Raymond Gravel, un progressiste?
Cette semaine, en parcourant différents sites sur la blogosphère, je suis tombée sur ce billet de Jocelyn qui m’a un peu étonnée.
Raymond Gravel s’insurge à propos du dédommagement accordé aux victimes de la Congrégation de Sainte-Croix.
Voici quelques extraits des réflexions du prêtre qu’on peut lire sur son blogue.
Personnellement, je m’oppose à une telle entente, tout simplement parce qu’elle ne règle aucunement la problématique de la pédophilie au Québec et elle crée une injustice envers les 95% de religieux de cet ordre qui ont travaillé toute leur vie dans l’éducation, sans salaire, généreusement, charitablement, et qui ont permis à bon nombre d’adultes d’aujourd’hui, d’occuper des postes clés dans la société. Faire payer à tous ces religieux les écarts de conduite de certains d’entre eux, c’est non seulement injuste, mais inacceptable.
Soit, jusque là ça se défend un peu, mais ça passe déjà de travers, voici le coeur de son argument expliquant ses réticences:
Que la communauté des religieux de Ste-Croix offre de défrayer les coûts des soins appropriés aux victimes et aux agresseurs du passé, ça se défend très bien et ce serait très généreux de sa part, mais qu’elle prenne l’initiative de distribuer des millions à qui veut les réclamer, c’est une aberration sans nom qui ouvre la porte à toutes sortes d’abus, où des avocats sans scrupule se graisseront davantage et où de fausses victimes se manifesteront. Je regrette, mais le supérieur des Ste-Croix vient d’ouvrir une boîte de pandore. Il a peut-être voulu acheter la paix, mais c’est tout le contraire qui lui arrive.
Dans les mois et les années qui vont suivre, il y aura d’autres avocats qui diront se porter à la défense d’autres victimes d’actes sexuels perpétrés par d’autres membres d’autres communautés religieuses et qui exigeront une entente semblable, parce que la leur fera jurisprudence.
Tout le monde connaît le pouvoir de l’argent. Combien ont souffert de ce pouvoir exercé contre eux? Ce ne sont pas les vraies victimes d’agressions sexuelles qui réclament de l’argent; ce sont ceux qui disent les défendre. Les vraies victimes, elles, veulent se libérer et vivre dans la normalité. Par ailleurs, ceux qui les représentent veulent en faire des prostitués. Ils sont prêts à qualifier la gravité de ce qui leur est arrivé en quantifiant monétairement l’agression qu’elles ont subi : de l’attouchement jusqu’à la pénétration, ils évaluent une somme entre 10,000$ et 250,000$. Comment appelle-t-on cela?
Et le pauvre, termine sa lettre en pointant du doigts le reste de la population.
Une chose est certaine : avant de cracher notre venin sur les autres, on a qu’à lire l’histoire de nos familles. On se rendra compte, à coup sûr, que la pédophilie n’est pas réservée aux autres; elle fait même des ravages chez nos proches et nos parents.
Quelle idiotie, l’inceste dans les foyers n’est certes pas plus joli, on le sait tous! Cela ne diminue en rien la gravité de ce qui s’est passé dans les institutions religieuses!
Regrette-il ses propos nauséabonds datés d’octobre 2011? La réponse est non puisqu’il récidive en décembre. On peu lire ceci dans le Devoir fin décembre, en parlant du récit d’une des victimes:
Le récit n’inspire aucune compassion au prêtre Raymond Gravel. «Pour dix-huit millions, je suis capable de pleurer moi aussi», lance-t-il à la table d’un café du Plateau. Depuis que la Congrégation de Sainte-Croix s’est engagée à verser de 10 000 $ à 250 000 $ aux victimes d’abus sexuels dans ses trois écoles de Montréal, Pohénégamook et Saint-Césaire, Raymond Gravel est furieux.
Voilà pourquoi j’ai rayé de ma liste de noms de progressistes québécois, celui du sympa curé que tout le monde aimait tant! Quel pathétique individu!
Cette prise de position de Raymond Gravel m’a aussi troublé. Sa réplique à Brian Myles encore plus. Certains prétendent que c’est dû à son passé, mais je n’en sais rien et je ne jouerai pas au psy de salon. Chose certaine, il semble ne pas être capable d’empathie sur ce sujet-là.
Voici sa réplique à l’article dont tu as mis un lien à la fin de ton billet. La réponse de Brian Myles est aussi très intéressante (à la fin de cette lettre).
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Il se cale encore plus! C’est effectivement très gênant!
Brian Myles a bien raison quand il en dit:
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Dans le texte du Devoir mit en lien par Darwin il y a une phrase de gravel (plus de majuscule pour lui) qui me lève le coeur:
« Ne sommes-nous pas méprisants à l’endroit des jeunes lorsque nous affirmons qu’ils n’ont aucune responsabilité dans leur façon d’agir? »
?%#$%?, LA phrase typique des abuseurs ! « ouais mais c’est le jeune qui m’a séduit… »
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@ ManiHacK
«LA phrase typique des abuseurs !»
C’est en effet assez incroyable comment on peut en arriver à dire de telles horreurs quand on cherche absolument des arguments pour appuyer une position intenable…
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Qu’il parle des 95% sans reproche, le fait est que plusieurs responsables de la congrégation (et de l’église) ont laissés faire les choses….
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ManiHack
Je vous apprécie en tant que commentateur mais j’ai supprimé la dernière phrase de votre commentaire, je pourrais moi aussi avoir de telles pensées et les exprimer dans ma cuisine mais ici, c’est plus tannant,,..
Vraiment désolée, j’espère que vous ne m’en voudrez pas!
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Benton
Exact! Personnellement, c’est la culture du silence qui me choque le plus, pour un qui abuse, il y en a peut-être 5-6 qui se la ferment!
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Gravel raconte qu’il a subi lui-même des attouchements à 12 ans et se juge lui-même sévèrement de profiteur. À 12 ans, selon lui, on est assez éveillé et responsable…
Misère!
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« À 12 ans, selon lui, on est assez éveillé et responsable…»
C’est possible qu’il ait réussi à s’en sortir malgré cette agression. C’est d’ailleurs à ce propos que j’ai écrit «Certains prétendent que c’est dû à son passé, mais je n’en sais rien et je ne jouerai pas au psy de salon. Chose certaine, il semble ne pas être capable d’empathie sur ce sujet-là.»
Il se dit que parce qu’il est passé au travers (encore là, n’en subit-il pas des séquelles?), tout le monde devrait être être aussi «fort» que lui. Penser ainsi est un manque d’empathie évident. Dans un poste comme celui qu’il occupe, c’est tout particulièrement déplorable de manquer autant d’empathie.
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n’en soyez aucunement désolé, j’ai une mémoire de poisson rouge et je ne pourrais même pas la ré-écrire textuellement, lol
mais comme on dit, je n’en pense pas moins, héhé
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