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L’ADQ et les syndicats

18 Mai 2011

Par Darwin – Lors de sa création en 1994, je ne percevais pas l’Action démocratique du Québec (ADQ) comme un parti de droite. Je ne voyais même pas ce parti à droite du Parti libéral du Québec (PLQ). En effet, comment croire qu’un parti créé par l’ancien président de la commission des jeunes du PLQ, Mario Dumont, et par l’auteur d’un document qui demandait plus de pouvoir pour le Québec, Jean Allaire, président du comité constitutionnel du PLQ qui a produit un rapport qui porte son nom, parti qui a même appuyé le «oui» lors du référendum de 1995, se révélerait un parti encore plus à droite que la défunte Union nationale qu’il a plus ou moins remplacé… Cela dit, j’ai compris assez vite…

Probablement tassée à droite par les positions du PLQ et par le virage vers le centre-droit du Parti québécois (PQ), l’ADQ est devenue avec le temps le pendant québécois du Parti conservateur du Canada, c’est-à-dire franchement à droite. Avec l’émergence de la Coalition pour l’avenir du Québec (CAQ) de François Legault, j’étais curieux de connaître les positions que l’ADQ adopterait lors de son congrès de la fin de semaine dernière. Je n’ai pas été déçu!

Au delà des positions adoptées, des discours virulents, mais du rejet des positions les plus extrémistes en grande partie en raison des interventions de son fondateur Jean Allaire, c’est, comme le titre du billet l’indique, l’attitude de l’ADQ sur les syndicats qui a le plus retenu l’attention, en tout cas la mienne!

On met la table…

Dans une entrevue accordée à une semaine de son congrès, le chef de l’ADQ, Gérard Deltell a tenu à préciser la priorité de son parti. Était-ce les causes de la dernière récession? Non. La hausse des inégalités de revenus au Québec? Non. Les effets de la hausse du dollar canadien sur le solde du commerce international au Québec? Non. Le déficit et la dette du Québec? Non. La santé, l’éducation, les gaz de schiste, le réchauffement climatique, la pollution, le transport en commun, la hausse des taxes et des tarifs? Non, non, non, non, non, non et non, vous n’avez rien compris! La priorité au Québec pour M. Deltell et l’ADQ est de «mettre fin aux «dérives» syndicales»…

Ceux qui y verraient une analogie avec le comportement du Parti conservateur de Canada qui cherche toujours à apaiser son aile droite en adoptant des peines plus sévères malgré la baisse de la criminalité ont probablement raison…

Quelles dérives?

«Évitons les dérives qu’on a connues ces 40 dernières années», où des syndicats «extrêmement corporatistes» ont eu «des prises de position qui n’ont rien à voir avec les conditions de travail des travailleurs», a fait valoir le chef adéquiste. «Il faut revenir à l’origine même des syndicats.»

décrète notre grand analyste des problèmes vécus au Québec.

Réalise-t-il la contradiction directe de cette affirmation? Aidons-le un peu… «Le syndicalisme corporatiste est une approche syndicale qui entend limiter son activité syndicale a la défense des intérêts des travailleurs de son champ professionnel.» N’est-ce pas exactement ce que M. Deltell veut, que les syndicats se contentent de défendre les intérêts de leurs membres, se contentant justement d’appliquer un syndicalisme corporatiste? «Cette approche syndicale s’oppose au syndicalisme de transformation sociale.» «Le syndicalisme de transformation sociale est une approche syndicale qui entend ne pas limiter son activité syndicale a la défense des intérêts des travailleurs de son champ professionnel. Elle prend en compte le contexte général de la société et ses conséquences sur les travailleurs. » Voilà. On accuse d’un côté les syndicats d’être trop corporatistes et de l’autre de ne pas l’être assez!

Et reproche-t-il aux financiers, lobbies pétroliers, chambres de commerce et autres conseils du patronat, instituts économiques de Montréal ou de Fraser d’intervenir dans les débats politiques? Meuh non, voyons, ces gens ne veulent que le bien du peuple (et ils l’obtiennent généralement), contrairement aux méchants syndicats…

Que veut-il encore?

«Que les syndicats rendent publics leurs états financiers»

Pas fou ça… sauf qu’ils le sont déjà! S’il demandait à toute entreprise qui fait affaire avec l’État de rendre public ses états financiers, on comprendrait, on serait même d’accord, mais aux syndicats? Non seulement je reçois, comme tous les membres, une copie des états financiers de mon syndicat, mais je dois les approuver, tout comme son budget! À la CSN? «Elle (Mme Carbonneau) a rappelé que le débat sur les finances de la CSN, qui aura lieu lundi après-midi, est ouvert au public

Ensuite?

Il veut rendre encore plus difficile l’accréditation à un syndicat, car c’est vraiment trop facile de nos jours, parlez-en aux «associés» de Wal-Mart ou aux employés de Couche-tard… Ça, c’est avoir le sens des priorités!

Et alors…

Face aux défis qui confrontent notre société, il est vraiment désolant de voir un parti ignorer les les grands enjeux du Québec pour faire plaisir aux éléments les plus radicaux de la droite québécoise. Après leur avoir fait une fleur, le congrès semble s’être rappelé qu’il devait mettre un peu les freins sur son virage à droite s’il veut garder une chance d’être élu et d’attirer son messie.

Pendant ce temps, il continue à tenter de solutionner des problèmes qui n’existent pas, trouvant peut-être qu’il n’y a pas suffisamment de problèmes réels. Comme l’a si bien dit un commentateur du Devoir (voir le premier commentaire), il existe une science des solutions imaginaires aux problèmes imaginaires, elle s’appelle la ‘pataphysique! Mais les pataphysiciens, dont Alfred Jarry et Boris Vian, ne faisaient cela que pour s’amuser, ils ne se prenaient pas au sérieux, eux!

21 commentaires leave one →
  1. 18 Mai 2011 5 h 26 min

    Bonus! Je reprends une habitude qu’avait Lutopium d’ajouter un ou des compléments comme premier commentaire à ses billets.

    Gérard Deltell n’est pas le seul à avoir quelques reproches à faire aux syndicats. Amir Khadir en avait aussi… mais tout à fait opposés à ceux du chef de l’ADQ, on ne s’en étonnera pas! Il a en effet reproché l’approche corporatiste de certains syndicats, mais dans le même sens que je donnais (ainsi que Wikipédia) au corporatisme dans mon billet.

    «Quand on pratique un syndicalisme plutôt corporatiste, et il y en a, c’est sûr qu’il y a des gens dans notre société qui se sentent exclus, qui se sentent désolidarisés par rapport aux autres travailleurs», a analysé M. Khadir.»

    Il a quand même tenu à souligner le rôle prépondérant des syndicats dans les avancées sociales du Québec :

    «Le régime d’assurance maladie universel, l’école publique, ce sont des acquis issus de luttes syndicales. Les syndicats doivent renouer davantage encore avec les causes sociales qui bénéficient à tout le monde. Les syndicats ne doivent pas s’intéresser uniquement à leurs droits corporatistes», a insisté M. Khadir.»

    http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/201105/16/01-4400022-apres-gerard-deltell-amir-khadir-critique-les-syndicats.php

    Je n’étonnerai personne en appuyant avec force ces citations… Les syndicats sont une institution qui représente une force de changement majeure quand, justement, ils ne se contentent pas de défendre les intérêts spécifiques de leurs membres, ce qu’ils doivent aussi faire, bien sûr. Mal utilisés, comme toute institution, ils peuvent aussi représenter un frein aux avancées sociales. Heureusement, le bilan de leurs actions est nettement positif. J’y reviendrai sûrement un jour!

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  2. koval permalink*
    18 Mai 2011 8 h 05 min

    Très bon billet Darwin, pataphysique tu dis!

    Mais plusieurs moutons bêlent à qui mieux mieux pour effriter le pouvoir des syndicats.

    La droite y voit sans doute le dernier mur à abattre pour prendre plus d’essor, d’où l’acharnement…

    Tiens! Legault a fait une sortie sur les hôpitaux hier, il paraît qu’il est contre la privatisation, ça compromet peut-être le mariage tant attendu..

    En tout cas, ce n’est pas Duhaime qui va bénir le mariage on dirait…l’effeuilleuse à Legault, c’est bien pensé….

    http://blogues.canoe.ca/ericduhaime/general/l%E2%80%99aguichant-legault/

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  3. 18 Mai 2011 11 h 40 min

    Nous n’avons pas les mêmes positions concernant les syndicats mais je suis généralement d’accord avec ce billet. Sauf en ce qui concerne la fin du monopole de l’UPA, L’ADQ va l’encontre des principes mêmes du véritable libre-marché dans ses propositions anti-syndicales autoritariennes.

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  4. 18 Mai 2011 11 h 55 min

    Voici, en gros, ce que j’ai écrit à l’Antagoniste à ce sujet:

    Dans l’optique même du libre-marché, ce n’est pas à l’État de s’ingérer dans ce que les centrales syndicales font avec les cotisations. Cependant, j’appuie la fin de la formule Rand et des monopoles syndicaux dans le secteur public. Déjà, avec ça, les clients des services publics feraient un gain considérable et ça ferait déjà très mal aux syndicats.

    Mais dans le secteur privé, une formule Rand peut (mais pas nécessairement) très bien être négociée et faire partie de la convention collective. En ce qui concerne le vote secret ou pas, ça ne regarde certainement pas l’État dans l’optique même d’un libre-marché.

    En ce qui concerne le recours aux briseurs de grève, la loi anti-scab devrait être abolie dans le secteur public (ou du moins, dans les services essentiels). Voilà une autre mesure qui bénéficierait beaucoup aux clients des services publics et qui ferait très mal aux syndicats. Cependant, dans le secteur privé, une clause anti-scab peut très bien être négociée et faire partie de la convention collective.

    Bref, réformons les relations de travail en déréglementant, pas en réglementant encore plus!

    http://www.antagoniste.net/2011/05/17/le-spin-de-la-racaille/#comment-224649

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  5. the Ubbergeek permalink
    18 Mai 2011 16 h 49 min

    Québec Solidaire a appuyé l’Union Paysanne.

    Ces gens-là semblent dans vos gouts, je suppose.

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  6. the Ubbergeek permalink
    18 Mai 2011 16 h 50 min

    Capitalisme = Libre-marché total.
    Le capitalisme ne veut aucune limite au marché dans un capitalisme idéal – ce qui fait dire à certains que mêmes aux USA, le Vrai Capitalisme n’a jamais été essayé.

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  7. the Ubbergeek permalink
    18 Mai 2011 16 h 58 min

    Well, David, tu n’est plus un anarchiste mais un libertarien, alors. Ou Anarcho-capitaliste (mais c’est une forme plus radicale de libertarisme, alors..).

    L’Anarchisme dénonce le pouvoir des patrons, cette idéologie prone le pouvoir et autogérence aux travailleurs. Peut-être plus de syndicats, mais PAS de patronat, et PAS de cadeax aux patrons bourgeois pour sur!

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  8. 18 Mai 2011 18 h 31 min

    @ Koval

    «ça compromet peut-être le mariage tant attendu»

    Cela ne change pas que l’ADQ a bien tenter de séduire son messie tant attendu. Mais, il semble que ce ne soit pas suffisant…

    @ David

    «Nous n’avons pas les mêmes positions concernant les syndicats»

    Cela ne m’étonne pas !

    « mais je suis généralement d’accord avec ce billet»

    Ça, ça m’étonne un peu…

    «Voici, en gros, ce que j’ai écrit à l’Antagoniste à ce sujet:»

    Je vous prierais de ne plus copier-coller les écrits de votre homonyme du prénom et des initiales. Un simple lien suffit et est, quant à moi, déjà de trop.

    Par ailleurs, son opinion m’indifère totalement. Je ne savais pas qu’elle vous intéressait.

    @ the Ubbergeek

    «Capitalisme = Libre-marché total.»

    À ce sujet, je partage partiellement l’analyse de David. Le libre marché n’existe pas dans le capitalisme. J’en ai déjà parlé dans au moins deux billets :

    Le libre marché (1)

    Le libre marché (2)

    La grande différence entre la vision de David et la mienne est que je suis convaincu qu’il est même impossible qu’il existe dans tout système, d’où le besoin de le réglementer, encadrer et même remplacer, selon le cas.

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  9. 18 Mai 2011 19 h 22 min

    Darwin, je t’ai envoyé mon opinion, pas celle de l’Antagoniste. L’Antagoniste est absolument d’accord avec l’ADQ même si ça va à l’encontre de ses propres prinicpes soi-disant libertariens.

    « La grande différence entre la vision de David et la mienne est que je suis convaincu qu’il est même impossible qu’il existe dans tout système, d’où le besoin de le réglementer, encadrer et même remplacer, selon le cas. »

    Attention, je n’ai jamais prétendu prétendu que la concurrence parfaite pure existait…je dis seulement que la forme la plus libre du libre-marché se trouvera dans une anarchie.

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  10. 18 Mai 2011 19 h 23 min

    C’est en plein dans cette optique d’auto-gestion que j’ai émis mon opinion! Je suis d’accord avec votre dernier paragraphe. Où est le problème?

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  11. 18 Mai 2011 19 h 24 min

    Au moins, l’Union Paysanne fait concurrence à l’UPA! En général, j’approuve l’Union Paysanne.

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  12. 18 Mai 2011 19 h 49 min

    «Darwin, je t’ai envoyé mon opinion, pas celle de l’Antagoniste»

    D’accord, j’avais lu trop vite. Mais, sérieusement, ça ressemblait plus à une opinion de libertarien que d’anarchiste !

    «même si ça va à l’encontre de ses propres prinicpes soi-disant libertariens.»

    Je croise parfois David sur d’autres blogues et observe souvent ce type de contradiction. Sérieusement, ce gars et ses opinions ne m’intéressent absolument pas.

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  13. 18 Mai 2011 21 h 11 min

    @David Gendron
    « Mais dans le secteur privé, une formule Rand peut (mais pas nécessairement) très bien être négociée et faire partie de la convention collective.  »

    = = =

    Le jour où les centrales syndicales vont devoir négocier l’inclusion de la formule Rand dans les conventions collectives, les think tanks patronales comme l’IEDM vont crier au meurtre et dénoncer cette démarche pour cause de conflit d’intérêt.

    Une autre patente à gosse pour détacher les syndicats de leur base en les opposant l’un à l’autre.

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  14. 18 Mai 2011 21 h 18 min

    @David Gendron 11h55

    « En ce qui concerne le vote secret ou pas, ça ne regarde certainement pas l’État dans l’optique même d’un libre-marché. »

    = = =

    Pas certain d’être d’accord, dans la mesure où je reconnais à l’État le rôle de régir les relations entre citoyens. Surtout entre citoyens de taille inégale.

    L’État a ainsi le devoir de régir la pub destinée aux enfants, les contrats entre une banque et un individu, mais aussi les relations entre le citoyen syndiqué et son syndicat. Surtout que les votes à main levée, ça peut – parfois – être influencé de manière abusive.

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  15. 18 Mai 2011 22 h 34 min

    @ Papitibi

    «les votes à main levée»

    Je n’aurais personnellement rien contre les votes secrets, entre autres pour faire la grève. Ce contre quoi je m’opposais, c’est de modifier la méthode pour obtenir l’accréditation. Déjà que les promoteurs des syndicats ne peuvent pas faire signer de cartes sur les heures de travail…

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  16. 19 Mai 2011 13 h 42 min

    On se rejoint la-dessus

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  17. the Ubbergeek permalink
    19 Mai 2011 15 h 01 min

    Comme le Wisconsin(?) le montre, une guerre aux syndicats est en marche…

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  18. 19 Mai 2011 18 h 15 min

    @ Papitibi

    «On se rejoint la-dessus »

    Je m’en doutais bien !

    @ the Ubbergeek

    «Comme le Wisconsin(?) le montre, une guerre aux syndicats est en marche…»

    C’est bien au Wisconsin (entre autres) qu’une des pires attaques contre le syndicalisme se joue actuellement.

    Mais, je parlerais davantage d’intensification de la guerre contre les syndicats. En effet, le Canada et les États-Unis ont eu un taux de syndicalisation assez semblable du début du 20ème siècle à la fin des années 1960. Par la suite, le taux canadien a augmenté pendant un temps (lors de la construction des institutions étatiques, jusqu’à la fin des années 1980) puis a diminué un peu. Le taux américain s’est lui effondré passant de plus de 30 % dans les années 1950 à moins de 15 % de nos jours.

    Et, le taux québécois est le plus élevé au Canada, près de 40 % par rapport à environ 30 % dans le reste du Canada.

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  19. the Ubbergeek permalink
    19 Mai 2011 19 h 41 min

    Triste, quand on pense que les USA ont donné au monde de Gauche une variante locale du socialisme syndical – le Deléonisme….

    Les années 60s aux USA furent plus ambigues qu’on le pense – des historiens américains ont démontrér que hippies, révoltes contre le Vietnam et cie n’étaient pas si appuyé que cà, ou profoind – la contre-culture et tout était encore plus marginale qu’on l,a montré.

    Comme l’opposition contre le Vietnam – en fais, les gens se foutaient des vietnamiens et cie, ils étaient plus contrent la mort de ‘leur boys’ que contre une ‘guerre impéraliste’, et quand le draft a été abandoné.. les manifs ont chutés et tout.

    Mais c’est un autre sujet.

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  20. 19 Mai 2011 19 h 54 min

    « la contre-culture et tout était encore plus marginale qu’on l,a montré.»

    Ce fut la même chose au Québec. Seule une faible minorité était vraiment de gauche et une autre faible minorité était hippie. Quand on en parle aujourd’hui, on fait comme si tous les babyboomers étaient hippie ou gauchistes. J’étais aux résidences de l’Université de Montréal lors de l’élection fédérale de 1972 et le candidat qui avait eu le plus de votes était Marc Lalonde, ministre des Finances du PLC !

    Certains idéalisent le passé…

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  21. the Ubbergeek permalink
    19 Mai 2011 20 h 02 min

    Oui, en effet…

    Ca me rappelle des images que j’ai vu sur Alternate History.com, de Grande-Bretagne… Une marche du.. British National Party (leur Frotn National…) je crois. Avec des jeunes gens de cette époque, boule afro, style pouilleux et tout.

    Certains disent que dans le pays des Beatles, il y aurait eu une petite ‘fenêtre d’oprtunité’ et qu’ils auraient put prendre le pouvoir. Pendants cette période.

    Sure, DeLeon..

    « De Leonism, occasionally known as Marxism-Deleonism, is a form of syndicalist Marxism developed by Daniel De Leon. De Leon was an early leader of the first US socialist political party, the Socialist Labor Party. This party exists to the present day.
    De Leon combined the rising theories of Syndicalism in his time with orthodox Marxism. According to De Leonist theory, militant Industrial Unions (specialized trade unions) are the vehicle of class struggle. Industrial Unions serving the interests of the « proletariat » (working class) will bring about the change needed to establish a socialist system. The only way this differs from some currents in Anarcho-Syndicalism is that, according to De Leonist thinking, a revolutionary political party (the Socialist Labor Party) is also necessary to fight for the proletariat on the political field. »

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