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La hausse des exigences des ordres professionnels

9 juillet 2012

Image originale de Blink

On parle souvent des conséquences de la hausse des droits de scolarité sur l’accessibilité aux études et sur l’endettement des jeunes à la fin de leurs études. Par contre, personne à ma connaissance n’a mentionné les conséquences de la hausse des exigences des ordres professionnels au cours des dernières années sur le coût des études et l’endettement.

Hausse des exigences

Depuis une dizaine d’années, de nombreux ordres ont en effet rehaussé les exigences scolaires pour pouvoir devenir membre de leur ordre et être autorisé à exercer une profession. En voici quelques-uns :

  • Architectes : d’un baccalauréat de quatre ans en 2001 à une maîtrise professionnelle aujourd’hui, ce qui représente un total d’«environ cinq années d’études universitaires».
  • Ergothérapeutes : d’un baccalauréat de trois ans à une maîtrise professionnelle depuis 2009 (voir à la page 7).
  • Optométristes : le baccalauréat donnant accès à l’Ordre est passé de quatre à cinq ans au début des années 2000 (voir page 9).
  • Physiothérapeutes : d’un baccalauréat à une maîtrise professionnelle d’ici peu (voir page 4).
  • Psychologues : de la maîtrise au doctorat professionnel en 2006 (voir page 14).

D’autres ordres pensent aussi faire de même. Par exemple, l’Ordre des infirmières du Québec a à de nombreuses reprises manifesté son intention d’exiger éventuellement un baccalauréat plutôt qu’un diplôme d’études collégiales (DEC) comme c’est actuellement le cas. Cela ferait augmenter de deux le nombre d’années exigées pour accéder à cette profession, soit de trois à cinq, une augmentation des deux tiers. En plus, le baccalauréat est déjà exigé pour certains postes (infirmières cliniciennes, cheffes infirmières, etc.).

Ce ne sont pas que les exigences réglementaires qui ont été rehaussées, mais aussi celle des employeurs. Ainsi, il est de plus en plus difficile d’occuper des emplois dans de nombreuses professions, réglementées ou non, avec le niveau de formation scolaire qui était pourtant suffisant il y a dix ou vingt ans. C’est entre autres le cas pour les géologues, chimistes, urbanistes, sociologues, anthropologues, économistes et biologistes. On peut constater que le baccalauréat est plus souvent qu’autrement insuffisant en consultant les données sur les taux de placement et de chômage des diplôméEs de l’enquête Relance du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS).

Conséquences

Le rehaussement des exigences scolaires n’est pas sans conséquences pour les étudiantEs. Cela prolonge leurs études, augmente les sommes versées en droits de scolarité et hausse leurs dettes à la fin de leurs études.

– droits de scolarité

On sait déjà que les droits de scolarité passeront de 1668 $ par an en 2007 à 3946 $ en 2018 (même si on en a peu entendu parlé, le gouvernement a en effet adopté la hausse sur sept ans le cinq juillet dernier). Cela représente une hausse de 137 % ou de 92 % en dollars constants. Avec le rehaussement des exigences des ordres professionnels, l’augmentation des droits de scolarité sera encore plus forte. Par exemple, un bachelier en ergothérapie aura payé l’équivalent de 5004 $ (1668 $ x 3) en 2007 en droits de scolarité pour pouvoir adhérer à l’Ordre des ergothérapeutes du Québec, tandis que une titulaire de la maîtrise professionnelle devra payer, en $ de 2007, 14 425 $ (3946 $ en 2018 équivaut à environ 3205,59 $ en $ de 2007; 3205,59 x 4,5 = 14425,16 $), soit 188 % de plus!

– endettement

Comme l’expliquait récemment Martine Desjardins, présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), la dette moyenne augmente avec la durée des études. L’endettement moyen serait en effet de 16 187 $ pour les titulaires d’une maîtrise et de 23 660 $ pour ceux d’un doctorat. Elle parlait dans un autre article d’une dette moyenne de 14 000 $ pour un titulaire d’un baccalauréat. Ces sommes seraient bien sûr encore plus élevées après la hausse des droits de scolarité, car seule une minorité verra cette hausse compensée par une augmentation équivalente des bourses.

Terminant plus tard leurs études, les diplôméEs commenceraient à rembourser plus tard leurs dettes et pourraient travailler moins longtemps, débutant leur carrière à un âge plus avancé. En plus, ce niveau d’études plus élevé ne se verrait pas toujours compensé par de plus hauts revenus, comme l’explique le président du Comité des chefs de service de psychologie en milieu hospitalier du Québec, Marcel Courtemanche.

«Les psychologues passent en moyenne cinq ans de plus sur les bancs d’école, et leur carrière débute plus tard. Mais cette situation n’est pas considérée par le réseau public, dénonce M. Courtemanche.

«On a calculé que, après 25 ans de carrière, les psychologues du réseau public auront gagné 500 000$ de moins que plusieurs bacheliers. En étudiant plus longtemps, les dettes s’accumulent, mais pas l’ancienneté. On a un gros retard à rattraper, estime M. Courtemanche. Ce n’est pas étonnant que, dans le réseau, ce soit de plus en plus difficile de pourvoir les postes.»

Bref, plus de temps d’études, des droits de scolarité plus élevés, un endettement plus important, moins d’années de travail et un salaire identique…

Et alors…

Le but de ce billet n’est pas de questionner les décisions des ordres professionnels de rehausser leurs exigences scolaires, mais d’en analyser les conséquences sur les étudiantEs dans le contexte de la hausse des droits de scolarité. Devant la complexification de la société et des connaissances, tant du côté des sciences pures, appliquées, de la santé et sociales, ces rehaussements sont probablement justifiés.

Par contre, jumelés à la hausse des droits de scolarité, à un resserrement des possibilités d’emploi dans ces domaines et à la baisse de l’emploi pour les étudiantEs, consécutifs au climat d’austérité actuel, je pense que les ordres et l’Office des professions du Québec (qui recommande les changements des exigences au gouvernement) ne réalisent peut-être pas les conséquences de leurs décisions sur la situation financière des jeunes.

Le rehaussement des exigences des ordres professionnels n’est sûrement pas un élément central dans le conflit (ou la crise) actuel, mais il vient sans l’ombre d’un doute accentuer les conséquences négatives de la hausse des droits de scolarité.

22 commentaires leave one →
  1. 9 juillet 2012 12 h 18 min

    Ce serait facile pour moi d’être égoïste et d’affirmer qu’au moins, les ordres professionnels créent une valeur pour les études graduées…

    Mais sérieusement, votre point soulevé est intéressant.

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  2. 9 juillet 2012 13 h 45 min

    @ David Gendron

    «Mais sérieusement, votre point soulevé est intéressant.»

    C’est déjà ça! Et, comme je le mentionne dans le billet, le rehaussement des exigences ne vient pas que des ordres!

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  3. Blink permalink
    9 juillet 2012 15 h 44 min

    Il me semble que les exigences d’il y a quelques années étaient suffisantes pour que la formation des différents corps de métier assure à la population des services professionnels et de qualité.

    Je serais curieux de savoir qu’elles sont les exigences des autres pays similaires. J’espère qu’on ne nous servira pas comme raison la « compétitivité » de notre main d’oeuvre.

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  4. 9 juillet 2012 17 h 38 min

    Je ne sais pas si l^’obtention d’une maîtrise professionnelle est vraiment nécessaire; en revanche, un stage en milieu de travail – rémunéré et supervisé – me semble essentiel.

    Je vais parler de ce que je connais: la maîtrise professionnelle des avocats, déjà exigée des nouveaux avocats depuis bien avant mon temps, et mon temps, c’était il y a 40 ans…

    « Dans mon temps » – et à ma connaissance ça n’a pas changé, l’École du Barreau dispensait une année de formation additionnelle. Au fond, c’était de la redite. As for myself, ça avait été tout à fait inutile. Mais si le cours avait été axé sur une formation pratique, là ce serait différent.

    L’Université dispensait une formation très théorique; l’étudiant qui sortait avec son bacc savait interpréter les lois mais n’avait pas idée du fonctionnement des tribunaux ou des étapes du cheminement d’un dossier! Pour les jeunes avocats en formation, c’est un Tribunal-école qu’il faudrait rendre obligatoire.

    Malheureusement, l’École de formation du Barreau – qui dispense cette « maîtrise professionnelle », s’en servait pour CONTINGENTER. Le Barreau trouvait que les Universités formaient trop de LL.B ou de LL.L pour les besoins de la profession et il s’organisait pour couper des têtes.

    C’est d’autant plus dommage que les étudiants à qui le Barreau interdisait l’entrée avaient quand même dû étudier 3 ans et emprunter. En somme, le Barreau détricotait le chandail « tricoté » par le gouvernement via les Universités qu’il subventionne!

    Des stagiaires, j’en ai formés, mais j’ai également vu aller ceux que mes collègues (adversaires) formaient. Quand ils arrivaient, c’était souvent pitoyable; heureusement, leur stage en milieu de travail – sous supervision – pouvait en faire des VRAIS.

    = = =

    Pour les autres professions, il faudrait faire les adaptations nécessaires; toutefois, je ne sais pas si des ordres professionnels pourraient utiliser cette nouvelle exigence à des fins de contingentement.

    Si c’était le cas, me semble que ça apporterait de l’eau au moulin des associations étudiantes…

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  5. 9 juillet 2012 17 h 48 min

    @ Blink

    «Il me semble que les exigences d’il y a quelques années étaient suffisantes»

    Comme je l’ai dit dans le billet («Devant la complexification de la société et des connaissances»), certaines des hausses d’exigences sont sûrement justifiées. Par exemple, l’ajout d’un an au doctorat en optométrie s’imposait face à l’augmentation des actes qui leur étaient permis (diagnostic de certaines maladies et prescription de médicaments, actes auparavant réservés aux médecins et aux ophtalmologistes). Je ne peux toutefois pas connaître tous les motifs évoqués et surtout évaluer la pertinence de l’ajout de temps d’études dans chaque profession…

    «Je serais curieux de savoir qu’elles sont les exigences des autres pays similaires. »

    C’est souvent un des arguments invoqués, par exemple par l’Ordre des infirmières. On exige le bacc dans la plupart des provinces canadiennes. Le doctorat en psychologie semble aussi exigé dans d’autres provinces et aux États-Unis (http://fr.wikipedia.org/wiki/Doctorat_en_psychologie_clinique).

    Comme je l’ai dit dans le billet, il est difficile (et serait présomptueux) de se prononcer sur la pertinence des changements. Je ne visais qu’à présenter les conséquences de cette décision dans le contexte de la haisse des droits de scolarité.

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  6. 9 juillet 2012 18 h 02 min

    @ papitibi

    «Malheureusement, l’École de formation du Barreau – qui dispense cette “maîtrise professionnelle”, s’en servait pour CONTINGENTER. Le Barreau trouvait que les Universités formaient trop de LL.B ou de LL.L pour les besoins de la profession et il s’organisait pour couper des têtes.»

    J’ai (pas dans les blogues…) déjà soulevé le fait que le droit est un des domaines, avec la psychologie, entre autres), où la sélection se fait après le bacc. Certains étudiants en génie se plaignent de la sévérité de la première année, mais je préfère encore que cela se fasse dès la première année, pas après trois ans d’études comme en droit.

    Et cela, nos grands calculateurs du rendement des «investissements» à l’université n’en parlent pas! Dans un précédent billet (Les jeunes font leur part!), j’ai soulevé le fait que bien des jeunes paient des droits de scolarité sans nécessairement bénéficier des résultats :«Mais, cela veut dire que 39 % des jeunes qui accèdent à l’université payent des droits de scolarité sans pouvoir bénéficier des avantages de la moyenne des diplômés, puisqu’ils ne le deviennent jamais!», et qu’ils utilisent des moyennes qui mélangent joyeusement ceux qui font des fortunes (médecins, dentistes, etc.) avec des diplômés qui gagnent forcément moins que la moyenne : «Certains diplômés feront beaucoup plus que 52 000 $, d’autres beaucoup moins.». Le bacc en droit sans le Barreau est un bon exemple!

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  7. Blink permalink
    9 juillet 2012 20 h 25 min

    Merci pour la précision au sujet des optométristes. En effet, si les actes posés sont plus nombreux, c’est sage de s’assurer d’une plus longue formation.

    Ça me rappelle la blague du petit garçon qui dit à sa mère qu’il veux aller voir le « Yeutiste ». Elle lui répond qu’on dit un « occuliste ». Et il rétorque « Mais c’est pas là que j’ai mal »!

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  8. 9 juillet 2012 20 h 44 min

    Ayoye, j’avais 6 ans (ou 5 peut-être) quand je l’ai entendue la première fois! Comme on ne la répétait pas, elle doit sembler nouvelle pour d’autres! 🙂

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  9. 10 juillet 2012 13 h 48 min

    Bon point !

    J’ai connu dès les 70 la fièvre lancinante au doctorat en psychologie comme condition d’accès au titre. Je m’y suis inscrit sans jamais terminer, question de matériel d’expérimentation réduit et d’ambitions mal circonscrites; mettons.

    Je n’ai rien contre la course à l’excellence mais entre 25 et 34 ans, elle est en compétition avec la course à la régénération de notre force de travail et de régénération.Y’a du monde qui mange la rondelle à leurs intérêts personnels. Je reconnais qu’il est difficile de se dépasser, ce serait comme donner son 110 %. Je ne suis pas contre son financement moyennant modération des investissements collectifs aux profits de ces intérêts parfois majoritairement personnels.

    Personnellement, j’en arrive à la plausibilité que la mégalomanie laïcisante mène à la panne sèche en décennies de sous-natalité, foi, espérance et charité de constructeur automobiles écologiques, économiques et excitantes mais miniatures.

    Localement, à mon avis sans mérite et celui du professeur émérite Jacques Henripin, la priorité doit être accordée à la surnatalité et présentement, ça ne demande pas de diplôme : un minimum de maturité, un minimum de revenu familial prévisible et côté couple, comme Céline, « je ne sais pas ».

    Les super-diplômés universitaires à notre service collectif n’ont pas su prévoir la crise sauf Jacques Henripin en 1989 avec Naître ou ne pas être et peut-être Jean-François Lisée en 2000 avec Sortie de secours : comment échapper au déclin du Québec. Chapitre 7 au moins.

    J’ai de plus en plus de respect pour la formation à flux tendu, à flux vendu et à leurs éventuels entrepreneurs. Désolé pour ces entrepreneurs sans abnégations qui ne sont rien d’autres que des enfants gâtés inconscients des contingences qui les ont conditionnés à leurs intérêts personnels avant d’autres qui leur sont inconnus.

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  10. 10 juillet 2012 18 h 03 min

    @ Robert Lachance

    «la mégalomanie laïcisante»

    ??? !!!

    «en décennies de sous-natalité»

    Ah, je comprends! Tous les chemins et tous les sujets sont pour vous liés à la natalité ou à la dénatalité! Pourtant, lier ça au rehaussement des exigences des ordres, ce n’était pas évident! Bravo! 😉

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  11. 11 juillet 2012 7 h 56 min

    @ Bob Lachance (cousin de Bob Léponge?)

    « la mégalomanie laïcisante mène à la panne sèche en décennies de sous-natalité, foi, espérance et charité de constructeur automobiles écologiques, économiques et excitantes mais miniatures. »

    J’ai deux fils, tous les deux dans la trentaine. Des crisses de barbus qui ne croient ni à Dieu ni à diable. Ensemble (mais séparément!) ils m’ont fait sept fois grand-père, et c’est sans compter ma fille, elle aussi maman. Ce à quoi j’ajoute que je suis en voie de devenir grand-oncle.

    Ça fait beaucoup de Bob L’Éponge/Sponge Bob, d’où la délicate allusion ci-haut.

    Vous eussiez préféré sans doute que toutes ces naissances aient été commandées par le curé, sous peine d’excommunication pour défaut de self-reproduction? Diantre…

    « Foi, espérance et charité de constructeur automobile écologiques… mais miniatures »?

    Vous tenterez d’expliquer ça à mon Fiston-le-Second [1], qui élève avec sa conjointe les trois leurs (l’aïnée des trois est vieille de 30 mois!), le sien à lui qu’il avait semé dans un autre terreau, et les quatre siens à elle qui ne sont pas à lui, ce qui fait, si j’ai bien compté, huit petites paires de babines à nourrir.

    Vous aurez compris que dix paires de jambes (incluant les deux adultes), c’est un peu trop pour une Fiat 500 ou une Smart Car. Trop pour une Honda Accord. Trop pour une Cadillac amincie. Et même trop pour une vannette 7 places, mais bon, c’est de cela que le couple doit se contenter, faute d’avoir les moyens d’une limo longue de 40 pieds avec DEUX tables à langer qu’ils seraient dans l’impossibilité de garer sr ces allées de garage modernes des premières et deuxième couronnes de Montréal… à moins d’acheter le Château de Céliiiine.

    _______
    [1] Fiston-le-Second a bien mérité d’être acclamé par tous les démographes sous le nom de Fiston-le-Fécond, non? Cela dit, j’ai hâte de voir comment le couple va s’en tirer quand « moy » ne serai plus et quand eux devront financer 5 ans d’études universitaires et professionnelles pour 2 ou trois rejetons à la fois, sur une période qui va devoir s’étirer sur plus de 10 ans…

    Baôn, j’viens d’rattraper le sujet du billet. Pfiou… 😉

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  12. 12 juillet 2012 10 h 12 min

    @ Darwin,

    Excellent commentaire !

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  13. 12 juillet 2012 13 h 00 min

    @ Papitibi,

    Vous avez été plus habile que moi en rattachement au sujet.

    Quel personnage ce Bob L’éponge; je connaissais de nom sans plus. J’ai lu Wikipédia. Je prendrais comme cousin mais côté affinités d’ascendance, je suis plus près de Bob O. Scope.

    Une hirondelle ne fait pas le printemps mais l’annonce. L’été pourrait être chaud pour ceux dont vous dites, pour vous, l’automne et l’hiver loin du vide sans télé. Dans l’immédiat, des élections s’en viennent et pour en connaître la date, j’attends une annonce de Jean-François Lisée.

    La sexualité reste l’ultime raison d’exister pour l’humain, j’ai pas écrit la seule. J’ai pas écrit le sexe.

    Comme les vagues sur une grève, les générations se succèdent avec du même et du pas pareil. Qui a observé sait.

    Pour faire mieux que vous sur la piste du rattachement au sujet ici, j’ai mis votre rang dans ma liste des blogues de volontaires à filer leur achalandage chez Alexa. Le compteur part à 9,572,312.

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  14. 12 juillet 2012 16 h 42 min

    @Bob Lachance
    « Le compteur part à 9,572,312. »

    J’ai du chemin à faire! 😉

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  15. 12 juillet 2012 19 h 29 min

    L’enfer était pavé de bonnes intentions du temps où Dieu existait et n’était pas une créature de l’homme plus economicus que sapiens.

    L’enfer n’étant plus…

    – Ciel !

    – et le ciel ?

    – Même sort,

    Qu’en est-il maintenant ? Le ciel est maintenant bourré d’ordres qui ne manque pas de sagesse et d’ambition, ce qui amène forcément des répercussions comptables, l’affirmer, c’est se questionner. Un peu de modestie ou d’imagination réaliste seront bienvenue dans un avenir imprévisible.

    En course automobile, ça prend des moteurs mais même en Formule 1, la direction s’impose des limites. En Formule 1, il y a une direction et elle n’est pas incarnée par un chauffeur d’autobus aux deux mains sur le volant d’un autobus ou une major de femmes à cuillère et casserole, ce qui les empêchent de twitter des 140 caractères risqués comme d’autres, pour faire résumé littérature de caricatures.

    J’essaie de me racheter, je pourrais réaliser un bénéfice si je le fais après m’être vendu moins cher que je ne valais.

    @ Papitibi,

    Ne vous en faites pas, de même que plus l’on tombe de haut, plus la chute est profonde comme a fait dire Victor Hugo au Bossu de Notre-Dame, en course, plus on est en queue de peloton, plus le gain de places est facile. Le parachute n’existait pas à l’époque. Je pense que la phrase n’a pas été retenue par Luc Plamondon dans l’opéra rock sur le sujet.

    Dans le rang mondial trimestriel des sites et blogues d’Alexa.com, plus on est à un rang près de 30 millions, plus il est facile de gagner des places. J’y suis de retour après trois mois dans les 16 millions. Je n’ai jamais fait mieux que 9 859 918 le 15 avril dernier. Il y a un truc. C’est moins gagnant que 9,572,312.

    http://laqueste.wordpress.com/2012/05/03/la-quete-tlmeb/

    Vous êtes un peu devant Équipe autonomiste, le Parti vert du Québec, Affiliation Québec et le Parti conservateur du Québec, dans l’ordre décroissant. Joanne Marcotte est devant. Pour faire mieux que Jeanne, autrement, il vous aurait fallu avant-hier gagner 2 611 703 places de plus. C’est pas énorme moyennant un lien efficace. Faites votre jeu.

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  16. the Ubbergeek permalink
    12 juillet 2012 21 h 45 min

    Qu’est-ce qui est créé par l’homme, et qu’est-ce qui n’est pas? La question pourrait surprendre, comme Dieu. Ou la bonté humaine (regardons les singes…).

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  17. François permalink
    27 juillet 2012 22 h 43 min

    Bonjour,
    Merci de faire connaître cette situation qui a en effet comme effet secondaire d’endetter encore plus les étudiants et d’appauvrir les nouveaux professionnels. Je suis physiothérapeute et j’ai échappé de justesse à la maîtrise professionnelle! Par contre, j’aimerais rectifier un fait : la maîtrise professionnelle en physiothérapie est obligatoire depuis 2007, tout comme en ergothérapie, les deux professions sont très proches l’une et l’autre et les exigences sont similaires. Il semble y avoir confusion car nos salaires n’ont pas encore été majorés mais ceux des ergothérapeutes l’ont été, ce qui est étrange…
    Bonne journée!

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  18. 27 juillet 2012 23 h 07 min

    @ François

    Bienvenue ici!

    « la maîtrise professionnelle en physiothérapie est obligatoire depuis 2007, tout comme en ergothérapie»

    Pourtant, le rapport de 2009-2010 de l »Ordre des ergothérapeutes affirme (page 5) :

    «Dès le début de l’année, l’Ordre a finalisé l’analyse des répercussions des modifications apportées au Code des professions (Code) par le projet de loi 75 en 2008 et établi un plan d’action pour leur mise en œuvre ainsi que pour la révision de l’ensemble de ses règlements. L’Ordre a réalisé, tout au long de l’année, des travaux d’envergure qui se poursuivront l’année prochaine, dont la modification du règlement qui détermine les diplômes donnant droit à la délivrance du permis de l’Ordre. Ce règlement, entré en vigueur en octobre 2009, reconnaît les diplômes de maîtrise délivrés par quatre des cinq universités offrant les nouveaux programmes de formation en ergothérapie, soit l’Université de Montréal, l’Université McGill, l’Université de Sherbrooke et l’Université du Québec à Trois-Rivières. Toutefois, l’Ordre a fait une nouvelle demande de modification pour inclure dans le règlement le diplôme de maîtrise de l’Université Laval.»

    J’avais mis le lien dans le billet…

    Il est possible qu’il ait commencé en 2007 à avertir les diplômés de ce qui s’en venait, mais, selon ce rapport (et j’ai aussi regardé les précédents), c’est bien en 2009 que le réglement a été adopté, selon ce rapport.

    Cela dit, nous conviendrons que, pour les besoins du billet que j’ai écrit, ce n’est pas la date d’entrée en vigueur qui importe, mais le principe. Cela dit si vous avez des sources qui contrediraient ce que j’ai écrit ou ce que disent les ordres (j’ai pu mal interpréter), j’apprécierais que vous me les transmettiez.

    Merci!

    «Il semble y avoir confusion car nos salaires n’ont pas encore été majorés mais ceux des ergothérapeutes l’ont été, ce qui est étrange…»

    Oui, je sais, j’ai donné en exemple les psychologues, car le cas était le plus flagrant (et la source très éloquente), mais j’aurais pu aussi parler des autres…

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  19. Diane Faucher permalink
    20 janvier 2014 2 h 56 min

    L »ordre des infirmières vient d’essuyer un échec face à sa propositon de rehausser la formation d’entrée à la formation au BAC.
    Ce n’est pas tant le principe d’aller chercher plus de formation qui posait un problème aux autres acteurs impliqués dans le dossier, que de rendre ce BAC obligatoire.

    En rendant le BAC obligatoire, une jeune de 18 ans se poserait la question suivante : Pourquoi irai-je me chercher un DEC en soins infirmiers, suivi de 2 ans de BAC ?
    En effet, si je finis mon DEC, je serai interne mais je devrai aller obligatoirement me chercher mon BAC dans les 2-3 ans qui suivent la fin du DEC. Et si j’échoue au BAC, je ne pourrai pas être infirmière. Mon DEC en soins infirmiers ne pourra même pas être réinvestit dans une autre branche. J’aurai donc non seulement perdu mes 3 ans d’études au collégial, mais aussi probablement mes deux années au baccalauréat (avec tout l’argent que ça coute). Et en supposant que j’ai touché des prêts et bourses pour mon BAC, je viens de soustraire 20 mois de bourses pour un autre bac éventuellement.

    Donc, en y réfléchissant bien, je serai mieux de faire mon DEC sciences pures pendant 2 ans et d’aller chercher mon BAC en sciences infirmières de 3 ans. AU moins si j’échoue à mon BAC, mon DEC pourra être réinvestit dans une autre branche.

    RÉsultat, la filière collégiale en soins infirmiers est vouée à disparaitre coute que coute, que le DEC-BAC soit reconnu ou pas.

    L’OIIQ tente également de comparer les besoins en formation des infirmières aux autres pays du reste du monde. Elle se demande même pourquoi les ergothérapeutes ont rehaussés, eux, leur niveau à la maitrise, sans jamais dire que la nouvelle loi 21 confère aux ergothérapeutes des compétences de diagnostiques dans des domaines aussi variés que la psychothérapie et la santé mentale. Il s’agissait donc de fournir toutes les connaissances nécessaires pour atteindre ces nouveaux objectifs.

    Le programme de médecine, malgré la complexification des soins n’a pas vu son nombre d’années d’études augmenté. C’est quand même bizarre que les professionnels qui ont la plus grosse responsabilité dans l’équipe de soins ne soit pas obligé d’en apprendre plus… eux. Si ça prend une maitrise à un ergothérapeute pour seulement connaitre le système musculo-squelettique, la santé mentale et la psychothérapie j’imagine que la connaissance de tous les autres systèmes devrait nécessité une vingtaine d’années d’études au niveau médical ?

    Bref, tout le monde l’aura compris. Les universités sortent des études complètement biaisées sur l’efficacité de leur formation et surtout sur la nécessité de les suivre. Le savoir est devenu une marchandise. Les budgets de fonctionnement des universités, avec les salaires de fous versés aux profs et aux cadres, ont explosés et il leur faut trouver des nouveaux poissons pour renflouer les caisses du trésor. Alors la solution, faire comprendre que les rehaussement des formations initiales sont absolument nécessaires. D’ailleurs comme par hasard, dans tous les pays cités par l’OIIQ, tous éprouvent des difficultés de financement de leurs universités… TOUS !.
    Mais nos chers chercheurs universitaires n’ont visiblement pas développer leur sens critique au point d’être capable de s’autocritiquer.

    J’ai lu qu’au niveau du barreau ça fait au moins 40 ans que la maitrise ne sert à rien, je connais un enseignant du primaire qui a fait sa pédagogie dans un bac à l’université il y a plus de 30 ans aussi et qui m’a juré que l’ensemble de ses cours universitaires ne l’ont jamais préparé à faire des cours et à gérer les parents, ou les enfants turbulents.

    Bref, je doute très fortement du bien-fondé de tous ces rehaussements.

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  20. 20 janvier 2014 6 h 57 min

    Merci de votre témoignage qui rejoint en grande partie ce que je disais dans ce billet!

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