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La FCEI et le salaire minimum

1 mars 2011

Par Darwin – La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) a diffusé récemment une étude sur l’impact du salaire minimum sur l’emploi. Ceux qui n’ont pas le goût de se taper tout ce document peuvent se contenter d’en lire un résumé sur Cyberpresse. On y affirme que «une hausse de 10 % du salaire minimum coûtait «entre 92 300 et 321 300 emplois» au pays. » et «Au Québec, une hausse de 10 % du salaire minimum entraîne des pertes variant entre 22 000 et 73 000 emplois ».

Cette étude va directement à l’encontre de ce que j’avançais dans un précédent billet sur le salaire minimum. J’y disais que, contrairement aux années 1970 où on manquait d’emplois pour les hordes de babyboomers qui entraient sur le marché du travail, on risque plus de manquer de travailleurs que d’emplois d’ici quelques années et, qu’en conséquence, une hausse du salaire minimum attirerait des travailleurs sur le marché du travail et pourrait ainsi faire augmenter l’emploi plutôt que de le faire diminuer.

Sur la question du manque de travailleurs, la position que je défends a reçu récemment l’appui de deux personnes avec lesquelles je n’ai pas l’habitude d’être d’accord. Le premier, Alain Dubuc, chroniqueur à La Presse, y va ainsi : «Nos problèmes sont d’un tout autre ordre. Le premier, c’est une pénurie de main-d’œuvre, déjà mesurable dans certaines régions, dans bien des industries, dans plusieurs métiers, qui sera amplifiée dans les années à venir par les effets du ralentissement démographique. Notre défi n’est pas de créer des emplois, mais de trouver des gens pour combler les besoins du marché du travail. ». Le deuxième, Luc Godbout, professeur à l’Université de Sherbrooke et chercheur à la Chaire en fiscalité et en finances publiques, dit un peu la même chose : «Alors que dans les décennies passées, nous observions une pénurie d’emplois pour satisfaire tous les travailleurs potentiels, nous nous apprêtons à connaître une pénurie de main-d’œuvre. »

Bon, aucun des deux ne fait le lien entre le salaire minimum et ce changement de relation entre l’offre et la demande de travail, mais leur analyse appuie tout de même la principale hypothèse sur laquelle je m’étais basé pour recommander une hausse du salaire minimum. C’est en gardant cela en tête que je vais maintenant regarder les fondements des conclusions de la FCEI qui associent l’augmentation du salaire minimum à une baisse d’emploi.

Étude de la FCEI

Après avoir décrit les caractéristiques des travailleurs qui touchent le salaire minimum, ce que j’avais fait aussi dans mon billet, l’étude de la FCEI fait une revue de la littérature sur les effets d’une hausse du salaire minimum sur l’emploi. Bien qu’ils recensent un bon nombre d’études qui concluent à un effet neutre et même positif d’une hausse du salaire minimum sur l’emploi, les auteurs de l’étude de la FCEI ne retiennent bien sûr que celles qui appuient leur vision idéologique, soit celles qui concluent à un effet négatif d’une hausse du salaire minimum. Pour en arriver aux prévisions mentionnées au début de ce billet («une hausse de 10 % du salaire minimum coûtait «entre 92 300 et 321 300 emplois» au pays. »), la FCEI utilise seulement trois de ces études, la première, datant de 2006, pour l’effet sur l’emploi des jeunes (15 à 24), une deuxième, datant de 2001 (!) et ne portant seulement sur la marché du travail des États-Unis (!!), pour l’effet sur l’emploi des salariés âgés de 25 à 54 ans et une dernière, datant de 2009, pour les travailleurs âgés de 55 ans et plus. Notons que cette dernière étude, la plus récente et faite au Canada, montre des effets positifs de la hausse du salaire minimum sur l’emploi des travailleurs âgés…

En décomposant les effets de ces études d’une hausse de 10 % du salaire minimum sur les travailleurs des différentes tranches d’âge, les auteurs en arrivent aux résultats suivants (voir page 10) :

Pour le Canada :

  • chez les 15-24, pertes de 16 500 à 99 800 emplois;
  • chez les 25-54, pertes de 128 300 à 221 500 emplois;
  • chez les 55 ans et plus, entre un gain de 52 400 emplois et un effet nul;
  • pour les 15 ans et plus, pertes de 92 300 à 321 300 emplois.

Pour le Québec :

  • chez les 15-24, pertes de 3 900 à 22 000 emplois;
  • chez les 25-54, pertes de 29 800 à 51 400 emplois;
  • chez les 55 ans et plus, entre un gain de 11 300 emplois et un effet nul;
  • pour les 15 ans et plus, pertes de 22 300 à 73 500 emplois.

Test de la réalité

Le problème avec ce genre d’études est qu’il est pratiquement impossible de vérifier si les résultats s’observent dans la réalité. En effet, tellement de facteurs peuvent expliquer une variation de l’emploi et du chômage qu’on ne peut vraiment attribuer ces changements à un facteur précis. Cela est encore plus vrai quand on regarde les données des toutes dernières années en raison de la récession dont nous venons de sortir.

Cela dit, comme l’étude de la FCEI fournit les taux de variation du salaire minimum dans chaque province entre 2007 et 2010 (page 12), je me suis dit que ce serait amusant de regarder si on peut observer une différence entre l’évolution du taux d’emploi et du taux de chômage chez les travailleurs des provinces en fonction de la variation du niveau du salaire minimum.

Source : Étude la la FCEI et Statistique Canada, CANSIM 282-0002, compilation et calculs de Darwin

On peut voir dans le tableau ci-haut que la seule province (Terre-Neuve) où le taux d’emploi des jeunes a augmenté entre 2007 et 2010 est celle qui a connu la plus forte augmentation de son salaire minimum et que la province (Colombie-Britannique) où ce taux a le plus diminué est la seule qui n’a pas augmenté son salaire minimum ! En fait, alors que le nombre d’emplois de jeunes aurait dû, selon l’étude de la FCEI, diminuer d’entre 700 et 3400 à Terre-Neuve en raison de la hausse du salaire minimum, il a plutôt augmenté d’environ 500, malgré la récession de 2008-2009 !

Un hasard ? Peut-être, mais on peut aussi constater dans les autres provinces que c’est lorsque le salaire minimum a le plus augmenté que le taux d’emploi des jeunes a le moins diminué. En fait, le taux de corrélation entre la hausse du salaire minimum et la hausse du taux d’emploi des jeunes est de 0.66, ce qui est quand même assez élevé !

On observe à peu près la même chose chez les travailleurs âgés de 25 à 54 ans, avec un coefficient de corrélation de 0,72, encore plus élevé que pour les jeunes ! En fait, c’est avec les travailleurs âgés de plus de 54 ans que ce coefficient est le plus bas (0,20), alors qu’il devrait être le seul à être positif selon l’étude de la FCEI.

Les résultats sont très semblables quand on analyse la relation entre la hausse du salaire minimum et l’augmentation du taux de chômage : la coefficient de corrélation est alors fortement négatif chez les jeunes et les travailleurs âgés de 25 à 54 ans (respectivement de -0,55 et -0,69), ce qui montre que c’est dans les provinces où le salaire minimum a le moins augmenté que le taux de chômage s’est le plus accru ! Chez les 55 ans et plus, encore ici, le coefficient de corrélation est très faible, pour ainsi dire inexistant (0,05), ce qui indique que les différences entre les modifications du salaire minimum n’ont eu aucun impact sur l’évolution du taux de chômage des travailleurs les plus âgés.

Je le répète, je n’ai fait cet exercice que pour m’amuser, les facteurs pouvant expliquer l’évolution du taux d’emploi et du taux de chômage étant très nombreux. Cela dit, quand j’ai eu l’idée de tester les conclusions de l’étude de la FCEI, je ne pensais pas m’amuser autant ! Les résultats convergent avec mon analyse (avec le manque de main-d’œuvre, une hausse du salaire minimum incite plus de gens à travailler) et vont directement à l’encontre des conclusions de l’étude de la FCEI.

Alors…

Sans apporter une preuve hors de tout doute raisonnable, l’examen de l’évolution du taux d’emploi et du taux de chômage en fonction des différences entre les modifications du salaire minimum dans les provinces canadiennes montrent à tout le moins que la réalité ne se plie pas à l’analyse théorique de l’étude de la FCEI.

Au contraire, les changements dans la dynamique du marché du travail dont je parlais dans mon billet précédent sur le salaire minimum semblent bien réels. Non seulement un économiste et un fiscaliste pas du tout reconnus pour leur tendance gauchiste (euphémisme…) viennent récemment de faire des observations semblables aux miennes sur ce changement de relation entre l’offre et la demande de main-d’œuvre, mais les données les plus récentes appuient cette analyse.

Alors, à quand la prochaine hausse substantielle du salaire minimum ? Tout indique que ce serait bon pour l’emploi et il n’y a aucun doute que ce le serait pour les travailleurs !

67 commentaires leave one →
  1. Yves permalink
    1 mars 2011 7 h 16 min

    HA! Ils appellent cela perte d’emplois, moi j’appelle cela perte d’esclaves.

    J’ai travaillé assez longtemps au salaire minimum pour des PME ou même de grandes entreprises (Simmons) pour dire que ce ne sont pas seulement les salaires qui sont minimes.

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  2. Pierre Jobin permalink
    1 mars 2011 8 h 00 min

    Je vous félicite pour la rigueur de vos analyses.

    Ce que la FCEI craint de voir s’effondrer, c’est probablement les profits faramineux de certains de ces membres et bailleurs de fond.

    Pourtant, quelques dollars de plus dans les poches des travailleuses et travailleurs les moins nantis auront fort probablement un impact très positif sur l’économie. Ils auraient ainsi l’occasion de visiter un peu plus souvent les commerces de leur quartier.

    Bref, pourquoi c’est toujours l’argent dans les poches des riches qui est censé faire rouler l’économie et jamais celui dans la poche des pauvres.

    Le Collectif pour un Québec sans pauvreté a produit d’excellents documents sur la question, je crois.

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  3. 1 mars 2011 8 h 29 min

    @ Yves

    «Ils appellent cela perte d’emplois, moi j’appelle cela perte d’esclaves.»

    C’est une façon de voir les choses qui se défend ! 😉

    @ Pierre Jobin

    «Ce que la FCEI craint de voir s’effondrer, c’est probablement les profits faramineux de certains de ces membres et bailleurs de fond.»

    Personnellement, je crois plutôt que c’est une position idéologique. Jamais un organisme patronal ne pourra concevoir qu’une hausse du salaire minimum puisse être non seulement bénéfique pour les travailleurs, mais aussi pour les entreprises, comme je le prétends dans mon billet précédent :

    «Et que se passe-t-il actuellement dans les principales industries où on embauche des travailleurs au salaire minimum (commerce, hébergement et restauration) ? On se plaint d’une pénurie de travailleurs ! Dans le fond, même s’ils le contestent, les entreprises de ces secteurs bénéficient de la hausse du salaire minimum. En effet, quand elles éprouvent des difficultés à embaucher des travailleurs, elles peuvent difficilement hausser leurs salaires si leurs concurrents ne le font pas. Avec une hausse du salaire minimum, les salaires augmentent de façon égale pour tous. Ces salaires plus élevés attirent ainsi des personnes qui ne seraient pas intéressées à travailler dans ces entreprises à un salaire moins intéressant.»

    «Le Collectif pour un Québec sans pauvreté a produit d’excellents documents sur la question, je crois.»

    C’est possible, mais, comme je le dis dans mon billet précédent (décidément…), je n’aime pas sa façon d’utiliser le seuil de faible revenu comme base pour sa revendication de hausse du salaire minimum.

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  4. Youlle permalink
    1 mars 2011 19 h 31 min

    @ Darwin

    Très beau texte.

    J’espère réagir mais je ne peux pas ce soir.

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  5. koval permalink*
    1 mars 2011 23 h 10 min

    « Dans son analyse (accessible au http://www.fcei.ca), la FCEI insiste pour dire que les hausses du salaire minimum ne contribuent guère à réduire la pauvreté, puisque «la majorité des travailleurs au salaire minimum n’appartiennent pas à des ménages pauvres; ils vivent avec leurs parents ou avec d’autres membres de la famille et ils ne sont pas le soutien de famille» »

    Le paragraphe ci-haut de Cyberpresse, me semble que c’est nono de dire ça!?!? Ça veut surtout dire que le salaire minimum ne fait pas vivre les gens de façon autonomes. Ils interprètent vraiment croche, de la malhonnêteté ou bien de l’incapacité à juger de quoi que ce soit…Ça n’a aucun sens comme bullshit,…

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  6. 1 mars 2011 23 h 57 min

    «Ça n’a aucun sens comme bullshit…»

    Je craignais un peu que quelqu’un aborde cette question, mais j’en suis finalement bien content… Tu remarqueras que dans aucun de mes deux billets sur le salaire minimum, je n’ai fait de lien avec la pauvreté…

    Sans aller aussi loin que la FCEI, je considère aussi que le niveau du salaire minimum n’est pas un des outils les plus efficaces pour lutter contre la pauvreté.

    D’une part, «55 % des salariés qui occupaient des emplois au salaire minimum vivaient chez leurs parents» (tiré de mon premier billet sur la question). Mes garçons ont tout deux travaillé au salaire minimum et ils n’étaient ni pauvres ni exclus, tant qu’ils habitaient chez moi.

    D’autre part, aucune hausse du salaire minimum, même à 12,00 $ l’heure (soit bien plus que ne le demande le Collectif pour un Québec sans pauvreté) ne serait pas suffisante pour qu’un ménage formé d’une personne seule sorte vraiment de la pauvreté, d’autant plus que 60 % des emplois au salaire minimum sont à temps partiel (moins de 30 heures par semaine).

    Cela dit, il est clair qu’une hausse du salaire minimum permet de soulager la pauvreté. Sans faire diminuer beaucoup sa prévalence, elle la rend moins pénible. Elle permet aussi à des personnes d’envisager de retourner sur le marché du travail, ce qui contribue à soulager l’isolement et l’exclusion et favoriser la socialisation. Les contacts sur le marché du travail aident aussi à trouver des emplois de plus grande qualité.

    La pauvreté est un phénomène de ménage et est d’ailleurs évaluée ainsi. Si des mesures indivduelles peuvent aider à la soulager, les mesures pour lutter contre elle doivent tenir compte du ménage en entier, comme le font (pas assez, mais quand même de façon importante) les programmes visant les personnes âgés (comme la pension de la sécurité de la vieillesse et le supplément de revenu garanti). Leur taux de faible revenu est rendu, et depuis plusieurs années, moins élevé que celui du reste de la population.

    Je favorise aussi la croissance des services publics. Déjà, avec les services qui sont offerts au Québec (santé, éducation, garderies, médicaments, etc.), un bon nombre de besoins essentiels sont couverts. C’est vraiment de ce côté que j’estime que des mesures pour lutter contre la pauvreté sont les plus efficaces.

    Cela dit, et tu le sais, je favorise aussi une hausse du salaire minimum ! Celui-ci est aussi important pour améliorer la dignité des travailleurs et mieux reconnaître l’importance du travail qu’ils font.

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  7. 2 mars 2011 0 h 20 min

    Autres points…

    Comme je l’ai mentionné dans bien d’autres billets et commentaires, le revenu est loin d’être le seul facteur qui cause l’exclusion. Le plus important est qu’une personne puisse se réaliser, développer ses capabilités, comme le dit Amartya Sen. Pour ce, les besoins monétaires varient considérablement d’une personne à l’autre.

    Cela dit, le revenu demeure un élément important pour atteindre cet objectif, bien sûr. Et, dans ce sens, une hausse du salaire minimum ne peut pas nuire, au contraire !

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  8. Youlle permalink
    2 mars 2011 13 h 17 min

    Concernant la FCEI je peux témoigner que leurs représentants sont des vendeurs à pression collants comme les vendeurs de balayeuses et de chaudrons dans le temps.

    Je regrette de leur avoir donné de mon fric pendant des années. Ils disent protéger la petite entreprise et il n’ont à peu près rien jamais rien fait, sauf quelques peccadilles sans importance afin d’avoir de quoi à vendre leur cotisations. Je les ai laissé tomber.

    Présentement ils me font penser à l’Institut Économique Des Profiteurs de Montréal.

    Aujourd’hui, je les vois comme protecteurs de la grande entreprise antisociale.

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  9. 2 mars 2011 13 h 48 min

    @ Youlle

    Je ne connais pas suffisamment la FCEI pour pouvoir commenter. Chose certaine, leurs études colportent de fait la même idéologie que celle de l’IÉDM et autres Fraser Institute.

    Merci pour cette information !

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  10. 2 mars 2011 13 h 56 min

    Peut-être que la FCÉI exagère la situation (en effet, la salaire minimum n’est pas aussi nuisible qu’auparavant), mais ce n’est pas une raison pour favoriser l’exclusion des personnes moins compétentes et moins expérimentées du marché du travail comme vous le faites!

    « on risque plus de manquer de travailleurs que d’emplois d’ici quelques années et, qu’en conséquence, une hausse du salaire minimum attirerait des travailleurs sur le marché du travail et pourrait ainsi faire augmenter l’emploi plutôt que de le faire diminuer. »

    J’ai tellement hâte que la semaine des 4 jeudis survienne pour que je puisse passer mes prochains employeurs potentiels en entrevue! Ce sera super, on pourra abolir tous les programmes de redistribution des revenus tellement tout le monde pourra travailler! Pourquoi exposer un portrait si sombre quand le Québec sera irrémédiablement la société la plus prospère du monde selon vous?

    Et de toute façon, même s’il y avait une réelle pénurie d’employés, à quoi le salaire minimum servirait-il puisque les salaires augmenteraient de toute façon?

    Sur ce, je m’en vais m’acheter un collier de noisetier et je vais aller voir mon astrologue! Tout d’un coup, ça me semble plus crédible!

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  11. 2 mars 2011 14 h 38 min

    @ David Gendron

    «ce n’est pas une raison pour favoriser l’exclusion des personnes moins compétentes et moins expérimentées du marché du travail comme vous le faites!»

    De kessé ? Je fais quoi ? Je prétends au contraire qu’une hausse du salaire minimum leur fournirait plus de possibilités d’emploi !

    «Pourquoi exposer un portrait si sombre quand le Québec sera irrémédiablement la société la plus prospère du monde selon vous?»

    De kessé ? Ou ai-je écrit quelque chose qui va dans ce sens ?

    Les chômages structurel, saisonnier et frictionnel, ça vous dit quelque chose ?

    «Tout d’un coup, ça me semble plus crédible!»

    Pourquoi perdez-vous votre temps et le mien sur ce blogue alors ? Allez voir les astrologues et foutez-nous la paix, si c’est ce que vous pensez !

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  12. 2 mars 2011 15 h 53 min

    « De kessé ? Je fais quoi ? Je prétends au contraire qu’une hausse du salaire minimum leur fournirait plus de possibilités d’emploi ! »

    Tu as seulement essayé de montrer que ça ne leur nuirait pas s’il y avait une réelle pénurie d’employés (affirmation non prouvée). Et en effet, la FCÉI exagère sur ce point.

    Mais dans la situation actuelle, vous favorisez l’exclusion des personnes moins compétentes et moins expérimentées du marché du travail, et je n’accepte pas ça sans réagir.

    « Les chômages structurel, saisonnier et frictionnel, ça vous dit quelque chose ? »

    Je n’ai jamais parlé du chômage saisonnier et frictionnel. Ça n’a rien à voir avec ça. En ce qui concerne le chômage structurel, ce concept est une invention du système capitaliste que vous ne voulez surtout pas combattre!

    « De kessé ? Ou ai-je écrit quelque chose qui va dans ce sens ? »

    Vous prétendez vous-même que le plus-que-plein-emploi arrivera bientôt au Québec. Je ne fais que répéter ce que vous dites….Attendez! Comment? Ça serait encore mieux ailleurs en Occident qu’au Québec? Et en Suède aussi? J’ai tellement hâte que la semaine des 4 jeudis survienne pour que je puisse passer mes prochains employeurs suédois potentiels en entrevue!

    « Pourquoi perdez-vous votre temps et le mien sur ce blogue alors ? Allez voir les astrologues et foutez-nous la paix, si c’est ce que vous pensez ! »

    De toute façon, j’ai encore moins de temps à perdre avec les astrologues. Et dans quelques années, je vais passer ma vie à passer des entrevues à des employeurs potentiels et je n’aurai plus de temps de rien faire!

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  13. 2 mars 2011 16 h 00 min

    Sauf que si la pénurie d’employés prédite par certains prestidigitateurs chamaniques survenait réellement, les employeurs ne pourraient plus traiter les employés en esclaves comme ils le font présentement et l’utilité sociale du salaire minimum serait caduque, car le rapport de force serait en faveur des travailleurs.

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  14. 2 mars 2011 16 h 03 min

    Sauf que si la pénurie d’employés prédite par certains diseurs de bonne aventure survenait réellement, les employeurs ne pourraient plus traiter les employés en esclaves comme ils le font présentement et les profits fondraient comme neige au soleil.

    Les entreprises ont tout intérêt à ce que la rareté des emplois perdure!

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  15. 2 mars 2011 16 h 14 min

    @ David Gendron

    «vous favorisez l’exclusion des personnes moins compétentes et moins expérimentées du marché du travail»

    Interprétation gratuite, sans aucun argument pour l’appuyer. Je répète, les données que j’ai analysées dans ce billet tendent à montrer, qu’au contraire, une hausse du salaire minimum attirerait davantage de persones sur le marché du travail. Ce que vous affirmez n’est appuyé par aucune donnée. Cela demeure carrément idéologique.

    «Je n’ai jamais parlé du chômage saisonnier et frictionnel.»

    En ironisant sur le fait que «e Québec sera irrémédiablement la société la plus prospère du monde», vous ignoriez l’existence de ces types de chômage.

    «En ce qui concerne le chômage structurel, ce concept est une invention du système capitaliste que vous ne voulez surtout pas combattre!»

    Je veux bien combattre le système capitaliste, mais, au cas où vous l’ignoreriez, il est encore bien là.

    Et désolé, le chômage structurel est bien réel. Les travailleurs qui perdent leur emploi dans une scierie ne deviendront pas médecin le lendemain. De même, un chercheur d’emploi qui engueule son employeur potentiel ne trouvera pas d’emploi. Il ne possède manifestement pas les compétences génériques pour occuper un emploi, en tout cas, pas dans le système capitaliste dans lequel nous vivons.

    «Vous prétendez vous-même que le plus-que-plein-emploi arrivera bientôt au Québec. »

    Encore une hallucination… Où ai-je écrit ça ?

    «Ça serait encore mieux ailleurs en Occident qu’au Québec? Et en Suède aussi?»

    Encore une hallucination…

    «De toute façon, j’ai encore moins de temps à perdre avec les astrologues»

    Pourtant, vous les prétendez plus compétents que moi. Alors, vous devriez avoir encore moins de temps à perdre avec moi. Et, n’ayez crainte, je ne m’ennuerai pas de vos fausses citations et de vos insultes.

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  16. 2 mars 2011 17 h 05 min

    Je n’ai pas prétendu qu’ils étaient plus compétents dans tous les domaines. J’ai fait l’erreur de trop apprécier les astrologues, ici.

    Laissons tomber le chômage saisonnier et frictionnel, je n’ai jamais parlé de ça depuis le début.

    Lorsque les emplois sont rares, il ne faut surtout pas le raréfier encore plus en obligeant les entreprises à payer un prix qu’ils n’ont pas intérêt à payer. Quand les emplois ne sont plus rares, ça ne fait plus rien.

    « Je répète, les données que j’ai analysées dans ce billet tendent à montrer, qu’au contraire, une hausse du salaire minimum attirerait davantage de persones sur le marché du travail. »

    Il y a une telle relation dans les données, en raison d’autres caractéristiques économiques qui ont varié dans l’étude, pas un lien de cause à effet. Sinon, on aurait vraiment prouvé que les frais de scolarité élevés ne nuisent pas à l’accessibilité, ce qui n’est pas réellement le cas.

    « Et désolé, le chômage structurel est bien réel. » De même, un chercheur d’emploi qui engueule son employeur potentiel ne trouvera pas d’emploi. Il ne possède manifestement pas les compétences génériques pour occuper un emploi, en tout cas, pas dans le système capitaliste dans lequel nous vivons. »

    Il n’y a pas de chômage structurel en présence de pénurie d’employés. Ce type de chômage est une invention capitaliste.

    « Les travailleurs qui perdent leur emploi dans une scierie ne deviendront pas médecin le lendemain. »

    Non, mais sous votre hypothèse de pénurie d’employés, il se trouvera autre chose.

    « De même, un chercheur d’emploi qui engueule son employeur potentiel ne trouvera pas d’emploi. »

    En effet, mais sous votre hypothèse de pénurie d’employés, il pourra engueuler 4 employeurs sur 8 et en choisir 1 sur les quatre autres. Sous cette hypothèse, cette « compétence générique » (sic) n’est pas pertinente.

    « Encore une hallucination… Où ai-je écrit ça ? »

    En tout cas, Dubuc et Godbout l’ont écrit. Donc, la situation est moins bonne au Québec qu’en Suède? Peut-être…

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  17. 2 mars 2011 17 h 06 min

    Donc, la situation est moins bonne en Suède qu’au Québec? Peut-être…

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  18. 2 mars 2011 17 h 08 min

    « « Je répète, les données que j’ai analysées dans ce billet tendent à montrer, qu’au contraire, une hausse du salaire minimum attirerait davantage de persones sur le marché du travail. » »

    Cependant, cette relation découverte dans les données contredit les prétentions catastrophistes du FCÉI, ça oui!

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  19. 2 mars 2011 17 h 33 min

    @ David Gendron

    «J’ai fait l’erreur de trop apprécier les astrologues, ici.»

    Bravo pour cette admission !

    «Quand les emplois ne sont plus rares, ça ne fait plus rien.»

    Ça dépend des domaines et des régions. Avec un taux de chômage à 5 % dans la région de Québec, on ne peut plus parler d’emplois rares. Encore là, ça dépend du domaine.

    «pas un lien de cause à effet»

    Je n’ai pas prétendu qu’il y en avait nécessairement un, insistant sur les nombreux facteurs qui entrent en ligne de compte. Par contre, ces données vont davantage dans le sens de mon hypothèse que dans le sens de la vôtre («vous favorisez l’exclusion des personnes moins compétentes et moins expérimentées du marché du travail»)

    «Il n’y a pas de chômage structurel en présence de pénurie d’employés»

    Si c’est ça qu’ils vous apprennent à l’université… Il n’y a pratiquement jamais de pénurie globale, mais presque toujours des pénuries dans certaines professions et certaines industries. C’est ça, une structure… Cette prévalence des pénuries est en croissance et augmentera encore avec les retraites qui s’en viennent.

    «Ce type de chômage est une invention capitaliste.»

    ??? Je répète, nous sommes dans un système capitaliste. Et des structures professionnelles et industrielles, il y en a dans tout système économique. Ces structures évoluent et pas toujours dans le sens des compétences des travailleurs. Alors, oui, il y aura toujours un certain chômage structurel.

    «il se trouvera autre chose.»

    À Lebel sur Quevillon ? Je l’ai dit, la situation varie selon les régions. Et les gens sont attachés à leur région et ne la quitteront pas, surtout pour un emploi au salaire minimum trop faible.

    Avec l’emploi bien payé qu’il avait dans sa scierie, il est plus avantageux pour lui de prendre sa retraite. Si le salaire minimum augmentait, là, son retour au travail pourrait être plus avantageux. Mais déménagerait-il ? Ça dépend…

    Dans ce type de cas, l’avantage du salaire minimum plus élevé n’est pas uniquement qu’un chômeur trouve un emploi, mais qu’un inactif décide de revenir sur le marché du travail. Ainsi, le taux de chômage ne baisse pas dans cet exemple, mais les taux d’activité et d’emploi augmentent.

    «mais sous votre hypothèse de pénurie d’employés, il pourra engueuler 4 employeurs sur 8 et en choisir 1 sur les quatre autres.»

    Vous êtes sérieux ? Nan, il va faire venir des travailleurs étrangers bien avant, ou il abandonnera son plan d’embauche.

    «Donc, la situation est moins bonne au Québec qu’en Suède?»

    Je ne connais pas assez la situation en Suède pour en parler.

    «En tout cas, Dubuc et Godbout l’ont écrit.»

    Que nous sommes en situation de plein emploi ? Pas dans les articles que j’ai cités, en tout cas. Je ne me souviens pas de les avoir lu dire cela. Qu’on risque d’y arriver un jour, peut-être. Et, encore là, le plein emploi dans leur langage ne signifie pas l’éliminination du chômage, mais sa diminution à un niveau qu’on appelle «sans pression inflationniste» (Friedman appelait ça le taux de chômage naturel… yark !). Dans le sens qu’ils donnent au plein emploi, il reste encore les chômages frictionnels, structurels et saisonniers, avec en plus un peu de chômage conjoncturel pour éviter les supposées pressions inflationnistes.

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  20. 2 mars 2011 18 h 52 min

    « Avec un taux de chômage à 5 % dans la région de Québec, on ne peut plus parler d’emplois rares. Encore là, ça dépend du domaine. »

    Le taux de chômage est une grossière sous-estimation du taux d’exclusion. Bon, il est vrai qu’à Québec, ce n’est pas si mal. Si vous aimez les McJobs, il est possible de s’y placer.

    « Par contre, ces données vont davantage dans le sens de mon hypothèse que dans le sens de la vôtre («vous favorisez l’exclusion des personnes moins compétentes et moins expérimentées du marché du travail» »

    Sous l’hypothèse de rareté des employés, il est vrai que le salaire minimum n’a aucun effet d’exclusion, mais cette hypothèse ne tient pas la route et je maintiens donc mon affirmation.

    « Il n’y a pratiquement jamais de pénurie globale »

    VOILÀ!

    « mais presque toujours des pénuries dans certaines professions et certaines industries. C’est ça, une structure… »

    Il n’y a de chômage structurel sous l’hypothèse de pénurie globale mais il y en a avec des pénuries localisées. Bien sûr, et ces emplois seront comblés par les sans-emploi des autres domaines. Au fait, les personnes travaillant dans ces industries et professions en pénurie sont payés en majeure partie largement au dessus du salaire minimum. Mais dans les autres industries, il y aurait plus d’ouvertures s’il n’y avait pas de salaire minimum.

    « Cette prévalence des pénuries est en croissance et augmentera encore avec les retraites qui s’en viennent.  »

    Oui, mais elle ne provoquera pas de pénurie globale.

    « Et des structures professonnelles et industrielles, il y en a dans tout système économique. Ces structures écoluent et pas toujours dans le sens des compétences des travailleurs. Alors, oui, il y aura toujours un certain chômage structurel. »

    Oui, parce qu’il n’y a jamais de pénurie globale.

    « À Lebel sur Quevillon ? Je l’ai dit, la situiation varie selon les régions. Et les gans sont attachés à leur région et ne la quitteront pas, surtotu pour un emploi au salaire minimum trop faible. »

    Si le salaire est trop faible, c’est que l’emploi est rare. S’il a les moyens de ne pas déménager, alors qu’il ne déménage pas.

    « Avec l’emploi bien payé qu’il avait dans sa scierie, il est plus avantageux pour lui de prendre sa retraite. Si le salaire minimum augmentait, là, son retour au travail pourrait être plus avantageux. Mais déménagerait-il ? Ça dépend… »

    Tant mieux s’il prend sa retraite. Ça va laisser la place à d’autres, ça va diminuer la rareté des emplois, donc accroître les salaires.

    « Vous êtes sérieux ? Nan, il va faire venir des travailleurs étrangers bien avant, ou il abandonnera son plan d’embauche. »

    Dans un tel cas, il n’y aurait pas de pénurie.

    « Que nous sommes en situation de plein emploi ? Pas dans les articles que j’ai cités, en tout cas. Je ne me souviens pas de les avoir lu dire cela. Qu’on risque d’y arriver un jour, peut-être. »

    Qu’on risque d’y arriver rapidement, ce qui me semble impossible.

    « Et, encore là, le plein emploi dans leur langage ne signifie pas l’éliminination du chômage, mais sa diminution à un niveau qu’on appelle «sans pression inflationniste» (Friedman appelait ça le taux de chômage naturel… yark !). Dans le sens qu’ils donnent au plein emploi, il reste encore les chômages frictionnels, structurels et saisonniers, avec en plus un peu de chômage conjoncturel pour éviter les supposées pressions inflationnistes. »

    Le chômage structurel et le chômage conjoncturel sont des inventions capitalistes parce que les corporations ont intérêt à ce que les emplois soient rares et parce que les États ont intérêt à imprimer de la monnaie tout en ne stimulant pas trop l’inflation.

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  21. 2 mars 2011 19 h 54 min

    @ David Gendron

    «Si vous aimez les McJobs, il est possible de s’y placer.»

    Mon billet parle du salaire minimum, donc en bonne partie de McJobs ! Vous dites vous-même qu’on peut en trouver facilement, Pourquoi les gens ne les acceptent pas ces jobs ? Parce que les conditions de travail ne sont pas assez intéressantes ! En augmentant le salaire minimum, plus de gens seraient intéressés à les prendre ces jobs ! C’est justement la base de mon argumentation…

    Vous remarquerez que, dans mon billet, je ne parle pas de pénurie, c’est Dubuc et Godbout qui en parlent. On ne peut pas parler de pénurie dans des emplois qui exigent peu de qualifications. On peut avoir des pénuries dans des métiers et professions qualifiés, mais pas dans des professions non spécialisées, où on retrouve la très grande majorité des emplois au salaire minimum. Si un employeur éprouve des difficultés de recrutement, c’est parce que les conditions qu’il offre sont insuffisantes pour attirer des travailleurs potentiels.

    La théorie de la concurrence parfaite prétend que les employeurs hausseront les salaires dans ces cas là. Dans la vrai vie, ils ne le font pas nécessairement. Ils ne veulent pas offrir plus que leur concurrent. Avec une hausse du salaire minimum, la concurrence aussi doit hausser ses salaires et les deux auront moins de difficulté à recruter.

    «mais cette hypothèse ne tient pas la route»

    Ben non, les données vont dans le sens de mon hypothèse, et très fortement, mais vous avez décidé que cette hypothèse ne tient pas la route, parce que… parce que… ben, vous ne donnez pas de raison ! Les données pèsent bien peu devant un idéologue…

    «Si le salaire est trop faible, c’est que l’emploi est rare.»

    Ce que vous dites est un reflet de la théorie économie classique. Pourtant, les salaires étaient élevés dans les scieries. Pourquoi ? En raison de facteurs historiques, essentiellement, et de la rigidité des salaires.

    «Le chômage structurel et le chômage conjoncturel sont des inventions capitalistes parce que les corporations ont intérêt à ce que les emplois soient rares et parce que les États ont intérêt à imprimer de la monnaie tout en ne stimulant pas trop l’inflation.»

    Ouf ! Là, je démissionne ! Je crois réentendre les maoistes de ma jeunesse réciter leur petit livre rouge… Je n’endure pas plus ça aujourd’hui qu’à l’époque !

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  22. Youlle permalink
    2 mars 2011 21 h 40 min

    « Le chômage structurel et le chômage conjoncturel sont des inventions capitalistes parce que les corporations ont intérêt à ce que les emplois soient rares… » (David Gendron)

    Simognac!

    J’avais envie de répliquer à David Gendron, mais là c’est peine complètement perdue.

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  23. 2 mars 2011 23 h 23 min

    DG ayant pris toute la place, j’en oubliai de lire l’article. Beau travail Darwin.

    Très bien expliqué et je fais aussi plus confiance aux faits qu’aux théories.

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  24. 3 mars 2011 0 h 02 min

    @ Sombre

    «Beau travail Darwin»

    Merci !

    «je fais aussi plus confiance aux faits qu’aux théories.»

    Ou aux théories qui se reposent sur des faits !

    @ Youlle

    «mais là c’est peine complètement perdue»

    J’ai essayé, mais là, j’ai aussi démissionné…

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  25. Déréglé temporel permalink
    3 mars 2011 4 h 47 min

    « La théorie de la concurrence parfaite prétend que les employeurs hausseront les salaires dans ces cas là. Dans la vrai vie, ils ne le font pas nécessairement. Ils ne veulent pas offrir plus que leur concurrent. Avec une hausse du salaire minimum, la concurrence aussi doit hausser ses salaires et les deux auront moins de difficulté à recruter. »

    Bien dit, Darwin.

    C’est quand même drôle de voir un prétendu anarchiste appuyer toute son argumentation sur l’homo economicus, la main invisible et toutes les bases de la théorie économique classique.

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  26. Pierre Jobin permalink
    3 mars 2011 8 h 15 min

    Pour essayer de comprendre monsieur Gendron, une petite visite de son blogue pourrait être intéressante : http://anarchopragmatisme.wordpress.com/2009/04/15/decision-pseudo/.

    Si c’est un anarchiste, il semble très près des libertariens (et non libertaires). Il a publié des billets sur le site Québécois Libre dont un avait pour titre : Les libertariens et les libertaires peuvent être des alliés stratégiques .

    Ceci dit, ces quelques lignes ne prétendent pas avoir saisi l’essentiel des contours de la pensée de monsieur Gendron qui se définit comme un anarcho-pragmatique.

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  27. 3 mars 2011 8 h 50 min

    Tres bon billet… A ma grande surprise, on peut lire les blogues WordPress sur Blackberry.

    En passant, je crois que la cheffe du Wildrose Alliance, Danielle Smith, a déjà ete presidente de la FCEI…

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  28. 3 mars 2011 10 h 06 min

    @ Déréglé

    «un prétendu anarchiste appuyer toute son argumentation sur l’homo economicus»

    En fait, il est un peu exagéré de parler de toute son argumentation, quoique dans cette partie du débat, son argument reposait en effet en grande partie sur les base de la théorie classique.

    Il faut noter que dans le type d’anarchisme que défend David, il existe une telle chose que le libre marché, différent de celui des classiques. C’est un peu pourquoi je lui ai rappelé à quelques reprises que, qu’on le veuille ou non, nous vivons dans un monde capitaliste où son libre marché n’existe pas.

    Cela dit, c’est quand il passe sans avertissement de la théorie classique à ses convictions anarchistes que j’ai le plus de la difficulté à suivre ses arguments.

    @ Pierre Jobin

    «Si c’est un anarchiste, il semble très près des libertariens»

    J’ai fréquenté son blogue pendant un certain temps il y a environ deux ans et je lui avais fait cette remarque. Je partage donc votre constat.

    @ Luto

    «on peut lire les blogues WordPress sur Blackberry.»

    Je ne pensais pas te lire cette semaine ! 🙂

    «En passant, je crois que la cheffe du Wildrose Alliance, Danielle Smith, a déjà ete presidente de la FCEI»

    Je l’ignorais, merci ! On dirait que l’idéologie n’a pas changé avec son départ !

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  29. 3 mars 2011 10 h 32 min

    @ Luto

    «la cheffe du Wildrose Alliance, Danielle Smith, a déjà ete presidente de la FCEI…»

    Sur wiki, on dit qu’elle fut directrice pour l’Alberta de cet organisme (http://en.wikipedia.org/wiki/Danielle_Smith ). C’est u peu différent, mais le lien est là !

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  30. koval permalink*
    3 mars 2011 12 h 49 min

    @ Pierre Jobin

    David disais ceci sur mon billet « L’échiquier politique québécois »

    « Personnellement, je me situe environ sur le point (4,5) du plan cartésien par rapport au graphique 1. Et je suis encore plus indépendantiste que le PQ, mais je suis contre le nationalisme (d’où l’importance de distinguer les deux). »

    Donc pour moi, David est effectivement libertarien au sens économique mais progressiste. Ça colle très bien à ce qu’il écrit je trouve.

    Sources : commentaire 58 de ce billet :

    L’échiquier de la politique québécoise

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  31. 3 mars 2011 13 h 12 min

    Merci à Koval de l’avoir précisé! 🙂

    Au sens économique, je suis encore plus libertarien que les libertariens, sauf en ce qui concerne les droits de propriété, où je suis dans le voisinage des mutuellistes.

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  32. 3 mars 2011 13 h 20 min

    Libertarianisme vulgaire

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  33. 3 mars 2011 13 h 21 min

    Je devrais peut-être réécrire le premier paragraphe, mais je maintiens le reste.

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  34. 4 mars 2011 9 h 35 min

    Affirmer qu’il existerait une pénurie de main d’œuvres, ça veut dire que 1) les gens ne veulent pas travailler 2) ne peuvent pas travailler.
    1) est souvent synonyme qu’on préfère rester au chômage et toucher des allocations, car en règle générale, avoir un travail, c’est toujours mieux que rien. Ne serait-ce que pour le statut social.
    2) est souvent le motif du coût du travail. Dans ce cas, il n’y a pas de pénurie de main d’œuvres dans le sens où l’entreprise demande plus de travail que ce que l’on offre sur le marché.

    Augmenter le salaire minimum (SMIC) conduit à augmenter la demande de travail des chômeurs si les allocations n’apportent pas les mêmes avantages. En revanche, elle tend à diminuer la demande d’emploi des entreprises si le SMIC est supérieur à la productivité. Il suffit de faire preuve de bon sens. Oui, votre tableau montre une hausse de l’emploi des jeunes en corrélation avec une hausse du SMIC. Si cela suffit à conclure que le SMIC augmente l’emploi, vous supposez alors que l’entrepreneur augmenterait l’embauche même si cela doit conduire à sa faillite. Et ça, c’est le mauvais bout de la raison.

    La question n’est pas de savoir s’il existe ou non une pénurie de main d’œuvres, à supposer que cela revêt la moindre signification, ce dont je doute fort, mais de savoir de quelles main d’œuvres nous manquons. Si c’est de la main d’œuvres qualifiées, ça signifie, toute chose égale, que cette pénurie reflète une autre réalité : une trop forte abondance de main d’œuvres peu qualifiées, parfois renforcée par l’immigration massive. Les travailleurs qualifiés voient ainsi leur salaire augmenter, et les non qualifiés voient leur salaire baisser. Dans ce cas, il me semble que la source du problème est à chercher dans la formation de la main d’œuvre. Ce serait l’école qui aurait échoué dans sa tâche.

    Ma question est donc…
    Si l’éducation remplit correctement son rôle, aurions-nous besoin du SMIC ?

    L’inconvénient dans les débats avec le SMIC, c’est qu’ils occultent souvent le secret de la prospérité. Celle-ci ne dépend nullement du salaire nominal, mais du revenu réel, qui est déterminé par la productivité. Même si les entreprises sous-paient les salariés, le « choc » de la demande globale qui en résultera va automatiquement obliger les entreprises à baisser les prix pour écouler le stock. Comme disait Krugman à propos de la mondialisation, la production a toujours des débouchés, et la production doit toujours aller quelque part. Toujours.
    Bien sûr, on dira que certains sont plus payés que d’autres, et donc que les salaires relatifs des plus pauvres sont faibles. Mais là encore, ce problème peut être résolu si l’on avait idée à former plus de main d’œuvre qualifiée, plus d’entrepreneurs.

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  35. 4 mars 2011 11 h 48 min

    @ MH

    J’ai un peu de difficulté à saisir où vous voulez en venir… Je vais quand même commenter ce que j’en comprends.

    «Affirmer qu’il existerait une pénurie de main d’œuvres»

    Je répète, nulle part dans mon billet je ne parle de pénurie. Une pénurie existe quand les compétences ne sont pas disponibles dans la population active, ce qui n’est évidemment pas le cas pour les emplois au salaire minimum. Ce que je dis (surtout dans le billet précédent), c’est que les employeurs éprouvent des difficultés de recrutement parce que les conditions qu’ils offrent sont insuffisantes pour attirer des travailleurs dans ces emplois, et qu’une hausse du salaire minimum les aideraient à cet égard.

    « si le SMIC est supérieur à la productivité»

    Il est fort possible que les prix augmenteraient un peu, ce qui ferait augmenter la productivité. Pour la plupart des domaines où on trouve des travailleurs au salaire minimum (restauration et commerce de détail), cela ne risque pas de faire baisser la demande pour leurs produits et services.

    «vous supposez alors que l’entrepreneur augmenterait l’embauche même si cela doit conduire à sa faillite»

    Même réponse que précédemment. Il y a bien sûr une limite à ne pas dépasser qui pourrait de fait entraîner des effets comme ceux que vous décrivez. Manifestement, avec les résultats de mon analyse, nous en sommes encore loin. Quelle est cette limite ? Personnellement, comme je l’ai mentionné dans le billet précédent, je la vois entre 55 % et 60 % du salaire moyen. Ne disposant pas de données historiques dans une situation comme celle qu’on vit, et surtout qu’on vivra, il est impossible de l’évaluer précisément.

    «Si c’est de la main d’œuvres qualifiées»

    Le salaire de la main-d’oeuvre qualifiée est bien supérieur au salaire minimum, même supérieur à la moyenne des salaires. Cela n’a donc aucun rapport.

    «une trop forte abondance de main d’œuvres peu qualifiées, parfois renforcée par l’immigration massive»

    Je ne connais pas la situation en France, mais ici, l’immigration est au contraire très qualifiée. Plus de la moitié des nouveaux immigrants adultes possèdent au moins un diplôme de premier cycle universitaire (baccalauréat ici, bacc + 3 chez vous), y compris la famille des immigrants sélectionnés, les immigrants de la catégorie regroupement familial et les réfugiés.

    « les non qualifiés voient leur salaire baisser»

    Le marché du travail ne fonctionne pas de façon aussi mécanique. Les employeurs des travailleurs non spécialisés offrent le salaire minimum même quand ils ont des difficultés de recrutement. Ils craignent de ne plus être concurrentiels s’ils sont les premiers à augmenter les salaires et les prix de leur service-produit. C’est pourquoi une hausse du salaire minimum appliquée à tous les aident. (je me répète…)

    «il me semble que la source du problème est à chercher dans la formation de la main d’œuvre»

    Je ne vois absolument pas ce que cela vient faire dans un débat sur le salaire minimum. Justement, il reste au Québec de moins en moins de personnes non qualifiées, offre historique pour les emplois non spécialisés.

    «Si l’éducation remplit correctement son rôle, aurions-nous besoin du SMIC ?»

    Même chose. Ça n’a rien à voir.

    «c’est qu’ils occultent souvent le secret de la prospérité»

    La prospérité de qui ?

    «qui est déterminé par la productivité»

    Dans les domaines où on trouve le plus de travailleurs peu spécialisés et au salaire minimum (et dans bien d’autres domaines), la productivité est une variable dérivée. Elle dépend du coût des biens et services vendus et du nombre d’heures travaillées (une quasi constante dans ces domaines). Ce n’est donc pas la productivité qui entraîne une hausse des salaires, mais la hausse des salaires qui entraîne une hausse de la productivité.

    «le « choc » de la demande globale qui en résultera»

    Quel choc ? L’étude de la FCEI montre d’ailleurs que seulement 4,5 % des emplois sont payés au salaire minimum !

    «à baisser les prix pour écouler le stock»

    Écouler le stock ? Ces emplois sont presque tous dans les services ! Et si tous les commerces de détail augmentent leurs salaires, nous cesseront d’acheter ? Nous iront acheter en Chine peut-être ? Une autre caractéristique des emplois au salaire minimum et de la grande majorité des emplois non spécialisés (à 82 % dans la vente et les services) est d’être peu vulnérables à la délocalisation et à la concurrence étrangère.

    Cette étude de Statistique Canada (http://www.statcan.gc.ca/pub/75-001-x/2010110/article/11359-fra.htm ) montre que ce sont les emplois spécialisés des services qui sont le plus vulnérables à la délocalisation et les emplois non spécialisés qui le sont le moins !

    «Comme disait Krugman à propos de la mondialisation, la production a toujours des débouchés, et la production doit toujours aller quelque part.»

    Je lis quotidiennement Krugman et je n’ai jamais lu ça comme ça. Avez-vous une source ? De toute façon, je ne comprends pas ce que cela vient faire ici. Je le répète la très grande majorité des emplois au salaire minimum ne sont absolument pas vulnéralbles à la délocalisation et à la concurrence étrangère. La mondialisation n’a quasiment aucun impact sur ces emplois.

    «Mais là encore, ce problème peut être résolu si l’on avait idée à former plus de main d’œuvre qualifiée, plus d’entrepreneurs.»

    Former plus de main-d’oeuvre pour les emplois au salaire minimum ? Encore là, je ne vois pas le rapport avec ce débat.

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  36. koval permalink*
    4 mars 2011 15 h 44 min

    Désolée de répondre tardivement, je n’avais pas cette vision du salaire minimum.

    Je pensais qu’on devait le fixer pour qu’un individu seul puisse se faire vivre avec…

    Étrange cette notion de gagner un salaire qui ne permet pas de vivre!?!

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  37. 4 mars 2011 19 h 42 min

    Darwin,
    Très honnêtement, je ne sais pas à quoi vous jouez. Vous citez des bouts de phrases qui, pris indépendamment les uns des autres, dénaturent le sens même de la phrase.
    D’un point de vue purement théorique, je disais :
    a) il y a embauche dès qu’il y a perspective de profit
    b) le salaire nominal est déterminé par l’offre et la demande

    Je suppose que nous sommes d’accord avec a) et b).

    a) Le salaire minimum n’est pas bénéfique pour l’emploi. Lorsque les coûts dépassent les profits, on demande moins de main d’oeuvre. C’est la logique qui le veut. Lorsque le SMIC augmente l’emploi, c’est qu’il y a d’autres facteurs qui ont joué : 1) la productivité est au moins égale à la rémunération 2) les allocations-chômage apportent plus d’avantages que l’emploi. Toutefois, 2) ne peut pas s’appliquer si dans le même temps, la condition 1) n’est pas remplie.

    b) Dans ce cas, la question est de savoir pourquoi depuis la mondialisation de ces 30-40 dernières années on a assisté à une hausse de l’inégalité, poussée à son paroxysme aux USA. La réponse de Krugman est la suivante : la prime de l’emploi qualifié a augmenté au détriment de la main d’oeuvre peu qualifiée tout simplement parce que la demande (donc les entreprises) ont accru leur propre demande d’emploi qualifié. La question est de savoir si oui ou non l’école permet de faire passer un pallier, à savoir transformer le modeste ouvrier de base en cadre supérieur. Dans le cas contraire, il y a pénurie de main d’oeuvre qualifiée, ce qui in fine fait gonfler leur salaire, et diminuer le salaire des moins qualifiés s’il y a trop de travailleurs peu qualifiés par rapport à ce que demandent les entreprises. C’est la loi de l’offre et de la demande.
    Ma réponse est que l’école a échoué, dans tous les sens du terme. Compte tenu de cela, avons-nous réellement besoin d’instaurer un SMIC ?

    Le salaire minimum ne me parait être qu’une mesure pour se donner bonne conscience. Il y a une meilleure façon de réduire les inégalités : former mieux.

    « Il est fort possible que les prix augmenteraient un peu, ce qui ferait augmenter la productivité. »
    La productivité est déterminée par deux facteurs : l’expérience et les études. Rien d’autre.

    « Justement, il reste au Québec de moins en moins de personnes non qualifiées, offre historique pour les emplois non spécialisés. »
    Ce n’est pas parce qu’il y a quantitativement moins de main d’oeuvres non qualifiées qu’il n’y a pas de déséquilibre entre offre et demande. Parce que c’est ça qui détermine les salaires relatifs.

    « Quel choc ? »
    La crainte de la suppression du SMIC c’est que l’employeur va sous-payer les salariés, que ceux-ci ne pourront pas (plus) acheter ce qu’ils produisent. Encore une fois, si l’on comprend le principe de l’offre et de la demande, on sait que ce n’est pas possible à long terme. L’entreprise doit écouler son stock de marchandise. Si la demande baisse, les prix vont s’adapter. Ça s’applique aussi pour les services.

    « Cette étude de Statistique Canada montre que ce sont les emplois spécialisés des services qui sont le plus vulnérables à la délocalisation et les emplois non spécialisés qui le sont le moins ! »
    Vous devriez lire Krugman « La mondialisation n’est pas coupable ». Les chiffres sont intéressants, ils montrent que les délocalisations n’ont pratiquement aucun effet négatif sur l’emploi en général.

    « Je lis quotidiennement Krugman et je n’ai jamais lu ça comme ça. Avez-vous une source ? »
    C’est tiré d’une citation de « La mondialisation n’est pas coupable ».

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  38. 4 mars 2011 19 h 44 min

    Je corrige une bêtise :
    « 1) la productivité est au moins égale à la rémunération 2) les allocations-chômage apportent plus d’avantages que l’emploi. »

    Ça aurait du être : les allocations-chômage apportent ‘moins’ d’avantages que l’emploi.

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  39. 4 mars 2011 21 h 02 min

    @ MH

    «Très honnêtement, je ne sais pas à quoi vous jouez»

    Ben, si vous n’aimez pas le terrain de jeu, allez étaler vos dogmes ailleurs ! Allez chez le 7, ils vous accueillent tellement mieux ! Même les libertariens de la place ne sont pas d’accord avec vous ! Bon, je ne leur donne surtout pas raison…

    «D’un point de vue purement théorique»

    Je crois que vous n’avez pas compris. La théorie classique (et autrichienne) repose sur des postulats qui n’existent pas sur terre. Les données que j’ai présentées le montrent bien. À moins que vous ne soyez comme ce lauréat du prix de la Banque de Suède qui a prétendu que sa théorie était exacte, mais c’était la réalité qui avait tort…

    «Je suppose que nous sommes d’accord avec a) et b).»

    Vous supposez trop. La fixation des salaires ne repose pas que sur l’offre et la demande, mais aussi sur la culture, le rapport de force, l’historique, l’efficience, la rigidité, les différentiels compensatoires, les exigences, l’expérience, la taille des entreprises, le talent, la beauté (!) et bien d’autres facteurs. Je vous parle de la vraie vie, pas de la théorie !

    «C’est la logique qui le veut»

    Bien sûr, même quand elle est contredite par les faits !

    «Dans ce cas, la question est de savoir pourquoi depuis la mondialisation de ces 30-40 dernières années on a assisté à une hausse de l’inégalité, poussée à son paroxysme aux USA.»

    Trop drôle, c’est l’objet de mon prochain billet ! Et je l’ai terminé cet après-midi ! Mais, je ne le publierai que mardi…

    «La réponse de Krugman»

    Bizarre, dans Conscience of a Liberal, ou l’Amérique que nous voulons, il parle surtout des salaires indécents et de la baisse d’influence des syndicats… J’aborde aussi la question de l’éducation, qui a aussi, de fait, un rôle important dans la croissance des inégalités aux États-Unis. Mais, je ne vendrai pas mes punchs !

    Cela dit, comme je le mentionnerai, la situation au Québec à cet égard est bien différente. Si vous êtes patient, vous verrez. Mais, youhou, on parle ici des emplois au salaire minimum !

    «C’est la loi de l’offre et de la demande.»

    Il n’y a pas de loi en économie, que des principes et des relations. Lisez Les vrais lois de l’économie de Jacques Généreux, un de vos concitoyens.

    «La productivité est déterminée par deux facteurs : l’expérience et les études. Rien d’autres.»

    Mon troisième ou quatrième prochain billet portera sur la productivité. La question de la productivité est beaucoup plus complexe que votre affirmation simpliste.

    «Ce n’est pas parce qu’il y a quantitativement moins de main d’oeuvres non qualifiées qu’il n’y a pas de déséquilibre entre offre et demande.»

    Euh… Il y a moins d’offre et cela ne change rien ? Ah bon. L’offre et la demande ne sont pas une loi, mais quand même un principe… Et que connaissez-vous de la situation au Québec à cet égard ?

    «Vous devriez lire Krugman « La mondialisation n’est pas coupable ». Les chiffres sont intéressants, ils montrent que les délocalisations n’ont pratiquement aucun effet négatif sur l’emploi en général.»

    Il a changé d’avis depuis ! Lorsqu’il a écrit ça, la valeur des importations des États-Unis provenant des pays à bas salaires représentait 2,5 % du PIB de son pays. C’est rendu à 6 %, plus que les importations provenant des pays industrialisés, dont le Canada, qui a perdu son premier rang au profit de la Chine. La réalité n’est pas comme dans les livres, elle change ! Et, quand elle change, les conclusions changent, et Krugman l’a fait ! Cela dit, il est vrai que, même maintenant, cet impact n’est pas majeur, mais tout de même plus important qu’avant, selon Krugman.

    C’est ce que je disais sur les emplois non spécialisés, d’ailleurs, qu’ils ne sont pas vulnérables à la délocalisation… Et si vous contestez les conclusions des analystes de Statistique Canada, obstinez-vous avec eux, pas avec moi !

    P.S. J’ai bien aimé vos premières remarques sur le billet de François Marginéan sur l’inflation chez les 7. Ça c’est par contre gâté par la suite… Moi, je ne commente plus jamais là-bas, j’ai déjà donné ! Mais, je lis de temps en temps pour m’amuser ! Ah, l’argent-dette, quelle connerie !

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  40. Youlle permalink
    5 mars 2011 8 h 40 min

    «La productivité est déterminée par deux facteurs : l’expérience et les études. Rien d’autres.» (MH)

    Ha bon!

    C’est du nouveau pour moi ça, j’en apprend. Je suppose qu’à partir de cette déclaration qu’il faille avoir un doctorat pour être bon au échecs.

    J’ai passé une partie de ma vie en usine et j’ai souvent vu des étudiants du secondaire apporter des solutions très productives. Les Japonais ont été battus sur deux plans dans cette entreprise et de loin.

    Si encore le mot intelligence avait été employé plutôt qu’étude…

    Pour être productif il faut être débrouillard et être ouvert à risquer, à essayer et même jusqu’à faire des conneries qui sont plus souvent qu’autrement drôles par la suite.

    Il arrive que ce soit comme la météo, bien que celle-ci soit bien plus précise qu’on ne le dit.

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  41. 5 mars 2011 9 h 54 min

    Darwin,

    Première chose d’abord. Les données, c’est bien. Mais on peut faire dire n’importe quoi aux statistiques, tout et son contraire. C’est pourquoi il faut savoir analyser les données. Vous dites que le SMIC n’augmente pas le chômage. Oui, j’ai aussi des données qui le montrent. Mais dans la vaste littérature économique, le SMIC augmente le chômage. ça veut dire qu’il y a des données qui se contredisent. Il faut donc savoir les interprêter. Sinon, les statistiques ne servent à rien si vous ne pouvez pas les comprendre quand celles-ci se contredisent. Vous ne pouvez pas faire de conclusion en prenant les données qui vous arrangent.

    « Les données que j’ai présentées le montrent bien. »

    Oui, et il existe de nombreuses données qui contredisent les vôtres. Vous sélectionnez simplement celles qui vous arrangent. La question est de savoir comment les interprêter.
    Mon avis est que le SMIC augmente l’emploi lorsque les allocations chômage présentent moins d’avantages que le SMIC lui-même. Le problème c’est que c’est à l’employeur de décider s’il embauche. Et il ne le fera qu’à condition que la productivité ne soit pas inférieure au SMIC.

    « La fixation des salaires ne repose pas que sur l’offre et la demande, mais aussi sur la culture, […] et bien d’autres facteurs. »

    Le rapport de force, c’est l’offre et la demande, ce que j’ai dit. L’expérience, c’est aussi de la productivité, ce que j’ai dit. Talent, idem, encore que c’est marginal. La culture, c’est aussi la scolarité, ce que j’ai dit. La beauté, je ne vois pas ce que ça vient faire ici. Rien n’empêche celui qui est ‘laid’ de proposer un moins bon salaire. Mais de là à prétendre que la beauté influe sur le salaire, franchement…
    L’historique, l’efficience, l’exigence ou que sais-je encore ont tout à voir avec la productivité et l’offre et la demande.

    « il parle surtout des salaires indécents et de la baisse d’influence des syndicats… »

    Alors vous supposez que je mens ? Ce n’est pas comme si Krugman n’est pas à une contradiction près, mais passons. Il l’a dit clairement. Les inégalités aux USA ces dernières décennies sont dues au fait que la prime à l’emploi qualifié augmente et que la mondialisation abaisse les salaires moins qualifiés. D’où la solution est la formation de main d’oeuvre qualifiée, même s’il ne le dit pas expressément. Il le laisse très franchement supposer dans le dernier chapitre du livre.

    « Lisez Les vrais lois de l’économie de Jacques Généreux, un de vos concitoyens. »

    J. Généreux. Franchement, pour me citer J. Généreux, il faut vraiment ne rien comprendre à l’économie.
    C’est qui le prochain ? Bernard Maris ?

    « Euh… Il y a moins d’offre et cela ne change rien ? »

    Je répète : le taux de salaire varie en fonction du ratio offre/demande. Si l’offre de main d’œuvre peu qualifiée diminue, ça ne veut pas dire que la demande de main d’œuvre peu qualifiée 1) ne diminue pas au rythme 2) voir plus vite. Si c’est 1), les salaires relatifs sont stables, si c’est 2), il y a hausse des inégalités.

    Encore une fois, je me pose la question : si l’éducation remplit son rôle, et « structure » la main d’œuvre en fonction des besoins de l’économie, en fonction de la demande relative des entreprise, les entreprises n’ont plus ce pouvoir de négociation qui leur permet de baisser les salaires.

    « Il a changé d’avis depuis ! »

    Pas exactement. Vous avez mal lu ou mal compris. Il disait que les ajustements ne sont pas aussi rapides car la Chine est un (trop) grand pays. Et d’ailleurs, plus que ça, il critiquait surtout la politique de change fixe chinois. La Chine achète des T-Bond en accumulant des réserves de change. C’est ça qui booste artificiellement leurs exportations, et c’est ça le plus grand problème, parce qu’il fausse les ajustements. Sa thèse reste donc très juste : aux USA, les inégalités ont augmenté, et en Europe le chômage s’est accru. Aux USA, le SMIC est faible, les syndicats aussi, et en Europe, le SMIC est fort, les syndicats puissants. Et il a toujours raison sur ce point. Le chômage est due aux rigidités du marché du travail. Tous les économistes sont d’accord là dessus.

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  42. 5 mars 2011 10 h 20 min

    @ MH

    «Mais on peut faire dire n’importe quoi aux statistiques, tout et son contraire»

    Faux.C’est une des fumusteries les plus répandues poiur éviter de regarder des données. Une donnée ne dit que ce qu’elle dit. Lui faire dire autre chose est soit de l’ignorance ou de la malhonnêteté. Essayez donc de faire dire le contraire aux données de mon tableau.

    «Mais dans la vaste littérature économique, le SMIC augmente le chômage. ça veut dire qu’il y a des données qui se contredisent.»

    Mais vous ne comprenez jamais rien ! L’économie, ce n’est pas une mécanique. En passant, je ne sais même pas ce qu’est le SMIC, alors… Une hausse du salaire minimum peut bien avoir des effets différents selon les pays, les régions et les époques, parce que les conditions ne sont pas identiques, ni stables.

    Et que connaissez-vous du Québec ? Est-ce que je m’obstine sur la situation en France ?

    «Il faut donc savoir les interprêter.»

    Rejetez mon interprétation si ça vous chante, mais ne me dites pas que je ne les interprète pas. J’ai répété à de nombreuses reprises mon interprétation, ça va faire… Lisez mes deux billets et essayez de les comprendre plutôt que de chercher les points qui ne correspondent pas au chapitre 4 de votre bible…

    «Mais de là à prétendre que la beauté influe sur le salaire, franchement…»

    Lisez Gregory Mankiw. Je ne peux quand même pas vous prendre constamment par la main…

    «L’historique, l’efficience, l’exigence ou que sais-je encore ont tout à voir avec la productivité et l’offre et la demande.»

    Faux. Une partie de l’explication des salaires moins élevés des femmes repose sur le fait qu’on payait mieux les pourvoyeurs que les femmes, car on considérait leur salaire uniquement que comme un complément de salaire. La Loi d’airain des salaires, ça vous dit quelque chose ?

    «l faut vraiment ne rien comprendre à l’économie.»

    Bon, cette insulte met fin à nos échanges. Si je ne comprends rien, pourquoi perdez-vous votre temps ici ? En tout cas, moi, je vais arrêter de perdre le mien avec vous.

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  43. Youlle permalink
    5 mars 2011 10 h 24 min

    « La beauté, je ne vois pas ce que ça vient faire ici. »

    Sur le terrain on le voit très bien ce que ça fait. 🙂

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  44. 5 mars 2011 10 h 26 min

    @ Youlle

    «Pour être productif il faut être débrouillard et être ouvert à risque»

    La productivité en économie et ce que vous décrivez sont deux choses, pas nécessairement contradictoires, mais deux choses quand même.. En économie, ce n’est qu’un calcul bébête : valeur de la production / heures travaillées. Je vais y revenir d’ici quelques semaines…

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  45. 5 mars 2011 10 h 30 min

    @ Youlle

    «Sur le terrain on le voit très bien ce que ça fait.»

    Le monsieur, il a besoin de citation dans les livres. Se servir de sa tête, il a renoncé ou en est incapable. En plus de la source sérieuse de Mankiw (et j’ai vu d’autres auteurs en parler), en voici une plus amusante de Jean Dion (tout en étant sérieuse !) :

    http://www.ledevoir.com/sports/212084/et-puis-euh-la-vie-est-injuste

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  46. Youlle permalink
    5 mars 2011 11 h 10 min

    Merci Darwin!

    J’ai ris des les premières lignes.

    J’ai déjà lu quelque part il y a plusieurs années que les hommes de grande taille avaient un meilleur salaire.

    Un de mes cousins travaillant sur la construction aux USA disait « si je mesurais 2″ de plus ce serait bien commode ». Il mesurait 6′ 2″ et portait des bottines contrie à talons haut pour sortir.

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  47. 5 mars 2011 11 h 17 min

    @ Youlle

    «J’ai déjà lu quelque part il y a plusieurs années que les hommes de grande taille avaient un meilleur salaire.»

    Tout à fait, même dans des emplois où la taille n’a aucun impact sur la productivité, comme dans des emplois de professionnels.

    Il est est de même de l’obésité…

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  48. Youlle permalink
    5 mars 2011 11 h 45 min

    @ Darwin

    En fait rien n’a changé depuis l’école.

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  49. 5 mars 2011 12 h 13 min

    «En fait rien n’a changé depuis l’école.»

    Nous sommes toujours des êtres humains…

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  50. 6 mars 2011 11 h 35 min

    Paul Krugman a publié ce matin un billet intéressant sur l’évolution des emplois selon le niveau des compétences (il en avait aussi publié un autre hier sur ce sujet, mais plus en forme de réflexion).

    http://krugman.blogs.nytimes.com/2011/03/06/autor-autor/

    Alors qu’on a observé une plus forte croissance de l’emploi dans les professions qui exigent le plus de compétences dans les années 1980 et 1990, ce fut l’inverse dans les années 2000 (de 1999 à 2007).

    Au Québec, la croissance des emplois peu spécialisés a été nettement inférieure aux autres dans les années 1990 (tout en étant quand même positive), mais fut à peu près égale dans les années 2000. La situation est donc un peu différente ici. Mais, il n’en demeure pas moins qu’avec une croissance moyenne de la demande dans les métiers peu spécialisés et une diminution de l’offre, on peut comprendre que les employeurs éprouvent de plus en plus de difficultés de recutement. Ce contexte vient ajouter de l’eau à mon moulin quand j’avance qu’une hausse du salaire minimum permettrait d’attirer plus de main-d’oeuvre pour ce type d’emplois.

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  51. Youlle permalink
    6 mars 2011 20 h 27 min

    @ Darwin

    Votre #50 correspond aux complaintes de mon entourage.

    J’en connais un qui pour compenser embauche des gens de plus de 45 ans. Son commissionnaire dépanneur très fiable à 72 ans.

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  52. 6 mars 2011 21 h 12 min

    «Son commissionnaire dépanneur très fiable à 72 ans.»

    L’embauche des travailleurs âgés dans les emplois auparavant presque réservés aux jeunes est bien réelle et transparaît dans les données de Statistique Canada. Il ne s’agit donc pas d’une anecdote isolée, mais bien d’une tendance.

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  53. 7 mars 2011 20 h 00 min

    @ Youlle

    Paul Krugman a consacré sa chronique de ce matin à peu près au même sujet dont j’ai parlé dans mon com 50 et à ce que je disais à MH dans mon com 36.

    D’une part, il écrit (version française) :

    «la plupart des emplois manuels existant encore dans notre économie semble être du genre difficile à automatiser. Notamment, avec un nombre d’ouvriers de production en usine réduit à environ 6 pour cent de l’emploi américain, il ne reste guère d’emplois à la chaîne à perdre. »

    Cela ressemble drôlement à ce que je disais des emplois non spécialisés…

    Il ajoute :

    «Et la recherche effectuée par mes collègues de Princeton Alan Blinder et Alan Krueger suggère que les emplois à hauts revenus effectués par des salariés hautement qualifiés sont bien plus « délocalisables » que ceux tenus par des travailleurs moins qualifiés et moins bien payés.«

    Et moi :

    Cette étude de Statistique Canada (http://www.statcan.gc.ca/pub/75-001-x/2010110/article/11359-fra.htm ) montre que ce sont les emplois spécialisés des services qui sont le plus vulnérables à la délocalisation et les emplois non spécialisés qui le sont le moins !

    Hum… A-t-il lu mon billet et mes commentaires ? 😉

    Chronique de ce matin de Krugman :
    Degrees and Dollars

    version française :
    Dollars et diplômes
    http://www.rtbf.be/info/chroniques/chronique_dollars-et-diplomes?id=5736873&chroniqueurId=5032403

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  54. koval permalink*
    7 mars 2011 22 h 19 min

    En effet, heureuse étrange coïncidences Darwin, les résultats sont surprenants d’ailleurs…je n’avais pas tendance à penser que les bonnes jobs pouvaient être délocalisée …

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  55. 8 mars 2011 5 h 37 min

    «je n’avais pas tendance à penser que les bonnes jobs pouvaient être délocalisée …»

    On parle ici de vulnérabilité, pas de mouvement de masse. Mais, avec les moyens de communication, tout travail dont le résultat est numérisable peut être délocalisé. Et ça touche plus les emplois professionnels que les emplois manuels…

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  56. Youlle permalink
    8 mars 2011 13 h 15 min

    « Les Roomba sont bien mignons, mais les robots-concierges ne sont pas pour demain »

    Même Krugman se fait prendre. Le je serais curieux de voir le nombre de concierges qui ont été éliminés par la technologie depuis 25 ans. Sa va de la machinerie aux produits.

    Pour l’université, il a parfaitement raison et ce n’est pas d’hier. La mère de mes enfants a un bac en enseignement (1977) et n’a jamais pu gagner sa vie avec. C’est la même chose pour plusieurs infirmières. Il faut se rappeler ceux qui ont étudié en informatique fin 70 début 80. La presque totalité de ces formations ont été perdues. Ceux qui ont suivit ces formations se sont retrouvés face à rien comme celui qui n’a que son secondaire 5.

    Chez-moi une machine robot est entré dans l’usine. Ce ne sont pas les manœuvres qui ont été menacés. Ce sont ceux qui étaient adroits à faire des set up sur des machines. Ce sont aussi ceux qui étaient très adroits pour débuter l’assemblage. La machine faisait tout ce travail et 100 fois plus vite. Donc il a fallu embaucher des manœuvres supplémentaires pour fournir cette machine. Aujourd’hui ces emplois sont tous rendus en Chine.

    Et oui malheureusement pour les mathématiciens, les ingénieurs, plusieurs en administration, les dessinateurs sa ne coûte en théorie absolument rien à délocaliser. Il y a aussi pour les produits qui sont légers et qui ont une grande valeur et fabriqués par des techniciens très spécialisés. Je pense à des couteaux (têtes) au diamant ou carbure et les moules à injection pour les plastiques.

    Pour en revenir aux emplois au salaire minimum, il ne faut pas avoir lu ou réfléchi pour dire que l’augmentation de ce dernier fera perdre des emplois. C’est tout simplement de la désinformation pour les incultes et les ignares et, croyez-moi, chez les petits entrepreneurs il n’y a pratiquement que ça pour ne pas dire des E.G.

    Pour les croyants de la thèse de FCEI, qui n’ont pas réfléchi, les restaurants qui pour la plupart ont de la misère à joindre les deux bouts emploient certainement des employés en trop juste comme ça. Évidemment si l’on hausse le salaire minimum, ces employés en trop seront foutus à la porte.

    Quand un employé est embauché, c’est qu’il est ABSOLUMENT nécessaire de le faire.

    Donc vu que les emplois au salaire minimum sont principalement dans la restauration, l’hôtellerie, le tourisme et l’agriculture, comment voulez-vous qu’il y en ait un seul qui perde son emploi à cause d’une minime hausse à moins d’une faillite? On a besoin de la serveuse et on ne peut pas la délocaliser.

    On embauche pas pour rien et ces emplois ne se déménagent pas à l’exception de l’agriculture.

    Pour les emplois qui se déménagent comme les ingénieurs et mathématiciens etc, il ne reste que la solidarité et la fierté de ce que l’on est pour réglementer « l’entreprise pute ».

    J’au déjà dis à un de mes employés : « Si tu veux payer pas cher, il faudra que t’accepte un jour de travailler pas cher ».

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  57. 8 mars 2011 18 h 11 min

    @ Youlle

    «je serais curieux de voir le nombre de concierges qui ont été éliminés par la technologie depuis 25 ans»

    Leur nombre n’a pas augmenté au même rythme que l’emploi dans l’ensemble du marché du travail, mais n’a pas diminué. Et cette faible croissance est en grande partie due à une certaine spécialisation des tâches (plus de nettoyeurs et plus de gens de métiers), pas à leur automatisation.

    «Donc vu que les emplois au salaire minimum sont principalement dans la restauration, l’hôtellerie, le tourisme et l’agriculture, comment voulez-vous qu’il y en ait un seul qui perde son emploi à cause d’une minime hausse à moins d’une faillite?»

    Bien d’accord pour la restauration, l’hôtellerie, le reste du tourisme et le commerce de détail. J’ai un peu plus de réserves sur les emplois agricoles, fortement touchés par les changements technologiques. En plus, sauf pour les secteurs protégés par la gestion de l’offre (lait, poulet, dinde et oeufs), il sont aussi vulnérables à la concurrence étrangère. C’est d’ailleurs pourquoi les exploitants agricoles peuvent faire venir des travailleurs étrangers agricoles. Ils prétendent, en bonne partie avec raison, que s’ils augmentaient les salaires, ils risqueraient de perdre leur part de marché.

    «On a besoin de la serveuse et on ne peut pas la délocaliser.»

    Et voilà !

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  58. Youlle permalink
    8 mars 2011 19 h 00 min

    Pour ce qui est des concierges je pensais aux plancher où il fallait 3 hommes pour faire le travail. Aujourd’hui ce même lavge de plancher se fait à un seul homme et trois fois plus vite. Par contre il faut dire que dans les hôpitaux on lave plus souvent.

    Pour ce qui est de l’agriculture, le mal est déjà commencé. Une bonne partie des fruits et légumes viennent de l’extérieur. Les exigences sont très élevés pour les agriculteurs d’ici et on n’en demande presque pas à ceux de l’extérieur.

    Dites moi donc qui est ce Krugman.

    Je trouve qu’ils sont rares ceux qui sont capable de faire le lien entre le social et l’économique les deux étant inséparables sans grandes conséquences.

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  59. 8 mars 2011 19 h 53 min

    @ Youlle

    «Dites moi donc qui est ce Krugman.»

    Paul Krugman est un professeur d’université en économie, lauréat du prix de la banque de Suède en l’honneur d’Alfred Nobel, appelé couramment le Nobel d’économie. Il est un des chroniqueurs les plus influent aux États-Unis (il a d’ailleurs déjà été nommé le plus influent…).

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Krugman

    Il est «liberal» donc de gauche dans les standards des États-Unis. Il est essentiellement néo-keynésien. Même si je ne partage pas toutes ses vues, c’est probablement le meilleur analyste économique que je connaisse.

    Si vous devez lire un de ses bouquins, je vous conseille L’amérique que nous voulons, quoique tous ses livres sont intéressants.

    Je pourrais écrire des pages sur ce monsieur… Respect !

    «Je trouve qu’ils sont rares ceux qui sont capable de faire le lien entre le social et l’économique»

    Oh, il y en a d’autres. Il n’est même pas mon économiste favori (mais dans les premiers !). Ce titre va à Amartya Sen…

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Amartya_Sen

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  60. Youlle permalink
    8 mars 2011 20 h 37 min

    Merci Darwin!

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  61. 18 août 2011 2 h 28 min

    Un certain libertarien a douté quand j’ai mentionné la beauté comme facteur influençant les salaires. Une étude vient de sortir à cet effet. Et certains pourraient être surpris, la beauté influence davantage le salaire des messieurs que celui des dames!

    «Ces messieurs, à condition qu’ils soient vraiment beaux gosses (catégories 4 et 5), gagnent 17 % de plus que les vilains ou quelconques.

    Les femmes, elles, pour les mêmes critères, ne gagnent que 12 % de plus.»

    Et la chirurgie plastique n’apporterait aucun avantage (enfin, une bonne nouvelle!).

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2011/08/16/sois-beau-et-tu-t-enrichiras_1560026_3234.html

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  62. 26 mars 2013 17 h 43 min

    Une petite vidéo de 2 min 30 (en angalis…) où Robert Reich explique pourquoi les États-Unis devraient augmenter leur salaire minimum. Il utilise certains des arguments qu’on peut lire dans ce billet.

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  63. youlle permalink
    26 mars 2013 19 h 56 min

    Je dis toujours qu’il n’y a pas d’argent à faire pour le petit commerçant avec un pauvre qui se trouve difficilement à manger.

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