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Sur les choses qui m’inquiètent

9 juin 2012

Voici un bout de texte que j’ai lu il y a un an, des réflexions d’Orwell, un écrivain politique que j’apprécie beaucoup. C’est écrit par Jean-Jacques Rosat.

«Car le monde ordinaire peut disparaître.»

C’est la découverte terrifiante qu’a faite Orwell en 1937 – un choc qui va déterminer pour le reste de sa vie aussi bien son activité politique que son travail d’écrivain. De retour d’Espagne après avoir combattu le fascisme dans la milice du POUM et après avoir dû s’enfuir pour échapper d’extrême justesse à son arrestation par les communistes, il est abasourdi par la manière dont la presse de gauche anglaise rend compte des événements espagnols et par le degré auquel les intellectuels de gauche ne veulent rien savoir de la liquidation systématique des anarchistes et des militants du POUM par les staliniens. Voici comment, dans ses « Réflexions sur la guerre d’Espagne », écrites cinq ans plus tard, en 1942, à Londres et sous les bombes allemandes, il évoque sa prise de conscience de ce qui est pour lui le trait essentiel, totalement neuf et totalement terrifiant, du totalitarisme :L’existence du monde ordinaire repose donc sur la capacité de chacun de nous à établir la vérité d’un certain nombre d’affirmations par lui-même, indépendamment de ce que peuvent affirmer les autres et, plus encore, indépendamment de tout pouvoir.

Tôt dans ma vie, je m’étais aperçu qu’un journal ne rapporte jamais correctement aucun événement, mais en Espagne, pour la première fois, j’ai vu rapporter dans les journaux des choses qui n’avaient plus rien à voir avec les faits, pas même le genre de relation que suppose un mensonge ordinaire. J’ai vu rapporter de grandes batailles là où aucun combat n’avait eu lieu et un complet silence là où des centaines d’hommes avaient été tués. […] J’ai vu les journaux de Londres débiter ces mensonges et des intellectuels zélés bâtir des constructions émotionnelles sur des événements qui n’avaient jamais eu lieu. J’ai vu, en fait, l’histoire s’écrire non pas en fonction de ce qui s’était passé, mais en fonction de ce qui aurait dû se passer selon les diverses “lignes de parti”. […] Ce genre de chose m’effraie, car il me donne souvent le sentiment que le concept même de vérité objective est en voie de disparaître du monde. […] Je suis prêt à croire que l’histoire est la plupart du temps inexacte et déformée, mais, ce qui est propre à notre époque, c’est l’abandon de l’idée que l’histoire pourrait être écrite de façon véridique. Dans le passé, les gens mentaient délibérément, coloraient inconsciemment ce qu’ils écrivaient, ou cherchaient la vérité à grand-peine, tout en sachant bien qu’ils commettraient inévitablement un certain nombre d’erreurs. Mais, dans tous les cas, ils croyaient que les “faits” existent, et qu’on peut plus ou moins les découvrir. Et, dans la pratique, il y avait toujours tout un ensemble de faits sur lesquels à peu près tout le monde pouvait s’accorder. Si vous regardez l’histoire de la dernière guerre [la Première Guerre mondiale], dans l’Encyclopedia Britannica par exemple, vous vous apercevrez qu’une bonne partie des données sont empruntées à des sources allemandes. Un historien allemand et un historien anglais seront en profond désaccord sur bien des points, et même sur des points fondamentaux, mais il y aura toujours cet ensemble de faits neutres, pourrait-on dire, à propos desquels aucun des deux ne contestera sérieusement ce que dit l’autre. C’est précisément cette base d’accord […] que détruit le totalitarisme. […] L’objectif qu’implique cette ligne de pensée est un monde de cauchemar où le Chef, ou une clique dirigeante, ne contrôle pas seulement l’avenir, mais aussi le passé. Si le Chef dit de tel ou tel événement “cela n’a jamais eu lieu” – eh bien, cela n’a jamais eu lieu. S’il dit que deux et deux font cinq – eh bien, deux et deux font cinq. Cette perspective me terrifie beaucoup plus que les bombes – et après ce que ce que nous avons vécu ces dernières années, ce ne sont pas là des propos en l’air.

Jean-Jacques Rosat

Voilà, vous aurez compris que le sujet est le totalitarisme, le gros mot est lâché!  Ouais ouais, ça y est , je me lâche lousse dans l’enflure verbale!

Je sais, je sais, nous n’y sommes pas, mais les faits et images que j’observe et les réflexions que j’entends ou que je lis me troublent profondément. Voilà en vrac, quelques unes de mes  pensées, craintes et réflexions par rapport à ce que nous vivons.

1-Il devient normal et courant d’entendre que le gouvernement est élu pour prendre des décisions, on vote et on s’étouffe. Nous ne pouvons nous exprimer autrement que via le scrutin… une bonne partie de la population semble voir la démocratie de cette façon, ce qui en soit, est déjà de la folie.

2-Nos premiers ministres ne devraient pas pouvoir être réélus indéfiniment, on parle de dictature quand Hugo Chavez se fait élire plus que deux fois! Je n’ose penser à ce qu’il adviendra de nous si Charest remporte la prochaine élection!

3-Je suis ébahie soir après soir de voir ces arrestations massives arbitraires, la gueule me tombe quand je ne vois aucun journaliste critiquer ces rapts injustifiés et parfois brutaux.

4-Je constate que nous manquons cruellement de recul quand on vit les évènements, le regard des autres (qui ont ce recul) est malheureusement totalement ignoré. Je fais référence aux organisations internationales qui blâment le gouvernement. Il y a eu Amnistie international et l’ONU. Notons aussi que Harper s’est fait taper sur les doigts par l’ONU dernièrement par rapport à la torture. L’ONU s’est fait répondre cavalièrement «Occupez-vous donc de choses plus graves!», et ce, autant par Québec que par Ottawa. Voilà qui devrait faire l’objet de débats et de réflexions sérieuses.

5-Les revendications initiales des étudiants n’ont plus aucune commune mesure avec l’ampleur de crise actuelle. En arriver là avec une grève étudiante, chose banale dans tous les pays modernes, est inimaginable et signale un problème de fond . On commence à voir poindre le nez du monstre qu’on a réveillé.

6-Les mots, le pouvoir des mots et de la propagande. Comment un concept comme la  grève étudiante peut être rayé de la carte pour devenir un simple boycott? Et en ce fin de semaine du Grand Prix, vous remarquerez que les médias se mettent à utiliser le mot «perturbation» au lieu du mot «manifestation, et ce n’est pas un hasard.

7-Ce concept d’arrestation préventive me fait très peur, cela semble se multiplier en temps de Grand Prix.

Pour finir, je voulais faire un retour sur la manifestation à laquelle j’ai assisté le 18 mai dernier. Je disais en parlant du communiqué de la police

«Il n’y a rien dans ce communiqué qui correspond à ce que j’ai vu.»

Orwell disait dans le texte que j’ai affiché plus haut :

«pour la première fois, j’ai vu rapporter dans les journaux des choses qui n’avaient plus rien à voir avec les faits»

Non, je ne compare pas ce que j’ai vécu à ce qu’Orwell a vécu, mais comme lui, j’ai peur quand les faits disparaissent.

Le lundi suivant cette manif, alors que j’écoutais les nouvelles locales à la radio (R-C), j’entends un policier du SPS parler de foule hostile et agressive en parlant de nous, de moi!  L’animatrice en poste continue à  déblatérer et s’approprie les qualificatifs du policier en parlant d’une foule très agressive. Elle répète 2 ou trois fois ces propos et je m’énerve. Je téléphone au journaliste de R-C et je le mets au courant des faits. Au bout de mon récit, il me répond :

«Oui, mais c’était bien une foule violente quand même,  non?»

J’ai répondu:

« Mais où vous voyez de la violence dans ça? Un gars arrêté pour avoir fait sauté un pétard de confettis et 13 autres arrestations pour attroupement illégal? »

Il m’a demandé mes coordonnées pour que je puisse témoigner. Voilà ce que j’ai répondu:

«Bien sûr que je vais témoigner, mais comprenez que j’ai peur. Quand la police, l’institution qui devrait me  protéger justifie sa propre hostilité et sa bêtise en nous faisant passer pour des sauvages, moi et les 200 concitoyens qui m’accompagnaient, alors, oui, j’ai peur.»

Et croyez-moi, ce n’est pas mon genre d’avoir peur.

Quand le gouvernement, la mafia, le patronat la police et les médias couchent tous ensemble, on obtient un terreau fertile pour des débordements dignes de pays totalitaires, on a vu de tels débordements et il faut les nommer sans craintes. Je ne crains pas le totalitarisme en sol québécois mais j’invite les gens à beaucoup de critique et de vigilance. Quand plusieurs se mettent à braire comme des ânes qu’un député qui se trouve dans une manifestation déclarée illégale par une loi abusive est un député «irresponsable» qui ne respecte pas nos institutions, alors j’ai peur pour notre avenir.

48 commentaires leave one →
  1. 9 juin 2012 17 h 12 min

    Merci pour ces constats et cette analyse.

    Des gens à l’esprit scientifique comme nous deviennent en effet totalement perdus quand on ne peut même plus se fier sur les faits rapportés. C’est comme remettre en question les sources et les données de nos travaux.

    On en vient à faire plus que douter de tout se qu’on lit, ce qui est sain, mais à remettre en question tout ce qu’on lit et entend en se demandant ce qui s’est vraiment passé et surtout l’objectif de ce travestissement des faits.

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  2. koval permalink*
    9 juin 2012 17 h 35 min

    Ah! J’ai oublié de dire que finalement, le journaliste ne m’a pas recontactée. Je voulais parler aussi de cette utilisation abusive d’ arrestations préventives.

    Il me semble que ce concept d’ arrestation préventive est une méthode de pays de marde (autoritaire).On l’utilisait pour farmer la gueule des gauchistes quand le Québec s’éveillait…

    http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/evenements/21048.html

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  3. koval permalink*
    9 juin 2012 17 h 51 min

    J’ai ajouté un point 7 pour la vague d’ arrestations préventives….j’ai hâte aux recours collectifs et j’espère que l’État paiera le prix fort pour toutes ces niaiseries!

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  4. 9 juin 2012 18 h 07 min

    «J’ai ajouté un point 7 pour la vague d’arrestations préventives»

    Tu as bien fait ! Et si tu trouve autre chose, ajoute-le aussi! Je fais ça de temps en temps avec mes billets…

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  5. barefootluc permalink
    9 juin 2012 18 h 47 min

    Excellent texte koval

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  6. 9 juin 2012 21 h 03 min

    Je milite depuis longtemps à Montréal, et je tiens à vous dire que les méthodes policières n’ont pas tant changé que ça. C’est plutôt la contestation qui s’est élargie et radicalisée, la répression a fait que suivre! Il y a toujours eu de la brutalité policière, des arrestations préventives, des arrestations de masse, des fouilles abusives, etc.

    J’ai entendu dire que ce soir, les flics ont forcé des gens à jeter leur carré rouge aux poubelles, dans le métro. Je n’ai pas encore de confirmation. Vous pensez que c’est anormal? Mais qu’est-ce que vous pensez qu’ils disent aux punks, à l’habitude? Et aux Noirs? Et aux sans-abris? La police ne s’en prend toujours qu’aux « indésirables », aux « marginaux ». Maintenant, tout le monde est devenu un peu indésirable, désobéissant.

    J’ai bien remarqué un changement d’attitude. Au cours de la dernière décennie, j’ai l’impression que c’est devenu plus difficile de manifester. Mais je me suis radicalisé aussi! Je vais plus aux même manifs qu’avant! Est-ce que mon observation ne peut pas être biaisée?

    En revanche, s’il y a eu un changement graduel, il s’est fait au cours des deux dernières années. Tout d’abord, ce satané règlement 500.1, qui permet en principe de déclarer TOUTE manifestation illégale, loi 78 ou pas, et conduit à une amende de 494$. Apparemment, quelques personnes additionnant les infractions au code de la route devraient maintenant plus de 10 000$ en amendes.

    Et puis aussi, il y a l’abus de poivre de cayenne, qui semble récent. La première fois que j’ai observé cet abus ignoble, c’est en février (?), lors du blocage partiel de l’édifice du ministère de l’éducation. Au lieu de me menacer d’une amende et de m’expliquer que mon acte pourrait être interprété comme un « refus d’obtempérer », un flic m’a dit de dégager, sinon « il se servirait de ça » en tapotant sa canette accrochée à sa ceinture.

    Une heure plus tard…

    Pour paraphraser Rosa Luxembourg, quand tu bouges pas, eh bien tu sens pas tes chaînes. Ce printemps, une grosse gang de gens se sont mis à bouger en même temps.

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  7. koval permalink*
    9 juin 2012 22 h 10 min

    @Mouton Marron,

    Sachez que je crois en votre vaste expérience dans ce domaine.

    Je suis cependant bien au fait du profilage racial, j’ai lu et exposé le rapport de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse

    Profilage racial, une réalité de chez nous.

    Je me renseigne sur la répression policière depuis les graves débordements de Québec en avril 2001. Je prends soins de lire les sites tels que le vôtre pour entendre d’autres versions que celles des policiers ou des médias. Je ne viens pas juste de réaliser que la police fait dur, mon billet touche aux abus des policiers mais déborde aussi un peu ce cadre. En tout les cas, merci pour les infos, je ne savais pas pour le règlement 500.1

    Pour les arrestations préventives, j’imagine qu’on peut penser à celles qui ont eu lieu dans les dortoirs au G8/G20 dernier. Vous avez raison, j’ai tort, c’est vrai que ça m’a l’air plus courant que ce que je croyais.

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  8. 10 juin 2012 7 h 43 min

    En lisant cette note, je me dis que les problèmes ne sont pas sur le point d’être résolus au Québec. Apparemment il n’y a aucun dialogue entre les différents protagonistes. Notez qu’un dialogue de sourds fait plus de bruit qu’un dialogue de muets mais les résultats ne sont pas meilleurs (LOL!)…

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  9. koval permalink*
    10 juin 2012 7 h 55 min

    Ha Ha!

    David le seul dialogue maintenant se situe dans le rue, l’antiémeute vs les carrés rouges, déchets de la société, rien pour calmer le jeu.

    Voilà un bon travail de notre seul journal intelligent, Le Devoir. T’as pas intérêt à t’épingler un carré rouge autour du Grand Prix…

    http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/352102/recit-d-un-petit-voyage-en-metro-avec-un-carre-rouge

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  10. koval permalink*
    10 juin 2012 7 h 58 min

    David

    Un ptit glossaire (humoristique) pour mieux comprendre cette crise…

    http://voir.ca/chroniques/theologie-mediatique/2012/05/17/glossaire-a-l%E2%80%99usage-des-touristes-qui-souhaitent-comprendre-le-conflit-etudiant/

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  11. 10 juin 2012 9 h 55 min

    «Voilà un bon travail de notre seul journal intelligent»

    Très intéressant en effet. Cela montre que la répression contre ceux qui portent le carré rouge n’est pas une légende, mais une réalité urbaine!

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  12. 10 juin 2012 10 h 34 min

    Ok. Je nuance ce que j’ai dit hier. C’était faux. C’est effectivement vraiment pire maintenant. Les techniques n’ont pas vraiment changé, mais les flics ont plus du tout peur d’abuser.

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  13. koval permalink*
    10 juin 2012 11 h 02 min

    Ce concept de l’homme ordinaire qui est exploité par Orwell dans le reste de l’article de Rosat me plait. Pour Orwell, l’homme ordinaire au contraire de l’intellectuel, se fait une idée de la réalité à partir de se qu’il voit, de ce qu’il expérimente, ça passe par les sens. L’homme ordinaire serait donc plus difficile à pervertir que l’élite intellectuelle qui ne vit que d’idées. Cet homme ordinaire serait la barrière contre la bascule ou la dérive autoritaire dans les pays modernes.

    Je crois moi aussi à ça, le peuple n’est pas si niouf qu’on pense…

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  14. 10 juin 2012 12 h 35 min

    Sur les arrestations des gens qui portent le carré rouge :

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  15. 10 juin 2012 16 h 23 min

    « L’homme ordinaire serait donc plus difficile à pervertir que l’élite intellectuelle qui ne vit que d’idées. Cet homme ordinaire serait la barrière contre la bascule ou la dérive autoritaire dans les pays modernes.

    Je crois moi aussi à ça, le peuple n’est pas si niouf qu’on pense… », affirme Koval. Je n’en suis pas si sûr que cela à voir certains résultats des élections législatives françaises :
    « EN DIRECT. Le Pen : « L’échec de Mélenchon démontre sa déconnection totale » »

    http://tempsreel.nouvelobs.com/legislatives-2012/20120610.OBS8130/en-direct-a-20h-les-resultats-des-elections-legislatives.html

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  16. 10 juin 2012 16 h 53 min

    @ david weber

    «L’échec de Mélenchon démontre sa déconnection totale»

    Triste…

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  17. 10 juin 2012 17 h 17 min

    «Et un groupe d’étudiants, la CLASSE (la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante) pour ne pas la nommer, ne veut qu’un gel des frais, comme un chemin vers la gratuité scolaire.» – Raymond Bachand

    Encore de la désinformation! La CLASSE avait accepté une proposition qui ne coûtait rien au gouvernement et qui respectait les paramètres justement établis par ce ministre. GRRRRRRRRRRRRR!

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  18. 10 juin 2012 20 h 41 min

    Du profilage politique, des arrestations massives, des policiers un peu partout, un gouvernement provincial qui utilise le précepte de «la loi et l’ordre» pour justifier ses abus, un gouvernement fédéral qui rafole du militarisme… Bref, tous les ingrédient sont réunis pour en arriver au vilain mot: «totalitarisme».

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  19. Sortie 252 permalink
    10 juin 2012 23 h 00 min

    Koval, le journaliste ne vous a finalement jamais rappelé. Avez-vous songé faire une plainte au Conseil de presse? Les médias sont accusés de bien des maux. Certains accomplissent un excellent travail. D’autres donnent dans la nuance, ce qui plaît rarement aux radicaux d’un camp ou de l’autre. J’ai toujours ben de la misère avec la généralisation. Si les journalistes qui tombent dans la facilité, qui empruntent un point de vue unique (dans ce cas-ci celui de la police selon ce que vous rapportez) étaient ramenés à l’ordre, ce serait plus utile qu’une critique englobant tous les médias en général, qui finit par n’être qu’un coup d’épée dans l’eau et qui galvanise l’indignation de ceux qui partagent déjà l’idée que les médias sont biaisés. Cela dit, sans dire que vous les mettez tous dans le même bateau, je réagis à ce que je lis à gauche et à droite. Cynthia

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  20. koval permalink*
    10 juin 2012 23 h 23 min

    Cynthia

    Il est étrange que vous me parliez de généralisation sur les biais des médias parce que je ne crois pas en avoir fait état. Je ne vois pas pourquoi vous me parlez de coup d’épée dans l’eau!?! Je ne milite pas, je mets en parallèle les vues d’Orwell avec l’expérience qu’on vit au Québec…

    Mais si vous voulez savoir ce que je pense , je n’ai pas en très haute estime nos médias, sauf le Devoir. Et en temps de crises, tous le médias deviennent encore moins fiables, donc plus biaisés!

    Les médias québécois font figure de cancres d’après certaines évaluations qui reviennent annuellement…

    J’ai contacté l’ombudsman de la ville au lieu du Conseil de presse.

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  21. koval permalink*
    10 juin 2012 23 h 44 min

    Ah! Vrai que j’ai écrit ceci:

    « Quand le gouvernement, la mafia, le patronat la police et les médias couchent tous ensemble… »

    Ce qui est bien une généralisation….et je l’assume…

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  22. 11 juin 2012 0 h 28 min

    Le discours du gouvernement se radicalise. Maintenant ils associent ceux qui portent le carré rouge a de l’intimidation et violence. On conditionne les gens. Propagande, quand tu nous tiens…

    Autre sujet, hier en écoutant les nouvelles, voyant la photo de la fille d’Amir Khadir, ma conjointe me dit: « Elle fait peur! »
    Ce a quoi j’ai rétorqué: « Le choix de la photo par les médias n’est sûrement pas le fruit du hasard…. »

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  23. Blink permalink
    11 juin 2012 0 h 45 min

    @ Benton

    “Le choix de la photo par les médias n’est sûrement pas le fruit du hasard….”

    Je me suis dis la même chose. Vrai qu’aucun « Mugshot » (Un Mugshot est un portrait photographique pris après l’arrestation d’une personne) n’est jamais vraiment flatteur. Mais c’est vrai qu’ils auraient pu choisir de la montrer sous un meilleur jour, ce qu’ils n’auraient jamais fait dans les circonstances. L’association « Carré rouge » et « Criminel dangereux » est la base de la stratégie électorale libérale. Risible tellement c’est peu subtil. Mais ça fonctionne avec les jambons et les ours moyens et c’est ce qui est inquiétant.

    Il ne nous reste qu’à taper sur le clou de la ressemblance entre Raymond Bachand et pinocchio. Ça frappe l’imaginaire aussi.

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  24. the Ubbergeek permalink
    11 juin 2012 1 h 11 min

    @Koval et David

    Le peuple ordinaire plus résistant que les intellos à la manipulation? J’y crois pas, au contraire. La masse a tendance à vivre sa vie, sans ‘réflexions futiles et néfastes’.On dit souvent à des gens comme moi, ‘arrête de cogiter et AGIS’.

    Non, les intellos sont menaces pour ce genre de politiciens. Ils *pensent* eux, pour la masse franchement des fois crissement naive et passive.

    Le peuple EST niouf des fois.

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  25. the Ubbergeek permalink
    11 juin 2012 1 h 12 min

    Expliquer moi la carrière et le succès de gens comme Jean Chérétien ou Berlusconni, autrement…

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  26. 11 juin 2012 5 h 29 min

    @ Benton

    «ma conjointe me dit: “Elle fait peur!”»

    J’ai rencontré Yalda à quelques reprises dans des réunions et des manifs, et elle n’est pas du tout épeurante en personne!

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  27. koval permalink*
    11 juin 2012 7 h 03 min

    Moi aussi j’ai déjà vu Yalda, j’ai même discuté un peu avec elle. De la jeunesse toute mignonne et sans doute brillante comme son papa et sa maman. Elle était en christ sur la photo, on comprend pourquoi son air bête, se faire sortir ainsi du lit, ouf!

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  28. koval permalink*
    11 juin 2012 7 h 08 min

    @ Geek

    « J’y crois pas, au contraire. »

    Si je veux croire à une certaine gauche humaniste, mon idéal, il faut que je crois en mes concitoyens, à l’homme ordinaire….Ce n’est pas Jésus ni Gandhi qui vont venir nous sauver.

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  29. koval permalink*
    11 juin 2012 7 h 21 min

    @Geek

    T’en vois beaucoup toi des intellos prendre parti d’aplomb pour les étudiants dans ce conflit? Même Gilles Duceppe ancien ML,est venu cracher sur Amir en fin de semaine.

    Le mépris d’Orwell envers les intellos est compréhensible, une certaine gaugauche de l’Angleterre voyait en Staline la marche à suivre.

    Ici au Québec, une certaine élite intellectuelle a déjà regardé Hitler avec admiration.

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  30. Sortie 252 permalink
    11 juin 2012 8 h 06 min

    Koval, permettez-moi de répéter que je réagis à ce que je lis à gauche et à droite. Le terme de « généralisation » ne visait aucunement votre texte, que j’ai apprécié. Je parle de généralisation et de coup d’épée dans l’eau pour mettre en évidence la nécessité de dénoncer des journalistes et des reportages en spécifique. Je crois que cela peut avoir un plus grand impact sur la pratique journalistique que les blogues et les médias sociaux en général. L’ombudsman de la Ville ne pourra rien faire pour le traitement médiatique. Cynthia

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  31. koval permalink*
    11 juin 2012 8 h 25 min

    « L’ombudsman de la Ville ne pourra rien faire pour le traitement médiatique.  »

    Le péché originel vient du SPS, le mensonge part d’eux, je veux viser le mal à sa racine…

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  32. 11 juin 2012 10 h 04 min

    @ the Ubbergeek

    Bonjour,

    « Non, les intellos sont menaces pour ce genre de politiciens. Ils *pensent* eux, pour la masse franchement des fois crissement naive et passive. », écrivez vous. Ce n’est pas faux… D’un autre côté, la compagnie de gens qui se croient cultivés peut être source d’un ennui de grande qualité. LOL !

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  33. 11 juin 2012 10 h 10 min

    @ the Ubbergeek

    Comme disait mon grand père : « Plus la foule a de têtes, moins elle a de cervelle. » LOL !

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  34. 11 juin 2012 10 h 20 min

    @ Darwin

    Bonjour Darwin,

    J’ai trouvé cela ce matin :

    « Offensive anti-Darwin en Corée du Sud »

    http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2012/06/10/offensive-anti-darwin-en-coree-du-sud/

    Est ce bien utile de vous dire qu’il vous faut renoncer à vouloir prendre vos vacances en Corée du sud…
    LOL !

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  35. 11 juin 2012 10 h 40 min

    @ david weber

    «Est ce bien utile de vous dire qu’il vous faut renoncer à vouloir prendre vos vacances en Corée du sud…»

    … et aux États-Unis!

    Merci!

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  36. Sortie 252 permalink
    12 juin 2012 12 h 55 min

    « Les arrestations préventives sont illégales! » Ce qui est décourageant, c’est quand on entend des experts banaliser la chose. Et je pense ici à un expert qu’on entend souvent. Me Jean-Claude Hébert à Radio-Canada abonde dans le même sens que l’interprétation des policiers (http://www.radio-canada.ca/emissions/telejournal_18h/2011-2012/Reportage.asp?idDoc=226704). Je préfère de loin l’article du Devoir, où Mme Sylvestre cite la jurisprudence à l’appui de ses dires. Merci de partager. Cynthia

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  37. the Ubbergeek permalink
    12 juin 2012 21 h 56 min

    @koval

    Ce n,est pas parce que des gens se croient l’élite qu’il le sont.
    Et la haine des rednecks urbains, du petit-bourgeois est pire.

    Comme un troll l’a dit sur le blogue de Kadhir, quand il y a X fois plus de gens qui votent pour Charest que QS, alors, le réveil du petit peuple, j’y crois pas.

    Faus arrêter l’anti-intelectualisme ET l’idéalisme angélique.

    C’est peut-être crissement arrogant et cynique, mais le peuple est con des fois. La masse idiotique. L’age vous fais réaliser ceci.

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  38. the Ubbergeek permalink
    12 juin 2012 21 h 57 min

    Ca prend peut-être un chef, un homme d’autorité, disait Hobes me semble. Un condensé de Khadir, Chartrand, et cie.

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  39. koval permalink*
    12 juin 2012 22 h 10 min

    Geek!

    Laisse tomber!

    J’ai dit que je croyais au peuple, pas toi. C’est tout.

    Pas besoin de me traiter d’anti-intello ni d’invoquer l’âge….

    Bonne soirée!|…

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  40. koval permalink*
    12 juin 2012 22 h 17 min

    Orwell parle de « common decency », pour décrire le bon sens du peuple, du monde ordinaire….

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  41. 12 juin 2012 22 h 40 min

    Les gens n’aiment pas douter et plusieurs préfèrent prendre des raccourcis intellectuels que vivre avec le doute…

    Penser demande de l’effort… et plus encore pour certains!

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  42. koval permalink*
    12 juin 2012 23 h 03 min

    Cynthia

    Il semble que les avis divergent selon les juristes….tous cela sera analysé plus soigneusement avec la plainte de la CLASSE, du moins espérons…

    Désolant ce cafouillage…

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  43. the Ubbergeek permalink
    13 juin 2012 1 h 14 min

    Petite théorie des otages politico-médiatiques

    Nous proposons l’idée que le gouvernement ne craint plus les marches pacifiques, et même les casseurs qui s’infiltrent dans les manifestations, car les marches, quand elles ne sont pas déstabilisantes, en viennent à justifier le pouvoir en place.

    http://www.politicoglobe.com/2012/06/un-gouvernement-qui-nous-fait-marcher-petite-theorie-des-otages-mediatico-politiques/

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  44. koval permalink*
    16 juin 2012 8 h 10 min

    Ha ha!

    Très bon article dans le devoir ce matin

    http://www.ledevoir.com/culture/livres/352491/de-la-tete-au-cul

    Ça parle un peu d’Orwell, mais c’est la finale qui me plait le plus:

    Notre monde, disait-il, ne voit pas que le fascisme véritable ne porte plus aujourd’hui l’uniforme et ne claque plus les talons afin de saluer en levant le bras.

    Le vrai fasciste porte désormais un beau costume de ville. Il roule dans de rutilantes voitures. Il se trouve accueilli partout. Et il a le plus souvent bonne presse.

    Le grand patron de la Formule 1, Bernie Ecclestone, est accueilli à Montréal avec les grâces que l’on accorde à des princes, même s’il déclare ouvertement sa haine de la démocratie, son mépris pour la répartition de la richesse et son affection pour le régime d’Hitler, tout en exprimant par ailleurs très volontiers sa profonde misogynie. Les ministres des Finances Michael Fortier et Raymond Bachand acceptent pourtant de discuter avec lui, même lorsque ce monsieur qui ne veut pas payer d’impôt demande plusieurs millions en cadeau année après année.

    Plus besoin de lever le bras lorsqu’on se fait ainsi baiser le cul.

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  45. 16 juin 2012 8 h 44 min

    «Très bon article dans le devoir ce matin»

    Oui, mais il est cadenassé… Je le lirai en entier quand j’aurai acheté le journal!

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  46. 16 juin 2012 18 h 00 min

    « Plus besoin de lever le bras lorsqu’on se fait ainsi baiser le cul. »

    Oh my God! Si je comprends bien, sont mal ou peu baisé(e)s les gensses, tous chekches confondus, qui ont toujours les baguettes en l’air!

    Je vais devoir me calmer le pompon,
    Si j’veux préserver ma réputation!

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  47. 16 juin 2012 20 h 58 min

    Bizarre, l’article n’est plus cadenassé…

    http://www.ledevoir.com/culture/livres/352491/de-la-tete-au-cul

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