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L’art d’ignorer les pauvres

2 août 2012

En ce 2 août, on s’attendrait à lire un billet sur l’annonce d’hier sur les élections provinciales. Mais, justement, prévoyant cette annonce, qui n’est une nouvelle pour personne, je me suis dit que ce serait mieux de préparer un billet à l’avance, au cas-où cette annonce n’entraînent des activités qui m’empêcheraient d’écrire pour ce blogue.

Je vais donc vous parler à la place d’un livre (une fois n’est pas coutume…), intitulé L’Art d’ignorer les pauvres de John Kenneth Galbraith. L’été n’est-il pas le temps idéal pour lire? En plus, je trouve tout à fait pertinent de parler du problème de pauvreté au début de cette campagne électorale.

Ce petit livre (70 pages) m’a déçu un peu. Il contient en effet quatre textes, dont un seul de John Kenneth Galbraith, cet économiste de gauche né au Canada qui fut conseiller de nombreux présidents des États-Unis, entre autres de Franklin Delano Roosevelt, John Fitzgerald Kennedy et Lyndon B. Johnson. En fait, ce texte est un article que Galbraith avait écrit en 2005 pour le mensuel français Le Monde diplomatique. Il ne fait donc que 11 des 70 pages de ce livre. Mais, au moins il est intéressant!

Le texte de Galbraith

«Chaque catastrophe « naturelle » révèle, s’il en était besoin, l’extrême fragilité des classes populaires, dont la vie comme la survie se trouvent dévaluées. Pis, la compassion pour les pauvres, affichée au coup par coup, masque mal que de tout temps des penseurs ont cherché à justifier la misère – en culpabilisant au besoin ses victimes – et à rejeter toute politique sérieuse pour l’éradiquer.»

Je ne pouvais laisser passer ce début canon de l’article… Il dit bien ce qu’il veut dire : on peut avoir comme société une certaine gêne de la présence de la pauvreté, mais on ne l’aime pas, alors on tente de s’en débarrasser. Et quand une crise survient, c’est encore pire!

Galbraith consacre une grande partie de cet article à montrer que, à travers les siècles, «nous avons entrepris de nous épargner toute mauvaise conscience au sujet des pauvres». Même dans la Bible, on trouve une excuse pour ne pas aider davantage les pauvres : «les pauvres souffrent en ce bas monde, mais ils seront magnifiquement récompensés dans l’autre». On serait quasiment tenté de les envier!

Au début du XIXème siècle, Jeremy Bentham a trouvé la formule magique pour enlever toute culpabilité aux riches, l’utilitarisme. Ce n’est pas grave qu’il y ait des pauvres tant que l’utilité totale de la population augmente! Cette formule laissant quand même à désirer, David Ricardo et Thomas Malthus l’ont peaufinée : «si les pauvres sont pauvres, c’est leur faute, cela tient à leur fécondité excessive.». Avec cette explication, les riches peuvent dormir en paix, ils ne sont pas responsables des excès des pauvres! Mais, même ça, ce n’était pas assez…

Un peu plus tard est venu Herbert Spencer qui dénature la théorie de l’évolution de Charles Darwin (quelle ignominie!) pour inventer le darwinisme social (dont j’ai déjà parlé dans un billet intitulé Darwin et le darwinisme social). Galbraith résume la pensée de Spencer ainsi :

«L’élimination des pauvres constitue le moyen utilisé par la nature pour améliorer la race. La qualité de la famille humaine sort renforcée de la disparition des faibles et des déshérités.»

Il ne faut surtout pas intervenir pour soulager la pauvreté, ce serait se révolter contre la nature! Mais, cette pensée parut rapidement trop cruelle (et allant contre la religion, diraient des créationnistes…) et fut abandonnée… pour être rapidement remplacée! Les présidents Calvin Coolidge et Herbert Hoover (de 1923 à 1933) ont avancé que «toute aide publique aux pauvres faisait obstacle au fonctionnement efficace de l’économie». Et respectons ces présidents, leur grande connaissance en économie a contribué à l’avènement de la Grande Dépression… De vrais experts comme on en fait encore, malheureusement… En effet, ce type de pensée existe encore, comme le dit Galbraith :

«Cette idée qu’il est économiquement dommageable d’aider les pauvres reste présente. Et, au cours de ces dernières années, la recherche de la meilleure manière d’évacuer toute mauvaise conscience au sujet des pauvres est devenue une préoccupation philosophique, littéraire et rhétorique de première importance.»

Le mécanisme de déni psychologique

La suite du texte de Galbraith explique le mécanisme permettant aux promoteurs de l’abandon des pauvres à leur sort de s’autojustifier et de garder bonne conscience. Il le divise en quatre méthodes.

La première est de déconsidérer l’État et les fonctionnaires tellement incompétents qu’il est impossible qu’ils parviennent à quelques résultat que ce soit dans la lutte à la pauvreté.

La deuxième méthode prétend que l’aide aux pauvres leur nuit leur enlevant les incitatifs à s’en sortir d’eux-mêmes en trouvant du travail. Pire, cette aide brise les familles, rendant les femmes moins dépendantes des hommes (et ça, c’est négatif pour eux!).

La troisième méthode est un corolaire de la précédente. Les aides publiques aux pauvres détournent l’argent des personnes actives vers les oisives. Elles «découragent les efforts de ces actifs et encouragent le désœuvrement des paresseux.». Cette vision est derrière les baisses d’impôts si vertueuses pour les républicains (et autres néolibéraux) qui encouragent les bons créateurs d’emplois…

La quatrième méthode prétend que l’aide publique nuit à la liberté des pauvres en les déresponsabilisant de leur état. Là, Galbraith ne peut se retenir de réagir :

«On entend beaucoup parler des atteintes à la liberté des plus aisés quand leurs revenus sont diminués par les impôts, mais on n’entend jamais parler de l’extraordinaire augmentation de la liberté des pauvres quand ils ont un peu d’argent à dépenser.»

Pourtant, la petite perte de liberté ressentie par les riches lorsqu’ils paient de l’impôt n’est en rien comparable au «surcroît de liberté apporté aux pauvres quand on leur fournit un revenu.».

À ces quatre méthodes, Galbraith ajoute le déni psychologique. C’est le mécanisme qui, par exemple, nous évite de penser constamment à la mort, à la course aux armements, aux conséquences du réchauffement climatique (bizarre, ça ne marche pas fort avec moi…). C’est le fameux «je préfère ne pas penser à ça» qui habite la majorité de nos concitoyens quand on les met en face des horreurs qui découlent de la pauvreté dans le monde. Et il conclut :

«La compassion, assortie d’un effort de la puissance publique, est la moins confortable et la moins commode des règles de comportement et d’action à notre époque. Mais elle reste la seule compatible avec une vie vraiment civilisée.»

Et alors…

Ce texte est peut-être court, mais il est un des plus riches (…) que j’ai lus sur le sujet. Il permet vraiment de faire ressortir toute l’hypocrisie derrière les justifications données par des grands pans de la droite pour ne rien faire et se raconter que tout ce qui arrive n’est que justice ou reflet des efforts personnels. «J’ai travaillé fort pour être qu’est-ce que chu devenu», ai-je déjà intitulé un billet…

Merci M. Galbraith!

41 commentaires leave one →
  1. koval permalink*
    2 août 2012 13 h 06 min

    J’aime bien cette dénonciation des clichés qu’on utilise contre les pauvres. Ça fait le tour assez bien.

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  2. 2 août 2012 13 h 14 min

    Cet article de Galbraith est vraiment excellent!

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  3. 2 août 2012 13 h 56 min

    Quelqu’un disait: « On m’a dit qu’il fallait faire la guerre à la pauvreté… j’ai donc tiré quelques pauvres! »

    L’élitisme dira que tout est question d’utilité et que la « populace » se divise en trois groupes: Les putes utiles, les idiots utiles et les… inutiles!

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  4. Richard Langelier permalink
    2 août 2012 15 h 18 min

    « … qui dénature la théorie de l’évolution de Charles Darwin (quel ignominie!)… »

    Franchement Darwin, enrichis-toi et achète-toi un logiciel de correction! Dans dix mois, lorsque je serai un bon pauvre et toucherai les chèques de la Sécurité de la vieillesse, je m’achèterai Antidote HD. En attendant un éclair de génie pour commenter ton billet, je réécoute Les Pauvres de Plume. Je ne vois pas quel cliché pourrait manquer.

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  5. Richard Langelier permalink
    2 août 2012 16 h 26 min

    Écrire « Les bons et les mauvais pauvres » sur un moteur de recherche nous donne une panoplie d’études. Par exemple, http://www.alternatives-economiques.fr/lutte-contre-la-pauvrete–bons-et-mauvais-pauvres_fr_art_1143_58535.html , http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/354694/itinerance .

    Comment expliquer cet entêtement à faire cette distinction? Pourquoi Pauline Marois était-elle capable de répondre, lors de la période de questions à l’Assemblée nationale : « nous songeons à redonner la gratuité des médicaments aux personnes sur l’assistance-emploi avec difficultés majeures à l’emploi » sans s’étouffer? Pourquoi Denise Bombardier pouvait-elle inviter régulièrement à son émission Gilles Proulx qui n’avait de cesse de répéter, à la radio : « les grosses torches du Bien-Être social » en tant qu’incontournable de la pensée québécoise? Mystère et boule de gomme.

    Plusieurs d’entre nous l’ont écrit, sous différentes formes sur Jeanne Émard : « la crainte de tomber au bas de l’échelle peut conduire à l’admiration de ceux qui sont au haut de l’échelle, au mépris de ceux qui sont au bas », mais il me semble qu’il manque quelque chose dans l’explication.

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  6. 2 août 2012 16 h 35 min

    @ Benton

    « Les putes utiles, les idiots utiles et les… inutiles!»

    Ça ressemble pas mal au darwinisme social…

    «Franchement Darwin, enrichis-toi et achète-toi un logiciel de correction»

    Il y en a qui sont trop paresseux pour écrire des billets, d’autres trop pour utiliser ces logiciels!

    «Pourquoi Denise Bombardier pouvait-elle inviter régulièrement à son émission Gilles Proulx»

    Peut-être parce qu’elle aimait bien le discours de Proulx mais refusait de l’utiliser pour ne pas nuire à son image?Cela n’est bien sûr qu’une hypothèse, mais qui cadre bien avec ses écrits.

    « il me semble qu’il manque quelque chose dans l’explication.»

    Je commence à la trouver pas mal complète, surtout quand on constate le manque d’empathie de trop de ces personnes.

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  7. 2 août 2012 17 h 20 min

    Benton: ça me fait penser qu’une de mes amies américaines, qui a viré à droite au contact de Fox News sans doute, utilise maintenant le terme « unproductive » pour désigner tout-e pauvre ou tout-e « hipster ». Un peu à la manière de George Bernard Shaw, ironiquement.

    De manière plus générale, ce que je constate actuellement, c’est que les partis n’en ont que pour la classe moyenne. Les pauvres ne sont pas un enjeu de la présente course.

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  8. 2 août 2012 18 h 04 min

    «Un peu à la manière de George Bernard Shaw, ironiquement.»

    Au moins, ce n’est que de l’ironie! Parlant d’ironie, un des autres textes du livre dont je parle dans ce billet est encore plus sarcastique. C’est un vieux texte de Jonathan Swift (Les voyages de Gulliver). Il suggère que les pauvres engraissent leurs enfants jusqu’à un an pour les envoyer à l’abattoir pour faire des mets de choix pour les riches. Très macabre, ça se veut drôle. Il élabore même sur les recettes. J’ai plus ou moins aimé. Bref, le texte de Galbraith est vraiment celui qui m’a le plus intéressé.

    «Les pauvres ne sont pas un enjeu de la présente course.»

    Sauf pour QS, et probablement ON.

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  9. Richard Langelier permalink
    2 août 2012 18 h 34 min

    @ Darwin

    En rédigeant mon commentaire, j’avais biffé une allusion au personnage d’Amable Beauchemin dans Le Survenant : « J’peux pas aller plus vite que l’violon » et à Bidou Laloges dans Séraphin.

    Je n’ai pas l’esprit synthétique, pardon l’esprit de synthèse : schématiser ma pensée dans un billet, alors qu’il me faudrait 300 pages, comme prolégomènes, pour répondre à la question : « Est-ce que le concept de mode de production capitaliste a encore une valeur heuristique? », qu’il m’en faudrait 500 pour présenter une ébauche de théorie marxienne du capital financier inspirée par Éric Pineault, en particulier http://www.erudit.org/revue/ps/2009/v28/n3/039005ar.pdf , qu’il m’en faudrait…, il me semble que j’ai le droit d’adopter la devise d’Amable et de chanter avec Claude Léveillée : « Patience mon gars, la nuit viendra pour te reposer de cette vie-là ». YouTube considère que la complainte du chauffeur de taxi chanson est aussi peu importante que L’eau vive de Guy Béart.

    Plus sérieusement, j’ose croire que pendant la campagne électorale, aux téléjournaux, il y aura quelques secondes du message de Québec solidaire qui passera : « il n’est pas normal que des parents travaillant à temps plein au salaire minimum doivent se rendre à la soupe populaire la dernière semaine du mois, que faisiez-vous Mme Marois lorsque le premier geste de Diane Lemieux comme ministre du Travail a été d’abolir le Décret de l’industrie du vêtement?, etc. ».

    Québec solidaire n’a pas été invité au débat des chefs lors des deux dernières campagnes électorales parce qu’il n’avait pas d’élu. Mario Dumont y a participé alors qu’il était le seul député. J’ose croire que Québec solidaire sera invité et que le thème de la pauvreté sera abordé.

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  10. 2 août 2012 19 h 19 min

    «J’ose croire que Québec solidaire sera invité et que le thème de la pauvreté sera abordé.»

    Tu ne sais pas? QS est invité à Radiocan, mais pas à TVA.

    http://www.ledevoir.com/politique/elections-2012/355909/quebec-solidaire-consterne-d-etre-exclu-des-trois-debats-a-tva
    http://www.radio-canada.ca/sujet/elections-quebec-2012/2012/08/02/013-debat-chefs-19-aout.shtml

    «Je n’ai pas l’esprit synthétique, pardon l’esprit de synthèse»

    Ma remarque sur la paresse n’était qu’une boutade… pour répondre à la tienne! Je dois aussi ajouter que ce billet était le deuxième que j’écrivais dans la même journée (dimanche).

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  11. Richard Langelier permalink
    2 août 2012 20 h 59 min

    « Ma remarque sur la paresse n’était qu’une boutade… pour répondre à la tienne »

    Ma propre boutade tatata… Cependant, elle m’a permis de placer ma grande culture télévisuelle. Les pauvres gosses de la richarde famille Langelier étaient obligés de faire des cas de facteurs et d’accorder des participes passés pendant que les pauvres nous racontaient le lendemain qu’Amable avait encore dit qu’il ne pouvait aller plus vite que l’violon. Je me permets de charrier un peu puisqu’il n’y a pas de témoins.

    Est-ce que les règles du débat des chefs devraient être précisées dans la loi? Ma conception de la liberté de la presse me rend dubitatif.

    Chose certaine, la présence de Françoise David au débat de Radio-Canada fera en sorte que les chefs ne pourront ignorer les pauvres ce soir-là.

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  12. 2 août 2012 21 h 53 min

    «Ma conception de la liberté de la presse me rend dubitatif.»

    Je trouve la presse de moins en moins libre, et pas en raison de la réglementation, mais de la concentration. Les ondes appartiennent à la population pas à un gosse de riche! 😉

    «Est-ce que les règles du débat des chefs devraient être précisées dans la loi?»

    Je crois qu’il faudrait y penser.

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  13. Richard Langelier permalink
    2 août 2012 22 h 52 min

    Tu m’obliges, Darwin, à un effort de concision (conciser ferait bien l’affaire, mais Antidote Rx ne l’accepte pas et c’est trop compliqué pour les p’tits vieux d’aller consulter le grand dictionnaire de l’OLF).

    Pour l’imprimé et les sites Web, les seules limites que je vois sont les propos haineux définis par la loi. Par contre, il est normal que pour utiliser les ondes hertziennes, il faille obtenir un permis du CRTC qui peut exiger certain pourcentage de contenu canadien, par exemple un programme double pour Hockey night in Canada, commenté par Don Cherry (avec 10 secondes en différé, comme tous les lecteurs de Jeanne le savent).

    En 2008, j’ai signé la pétition demandant que Québec solidaire et Le Parti vert soient invités au débat des chefs. On m’a répondu que le consortium avait fait une entente pour que seuls les partis représentés à l’Assemblée nationale soient invités. En toute cohérence, je signerais à nouveau une pétition pour que le Parti vert soit présent. Je devrais demander que le Bloc pot, le Parti de la loi naturelle et whatever soient présents. Pour l’inscription dans la loi, il faudrait y penser, en effet, mais ce ne serait pas facile.

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  14. 2 août 2012 23 h 25 min

    «Pour l’inscription dans la loi, il faudrait y penser, en effet, mais ce ne serait pas facile.»

    Je sais. Pour moi, c’est toujours le législateur qui limite la liberté qui a le fardeau de la preuve, Mais là, avec la concentration à la télé, je crois que ce serait une bonne chose. Comment? Avec quels critères? C’est à voir. Le problème, c’est que les critères changent constamment actuellement…

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  15. Mathieu Lemée permalink
    3 août 2012 1 h 13 min

    Ce texte me rappelle également une citation de Coluche: « Ils sont toujours contents les pauvres de savoir qu’ils habitent un pays riche! »

    Cette boutade montre bien également comment certaines élites oligarchiques et des personnes de droite ignorent les pauvres et manquent de compassion.

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  16. 3 août 2012 1 h 22 min

    Exact!

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  17. Mathieu Lemée permalink
    3 août 2012 12 h 14 min

    C’est toujours un ravissement de lire vos textes Darwin, on en apprend tous les jours. L’écriture d’un livre ne vous intéresserait pas par hasard? 😉

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  18. fem_progress permalink
    3 août 2012 12 h 24 min

    Vous aimeriez le livre de Naomi Klein (diplômée de la London School of Economics! Toute une gauchiste) intitulé La stratégie du choc.

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  19. fem_progress permalink
    3 août 2012 12 h 31 min

    Votre billet me fait tellement penser à Ayn Rand…

    Et à ceci http://www.youtube.com/watch?v=2HWGjkb3Jrw paroles ici http://www.lyricsvip.com/Diane-Dufresne/Actualit%C3%A9s-Lyrics.html (très populaire comme état d’esprit en période électorale).

    Mon attitude c’est plutôt http://www.youtube.com/watch?v=X2W3aG8uizA

    Bon week-end!

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  20. fem_progress permalink
    3 août 2012 12 h 32 min

    Il faut mettre la drette K.O.!

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  21. 3 août 2012 13 h 47 min

    @ Mathieu Lemée

    «L’écriture d’un livre ne vous intéresserait pas par hasard?»

    Non, pas vraiment. Mais merci pour les bons mots!

    @ fem_progress

    «Vous aimeriez le livre de Naomi Klein (diplômée de la London School of Economics! Toute une gauchiste) intitulé La stratégie du choc.»

    Je connais cet auteure et l’ai déjà vue en entrevues-débats, mais n’ai rien lu d’elle. Un jour peut-être…

    «Votre billet me fait tellement penser à Ayn Rand…»

    Une autre que je n’ai jamais lue…

    «Il faut mettre la drette K.O.!»

    Enfin un livre que j’ai lu! Pas sûr que je me fie à Jean-François Lisée pour ça, surtout maintenant qu’il a rejoint le giron péquiste!

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  22. Richard Langelier permalink
    3 août 2012 18 h 47 min

    « Pas sûr que je me fie à Jean-François Lisée pour ça, surtout maintenant qu’il a rejoint le giron péquiste! »

    Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il adhère au principe de l’utilisateur-payeur : ajouter au revenu imposable la présence d’un enfant dans un CPE, par exemple. Il n’est pas autant à droite que les conseillers de Raymond Bachand. Je suis peut-être resté « vieille gauche », mais je préfère la fiscalité progressive. Si un contribuable a un revenu de 100 000$, c’est parce qu’il y a une administration de la société qui organise des infrastructures (sans routes, ses fournisseurs et ses clients ne se rendraient pas à son commerce, sans système d’éducation, il ne pourrait être prof d’université, etc.). Si ce contribuable est célibataire, il doit participer à l’effort fiscal, lui aussi. Je suis peut-être dans les patates, mais en lisant « Pour une gauche efficace », j’ai compris que Jean-François Lisée considérait qu’un impôt plus progressif sur le revenu (comme cela se faisait avant les gouvernements Bouchard, Landry et Charest), c’était taxer l’effort. Bien sûr, il y a des limites à ce qu’un gouvernement provincial et même souverain peut faire dans l’îlot québécois. En principe, je suis favorable au revenu maximal, mais je sais bien que Céline Dion créerait des compagnies dans d’autres provinces si le gouvernement du Québec décidait que 100% des profits des disques qu’elle vend après le 1er mars iraient dans les coffres de l’État.

    P.-S. Si on me démontre qu’il est possible de financer un programme d’isolation et des logements, je n’aurais pas d’objection à ce qu’Hydro-Québec lance le signal prix : « si tu démarres la sécheuse pour une paire de bas, le lave-vaisselle pour deux assiettes, ta facture sera salée ». Il me semble que Jean-François Lisée inverse le problème. Annonçons une augmentation qui s’appliquera dans deux ans et les consommateurs isoleront leur maison.

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  23. 3 août 2012 19 h 25 min

    @Darwin et fem_progress

    « Votre billet me fait tellement penser à Ayn Rand… »

    Le nom d’Ayn Rand m’a également traversé l’esprit en lisant le billet de Darwin. Me fiant au peu que j’ai lu sur le sujet, je dirais que les écrits de Ayn Rand seraient l’équivalent du darwinisme social gonflé aux stéroïdes!

    Ex.: L’égoisme serait une vertu et le fait d’aider les autres par simple charité serait moralement incorrect…

    http://www.cracked.com/video_18426_ayn-rand-5Bplaceholder5D.html

    Cette vidéo assez comique cherche justement à parodier les comportements de déni psychologique des riches envers les pauvres et la manière dont Ayn Rand s’y est prise pour faire croire aux riches qu’ils étaient les véritables victimes…

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  24. 3 août 2012 19 h 36 min

    @ pseudovirtuose

    Hors d’ordre, mais que pensez-vous de la sortie de Gilles Duceppe? J’en parle un peu dans mon prochain billet (comme exemple seulement, j’ai écrit ce billet hier et avant-hier et il porte sur un sujet tout à fait en lien… vous verrez!).

    Gilles Duceppe se livre à une charge virulente contre Amir Khadir

    Je ne sais pas si c’était une commande, mais je ne peux croire qu’un politicien aussi expérimenté que lui ait lâché ça comme ça…

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  25. Yves permalink
    3 août 2012 21 h 21 min

    Haha, il me fait bien rire ce Duceppe de traiter Khadir d’opportuniste. Lui qui se sent trop jeune pour prendre sa retraite, se voit très bien à la place de Pauline advenant une défaite du PQ. Il attend son tour sagement comme un petit chien et prêt à bondir sur le nonose à la première occasion.

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  26. THE LIBERTARIAN BADASS permalink
    3 août 2012 21 h 31 min

    Duceppe, je lui botterais le c…

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  27. THE LIBERTARIAN BADASS permalink
    3 août 2012 21 h 32 min

    Jamais Pauline ne ferait une sortie comme ça, JAMAIS!

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  28. 3 août 2012 21 h 44 min

    C’est le temps des concombres, j’ai vu ça dans mon jardin…. ça explique tout!

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  29. 3 août 2012 23 h 11 min

    @ THE LIBERTARIAN BADASS

    «Jamais Pauline ne ferait une sortie comme ça, JAMAIS!»

    Vrai, mais sa réaction n’est pas très forte non plus. Elle dit ne pas être en accord avec Duceppe, mais ajoute une vacherie contre QS, même si c’est ELLE qui a refusé le front uni!

    «Réagissant elle aussi vendredi, la chef péquiste Pauline Marois a dit ne pas endosser les propos de M. Duceppe concernant Amir Khadir, même si elle se dit fière de l’engagement de l’ex-chef bloquiste envers la cause souverainiste. Elle a d’ailleurs déploré au passage le fait que le député sortant de Mercier «divise le vote souverainiste». Mme Marois n’a toutefois pas voulu dire si elle croyait qu’Amir Khadir devait se rallier au Parti québécois.»

    http://quebec.huffingtonpost.ca/2012/08/03/gilles-duceppe-amir-khadir_n_1739526.html?utm_hp_ref=canada-quebec

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  30. Richard Langelier permalink
    4 août 2012 0 h 24 min

    Gilles Duceppe m’insulte en tant qu’électeur souverainiste social-démocrate de Laurier-Ste-Marie. Lui et Pauline Marois sont toujours aussi discrets sur la réforme du mode de scrutin à laquelle « leur » idole, René Lévesque, tenait tant.

    Pendant ce temps-là, Jean Charest annonce des mesures pour maintenir au travail les vieux travailleurs, sous prétexte qu’il y aurait une pénurie de travailleurs appréhendée. Son gouvernement et celui du Parti québécois ne se sont jamais préoccupés des sans-emploi. Je retiens mes jurons, bout de cr….

    Pour me calmer, j’écoute « Chu un rocker », paroles de Pierre Harel, musique de Chuck Berry et interprétation de Gerry Boulet.

    Au cas où certaines personnes non anthropologues non patentées comme Youlle et moi, souffrant de transhistoricicogéographisme (les personnes et non Youlle et moi) verraient une forme de misogynie dans ces paroles, j’ajoute pour les convaincre ce document illustrant la difficulté d’être entre les hommes et les femmes à cette époque antédiluvienne.

    http://www.youtube.com/results?search_query=jonqui%C3%A8re+plume+latraverse&oq=Jonqui%C3%A8re&gs_l=youtube.1.0.0l4.4438.9585.0.14472.9.5.0.4.4.0.142.648.0j5.5.0…0.0…1ac.27zmiSCQrjo

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  31. Richard Langelier permalink
    4 août 2012 0 h 30 min

    Je démissionne, l’intelligence artificielle, c’est trop fort pour mon QI.

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  32. 4 août 2012 0 h 38 min

    Je mettrais bien la vidéo, mais tu as gardé le lien de la liste de vidéo plutôt que celle de la vidéo que tu veux montrer. Je sais que c’est Jonquière de Plume, mais pas quelle version tu voulais mettre.

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  33. Richard Langelier permalink
    4 août 2012 2 h 12 min

    Darwin, peux-tu commencer par « t’appelles ça vivre, toi Joe, moé j’appelle ça vivre à p’tit feu »? Moi qui étais fort en thème, (lors de la correction, je disais au frère Caprice : « Dans la grammaire de Beauvais en note en bas de page, il est écrit que César a écrit dans la Guerre des Gaules, que Cicéron tatata » ), je suis pogné avec l’intelligence artificielle de WordPress.

    La version

    est la top,

    dans

    il y a des images.

    Pour faire comprendre aux gens de ta génération, de celle de koval et de tutti quanti l’incommensurabibilité des paradigmes discursifs entre les hommes et les femmes de ma génération, je mettrais le lien pour les paroles, mais je me retrouverais en modération. Le film « La cuisine rouge » de Paule Baillargeon et Frédérique Collin illustre la problématique aussi, mais ce sont les mecs qui sont présentés comme épais. Dans la vraie vie, nous les mecs prenions une grosse bière par période, en riant de Gilles Tremblay qui disait qui affirmait : « le big three relance l’attaque, ce qui permet au trio de Lafleur de marquer x nombres de buts » et après nous réglions la guerre du Vietnam. Les filles préféraient danser des slows au cocktail lounge (au grill?) lorsque l’orchestre jouait « Blue Jeans sur la plage » ou « Au fond du plus grand océan » d’Eddy Mitchell.

    L’Histoire tranchera : ma version et celle de Plume ou alors celle de Paule Baillargeon et Frédérique Collin, mais nous, nous serons morts, ma sœur.

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  34. 4 août 2012 10 h 06 min

    En passant, tout ce que j’ai fait pour que ces vidéos apparaissent, c’est de sauter des lignes (avant et après l’adresse Internet) et enlever des espaces inutiles.

    «mais je me retrouverais en modération»

    Pourquoi? Les commentaires peuvent contenir jusqu’à quatre liens, c’est le cinquième qui envoie le comm en modération.

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  35. 6 août 2012 2 h 12 min

    Personne pour parler d’Ayn Rand?! 😥

    @Darwin

    « Hors d’ordre, mais que pensez-vous de la sortie de Gilles Duceppe? »

    D’abord, j’ignorais que M. Khadir avait déjà été candidat pour le bloc! Personnellement, j’apprécie le travail de votre député et j’ai plutôt tendance à interpréter cette sortie de Gilles Duceppe comme étant un mélange de vengeance et d’amertume; l’entendre dire qu’Amir Khadir ne mérite pas le « respect », c’est plutôt décevant de sa part et davantage digne d’une poussée d’émotions colériques que d’un geste rationnel.

    Toutefois, j’avoue penser qu’il n’était pas nécessaire pour M. Khadir d’ouvertement appuyer le NPD. En tant que co-porte-parole d’un parti souverainiste, ça passe plutôt mal mais bon, vous connaissez déjà mon opinion sur cette question. Sans compter que cela s’est passé au moment même de la défaite brutale du Bloc et de la démission de Gilles Duceppe, le pauvre ayant été battu dans sa propre circonscription.

    Bref, j’imagine presque M. Duceppe prononcer ses mots à l’endroit de l’unique député de QS avec un léger noeud dans la gorge.

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  36. 6 août 2012 5 h 56 min

    «j’avoue penser qu’il n’était pas nécessaire pour M. Khadir d’ouvertement appuyer le NPD.»

    Il ne l’a pas fait non plus! J’étais présent au congrès où la position de QS a été rendue publique : appuyer tout candidat progressiste en mesure de battre les conservateurs! M. Khadir a même nommé Maria Mourani (députée du Bloc) comme exemple de candidatE progressiste! Le fameux appui au NPD est une invention de péquiste!

    Par contre, il a avoué après les élections avoir voté pour le NPD. Cela ne fut pas son geste le plus brillant, mais cela était honnête…

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  37. 6 août 2012 12 h 52 min

    « Il ne l’a pas fait non plus! J’étais présent au congrès où la position de QS a été rendue publique : appuyer tout candidat progressiste en mesure de battre les conservateurs! »

    Au même moment où je lis ces lignes, je tombe sur cette publication Facebook d’Amir Khadir : http://www.youtube.com/watch?v=gVSXILDtly8&feature=youtu.be

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  38. 6 août 2012 13 h 32 min

    « je tombe sur cette publication Facebook d’Amir Khadir»

    Je ne l’avais pas vue, merci!

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  39. lmaing permalink
    28 novembre 2016 19 h 58 min

    Quelle dommage que vous n’ayiez pas lu les textes suivants ! le deuxième est magistral !

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  40. 28 novembre 2016 21 h 22 min

    @ lmaing

    Ce n’est pas parce que je n’en ai pas parlé que je ne les ai pas lus. Mais, ce billet datant de quatre ans, je ne m’en souviens pas vraiment…

    D’ailleurs, j’ai écrit dans un des commentaires :

    «un des autres textes du livre dont je parle dans ce billet est encore plus sarcastique. C’est un vieux texte de Jonathan Swift (Les voyages de Gulliver). Il suggère que les pauvres engraissent leurs enfants jusqu’à un an pour les envoyer à l’abattoir pour faire des mets de choix pour les riches. Très macabre, ça se veut drôle. Il élabore même sur les recettes. J’ai plus ou moins aimé. Bref, le texte de Galbraith est vraiment celui qui m’a le plus intéressé.»

    Est-ce celui dont vous parlez? (je loue les livres que je lis à la bibliothèque et ne peux donc pas vérifier).

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