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Le syndrome hollandais

7 juin 2011

Par Darwin – Dans un billet que j’ai publié il y a quelques mois, je parlais de la maladie hollandaise (ou syndrome hollandais). Cette «maladie» s’attaque aux pays qui profitent de la montée du prix des matières premières, surtout du pétrole et des autres sources d’énergies fossiles.

Lorsque le prix des matières premières augmente, les pays exportateurs reçoivent des sommes de plus en plus élevées des pays importateurs. Inévitablement, la valeur de leur monnaie augmente, rendant leur production dans les autres secteurs, surtout dans le secteur manufacturier, beaucoup moins concurrentielle. C’est cela qui s’est produit aux Pays-Bas dans les années 1960 quand on y a découvert des grands gisements de gaz et c’est ce qui se passe actuellement au Canada surtout depuis 2003.

Or, dans un grand pays comme le Canada, les régions qui profitent de la hausse des prix des matières premières ne sont pas les mêmes que les régions qui subissent les effets négatifs de la hausse de la valeur de la monnaie et de la baisse de compétitivité dans le secteur manufacturier. Ici, l’Alberta, la Saskatchewan et Terre-Neuve sont les grandes gagnantes, et le Québec et l’Ontario, les grandes perdantes, leur structure industrielle étant le plus fortement composée d’entreprises du secteur manufacturier.

Comme je l’ai mentionné dans un autre billet, le Québec a un autre handicap dans cette situation, sa main-d’œuvre est moins mobile que celle des autres provinces en raison du fort attachement de sa population pour sa culture et sa langue. Entendons-nous, je parle de handicap dans le contexte précis de la maladie hollandaise, cette caractéristique représentant au contraire une force à bien d’autres égards.

Étude de la CIBC

Marchés mondiaux CIBC a publié le premier juin dernier un rapport (voir les pages 3 à 5) portant sur les conséquences pour le Canada de l’augmentation des prix des matières premières. Ce rapport montre que ce ne sont pas que le Québec et l’Ontario qui subissent les conséquences de cette augmentation des prix, mais bien tout le Canada!

Comme le rapport n’est disponible qu’en anglais, je vais davantage citer le communiqué de presse publié par la Banque CIBC. On y mentionne que le Produit intérieur brut (PIB) du Canada a historiquement bénéficié de la hausse du prix des matières premières, mais que depuis 1995, les désavantages pour le PIB surpassent légèrement les avantages.

On y explique que, avant 1995 :

«lorsque les prix des ressources augmentaient du fait de la demande par le passé, cela était attribuable à la prospérité économique des États-Unis, ce qui était propice pour les autres exportateurs canadiens dans les secteurs non liés aux ressources.»

Le rapport ajoute que, en raison de la forte hausse de son prix, le pétrole représente une part sans cesse croissante du budget de dépenses des consommateurs, entraînant une baisse des dépenses dans d’autres domaines, ce qui nuit bien sûr aux secteurs de ces autres biens et services.

La maladie hollandaise

Tout comme je le mentionnais dans mon billet L’Alberta et la péréquation, ce rapport établit clairement le lien entre la hausse du prix du pétrole et la hausse de la valeur du dollar. On y dit même que la corrélation entre la hausse du prix des matières premières, surtout celui du pétrole, et celle de la valeur du dollar approche 100 % (page 5)!

Et, cette banque pas très à gauche, parle comme moi de la maladie hollandaise…

«Ce syndrome hollandais qui touche le secteur manufacturier canadien a fait en sorte que les excédents commerciaux liés aux pièces d’automobiles, à l’équipement ferroviaire et à d’autres biens manufacturés ont laissé la place à des déficits, ce qui fait que les marchandises [mauvaise traduction pour matières premières] sont devenues la seule source de surplus commercial pour le Canada à la fin de la dernière période d’expansion et que notre devise est encore plus étroitement liée à celles-ci.»

Je rappelle que le solde du commerce extérieur du Québec est passé d’un surplus de 4 milliards $ en 2002 à un déficit de plus de 27 milliards $ en 2010. En Ontario? Il est passé d’un surplus de 22 milliards $ en 2002 à un déficit de 31 milliards $ en 2010 (voir le tableau 11 dans le fichier Excel en bas de cette page). Bref, le solde du commerce extérieur s’est détérioré de 31 milliards $ au Québec entre 2002 et 2010 et de 53 milliards $ en Ontario! Le syndrome hollandais est donc une maladie qui coûte pas mal de bidous…

Et alors… 

Je retire surtout deux choses de cette analyse. D’une part, comme le prix des matières premières, surtout celui du pétrole, va encore augmenter au cours des prochaines années, la valeur du dollar canadien va continuer son escalade. Comme les avantages que retire le Québec en demeurant au Canada et en recevant de la péréquation (et autres transferts sociaux) augmenteront peu tandis que les désavantages qu’il subit en raison du dollar canadien de plus en plus élevé croîtront rapidement, il aura encore plus intérêt à quitter le Canada et à adopter sa propre monnaie.

D’autre part, et ça je ne l’ai jamais lu ou entendu, l’Alberta, la Saskatchewan et Terre-Neuve ne sont pas les grandes gagnantes de cette situation uniquement en raison des sommes énormes qu’elles reçoivent en échange de leur pétrole et autres ressources naturelles (comme la potasse de Saskatchewan), mais aussi en raison de leur appartenance à la zone monétaire du Canada. En effet, si ces provinces avaient leurs propres monnaies, ces monnaies atteindraient des niveaux beaucoup plus élevés que le dollar canadien et elles seraient les seules à subir les effets de la maladie hollandaise. En demeurant dans la zone monétaire canadienne, elles encaissent des sommes énormes sans les partager autrement que par les taxes et impôts fédéraux, mais partagent sans honte les effets de la maladie hollandaise avec les autres provinces canadiennes, ce qui en plus en atténue les effets pour elles. Alors, non seulement ces provinces bénéficient de la présence de pétrole sur (surtout sous) leur territoire, mais ce sont encore ces provinces qui bénéficient de la dilution de la maladie hollandaise dans les provinces qui ne produisent pas de pétrole.

Ce sont toujours les mêmes qui ont tout…

66 commentaires leave one →
  1. 7 juin 2011 8 h 52 min

    On peut aussi y voir un argument pour une exploitation accrue de nos ressources naturelles, notamment le gaz de schiste, non ? Notre sous-sol, particulièrement au nord, regorge de matières premières alléchantes pour des entreprises qui souhaitent y investir. Il y a sûrement moyen de concilier exploitation et sens des responsabilités.

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  2. koval permalink*
    7 juin 2011 9 h 08 min

    J’aime de plus en plus l’idée de la piasse du Québec!

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  3. 7 juin 2011 9 h 27 min

    @ L’ambidextre

    «On peut aussi y voir un argument pour une exploitation accrue de nos ressources naturelles, notamment le gaz de schiste»

    D’une part, le prix du gaz est actuellement faible. D’autre part, une exploitation massive de nos ressources naturelles ne pourrait qu’accentuer les effets de la maladie hollandaise au détriment des autres secteurs de l’économie. Il est préférable de développer une économie plus diversifiée que trop centrée sur les ressouces naturelles.

    «Il y a sûrement moyen de concilier exploitation et sens des responsabilités.»

    Tout à fait. L’idée n’est pas d’empêcher toute exploitation de ces ressources, mais le faire dans des conditions à la fois plus avantageuses pour le Québec, par exemple, par des entreprises mixtes dont l’État possèderait la majorité de la propriété comme les Norgégiens le font, et plus respectueuse de l’environnement et des droits des autochtones.

    «J’aime de plus en plus l’idée de la piasse du Québec!»

    Moi aussi. J’étais plus sceptique il y a quelques années, mais en voyant les dégâts causés par la maladie hollandaise, les avantages semblent surpasser de plus en plus les désavantages.

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  4. 7 juin 2011 10 h 01 min

    Le pétrole est souvent considéré comme un poison économique, puisqu’il génère de fabuleux profits pour des investissements assez modestes et rapidement amortis. Cela développe une économie rentière, telle qu’on peut la voir dans la plupart des pays producteurs qui dépendent de cette unique ressource.

    Ce sont nos entrepreneurs qui doivent trouver des solutions et investir dans des secteurs dont la valeur ajoutée n’est pas totalement dépendante des cours du pétrole.

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  5. 7 juin 2011 10 h 40 min

    «Cela développe une économie rentière»

    Très bien énoncé !

    Le même danger est associé au secteur minier, à un autre échelle. Cette industrie est soumise à des cycles très prononcés, associés à la fois aux fluctuations des prix et à la durée de «vie» des gisements. Cela ne veut surtout pas dire de ne pas y toucher, mais de le faire de façon graduelle en pensant à long terme.

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  6. the Ubbergeek permalink
    7 juin 2011 16 h 13 min

    Les pays producteurs de pétroles qui ne vivent QUE de cà comme dans le Golfe Persique doivent sérieusement investir pour avoir d’autres branches pour leurs économie, ou on prédit de SÉRIEUX problèmes pour eux…

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  7. koval permalink*
    7 juin 2011 17 h 36 min

    Ubbergeek et Darwin

    J’ai changé la condition, on peut mettre 5 liens dans un commentaire maintenant. Si jamais ça cause problème, nous pourrons toujours revenir derrière.

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  8. 7 juin 2011 17 h 43 min

    «J’ai changé la condition, on peut mettre 5 liens dans un commentaire maintenant.»

    Merci ! Je pensais le porter à 3, mais, comme tu le dis, aussi bien voir si ça cause des problèmes à 5.

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  9. the Ubbergeek permalink
    7 juin 2011 19 h 08 min

    Merci!

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  10. Richard Langelier permalink
    7 juin 2011 20 h 52 min

    Au niveau politique canadien, ça pourrait changer la donne. En Ontario, tout particulièrement, autant les employeurs que les employés du secteur manufacturier pourraient se détourner du gouvernement Harper à cause de ses politiques favorables à l’industrie pétrolière.

    Jusqu’aux années 90, le NPD ne traversait pas l’Outaouais. Après les réformes de l’assurance-chômage (du ministre conservateur Valcourt, originaire des Maritimes) et Axworthy du gouvernement Chrétien, le NPD a eu des députés dans les Maritimes. Il est maintenant plus que présent au Québec (accident?).

    Le parti libéral pourrait aussi tirer ses billes de la bataille de l’Ontario.

    Un gouvernement de coalition NPD-libéraux serait acceptable pour une majorité de Canadiens.

    J’ai utilisé le conditionnel parce que les prédictions en politique, je ne touche pas à ça.

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  11. 7 juin 2011 21 h 27 min

    «autant les employeurs que les employés du secteur manufacturier pourraient se détourner du gouvernement Harper à cause de ses politiques favorables à l’industrie pétrolière.»

    Disons que ce ne fut pas évident lors de la dernière élection ! Les données que je cite dans mon billet ne semblent pas bien connues…

    «J’ai utilisé le conditionnel parce que les prédictions en politique, je ne touche pas à ça.»

    Une chance !

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  12. Richard Langelier permalink
    7 juin 2011 22 h 06 min

    @ Darwin

    Si le dollar canadien devait monter à 1,4 dollar américain, il y aurait de fortes pressions du côté ontarien pour que le gouvernement Harper cesse de favoriser l’industrie pétrolière. S’il ne le faisait pas, j’ai l’impression que la bataille de l’Ontario serait différente. Est-ce que vous considérez que c’est une possibilité qu’il faut oublier?

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  13. 7 juin 2011 23 h 01 min

    «Est-ce que vous considérez que c’est une possibilité qu’il faut oublier?»

    Non. C’est possible, mais je n’y crois pas. Même Lisée n’écrit pas comme je le fais que non seulement l’Alberta ne nous finance pas (ça, il l’a écrit), mais que c’est grâce à notre présence qu’elle ne coule pas en raison de la maladie hollandaise.

    Je me demande combien de Québécois et d’Ontariens réalisent les conséquences de cette maladie. J’ai parlé de pertes de 30 et de 50 milliards $ par année pour le Québec et l’Ontario, et ça a le même effet que si j’avais dit 10 cents… Je ne me plains pas d’être incompris, je veux simplement dire que cette réalité peut facilement être repoussée avec deux ou trois arguments démagogiques.

    «Si le dollar canadien devait monter à 1,4 dollar américain»

    Bon, à ce niveau là, on serait vraiment mieux de foutre le camp, ce que l’Ontario ne pourrait pas vraiment faire!

    Vous m’avez déjà dit que vous étiez contre la monnaie québécoise, avez-vous changé d’avis ? Vous aurai-je convaincu ? 😉

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  14. Richard Langelier permalink
    8 juin 2011 1 h 43 min

    « Vous m’avez déjà dit que vous étiez contre la monnaie québécoise, avez-vous changé d’avis ? Vous aurai-je convaincu ? »

    Si vous n’aviez pas placé un smilie, j’aurais pu faire une rechute dans ma rancoeur contre Québec solidaire.

    Je ne suis pas certain que c’est à Darwin que j’ai dit cela. Il y a peut-être quelqu’un sur la rue qui m’a dit : « c’est moi Darwin , je te paie une camomille, ça l’a une vertu dormitive, j’ai constaté que tu étais insomniaque, en voyant l’heure à laquelle tu envoies tes commentaires ». J’ai déjà écrit que si Québec solidaire proposait une monnaie québécoise, dans un Québec indépendant, cela pourrait tuer le projet de souveraineté. Mon idée était que la politique n’est ni une question de marketing ni une question d’antimarketing. Puisque le Parti québécois avait joué la carte souveraineté association, avec ou sans trait d’union, le pourquoi pas le passeport canadien, toute position différente me semblait relever d’un goût morbide pour la marginalité. On m’avait rappelé, fort à propos, les méfaits de la hausse du dollar canadien pour l’industrie manufacturière québécoise.

    D’autre part, le sort qu’avait subi la couronne norvégienne sous l’effet des spéculateurs me faisait douter de la pertinence de l’outil « politique monétaire », dans le cadre d’un Québec souverain. La crise de l’euro et le syndrome hollandais canadien m’ont rendu dubitatif.

    Je suis un social-démocrate orphelin politique qui ne veut faire pleurer personne. La souveraineté reste mon premier choix constitutionnel. Si l’acharnement thérapeutique me faisait dépasser Mathusalem en longévité, je verrais peut-être un 18e référendum favorable à la souveraineté. En me basant sur les débats musicaux que vous avez avec the Ubbergeek, je conclus que vous pourriez vivre un 17e référendum gagnant[1].

    Je croyais présenter une hypothèse, de façon objective, dans mon commentaire précédent. Je réalise que c’était un souhait du réformiste de la pire espèce que je suis devenu:
    – que d’une part, au niveau provincial, il y ait suffisamment de députés d’un parti qui proposerait dans sa plate-forme et son cadre financiers électoraux des barèmes d’aide sociale sérieux, des politiques d’emploi favorables aux « chômeurs découragés », une augmentation du salaire minimum crédible
    – qu’au niveau fédéral, le gouvernement Harper majoritaire ne fasse qu’un mandat et soit remplacé, au minimum par une coalition qui reviendrait à l’ancien programme d’assurance-chômage, une politique internationale sérieuse, etc.

    Après toutes les frustrations que j’avais vécues au Rassemblement pour l’alternative politique, au mouvement Option citoyenne et Québec solidaire, j’ai choisi la théorie pure. Je constate que le deuil de l’action est long.

    [1] Un lecteur du Devoir affirmait que l’expression n’avait pas de sens si l’on croit à la démocratie. Comme j’ai la fâcheuse manie de considérer « musique de mongoles » tout ce qui s’est fait après Plume, Offenbach, Brassens et Ferré, je distribue sans doute les âges à l’aveuglette.

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  15. the Ubbergeek permalink
    8 juin 2011 2 h 53 min

    Y’a pas d’age pour l’action. Y’a les ‘ »Raging grannies’ aux USA, par example.

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  16. 8 juin 2011 5 h 53 min

    «Je croyais présenter une hypothèse, de façon objective, dans mon commentaire précédent.»

    Je ne saisis pas vraiment. C’est ce que vous avez fait. Et je ne l’ai pas rejetée, j’ai simplement dis que je n’y croyais pas en raison de l’analphabétisme économique (ou arithmétique) de la majorité de la population. Faites un sondage et vous verrez qu’il y a probablement plus de gens qui pensent que le pétrole albertain paye notre péréquation que de gens qui sont conscients des conséquences de la maladie hollandaise actuellement et telle qu’elle serait avec un dollar à 1,20 $US ou même 1,40 $. Mais, bon, je me trompe peut-être…

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  17. Richard Langelier permalink
    8 juin 2011 17 h 34 min

    @ Darwin

    « Présenter une hypothèse, de façon objective » est une formulation qui n’aiderait pas à avoir une belle note en Épistémologie 051. Le sujet fait des hypothèses pour tenter de connaître l’objet.
    Je n’écrirai pas 300 pages sur la réflexion sur la connaissance, de Platon à Richard Langelier en passant par les autres grands philosophes. J’ai constaté que mon hypothèse était avant tout un désir de voir le gouvernement Harper retourner au statut du Parti réformiste ou de l’Alliance canadienne.

    Lorsque le dollar canadien était à 0,62 $ US, les entreprises exportatrices faisaient des profits. Les chefs d’entreprise n’ont pas voulu se moderniser parce que la machinerie importée des États-Unis leur coûtait trop cher. Quand le dollar canadien a atteint la parité, ces mêmes chefs d’entreprise ont affirmé que sans profits suffisants, ils ne pouvaient acheter cette machinerie. La ministre Monique Jérome-Forget a réduit puis aboli la taxe sur le capital pour permettre cette modernisation. Au fédéral et dans la majorité des provinces, on a assisté au même phénomène. Qu’un tel discours soit passé sans opposition rend pessimiste.

    Le discours sur la péréquation qui financerait les programmes sociaux, je le lis et l’entends partout. Vous avez raison, Darwin, c’est déprimant.

    @ the Ubbergeek

    Il n’y a, en effet, pas d’âge pour l’action. Je mettrais des heures et des heures sur des comités, commissions thématiques, avec des personnes ressources pour rédiger des propositions sur les thèmes de l’économie, la fiscalité et la lutte à la pauvreté. Je m’y sens moins incompétent que sur les thèmes de la condition féminine, l’environnement ou la culture. Je dis simplement que puisque je n’étais pas d’accord avec la démarche de Françoise David et son entourage d’élever l’unité de la gauche en vertu cardinale, j’aurais dû rester chez moi.

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  18. 8 juin 2011 18 h 42 min

    «Quand le dollar canadien a atteint la parité, ces mêmes chefs d’entreprise ont affirmé que sans profits suffisants, ils ne pouvaient acheter cette machinerie. »

    Je n’ai pas entendu ce discours sur les dirigeants qui attendent de faire plus de profits pour investir. Au contraire, il semble que les entreprises n’ont jamais eu autant de liquidités, mais qu’elles les investissent dans des produits financiers.

    J’ai plutôt entendu que, face à la récession aux États-Unis (ou à la faiblesse de la reprise), ce n’était pas le temps d’augmenter les capacités de production (d’autant plus qu’avec le dollar élevé, le marché américain est plus dur d’accès).

    Il y aurait beaucoup à dire sur le lien supposé entre le niveau du dollar et les investissements privés (non résidentiels). Mais je dois quitter (réunion à l’endroit où vous ne voulez plus aller !). Une autre fois peut-être… Je n’écrirai pas de billet là-dessus, ayant peur d’endormir les lecteurs !

    Sur la question des taxes, là, je suis bien d’accord avec vous.

    «Qu’un tel discours soit passé sans opposition rend pessimiste.»

    En effet…

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  19. the Ubbergeek permalink
    8 juin 2011 21 h 56 min

    N’avez vous pas alors manqué de courage un peu? Dans ce parti, apparement, un membre pourrait s’élever et ‘raised hell’ si le parti déconnais un peu, et serait écouté, si j,en crois ce que des membres disent.

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  20. Richard Langelier permalink
    9 juin 2011 2 h 01 min

    En effet, j’ai manqué de courage en ne présentant l’autre joue que 36 fois. Cependant, vous savez mieux que moi ce qui se passe à l’intérieur puisque « des membres vous l’ont dit ».

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  21. youlle permalink
    9 juin 2011 13 h 33 min

    « Lorsque le dollar canadien était à 0,62 $ US, les entreprises exportatrices faisaient des profits. Les chefs d’entreprise n’ont pas voulu se moderniser parce que la machinerie importée des États-Unis leur coûtait trop cher. » ( Richard Langelier)

    Ça c’est une chose que je n’ai jamais compris.

    Mon domaine était le bois et j’ai été un des premiers au Canada à m’équiper de machines numériques et d’ordinateurs.

    J’ai fréquenté assidûment les expositions sur les machineries au Georgia World Congress Center à Atlanta et les Américains y était pratiquement absents à l’exception des bébelles et de machines grosse brutes dépassées. Vers 1984 c’était les Européens qui dominaient presque totalement. Vers 2000 les Asiatiques surtout Taïwan dominaient la moitié du show le reste pour l’Europe.

    Aujourd’hui dans magasins de meubles les produits de l’Asie dominent et ce n’est pas seulement dû aux salaires mais à la machinerie sophistiquée. Les scanners comme dans les hôpitaux et au même prix lisent le bois. J’imagine que c’est la même chose pour le métal dans l’aviation.

    Il en est de même pour les manufacturiers du métal que je connais.

    Les seules machines fabriquées en Amérique dans mon usine étaient des vieilleries qui servaient très peu. Le reste était de l’Europe. Dans la découpe du métal au laser c’est l’Allemagne. L’usine d’un de mes amis est presque entièrement composé de machines provenant de Taïwan avec d’autres provenant de l’Europe, principalement des presse allemande et des robots de l’Italie.

    Je ne suis pas un expert en taux de change, mais dire que les Canadiens manufacturiers auraient dû profiter de la valeur de l’appréciation de la monnaie canadienne pour acheter de la machinerie aux USA est de la fabulation.

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  22. Richard Langelier permalink
    9 juin 2011 17 h 52 min

    @ youlle

    Je me suis fié à quelques articles du Devoir. J’admets mon erreur et je vous remercie de m’avoir donné l’heure juste.
    Lors du débat des chefs, André Boisclair promettait d’abolir la taxe sur le capital, sauf pour les entreprises financières pour régler la crise du secteur manufacturier. La ministre Monique Jérome-Forget l’a fait par étapes. Le prétexte était la hausse de la valeur du dollar canadien par rapport au dollar américain.

    Les taxes sur le capital et la masse salariale ont été instaurées par des gouvernements très libéraux parce que les filiales des entreprises transnationales commandent des pièces qui sont facturées dans le pays où la fiscalité est la plus avantageuse et déclarent peu de profits dans le pays où elles opèrent. Il y a un effet pervers de la taxe sur le capital, puisque l’entreprise qui se modernise est pénalisée. L’abolition était peut-être une bonne idée, mais il fallait trouver une autre façon de faire payer ces entreprises transnationales. Augmenter la taxe sur la masse salariale?

    « Mon domaine était le bois et j’ai été un des premiers au Canada à m’équiper de machines numériques et d’ordinateurs. » Pour ce faire, conseillez-vous des mesures d’aide de l’État? L’esprit créatif dont vous avez fait preuve est-il suffisant? Devrait-on réduire la paperasse?

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  23. 9 juin 2011 20 h 59 min

    @ Youlle et Richard Langelier

    La question de la pertinence à investir davantage quand le dollar est élevé que quand il est faible est un bon exemple des théories économiques bâties sur papier. Oui, l’incitatif est un peu plus grand à investir en machinerie quand la valeur d’une monnaie est élevée car les coûts de main-d’oeuvre relatifs avec ceux des concurrents étrangers augmentent proportionnellement avec la valeur d’une monnaie et le coût des investissements en machinerie diminue en proportion, surtout quand la machinerie est importée. Sauf, que cette relation ne s’observe pas toujours dans les données… Il y a tellement d’autres facteurs qui jouent.

    Par exemple, si on regarde la ligne 14 des pages 22 et 23 de http://www.stat.gouv.qc.ca/publications/cptes_econo/pdf2011/comptes_econo_2010.pdf, on verra que c’est en 1999 et en 2000 que les dépenses des entreprises en «Machines et matériel» ont été de loin les plus élevées en % du PIB au cours des 20 dernières années (8,2 % en 1999 et 5,6 % en 2008 et bien moins en 2009). Or la valeur du $ canadien était bien faible par rapport à maintenant (autour de 0,67 $ au lieu de la parité) ! Pourquoi ? Parce que l’économie des États-Unis était forte et que notre faible dollar rendait notre production plus concurrentielle ! Ça valait la peine d’investir et d’augmenter ses capacités de production !

    Et on colporte encore aujourd’hui que le dollar faible rend les entreprises trop prudentes alors qu’au contraire, elles investissaient plus que jamais parce qu’elles avaient des débouchés ! Maintenant, pourquoi investir s’il n’y a pas de marché pour vendre la production ?

    Et le niveau de taxation, sur le capital comme sur les profits et la main-d’oeuvre n’y change pas grand chose…

    Ah, la théorie… et les idées zombies!

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  24. Benton permalink
    9 juin 2011 21 h 59 min

    L’énergie étant un secteur primordial, comme pour l’électricité, nationalisons le pétrole et le gaz. C’est le meilleur moyen de compenser les effets négatifs dans l’ensemble de l’économie.

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  25. Richard Langelier permalink
    9 juin 2011 22 h 22 min

    @ Benton

    Souhaitez-vous que le gouvernement albertain nationalise l’industrie des sables bitumineux? Souhaitez-vous que le gouvernement du Québec nationalise le pétrole et le gaz?

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  26. 9 juin 2011 23 h 19 min

    @ Benton

    «C’est le meilleur moyen de compenser les effets négatifs dans l’ensemble de l’économie.»

    Ce serait mieux pour planifier l’exploitation et pour bénéficier davantage des profits, mais cela ne changerait rien aux effets de la maladie hollandaise, donc aux «effets négatifs dans l’ensemble de l’économie». C’est le principe derrière cette maladie : les effets négatifs surpassent les effets positifs. Et là, je ne parle que des effets comptablisés par le PIB, pas de ceux dont parle Richard (externalités négatives) qui sont encore pire selon moi.

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  27. youlle permalink
    10 juin 2011 10 h 45 min

    À Richard Langelier

     » Pour ce faire, conseillez-vous des mesures d’aide de l’État?  »

    Pour le Québec oui… et j’en ai déjà profité provenant du fédéral.

    La raison est simple et je pense que c’est encore valable aujourd’hui. Il faut dire aussi que depuis 5 ans je suis moins le domaine.

    Au Québec je pense qu’il y a encore un retard important sur l’équipement automatisé. Les entrepreneurs ont peur de ces machines numériques ou automatisées, ce sont pour eux des gros monstres mystérieux ou des bébelles de luxe, seulement pour ;les gros ou les Américains.

    Il y a 25 ans j’ai passé pour un enfant quand j’ai entré ma nouvelle bébelle électronique dans la shop. C’était une perceuse numérique, la plus rapide au monde. On ma dit au fédéral que c’était la 250ème machine numérique au Canada. Les clients et les entrepreneurs venaient voir le spectacle et étaient impressionnés.

    Un de mes clients, le plus impressionné, m’a dit que l’entreprise passerait difficilement au travers de cet investissement, mais moi je savais ce que je faisais. Aujourd’hui 25 ans plus tard il vient de faire le « moove » à cause de son fils. Bien pour dire cette machine a eu un effet d’entraînement dans la région auprès de mes clients entrepreneur. L’un d’eux m’a avoué quelques années plus tard que je l’avais décidé à passer au numérique.

    C’est la raison pour laquelle j’approuve une aide généreuse du Gouvernement pour un certain temps : l’effet d’entraînement. Les entreprises ont beaucoup automatisé depuis le temps, mais ce n’est pas encore assez. Quand on dit que le Québec et moins productif que les Américains, ce n’est pas parce que les employés se poignent le moine comme on nous le fait croire, mais plutôt que leur patron est sclérosé sur le plan de la productivité.

    Je pourrais écrire des pages d’exemples et d’anecdotes sur ce sujet.

    PS. Un de mes oncles c’est acheté un vieux Ford à pédales (modèle) T dans les années 40. C’était pour aller vendre ses fraises dans la ville voisine. Son voisin qui ne savait pas lire lui a dit « Ti gars sa coûte cher et tu vas prendre le chemin avec ça » Et l’oncle de lui répondre : « C’est justement ce que je veux! »

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  28. youlle permalink
    10 juin 2011 12 h 13 min

    À Richard Langelier

    « L’esprit créatif dont vous avez fait preuve est-il suffisant?”

    Boff! L’esprit créatif… je pense plutôt que c’était rationnel, bien que dans mon esprit je savait que tout allait changer et que le numérique deviendrait le cœur le de l’usine et ouvrait la porte à de nombreuses possibilités, ce qui fut le cas.

    « Devrait-on réduire la paperasse?”

    La paperasse est très lourde pour les petits commerçants, les artisans et les entreprises de deux ou trois employés. Par contre pour les entreprises de 6 à 20 employés un teneur de livres contractuel peut s’occuper de le comptabilité à raison d’un jour par semaine incluant la paperasse du gouv. Pour les plus grandes c’est la même paperasse donc…

    Il faut dire que quand la tps est arrivée la complexité de la paperasse à été réduite de beaucoup. Je suis aussi convaincu que les chialeux de paperasse, et j’en connais, sont aussi des gens qui ont tendance à avoir des nausées devant le devoir de faire et de vérifier leurs états financiers. Ce n’est qu’un avis.

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  29. youlle permalink
    10 juin 2011 13 h 03 min

    « La question de la pertinence à investir davantage quand le dollar est élevé que quand il est faible est un bon exemple des théories économiques bâties sur papier. Oui, l’incitatif est un peu plus grand à investir en machinerie quand la valeur d’une monnaie est élevée car les coûts de main-d’oeuvre relatifs avec ceux des concurrents étrangers augmentent proportionnellement avec la valeur d’une monnaie et le coût des investissements en machinerie diminue en proportion, surtout quand la machinerie est importée. Sauf, que cette relation ne s’observe pas toujours dans les données…” (Darwin)

    « Il y a tellement d’autres facteurs qui jouent.”

    Simognac quand on a besoin d’équipement pour produire, on ne commence pas à regarder si la politique est de notre bord ou si les planètes nous sont favorables. On s’informe sur ce qu’il y a de mieux et on calcule ce qui le plus rentable. Que le diable emporte le reste.

    Si la taxe à l’investissement vous empêche d’acquérir un gréement, posez-vous donc des questions sur la viabilité de votre entreprise.

    Un Allemand disait à mon cousin aux USA « Si tu n’as pas le moyen d’acheter la meilleure machine, c’est que tu n’as pas le moyen d’en acheter »

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  30. 10 juin 2011 19 h 32 min

    «On s’informe sur ce qu’il y a de mieux et on calcule ce qui le plus rentable.»

    Voilà ! Et s’il y a des débouchés, ça ne nuit pas !

    «Si la taxe à l’investissement vous empêche d’acquérir un gréement, posez-vous donc des questions sur la viabilité de votre entreprise.»

    Ben oui, cette taxe a baissé et baissé (ainsi que la fédérale sur les profits) et les investissements en machinerie aussi ! Normal, le gros marché au sud est sur les freins et notre $ est de plus en plus élevé. Y a pas de miracle !

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  31. youlle permalink
    10 juin 2011 22 h 12 min

    « Normal, le gros marché au sud est sur les freins et notre $ est de plus en plus élevé. Y a pas de miracle ! »

    Et les impôts aussi.

    Parfaitement vrai! Mon chum qui a vécu 22 ans aux USA, pourrait en témoigner avec son usine à 15 minutes d’ici, une des plus modernes au monde. Tous les américains l’ont copié. Il a perdu 80% de son marché aux USA. Malheureusement il accuse les taxes du Québec alors que c’est la devise qui le fourre ben net et il le sait.

    Oui il y a même des Elvisses G. qui ont 60 ou 200 employés.

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  32. youlle permalink
    10 juin 2011 22 h 18 min

    « Normal, le gros marché au sud est sur les freins et notre $ est de plus en plus élevé. Y a pas de miracle ! »

    Sa fait 25 ans que je crie qu’avec un seul gros client t’es pas le boss chez-vous.

    Il faut vendre ou échanger ailleurs qu’aux états qui continuent à s’écrouler.

    Il est à remarquer que beaucoup d’entreprises québécoise l’ont fait et c’est ce qui a sauvé le Québec de la crise.

    Corrigez-moi s’il y a lieu.

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  33. 10 juin 2011 22 h 38 min

    «Corrigez-moi s’il y a lieu.»

    La destination de nos exportations est plus variée qu’avant, mais il demeure que, je le répète, notre solde commercial a baissé de plus de 30 milliards $ ! 30 milliards $ c’est près de 10 % de notre PIB ! J’ai de la dificulté à croire qu’on ne retombe pas en récession ! Mais, si ça continue, ça va venir…

    Ce qui nous a sauvé, ce sont les services, entre autres les dépenses gouvernementales, et l’augmentation de la dette des ménages ! Mais, ça aussi, ça ne peut pas durer… Dès que les taux d’intérêts vont augmenter et ils augmenteront tôt ou tard, et que le niveau de croissance des dépenses gouvernementales va diminuer, ça va faire mal…

    Mais, bon, ce sont des sujets triviaux par rapport à un amphithéâtre à Québec…

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  34. Richard Langelier permalink
    10 juin 2011 23 h 07 min

    Voilà. « Nous » avons mis tous nos œufs dans le même panier avec l’Accord de libre-échange avec les États-Unis (ALE), 39% des votes pour le gouvernement Mulroney, puis l’ALENA. L’article http://fr.wikipedia.org/wiki/Accord_de_libre-%C3%A9change_nord-am%C3%A9ricain me laisse sur ma faim.

    Avec l’augmentation de la productivité, qui n’a rien à voir avec le fait que « les employés se poignent le m… », le bacon ou whatever, il faut exporter, sinon on arrête la production le premier mars. Ce doit être fait avec des traités commerciaux incluant des clauses sociales et environnementales, des taux de change relativement stables. Les zones de libre-échange ont semblé une solution intéressante, tout particulièrement la Communauté économique européenne. Les crises actuelles démontrent « qu’il n’y en aura pas d’facile ».

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  35. 10 juin 2011 23 h 18 min

    «Avec l’augmentation de la productivité, qui n’a rien à voir avec le fait que « les employés se poignent le m… »»

    J’ai un sujet là-dessus dans ma liste de billets à venir, mais pas tout de suite !

    Dans un de ses livres, Krugman a écrit que la productivité multifactorielle, c’est la productivité qu’on ne peut pas expliquer… Après avoir lu ça, je me suis trouvé moins niaiseux ! Ça fait plus savant de parler de «multifactorialité» que de «je ne sais trop quel facteur» !

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  36. Richard Langelier permalink
    10 juin 2011 23 h 32 min

    Comme je trouverais ça l’fun de me coucher moins niaiseux, disons demain soir, serait-il possible d’avoir la référence du livre de Krugman?

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  37. youlle permalink
    10 juin 2011 23 h 38 min

    « …je le répète, notre solde commercial a baissé de plus de 30 milliards $ ! 30 milliards $ c’est près de 10 % de notre PIB ! J’ai de la dificulté à croire qu’on ne retombe pas en récession ! Mais, si ça continue, ça va venir… »

    Alors, la séparation pis la piasse à Lévesque sa presse.

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  38. youlle permalink
    10 juin 2011 23 h 46 min

    « Comme je trouverais ça l’fun de me coucher moins niaiseux, disons demain soir,… »

    Ce soir comme hier, je vais me coucher plus instruit. C’est ça qui est important pour moi.

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  39. 11 juin 2011 0 h 08 min

    @ Richard Langelier

    «Comme je trouverais ça l’fun de me coucher moins niaiseux, disons demain soir, serait-il possible d’avoir la référence du livre de Krugman?»

    Ça fait longtemps qyue j’ai lu ça… Je crois que c’est dans «L’âge des rendements décroissants». Comme je n’achète qu’environ 1 % des livres que je lis, je n’ai pas ce livre sous la main pour vérifier…

    «Alors, la séparation pis la piasse à Lévesque sa presse.»

    Cette option devient de fait de plus en plus attirante. Mais, comme je le dis souvent, il y a bien des motifs pour moi plus importants d’avoir un pays que l’économie !

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  40. youlle permalink
    11 juin 2011 9 h 06 min

    « …il y a bien des motifs pour moi plus importants d’avoir un pays que l’économie ! »

    Il y a une chose importante que j’ai apprise dans la vie, c’est que les besoins essentiels doivent être comblés pour évoluer ou simplement bien vivre.
    Être et se sentir maître chez sois en est un.

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  41. 11 juin 2011 10 h 17 min

    «les besoins essentiels doivent être comblés pour évoluer ou simplement bien vivre.»

    De ce côté, je n’ai pas vraiment de crainte en cas d’indépendance. Ce que je voulais souligner, c’est que l’économie n’est pas pour moi un objectif suffisant pour faire l’indépendance. Cela dit, oui, cela vaut la peine d’examiner les conséquences économiques de l’indépendance (sinon, je ne le ferais pas !), ne serait-ce que pour s’assurer que le pays serait viable de ce côté. Si en plus, l’indépendance permet de guérir de la maladie hollandaise, c’est un avantage majeur !

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  42. 15 juin 2011 10 h 19 min

    …et est-ce vraiment nécessaire d’avoir un surplus commercial? Non!

    Les déficits commerciaux démystifiés…

    Et comment peux-tu ignorer les avantages d’une monnaie forte pour le Québec?

    L’impact des exportations d’hydrocarbures sur l’économie Québécoise.

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  43. 15 juin 2011 20 h 10 min

    @ Minarchiste

    Tiens ça fait longtemps ! 🙂

    «Et comment peux-tu ignorer les avantages d’une monnaie forte pour le Québec?»

    Qui vous dit que je les ignore ? J’ai entre autres mentionné que les prix du pétrole seraient plus élevés avec un dollar plus faible, je ne l’ignore donc pas.

    Cela dit, il y a des erreurs de faits (je ne parlerai pas de différences d’opinion, on en aurait pour des jours…) dans votre deuxième billet. Je ne commenterai pas le premier, qui est au coeur des différences entre nos façons de voir le fonctionnement de l’économie.

    Première erreur

    Vous écrivez :

    «En 2009, le Québec a importé des biens et services pour environ $98 milliards de l’international, dont 69% provenait des États-Unis, soit $68 milliards»

    Bon, les données que j’ai trouvées, parlent de 99 milliards $, mais comme elles sont révisées fréquemment, la différence est normale et de toutes façons non significative. Mais, quelle est votre source pour appuyer votre affirmation que «69% provenait des États-Unis, soit $68 milliards» ?

    Premièrement, les montants indiqués aux comptes économiques ne sont pas des données brutes, mais sont le résultat de bien des calculs…

    http://www.statcan.gc.ca/cgi-bin/imdb/p2SV_f.pl?Function=getSurvey&SDDS=2202&lang=fr&db=imdb&adm=8&dis=2#a2

    « Sur la base de la Balance des paiements, on définit les transactions en fonction du changement de propriété des biens plutôt qu’en fonction du passage à la frontière (base douanière). (N.B. Le commerce sur base de la BDP peut se faire entièrement à l’intérieur ou à l’extérieur du Canada). D’autres différences majeures touchent le pays de désignation des importations (le pays d’expédition pour la base de la BDP; le pays d’origine pour la base douanière) et l’évaluation des marchandises (plus particulièrement, aux fins de la BDP, les frais de transport sont exclus du commerce de marchandises et inclus dans les services de transport).

    Les ajustements de la BDP apportés aux données sur base douanière sont souvent faits aux niveaux agrégés (tant pour les groupes de marchandises que pour les groupes de pays), un lien direct entre les données détaillées sur base douanière et les données sur base de la BDP étant difficile, sinon impossible, à établir. Il existe des données sur base de la BDP pour un peu plus de 60 groupes de marchandises et des données agrégées correspondantes au niveau national et au niveau de « l’ensemble des marchandises », pour six régions géographiques, tels que: les États-Unis, le Royaume-Uni, autres pays de la communauté économique européenne, le Japon, autres pays de l’Organisation de coopération et de développement économique et autres pays.»

    Ainsi, si jamais cette donnée est bonne, elle signifierait seulement que la marchandise a transité aux États-Unis avant d’arriver ici, mais sans certitude qu’elle provient vraiment des États-Unis. Comme l’explique ce texte («le pays d’expédition pour la base de la BDP; le pays d’origine pour la base douanière»), il est préférable d’utiliser la provenance selon la base douanière. Et les montants sont moins élevés, car, comme l’explique aussi ce texte, certaines sommes sont considérés dans la balance des paiements, même si le bien n’est jamais entré au Canada ou n’en est jamais sorti (!) («Le commerce sur base de la BDP peut se faire entièrement à l’intérieur ou à l’extérieur du Canada»). Bref, il existe deux sources majeures sur Internet pour les données sous la base douanière (les deux viennent de Statcan), Stratégis et «Commerce international en ligne» de l’ISQ (http://diff1.stat.gouv.qc.ca/hkb/index_fr.html ). Je préfère ce dernier, car ils contient des données sur les biens et services et Strategis, seulement sur les biens.

    En cliquant sur le bouton par produit ou par industrie, on n’a ensuite qu’à chercher les données sur les importations totales, choisir les 10 premiers pays (ou directement les États-Unis), les tendances sur 10 ans et le Québec, et on produit un rapport.

    On constate alors que seulement 21,8 milliard $ des 70,2 milliards d’importations proviennaient des États-Unis en 2009, soit 31 % de nos importations. On est loin de votre 69 % !

    Deuxième erreur

    Toujours sur le site de l’ISQ, on peut constater que la valeur des importations venant des États-Unis a diminué entre 2003 et 2009. Même si on choisi ces importations en monnaie des États-Unis, elles n’ont augmenté que de 2 milliards pour atteindre 19 milliards $ ! On est loin de votre économie potentielle de 38 milliards $ (que vous dites en plus sous-estimée) !

    Ensuite, pour en arriver à votre 38 milliards $, vous supposez que que tout ce qu’on importe de ce pays coûtait exactement le même prix que ce que nous produisions et que nous importons maintenant de ce pays. Supposez un produit qui coûtait 150 $ aux États-Unis et 100 $ ici en 2003. Si le prix de ce produit a évolué au même rythme dans les deux pays, le prix du produit américain est maintenant de 96 $ (150$ x 0.64= 96 $). Il est donc maintenant avantageux de l’importer. Mais, l’économie n’est alors pas de 54 $ comme vous le prétendez, mais de 4 $ ! Bref, les produits que nous importons maintenant peuvent nous éconimiser entre 0 % et 54 %. Vous, vous supposez que l’économie pour tous ces biens est 56 % (38/68) ! Bon vous pourriez dire que comme la valeur en $ américain de nos importations a peu augmenté, que nous économisons de fait 56 % sur tout ce que nous importions alors.

    D’une part, je n’ai pas le goût de vérifier si nous importons exactement les mêmes produits qu’à l’époque (ce qui est de toute façon presque impossible à faire et serait hyper étonnant). Mais, il est clair en plus que nous ne bénéficions pas des économies qui auraient dû survenir :

    Match Canada-États-Unis: parité du dollar, disparité des prix
    http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/finances-personnelles/consommation/201101/06/01-4357550-match-canada-etats-unis-parite-du-dollar-disparite-des-prix.php

    Que ce soit les exportateurs qui gonflent leurs prix ou les distributeurs qui conservent la marge de profits, les consommateurs ne bénéficient pas des baisses de prix comme ils le devraient. Avec une appréciation de 56 % de la valeur du dollar canadien par rapport à l’américain, nous devrions avoir connu au moins une petite période de déflation, non ? Mais non, rien, zip, l’inflation fut à peu près la même ici qu’aux États-Unis tout au long de cette période. Bref, la théorie c’est une chose, la pratique en est une autre.

    Et, pendant ce temps, notre solde commercial se détériore et la maladie hollandaise se répand. Avec les ménages endettés comme ils le sont, il est clair qu’ils ne pourront compenser longtemps le déficit commercial et qu’une récession nous attend d’ici quelques années, peut-être moins…

    Conclusion

    Vos données étant erronées, il est inutile de discuter les conclusions que vous en tirez… sauf peut-être que des gains pour les consommateurs bien minimes (je ne dis pas inexistants) ne peuvent compenser des pertes bien réelles et très élevées du solde commercial.

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  44. 16 juin 2011 8 h 12 min

    1) La source du 69% est un document du gouvernement du Québec dont j’ai perdu la trace, je pense que c’était un budget. Ceci étant dit, j’accepte votre explication et vos chiffres:

    États-Unis: $21.8 milliard
    Europe: $21.5 milliard
    Asie: $13.5 milliard
    Autres: $12.6 milliard

    Qu’a fait le dolllar canadien entre 2003 et 2009 par rapport à l’Euro, au Yen et au Yuan chinois? Une forte appréciation! Donc le gain de pouvoir d’achat grâce à l’appréciation du dollar canadien n’est pas si loin du chiffre que j’ai donné (c’est pourquoi je qualifiais mon chiffre de sous-estimé car il ne concernait que les États-Unis).

    2) Vous croyez vraiment qu’il existe beaucoup de biens qui étaient produits pour 33% moins cher au Canada qu’aux États-Unis? Sans blague! Vu l’écart de productivité, cette situation est très improbable et votre effet de substitution est négligeable.

    3) L’inflation est un phénomène monétaire. Est-ce que la masse monétaire a diminué au cours de la période? Non! Elle a augmenté de 5 à 7% par an. C’est bien assez pour annuler les gains de productvitié et l’impact des variations de taux de change tout en produisant une hausse modérée des prix. Je ne vois pas pourquoi nous aurions dû observer de la déflation; c’est absurde.

    L’appréciation du dollar canadien n’a pas été suffisante pour faire baisser les prix, mais elle a contribué à les faire moins augmenter.

    Maintenant, si vous voulez vous plaindre du manque de compétitivité de l’économie canadienne, je vous appuierai certainement. L’entreprise qui s’en est possiblement mis le plus dans les poches grâce au taux de change est la SAQ. Lors de mon passage en France, en Italie et en Espagne ces dernières années j’ai constaté des différences de prix de plus de 60%. Je n’ai pas observé de différences significatives sur les vêtements, les bijoux, les parfums ou la nourriture.

    Conclusion:
    Mon raisonnement tient toujours! L’appréciation du dollar canadien bénéficie à la société québécoise beaucoup plus qu’elle ne lui nuit.

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  45. 16 juin 2011 9 h 01 min

    @ Minarchiste

    Les données sont fausses, mais la conclusion reste la même. Rien à faire avec les libertariens…

    Désolé, mais je trouve impossible de discuter avec quelqu’un qui met ses conclusions dans ses prémisses. Tout les partisans de votre théorie quantitative de la monnaie («L’inflation est un phénomène monétaire.») crient depuis deux ans que la politique de la Fed créera une inflation épouvantable. Les faits les démentissent et ils ne changent pas d’idée. Je n’ai aucune intention à élaborer sur ces idées zombies.

    Selon vous, les prix baissent grâce au dollar élevé (ce qui n’est pas faux, mais pas autant que vous le prétendez) mais l’indice des prix à la consommation ne baisse pas. Désolé, inutile d’aller plus loin.

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  46. 16 juin 2011 11 h 56 min

    Les données ne sont pas fausses, j’ai les pris les votres!

    Les importations québécoises hors-Canada totalisent plus de $70 milliards (en 2009) selon vos données et le taux de change canadien s’est apprécié par rapport à toutes les devises majeures impliquées. Grâce à ces gains, nous avons moins besoin de produire pour obtenir en échange ce que nous importons, nous sommes donc plus riches.

    Pourquoi les économistes autrichiens changeraient-ils d’idée sur l’inflation? Il n’y a rien de vraiment surprenant dans la situation actuelle.

    Où en sommes-nous au niveau de l’inflation aux États-Unis?

    Laissez-moi vous poser une question. Il est indéniables que les dernières décennies ont été marquées par d’importants gains de productivité, ce qui devrait normalement avoir un effet déflationniste. Pourtant les prix n’ont pas baissé durant cette période (au contraire ils ont augmenté fortement). Est-ce que cela prouve qu’il n’y a pas eu de gains de productivité?

    Évidemment que non! Nous avons plutôt observé que la croissance monétaire a plus qu’annulé l’impact déflationniste des gains de productivité. C’est la même chose pour l’impact déflationniste de l’appréciation du taux de change canadien.

    Évaluer cet impact en observant bêtement l’IPC et en s’imaginant que toute chose est égale par ailleurs n’est pas très futé.

    Ceci étant dit, je m’attendais à ce genre de réaction.

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  47. 16 juin 2011 19 h 36 min

    @ Minarchiste

    «Les données ne sont pas fausses, j’ai les pris les votres!»

    Voilà ce que je disais. Vous prenez les miennes, fort différentes des vôtres et arrivez au même résultat.

    C’est un des plus gros problèmes que je ressens quand je discute avec les libertariens, les données n’ont aucune importance, seule votre idéologie compte. Les données changent, les conclusions demeurent les mêmes.

    «Qu’a fait le dolllar canadien entre 2003 et 2009 par rapport à l’Euro, au Yen et au Yuan chinois? Une forte appréciation!»

    Voilà bien un exemple patent de ce que je viens de dire. Vous affirmez que le dollar canadien s’est fortement apprécié face à ces monnaies, mais avez vous vérifié ? Non, bien sûr ! C’est encore le gauchiste qui ne connaît rien en économie qui devra se taper tout le travail…

    Allez à http://www.banqueducanada.ca/taux/taux-de-change/moyenne-mensuelle-et-annuelle-des-taux-de-change/ et cliquez sur 2009 et sur 2003 dans la section «moyenne annuelle».

    Vous y apprendrez que, en 2003 l’euro valait en moyenne 1,5826 dollar canadien et 1,5855 en 2009, soit 0,18 % de plus, soit 300 fois moins que l’appréciation de 54 % de la monnaie canadienne par rapport au dollar américain (ce 300 est un gag… même s’il est vrai !). C’est ça que vous appelez une forte appréciation ! Ben non, votre dogme vous disait qu’il s’était apprécié fortement, pourquoi vérifier ? Laissons ça aux gauchistes !

    Le renmibi (ou yuan chinois) ? De 0,1693 à 0.1672,dollar canadien une baisse de 1,3 % ! Une autre forte appréciation ! De toute façon, les salaires et autres coûts de production sont tellement plus bas qu’en Occident que des variations de valeur des monnaies ne changeraient pas grand chose…

    Le yen ? de 0,012088 dollar canadien en 2003 à 0.01220 en 2009, une autre forte appréciation de 0,9 % ! Vous n’êtes vraiment pas chanceux dans l’application de votre théorie, à moins que ce ne soit elle qui soit légèrement mauvaise…

    Bon, je vais vous montrer comment combiner toutes ces données, comme ça, notre échange sera plus positif. Il existe un indice qui permet de suivre l’évolution de la valeur du dollar canadien par rapport à ses principaux partenaires commerciaux, l’«Indice de taux de change effectif du dollar canadien»

    http://www.banqueducanada.ca/taux/taux-de-change/indice-tcec/

    On peut lire sur cette page :

    «L’indice de taux de change effectif du dollar canadien est une moyenne pondérée des taux de change bilatéraux du dollar canadien par rapport aux monnaies des principaux partenaires commerciaux du Canada. En octobre 2006, cet indice a remplacé l’indice C-6.
    Les six monnaies étrangères comprises dans l’indice TCEC sont le dollar É.-U., l’euro, le yen japonais, la livre sterling, le yuan chinois et le peso mexicain.

    À http://www.banqueducanada.ca/taux/taux-de-change/indice-tcec/tcec-recherche-dix-dernieres-annees/ on peut obtenir les données de cet indice pour les 10 dernières années. Il était de 88,8 en moyenne en 2003 et de 106,11 en 2009, soit une augmentation de 19,5 %. En appliquant ce 19,5 % à la valeur monétaire des importations en 2009 (70,2 milliards %), on obtient 13,7 milliards $, soit guère plus que le tiers du 38 milliards $ que vous disiez sous-évalué !

    Comme les baisses de prix des importations provenant des États-Unis (car il ne s’agit pratiquement que de ça, finalement) ne se reflètent pas complètement ici et que, quoique vous en disiez, le 19,5 % ne signifie qu’une baisse entre 0 % et 19,5 %, la véritable économie est probablement dans la fourchette allant de 5 à 10 milliards $. Pas étonnant que cette baisse n’ait pas eu d’impact sur l’IPC !

    Il y a d’autres arguments, mais, bon c’est assez pour l’instant, d’autant que je veux aussi aborder d’autres de vos remarques.

    « le taux de change canadien s’est apprécié par rapport à toutes les devises majeures impliquées»

    Je crois avoir répondu…

    «Pourquoi les économistes autrichiens changeraient-ils d’idée sur l’inflation? Il n’y a rien de vraiment surprenant dans la situation actuelle.»

    Là, j’avoue mon erreur. Je croyais que vous aviez la même position que les monétaristes et néoclassiques. Je suis en grande partie d’accord avec votre analyse. Je ne comprends pas alors pourquoi vous n’appliquez pas le même raisonnement au Canada et avez écrit dans un de vos commentaires précédents :

    «C’est bien assez pour annuler les gains de productvitié et l’impact des variations de taux de change tout en produisant une hausse modérée des prix.»

    Le lien entre la hausse de la masse monétaire et l’inflation est loin d’être aussi mécanique, vous le dites vous-même. Ici aussi, mais dans une bien moindre mesure, il y a eu une forme de thésaurisation, qui a d’ailleurs incité la banque du Canada à intervenir, beaucoup moins qu’aux États-Unis, mais à intervenir quand même.

    « Je ne vois pas pourquoi nous aurions dû observer de la déflation; c’est absurde.»

    Quand les prix baissent, comme vous le prétendiez, de 38 milliards $ (sous estimé !), sur un PIB de 303 milliards (soit de 12,5 % environ), même si c’est sur 6 ans, on peut oui, s’attendre à ce que l’indice des prix à la consommation baisse au moins une fois dans les 72 mois en question, d’autant plus qu’une telle baisse n’est jamais linéaire ! Mais, bon, il n’a jamais baissé, ce qui est normal puisque la baisse de prix de 38 milliards $ n’a jamais eu lieu…

    «Ceci étant dit, je m’attendais à ce genre de réaction.»

    Moi aussi, je m’attendais bien à ce que votre conclusion ne change pas, même si vous avez constaté que vos données n’étaient pas bonnes.

    Et maintenant que vous constatez que votre affirmation que toutes les autres monnaies se sont «fortement appréciées» est faux, allez-vous changer votre conclusion ? Cela m’étonnerait !

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  48. 17 juin 2011 8 h 41 min

    Vos données de taux de change sont des moyennes.
    Moi j’ai utilisé la valeur au 31 décembre 2002 et la valeur au 31 décembre 2009.
    Pour l’Euro j’ai une appréciation de 14% du dollar canadien (les données proviennent de Thomson-Reuters).

    Ceci étant dit, je préfère nettement l’indice pondéré dont vous parlez qui indique que notre pouvoir d’achat s’est accru de $19.5 milliards sur cette période.

    Pourquoi est-ce que je changerais ma conclusion? Même si l’augmentation du pouvoir d’achat n’était que de $5 milliard (le bas de votre fourchette estimée), ce serait tout de même plus élevé que les pertes subies par l’industrie manufacturière québécoise strictement liées au taux de change (parce qu’il faut savoir que le taux de change n’est pas le seul et unique facteur en jeu). Ma conclusion demeure donc correcte même avec vos estimations.

    Si vous me dîtes qu’une hausse de 2.5 degrés des températures terrestres serait catastrophique et que vous estimez qu’elles augmenteront de 5 degrés en 50 ans, et que je vous répond que non ce ne sera que 3.5 degrés, allez-vous changer votre conclusion? Je parie que non! Ce serait quand même catastrophique.

    En passant, je ne suis pas un monétariste néoclassique.

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  49. 17 juin 2011 8 h 52 min

    «En passant, je ne suis pas un monétariste néoclassique.»

    C’est pourquoi je me suis excusé.

    «Ceci étant dit, je préfère nettement l’indice pondéré dont vous parlez qui indique que notre pouvoir d’achat s’est accru de $19.5 milliards sur cette période.»

    Nous nous sommes au moins entendus sur le choix de l’indicateur, mais pas sur le montant auquel l’associer ! Vous sembliez d’accord avec le 70 milliards $, mais vous revenez avec le 100 milliards $ (ou 99…).

    Je répète ce que dit Statcan : «Le commerce sur base de la BDP peut se faire entièrement à l’intérieur ou à l’extérieur du Canada». Dans ce cas les différences de valeur des monnaies ne jouent pas., car le commerce se fait en monnaie locale.

    Cela dit, c’est déjà un écart nettement moindre qu’au départ.

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  50. nexus permalink
    4 août 2011 11 h 35 min

    1 piasse du Québec= 0,00001 CAD
    Excelent !!
    Mais, c’est possible aussi sans aucun monaie …sans routes, sans ponts, seulement avec des taxes pour le gouvernement (du QC…LIBRE)

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  51. 27 janvier 2012 10 h 52 min

    740 nouvelles victimes de la maladie hollandaise :

    Mabe ferme son usine de Montréal: 740 emplois perdus

    «La direction de l’entreprise a expliqué jeudi, par voie de communiqué, que la forte appréciation du dollar canadien au cours des dernières années et le ralentissement économique aux États-Unis, où est exportée 90 pour cent de la production de l’usine de Montréal, l’ont amenée à prendre une décision «jugée nécessaire et finale».»

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  52. 27 janvier 2012 11 h 31 min

    @Darwin

    Sans avoir lu ce dernier commentaire, je viens moi-même de parler de ces 740 emplois perdus et de la maladie hollandaise, sous le billet « Qu’est-ce qu’une récession ».

    Le hasard, sans doute, avec un zeste d’actualité!

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  53. 27 janvier 2012 18 h 10 min

    Hasard? Non, on a plutôt fait le même lien!

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  54. 1 février 2012 18 h 16 min

    Bon, un autre groupe qui parle de la maladie hollandaise… Ça doit exister! 😉

    Curing the Dutch disease in Canada (Soigner la maladie hollandaise au Canada)

    Cliquer pour accéder à bimenyimana.pdf

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