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La bonne société transnationale et le méchant syndicat

3 janvier 2012

La suite du billet sur Les «qualités» de l’euro attendra jusqu’à demain… urgence oblige!

C’est rendu le goût du jour! Plutôt que de se mobiliser contre le 1 % le plus riche, on dirait que certains de nos concitoyens préfèrent taper sur les travailleurs qui s’en tirent mieux que les autres!

Que les patrons des villes, scusez, les maires, blâment les régimes de retraite de leurs employés pour la situation précaire des finances publiques, on s’y attend. Après tout, ce sont bien des patrons. Bien sûr, ces maires et leurs prédécesseurs ne disaient rien quand elles accumulaient les congés de cotisations lorsque les rendements des placements étaient plus élevés que prévus, comme l’explique bien Lisa Djevahirdjian, conseillère syndicale au Syndicat canadien de la fonction publique, dans cette lettre limpide… Mais, maintenant qu’ils sont insuffisants pour respecter LEURS engagements négociés, il faudrait que ce soit les travailleurs qui paient!

Tapons sur les travailleurs!

Mais là, que les membres d’un syndicat du secteur privé osent refuser la sous-traitance que voudrait imposer son employeur, une gentille société transnationale, on ne blâme pas l’intransigeance de ces sociétés qui ne se préoccupent que du rendement de leurs actionnaires, non, on préfère se ruer sur… les travailleurs et leur syndicat!

La lecture des commentaires, et surtout le décompte des appuis à ces commentaires, sur le conflit de travail entre Rio Tinto Alcan (qui a entres autres fait fortune grâce à ses mines en Rhodésie) et son syndicat sur le site Internet de Radiocan me dépriment considérablement. Voici quelques échantillons…

«Voici un autre exemple de syndicat qui veut presser le citron au maximum alors que les employés sont déjà trop payés par rapport aux emplois comparables…»

«Les veaux sont bien gras ces syndiqués pleurnichards.»

Trop payés? Au sommet de l’échelle salariale, il font environ 70 000 $ par année selon le site du syndicat. Oui, c’est bien payé. Ce que je trouve drôle, c’est que je n’ai jamais entendu de critiques aussi virulentes sur les cadeaux que le gouvernement a faits aux alumineries. Voici, ce qu’on peut lire au sujet des derniers cadeaux :

«Le professeur [Jean-Thomas Bernard, spécialiste en énergie et professeur à l’Université d’Ottawa] a calculé que vendre cette énergie aux alumineries plutôt que de l’exporter à des prix plus élevés revient à subventionner chaque emploi dans les alumineries à hauteur de 600 000$ par année».

Donner 600 000 $ par emploi à des sociétés transnationales serait correct, mais que les gens qui occupent ces emplois reçoivent près de 10 fois moins serait un scandale?

«Les entreprises, de leur côté, prétendent que les salaires qu’elles paient et les dépenses qu’elles font au Québec font plus que compenser pour les tarifs d’électricité.»

C’est le même argument (les gros salaires) qu’on nous sert pour justifier les cadeaux aux entreprises dans le cadre du Plan Nord… Mais, au moins, qu’elles les paient correctement, ces salaires! Là, le syndicat ne veut que protéger ses membres contre la sous-traitance qui permettrait justement à cette bonne société transnationale de ne plus payer de bons salaires aux méchants syndiqués!

«Aujourd’hui, les travaux de sous-traitance que nous voyons dans nos murs visent à remplacer les emplois de qualité. Ces travailleurs embauchés par les sous-traitants sont une main-d’oeuvre bon marché, souvent non syndiquée, peu protégée et si par malchance elle se blesse, elle risque d’être congédiée.»

Oui, mais les articles sur les «cadeaux» aux alumineries ne parlent pas de l’Alcan… Non, pas celui-là, mais il y en a d’autres qui le font! Regardons certains extraits attentivement, ça vaut la peine!

«La multinationale, qui vient de recevoir une aide financière additionnelle du gouvernement Charest, faisait des profits même lorsque le prix de l’aluminium a atteint un creux au premier trimestre de 2009, révèle une étude réalisée par Bill Murnighan, économiste des Travailleurs canadiens de l’automobile (TCA) à Toronto.»

«Cette rentabilité qui a résisté à la dégringolade du prix de l’aluminium s’explique principalement par le coût très bas de l’énergie dont profite Rio Tinto Alcan. L’entreprise produit elle-même à peu près toute l’électricité dont elle a besoin, à un coût qui s’approche de zéro. Selon les chiffres de CRU, le coût de revient de l’électricité produite par Rio Tinto Alcan est de moins d’un cent le kilowattheure, soit 0,6 cent. C’est quatre fois moins que le prix payé par les autres alumineries du Québec, qui bénéficient pourtant des tarifs préférentiels négociés dans des ententes secrètes (environ 2 cents le kilowattheure).»

«L’entreprise paie six fois moins cher que les autres acteurs de l’industrie ailleurs dans le monde. «Il est permis de penser que les coûts d’énergie canadiens de Rio Tinto Alcan sont parmi les plus bas de toute l’industrie mondiale de l’aluminium», conclut l’étude de Bill Murnighan. »

«Ce projet avait déjà reçu une aide publique de 400 millions lors de son annonce, en décembre 2006. Le gouvernement a accordé un prêt supplémentaire de 175 millions la semaine dernière pour poursuivre le projet «à un rythme que l’entreprise n’aurait pu soutenir sans cet apport», a justifié le ministre des Finances, Raymond Bachand. »

Et le méchant syndicat qui veut exploiter cette pauvre petite entreprise démunie, quelle injustice!

Passons à un autre extrait des commentaires éclairés des lecteurs du site de Radio-Canada…

«Ce qui va arriver, c’est que l’usine va fermer les portes et partir ouvrir ses portes là ou les salariés ne coutent pas cher et ne se plaignent pas…»

Même si ses 1000 employés touchaient 100 000 $ par année, cela coûterait 100 millions $ à l’Alcan. Alcan reçoit plus que ça en subvention seulement et, comme on vient de le voir, paie des pinottes pour son énergie! Si l’électricité à 4,3 cents le kilowattheure vaut 600 000 $ par emploi, l’électricité à 0,6 cent le kilowattheure doit bien représenter 1 million $ par emploi! Les gens semblent oublier le plus gros cadeau que l’Alcan a reçu. Ses installations électriques sont parmi les seules qui n’ont pas été nationalisées en 1963!

«Sont épargnées, les installations d’autoproduction de l’Alcan sur la rivière Saguenay, la centrale McCormick à Baie-Comeau, et les centrales de la société Énergie MacLaren sur la rivière du Lièvre en Outaouais.»

Et ils s’en iraient? Quelle blague!

On continue avec les brillants commentaires affiché sur le site de Radiocan…

«En plus la grève est illégale…»

La grève est illégale!!! C’est un lock-out!

Bon, assez, c’est assez…

Et, pendant ce temps…

Pendant que ces gens s’indignent du salaire de ces travailleurs, le 1 % rigole : Des riches plus riches, un revenu moyen qui stagne

«En 1998, les 100 plus riches gagnaient 105 fois plus que le Canadien moyen; aujourd’hui, c’est 189 fois.»

«De plus, en 2010, dans le calcul de leur revenu moyen, les plus riches ont collectivement profité d’une hausse appréciable de 27 % par rapport aux 100 plus fortunés de 2009, à peine un an plus tôt, dont le revenu moyen avait atteint 6,6 millions $.

Entre-temps, les revenus des Canadiens moyens ont fait du sur-place au cours des dernières années.»

C’est bien plus facile de déverser sa bile contre les travailleurs que de se mobiliser contre les puissants…

137 commentaires leave one →
  1. Blink permalink
    3 janvier 2012 21 h 38 min

    Je pense que tout à été dit et très bien dit Darwin.

    – C’est de la grosse business sale un point c’est tout.
    – De la restructuration sauvage, inutile et injustifiée.
    – Un refus du partage de la richesse par simple appât du gain
    – Un virage vers l’embauche de travailleurs au statut précaire pour un meilleur contrôle de la classe ouvrière

    … et tout ça, non pas dans le but de sauver une entreprise en difficulté, mais bien pour s’assurer de toucher le bonus de fin d’année avec des actionnaires contents contents – parce qu’au final, c’est quoi le but?. C’est l’inhumanité de la chose qui me révolte. Et quand l’entreprise joue la victime en plus… ça devient carrément imbuvable.

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  2. 3 janvier 2012 21 h 42 min

    «C’est bien plus facile de déverser sa bile contre les travailleurs que de se mobiliser contre les puissants…«

    Voilà!

    C’est décourageant, mais c’est ça.

    Mais je ne crois pas que la majorité pense comme eux. Tous ceux qui critiquent, tous des ignorants envieux. Ils ne se rendent pas compte que c’est grâce à toutes ces luttes féroces des syndicats que leur propre salaire peu être décent.

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  3. Nicolas permalink
    3 janvier 2012 21 h 47 min

    La jalousie est horizontale, alors que l’envie est verticale et pointe vers le haut. Personne ne peut se comparer directement avec des ultrariches. C’est plus facile de se comparer avec des employés d’usine qui gagnent 80000$, et de trouver leurs conditions bien trop favorables par rapport aux nôtres. Par notre expérience, nos diplômes ou notre situation professionnelle, nous estimons sans doute mériter autant qu’eux (si ce n’est plus) et ne pouvant pas l’obtenir, nous en dénigrons les bénéficiaires. Ce n’est que de la jalousie manipulée à des fins de communication.

    Curieux qu’on doive s’excuser de gagner un bon salaire, alors que des présidents d’entreprises en faillite continuent à se verser des émoluments indécents tout en essayant de liquider le fond de retraite de leurs travailleurs (l’affaire White Birch, particulièrement).

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  4. Blink permalink
    3 janvier 2012 22 h 23 min

    Ouais! Stie de jalousie! Et un outil de manipulation rêvé pour certain. Bien d’accord avec ton commentaire Nick.

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  5. 3 janvier 2012 22 h 28 min

    @ Blink

    «- Un virage vers l’embauche de travailleurs au statut précaire pour un meilleur contrôle de la classe ouvrière»

    Tout à fait, RTA veut briser le rapport de force des travailleurs, c’est clair.

    « C’est l’inhumanité de la chose qui me révolte. Et quand l’entreprise joue la victime en plus… ça devient carrément imbuvable.»

    Idem…

    @ Yves

    «Mais je ne crois pas que la majorité pense comme eux»

    C’est pourquoi, j’ai pris la peine d’écrire «certains de nos concitoyens».

    «Ils ne se rendent pas compte que c’est grâce à toutes ces luttes féroces des syndicats que leur propre salaire peu être décent.»

    La lettre du travailleur que j’ai mise en lien en parle de belle façon dans sa conclusion :

    «Les conditions actuelles donc nous jouissons ont été acquises au prix de combats que nos pères, grands-pères et oncles ont menés dans le passé. C’est donc à nous, aujourd’hui, de faire comme nos prédécesseurs et mener nos combats pour une répartition juste et équitable de nos richesses et ainsi conserver, pour les générations à venir, des emplois de qualité.»

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  6. 3 janvier 2012 22 h 51 min

    @ Nicolas

    «C’est plus facile de se comparer avec des employés d’usine qui gagnent 80000$, et de trouver leurs conditions bien trop favorables par rapport aux nôtres.»

    C’est tout à fait cela.

    J’ai lu un texte récemment qui explique (presque) pourquoi les pauvres votent à droite. L’idée, selon l’auteur (et je suis pas mal d’accord), c’est que personne ne veut être au bas de l’échelle sociale. Si on aide «trop» les plus pauvres, les gens un peu moins pauvres ne verraient plus d’écart significatif entre leur situation et celle des plus pauvres. Tordu, mais cela a du sens.

    Ce même type d’argument (de constatation?) est élaboré dans le livre que je suis en train de lire (The spirit level). Les auteurs expliquent pourquoi les citoyens des sociétés inégalitaires sont plus anxieux que ceux des sociétés plus égalitaires. Dans ces pays inégalitaires, par exemple aux États-Unis, le statut social est fortement établi selon le revenu et surtout la tranche de revenu. Se sentir au dessus d’une certaine classe est primordial pour eux, pour leur estime personnelle. En outre, comme ces sociétés deviennent plus hiérarchisées, les cercles sociaux deviennent plus petits. Il y a de moins en moins de «nous» et de plus en plus de «eux» (analogie avec la situation ici?). Les travailleurs de l’Alcan sont des «eux» pour bien du monde… Par contre, les super riches sont trop loin socialement pour s’en préoccuper, pour se reconnaître en eux… même si ce sont aussi des «eux».

    Les auteurs citent aussi des études qui démontrent que l’anxiété (et la mauvaise santé et bien d’autres mauvaises choses…) est inversement proportionnelle au nombre d’amis. Cela rejoint tout à fait, mais autrement, la thèse de Jacques Généreux dans La dissociété…

    «Curieux qu’on doive s’excuser de gagner un bon salaire»

    Moi, si ceux qui font de bons salaires payaient une juste part d’impôts, ça m’irait! 😉

    Et les revenus salariaux ont moins de possibilités d’évitement fiscal!

    «alors que des présidents d’entreprises en faillite continuent à se verser des émoluments indécents tout en essayant de liquider le fond de retraite de leurs travailleurs »

    Personnellement, les revenus des pdg d’entrepreprises qui n’ont pas fait faillite me fâchent aussi!

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  7. 3 janvier 2012 23 h 28 min

    D’entrée de jeu, je travaille chez Rio Tinto Alcan, en réalité, travaillait puisque maintenant « lockouter ».

    Ce qui me sidère dans les stations de radios régionaux, ce sont la méconnaissance des animateurs face a nos demandes. (Bon, ce ne sont que des animateurs et il ne sont pas régie pas le code journalistique….) On ne parle que de demande de salaire pour des employés « grassement » payés, alors qu’il y a un mécanisme qui régie nos salaires depuis 12 ans et la remise en question ne fait pas partie de nos demandes. (Bien que le système fait en sorte de stagner les salaires… pendant que les profits ne cesse d’augmenter)

    La sous-traitance, c’est la clef de l’enjeu. D’année en année, depuis que le gouvernement Charest a changé les règles de la sous-traitance en 2003 (mettant ce se fait même en danger la paix sociale dans les entreprises) nous sentons la présence et la pression de plus en plus énorme de la sous-traitance.
    Dans l’accréditation a laquelle j’appartiens, bureau, ils n’ont pas voulut garantir qu’il n’y aurait pas d’impartition de nos tâches à la sous-traitance pour la durée du prochain contrat de travail dans 5 ans. Évidemment, l’employeur nous garantie la sécurité d’emploi jusqu’à notre retraite… mais pas nécessairement dans le domaine (technique dans mon cas) où nous travaillons. De plus, comme dans les bureaux (nous sommes 24 syndiqués… pour presque 150 cadres et sous-traitants!) il n’y aura pas de retraite avant 10 ans, la compagnie entends profiter des « opportunités d’affaires » pour ne pas nous remplacer. J’ai posé la question si se tuer sur la route en traversant le parc des Laurentides (cas déjà arrivé) était une « opportunité d’affaire » et l’ont m’a répondu… oui!!!

    L’entreprise fait son profit avec les avantage énergique, avec son savoir faire technologique et ce qu’elle demande en plus, c’est ce le faire aussi sur le dos des employés… afin de « maintenir » la rentabilité. En réalité, elle veut augmenter la rentabilité, dans l’immédiat, sur le dos des nouveaux employés, pardons, sous-traitants et à moyen terme, sous le dos des employés de Rio Tinto Alcan. Quel sera notre rapport de force (c’est la seule chose qu’une entreprise respecte) lorsque plus de la moitié des employés seront des cadres et sous-traitants???

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  8. 3 janvier 2012 23 h 59 min

    @ Benton

    Merci pour ce témoignage d’un acteur direct du conflit!

    «De plus, comme dans les bureaux (nous sommes 24 syndiqués… pour presque 150 cadres et sous-traitants!)»

    J’étais un peu abasourdi par la proportion énorme de cadres (on dit 200 pour quelque 750 syndiqués). Ça me semble aberrant… Mais, si ça inclut des «sous-traitants», ça se comprend mieux… Est-ce le cas?

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  9. 4 janvier 2012 0 h 18 min

    @Darwin

    Ça exclut les sous-traitants.

    Par contre, depuis plus 1 an, il s’embauchait pratiquement un nouveau cadre par semaine. (Si ce n’était pas deux)

    De plus, certains étudiants universitaires embauchés comme « étudiants cadre » ont été rappelés voilà un mois. (Selon la loi, seuls les employés embauchés avant 90 jours de la fin du contrat de travail peuvent travailler dans une entreprise en grève ou en lock-out)

    Mon impression est qu’avec ce qui passe, le lock-out était planifié….soi que les employés acceptent les provocations et l’entreprise y va de l’avant avec la sous-traitance, soi qu’il brise le syndicat par un lock-out….

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  10. 4 janvier 2012 6 h 25 min

    On nous avait annoncé une année remplie de conflits de travail mais jamais je n’aurais imaginé un tel spectacle. Lock-out chez Rio Tinto, lock-out chez Caterpillar, fermeture de la White Birch… Les travailleurs québécois et canadiens feront face à la grosse machine capitaliste qui ne semble avoir aucun problème à leur frapper dans les tibias.

    Peuple à genoux…

    Le Québec et le Canada des ressources naturelles… Le Plan Nord… Les sables bitumineux… Le gaz de schiste… Les ressources pétrolières du St-Laurent… Des jobs pour les travailleurs ? Non, pas vraiment. Des opportunités pour les firmes de sous-traitance. Tous des bons copains.

    Les copains d’abord.

    Et, autour de nous, les larbins. Les larbins qui défendent les boss. Les larbins qui admirent le succès des présidents et des vice-présidents.

    Ces larbins qui voteront pour Legault et Sirois.

    Bon billet Darwin. Bons commentaires Blink, Yves, Nicolas, Benton.

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  11. 4 janvier 2012 8 h 10 min

    Les syndicats prévoient bien des conflits de travail en 2012. Dans le secteur manufacturier, il faut réduire le coûts de production. La main invisible est déterminée à nous saigner encore un peu plus, les 100 plus riches doivent s’enrichir encore, 189 fois le salaire moyen, ce n’est pas digne de notre peuple voyons donc!

    Pour revenir à Rio Tinto, il font de l’argent avec l’électricité qu’ils produisent en revendant les surplus dans le public…Des grosses poches!

    Bon courage Benton!

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  12. 4 janvier 2012 8 h 56 min

    @ Benton

    «Ça exclut les sous-traitants.»
    «Par contre, depuis plus 1 an, il s’embauchait pratiquement un nouveau cadre par semaine. (Si ce n’était pas deux)»

    Ça ressemble à ce que je pensais. Il y a de plus en plus de trous dans cette loi. Mais, même en faisant fonctionner cette usine au tiers de sa capacité, la compagnie perd bien plus d’argent que les travailleurs. Bon, cet argent là n’est pas essentiel pour les actionnaires, mais certains pourraient faire des pressions sur les dirigeants pour qu’ils règlent. C’est le principal espoir.

    «Mon impression est qu’avec ce qui passe, le lock-out était planifié…»

    Lockout ou préparation à une grève, il est clair qu’ils se préparaient.

    Bon courage!

    @ Luto

    «Ces larbins qui voteront pour Legault et Sirois.»

    Ouais, pas bien optimiste ce matin! On va continuer à tirer de l’autre côté de cette tendance!

    @ Koval

    «189 fois le salaire moyen, ce n’est pas digne de notre peuple voyons donc!»

    Ben sûr, c’est autour de 300 aux États!

    «Pour revenir à Rio Tinto, il font de l’argent avec l’électricité qu’ils produisent en revendant les surplus dans le public…»

    Je me demande seulement s’ils doivent respecter des conditions pour farder leurs droits acquis. Par exemple, comme Résolu à qui le gouvernement menace de retirer le droit sur un barrage s’il n’investit pas plus. Si quelqu’un est au courant (…) ce serait gentil de nous éclairer!

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  13. Nicolas permalink
    4 janvier 2012 9 h 58 min

    J’ai plusieurs membres de ma famille établies au Lac et je peux vous assurer que la jalousie envers les travailleurs de l’Alcan est extrêmement forte. Dans cette région, les salaires moyens sont peu élevés, alors entrer à l’Alcan, c’était comme gagner le jackpot : ça permettait de se payer un chalet au bord du lac, un ski-doo, des vacances… tout le monde sait que ces excellents salaires aident l’économie locale et maintiennent de emplois indirects de service, mais la nature humaine est telle que l’envie n’est jamais loin…

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  14. 4 janvier 2012 11 h 50 min

    @ Nicolas

    «je peux vous assurer que la jalousie envers les travailleurs de l’Alcan est extrêmement forte»

    En effet, ma conjointe vient d’Arvida, un de ses beaux-frères est cadre à l’Alcan, alors, on reçoit pas mal d’info allant dans ce sens.

    Le pire, c’est que selon un ou des économistes spécialisés en économie régionale (je ne me souviens plus lequel ou lesquels…), les hauts salaires dans ce type de grosses sociétés au Saguenay et sur la Côte-Nord seraient un des facteurs du niveau moins élevé d’entreprenariat dans ces régions (que dans le Bas-Saint-Laurent et en Beauce, par exemple). Marc-Urbain Proulx (prof d’économie à l’Université du Québec à Chicoutimi) attribue en premier lieu ce faible niveau d’entreprenariat à l’exode des jeunes.

    «Le déclin démographique explique sûrement en bonne partie cette faible performance.» (…) «Alors que 60 % des entreprises au Canada sont créées par des gens âgés entre 18 et 35 ans, cette catégorie démographique quitte massivement la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean.»

    Quoiqu’il en soit, il est clair que la possibilité d’obtenir un bon salaire sans le risque de l’entreprenariat doit jouer dans ces régions, de même que le déclin démographique des 18-35. Cela montre une autre raison de trouver étrange cette jalousie, même si on peut la comprendre… En effet, avec le déclin de ces «gros salaires», il ne resterait pas grand chose pour soutenir l’économie locale, ce qui ne pourrait qu’accentuer l’exode (en régression, d’ailleurs, depuis quelques années) et, en conséquence, les possibilités de créer de nouvelles entreprises.

    Mais, bon, c’est certain que les pulsions comme la jalousie n’ont que faire de ces raisonnements intellectuels!

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  15. 4 janvier 2012 12 h 58 min

    Vrai que la région du Saguenay Lac-St-Jean est vieillissante. Les jeunes qui veulent étudier partent et ne reviennent pas, on observe le même mouvement dans bien des régions depuis plusieurs années. Ceux qui y restent(au Saguenay-Lac-St-Jean) travaillent dans des moulins à bois,dans le bois à au moins 20$ de l’heure et plus ou sur leur propre entreprise (ferme). Sinon, il y a les commercants, un peu de tourisme et quelques jobs poches, les gens qui y restent ne sont pas plus pauvres qu’ici à Sherbrooke ou en Beauce. Si les bineries ne pleuvent pas là-bas comme en Beauce, c’est peut-être à cause de l’isolement géographique. Quand il faut compter le coût d’une flotte de camion pour exporter ton produit à Montréal ou à Québec, tu t’installes ailleurs si t’es pas trop con en affaire! Cela explique le peu de manufactures et les gens ne s’en plaignent pas trop…Eux, être associés chez Wall Mard, ça les excite moins qu’en Beauce!

    Je suis certaine qu’ils y a des colons là-bas qui cassent du sucre sur le dos des travailleurs d’Alcan mais je suis aussi certaine que ça pourrait être pire dans d’autres régions….

    Le Québec devient maso, quand on voit l’engouement que suscite Labeaume, on se désole vraiment….

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  16. Nicolas permalink
    4 janvier 2012 13 h 50 min

    @ Darwin

    Je connais bien Marc-Urbain Proulx, que j’ai fréquemment croisé en colloque. Son opinion profonde est telle que tu la décris : l’Alcan, à long terme, est un poison qui tue lentement la région (à l’instar du pétrole ailleurs dans le monde). J’ai l’image des stéroïdes en tête : ça permet de gonfler sa masse musculaire, mais endommage l’organisme et au bout du compte, celui qui en prend meurt souvent plus jeune, malade.

    Un jeune qui ne peut pas entrer à l’Alcan devra se contenter des miettes et ne supportera pas – à niveau égal de formation – d’être moins bien payé. Il ira donc en ville, deviendra entrepreneur ou gestionnaire… le Saguenay-Lac-Saint-Jean est donc entièrement dépendant de ces grandes entreprises. Advenant leur départ ou leur fermeture partielle, la région deviendrait une vaste friche industrielle, telle qu’on en voit en Europe dans les bassins houillers de Lorraine ou du Luxembourg.

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  17. 4 janvier 2012 14 h 15 min

    @ Vous deux

    Nous semblons voir la situation de façon semblable.

    Les économistes dont les noms ne me revenaient pas sont Richard Shearmur et Mario Polèse (parfois critiqués, surtout dans les régions qu’ils analysent…). Je crois aussi avoir trouvé le document que j’ai lu à l’époque, écrit par ces deux économistes avec Philippe Chenard (que je ne connais pas). Il s’agit de :
    L’évolution économique et démographique et les perspectives de développement des régions périphériques du Québec, juin 2005.

    Juste le terme «périférique» fait grincer des dents dans ces régions (avec raison!)… Je ne l’ai pas relu en entier, mais il aborde bien les sujets dont nous parlons (en tout cas, dont je parlais!).

    «Ce sont les activités de la base économique (les activités d’exportation, en somme) qui font vivre les autres activités économiques, appelées activités induites ou « nonbasiques ». Autrement dit, si une aluminerie ou une papeterie ferme dans une région, des commerces et des services fermeront eux aussi.»

    Sur ce que je disais, voici un extrait de l’analyse du Bas Saint-Laurent :

    «La région n’est pas dominée par des grandes entreprises, fortement capitalisées, qui paient des hauts salaires et qui peuvent, par conséquent, = constituer un obstacle à la création de PME et à l’éclosion de l’entrepreneuriat. Les salaires y sont, en moyenne, en dessous de la moyenne québécoise (figure 23), à la différence des régions plus au nord, fortement marquées par la présence des alumineries, papeteries et autres grandes entreprises.»

    Les auteurs développent cet argument plus loin, dans leur analyse du Saguenay-Lac-Saint-Jean (pages 25 et 26)

    «L’emploi manufacturier y est à la baisse depuis une dizaine d’années, comme sur la Côte-Nord et le Nord-du-Québec (figure 27), régions qui lui ressemblent sur ce plan. Cette baisse est en partie attribuable aux hausses continues de productivité du travail dans le secteur forestier et dans les alumineries, fortement capitalisées. (…) Le haut niveau global des salaires (revoir la figure 23). L’impact négatif sur la création de PME exportatrices n’est pas difficile à comprendre. Tout nouvel entrepreneur (qui veut, par exemple, vendre sur le marché américain) ne devra pas seulement affronter des coûts plus élevés de transport que son collègue de la Beauce, mais devra aussi payer des salaires plus élevés s’il ne veut pas perdre ses employés les plus compétents à la grande entreprise. Le caractère « particulier » du marché du travail local est que le Saguenay–Lac-Saint-Jean se trouve simultanément une région à haut revenu et une région d’émigration nette, ce qui s’avère en principe une contradiction. En théorie, les gens ne quittent pas une région où les salaires sont élevés. Cependant, à côté des emplois bien rémunérés (mais, pas assez nombreux) se trouve un marché de travail caractérisé par une carence généralisée d’emplois, qui se traduit par des taux de chômage élevés. C’est une réalité particulière avec laquelle il faut composer et qui commande des stratégies de développement adaptées aux conditions particulières du marché du travail de la région.»

    Cela correspond aussi à ce que Koval décrit, dont les coûts de transport plus élevés qu’en Beauce et la forte présence d’emplois «poches»…

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  18. 4 janvier 2012 18 h 18 min

    En cherchant quelques infos je suis tomber sur cette petite base de donnée très visuelle sur les régions.

    http://www.stat.gouv.qc.ca/regions/profils/region_00/region_00.htm

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  19. Richard Langelier permalink
    4 janvier 2012 18 h 50 min

    Quelques réflexions en vrac :

    Pauline Marois veut bien réformer le Code du travail, mais en accordant des choses au patronat aussi. [1]
    Avec ses députés adéquistes et Charles Sirois, si François Legault propose de réformer le Code du travail, ce ne sera pas en faveur des travailleurs.
    C’est le gouvernement Charest qui a facilité le recours à la sous-traitance, alors…

    Je me souviens qu’à son arrivée au Tribunal du travail, Robert Burns a condamné une entreprise qui utilisait de faux cadres. Benton, savez-vous si ce règlement des 90 jours existe depuis le début?

    Dans un cours d’économie, Ruth Rose nous disait : « les hauts salaires attirent les hauts salaires », parce que les autres employeurs doivent suivre. Elle donnait l’exemple du sud de l’Ontario. La thèse qu’ils peuvent décourager l’entrepreneuriat se défend aussi.

    Lorsque les travailleurs de la station de ski de Mont-Tremblant étaient en grève, ils se faisaient dire par les employés de IGA : « nous avons de petits salaires, nous risquons d’être mis à pied, parce qu’il n’y a pas de tourisme ». Ces travailleurs ont renoncé à leurs revendications.

    Plusieurs de nos programmes sociaux sont financés par capitalisation. Nous sommes actionnaires, nous voulons payer les cotisations les plus basses possible et les indemnisations, les taux de remplacement de notre revenu à la retraite les meilleurs possible. Sommes-nous dans la servitude volontaire, dans le dilemme du prisonnier? Non Darwin, je ne plagie pas Jacques Généreux, j’avais réfléchi un petit peu à ces interrogations avant de le lire. J’irai demain à la bibliothèque et j’espère que d’autres livres de Jacques Généreux seront disponibles, de même que des livres sur le développement régional.

    [1] Au canal des débats, j’avais entendu Diane Lemieux, en commission parlementaire, dire aux représentants de la CSN qui présentaient un mémoire :
    – Vous voulez de nouveaux droits et ne rien céder en retour.
    Marc Laviolette avait répondu :
    – Le but, c’est de faciliter la syndicalisation aux travailleurs qui veulent se syndiquer.
    Il faut dire qu’un des premiers gestes qu’elle a posé comme ministre du Travail a été d’abolir le Décret de l’industrie du vêtement (qui accordait un peu plus que le salaire minimum. Les tentatives de syndicalisation ont toujours été difficiles. Des assemblées qui se déroulaient dans plusieurs langues, beaucoup de travailleuses immigrantes. L’employeur qui accordait de meilleures conditions de travail risquait d’être pénalisé face à la concurrence). Diane Lemieux abolissait ce décret pour moderniser, rationaliser (rendre conforme à la raison?). Il a été reconduit d’année en année. Le gouvernement Charest l’a fait aussi. Je ne sais pas s’il est encore reconduit.

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  20. 4 janvier 2012 19 h 28 min

    @ Richard Langelier

    «Pauline Marois veut bien réformer le Code du travail, mais en accordant des choses au patronat aussi.»

    Oui, je m’en voulais d’avoir oublié de mentionner cela quand j’ai donné des exemples de décisions qui montrent que le PQ a viré vers le centre-droit à Pragmatisme…

    «le Décret de l’industrie du vêtement (qui accordait un peu plus que le salaire minimum»

    Je précise à nouveau qu’il y avait quatre décrets

    ( 1° le Décret sur l’industrie de la chemise pour hommes et garçons
    2° le Décret sur l’industrie de la confection pour dames
    3° le Décret sur l’industrie de la confection pour hommes
    4° le Décret sur l’industrie du gant de cuir )

    et que ceux-ci ne couvraient pas toute l’industrie (environ la moitié). Le salaire minimum demeurait le même, mais les décrets prévoyaient des augmentatations de salaires assez rapidement (genre après quelques mois). En plus, il prévoyait plus de congés, dont le 8 mars (journée internationale des droits des femmes)!

    «Je ne sais pas s’il est encore reconduit.»

    En fait, une partie des clauses font maintenant partie le la Loi sur les normes du travail (voir la section SECTION VIII.1 NORMES DU TRAVAIL DANS L’INDUSTRIE DU VÊTEMENT, soit les articles 92.1 à 92.4 et le règlement.

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  21. 4 janvier 2012 20 h 01 min

    @Richard Langelier

    L’article 109.1 a) se réfère à l’embauche jusqu’à la phase des négociations où la période est établit à l’article 52.2 du code du travail.

    L’origine ce ces article date de 1977 (ce qui corresponds à l’époque Burn)… mais il y a eu des modifications par la suite, difficile d’établir lesquelles.

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  22. 4 janvier 2012 20 h 15 min

    L’entente donc parle le VP Étienne Jacques qui balise la sous-traitance garantit que le « core » des opérations se fera à l’interne sauf tout ce qui sera extérieur au « core ». De plus, l’entreprise se refuse de définir ce qu’elle entend par « le coeur des opérations ».

    Pour le reste, l’entreprise se réserve le droit d’impartitionner/sous-traiter ce qui est autour du « core » selon ce que fait en « général » dans l’industrie de l’aluminium au Québec.

    L’entente ne s’applique qu’à l’accréditation horaire et non à l’accréditation du CRC, 55 employés, (Centre de réfraction des cuves) et a l’accréditation de bureau, 24 employés. Évidemment, avec le CRC et les bureaux, nous somme loins du « coeur »!!!

    Par contre, l’entreprise garantit la sécurité d’emploi à tous les employés présents en date du 31 décembre 2011. La réalité, c’est que cette sécurité d’emploi était déjà conventionné dans le contrat de travail!!!

    Au final, c’est que l’entreprise entend profiter du changement au code du travail de 2003 du gouvernement Charest sur l’impartition à la sous-traitance une partie des tâches…

    Selon l’estimation du syndicat, environ le tiers des heures travaillées pourrait éventuellement aller en sous-traitance au niveau de l’accréditation horaire… et on ne parle pas de la totalité des deux autres accréditations…

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  23. 4 janvier 2012 21 h 34 min

    @ Benton

    Merci pour ces précisions!

    «Au final, c’est que l’entreprise entend profiter du changement au code du travail de 2003 du gouvernement Charest sur l’impartition à la sous-traitance une partie des tâches…»

    Pour le bénéfice de nos lecteurs, j’ajouterai que vous parlez de l’abrogation d’une partie de l’article 45 du Code du travail (enfin, je pense), partie qui protégeait une accréditation syndicale dans les cas de «concession partielle d’une entreprise », ce qui incluait le fait de confier à une autre entreprise une partie des tâches accomplies par des syndiqués.

    «des discussions existent quant à la définition du terme concession. Le Dictionnaire des relations du travail définit ce terme comme « un acte juridique qui consiste à accorder à autrui, en tout ou en partie, l’opération d’une industrie qu’on effectuait soi-même auparavant »

    (voir page 12)

    Les syndicats avaient d’ailleurs soulevé que l’abrogation de cette partie de l’article entraînerait des conflits de travail. Vous êtes un des nombreux exemples que les syndicats avaient raison sous ce chapitre…

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  24. 5 janvier 2012 3 h 13 min

    Effectivement, d’autant plus que devant le danger d’atteinte à la stabilité opérationnelle, qu’Alcan avait a l’époque affirmée qu’elle n’entendait pas profiter de la nouvelle disposition de l’article 45 du Code du travail.
    Par contre, lors de la négociation du contrat de travail de 2006, l’Alcan n’était pas disposée à « conventionner » l’ancienne disposition de cet article du Code du travail. Elle ne voulait pas s’attacher comme elle a l’habitude de dire! (Et la vente à Rio Tinto était déjà dans l’air)

    D’ailleurs depuis la fin des années 90, il était difficile, voir impossible de faire une entente quelconque avec l’entreprise. On réussissaient a s’entendre avec les surintendants sur des ententes à la satisfaction des deux parties… mais au final, les avocats de l’entreprise rejetaient systématiquement chaque entente. Lorsqu’on demandaient des explications, les surintendants finissaient toujours par affirmer (par dépit) que les procureurs ne voulaient que des ententes qui ne donnaient « aucune poignée », c’est l’expression récurent, donc le syndicat pouvait s’accrocher.

    Nous avons réussi a avoir une couple d’ententes a notre satisfaction que parce que l’entreprise était vraiment accotée au mur par des problèmes qui la touchait. (Les problèmes des employés, ça pouvait toujours attendre) Mais bien souvent, l’entreprise avait le tour de faire de ses problèmes nos problèmes!!!

    Bienvenue dans les grandes ligues….

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  25. 5 janvier 2012 6 h 16 min

    «Bienvenue dans les grandes ligues….»

    Dommage que les grandes ligues signifient la baisse de respect pour des êtres humains…

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  26. 5 janvier 2012 15 h 26 min

    Parler avec un RH (ce que j’appelle non pas ressource humaine mais réduction humaine) a quelque chose de kafkaïen.

    Zéro initiative, langue de bois….

    Exemples vécus:
    Un article de la convention dit que la compagnie « devra », ce à quoi le RH, par automatisme, réponds: « Si je l’accorde a lui, il faudra que je l’accorde a tout le monde! ».
    C’est que la convention dit que tu dois l’accorder à tout le monde!!!

    Un RH: « La convention ne s’applique pas dans ce secteur de l’usine! »
    Première page de la convention collective: « Convention collective de travail entre l’Usine Alma et le syndicat ». Est-ce que ce secteur fait parti de l’Usine Alma ? (En occurrence l’électrolyse, LE secteur principal de l’usine!)

    Un RH, surpris: « Les normes du travail donnent autant de droits à un employé!?!?! »
    C’est le minimum des droits d’un employé!!!

    Un RH affirme qu’un article de la convention ne s’applique pas parce que l’esprit de départ de l’article n’implique que la formation est si importante.
    C’est que le premier « Attendu » de l’article dit:
    « Attendu que la compagnie accorde beaucoup d’importance à la formation de son personnel. »

    Un RH de 26 ans qui « m’explique » a moi,un type de 40 ans, qu’il faut que je comprenne que les relations de travail, c’est de jouer au chat et à la souris.
    Pour le professionnalisme, on repassera…

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  27. 5 janvier 2012 17 h 15 min

    «Zéro initiative, langue de bois….»

    Ils font ce qu’on leur demande de faire, ils savent qui les paient!

    «Un RH de 26 ans qui “m’explique” a moi,un type de 40 ans, qu’il faut que je comprenne que les relations de travail, c’est de jouer au chat et à la souris.»

    Étonnant, il avoue le faire… En général, les gens de RH que je connais font semblant d’être neutres, d’être des professionnels qui conseillent les gestionnaires. Dans le fond, ils ne sont pas plus neutres que les tiens!

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  28. jack permalink
    5 janvier 2012 17 h 37 min

    Ah les alumineries… vous saviez qu’elles représentent 25% de la consommation d’électricité du Québec?

    Je vais être méchant: pourquoi le gouvernement ne le ferme-t-elles pas toutes? On pourrait tout arrêter ça, arrêter le chantier de la Romaine, vendre l’électricité ça à nos voisins et payer chaque ex-employé 150 000 $ par année à ne rien faire tout en faisant plus d’argent collectivement.

    Je dis ça comme ça, je n’ai pas pensé à tout, ce n’est sûrement pas si simple. Il y a des choses que je ne comprends pas. Mais 25% de la consommation électrique, c’est beaucoup.

    Source: http://www.irpp.org/po/archive/apr08/belanger.pdf

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  29. 5 janvier 2012 18 h 05 min

    «Je vais être méchant: pourquoi le gouvernement ne le ferme-t-elles pas toutes?»

    Je n’allais pas jusque-là dans le billet, mais je suis d’accord, et depuis longtemps! Quand je parlais du coût de subvention et de cadeaux aux alumineries pour chaque emploi, je sous-entendais l’aberration de la situation.

    Cela dit, je verrais plutôt une baisse graduelle des cadeaux pour laisser le temps aux économies régionales d’encaisser le coût, tout en transférant les sommes économisées dans l’investissement d’autres secteurs dans ces régions. Je jappais quand j’ai lu que le gouvernement avait renouveller les ententes avec les alumineries!

    Et merci pour le lien!

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  30. 5 janvier 2012 19 h 11 min

    @Benton et Darwin

    Le super-virus RH s’en vient. Avec lui, pas besoin de s’enfarger dans les interprétations légalistes (les virgules) d’une convention collective, vous verrez! De toutes façons, les virgules, lui, il ne sait qu’en faire (ou quand faire, c’est pareil!)

    Le corps médical a déjà baptisé ce virus le RH Jean-Luc Pr…

    L’article 45: voici un article publié il y a quelques années par le cabinet d’avocats Trudel Nadeau, où j’ai compté quelques amis.

    Les professionnels du bureau Trudel Nadeau sont spécialisés au point où certains ‘entre eux touchent uniquement les articles 45 à 45.3. Et l’avocat qui s’occupe des plaintes sous l’article 12 ne s’occupera pas de l’article 15. Et inversement. Dans les deux cas, il s’agit pourtant de pratiques interdites de la part de l’employeur…

    Les cabinets qui représentent Rio Tinto ou tout autre multinationale ne sont pas moins spécialisés; quand ça débat dans l’enceinte d’un Tribunal, le juge n’a pas le choix d’attacher son tricorne avec d’la broche!

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  31. 5 janvier 2012 19 h 50 min

    «L’article 45: voici un article publié il y a quelques années par le cabinet d’avocats Trudel Nadeau, où j’ai compté quelques amis.»

    Merci! Je ne m’étais pas trop gouré…

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  32. 5 janvier 2012 22 h 42 min

    Disons que le jeune RH en question a vu une porte qui s’ouvrait et a foncé dedans pour établir les « règles ».

    Je venais d’être élu président de l’accréditation bureau et rencontrait mon vis-à-vis RH pour la première fois. La règle syndicale stipule que l’on doit rencontrer un représentant de l’entreprise a deux, l’objectif étant que palier a une habitude des représentants de se dédire. Je me présente avec mon VP, qui était un ancien président général du syndicat. Au premier point que je discute avec le RH, il affirme que je ne comprends pas le sens d’un article de la convention et mon VP… lui donne raison! (Autre règle, les représentants ne doivent jamais se contredire devant l’employeur….)
    Pas content de mon vp qui pourtant devait avoir un minimum d’expérience avec son passé de président, je mets ce point sur la glace et passe au point suivant. Encore une fois, mon VP me contredit devant le RH… et le RH profite du momentum d’avoir un représentant de son côté sort de son « semblant de neutralité » pour me dicter au nouveau que je suis comment ça marche ici, c’est a dire au chat et à la souris!!!

    J’ai sorti du bureau en colère.. avec mon VP qui avec un VP comme ça, j’avais pas besoin de RH! (D’autant plus qu’il était au courant des points que je voulais discuter devant le RH.)

    À la sortie du bureau, j’ai dis au VP que s’il me poignait l’envie de dire a un RH que la terre est plate, ou bien tu confirme ce que je dis, ou bien tu ferme ta gueule…

    Épilogue: Plusieurs jours plus tard, lors d’une discussion avec mon président général, je lui reporta que mon VP m’avait contredire devant l’employeur sur tel et tel point de convention. Ce dernier m’appris qu’après la rencontre, mon VP était venu le voir pour faire part de mon manque d’expérience devant l’employeur et qu’il a du me ramener à l’ordre. Le président général lui demanda alors s’il m’avait ramener à l’ordre devant l’employeur, que ce dernier confirma. Il lui avait alors dit que pour un ex-président général, c’était vraiment pas fort de contredire un président d’accréditation devant l’employeur et qu’il n’avait pas de leçon d’expérience a me donner.
    Et voilà que le président général venait d’apprendre que non seulement il m’avait contredire mais qui plus est, il était dans le champ…

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  33. 5 janvier 2012 22 h 59 min

    «mais qui plus est, il était dans le champ…»

    Je suis aussi président d’une section locale. En réunion patronale-syndicale, je siège avec des représentants d’un autre syndicat. En une dizaine d’années, je ne me souviens que d’une fois ou deux où on s’est obstiné devant les boss. Il va s’en dire que je n’ai jamais été l’initiateur de ces obstinations. Déjà là, c’est moins grave, car nous n’avons pas toujours les mêmes positions. Mais, ça demeure inacceptable! On peut régler ça en dehors de la rencontre!

    Dans ton cas, ça ressemble à une game de pouvoir…

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  34. 5 janvier 2012 23 h 15 min

    Une réduction humaine! 😆

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  35. 5 janvier 2012 23 h 35 min

    En parlant de virgule….

    Lors d’une audition devant un commissaire de la CRT sur le libellé de la portée intentionnelle de l’accréditation bureau, notre libellé se lisait comme si:

    Tous les employés de bureau, commis, techniciens et dessinateurs font parties de l’accréditation sauf la liste suivant: superviseurs, gestionnaires, acheteurs,….

    Ce qui en fait un libellé au sens large et non restrictive.

    Le procureur, à chaque fois qu’il lisait le libellé (et il l’a lu souvent), omettait la première virgule… que notre procureur reprenait systématiquement.
    Par cette virgule omis, la porté devenait restrictive!

    Pour l’histoire, le commissaire penchant pour la portée restrictive, parce qu’elle est venu restrictive dans le temps, n’ayant pas « contesté » les nouveaux postes comme faisant parti de l’accréditation. (Car le libellé datait de 1961.)
    La réalité est qu’ils eu des contestations mais les ententes qui ont suivis se terminaient toujours par ce dernier paragraphe et était a peu près ceci:

    Cette entente ne pourra servit ni n’aura aucune portée juridique dans le futur.

    En m’informant auprès de mes prédécesseurs, c’est qu’il n’y aurait jamais eu d’entente sans ce paragraphe….

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  36. 5 janvier 2012 23 h 49 min

    Le type en question avait été le président général 7 ans avant que je sois président d’accréditation.. et ne l’a été que 4 mois, ayant croulé sous la pression. Pourtant, il parlait a chaque jour aux gens qu’il avait déjà été le président général et qu’il avait accomplit de grande chose.

    Il ne visait plus un job pour être en première ligne, sachant qu’il n’était pas capable de tenir. Par contre pour sa gloire personnelle, il avait une tendance a rabaisser les autres.

    Après quelques années en poste, alors qu’il me critiquait subtilement devant plusieurs personnes en affirmant qu’il était capable de faire mieux… sans être capable de dire comment, je lui coupais ça nette en disant:

    « Tu es qui toi pour me dire quoi faire alors que tu as été président général que pendant 4 mois et que tu as croulé sous la pression. C’est pas plus méritoire que sur les 4 mois, il y a eu 3 mois d’été!!! »

    Ça été réglé par la suite avec lui….

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  37. 6 janvier 2012 7 h 59 min

    «Par contre pour sa gloire personnelle, il avait une tendance a rabaisser les autres.»

    C’est triste, quand même, du monde comme ça…

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  38. jack permalink
    6 janvier 2012 15 h 48 min

    189 fois le revenu moyen, c’est quand même un peu moins pire que le 218 fois d’il y a 4 ans: http://argent.canoe.ca/infos/canada/archives/2008/01/20080102-072812.html

    Il y a au moins ça de bon dans les récessions.

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  39. renord3 permalink
    7 janvier 2012 12 h 51 min

    Reblogged this on À la Face du Monde!.

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  40. 7 janvier 2012 14 h 03 min

    @ renord3

    Merci!

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  41. Raynald Blais permalink
    9 janvier 2012 17 h 43 min

    Merci à Jeanne de m’avoir indiqué votre blog.

    Je suis secrétaire d’une section syndicale de la fonction publique et m’intéresse grandement au renouvellement en cours dans beaucoup de syndicats pour remplacer la stratégie collaborationniste par l’oppositionnelle (lutte), pour adopter des tactiques mobilisatrices plutôt que bureaucratiques (paix) et pour dépasser l’objectif corporatiste par un objectif progressiste (vision).

    L’exemple des travailleurs de RioTintoAlcan m’intéresse grandement pour la transparence de leur objectif. Bien que bénéficiant de relatives bonnes conditions, ils ont refusé démocratiquement que la RTA profite de la crise économique pour leur retirer des avantages par la sous-traitance.

    Leur lutte rejoint celle de milliers de travailleurs qui se sont dressés ces dernières années face à leur patron (pour certains, l’État) en refusant d’absorber les coûts de la crise actuelle à même leurs conditions de travail. Bien que peu aient été remportées, toutes ces luttes syndicales démontrent une opposition légitime à payer la facture de la crise financière, peu importe les conditions de travail en jeu.

    Les travailleurs de la RTA nous montre que ce n’est pas en s’apitoyant sur le sort des ouvriers d’industries moins florissantes que celle de l’aluminium qu’ils pourront les aider, mais bien en s’opposant, eux-aussi, au programme « public-privé » de faire payer la crise par les travailleurs.

    Ils encouragent le renouvellement du syndicalisme « économique » en un syndicalisme « politique ».

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  42. 9 janvier 2012 18 h 10 min

    @ Raynald Blais

    Bienvenue ici! Votre commentaire a été modéré, mais les prochains seront acceptés immédiatement.

    «Merci à Jeanne de m’avoir indiqué votre blog.»

    Jeanne? À part du nom du blogue, je n’ai pas mémoire qu’une Jeanne ait commenté ici. Merci à elle quand même!

    «Je suis secrétaire d’une section syndicale de la fonction publique et m’intéresse grandement au renouvellement en cours dans beaucoup de syndicats pour remplacer la stratégie collaborationniste par l’oppositionnelle (lutte).

    Je suis moi-même président d’une section locale. Je crois que l’attitude syndicale doit s’adapter aux circonstances. On peut très bien collaborer sur certaines choses, mais s’opposer à d’autres.

    «pour adopter des tactiques mobilisatrices plutôt que bureaucratiques (paix) et pour dépasser l’objectif corporatiste par un objectif progressiste (vision).»

    Pour la mobilisation, c’est clair pour moi que la force d’un syndicat lui vient en premier lieu de ses membres, pas de ses dirigeants. La mobilisation est donc essentielle.

    «pour dépasser l’objectif corporatiste par un objectif progressiste (vision).»

    Encore là, jendosse, mais il est primordial que les membres soient d’accord.

    «L’exemple des travailleurs de RioTintoAlcan m’intéresse grandement pour la transparence de leur objectif.»

    Idem! En plus, un conflit comme celui-là qui vise essentiellement les prochaines personnes qui travailleront pour cette société est l’antithèse des déplorables clauses orphelin, puisque l’employeur offrait aux travailleurs actuels de conserver leurs conditions, ne s’attaquant qu’aux prochains employés qui deviendraient des salariés de sous-traitants leur offrant des conditions de travail déplorables.. Je salue ces travailleurs et leur conscience sociale…

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  43. Raynald Blais permalink
    9 janvier 2012 19 h 13 min

    Quelle méprise! Dans ce monde impersonnel des pixels, j’ai pris un lieu pour une activiste. Je m’en excuse.
    Ce n’est pas la seule puisque votre réponse « On peut très bien collaborer sur certaines choses, mais s’opposer à d’autres » m’indique que je m’étais très mal exprimé. Quand je pointe du doigt le « collaborationnisme », je pointe la tendance des aristocraties syndicales à hésiter entre les demandes des travailleurs et les règles du système économique pour sa sauvegarde.
    L’espace alloué aux demandes des travailleurs est mince et se limite rapidement aux jugements de leurs propres représentants voulant rendre leurs demandes raisonnables et acceptables…en période de crise.
    En fait, c’est la tendance à collaborer pour la paix en milieu de travail malgré les espoirs déçus, et ce depuis…

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  44. 9 janvier 2012 19 h 47 min

    @ Raynald Blais

    «Quelle méprise! »
    «j’ai pris un lieu pour une activiste»

    C’était une de mes hypothèses… Si jamais des parents appellent leur fille Jeanne Émard (jeu de mots qu’on peut apprécier ou pas…), il faudra les dénoncer à la DPJ!

    « Quand je pointe du doigt le “collaborationnisme”, je pointe la tendance des aristocraties syndicales à hésiter entre les demandes des travailleurs et les règles du système économique pour sa sauvegarde.»

    D’accord, vous adoptiez ce terme de façon macro et je l’ai interprété de façon micro. Expliqué comme cela, mes réserves tombent! Ça me fait penser à un certain Fonds de lucidité…

    Cela dit, c’est toujours aux membres de décider au bout du compte.

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  45. Raynald Blais permalink
    9 janvier 2012 21 h 03 min

    Il n’y a plus de méprise, la prise de conscience de M. et Mme Émard s’est matérialisé dans le nom de leur fille et ne mérite pas une dénonciation. La lucidité ne mérite pas d’être dénoncé tant qu’elle ne se retrouve pas dans un Fonds. Mais « c’est aux membres de décider au bout du compte ».
    Et là est la motivation de mon grand intérêt au renouvellement en cours dans beaucoup de syndicats. L’ancien syndicalisme collaboratif, bureaucratique et corporatiste a fait fuir les membres et s’en défend sous le prétexte d’une montée de l’individualisme, de l’égoïsme et du « jemenfoutisme ».
    Pour que les membres puissent décider, il faut qu’ils reprennent la direction de leurs associations. Les travailleurs de RioTintoAlcan par leur détermination les encourage à le faire.

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  46. 9 janvier 2012 21 h 42 min

    @ Raynald Blais

    «L’ancien syndicalisme collaboratif, bureaucratique et corporatiste a fait fuir les membres»

    Ce type de syndicalisme fait en sorte que les membres ne se sentent plus comme une partie de leur syndicat, mais comme des clients d’un organisme de services. Cela porte les membres à se demander «qu’est ce que le syndicat peut faire pour nous» et «qu’est-ce que nous, le syndicat, pouvons faire»!

    «Pour que les membres puissent décider, il faut qu’ils reprennent la direction de leurs associations.»

    Voilà!

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  47. 9 janvier 2012 21 h 44 min

    Darwin, vous êtes maintenant cité sur la page Facebook du Syndicat Métallos de l’usine Alma…
    http://www.facebook.com/groups/55732883562/?ref=notif&notif_t=group_activity

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  48. 9 janvier 2012 22 h 16 min

    @ Benton

    Ouf, je me demandais comment cela se faisait que l’achalandage avait soudain explosé ce soir! Je voyais bien que ça venait de Facebook et que c’était dirigé vers ce billet, mais notre utilitaire ne nous informe pas de quelle page Facebook viennent les lecteurs… Je pensais que c’était une erreur!

    Et les commentaires sont très gentils… 😳

    Merci!

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  49. Nicolas permalink
    9 janvier 2012 22 h 19 min

    Je ne crois pas que des évangélistes vont mettre un lien vers mon billet 😆

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  50. 9 janvier 2012 22 h 25 min

    @ Nicolas

    😆

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  51. 9 janvier 2012 22 h 39 min

    Aie la Foi! 😉

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  52. 9 janvier 2012 22 h 39 min

    Patience, l’autre jour le blogue de surveillance du gentil astineux a pointé mon billet sur le Dalaï-Lama

    http://denoncez-les.blogspot.com/2011/09/le-dalai-lama-na-plus-la-cote-chez-les.html

    Son slogan:

    « Dénoncez-les

    Un blogue de foi pour dénoncer ceux par qui le scandale arrive »

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  53. 9 janvier 2012 23 h 12 min

    @ Koval

    «Patience, l’autre jour le blogue de surveillance du gentil astineux a pointé mon billet sur le Dalaï-Lama»

    J’avais vu car ce billet avait servi de référent (une seule fois, il me semble), mais pas réalisé que c’était l’Astineux. Comment aimes-tu être en compagnie de Bock-Côté et Martineau? 😉

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  54. Michael permalink
    9 janvier 2012 23 h 41 min

    J’ai pris la peine de lire tous les commentaires et je voulais vous féliciter pour la pertinence de votre discussion.Je suis membre de l’accréditation horaire du local 9490 d’Alma qui se bat contre la miniere Rio Tinto et je suis fier de ce que nous faisons meme si la majorité des gens de notre région ne comprennent pas les enjeux.Nous sommes solidaires et jamais nous ne laisserons tomber les jeunes qui aspirent a des bonnes conditions de travail chez nous!

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  55. 10 janvier 2012 5 h 30 min

    @ Michael

    Bienvenue ici! Votre commentaire a été modéré, mais les prochains seront acceptés immédiatement.

    Je vous remercie de votre commentaire. Si mon petit texte a pu vous apporter un peu de réconfort, j’en suis ravi. Sachez qu’il y a des gens un peu partout au Québec qui vous appuient!

    Bon courage!

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  56. 10 janvier 2012 8 h 53 min

    tu as tellement raison nicolas.la jalousie ,nous la vivons tout les jours et ce ,meme dans nos familles.c est désolant a dire ,mais le peuple québécois est un petit peuple…..nous avons tendance a avoir de la sympathie pour ceux qui font pitié et cracher sur ceux qui sont mieux nantis que nous.j espere seulement que le gouvernement mettra ses culottes dans ce conflit car notre rapport de force est tres diminué étant donné que rta peut vendre leur surplus energetique a hydro quebec et ce faisant font encore plus d argent que si nous étions en dedans……….pathétique.

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  57. Raynald Blais permalink
    10 janvier 2012 20 h 20 min

    @Michael

    « même si la majorité des gens de notre région ne comprennent pas les enjeux. »

    Michael, ce que je comprends c’est que la majorité des témoignages entendues sur les radios, dans les journaux, ou sur internet vous porte à croire que vous n’êtes pas compris.

    Comme ça ressemble à une campagne bien orchestrée. Car lorsque ça n’est pas orchestré, on s’approche de la moyenne découlant des probabilités et statistiques où 50% de contre font face à 50% pour, ou s’en approchant.

    Le cas où la majorité ne comprend pas indique qu’une bonne campagne de propagande se déroule à grand frais à vos dépens. Mais n’oubliez pas que qu’une majorité silencieuse ne se mêle pas de juger de la pertinence de vos revendications mais espère que vous réussirez à atteindre une partie de vos buts et alimenter leurs propres espoirs.

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  58. France Lapierre permalink
    10 janvier 2012 21 h 10 min

    Ce sont tous les autres qui ne gagnent pas assez cher!

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  59. 10 janvier 2012 21 h 35 min

    @ France Lapierre

    Benvenue ici!

    «Ce sont tous les autres qui ne gagnent pas assez cher!»

    Bien dit! 😆

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  60. Turtlemoon permalink
    10 janvier 2012 21 h 48 min

    Y’a t-il quelque chose au monde de plus jaloux et méprisant qu’un québecois envers un autre québecois? Les juifs, les italiens, asiatiques eux ont l’esprit de solidarité et quand ils arrivent chez-nous, ils coopèrent et font des sacrifices afin d’améliorer leur sort collectivement pendant que bien des québecois regarde leur voisin comme un adversaire qui doit toujours en avoir moins que lui. Le québecois est souvent matérialiste et si son voisin a un plus beau char que lui, il va aller s’en chercher un plus gros et plus cher pour essayer de l’impressionner et le faire chier, quitte a se surendetter. C’est pas surprenant que les commentaires sur Radiocan soient remplis de commentaires aussi creux que la tête de leurs auteurs qui font preuves de jalousie et d’ignorance crasse. Les Bo$$ vont se taper dans les mains c’est sûr en lisant de la marde comme ça et les mouton applaventris qui sont nombreux au Québec font juste le jeux des multinationales sans âmes comme Rio Alcan Tinto (RAT).

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  61. 10 janvier 2012 22 h 33 min

    @ Turtlemoon

    Bienvenue ici!

    «Y’a t-il quelque chose au monde de plus jaloux et méprisant qu’un québecois envers un autre québecois?»

    Je crois personnellement que c’est une caractérisque commune à tous les êtres humains.

    «Le québecois est souvent matérialiste et si son voisin a un plus beau char que lui, il va aller s’en chercher un plus gros et plus cher pour essayer de l’impressionner et le faire chier, quitte a se surendetter.»

    Ce phénomène s’observe dans tous les pays du monde. Le livre dont je parlais dans un commentaire précédent (The spirit level, Why Equality is better for Everyone, Le niveau de l’esprit ou pourquoi l’égalité est meilleure pour tout le monde) aborde cette question de façon détaillée. Le premier qui a écrit sur ce phénomène à ma connaissance (et à celle des auteurs) est Thorstein Veblen vers 1900, un économiste institutionnaliste des États-Unis. Il appelait cela la «consommation ostentatoire». Ça ne date donc pas d’hier!

    En fait, les Canadiens sont plus endettés que les Québécois et les citoyens des États-Unis tout autant. Dans toutes les sociétés, surtout les plus inégalitaires, les gens tentent de se démarquer par leur consommation, un peu comme vous le décrivez. Les auteurs de mon bouquin rattachent ce comportement à l’importance que les humains accordent à leur statut social. Par exemple, un jeune sans cellulaire ou même sans autres gadgets du genre se sentira exclus de son groupe (et le pire, c’est qu’il a raison!). Pour un adulte, ce sera l’auto ou tout autre objet qui lui permet de se démarquer. La publicité joue à plein dans cette caractéristique humaine («moi, je le vaux bien…», un beau char est essentiel pour «poigner», etc.).

    Bref, votre observation est tout à fait pertinente, mais elle n’est pas du tout exclusive aux Québécois!

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  62. Raynald Blais permalink
    10 janvier 2012 22 h 58 min

    Je ne partage pas votre perception de l’humanité parce qu’elle ne correspond pas à mes intérêts. Voici ce que je pense de mes propres idées:

    « Lorsque les hommes réaliseront que les idées ne se créent dans leur cerveau qu’à partir du monde qu’ils interprètent, ils cesseront de croire qu’elles leur appartiennent en propre et chercheront plutôt quels intérêts elles favorisent en s’y inscrivant. » de moi-même.

    J’ai donc adopté une perception de l’humanité qui correspond un peu mieux à mes intérêts.

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  63. 10 janvier 2012 23 h 31 min

    Pour faire plus simple:

    « On travaille dans l’intérêt de celui qui signe le chèque… »

    On a intérêt pour en tout cas!

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  64. 11 janvier 2012 5 h 58 min

    @ Raynald Blais

    «Je ne partage pas votre perception de l’humanité parce qu’elle ne correspond pas à mes intérêts.»

    Ce serait bon que vous inscriviez à qui votre commentaire s’adresse et quelle partie du texte vous commentez. Là je suis obligé de deviner…

    Supposons que ça s’adresse à mon commentaire. Encore là, je ne sais pas si c’est de l’ironie ou si vous êtes sérieux. En plus, je ne vois pas vraiment le rapport avec le sujet. Désolé, peut-être ne suis-je pas assez réveillé…

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  65. Raynald Blais permalink
    11 janvier 2012 7 h 00 min

    Admettons que l’humanité est jalouse et méprisante envers elle-même.

    Alors je dois faire une exception pour moi-même (si je ne l’ai pas méprisée en la traitant comme telle). Une autre exception pour mes parents, mes amis, mes consoeurs et confrères de travail, ceux que j’aime, et j’en passe.

    Et mes relations sociales teintées de cette perception de l’humanité deviennent aussi compliquées que les calculs des astronomes lorsqu’ils défendaient la perception que le soleil tournait autour de la terre.

    Mais vous avez raison, je m’éloigne du sujet en m’approchant des commentaires qui me semblaient, à tort me direz-vous, méprisants.

    Alors je ne peux que vous remerciez de votre hospitalité et je vous assure que je garderai un bon souvenir de Jeanne…et de Darwin.

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  66. 11 janvier 2012 8 h 53 min

    @ Raynald Blais

    «Mais vous avez raison, je m’éloigne du sujet en m’approchant des commentaires qui me semblaient, à tort me direz-vous, méprisants.»

    Je n’aurais en effet jamais pensé que mon commentaire pouvait être perçu comme méprisant.

    «je vous assure que je garderai un bon souvenir de Jeanne…et de Darwin.»

    Il n’en tient qu’à vous de le raviver à l’occasion!

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  67. Ghislain Bélisle permalink
    13 janvier 2012 11 h 29 min

    Tu as tellemet raison . Faudrais peut etre pas oublier que ce sont tous des emplois subventionné et qui paye ces subventions ( l’ensemble des Québecois ) meme ceux a ti salaire paye pour ces subvention . Alors arretez de crier aux jaloux . et laissez nous fermer vos usines suite a vos abus et chantage sous prétexte que le gouvernement vas vous sortir du trou quand vous allez etre dans marde . Nous jalous ( pantoute ) on est juste tanné de vous voir ambitionner et exagérer et profiter du systeme .

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  68. 13 janvier 2012 19 h 34 min

    Chut chut chut!

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  69. 13 janvier 2012 19 h 35 min

    Ça s’était un conseil d’ami Ghislain.

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  70. 13 janvier 2012 21 h 21 min

    @Ghislain

    En réalité, Rio Tinto Alcan profite de privilège hydrique, qui ne coûte rien au contribuable en passant, qui permet de se détacher de ses concurrents.

    Il faut faire la nuance entre subvention et privilège…

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  71. 13 janvier 2012 23 h 05 min

    @ Benton

    «Il faut faire la nuance entre subvention et privilège…»

    Pour une fois, nous ne sommes pas d’accord. Il est clair pour moi que le fait de ne pas nationaliser les instalations de l’Alcan était un cadeau à l’entreprise. Ces barrages étaient de ceux qui feraient de nos jours partie du tarif patrimonial, des installations parmi les plus rentables.

    Comme je le dis dans le billet et dans d’autres commentaires, le moins que peut faire le récipiendaire d’un tel cadeau est de bien payer ses employés. Sur ce point, j’imagine que nous serons d’accord!

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  72. 13 janvier 2012 23 h 26 min

    Ce cela soit une subvention ou un privilège, cela n’empêche pas aux bénéficiaires d,avoir des comptes à rendre.

    Ce que j’expliquais, c’est que la différence entre une subvention et un privilège, c’est que contribuable paie directement pour la subvention et qu’un privilège, cela ne coûte rien au contribuable. Par contre, l’un comme l’autre, le contribuable peut être appauvrit… selon l’utilisation de la subvention ou du privilège.

    Je le répète, la seule différence c’est qu’au départ, la subvention a un coût au contribuable, pas la suite, ça dépends de l’utilisation….

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  73. 13 janvier 2012 23 h 56 min

    «cela ne coûte rien au contribuable»

    Il perd ce qu’il aurait gagné sans ce privilège…

    Dans ce cas, vous êtes d’accord avec toutes les déductions fiscales offertes aux riches, ce qu’on appelle des dépenses fiscales. Ce ne sont pas des dépenses comme telles, mais des manques à gagner. Personnellement, c’est pour moi la même chose!

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  74. 14 janvier 2012 0 h 08 min

    Ce qui me coûte rien ne me rends pas plus riche ni plus pauvre… mais sûrement plus pauvre par rapport à celui qui en profite.

    Je ne conteste pas le manque a gagné…

    C’est évident même que les déductions fiscales offertes aux riches sont un manque a gagner. Le plus comique, c’est que les riches le prennent comme un dû. Le plus triste, c’est que les moins (moins) riches les croient!

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  75. 14 janvier 2012 0 h 13 min

    «Le plus comique, c’est que les riches le prennent comme un dû. »

    Les droits acquis, ça semble plus important pour les uns que pour les autres. C’est rendu que la déduction sur les gains en capital est intouchable, mais que les régimes de retraites des salariés, ben, on ne peut plus se les payer…

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  76. jack permalink
    16 janvier 2012 9 h 40 min

    Je viens de tomber sur ce texte : http://argent.canoe.ca/lca/affaires/quebec/archives/2012/01/20120116-080926.html qui permet de mieux comprendre la situation des alumineries et je me suis dit que ça pourrait être intéressant de le partager ici en complément d’information.

    Ça explique un peu pourquoi le Québec ne possède plus le même avantage comparatif qu’avant dans ce domaine.

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  77. 16 janvier 2012 11 h 13 min

    Pour un complément d’information, chez RTA, 90% de l’électricité est produit par ses propres centrales.
    http://www.energie.alcan.com/index.php?id=5

    Leur coût de production se situe en 0.6¢ à 1¢ le kwh, ce qui en fait un avantage indéniable… même au niveau mondial!

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  78. jack permalink
    16 janvier 2012 11 h 33 min

    Si le coût de production d’électricité est vraiment si faible (et je n’en doute pas) j’ai l’impression que RTA fait plus d’argent en revendant l’électricité qu’elle produit qu’en produisant de l’aluminium.

    Dans un tel contexte je ne vois pas comment les employés pourraient avoir un rapport de force intéressant.

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  79. 16 janvier 2012 11 h 33 min

    L’entente proposé pour « baliser » la sous-traitance ne touche que l’une des trois accréditations, l’accréditation bureau et le CRC (Centre de revêtement des cuves) n’ont pas d’entente.

    Ce qu’elle dit c’est que seul le coeur des opérations ne sera pas sous-traité… tout en refuse de définir qu’est-ce que le coeur!
    Pour tout ce qui est en dehors du coeur, afin que la rentabilité de RTA ne soit pas affecté par rapport aux autres alumineries au Québec, RTA appliquera « généralement » ce qui se sous-traite ailleurs au Québec.
    Le « généralement » implique qu’elle suivra ou devancera ce qui se fait dans les autres alumineries.

    On point a ajouté, alors que les alumineries du Québec profitent du tarif « L » à 4.3¢ le kwh, le coût chez RTA en électricité est 4 fois moindre. Lorsqu’on sait que l’électricité est le principal coût pour la production d’une tonne métrique d’aluminium et que la main-d’oeuvre représente 10% du coût de la tonne, il n’a rien dans la main-d’oeuvre qui puisse affecter la rentabilité d’RTA par rapport aux autres alumineries au Québec.

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  80. 16 janvier 2012 11 h 48 min

    @jack

    Lorsque l’électricité fut nationalisé au début des années 60, une seule entreprise échappa à la nationalisation: Alcan.

    La raison (et justification) étant que toute l’électricité produite par Alcan servait à la production d’aluminium et non domestique.

    À l’usine Alma, la consommation d’électricité est plus de 600 mégawatts. Le déficits énergétique est annuellement entre 100 à 125 mégawatts qu’Hydro-Québec comble selon un entente d’échange d’électricité.

    Présentement 2/3 des salles de cuves sont arrêtés, ce qui représente une économie d’environ 400 mégawatts. En soustrayant le 100 mégawatts de déficits, RTA se retrouve présentement avec un surplus d’environ 300 mégawatts….

    Historiquement, l’Alcan se devait d’utiliser sa production énergique pour ses propres besoins afin de bénéficier de son avantage de posséder ses propres réservoirs, barrages et centrales.
    C’est le privilège qu’elle possède au Québec…. sous certaines conditions….

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  81. jack permalink
    16 janvier 2012 15 h 14 min

    Donc actuellement à Alma RTA a un surplus de 300 MW. Comme c’est de l’hydroélectricité on peut estimer que c’est une production constante (contrairement à une éolienne, par exemple). En une journée elle a donc 300MW * 24h = 7200MWh = 7 200 000 kWh. Si son coût de production est de 1 cent par kWh ça fait un coût de 72 000 $ par jour.

    Supposons que RTA puisse vendre cette électricité à HQ à 4 cents le kWh. Son profit s’élèverait à 216 000 $ par jour de lock-out sans compter la production d’aluminium. Juste en revendant son électricité excédentaire.

    Malheureusement je suis obligé d’inventer le tarif de 4 cents car je ne connais pas la vraie valeur. Mon 200 000 $ par jour est donc hautement hypothétique. Mais le concept est là: avec ces revenus RTA n’a aucun incitatif à régler rapidement.

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  82. 16 janvier 2012 15 h 32 min

    N’empêche qu’en produisant de l’aluminium, l’Usine Alma aurait un bénéfice d’environ 1 million par jour!

    C’est purement idéologique. Après 40 ans de saga juridique des entreprises pour contester l’article 45 de toute les façons et sa victoire en 2003 par la modification du dit article par le gouvernement Charest, ils entendent bien profiter de l’ouverture à la sous-traitance que permet maintenant le code du travail pour augmenter les profits sur le dos des salariés…

    Dans ce contexte, il est hors de question pour l’entreprise de conventionner en quelque sorte l’ancien article 45 dans un contrat de travail.

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  83. 16 janvier 2012 17 h 55 min

    @ Jack et Benton

    Merci pour toutes ces informations à vous deux!

    C’est manifestement une industrie qui ne fait que profiter de la concurrence fiscale dont j’ai parlé dans un billet il n’y a pas si longtemps.

    Personnellement, j’arrêterais les enchères graduellement et utiliserait l’argent économisé pour déveliopper des industries moins énergivores…

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  84. jack permalink
    16 janvier 2012 18 h 05 min

    Si l’usine produit 365 jours par année et fait un bénéfice de 1M$ par jour, alors elle fait 365 M$ par année en profit.

    La production annuelle est de 416 000 tonnes(http://www.investquebec.com/fr/index.aspx?page=476). Elle fait donc un profit de 877 $ par tonne.

    Une tonne d’aluminium se vend actuellement environ 2200$. Donc oui, c’est rentable! 40% de rentabilité, c’est énorme.

    Le coût de production total est donc 2200-877=1300 (environ) par tonne. La part de l’électricité dans le coût total est de l’ordre de 600MW*24h*365j/416000T=12,6MWh=12600kWh donc 126$ de coût d’électricité par tonne d’aluminium. Je me serais attendu à plus que ça. Le reste, environ 1150 $ la tonne va en salaires, achat de bauxite et autres dépenses d’opération.

    Évidemment tous ces calculs sont très approximatifs. Mais ça donne une idée de l’importance du prix de l’électricité dans l’aluminium. Si l’électricité coûte 1 cent/kWh le coût de l’électricité ne représente que 10% du coût de production et 5% du prix de vente.

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  85. 16 janvier 2012 18 h 17 min

    @ Benton

    «Lorsqu’on sait que l’électricité est le principal coût pour la production d’une tonne métrique d’aluminium et que la main-d’oeuvre représente 10% du coût de la tonne, il n’a rien dans la main-d’oeuvre qui puisse affecter la rentabilité d’RTA par rapport aux autres alumineries au Québec.»

    C’est toujours ce qui me renverse dans les décisions des dirigeants d’entreprises où les coûts de main-d’oeuvre ne représentent qu’une faible proportion des coûts de production. Même en coupant les salaires de moitié (y compris ceux des gestionnaires, ingénieurs, etc.), l’entreprise ne ferait diminuer que de 5 % ses coûts de production. Si le personnel mal payé n’est que 5 % moins productif, l’entreprise y perd même au change!

    Le raisonnement est le même pour les entreprises qui déménagent dans des pays à bas salaires. Dans ce type d’entreprises, ils ne peuvent «économiser» que 10 %, soit le coût total des salaires. Et si cette main-d’oeuvre est cette fois 10 % moins productive, ils y perdent…

    C’est d’ailleurs pouquoi la délocalisation a touché davantage les industries à forte composante de main-d’oeuvre, comme le vêtement et le meuble.

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  86. 16 janvier 2012 21 h 26 min

    40% de rentabilité, c’est qu’Étienne Jacques et Jacinthe Côté (RTA) ont promis au cours des prochaines années à RT. Le discours étant un rendement de $1.40 pour chaque dollar investi.
    Présentement, le rendement est de $1.24 pour chaque dollar dans la division RTA. (Usine Alma est présentement la plus performante du groupe RTA)
    À l’heure actuelle, de mémoire, la division cuivre et la division fer chez RT tourne à $1.70 pour chaque dollar… et la division diamant à $1.04….

    Par une décision comptable, même si l’électricité est produite à 90% bien en deçà du tarif « L », RTA utilise le tarif « L » dans le calcul des coûts de la tonne métrique. (J’ai une impression que c’est pour raison de fiscalité avantageuse…)
    De plus, le montant de $2200 la TM (tonne métrique) est le montant LME. (London Metal Exchange) À l’usine ALMA, c’est de la valeur ajoutée donc il faut ajouter environ $200 la TM.

    Je me souviens d’une discussion avec le comptable de l’usine en 2006 qu’après le détail des coûts, (lorsque la TM était environ de $2300) il arrivait avec un bénéfice à l’usine Alma de 60 millions… avant impôt. En discutant (et je ne suis pas comptable) pendant 10 minutes, (amortissement, tarif électricité, etc) le bénéfice est passé à $320 millions…

    J’ai compris qu’il y a dans une entreprise le bénéfice imposable (je m’en doutais) et le bénéfice réel….

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  87. 24 janvier 2012 20 h 02 min

    «Le Québec a été pour ce tarif à condition d’avoir des emplois bien rémunérés,» Amir Khadir

    M’a-t-il lu? 😉

    http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/regional/archives/2012/01/20120124-162308.html

    «Je propose aux travailleurs de devenir propriétaire de l’usine d’Alma. François Legault parle même d’un Québec des propriétaires. Il faut un Québec qui appartient aux gens. Les travailleurs ont toutes les compétences, il suffit d’une aide concrète. Ça suffit de se mettre à genoux devant les multinationales.»

    Et en direct…

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  88. 24 janvier 2012 20 h 18 min

    Benton devait y être!

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  89. 24 janvier 2012 20 h 41 min

    Sûrement!

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  90. 29 février 2012 7 h 11 min

    Et le gouvernement se dit neutre! Il accorde des avantages fiscaux à cette entreprise en cas de force majeur, en considérant que si cette entre prise déclare volontairement un lock-out, c’est un cas de force majeure !

    Et, après cela, il en restera pour critiquer le syndicat, pas l’entreprise.

    Dégoûtant…

    Le lockout peut libérer Rio Tinto Alcan de ses devoirs
    Une entente secrète lui permet d’invoquer cette «force majeure» pour déroger aux exigences de Québec

    «L’entente assure à Rio Tinto Alcan un prêt sans intérêt de 400 millions remboursable dans 30 ans, une information qui avait déjà filtré dans les médias. Mais ce qu’on ignorait, c’est qu’en plus de cet important avantage financier, Rio Tinto Alcan bénéficie d’une «aide fiscale» de 112 millions. Dans l’entente, le gouvernement s’engage à apporter «des améliorations au régime fiscal des sociétés pour en accroître la compétitivité et conférer à Alcan des bénéfices fiscaux». Le montant de 112 millions est garanti: si les bénéfices fiscaux ne s’étaient pas concrétisés, le montant du prêt sans intérêt consenti à la société aurait été majoré d’autant. Les économies d’impôt provenaient du programme de congé fiscal pour projets majeurs.»

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  91. 1 mars 2012 6 h 48 min

    Je vous invite à signer la pétition suivante :

    «nous demandons que cesse l’achat ou l’échange d’énergie entre Rio Tinto Alcan et Hydro-Québec afin de respecter l’équilibre des forces dans le conflit à l’usine Alma et demandons de rendre publiques l’ensemble des conditions des ententes entre Rio Tinto Alcan, le gouvernement et Hydro-Québec.»

    https://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-2627/index.html

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  92. koval permalink*
    1 mars 2012 7 h 53 min

    C’est fait! Merci!

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  93. youlle permalink
    1 mars 2012 15 h 13 min

    C’est fait pour moi aussi, reste ma conjointe.

    Je le savais que ces voleurs pouvait vendre leur électricité.

    Le prix de l’aluminium est bas? Alors on fait un lock out, on vend l’électricité et sa paye plus que produire et sa dompte les employés du syndicat.

    Bon encore de la théorie du complot.

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  94. 1 mars 2012 17 h 54 min

    @ youlle

    «Bon encore de la théorie du complot.»

    Avec tous les faits qui s’alignent dans le même sens, j’appelle ça une stratégie opportuniste… Il n’y a rien de caché ni rien de machiavélique là-dedans de la part d’une transnationale qui agit ainsi partout où elle passe.

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  95. youlle permalink
    1 mars 2012 18 h 54 min

    @ Darwin

    « Il n’y a rien de caché ni rien de machiavélique là-dedans de la part d’une transnationale qui agit ainsi partout où elle passe. »

    Ouf! J’étais nerveux. 😉

    Sa m’écoeure de voir couler mon fric ainsi pendant que l’on met à la porte ses travailleurs prisonniers d’une région et que ceux qui ont fait leurs études à bon prix se plaignent que les frais des étudiants sont trop bas.

    C’EST ÇA LE DANGER DES TI DRETTEUX propagandistes qui finalement approuve le totalitarisme sans le savoir.

    J’aimerais bien savoir de quel bord se campe la population Saguenay.

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  96. 1 mars 2012 19 h 02 min

    «La diffusion de cette entente sème la confusion et entretien inutilement le mythe du secret et du complot»
    -Étienne Jacques

    Il affirme de plus… que les compétiteurs de Rio Tinto Alcan ont maintenant accès à des secrets industriels!

    M. Jacques se questionne aussi si ce n’est pas un employé de l’entreprise qui a divulgué l’entente…

    C’est connu que les employés syndiqués ont un accès privilégié aux ententes confidentielles!

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  97. 1 mars 2012 19 h 10 min

    Personnellement, c’est a croire que ce sont les avocats de l’entreprise qui ont rédigés l’entente de A à Z.

    Pour ce que j’ai lu, c’est comme les ententes que l’employeur nous présente… à leurs avantages et toujours ce deuxième paragraphe qui leurs sert de porte de sortie!

    Lorsque Étienne Jacques affirme qu’il n.a aucune demande comparativement a nos « 300 » demandes, c’est que les ententes qu’ils nous présentent sont leurs demandes!!!

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  98. 1 mars 2012 19 h 13 min

    C’est fait!
    Merci j’étais pas courant de cette pétition.

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  99. koval permalink*
    1 mars 2012 19 h 21 min

    « Sa m’écoeure de voir couler mon fric ainsi pendant…. »

    « Couler » est le bon mot quand il s’agit d’hydro-éléctricité!

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  100. Mathieu Lemée permalink
    1 mars 2012 19 h 35 min

    J’ai signé. 🙂

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  101. youlle permalink
    1 mars 2012 19 h 42 min

    À Koval

    « “Couler” est le bon mot quand il s’agit d’hydro-éléctricité! »

    À flots!

    C’est impressionnant à quel point l’eau de rivière qui passe dans une grosse turbine peut se ramasser dans un tout petit porte feuille.

    La science est tellement avancée!

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  102. 1 mars 2012 19 h 48 min

    @ Benton

    «Lorsque Étienne Jacques affirme qu’il n.a aucune demande comparativement a nos “300″ demandes, c’est que les ententes qu’ils nous présentent sont leurs demandes!!!»

    Dans la plupart des lock-outs, c’est de fait l’employeur qui est en demande. Dans votre cas, comme dans ceux du Journal de Québec et de Montréal, c’est clair comme de l’eau de roche!

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  103. youlle permalink
    1 mars 2012 19 h 54 min

    Parlant de la pétition, je n’ai pas reçu de courriel pour confirmer.

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  104. koval permalink*
    1 mars 2012 19 h 55 min

    Pas rapport, mais puisque Youlle parle de complots, je viens d’aller voir chez Marc-André Cyr et on dirait qu’il a enlevé les articles sur Duhaime…..

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  105. 1 mars 2012 20 h 21 min

    @ youlle

    «Parlant de la pétition, je n’ai pas reçu de courriel pour confirmer.»

    Je l’ai reçu dans la seconde qui a suivie. Il y a un prblème… Êtes-vous sûr d’avoir inscrit la bonne?

    «on dirait qu’il a enlevé les articles sur Duhaime»

    Hum… Cela remet en cause la parution des trois suivants!

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  106. youlle permalink
    1 mars 2012 20 h 42 min

    @ Darwin

    Bon j’ai recommencé et j’ai reçu le courriel dans les indésirables.

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  107. 1 mars 2012 21 h 41 min

    «j’ai reçu le courriel dans les indésirables»

    Tout s’explique!

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  108. Richard Langelier permalink
    1 mars 2012 21 h 48 min

    Je signe moins de pétitions qu’au début de « ma carrière d’internaute ». Mais là, le scandale est tellement gros. Cependant, je ne prétends pas avoir posé mon geste d’engagement citoyen et pouvoir dormir sur mes deux oreilles, jusqu’à la fin de l’année.

    Je n’ai reçu mon courriel de confirmation que lorsque j’ai réouvert mon logiciel de messagerie.

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  109. 1 mars 2012 22 h 04 min

    «Je n’ai reçu mon courriel de confirmation que lorsque j’ai réouvert mon logiciel de messagerie.»

    Moi, je l’ai fermé et réouvert et il était là. En fait, l’envoi est instantanné, mais les logiciels de messagerie ne vont chercher les courriels sur le serveur du courriel qu’à certains intervalles (15 minutes?). Quand on le ferme et l’ouvre à nouveau, il va les chercher tout de suite. Enfin, c’est la conclusion à laquelle je suis arrivé…

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  110. Richard Langelier permalink
    1 mars 2012 22 h 18 min

    @ Darwin

    Votre démarche intellectuelle démontre que vous avez un quotient intellectuel supérieur au mien. Le doc Mailloux a sans doute une explication, mais il lui faudrait connaître la couleur de la peau de Darwin.

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  111. 1 mars 2012 22 h 28 min

    @ Richard

    «mais il lui faudrait connaître la couleur de la peau de Darwin»

    Ne lui dites surtout pas!

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  112. Mathieu Lemée permalink
    1 mars 2012 22 h 29 min

    Un autre truc est de recharger sa page de courriel sans la quitter, et le message de confirmation apparait aussitôt quelques secondes après que vous ayez signé la pétition. 😉

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  113. 1 mars 2012 22 h 50 min

    «Un autre truc est de recharger sa page de courriel sans la quitter»

    Je me doutais bien qu’une telle chose existait… Je viens de trouver! Avec la touche F5!

    Merci!

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  114. Richard Langelier permalink
    1 mars 2012 23 h 05 min

    Ben oui, F5 ça marche sur Mozilla Thunderbird, bout de cr. !!!
    Le doc Mailloux a du pain sur la planche, avec de grosses lumières comme nous autres.

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  115. 2 mars 2012 7 h 24 min

    Quelle surprise!

    Conflit de travail à Rio Tinto Alcan – Gignac prend parti pour l’employeur
    Le ministre fait l’éloge de la sous-traitance, au centre des demandes patronales

    «En rappelant qu’il était économiste, Clément Gignac a fait l’éloge de la sous-traitance qui est au centre des demandes patronales envers les travailleurs de l’usine. «La sous-traitance est un phénomène mondial qui permet d’avoir la compétitivité des entreprises», a livré, hier, au Devoir le ministre lors d’un bref entretien.»

    C’est ce genre d’économistes qui est derrière les politiques d’austérité en Europe et celles qui favorisent le 1 % le plus riche aux détriments du 99 %….

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  116. 2 mars 2012 22 h 12 min

    Si je vous comprends bien:

    Darwin : Le jour où vous cesserez de troller ou de nous provoquer, peut-être laisserons-nous à nouveau passer vos commentaires. J’ai aussi lu vos âneries dans le Devoir, je ne les laisserai sûrement pas passer ici!

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  117. jack permalink
    3 mars 2012 3 h 03 min

    « Sa m’écoeure de voir couler mon fric… »

    En réalité en hiver la production d’électricité coûte plus de 4,5 cents/kWh pour Hydro-Québec. Les Québécois économisent donc de l’argent actuellement en achetant cette électricité à rabais de RTA plutôt qu’en la produisant.

    Je ne dis pas que c’est plus moral pour cela mais il faut comprendre que financièrement cela fait l’affaire de RTA autant que de HQ.

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  118. 3 mars 2012 15 h 42 min

    Le ministre des Finances contredit le premier ministre, mais il s’en tire sans conséquences… Excellent article dans le Devoir

    Les fabuleux secrets de Rio Tinto Alcan – La multinationale jouit d’avantages incomparables mais veut diminuer ses coûts grâce à la sous-traitance

    «Le premier ministre s’était engagé auprès des travailleurs à rencontrer la chef de la direction de Rio Tinto Alcan (RTA), Jacinthe Côté. C’est ce qu’il devait faire hier après-midi à Montréal, a confirmé son cabinet. Discutera-t-il des moyens à prendre pour forcer les syndiqués à accepter davantage de sous-traitance dans l’usine, comme le souhaiterait le ministre des Ressources naturelles et de la Faune, Clément Gignac? Ou voudra-t-il convaincre la multinationale, qui jouit de privilèges faramineux pour son approvisionnement en énergie par rapport à ses concurrents, de laisser aux travailleurs une petite part de ces centaines de millions qu’elle encaisse année après année? Assiste-t-on plutôt au coup du «bad cop-good cop» où Jean Charest serait le bon et Clément Gignac le méchant? Le moins qu’on puisse dire, c’est que le gouvernement Charest a soufflé le chaud et le froid.»

    «Après avoir acheté Alcan pour 37 milliards en 2007, la multinationale australienne Rio Tinto a mis la main sur des privilèges dont aucun autre producteur d’aluminium au pays ne jouit: la propriété du lit d’un cours d’eau, la rivière Saguenay sur 30 km, du lac Saint-Jean à Jonquière, où trois barrages turbinent à son profit. Cette propriété avait échappé à la nationalisation de l’électricité au début des années 60 en raison de la dizaine de milliers d’emplois industriels qu’offrait Alcan à l’époque.»

    «Selon l’analyste indépendant du secteur de l’énergie Jean-François Blain, ce bail ainsi que la propriété de la rivière Saguenay fournissent à RTA un avantage de l’ordre de 700 millions par an sur des concurrents qui paient le tarif L de grande puissance, soit 4,5 ¢. C’est ce tarif que paie l’aluminerie Alouette, par exemple.»

    «La sous-traitance est le seul enjeu qui a justifié le lock-out. Pas celle dont a fait l’éloge Clément Gignac, qui a cité l’exemple de l’aéronautique: Héroux-Devtek, qui fabrique des trains d’atterrissage pour Bombardier. Mais plutôt ces travailleurs, embauchés par des sous-traitants, qui, au sein même de l’usine, font les mêmes tâches que les syndiqués. À la moitié du salaire. Le syndicat ne se bat même pas pour les travailleurs de l’usine actuels: la grande majorité d’entre eux jouissent de la sécurité d’emploi. Mais pour les nouveaux venus, qui seront soumis à une forme de clause «orphelin», interdite par la loi mais rendue possible par la sous-traitance. À l’heure actuelle, un peu plus de 10 % des travailleurs de l’usine proviennent de sous-traitants: la direction de l’usine veut porter cette proportion à 27 %, selon le syndicat.»

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  119. 9 mars 2012 11 h 23 min

    Intéressante cette remarque de Marc-Urbain Proulx. Les coûts de main-d’oeuvre représentent donc moins de 10 % comme le disait Benton. Les économies que peut faire RTA est donc minime.

    «La sous-traitance, je ne pense pas que ce soit le seul enjeu du lockout parce que ce n’est pas assez important, il me semble. Il y a aussi l’enjeu des inventaires de l’aluminium qui sont élevés», juge l’économiste Marc-Urbain Proulx, professeur en économie régionale à Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) et un observateur de longue date de l’industrie de l’aluminium. La main-d’oeuvre ne constitue que 9,3 % des coûts de l’usine d’Alma, une des plus profitables au monde pour RTA, a-t-il signalé. L’usine se situe au 97e rang mondial des 177 alumineries pour ses coûts de main-d’oeuvre. Les économies qu’entend réaliser RTA en ayant recours à davantage de sous-traitance sont somme toute marginales, estime l’économiste.»

    La hausse du prix de l’aluminium mentionnée plus loin par Marc-Urbain Proulx (16 %) représente plus que l’ensemble des coûts de main-d’oeuvre!

    «Depuis que RTA a décrété son lockout il y a un peu plus de deux mois, le prix de l’aluminium a grimpé de 300 $ pour s’établir à 2173 $US la tonne à la Bourse des métaux de Londres.»

    Rio Tinto Alcan – Hausse du prix de l’aluminium après le lockout

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  120. 9 mars 2012 11 h 51 min

    Pour une entreprise, le plus important n’est pas le total de ses coûts, mais le total de ses profits. Même si une augmentation de coûts représente un faible pourcentage du total des coûts d’une entreprise, c’est l’impact sur les profits qui compte. Évidemment, en pourcentages, l’impact d’une augmentation de coûts sera plus importante par rapport aux profits que par rapports aux coûts totaux.

    Au risque d’exprimer une autre ânerie et de paraître provocateur, ne serait-il pas plus équitable que le gouvernement subventionne moins RTA, quitte à ce que celle-ci cesse de verser à ses employés des rémunérations au dessus de celles obtenues par leurs pairs travaillant pour d’autres entreprises, et qu’il prenne ces subventions récupérées pour les redistribuer en parts plus égales à tous les travailleurs?
    En vertu de quel principe le gouvernement devrait-il mettre en place des politiques faisant en sorte que l’employé de RTA (ou de son sous-traitant) soit davantage rémunéré qu’un autre travailleur faisant le même genre de travail pour un autre employeur (dont ceux qui n’auraient jamais les moyens de verser des rémunérations aussi élevées que peut le faire RTA)?

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  121. 9 mars 2012 12 h 25 min

    @ Pierre

    «Au risque d’exprimer une autre ânerie et de paraître provocateur, ne serait-il pas plus équitable que le gouvernement subventionne moins RTA, quitte à ce que celle-ci cesse de verser à ses employés des rémunérations au dessus de celles obtenues par leurs pairs travaillant pour d’autres entreprises, et qu’il prenne ces subventions récupérées pour les redistribuer en parts plus égales à tous les travailleurs?»

    J’ai déjà écrit à de nombreuses fois que je n’approuvais ni les subventions, ni les contrats d’électricité à bas tarifs aux alumineries, ni le passe-droit offert à l’Alcan en excluant ses installations électriques lors de la nationalisation de l’électricité.

    Le lien direct que vous faites entre ces subventions et le niveau des salaires (et ce n’est pas la première fois que vous le faites) est ridicule, d’autant plus que, je le répète, ces salaires représentent moins de 10 % des coûts. Je ne vous contredirais pas sur le risque que vous avez pris «d’exprimer une autre ânerie et de paraître provocateur». Il est toutefois fort possible que les alumineries ne se seraient pas installées au Québec. Mais, en investissant les 600 000 $ à 1 000 000 $ par année que coûtent à l’État chaque emploi en aluminerie, ce ne serait pas bien difficile de créer des entreprises moins énergivores qui pourraient offrir encore plus d’emplois à bons salaires.

    Et si vous n’êtes pas d’accord sur l’absence de lien direct entre les subventions et le niveau des salaires, obstinez-vous avec Marc-Urbain Proulx qui montre clairement que, contrairement à ce que vous prétendez, les coûts de main-d’oeuvre à RTA ne sont pas plus élevés que dans les autres entreprises de cette industrie : «L’usine se situe au 97e rang mondial des 177 alumineries pour ses coûts de main-d’oeuvre.».

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  122. 9 mars 2012 13 h 13 min

    Même si RTA n’était pas subventionnée, En vertu de quel principe le gouvernement devrait-il mettre en place des politiques… que peut le faire RTA)?
    Diriez-vous qu’il est (ou serait) équitable que les employés de Loto-Québec, ou de la SAQ gagnent de plus gros salaires que leurs pairs travaillant dans les système de santé sous prétexte que Loto-Québec et la SAQ sont très rentables alors que les systèmes de santé ne rapporte pas de revenus à l’État?

    Si nos lois du travail ne forçaient pas RTA à accorder à ses employés des conditions de travail supérieures à celles requises par les lois du marché, est-ce que cela ne dégagerait pas des profits additionnels dans lesquels le gouvernement pourrait aller piger pour les redistribuer plus équitablement à l’ensemble des travailleurs?

    Je crois qu’il est erroné d’interpréter que chaque emploi dans le secteur des aluminerie coûte entre 600 000 $ et 1 million de $ annuellement. Sauf erreur de ma part, ces montant sont obtenus en divisant les subventions octroyées aux alumineries par le nombre d’employés de ces alumineries. Je crois qu’il est plus approprié d’ajouter au dénominateur les emplois supportés par ces subventions, même s’ils ne sont pas dans les alumineries comme telles (par exemple: chez les fournisseurs, et même des emplois de fonctionnaires municipaux dont les salaires sont financés par les importantes taxes foncières payées par les alumineries).
    Mais pour calculer le nombre net d’emplois créés par ces subventions, il faudrait soustraire les emplois qui n’ont pas été créés à cause des sommes retirées du marché pour financer les subventions accordées aux alumineries. Probablement qu’on arriverait au résultat que les subventions ont créé moins d’emplois qu’elles en ont détruit, comme vous le dites à votre façon.

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  123. 9 mars 2012 13 h 44 min

    «Même si RTA n’était pas subventionnée, En vertu de quel principe le gouvernement devrait-il mettre en place des politiques… que peut le faire RTA)?»

    Je n’ai absolument aucune idée de ce dont vous parlez. Ce serait gentil de vous relire avant de cliquer sur le bouton…

    «Diriez-vous qu’il est (ou serait) équitable que les employés de Loto-Québec»

    Vous aimez vraiment comparer n’importe quoi avec n’importe quoi! Comparez-donc avec des joueurs de hockey ou des courtiers à la Bourse tant qu’à y être! La fixation des salaires repose sur bien des principes, dont la productivité et le rapport de force. Et vous me parlez d’équité! J’aimerais bien que le monde soit plus équitable, mais il ne l’est pas! On ne peut pas vouloir de l’équité à un endroit sans en vouloir partout! Et ça, c’est un projet de société, qui n’est manifestement pas le même pour vous et pour moi!

    «Si nos lois du travail ne forçaient pas RTA à accorder à ses employés des conditions de travail supérieures à celles requises par les lois du marché»

    C’est vraiment une de vos caractéristiques de partir avec des prémisses non démontrées, et dans ce cas-ci, une prémisse carrément fausse, pour en tirer ensuite des conclusions qui collent à votre idéologie! C’est le rapport de force et la productivité de cette industrie qui a donné ces salaires à ces travaileurs! Au contraire de votre prémisse, c’est parce que le code du travail a été amendé (changements à l’article 45, voir plus haut dans cette page) que les travailleurs ont perdu une partie de leur rapport de force et que l’employeur en profite! À moins que vous ne fassiez la promotion de l’abolition du Code du travail et le retour au capitalisme sauvage… Si c’est le cas, nous n’avons vraiment pas le même projet de société, ni la même conception de l’équité!

    « Je crois qu’il est plus approprié d’ajouter au dénominateur les emplois supportés par ces subventions»

    Ah, les fameux emplois indirects… Toute activité économique marchande a des effets indirects. Si on les compte là, il faut aussi les compter dans toutes les autres activités! Au lieu d’avoir 3,9 millions d’emplois au Québec, on aurait en plus peut-être 10 millions d’emplois indirects supplémentaires, ce qui est bien sûr une absurdité totale! Les emplois qu’on pourrait créer à moindre coût auraient aussi des effets indirects (même chez les fonctionnaires municipaux…). Et la présence de fonctionnaires municipaux a des effets indirects sur les emplois dans le commerce, les restaurants, etc.

    «Probablement qu’on arriverait au résultat que les subventions ont créé moins d’emplois qu’elles en ont détruit, comme vous le dites à votre façon.»

    Tout un détour pour revenir à la même place… En passant, «ma façon» est celle utilisée par le professeur Jean-Thomas Bernard, spécialiste en énergie et professeur à l’Université d’Ottawa, qui est celui qui a avancé le chiffre de 600 000 $ par emploi. Relisez le billet!

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  124. 9 mars 2012 15 h 06 min

    «Même si RTA n’était pas subventionnée, En vertu de quel principe le gouvernement devrait-il mettre en place des politiques… que peut le faire RTA)?»

    Je n’ai absolument aucune idée de ce dont vous parlez. Ce serait gentil de vous relire avant de cliquer sur le bouton…

    Je suis désolé. Je pensais bien faire en ne répétant pas ce que j’avais déjà écrit dans mon commentaire précédant. Je ne referai plus cette erreur.

    Au contraire de votre prémisse, c’est parce que le code du travail a été amendé (changements à l’article 45, voir plus haut dans cette page) que les travailleurs ont perdu une partie de leur rapport de force et que l’employeur en profite! À moins que vous ne fassiez la promotion de l’abolition du Code du travail et le retour au capitalisme sauvage… Si c’est le cas, nous n’avons vraiment pas le même projet de société, ni la même conception de l’équité!

    Le capitalisme sauvage a engendré de grosses disparités de revenus entre des employeurs et leurs employés (par exemple, dans des mines). À cause de ce capitalisme sauvage, le magasinier à l’emploi d’une société transnationale multimilliardaire gagnait le même salaire misérable que ce que gagnait le magasinier de la binerie du coin, car les deux employés étaient interchangeables.

    Plutôt que d’augmenter les impôts de la transnationale pour redistribuer les sommes en parts égales entre le magasinier de celle-ci et le magasinier de la binerie, le gouvernement a plutôt instaurer des lois du travail qui ont permis au magasinier de la transnationale de s’approprier une plus grande part des profits de la transnationale en comparaison de la part obtenue par le magasinier de la binerie.

    Si vous estimez que des lois qui redistribuent plus de richesse aux magasiniers de transnationales qu’aux magasiniers de binerie sont plus équitables que des lois qui redistribueraient plus également la richesse entre ces travailleurs équivalents selon les lois du marché, vous avez raison de dire que nous n’avons pas le même projet de société, ni la même conception de ce qu’est une redistribution équitable de la richesse de la part de l’État.

    Ah, les fameux emplois indirects… Toute activité économique marchande a des effets indirects.

    Je ne parlais pas des emplois créés par les dépenses effectuées par les employés de RTA avec leurs salaires (genre l’emploi du boucher chez qui le travailleur de RTA fait ses achats de viandes). Je parlais des emplois (j’aurais probablement dû préciser « parts d’emplois) financés directement par RTA. (C’est à dire les employés de l’entreprises, les fournisseurs de l’entreprise, les employés municipaux financés par les taxes foncières payées par l’entreprise,…).

    Supposons que RTA avait un seul employé et qu’on versait 1 millions de $ de subventions à cette entreprise. On pourrait dire que pour l’État, cet emploi a coûté 1 million de $. Cependant, si ce million de dollars ne va pas complètement dans la poche de l’employé, mais que 950 000$ va plutôt en taxes foncières payée directement par RTA à la ville et que celle-ci en profitait pour créer 10 postes à 95 000 $. Ne serait-il pas pertinent de considérer ces 10 emplois municipaux dans le calcul des emplois soutenus par la subvention octroyée à RTA?

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  125. 9 mars 2012 15 h 32 min

    «Je pensais bien faire en ne répétant pas ce que j’avais déjà écrit dans mon commentaire précédant.»

    Comment pouvais-je savoir d’où venait cet extrait?

    «Plutôt que d’augmenter les impôts de la transnationale pour redistribuer les sommes en parts égales entre le magasinier de celle-ci et le magasinier de la binerie»

    Ça aussi, ça influence votre loi du marché…

    «À cause de ce capitalisme sauvage, le magasinier à l’emploi d’une société transnationale multimilliardaire gagnait le même salaire misérable que ce que gagnait le magasinier de la binerie du coin, car les deux employés étaient interchangeables.»

    Vous pensez vraiment que la grande différence de productivité entre les deux ne joue aucun rôle? Vous pensez aussi que les compétences des deux magasiniers sont les mêmes? Le salaire plus élevé permet à l’entreprise transnationale de choisir le «meilleur» candidat tandis que les faibles salaires offerts dans les bineries (qui n’ont pas de masiniers!) les forcent à embaucher des personnes qui acceptent ce bas salaire…

    «Je parlais des emplois (j’aurais probablement dû préciser « parts d’emplois) financés directement par RTA.»

    Les autres entreprises qui seraient créés auraient aussi des fournisseurs! Même les fonctionnaires ont des fournisseurs!

    «Cependant, si ce million de dollars ne va pas complètement dans la poche de l’employé, mais que 950 000$ va plutôt en taxes foncières»

    95 % de la subvention irait en taxes????????????? Avez-vous une source pour appuyer cette nouvelle prémisse totalement folichonne? Et vous croyez que les nouvelles entreprises qui serait créées ne pairaient pas de taxes et ne permetteraient pas l’embauche de fonctionnaires?

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  126. 9 mars 2012 15 h 53 min

    Vous pensez vraiment que la grande différence de productivité entre les deux ne joue aucun rôle? Vous pensez aussi que les compétences des deux magasiniers sont les mêmes? Le salaire plus élevé permet à l’entreprise transnationale de choisir le «meilleur» candidat tandis que les faibles salaires offerts dans les bineries (qui n’ont pas de masiniers!) les forcent à embaucher des personnes qui acceptent ce bas salaire…

    Je pense que les lois du marché reconnaissent les différences de compétences entre les travailleurs. Les employés plus compétents n’ont pas à être légalement protégés de la concurrence d’autres travailleurs pour obtenir des rémunérations en fonction de leurs compétences supérieures. Ils ont juste à menacer d’aller travailler pour un autre employeur qui reconnaitra leurs compétences supérieures à leurs justes valeurs.
    Je ne crois pas que les salaires supérieurs des travailleurs de RTA sont dus à leurs compétences supérieures. Le fait que la compagnie cherche à embaucher d’autres travailleurs à la moitié du salaire qu’elle verse à ses propres employés, pour faire le même travail, me semble venir appuyer ma perception.

    Tout ce que je voulais démontrer avec mon exemple, c’est qu’il m’apparaitrait illogique de soutenir que l’État aurait assumé un coût de 1 million de dollars pour créer un seul emploi. Il me semble que l’on commet ce genre d’illogisme en soutenant que l’État assume un coût de 600 000 $ à 1 millions $ par emploi pour créer des emplois dans les alumineries.
    Cela ne signifie nullement que j’approuve ces subventions.

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  127. 9 mars 2012 16 h 33 min

    «Tout ce que je voulais démontrer avec mon exemple, c’est qu’il m’apparaitrait illogique de soutenir que l’État aurait assumé un coût de 1 million de dollars pour créer un seul emploi. Il me semble que l’on commet ce genre d’illogisme en soutenant que l’État assume un coût de 600 000 $ à 1 millions $ par emploi pour créer des emplois dans les alumineries.»

    Ce qui m’apparaît illogique, c’est que l’État de le fasse. À moins qu’on comprenne que la création d’emploi n’est pas son seul objectif!

    Bon, moi j’arrête ici…

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  128. 5 juillet 2012 17 h 50 min

    Pas sûr que ce soit fini… On verra!

    Rio Tinto Alcan à Alma : le revêtement des cuves serait confié à la sous-traitance

    «S’ils ont été avares de commentaires, des travailleurs disent tout de même avoir l’impression qu’on leur présente la même entente qu’avant le lock-out.»

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  129. 6 juillet 2012 5 h 37 min

    Finalement, on dirait que la dernière offre était meilleure que l’ancienne!

    Rio Tinto Alcan: les salariés acceptent l’entente

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  130. 6 juillet 2012 10 h 25 min

    Cet article est plus complet. Normal, il vient de la région :

    Choix déchirants au profit de la sous-traitance

    La clause clé, je crois :

    «Décrit tel un «plafond de sous-traitance», le nouveau système limite à 10 % le nombre d’heures de travail que peut accorder la compagnie à du personnel externe, par rapport aux heures travaillées par les syndiqués.

    Selon Marc Maltais, il sera dorénavant impossible pour l’employeur de réduire le nombre de travailleurs syndiqués sans influencer, de façon directement proportionnelle, son droit à la sous-traitance.»

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  131. 26 septembre 2012 9 h 54 min

    «Rio Tinto Alcan s’apprêterait à faire le ménage dans le personnel-cadre de ses installations du Saguenay-Lac-Saint-Jean. La compagnie confirme qu’elle a mis en place un programme de révision dans le but de faire des économies. »
    «Les rumeurs veulent que le nombre de cadres soit réduit de 20 %. Rio Tinto Alcan refuse de confirmer ce chiffre»

    http://argent.canoe.ca/lca/affaires/quebec/archives/2012/09/pertes-emplois-prevoir-cadres-RTA.html

    Serait-ce parce que, avec la fin du conflit, l’entreprise a moins besoin de cadres pour poursuivre la production? Benton, qu’en dis-tu?

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  132. 26 septembre 2012 10 h 11 min

    Cela touche toute les installations d’RTA dans le monde incluant les 800 personnes du siège social à Montréal.

    Le pourcentage que j’ai entendu à l’interne de source sûre parle de 10%. Mais je crois que cela fait l’affaire d’RTA que 20% circule dans les médias, (est-ce voulu?) cela donnera une meilleure image avec « seulement » 10% de coupe!!!

    Pour l’Usine Alma, on parle d’une coupe de 10%… après avoir enlevé le surplus de 70 a 100 cadres ajouté avant le lock-out.

    Couper dans la main-d’oeuvre pour être plus compétitif dans un contexte économique difficile, c’est d’agit de façon responsable…. responsable de relancer l’économie dans 5 ans!

    Le dilemme du prisonnier quoi!!!

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  133. 26 septembre 2012 12 h 20 min

    «après avoir enlevé le surplus de 70 a 100 cadres ajouté avant le lock-out.»

    Je me trompais, mais je vois que mon hypothèse n’était pas folichonne!

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  134. youlle permalink
    26 septembre 2012 13 h 46 min

    « Couper dans la main-d’oeuvre pour être plus compétitif dans un contexte économique difficile, c’est d’agit de façon responsable…. responsable de relancer l’économie dans 5 ans! »

    Cette méthode me semble très bien appliquée aux USA depuis 5 ans.

    Un autre 5 ans encore?

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  135. 26 septembre 2012 15 h 16 min

    C’est encore pire en Europe…

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