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Évolution des inégalités au Québec

18 juin 2012

(Note : billet mis à jour le 18 juin au soir en raison de la diffusion des données de 2010 cette journée-là par Statistique Canada. Cela ne change rien à l’analyse.)

J’ai écrit de nombreux billets sur la pauvreté et les inégalités, mais jamais un d’entre eux n’a abordé l’évolution des inégalités au Québec, ni les facteurs qui joue un rôle dans cette évolution. C’est ce que je vais tenter de faire dans ce billet à l’aide du meilleur indicateur d’inégalités, le coefficient de Gini.

Coefficient de Gini

Wiki définit ainsi le coefficient de Gini :

«Le coefficient de Gini est un nombre variant de 0 à 1, où 0 signifie l’égalité parfaite (tout le monde a le même revenu) et 1 signifie l’inégalité totale (une personne a tout le revenu).»

Le graphique au haut et à droite de ce billet illustre les éléments à utiliser pour calculer le coefficient de Gini. On met en ordre du plus petit au plus grand la proportion des revenus de chaque ménage sur son revenu total et on les additionne un après l’autre. Cela donne la courbe de Lorenz (courbe bleue dans le graphique). On voit que le total cumulatif du revenu augmente moins vite au début (revenu des plus pauvres) et plus vite à la fin (revenu des plus riches).

Le coefficient de Gini est le résultat de la division de l’Aire A sur le total de l’aire A et de l’Aire B. Plus la courbe de Lorenz est proche de la diagonale, plus les revenus sont répartis de façon égalitaire et moins élevé sera le coefficient de Gini.

Évolution du coefficient de Gini au Québec

On parle du coefficient de Gini, mais il y en a en fait plusieurs. S’il est presque toujours calculé en fonction des revenus des ménages (personnes qui partagent un même logement) ou des familles (partie des ménages formée des gens apparentés par le sang ou par une union), on peut aussi le calculer en tenant compte de la taille des ménages, ce que je ne ferai pas ici, car les autres données que je vais utiliser ne seraient plus comparables et que cette méthode montre de toute façon une évolution semblable. Je vais donc présenter uniquement les données par ménage.

Le graphique qui suit montre l’évolution des coefficient de Gini selon trois façons de considérer les revenus :

  • le revenu du marché : somme des revenus d’emploi (travail salarié ou montant net de travail autonome), de placements, de retraite (régime privé de pension) et autres.
  • revenu total : revenu de marché plus les transferts gouvernementaux (aide sociale, assurance-emploi, pensions de vieillesse, supplément de revenu garanti, etc.), avant impôt.
  • revenu après impôt : revenu total moins l’impôt sur le revenu.

Le revenu après impôt est le plus couramment utilisé, mais la présentation des deux autres permet d’analyser les facteurs qui influencent l’évolution du coefficient de Gini du revenu après impôt.

La courbe bleue montre que le coefficient de Gini du revenu de marché a augmenté considérablement entre 1976 et 1998 (de 0,443 à 0,538, une hausse de 21 %), surtout lors des récessions : de 0,449 en 1981 à 0,487 en 1984 (hausse de 8,5 %) et de 0,472 en 1991 à 0,515 en 1993, (hausse de 9,1 % en seulement deux ans). On notera que le coefficient de Gini a à peine diminué lors de la reprise des années 1980 (de 0,487 à 0,472, baisse de 3,1 % concentrée en 1989), mais a continué à augmenter durant la «reprise» des années 1990 pour atteindre un sommet de 0,538 en 1998. Il a ensuite diminué jusqu’en 2003, essentiellement grâce à la vigueur du marché du travail et à la baisse du chômage et de l’aide sociale.

Par contre, quand on examine l’évolution du coefficient de Gini du revenu après impôts (ligne jaune), celui qui est le plus significatif, on voit qu’il est resté relativement stable entre 1976 et 1993-1994, qu’il a augmenté de près de 9 % entre 1993 et 2001 et est demeuré assez stable par la suite. Comment expliquer que les coefficients de Gini aient évolué de façon aussi différente, celui du revenu après impôt étant demeuré stable entre 1976 et 1993 pendant que celui du revenu de marché augmentait de 17 %? Le prochain graphique va nous montrer ça…

Rôle des transferts et de l’impôt dans la répartition des revenus

Les données des transferts (ligne bleue) de ce graphique sont simplement la soustraction entre les données du coefficient de Gini pour le revenu de marché et celles du coefficient de Gini pour le revenu total. Les données de l’impôt (ligne rouge), elles, sont la soustraction entre les données du coefficient de Gini pour le revenu total et celles du coefficient de Gini pour le revenu après impôt.

On voit que l’introduction et l’amélioration de nombreux programmes sociaux, dont ceux à l’intention des personnes âgées (comme j’en ai parlé dans ce billet), on fait plus que doubler le rôle des transferts dans la redistribution des revenus entre 1976 et 1993 (de 0,061 à 0,127). Par la suite, sûrement en raison du durcissement des critères de certains programmes (aide sociale et assurance-emploi, notamment), de la simple indexation des programmes à l’intention des personnes âgées et de la baisse du chômage (qui a fait diminuer les paiements de l’aide sociale et de l’assurance-emploi), le rôle redistributeur des transferts a diminué jusqu’en 2004 (de 0,127 à 0,096, soit une baisse de près de 25 %) avant de remonter quelque peu (de 6 %, à 0,103) jusqu’en 2010, sûrement en raison de l’augmentation de la proportion des ménages âgés de 65 ans et plus, mais aussi de l’entrée en vigueur du Régime québécois d’assurance parentale en 2006.

L’évolution du rôle de l’impôt dans la redistribution des revenus fut très semblable à celle du rôle des transferts, même si son rôle redistributeur est d’une ampleur moindre (de deux à trois fois moindre, selon les années). Il a en effet lui aussi doublé en début de période (de 0,029 à 0,049 entre 1976 et 1996) en raison des hausses d’impôts, avant de se replier par la suite (baisse de 20 % à 0,039 entre 1996 et 2010, malgré une légère hausse en 2010).

Ainsi, la hausse de l’effet redistributeur des transferts et des impôts en début de période a permis d’annuler complètement les conséquences de l’augmentation du coefficient de Gini du revenu de marché sur celui du revenu après impôt jusqu’en 1993, mais la diminution de leur impact positif sur le coefficient de Gini par la suite a entraîné une hausse du coefficient de Gini après impôt.

Cela est intéressant, mais il est assez difficile de visualiser clairement ce que représente le rôle de l’impôt et des transferts dans le niveau du coefficient de Gini. Il serait donc bon de regarder l’évolution de la part des revenus totaux des ménages provenant des transferts et l’évolution de celle qui ira en impôt.

Impôts et transferts

Le graphique qui suit montre justement l’évolution du pourcentage des revenus totaux provenant des transferts et allant à l’impôt.

En fait, on peut voir sur ce graphique des mouvements assez semblables à ceux du graphique précédent : forte hausse de l’impôt et des transferts en début de période et baisse aussi forte en deuxième, avec toutefois une augmentation des transferts depuis 2004. Il y a toutefois quelques petites choses qu’il faut noter pour bien comprendre le rôle des impôts et des transferts dans la redistribution des revenus.

Tout d’abord, on notera que le niveau des transferts est presque toujours nettement plus faible que celui des impôts. Pourtant, le graphique précédent nous a montré que les transferts font diminuer de deux à trois fois plus le coefficient de Gini que les impôts. Cela est normal quand on sait que la grande majorité des transferts sont dirigés vers des ménages à faible revenus (aide sociale, supplément de revenu garanti et, dans une moindre mesure, sécurité de la vieillesse et assurance-emploi). L’impôt touche plus les plus riches, mais est aussi payé par des ménages moins riches. Il a donc un rôle redistributeur, mais moins que les transferts.

Ces données montrent aussi l’importance du choix de la façon d’imposer et d’offrir des transferts. Pour les transferts, le rôle redistributeur est demeuré assez fixe tout au long de la période : en effet, un point de pourcentage de transferts sur le revenu total a entraîné une baisse variant entre 0,0060 et 0,0074 point de coefficient de Gini. Cela veut dire que toute augmentation ou diminution d’un point de pourcentage de la part des transferts dans le revenu total fait respectivement diminuer ou augmenter le coefficient de Gini de entre 0.0060 et 0,0074 point de coefficient de Gini.

Pour les impôts, le rôle redistributeur a augmenté, l’effet d’une augmentation d’un point de pourcentage d’impôts passant d’une baisse d’environ 0,0019 point de coefficient de Gini en 1976 à environ 0,0024 en 2010, ce qui représente une hausse de 25 % de l’efficacité des impôts pour faire diminuer les inégalités. J’imagine que l’ajout de crédits d’impôt remboursables pour les personnes à faible revenu et le relèvement des niveaux de déductions minimales d’impôt expliquent cette amélioration, car la baisse des niveaux d’imposition maximale a joué dans le sens inverse, réduisant l’impact redistributeur des impôts.

On voit donc que les transferts sont plus efficaces pour redistribuer les revenus, mais qu’il y a moyen d’améliorer le rôle redistributeur des impôts. Il faut en outre mentionner que l’impôt demeure le meilleur moyen de financement de l’État pour redistribuer les revenus, car les taxes (comme j’en ai déjà parlé dans un autre billet) et les tarifs sont en grande partie régressifs (ou moins progressifs que les impôts) et nuisent au contraire à la redistribution des revenus.

Et alors…

Ce billet montre qu’on peut lutter contre les inégalités de différentes façons, en agissant aussi bien sur le revenu de marché (en limitant par exemple les revenus maximaux et en augmentant le salaire minimum), que sur les revenus de transferts et sur l’impôt. Les paiements de transferts sont le moyen le plus efficace pour faire diminuer les inégalités, surtout lorsqu’ils sont conçus spécialement pour les ménages à faibles revenus, mais l’impôt demeure le mode de financement le plus progressif, donc le plus efficace pour faire diminuer les inégalités.

Les actions sur ces trois plans ont débouché sur une hausse des inégalités entre 1976 et 2009, surtout en raison de la baisse de la part des transferts et des impôts sur les revenus totaux vers la fin du dernier siècle et le début de celui-ci. Malheureusement, les décisions gouvernementales récentes risquent de faire augmenter les inégalités, car elles prévoient des baisses de transferts (assurance-emploi, supplément de revenu garanti accessible à 67 ans plutôt qu’à 65 ans, etc.) et un remplacement graduel de l’impôt comme mode de financement de l’État par des taxes et des tarifs.

Bref, si on ne fait rien, les inégalités vont continuer à s’accroître!

34 commentaires leave one →
  1. 18 juin 2012 9 h 43 min

    Je viens de suivre un cours d’économie publique portant en partie là-dessus.

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  2. 18 juin 2012 9 h 51 min

    @ David Gendron

    «Je viens de suivre un cours d’économie publique portant en partie là-dessus.»

    Et? Ça correspond ou pas?

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  3. 18 juin 2012 11 h 38 min

    Analogue à ce que je connais, du point de vue des mesures et des tendances à tout le moins. Mon professeur était Jean-Yves Duclos, le moins idéologue de tous les intervenants de l’Illusion Tranquille.

    J’admets être moins en défaveur de l’impôt progressif depuis ce cours (quoique le tandem flat tax + impôt négatif correspondant à l’aide sociale avec contraintes totales et crédit de taxes de ventes serait la moins pire option à mon avis)…une question d’équité verticale. 🙂

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  4. Robert Lachance permalink
    18 juin 2012 13 h 45 min

    Merci pour le compréhensible exposé sur le coefficient Gini.

    « Bref, si on ne fait rien, les inégalités vont continuer à s’accroître! »

    En effet.

    Si l’on fait quelque chose, ce n’est pas sûr que ça réussisse. Le monde est ainsi fait. L’alternance entre plus et moins d’inégalité quoique vous fassiez serait la seule certitude, à mort. L’espoir, la réduction des inégalités d’une alternance à l’autre. Le Plan Nord me semble viser autre chose. QS, énergiquement non.

    On ne peut pas beaucoup contre les inégalités dues à l’hérédité pour l’instant, une incontournable source d’inégalité pour longtemps. Je sais, ce n’est pas une priorité pour les experts de solutions économiques. Les CPE, notre instrument fiable d’égalisation travaille à réduire l’héridité, à l’entrée du périple. Le marché ?

    La transmission au décès des richesses acquises est une voie évitée ? Elle élève au cube la première source d’inégalité, après l’affection et le talent des parents. Ça me fait réfléchir à l’opportunité de communautés ad hoc pour notre régénération.

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  5. 18 juin 2012 16 h 26 min

    @ David Gendron

    «quoique le tandem flat tax + impôt négatif correspondant à l’aide sociale avec contraintes totales et crédit de taxes de ventes serait la moins pire option à mon avis»

    La taux fixe de la taxe devrait être drôlement élevé pour se payer un tel impôt négatif!

    «une question d’équité verticale»

    Celle-ci est davantage atteinte avec un taux progressif qu’avec un taux fixe!

    @ Robert Lachance

    «L’alternance entre plus et moins d’inégalité quoique vous fassiez serait la seule certitude, à mort.»

    Je trouve ce commentaire très fataliste, comme si on ne pouvait rien faire. En fait, si on ne faisait rien, il n’y aurait pas d’alternance, les inégalités augmenteraient tout le temps, jusqu’à une révolte! Je préfère agir pour qu’on n’ait pas besoin de révolte!

    «On ne peut pas beaucoup contre les inégalités dues à l’hérédité pour l’instant, une incontournable source d’inégalité pour longtemps.»

    Faux, car ce sont les pays avec le coefficient de Gini le plus bas qui connaissent le plus de mobilité sociale. Cela montre que l’hérédité, comme vous dites, n’est pas un «handicap» incontournable.

    «Les CPE, notre instrument fiable d’égalisation travaille à réduire l’hérédité»

    Malheureusement, ce sont les familles les plus pauvres qui les utilisent le moins. Il faudrait les rendre gratuite pour au moins ces familles.

    «La transmission au décès des richesses acquises est une voie évitée»

    Je crois que QS a quelque chose là-dessus, mais je ne me souviens plus ce qui a été adopté. Je vérifierai plus tard. Un genre de limitation de ce qui peut être transmis par héritage, il me semble. Cela dit, cela ne serait pas facile à implanter, et ne fera pas partie de la prochaine plateforme électorale.

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  6. 18 juin 2012 18 h 53 min

    Chanceux comme je suis, Statcan a mis ses données à jour ce matin. J’ai donc mis à jour les données et les graphiques. Heureusement, cela ne change à peu près rien à l’analyse, que j’ai tout de même adapté…

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  7. 20 juin 2012 3 h 35 min

    Bonjour,

    Mes amis et cousins québecois peuvent ils me dire ce qu’ils pensent de cet article :

    « De gros projets de loi oubliés à l’Assemblée nationale »

    http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/politique/201206/18/01-4536184-de-gros-projets-de-loi-oublies-a-lassemblee-nationale.php

    Cordialement.

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  8. 20 juin 2012 7 h 17 min

    «Mes amis et cousins québecois peuvent ils me dire ce qu’ils pensent de cet article :»

    Est-ce moi qui est bouché ce matin? Je ne comprends rien aux commentaires laissés cette nuit! Cet article décrit des projets de loi qui n’ont pas été adoptés. Que voulez-vous qu’on pense de cet article? Il semble vrai…

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  9. Jean-François Belliard permalink
    20 juin 2012 8 h 44 min

    «On ne peut pas beaucoup contre les inégalités dues à l’hérédité pour l’instant, une incontournable source d’inégalité pour longtemps.»

    «Les CPE, notre instrument fiable d’égalisation travaille à réduire l’hérédité»

    Je désire approfondir cette « hérédité réductible par l’outil CPE ». Pourriez-vous me fournir une référence ou émettre un commentaire complémentaire.

    Merci.

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  10. 20 juin 2012 9 h 17 min

    @ Jean-François Belliard

    «Je désire approfondir cette “hérédité réductible par l’outil CPE”. »

    Vous ne précisez pas à qui s’adresse votre demande. Comme c’est Robert Lachance qui a parlé de ce sujet, je vais le laisser vous répondre.

    J’ai personnellement beaucoup de réticences avec ce concept.

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  11. Jean-François Belliard permalink
    20 juin 2012 12 h 12 min

    Batter-up ;Robert Lachance

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  12. Robert Lachance permalink
    21 juin 2012 14 h 02 min

    En réponse à Jean-François Belliard,

    Par la sexualité, un nouveau venu sur terre hérite en partie des propriétés physiques de ses parents et ascendants antérieurs. Ainsi, la moyenne des nouveaux venus est moyennement intelligent, affectueux, émotifs, musclés et pourvus. Environ 20 % des autres est au dessus de la moyenne, l’autre 20 % en dessous.

    Selon à quel point les éducateurs de ces nouveaux venus seront intelligents, affectueux, émotifs, musclés, pourvus et éduqués, les nouveaux venus moins dotés pourront s’en tirer mieux que des mieux dotés. À ce sujet, certains nouveaux venus gagnent, pas tous, à connaître une garde en CPE plutôt qu’en milieu familial.

    Urie Bronfenbrenner a exposé un modèle d’observation Processus-personne-contexte-temps qui permet de démontrer que le développement atteint par un enfant est le produit de son talent par la qualité de son environnement. Ça se trouve dans Tessier et Tarabulsy, Presse de l’Université du Québec, 2009, Le modèle écologique dans l’étude du développement de l’enfant.

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  13. Jean-François Belliard permalink
    21 juin 2012 17 h 31 min

    @ Robert Lachance,

    Diriez-vous que mes textes aux liens suivants sont dans la même veine et plus ?:

    https://www.facebook.com/gaiagernaire?sk=notes#!/note.php?note_id=279749595403635

    https://www.facebook.com/gaiagernaire?sk=notes#!/note.php?note_id=279751595403435

    Et que celui de ma nièce aussi ?;

    https://www.facebook.com/#!/note.php?note_id=279762055402389

    https://www.facebook.com/gaiagernaire?sk=notes#!/note.php?note_id=279773792067882

    Vous remarquerez que nous prétendons que les CPE et autres environnments psycho-pédago-sociaux sont loin d’être de la qualité représentée et pour les raisons démontrées.

    Jean-François Belliard

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  14. Robert Lachance permalink
    21 juin 2012 18 h 20 min

    Les modérateurs seront bien généreux d’accepter une telle digression si vous me donner du temps. Nous sommes à des décennies d’une réduction des inégalités de revenus selon les ménages : d’une personne, de couple, de famille ou de communauté d’intérêts dont de régénération.

    En attendant que je me prévale de vos liens, vite comme ça, à une autre époque que j’ai connu dans les 70, en matière de services aux jeunes parents, il y avait plus de qualité, moins de quantité. Autrement dit, plus de commerce, moins d’État. Madame Marcotte aurait été contente je crois.

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  15. 21 juin 2012 18 h 37 min

    @ Robert Lachance

    «Les modérateurs seront bien généreux d’accepter une telle digression «»

    Pas mal trop en effet!

    @ Jean-François Belliard

    Je trouve que vous manquez de respect envers ce blogue. Vous profitez de votre présence pour ploguer vos textes, dont au moins un date de près de 20 ans (je n’ai pas regardé les autres) et n’a aucun rapport avec ce billet. Si vous voulez discuter avec M. Lachance, vous n’avez qu’à aller sur son blogue.

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  16. 21 juin 2012 18 h 47 min

    Darwin

    C’est du pur délire puant la misogynie…

    Un passage:

    « Le psychiatre Pierre Mailloux révèle qu’au lieu de le combattre, il vaut mieux s’en servir pour favoriser un  » transfert  » plus fort sur la conjointe, d’accord si c’est une femme humaine, mais erreur avec une femelle humanoïde tarée : en amont ou en aval. Bien des Icare y perdent tout jugement. »

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  17. Jean-François Belliard permalink
    21 juin 2012 18 h 56 min

    Je suis désolé d’avoir provoqué votre Ire Darwin. Ma question sur les inégalités s’adressait à vous, mais vous avez refilé la balle à Monsieur Robert Lachance.

    Mes textes, comme le bon vin, ont pris du corps avec le temps.

    Je ne traite pas d’axes cartésiens seulement. Il y a une troisième dimension dont l’économie ne s’embarasse que rarement : le vivant.

    Puisque ce sujet ne vous plaît pas, je vais suivre votre notice et correspondre avec Monsieur Robert Lachance désormais.

    Jean-François Belliard

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  18. 21 juin 2012 19 h 08 min

    @ Koval

    «C’est du pur délire puant la misogynie…»

    C’est ce que j’avais cru comprendre, mais je n’ai lu que quelques lignes…

    @ Jean-François Belliard

    «Ma question sur les inégalités s’adressait à vous»

    Je vous ai posé la question et n’avez jamais mentionné que vous vous adressiez à moi. L’extrait que vous citiez venait de M. Lachance, j’ai donc cru que votre commentaire lui était destiné. Et, comme je l’ai mentionné, j’ai beaucoup de réticence à associer les inégalités à l’héridité. Même que cela me choque profondément…

    Comme les pays où on observe les plus hauts pourcentages d’ascension sociale sont les plus égalitaires, il semble clair que la pauvreté n’est pas liée à l’hérédité (ou si peu si c’est le cas), mais à l’environnement et aux institutions.

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  19. Richard Langelier permalink
    21 juin 2012 21 h 30 min

    Le darwinisme social http://fr.wikipedia.org/wiki/Darwinisme_social m’a fait douter, à une certaine époque, de l’importance de l’oeuvre de Charles Darwin. Avec le temps, j’ai réalisé que cette œuvre a été transposée « tout croche » par Herbert Spencer, entre autres.

    Je ne doute pas un seul instant que les interventions dans la prime enfance sont efficaces pour éviter le cercle vicieux de la pauvreté. On pourrait conclure que puisque les finances de l’État sont limitées, il est préférable de choisir d’investir dans la prime enfance plutôt que dans la gratuité scolaire universitaire. Je ne suis pas un partisan de l’impression de monnaie à la Réal Caouette nouvelle mouture, genre Léo-Paul Lauzon, tant s’en faut. Je pense cependant que même un gouvernement provincial peut accroître ses recettes, sans tomber dans le gauchisme, suffisamment pour apporter des solutions aux problèmes de l’éducation à tous les niveaux. Je dis bien « apporter des solutions » et non « résoudre tous les problèmes ».

    Si le gouvernement du Québec résolvait beaucoup de problèmes en Éducation sans se soucier du problème de la pauvreté des parents, ou du parent, on serait loin de la justice.

    Je suis conscient que je décris des évidences qui ont été abordées en long et en large depuis que je fréquente Jeanne Émard. Cependant, je ne pouvais m’empêcher de réagir à ce concept d’hérédité utilisé de façon maillouxienne.

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  20. 21 juin 2012 22 h 03 min

    @ Richard Langelier

    «Le darwinisme social (…) qui ont été abordées en long et en large depuis que je fréquente Jeanne Émard»

    J’ai d’ailleurs écrit un billet sur le darwinisme social il y a bientôt deux ans, avant que tu ne connaisses ce blogue. L’avais-tu lu? Comme tu le dis, Spencer a totalement dénaturé la pensée et les constats de Darwin!

    «Le darwinisme social m’a fait douter, à une certaine époque, de l’importance de l’oeuvre de Charles Darwin. »

    C’est justement parce que quelqu’un m’avait dit qu’il trouvait bizarre que je prenne le preudo d’un gars de droite!

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  21. Richard Langelier permalink
    22 juin 2012 1 h 04 min

    @ Darwin

    J’ai déjà lu ton billet. Je suppose que tu l’avais mis en lien, de billets en commentaires. J’écrirais bien qu’un bon commentaire vaut mieux qu’un mauvais billet, qu’une bonne galette à sarrasin et de la mélasse valent mieux qu’un mauvais gâteau. Je connais les limites de ton sens de l’humour, mais pas celles de koval, alors je m’abstiens.
    De mémoire, je crois que c’est dans Le pouce du panda que Stephen Jay Gould mettait en exergue d’un chapitre ce qu’avait dit Mohamed Ali après avoir raté volontairement l’examen d’admission de l’armée américaine pour ne pas aller au Vietnam : « I’ve always sais I was the greatest, not the fittest! » http://fr.wikipedia.org/wiki/Stephen_Jay_Gould .

    Tout ça pour répéter des évidences comme « les conditions matérielles dans lesquelles vit un enfant ont une influence importante pour son développement, les laboratoires, les bibliothèques, le climat dans lequel oeuvrent les profs, etc .» Hélas, les Jean Charest, les François Legault et le patinage de Pauline Marois nous obligent à revenir sur ces évidences.

    L’outil Coefficient de Gini est fort intéressant. Par contre, les décisions de la Régie du logement peuvent modifier le pouvoir d’achat des gens à faible revenu et aller dans le sens contraire de l’évolution de ce coefficient. D’ailleurs, je suppose que la construction de HLM et les politiques de transport en commun n’entrent pas dans l’élément « transferts ». De prime abord, je me fous du train de vie de Céline Dion ou de Desmarais, ce qui me met en furie, c’est qu’on me dise que les étudiants doivent faire leur juste part, qu’on doive produire les richesses avant de les distribuer, qu’il faille encore une éternité avant d’obtenir une 3e semaine de vacances alors qu’en France, elles sont passées à 3 en 1956, puis à 4 en 1968 et enfin à 5 semaines en 1982 http://fr.wikipedia.org/wiki/Cong%C3%A9s_pay%C3%A9s .

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  22. 22 juin 2012 5 h 30 min

    @ Richard Langelier

    «J’écrirais bien qu’un bon commentaire vaut mieux qu’un mauvais billet»

    Il était mauvais, ce billet? Ah bon…

    «L’outil Coefficient de Gini est fort intéressant.»

    J’ai déjà mentionné de nombreuses fois que, aussi intéressant soit-il, le coefficient de Gini n’évalue que les inégalités de revenus. Les remarques que tu fais sont très justes, il faut aussi regarder le coût de la vie et la qualité des services publics :

    L’effet des services publics sur les inégalités et la pauvreté
    Les services publics et les inégalités

    Je sais que tu les a lus, mais peut-être pas le lecteur égaré ici qui suit nos échanges!

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  23. Robert Lachance permalink
    22 juin 2012 7 h 24 min

    @ Darwin,

    Je me cite :

    « L’alternance entre plus et moins d’inégalité quoique vous fassiez serait la seule certitude, à mort. L’espoir, la réduction des inégalités d’une alternance à l’autre. »

    Je pensais avoir énoncé une maillouxienne évidence.

    Le tableau 202-0705, le premier des trois, montre de légères variations annuelles, entre plus ou moins d’égalité d’une années à l’autre selon le revenus de ménage au Québec. Ma première phrase portait sur cette certitude et non fatalité. À part ça, les trois lignes montent généralement de 76 à 98, c’est désespérant pour un solidaire, encourageant pour un libertaire, si j’ai bien appliqué le sens du coefficient de Gini. Après, ça stagne sauf de légères variations.

    Intuitivement, je me serais attendu à une descente du coefficient de Gini de 76 à 98 au fait qu’un nombre plus important de conjoints alors amènent un revenu additionnel. Un grand nombre de ménage à double revenus augmente le nombre des gros revenus et diminue le nombre de petits revenus dans une population, donc baisse du coefficient Gini ou effet nul ?

    Par contre, j’ai vu des statistiques qui révèlent que le nombre de personnes par ménage est à la baisse au Québec depuis presque la nuit des temps. Je viens d’en regarder qui prévoit que de 2006 à 2031, le nombre de ménage passera de 3,2 à 4 millions. la population elle passerait de 7,6 à 8,8. Donc, le nombre de personne par ménage va continuer de baisser et le nombre de double revenu par ménage vraisemblablement diminuer. J’appréhende la direction que prendra le coefficient de Gini avec la diminution des doubles revenus.

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  24. 22 juin 2012 8 h 27 min

    @ Robert Lachance

    «Donc, le nombre de personne par ménage va continuer de baisser»

    C’est un point en effet important, négligé trop souvent. Non seulement le nombre de personnes par ménage diminue, mais il diminue davantage au Québec que dans le reste du Canada. Cela jette un doute sur la pertinence de comparaisons entre les provinces (dont celles faites par Martin Coiteux il y a quelques mois…).

    J’aurais voulu en parler, mais j’ai renoncé devant la longueur du billet, d’autant plus qu’il contenait déjà beaucoup d’éléments complexes. J’ai d’ailleurs écrit :

    «On parle du coefficient de Gini, mais il y en a en fait plusieurs. S’il est presque toujours calculé en fonction des revenus des ménages (personnes qui partagent un même logement) ou des familles (partie des ménages formée des gens apparentés par le sang ou par une union), on peut aussi le calculer en tenant compte de la taille des ménages, ce que je ne ferai pas ici, car les autres données que je vais utiliser ne seraient plus comparables et que cette méthode montre de toute façon une évolution semblable.»

    Vous avez sûrement remarqué mon «on peut aussi le calculer en tenant compte de la taille des ménages».

    Pour l’effet du double revenu, cela me prendrait beaucoup de temps pour répondre au reste de votre comm. Dans un billet peut-être?

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  25. Robert Lachance permalink
    26 juin 2012 13 h 12 min

    En réponse à Darwin,

    « Si vous voulez discuter avec M. Lachance, vous n’avez qu’à aller sur son blogue. »

    Il l’a fait. Je lui ai répondu. Je n’ai pas su refuser mon deuxième commentateur en six mois venu du ciel aurais-je pensé si je n’eusse point su qu’il venait de vous.

    Il m’a incité à relire un chapitre de Phares de Jacques Attali 2010, celui sur Charles Darwin. Sommaire mais instructif. Je l’ai redirigé vers mon résumé de chapitre 17 de Walden Two pour lui laisser deviner mes préférences en matière de vie de couple et famille.

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  26. Robert Lachance permalink
    26 juin 2012 13 h 38 min

    En réponse à Koval,

    « C’est du pur délire puant la misogynie… »

    L’affirmer, c’est se demander qu’est-ce que la misogynie ? J’ai questionné mon dictionnaire de synonyme CRISCO, comme je fais souvent dans ces cas là là. Et j’ai obtenu : machiste, mâle, misogyne, phallocentrique, phallocratique. Je reste sur mon appétit pour qualifier votre objet d’évaluation à mon goût.

    Deux minutes de punition, bâton élevé pour avoir cité le Doc Mailloux ? Vous n’avez pas lu la teneur de sa lettre au sénateur Boisvenu en commentaire sur mon blogue !

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  27. 26 juin 2012 16 h 09 min

    @ Robert Lachance

    «Il l’a fait. Je lui ai répondu.»

    Tant mieux! 🙂

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  28. Robert Lachance permalink
    27 juin 2012 17 h 40 min

    Si j’étais Statistiques Canada, à mon choix au service de la population ou d’un gouvernement majoritaire dûment élu, considérant que 0 est souhaitable comme visée plutôt que 1, me semble que dans les graphiques je mettrais le 0 en haut de l’axe des Y et le 1 en bas. Si la proximité du 1 est visée plutôt que celle du 0, je ferais ce qu’il a fait…

    Comme exposé, si j’ai bien compris, puisque les traits s’éloignent du 0 pour s’approcher de 1 de 1976 à 1998, pour quelqu’un qui préfère l’égalité parfaite à l’inégalité totale, 0 à Gini plutôt que 1, la disposition actuelle est contre-intuitive. À prime abord, j’ai été confondu. Je sais, le chiffrier ne s’y prête peut-être pas.

    J’ai éprouvé la difficulté en exposant l’évolution de la popularité de partis politiques au Québec avec le mien : sans astuce, plus le parti est populaire, plus son rang trimestriel mondial diminue; plus le rang s’approche de zéro, plus le tracé descend. C’est contre-intuitif.

    En entrant dans le traceur de graphique le négatif des données, j’inverse la direction montante ou descendante des lignes, en harmonie avec le sens commun.

    Un exemple pour un parti ?

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  29. 27 juin 2012 18 h 16 min

    «C’est contre-intuitif.»

    Moi. ce sont les échelles que vous proposéez, avec le chiffre le plus petit en haut et le plus élevé en bas qui me mélangerait! Je n’ai simplement jamais vu de graphique du genre. Le principe est de comprendre la donnée présentée avant d’interpréter! Tout ce qui monte n’est pas nécessairement bon!

    Comment présenteriez-vous l’évolution de la température si votre température préférée est de 20 ? Les chiffres en bas et en haut de 20 seraient plus bas et 20 serait au sommet?

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  30. Robert Lachance permalink
    28 juin 2012 19 h 34 min

    Vous m’avez beaucoup fait réfléchir la nuit dernière finalement sur la représentation de données de catégorie ordinale dans un graphique, comme celle qui exposerait la position de partis politiques au Québec par rapport à la fréquentation de leur site par des internautes ou le résultat d’un grand prix de Formule 1.

    Comme je fais présentement sur mon blogue n’est pas rigoureux et je retire mon offre ci-devant pour un exemple, le temps de modifier ou de savoir m’expliquer.

    « Le principe est de comprendre la donnée présentée avant d’interpréter! »

    D’accord pour cette règle. Skinner s’est penché longuement sur les comportements dirigés par des règles plutôt que répondants ou opérants. Mon talent naturel et éduqué à suivre des règles est modeste.

    Pour la température, si la variable retenue est ma température préférée, je mettrais la température de la pièce, 20 degrés, à 0 sur l’axe des Y plutôt que ce que vous mentionnez. Au dessus, c’est une chose, en dessous, c’en est une autre.

    Si la variable retenue était mon revenu de ménage préféré chez les autres, la formule ne serait pas compliquée mais complexe. À titre indicatif, le revenu modal ramené à 0 sur l’axe des Y. Au dessus, c’est une chose et en dessous, une autre. La composition du ménage a une importance déterminante de sorte qu’il faudrait rapidement passer à une représentation multidimensionnelle.

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