cette somme par 44,3 %, ce qui m’a donné : 2,47 x 0,443 = 1,1 milliard $. J’ai ensuite appliqué ce taux d’impôt (1,1 milliard $ / 13 milliards $ = 8,4 %) au montant total des revenus de Prestations, soit 14,7 milliards $, ce qui donne 1,23 milliard $.

Maintenant, il reste à évaluer les impôts fédéraux… Pour ce, j’ai tenté de trouver les impôts personnels payés au fédéral et au provincial en 2006. On peut voir dans ce tableau que nous avons versé 17,482 milliards $ en impôts personnels au fédéral et dans celui-ci, que nous en avons versés 21,159 au provincial. Les impôts fédéraux représentent donc en moyenne 82,6 % (17,482 / 21,159) des impôts provinciaux. Donc, en appliquant ce taux aux impôts payés pour les revenus de Prestations au provincial (1,23 x 82,6 %), on obtient 1,02 milliards $. En additionnant cette somme aux impôts payés au provincial, on arrive à 2,25 milliards $.

– deuxième calcul

En fait, il est fort probable que les retraités qui retirent des revenus de Prestations paient plus d’impôts que ceux qui n’en retirent pas. J’ai donc refait ces calculs en appliquant à ces revenus la totalité des impôts payés par les retraités. Ces calculs sont bien sûr exagérés, car certains retraités touchent des prestations de retraite peu élevées, mais cet exercice vise, je le rappelle, à trouver le niveau d’impôt maximal possible.

Ainsi, à la ligne 90 de la page 115, on voit que les 959 315 contribuables on payé 2,47 milliards $ d’impôt, soit 2 600 $ par retraité. En multipliant cette somme par les 916 146 contribuables qui ont touché des revenus de Prestations (ligne 10 de la page 99), on obtient 2,36 milliards $. En appliquant le ratio d’impôts fédéraux calculé plus tôt (82,6 %), on obtient 1,95 milliards $ pour les impôts payés au fédéral, pour un total de 4,3 milliards $.

Il s’agit bien sûr d’un maximum possible. On peut toutefois dire sans risque de se tromper que les impôts payés en raison des revenus de Prestations se situent dans une fourchette variant entre 2,25 et 4,3 milliards $. Si vous une idée pour obtenir un chiffre précis, je suis bien ouvert à vos commentaires (si vous payez l’cognac) !

Les riches payent-ils vraiment pour les pauvres ?

D’un côté, on a vu que le coût des deux programmes à l’intention des personnes âgées qui n’ont pas ou trop peu de revenus de pension, soit le Supplément de revenu garanti (SRG) et l’Allocation, s’élevait en 2006 à 1,9 milliards $. De l’autre, on a aussi vu que les plus riches qui ont les moyens de déposer des sommes dans des RPA et des RÉER ont bénéficié de réductions d’impôts valant 8 milliards $. Comme il s’agit d’impôt reporté, il faut soustraire à cette dépense fiscale les impôts payés par ceux qui ont retiré des revenus de retraite (quoique la portion des pensions provenant de cotisations d’employeurs n’a pas été prise en compte dans les dépenses fiscales, mais soyons magnanime…), soit entre 2,25 et 4,3 milliards $ pour un coût net variant entre 5,75 et 3,7 milliards $ (8 – 2,25 = 5,75, et 8 – 4,3 = 3,7).

Bref, quel que soit le calcul retenu, on peut affirmer que les riches que nos lucides bien pensants qualifient de fourmis prévoyantes ont coûté à l’État beaucoup plus (entre 2 et 3 fois plus !) pour leur assurer une retraite plus que confortable que les pauvres que nos lucides bien pensants qualifient de cigales imprévoyantes pour leur accorder une retraite à peine décente !

Et alors…

Et alors je retiens plusieurs leçons de cette analyse (mis à part le fait que ce ne fut pas de la tarte…). Tout d’abord, il coûte beaucoup plus cher à l’État de financer la retraite de la moitié la plus riche de la société que celle de la moitié la plus pauvre. Ensuite, il est inéquitable de voir le plafond des cotisations aux RÉER si élevé et augmenter à chaque année plus rapidement que l’inflation. Ce plafond est en effet passé de 13 500 $ par année en 2002 à 22 000 $ en 2010, une augmentation de 63 % en 10 ans, alors que l’indice des prix à la consommation (inflation) a augmenté de seulement 16,5 % au cours de cette période (d’une moyenne annuelle de 100 en 2002 à 116,5 en 2010) ! En fait, il faut gagner au moins 122 222 $ pour pouvoir profiter du maximum de 22 000 $ en 2010 ! L’État doit-il vraiment s’appauvrir pour améliorer la retraite des gens qui gagnent autant ? Ne sont-ils pas capables d’assumer le coût de leur retraite sans antant d’aide ?

Dans un contexte où l’État augmente les taxes, hausse ses tarifs et en invente d’autres (comme la taxe sur les soins de santé) qui touchent davantage les pauvres et la classe moyenne que les plus riches, ne devrait-on pas penser à diminuer le plafond des RÉER et consacrer les sommes épargnées pour améliorer la retraite de ceux qui en ont vraiment besoin ?

Note importante : le calcul de ce billet compte en double les impôts versées lors des retraits des RÉER et RPA. Ce calcul a été corrigé dans un autre billet. Finalement, les dépenses fiscales ne coûtent pas entre 2 et 3 fois plus que les programmes sociaux pour les pauvres retraités, mais bien 5 fois plus !

Cette erreur ne rend que plus pertinente la conclusion de ce billet, soit de «diminuer le plafond des RÉER et consacrer les sommes épargnées pour améliorer la retraite de ceux qui en ont vraiment besoin».

44 commentaires leave one →
  1. Pierre Jobin permalink
    16 février 2011 0 h 09 min

    À votre dernière question, je réponds personnellement : oui

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  2. 16 février 2011 0 h 41 min

    @ Pierre Jobin

    Bienvenue ici !

    Enfin un commentaire ! Je sais maintenant qu’au moins une personne a lu ce long billet… en tout cas a lu au moins le dernier paragraphe ! 😉

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  3. koval permalink*
    16 février 2011 7 h 14 min

    « Ainsi, à la ligne 90 de la page 115, on voit que les 846 992 contribuables on payé 2,3 milliards  »

    Tu as pris la ligne 101 au lieu 90.

    On aurait dû lire 959 315 contribuables on payé 2 468 628 $ pour 2 573$ par tête de pipe au lieu de 2 700,

    Ça ne change absolument rien aux conclusions de ton texte. Ça abaisserait simplement un peu ton plafond.

    Commentaire plus général….

    C’est fatiguant de devoir se casser le cul à expliquer que « pauvreté n’est pas vice » à cause de certains ténors démagogues de la droite. Mais qu’est-ce qu’ils veulent!? Qu’on punisse les pauvres d’être pauvres?

    Moi la morale que j’ai retenue de cette fable de la cigale et la fourmis, c’est celle-ci:

    Il y a des gens qui travaillent trop fort mais cela les frustre beaucoup trop….

    Sinon, on peut faire l’apologie de Séraphin….

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  4. 16 février 2011 7 h 44 min

    «On aurait dû lire 959 315 contribuables on payé 2 468 628 $ pour 2 573$ par tête de pipe au lieu de 2 700,»

    Oups… tu as raison. Cela donne 4,3 milliards $ de maximum au lieu de 4,6. La fourchette du coût net des déductions pour les RPA et des RÉER passe de entre 5,9 et 3,4 milliards $ à entre 5,9 et 3,7 milliards $, et ce coût, au lieu d’être entre 1,8 et 3,1 fois plus que celui des programmes sociaux pour les pauvres se situe entre 1,94 et 3,1 … L’argument est encore plus fort !

    Je corrigerai le billet ce soir.

    Merci !

    «C’est fatiguant de devoir se casser le cul à expliquer que « pauvreté n’est pas vice »»

    Même que je me suis cassé le cul pas mal. Mais, cela fait des années que je me demandais si les déductions des RÉER ne coûtaient pas plus cher que les programmes sociaux pour les pauvres. Là, je le sais, ce n’est plus qu’une impression !

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  5. Pierre Jobin permalink
    16 février 2011 8 h 05 min

    Rassurez vous, je n’ai pas lu que le dernier paragraphe. Mais j’avoue que tard le soir et sur l’écran de mon petit portable, je n’ai pas nécessairement saisi toutes les subtilités de votre texte. Il mérite sûrement une autre lecture à tête reposée et sur un meilleur support.

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  6. Pierre Jobin permalink
    16 février 2011 13 h 04 min

    Excellent billet.

    Vous avez raison de souligner que l’absence d’économie pour sa retraite n’est pas dû au manque de prévoyance, mais plutôt à des revenus insuffisants.

    Monsieur Castonguay a la précaution de dire que sa proposition ne s’adresse qu’aux personnes qui ont des revenus supérieurs à 25 000 $ par année. Ce qui ne veut pas dire que cela rend sa proposition acceptable pour autant.

    Vous avez également raison d’attirer notre attention sur le fait que les REER constituent une dépense fiscale pour les gouvernements. C’est pourquoi les hauts salariés bénéficient d’une aide très substantielle de la part de nos gouvernements. Et si vos calculs sont justes, cette aide est même supérieure à ce qu’il en coûte pour les régimes publics.

    La solution trop souvent proposée est un régime de retraite basé sur la capitalisation. Cela ne fonctionne pas ! Alors augmentons l’âge de la retraite.

    Monsieur Castonguay en profite pour s’attaquer à la gestion de ces fonds par la Caisse de dépôt et de placement. Le privé ferait mieux ! Et au passage, en profiterait pour faire des profits sur le capital des petits épargnants. « Tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes » dirait le Candide de Voltaire.

    Nul besoin de se questionner sur l’écart grandissant de salaire entre les riches et les pauvres dans notre société. Nul besoin de parler de la redistribution de la richesse. Nul besoin de parler de la responsabilité sociale des entreprises et des employeurs.

    Pour les disciples de monsieur Hayek, seul compte la responsabilité des individus. Vive la fourmi et haro sur la cigale.

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  7. 16 février 2011 14 h 47 min

    Les programmes étatiques de retraite ne devraient pas exister. Si l’État s’occupe de la redistribution des revenus, ça devrait être par un impôt négatif pour adultes (ou un RC).

    Ceci dit, vous avez raison sur le fond.

    « Mais qu’est-ce qu’ils veulent!? Qu’on punisse les pauvres d’être pauvres? »

    Oui, c’est en plein ce qu’ils veulent, ma chère Koval. C’est ça, la propagande capitaliste!

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  8. 16 février 2011 18 h 06 min

    @ Koval

    «Tu as pris la ligne 101 au lieu 90.»

    J’avais fait la même erreur dans le premier calcul. Au bout du compte, cela ne change pas grand chose, le principe est le même. La fourchette du coût net des déductions pour les RPA et des RÉER passe de entre 5,9 et 3,4 milliards $ à entre 5,75 et 3,7 milliards $, et ce coût, au lieu d’être entre 1,8 et 3,1 fois plus que celui des programmes sociaux pour les pauvres se situe entre 1,95 et 3,04. J’ai écrit entre 2 et 3 fois plus dans le billet, c’est moins compliqué…

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  9. 16 février 2011 18 h 18 min

    @ Pierre Jobin

    «Et si vos calculs sont justes, cette aide est même supérieure à ce qu’il en coûte pour les régimes publics.»

    Après les petites corrections que j’ai faites, je crois bien que mes calculs sont justes. Et, la différence entre le coût des dépenses fiscales et celui des programmes sociaux est encore énorme (entre et 3 fois plus élevé)!

    «Monsieur Castonguay en profite pour s’attaquer à la gestion de ces fonds par la Caisse de dépôt et de placement. Le privé ferait mieux !»

    Vous soulevez ici un excellent point. Ayant passé une bonne partie de sa carrière à la direction de sociétés financières, disons que son avis semble joindre ses allégeances…

    «Vive la fourmi et haro sur la cigale.»

    Voilà !

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  10. 16 février 2011 18 h 22 min

    @ David Gendron

    «ça devrait être par un impôt négatif pour adultes»

    Disons que je ne partage pas ce point de vue !

    Revenu de citoyenneté

    Revenu de citoyenneté et biens communs

    «Ceci dit, vous avez raison sur le fond.»

    C’est déjà ça ! 😉

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  11. 18 février 2011 12 h 32 min

    Le seuil de pauvreté étant trop élevé dans ton billet. Je connais.

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  12. 18 février 2011 18 h 06 min

    «Le seuil de pauvreté étant trop élevé dans ton billet. Je connais.»

    Je ne comprends absolument pas le sens de ce commentaire. D’une part, je ne parle pas du tout de ce seuil et d’autre part, il n’y a aucune définition du seuil de pauvreté par Statcan, Puisque vous connaissez (quoi ?), vous devez le savoir.

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  13. youlle permalink
    18 février 2011 21 h 38 min

    @ Darwin

    Je vous admire pour cette patience que vous avez pour nous sortir un tel billet. C’est une patience qui me manque, le savoir de ce domaine aussi.

    Je n’ai jamais eu de chiffres en main, mais il est très clair dans mon esprit que les riches s’enrichissent et que les moins fortunés s’appauvrissent. Le gros bon sens parle.

    Je vous mentionnais les années 60 dernièrement. J’arrive à 62 ans et je me souviens très bien du milieu des années 50 et encore plus des années 60. Évidemment je n’étais pas connecté sur les stats, vous comprendrez.

    Par contre je me souviens très bien de l’augmentation du niveau de vie de mon patelin dans les années 50 et 60. Dans mon petit bout de rang, il n’y avait que mon grand père et mon père qui avaient une auto. Aussi je me souviens que les employés de la « shop de meubles » de la ville, des hommes, pouvaient faire vivre leur famille pendant ces années même que plusieurs se sont construits. Depuis 30 ans, c’est absolument impossible, impensable.

    Pendant les années 70, tout a commencé à être plus difficile malgré les progrès technologiques. Une de mes tantes qui avait un commerce à partir de 1963 me disait en 2000 : Anciennement c’était facile de se partir en affaire. Il suffisait d’être moindrement travaillant. Il en a été de même pour le niveau de vie. Les moins fortunés étaient de plus en plus pauvres.

    Pourtant quand je retourne faire un tour dans mon petit patelin, il y a deux chars par porte et tout ce qui va avec. Ce patelin a prospéré et les pauvres fourmis ont déménagés en ville.

    Ce fait n’est pas unique à mon patelin, il est commun à la grandeur de l’Amérique malgré que ce soit moins pire au Québec.

    Mon avis :
    Tout a commencé avec les syndicats. Le syndicat est une bonne chose, mais li a privilégié une partie de la population. Les moins fortunés ont été laissé de côté par les syndicats et leur coût de vie à augmenté. En fait c’est un rapport de force que les plus pauvres n’avait pas.

    Dans les années 80 la droite prend du poids. Les salariés les plus fortunés commencent à ne plus vouloir payer, c’est l’ère des coupures qui commence et les syndicats commencent à perdre du pouvoir. Je ne sais pas si les baisses d’impôt ont commencé à cette époque, mais les tonnes d’avantages fiscaux oui.

    Par la suite, la droite prend encore plus de pouvoir et les syndicats en perdent encore et ce jusqu’à aujourd’hui. C’est au tour de la classe moyenne, celle qui a laissé les plus petits salariés de côté, de se faire varloper par les plus riches. Ce cycle continue encore aujourd’hui.

    Aujourd’hui, ceux qui sont resté les plus riches et dont le pouvoir d’achat et le niveau de vie ont sensiblement augmenté ne veulent plus payer après avoir encaissé avec leurs avantages fiscaux.

    Donc pour eux, les pauvres devraient s’en ramasser un fond de retraite avec leur 25K par année. De son côté, l’éminent Claude Castonguay qui encourage cette voie est de cet avis et surtout qu’il ne faudrait surtout pas remettre cette petite caisse dans les mains de la caisse de dépôt. Bien non la caisse a tellement perdu qu’il faut absolument mettre le bas de laine dans la caisse du privé.

    La connaissez-vous cette caisse vous?

    .
    .
    PS N’hésitez pas à me corriger.

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  14. 19 février 2011 7 h 01 min

    @ Youlle

    «Le gros bon sens parle.»

    Personnellement, je me méfie du GBS (voir https://jeanneemard.wordpress.com/2010/07/10/gbs-gros-bon-sens/), c’est ce qui me donne la patience de chercher à voir s’il se vérifie dans les faits et les données.

    Votre témoignage fait ressortir des contradictions : c’était plus facile avant (ce avec quoi je ne suis pas d’accord), mais les gens ont plus de biens aujourd’hui.

    C’est toute la structure du mode de vie qui a changé. Les comparaisons sont à peu près impossibles.

    «Tout a commencé avec les syndicats»

    Là, je diverge totalement d’avis. Paul Krugman, dans l’Amérique que nous voulons, montre très bien qu’un des facteurs importants de la croissance des inégalités aux États-Unis depuis le début des années 1980 est la baisse du % des travailleurs syndiqués. Il donne justement le Canada en exemple, où le syndicalisme s’est justement maintenu et où la croissance des inégalités fut bien moins élevée.

    Je n’en reviens pas comme la droite et une partie de la gauche voient en des organisations qui défendent les intérêts des travailleurs un problème plus qu’une solution. La propagande patronale fonctionne bien ! Que certains syndicats fassent des bêtises, que certains dirigeants soient croches, je ne le nie pas, bien au contraire. Et, c’est bien normal, ils sont formés d’êtres humains ! Mais qu’on remette en question l’institution comme telle et son utilité, ça me renverse.

    On reproche aux syndicats une chose et son contraire. Par exemple, on leur reproche de ne pas assez s’occuper des travailleurs à bas salaires parce que ce n’est pas payant pour eux, mais, quand ils le font (McDonald, Walmart, St-Hubert, etc.), on leur reproche de faire perdre des emplois ! Quoiqu’ils fassent, ce sont des salauds qui ne pensent qu’aux cotisations… Eh merde…

    D’ailleurs, il est contradictoire que, dans votre texte, vous disiez que tout commence avec les syndicats, et que les écarts s’accentuent en raison de leur perte d’influence.

    «N’hésitez pas à me corriger.»

    À corriger quoi ?

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  15. 19 février 2011 7 h 33 min

    Salut Darwin, il a fallu que je lise ce billet trois fois afin de bien comprendre les chiffres ! Encore merci pour avoir pris le temps d’analyser les données et de démystifier une autre croyance populaire. Populaire du côté des pseudo-libertariens, ça va de soi !

    J’ai beaucoup de difficultés à comprendre pourquoi les enragés de la droite s’opposent vigoureusement au modèle de la Régie des Rentes du Québec. Je peux comprendre qu’on puisse se questionner sur la pérénnité du régime. Mais de là à vouloir détruire ce service et de le remplacer par un modèle semblable à celui des REERs relève d’un égoisme et d’un individualisme flagrant.

    Les individualistes de la droite (ils n’ont aucune gêne à se considérer ainsi) n’acceptent pas que les plus privilégiés de notre société puissent contribuer (par les impôts) à assurer un revenu minimum aux gens moins favorisés lorsqu’ils prendront leur retraite.

    Ces larbins vanteront nos grands hommes d’affaires qui travaillent à la sueur de leur front (…) et qui eux méritent une retraite à prestation déterminée alors que les pauvres travailleurs – ces paresseux syndiqués – devrait se contenter d’un régime à cotisations déterminées dont la valeur finale sera conditionnelle au comportement des marchés bousiers…

    Par exemple:

    Âgé de 55 ans, l’ancien grand patron de BCE (Michael Sabia)reçoit depuis septembre (2009) une rente annuelle de 968 750 $, indexée au coût de la vie jusqu’à sa mort.

    Combien d’années M. Sabia a-t-il travaillé chez BCE ? Neuf grosses années…

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  16. 19 février 2011 7 h 48 min

    @ Luto

    «Je peux comprendre qu’on puisse se questionner sur la pérénnité du régime. »

    On peut se poser la question sur tous les régimes, pas seulement sur celui de la RRQ ou de la CDPQ. Non, la question de la pérennité ne me semble qu’un prétexte utilisé de façon idéologique.

    Quand à la rémunération des dirigeants et à leurs parachutes dorés, c’est un scandale non seulement à l’origine d’une part importante des inégalités, mais aussi de la dernière crise. Je viens de lire un petit livre passionnant qui parle de ce lien entre les avantages des dirigeants et la crise : Entretiens avec Henry Mintzberg. Et, pour me reposer de cette lecture, j’ai entamé Ces riches qui ne paient pas d’impôt

    Je devrais en parler dans un prochain billet.

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  17. youlle permalink
    19 février 2011 9 h 55 min

    @ Darwin

    « À corriger quoi ? »

    Bien vous le faites.

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  18. Pierre Jobin permalink
    19 février 2011 12 h 24 min

    @ Darwin

    « La propagande patronale fonctionne bien ! »

    Vous avez tout à fait raison. Cela me rappelle cette phrase de Hayek : « « Si nous voulons entretenir le moindre espoir d’un retour à une économie de liberté, la question de la restriction du pouvoir syndical est une des plus importantes » » La droite a compris la leçon et a même réussit à la faire apprendre à des travailleuses et des travailleurs.

    Il y a des secteurs où la syndicalisation des travailleuses et des travailleurs n’est pas facile. Et lorsque des organisations syndicales s’y mettent, elles sont la cible de toutes sortes d’attaques. Le cas le plus récent est celui de la CSN avec les Couche-Tard. Éric Duhaime en a profité pour écrire un billet intitulé : Le dépanneur chez Claudette ». J’ai écris un commentaire en réplique. Devinez quoi ? J’ai été censuré par ce grand défenseur de la libârté d’expression. J’y faisais entre autres allusions au salaire et au régime de retraite d’Alain Bouchard, propriétaire des Couche-Tard. Les TUAC avec les Walmart sont dans la même problématique.

    J’ai bien apprécié également le livre Entretiens avec Henry Mintzberg. Sa critique des MBA et des PDG m’a bien plus. L’article « Comment la productivité a tué l’entreprise américaine » est un petit bijou.

    Parmi les phrases qui m’ont frappée : « Nous avons besoin d’un meilleur équilibre entre le leadership – juste assez de leadership – et la reconnaissance de l’apport des processus collectifs dans la vitalité des nos organisations et de nos sociétés. »

    Est-ce notre passé judéo-chrétien qui nous fait rechercher de façon maladive des messies et des sauveurs et négliger ainsi l’apport du collectif ?

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  19. 19 février 2011 13 h 19 min

    «J’ai été censuré par ce grand défenseur de la libârté d’expression.»

    Join the club ! (scusez l’anglais…)

    «J’y faisais entre autres allusions au salaire et au régime de retraite d’Alain Bouchard»

    Une chose que les droitistes et une bonne partie de la population ne comprennent pas (ou ne veulent pas comprendre) est que l’objet de la syndicalisation des employés à bas salaires n’est souvent pas en premier lieu la négociation salariale (j’ai lu que le salaire des employés de Wal-Mart syndiqués n’était que très légèrement supérieur au salaire des autres Wal-Mart), mais bien la recherche de la dignité et la lutte contre l’arbitraire et l’injustice. Bon, cela a l’air de grands mots, mais ça correspond selon moi bien à la réalité.

    J’ai connu bien des gens dans ce type d’emploi. On traite trop souvent les employés comme des ressources interchangeables (ça rejoint Mintzberg) et même parfois comme de la m… Et ensuite, les employeurs se plaignent du taux de roulement et d’avoir des difficultés de recrutement…

    «L’article « Comment la productivité a tué l’entreprise américaine » est un petit bijou.»

    Vrai, mais après avoir lu les entretiens, c’était un peu répétitif. Cela dit, c’était quand même un exercice intéressant. Je pensais d’ailleurs à cet essai quand j’ai écrit dans mon précédent commentaire qu’il faisait le lien entre la crise et le mode de rémunération et les parachutes dorés. Mais, il en avait aussi parlé plus tôt dans le livre.

    « Nous avons besoin d’un meilleur équilibre entre le leadership – juste assez de leadership – et la reconnaissance de l’apport des processus collectifs dans la vitalité des nos organisations et de nos sociétés. »

    C’est moi aussi un des éléments qui m’a le plus frappé (ou le plus plu…) dans son livre. Et je ne peux qu’être d’accord. J’ai même conseillé ce livre à mon patron, mais surtout sur ce qu’il dit de la micro-gestion, de la macro-gestion et des documents de planification stratégiques qui ne servent à rien !

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  20. youlle permalink
    19 février 2011 15 h 05 min

    @ Darwin

    « …Là, je diverge totalement d’avis. Paul Krugman, dans l’Amérique que nous voulons, montre très bien… »

    Je me suis un peu douté que vous auriez cette réaction. J’étais fatigué et j’ai fait tout croche. Ce que dis est que le syndicat à privilégié qu’une partie de la population, c’est un fait et c’est incontestable. Les moins fortunés ont été laissés pour contre par les syndicats et je n’accuse pas les syndicats. Ces derniers sont allés où ils le pouvaient.

    C’est le rapport de force qui à fait que certains ont pu êtres protégés par un syndicat d’autres pas. Il était bien plus facile de syndiquer les chauffeurs d’autobus de Montréal que les petits travailleurs du meuble. La preuve de cela reste encore évidente encore aujourd’hui, avec Macdo et all mart. Il était facile de fermer les circuits d’autobus mais intolérable dans l’organisation sociale. Au contraire il n’est pas facile de fermer un mecdo et l’on peut socialement s’en passer facilement. Boff, on ferme la boîte, tiens toé, va t’en chez vous mon rouspèteux.

    Finalement ce que j’ai écrit revient à la même chose que Krugman. La perte de pouvoir des syndicats correspond à la montée de l’idée de la droite et de l’augmentation de l’inégalité du niveau de vie dans la population. C’est aussi vrai au Québec qu’aux USA, mais, en bien moins pire. C’est aussi à mon humble avis la raison pour laquelle il est plus difficile de partir un petit commerce. Il n’y a pas d’argent à faire avec les pauvres. Par contre, les géants peuvent faire une fortune en exploitant TOUS les pauvres à petits profits. Ils ont aussi bien plus de ressources pour les berner que le petit commerçant.

    Je n’ai toujours pas de chiffres pour appuyer mes dires et cette situation est très complexe.
    ============
    « Je n’en reviens pas comme la droite et une partie de la gauche voient en des organisations qui défendent les intérêts des travailleurs un problème plus qu’une solution.”

    C’est effectivement surprenant, mais pas pour moi.

    « La propagande patronale fonctionne bien !”

    Et oui sa baigne dans l’huile par ces temps la propagande de drette des droiteux et quand je dénonce le pourquoi, on me dit que j’y attache beaucoup trop d’importance.

    C’est une raison pour laquelle hier j’ai écrit tout croche. J’étais en …fusil.

    Je vous donne cet exemple :
    http://www2.lactualite.com/pierre-duhamel/

    Dans mon entourage, il y a plein de gens qui se fient à ce genre de propagande pour la raison qu’ils ne sont pas assez instruits. Donc ils se contentent de prendre pour acquis ces solutions apparemment faciles ou simplistes.

    Ce qui me choque d’autant plus est que ce type moins connaissant a bien plus d’exposition que votre intervention. Alors il ne faut pas être surpris que le petit peuple soit plus influencé par l’actualité que par Darwin beaucoup plus centré sur les faits. Je remarque que Pierre Jobin #19 nous donne un témoignage qui va dans le même sens.

    Avec mon GBS que je pourrais appeler la logique simple (qui à besoin d’être appuyé par des chiffres) je constate que la prospérité des petits commerçants et des petites entreprises est venue en même temps que celle des syndicats. Aussi, cette prospérité des petits devient de plus en plus difficile au fur et à mesure que les syndicats perdent du pouvoir et que les inégalités refont surface.

    Les gens ont beaucoup plus de biens aujourd’hui, c’est vrai, mais il faut être à deux pour les avoir, un ne suffit plus.

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  21. youlle permalink
    19 février 2011 15 h 24 min

    @ Darwin

    « On traite trop souvent les employés comme des ressources interchangeables (ça rejoint Mintzberg) et même parfois comme de la m… Et ensuite, les employeurs se plaignent du taux de roulement et d’avoir des difficultés de recrutement…”

    J’ai appris dans un cour d’entreprenariat et de transfert d’entreprise qu’il en coûte au minimum 25% du salaire de l’employé pour le changer.

    Mon expérience personnelle est qu’il peut en coûter jusqu’à plus de 50% tout dépendant de l’importance du poste et selon la grosseur de l’entreprise sa peut aller jusqu’à la catastrophe.

    Dans le cas des entreprises gigantesques et elles sont toutes pareilles ces dernières années, c’est à mon avis le consommateur qui paye ces frais.

    Un de mes amis que je ne pouvais pas convainque de ce fait l’a appris au dépend de la perte de son entreprise. Il a fini par réagir juste à temps. Il ne m’en a jamais parlé mais je crois qu’il a perdu 2 millions.

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  22. 19 février 2011 15 h 48 min

    @ Youlle

    «on me dit que j’y attache beaucoup trop d’importance.»

    Vous n’êtes pas le seul. J’essaie par mes humbles moyens de contrer ce courant. Mais, face à leur discours souvent simpliste, mes longs textes plein de détails et nuancés ne font pas le poids ! Mais, bon, on fait ce qu’on peut…

    «Dans mon entourage, il y a plein de gens qui se fient à ce genre de propagande pour la raison qu’ils ne sont pas assez instruits.»

    Il faut ajouter que les gens de droite ont drôlement plus de ressources que les gens de gauche, peu importe ce que les relquistes en disent. Ce n’est pas pour rien que les conservateurs veulent éliminer le financement des partis par l’État et le réserver à ceux qui ont du fric (tout en leur offrant des déductions d’impôt juteuses…).

    «Avec mon GBS que je pourrais appeler la logique simple (qui à besoin d’être appuyé par des chiffres)»

    Ça va ! Mes remarques sur le GBS sont plus des clins d’oeil qu’autre chose. Votre définition montre que le GBS des uns n’est pas le GBS des autres !

    «J’ai appris dans un cour d’entreprenariat et de transfert d’entreprise qu’il en coûte au minimum 25% du salaire de l’employé pour le changer.»

    Peu importe le % précis, le principe est là. Mintzberg vante d’ailleurs les firmes comme Cotsco (je garde personnellement une petite gêne à cet égard) qui offrent de meilleurs salaires que WalMart et ont un roulement bien moins élevé. Et cela, c’est sans compter le respect qui s’exprime par cette considération pour ses employés.

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  23. youlle permalink
    19 février 2011 16 h 51 min

    @ Darwin

    « Mintzberg vante d’ailleurs les firmes comme Cotsco (je garde personnellement une petite gêne à cet égard) qui offrent de meilleurs salaires que WalMart et ont un roulement bien moins élevé.

    C’est exactement ce à quoi je pensait en écrivant. Je ne veux pas faire de propagande pour Costco, mais étant un de leur client, le remarque que leur personnel est plus décontracté voir jovial. Je peux aussi vous dire que ma compagne infirmière a perdu beaucoup de personnel qui travaille aujourd’hui chez Costco.

    J’ai passé presque toute ma vie à faire travailler du monde et je ne peux que constater que des employés satisfaits de leur emploi travaillent mieux et rendent plus, raison pour laquelle ils valent plus cher.

    J’ai déjà dis à un ami: T’as pas d’affaire à te battre contre les syndicats. Ta job est de voir à produire.

    Remarquez que je suis allé chez WallMat qu’environ 5 ou 6 fois, et c’est plutôt frette.

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  24. youlle permalink
    19 février 2011 17 h 04 min

    @ Darwin

    « Mintzberg vante d’ailleurs les firmes comme Cotsco (je garde personnellement une petite gêne à cet égard) qui offrent de meilleurs salaires que WalMart et ont un roulement bien moins élevé.

    C’est exactement ce à quoi je pensait en écrivant. Je ne veux pas faire de propagande pour Costco, mais étant un de leur client, le remarque que leur personnel est plus décontracté voir jovial. Je peux aussi vous dire que ma compagne infirmière a perdu beaucoup de personnel qui travaille aujourd’hui chez Costco.

    J’ai passé presque toute ma vie à faire travailler du monde et je ne peux que constater que des employés satisfaits de leur emploi travaillent mieux et rendent plus, raison pour laquelle ils valent plus cher.

    J’ai déjà dis à un ami: T’as pas d’affaire à te battre contre les syndicats. Ta job est de voir à produire.

    Remarquez que je suis allé chez WallMat qu’environ 5 ou 6 fois, et c’est plutôt frette.

    Àààààààààààààà

    @ Darwin

    Je ne veux pas vous faire la leçon, mais une simple suggestion.

    Un petit résumé « simpliste » au bas de votre texte serait une merveille pour les simplistes. On disait dans mon milieu « idiot proof ».

    http://archives.radio-canada.ca/arts_culture/medias/dossiers/1899/

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  25. youlle permalink
    19 février 2011 17 h 06 min

    Bon erreur de copier coller.

    @ Darwin
    Je ne veux pas vous faire la leçon, mais une simple suggestion.
    Un petit résumé « simpliste » au bas de votre texte serait une merveille pour les simplistes. On disait dans mon milieu « idiot proof ».
    http://archives.radio-canada.ca/arts_culture/medias/dossiers/1899/

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  26. jack permalink
    19 février 2011 18 h 13 min

    Cher Darwin,

    Avant de commencer je sens le besoin de préciser ma position: je suis d’accord avec toi sur l’idée que tu cherches à défendre. C’est la manière dont tu t’y prends qui m’indispose.

    Tu dis: « … la plupart des gens qui ne reçoivent pas ou peu d’argent d’un RPA ou d’un RÉER ne sont pas des gens qui ont décidé «de ne pas se préparer pour la retraite», mais sont plutôt des personnes qui n’ont tout simplement jamais eu les moyens d’épargner pour leur retraite. »

    Je dis: Vrai. Pleinement d’accord. Presque sans nuance. « Presque » parce que je crois qu’il y a quand même un petit pourcentage de gens qui auraient les moyens de se préparer pour la retraite mais qui ne le font pas suffisamment. Mais je crois que c’est l’exception qui confirme la règle (quelle expression ridicule, soit dit en passant).

    Tu dis: « Il est donc clair que le fait de déposer de l’argent dans des RÉER et de posséder des actifs importants dans des régimes de retraite a peu à voir avec une décision, mais tout avec son niveau de richesse. »

    Encore une fois je suis d’accord.

    Tu dis: « Tout d’abord, il coûte beaucoup plus cher à l’État de financer la retraite de la moitié la plus riche de la société que celle de la moitié la plus pauvre.  »

    Encore une fois je suis d’accord. J’aurais tendance à corriger certains éléments de tes calculs mais cela n’entache pas la conclusion que tu tires ici.

    Maintenant que j’ai établi quelques points sur lesquels nous sommes d’accord j’aimerais souligner quelques points de désaccord. je commence par les différences mineures.

    Premièrement: il n’est pas tout à fait correct de comparer les entrées et les sorties de régimes de retraite en une année, en 2006 me paraît particulièrement peu approprié. Bien sûr, l’idéal (ceteris paribus…) est d’utiliser les données les plus récentes. Mais le nombre de retraités en 2006 est beaucoup plus faible que le nombre de retraités dans 20 ans. Ceux qui cotisent actuellement retireront dans quelques années. Quel est le coût fiscal pour ces individus? Il faut compter leurs déductions actuelles et leurs retraits futurs. Et comme il y avait peu de babyboomers à la retraite il y a 5 ans ça change un peu les chiffres.

    Deuxièmement: quand tu donnes des statistiques sur le % de cotisation au REER des moins de 20 k$ et des plus de 85 k$… tout cela est vrai mais il faut comprendre que les contribuables qui gagnent moins de 20 k$ se retrouvent assez souvent parmi les moins de 25 ans (qui sont moins préoccupés par la retraite) et les plus de 65 ans (qui n’ont pas vraiment avantage à contribuer à leur REER). il faut aussi comprendre que ceux qui gagnent 85 k$ sont souvent âgés de 35 ans et plus, commencent à se préoccuper de leur retraite, ont souvent gagné moins de 20 k$ par le passé (ce sont donc les mêmes contribuables à 2 époques de leur vie) et ont de l’argent à placer dans leur REER. De plus, si je quelqu’un gagnant 20 k$ me demandais conseil, je lui recommanderais probablement de ne pas cotiser au REER: le report d’impôt a très peu de chance d’être profitable pour lui.

    Mais ça, c’est des détails. Je m’en fous éperdument. Car en fait tu ne t’en sers que pour démontrer que l’aspect revenu est beaucoup (beaucoup, beaucoup…) plus important que l’aspect cigale/fourmi. Or j’accepte la conclusion d’emblée, sans démonstration. Les failles mineures de la démonstration ne me dérangent donc pas.

    Tu dis: « Tout d’abord, il coûte beaucoup plus cher à l’État de financer la retraite de la moitié la plus riche de la société que celle de la moitié la plus pauvre.  »

    Et tu dis vrai. Mais cela ne permet pas de répondre à ta question essentielle: « Les riches payent-ils vraiment pour les pauvres ? »

    Tu le sais aussi bien que moi, les 2 quintiles les plus riches (en termes de revenu annuel) paient 92% des impôts au Québec. S’ils paient 130 X plus que les pauvres (2 derniers quintiles) pour recevoir 4 X plus… ne sont-ils pas perdants? (bon, je sais… je verse un peu dans la démagogie en ne tenant pas compte des taxes… mais tu as compris le principe)

    Je vais formuler la question autrement. Les pauvres qui bénéficient du SRG au moment de la retraite reçoivent de l’argent du gouvernement. De qui provient majoritairement cet argent, des riches ou des pauvres? Au total, qui paie pour le SRG? Les riches payent-ils vraiment pour les pauvres ?

    Ma réponse: oui.

    Mais c’est cela, la redistribution de la richesse. Les riches paient, les pauvres reçoivent. il n’y a rien de mal là.

    Remarque que rien de ce que je dis ne donne raison à Métayer ou à Castonguay. Mais de là à dire que ce ne sont pas les riches qui paient pour les pauvres…

    _______

    Par ailleurs, et pour la 36ème fois (pas toutes exprimées sur ce blogue…) je te dis merci pour ton travail. Tu m’as été extrêmement utile par le passé sur le plan personnel (et un peu – très peu – sur le plan professionnel) par la qualité de ton argumentation, la pertinence de tes analyses et la rigueur de ta documentation. Et je suis convaincu que tu ne me laisseras pas tomber pour le futur!

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  27. 19 février 2011 18 h 35 min

    @ Youlle

    «Remarquez que je suis allé chez WallMat qu’environ 5 ou 6 fois, et c’est plutôt frette.»

    C’est 5 ou 6 de plus que moi ! Je ne peux même pas les boycotter !

    «Un petit résumé « simpliste » au bas de votre texte serait une merveille pour les simplistes.»

    Je vais y penser, mais ce serait mieux au début, car, sinon, il faudrait se rendre à la fin pour le voir !

    De toute façon, je ne pense plus réécrire de billet aussi long ! Enfin, j’espère !

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  28. 19 février 2011 19 h 18 min

    @ Jack

    «Mais je crois que c’est l’exception qui confirme la règle (quelle expression ridicule, soit dit en passant).»

    Expression ridicule en effet. Quand j’écrivais des billets sur les expressions que je n’aime pas, celle-là aurait pu faire l’affaire !

    Cela dit, j’ai écrit «la plupart des gens» et non «tous ceux», ce qui correspond bien à l’idée que ce n’est pas le cas de tout le monde. C’est pour moi encore plus que l’exception !

    «J’aurais tendance à corriger certains éléments de tes calculs»

    Lesquels ? Ça m’intéresse vraiment. J’ai même demandé dans le billet si quelqu’un avait des suggestions de ce côté.

    «le nombre de retraités en 2006 est beaucoup plus faible que le nombre de retraités dans 20 ans.»

    Je sais. Ça prendrait des calculs actuariels, des données sur chaque contributeur à des RÉER et des RPA, la capital accumulé, les taux d’intérêts qu’ils touchent sur leurs placements, des hypothèses sur les règles fiscales qui seront en force quand ils retireront leur argent, etc. Devant l’impossible, j’ai fait mes calculs «en comptabilité de caisse»…

    «statistiques sur le % de cotisation au REER des moins de 20 k$ et des plus de 85 k$»

    Je considère que l’écart est tel qu’il serait encore énorme en pondérant les données en fonction de l’âge et des autres facteurs que vous mentionnez. Pour moi, le chiffre précis n’est pas important (95 fois plus, comme je l’ai calculé ou 20 fois plus, l’idée serait la même), c’est le portrait qui s’en dégage. Et, une même personne n’a pas le même revenu à chaque année ! Comme j’ai mis et des données sur le cumulatif par ménage et des données sur le courant par contribuable, on voit quand même nettement la corrélation extra forte (qui devient dans ce cas une causalité…).

    En plus, et cela m’a embêté, ces données sont en $ courants. 20 000 $ en 2006 n’est pas 20 000 en 2000 ou en 2008. Même chose pour 80 000 $. Dans ce cas, j’ai comparé des données non compatibles : 80 000 $ et plus et 75 000 $ et plus. Dans le 75 000 $ et plus, j’avais les 75 à 100 000 $. Je n’ai enlevé que le cinquième des 75 à 100, alors qu’il est évident que les 75 000 à 80 000 représentent plus que le cinquième de ce groupe. Cette sous évaluation allait à l’encontre de mes propos, mais, bon, je m’en foutais un peu, l’idée étant de faire émerger un portrait global. J’espère que vous comprendrez que, rendu là, l’utilité marginale de perdre encore du temps à la recherche de données plus précises (sans savoir s’il y en a) est très faible !

    « Les riches payent-ils vraiment pour les pauvres ?»

    J’avais bien sûr pensé à cet aspect. Dans la conclusion de cette section, je n’ai pas écrit que ce sont les pauvres qui payent pour les riches, mais que «on peut affirmer que les riches que nos lucides bien pensants qualifient de fourmis prévoyantes ont coûté à l’État beaucoup plus (entre 2 et 3 fois plus !) pour leur assurer une retraite plus que confortable que les pauvres que nos lucides bien pensants qualifient de cigales imprévoyantes pour leur accorder une retraite à peine décente !».

    Mais, quand on examine l’impact d’un programme en particulier, on doit alors regarder la situation de ce programme en particulier.

    S’il n’y avait pas de programme du genre, l’État aurait beaucoup plus d’argent avec un système fiscal identique pour le reste. Que ferait-il avec cette somme ? Supposons un programme de retraite qui serait neutre, universel. S’il le répartissait par exemple en sommes égales à tous les citoyens, les pauvres seraient gagnants par rapport au système actuel !

    Ce n’est absolument pas ce que laissent entendre les Castonguay, Picher et autres lucides quand ils disent que ce sont les prévoyants qui payent pour les autres ! Les riches qui ne mettent pas un sous dans des RÉER et n’ont pas de RPA sont nettement perdants par rapport aux riches qui mettent le maximum à chaque année dans leur RÉER. Bref, les non prévoyants (dans ce cas, on peut le dire comme ça !) payent vraiment pour les prévoyants !

    Bref, à revenu égal, ce sont les «cigales» qui payent pour les «fourmis» ! Avec le recul, je crois que c’est ce que j’aurais écrit : «Les fourmis payent-elles pour les cigales ?» et j’aurais pu conclure que, à revenu égal, ce sont les «cigales» qui payent pour les «fourmis» !

    En tout cas, bravo pour votre commentaire !

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  29. 20 février 2011 8 h 43 min

    Je me demande si les membres du RLQ vont s’en prendre aux travailleurs de Molson cette semaine…

    Et un article publié sur cyberpresse hier qui amène des informations intéressantes sur le sujet (retraite) :

    http://tinyurl.com/4q3te4k

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  30. Youlle permalink
    20 février 2011 9 h 29 min

    @ Darwin

    « Je vais y penser, mais ce serait mieux au début, car, sinon, il faudrait se rendre à la fin pour le voir ! »

    C’est bien vrai.

    « De toute façon, je ne pense plus réécrire de billet aussi long ! Enfin, j’espère ! »

    L’important est l’information, même s’il faut qu’il soit long. Un petit texte simple est le mieux, mais ce n’est pas toujours possible.

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  31. 20 février 2011 9 h 58 min

    @ Luto

    «Je me demande si les membres du RLQ vont s’en prendre aux travailleurs de Molson cette semaine…»

    Tu es donc sûr qu’ils vont voter pour la grève ? Ou y a-t-il un sens qui m’échappe dans ton commentaire ?

    «Et un article publié sur cyberpresse hier qui amène des informations intéressantes sur le sujet (retraite)»

    C’est la troisième série d’articles d’affilée, il y en avait hier et avant hier, sur les modèles suédois et norvégien, surtout.

    Certaines phrases de l’article que tu cites m’ont fait sursauter quand je les au lues, hier :
    «les Canadiens ne peuvent pas se fier sur l’État pour la retraite… sauf les moins nantis.»

    Si c’est vrai que nos régimes font en sorte que peu de Canadiens âgés de 65 ans et plus gagnent moins que le seuil de faible revenu, mon billet montre bien que l’État est encore plus généreux pour les plus riches.

    «Les travailleurs qui gagnent moins que 25 000$ n’ont pas trop à s’en faire. Les programmes gouvernementaux leur fourniront, à 65 ans, l’équivalent d’au moins 70% de leurs revenus d’emploi.

    Il en va tout autrement pour la classe moyenne et supérieure. Pour un salarié qui gagne 60 000$, par exemple, la Régie des rentes du Québec (RRQ), la pension de la Sécurité de la vieillesse (PSV) et le supplément de revenu garanti (SRG) ne remplaceront que le tiers des revenus d’emploi, à 65 ans.»

    Et 70 % de 25 000 % = 17, 500 $
    tandis que le tiers % de 60 000 $ = 20 000 $

    Je comprends très bien qu’on a des habitudes de consommation, mais il demeure, que les riches cigales gagneront plus que les pauvres. En outre, comme on peut le voir dans le premier tableau que j’ai mis en lien dans mon billet, http://www.statcan.gc.ca/pub/75-001-x/2008102/tables/10520/5004007-fra.htm , 94 % des gens dont la famille gagne entre 60 et 85 000 $ ont des sous dans un RÉER ou ont droit à un RPA. Comme la journaliste parle des individus qui gagnent 60 000 $ par année, le taux est encore plus élevé.

    En plus, 60 % des contribuables qui ont gagné entre 60 et 70 000 $ en 2006 ont eu des déductions pour RÉER et presqu’autant (58 %) pour un RPA (certains ont les deux, mais on ne peut pas savoir combien ont au moins une de ces deux déductions : pas beaucoup !). Bref, la journaliste, probablement sous les conseils d’un financier, s’inquiète beaucoup pour les rares riches qui ne sont pas couverts. mais moins pour les pauvres qui ont des revenus de retraite insuffisants.

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  32. 20 février 2011 11 h 20 min

    @ Luto

    «Et un article publié sur cyberpresse hier qui amène des informations intéressantes sur le sujet (retraite)»

    L’IRIS a aussi commenté assez négativement ce dernier article de la Presse sur les retraites :

    «Drôle de texte pour conclure cette série sur le modèle scandinave des retraites. On fait comme si les employeurs québécois ne participaient pas déjà au RRQ. On nous lance aussi que l’épargne obligatoire n’est pas bien vu au Québec, parce que les partis ont rejeté la proposition de Castonguay? Qui dit pourtant, qu’une réforme sensée du RRQ ne susciterait pas l’intérêt?»

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  33. 20 février 2011 11 h 23 min

    @ Youlle

    «L’important est l’information, même s’il faut qu’il soit long. Un petit texte simple est le mieux, mais ce n’est pas toujours possible.»

    C’est aussi ma façon de voir, mais je dois tenir compte de l’opinion des lecteurs. On verra à la pièce !

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  34. Pierre Jobin permalink
    20 février 2011 15 h 34 min

    @ Darwin

    J’ai apprécié votre commentaire sur le fait que l’augmentation des salaires n’est pas l’unique but de la syndicalisation. La protection contre l’arbitraire de certaines décisions patronales est aussi un gain important. Plusieurs clauses d’une convention collective n’ont pas nécessairement un impact monétaire. Elles n’en représentent pas moins un avantage pour les travailleurs et les travailleuses.

    Néanmoins, quand on a un salaire qui correspond au salaire minimum ou pas loin, une augmentation est certes bienvenue.

    Pour ce qui est de la retraite, on comprend fort bien que les régimes publics peuvent assurer plus facilement un remplacement de 70% des revenus des personnes les moins bien nanties. Le RRQ additionné à la pension de vieillesse et au supplément de revenu garanti peuvent très bien faire en sorte que certaines personnes reçoivent 70% de leur salaire.

    Mais 70% de pas grand chose, c’est encore moins que pas grand chose.

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  35. 20 février 2011 16 h 32 min

    @ Pierre Jobin

    «J’ai apprécié votre commentaire sur le fait que l’augmentation des salaires n’est pas l’unique but de la syndicalisation.»

    Ayant travaillé pendant trois ans pour une centrale syndicale durant la récession du début des années 1990, j’ai été à même de constater les motifs de syndicalisation des travailleurs à bas salaires…

    «Mais 70% de pas grand chose, c’est encore moins que pas grand chose.»

    C’est exactement ce que je tentais de démontrer de façon moins élégante !

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  36. 20 février 2011 16 h 48 min

    @ Luto

    «Je me demande si les membres du RLQ vont s’en prendre aux travailleurs de Molson cette semaine…»

    L’entente a été acceptée à 75 %…

    http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Economie/2011/02/20/001-molson-vote-montreal.shtml

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  37. Benton permalink
    27 février 2011 22 h 38 min

    Pour la censure des sites de droite, j’ai moi-même été censuré sur le blogue de Joanne Marcotte.

    Non seulement censuré, mais rapporté mes propos de travers pour la raison de la censure.
    Exemple: je dis qu’il ne faut pas prendre les gens pour stupides et elle me censure parce que j’ai dit que les gens sont stupides!!!

    En plus de la censure, de la désinformation en prime!

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  38. 27 février 2011 22 h 56 min

    «j’ai moi-même été censuré sur le blogue de Joanne Marcotte.»

    Et un autre dans le club !

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  39. 15 juillet 2011 7 h 33 min

    Pour le gouvernement du Canada, si tu as un faible revenu et que tu te maries à quelqu’un qui a un revenu (cinq fois) supérieur au tien, tu perds ton supplément de revenu garanti. En clair, en te mariant, tu deviens dépendant, même si tu continues d’assumer ta vie financièrement. Pour les personnes à faible revenu, se marier, c’est s’appauvrir.

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  40. 15 juillet 2011 8 h 30 min

    @ Roland Berger

    Tout d’abord, bienvenue ici!

    «Pour les personnes à faible revenu, se marier, c’est s’appauvrir.»

    Pas du tout!

    Toutes les études sur la pauvreté et les inégalités reposent sur la notion de ménage. Et c’est bien normal. Une personne qui travaille au salaire minimum mais qui vit avec des personnes (conjoint ou parents) qui ont de bons revenus a un niveau de vie bien plus élevé qu’une personne qui travaille au salaire minimum qui vit seul.

    En fait, la séparation et le divorce sont parmi les causes les plus importantes de faible revenu. Le fait de s’unir avec une personne qui a des revenus élevés, comme dans votre exemple, améliore presque toujours sa situation.

    Une étude récente de Statistique Canada aborde justement la question des dettes et des personnes âgées. On y constate que les personnes les plus mal prises sont celles qui ont divorcé.

    Cliquer pour accéder à 11428-fra.pdf

    «En clair, en te mariant, tu deviens dépendant»

    Il est vrai que la personne qui se marie dans la situation que vous décrivez devient fort dépendante de l’autre. Mais, personnellement, je favoriserais davantage une hausse des sommes versées aux plus pauvres par le SRG que de le maintenir aux personnes dont la situation change et qui vivent maintenant dans un ménage qui a des revenus élevés (dont le conjoint a sûrement bénéficié des reports d’impôts sur des RÉER ou des RPA). Bref, j’accorde la priorité à la lutte à la pauvreté sur la lutte à la dépendance.

    Mais ça, ça demeure mon opinion…

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