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Amélioration des régimes de retraite

29 octobre 2012

Depuis le tournant du siècle, rien ne va plus pour les régimes de retraite, principalement pour ceux à prestations déterminées. Alors que ces régimes accumulaient surplus sur surplus dans les années 1990, la baisse des taux d’intérêts et des rendements a complètement changé la donne. Alors que les employeurs profitaient fréquemment de congés de cotisations en raison des forts rendements, ces régimes se sont mis au contraire à présenter des déficits cumulatifs. La crise en cours depuis 2008 n’a fait qu’accentuer cette tendance. Aujourd’hui, on observe que :

  • un tiers des Canadiens n’ont pas d’épargne-retraite;
  • à la fin de 2011, 93 % des régimes de retraite à prestations déterminées étaient sous-capitalisés, selon le Bureau du surintendant des institutions financières Canada (BSFI);
  • ces problèmes touchent surtout le secteur privé, mais aussi le secteur public, principalement les villes.

Des solutions?

Face à cette situation, bien des régimes canadiens ont été modifiés pour transférer le risque des employeurs aux salariés. Ainsi, le nombre de salariés bénéficiant de régimes à prestations déterminées (dont le risque est assuré par l’employeur) diminue tandis que le nombre de ceux qui participent à des régimes à cotisations déterminées (dont le risque est assuré par le salarié) explose. Il en est de même au Québec, où le nombre d’adhérents à des régimes à cotisations déterminées a plus que doublé (hausse de 135 %) entre 1992 et 2011, tandis que le nombre d’adhérents à des régimes à prestations déterminées diminuait légèrement (de 5 %).

Toujours bien disposés envers les employeurs, nos gouvernements ont en plus concocté un outil permettant de transférer encore plus facilement le risque aux salariés, le Régime volontaire d’épargne-retraite (RVER). Sous le noble objectif publicisé de permettre à plus de travailleurs de bénéficier d’un régime de retraite, Ce nouveau régime représente en fait un cadeau pour les employeurs, qui n’assument aucun risque, et aux institutions financières, qui administreront ces régimes.

Grâce au blogue Oikos, j’ai pris connaissance de cet article de L’Aut’journal, dans lequel Michel Lizée, économiste du Service aux collectivités de l’UQÀM, pourfend cette «solution» :

«Il s’agit de la pire des options pour les travailleurs », s’indigne Michel Lizée. Le RVER, selon la proposition du gouvernement conservateur et du budget Bachand, serait entièrement administré par les institutions financières, une aberration considérant que les frais de gestion des institutions bancaires au Canada sont les plus élevés des pays de l’OCDE. « Par exemple, pour 100 $ accumulés, 37 $ resteront dans leurs poches à terme. Cherchez un « racket » comme ça ailleurs!»

Il propose plutôt, comme bien des syndicats, en premier lieu la FTQ, mais aussi plus de 90 organismes, d’améliorer les régimes publics, soit le Régime de pensions du Canada (RPC) et son équivalent québécois, le Régime des rentes du Québec (RRQ), pour que le taux de remplacement du revenu passe de 25 % à 50 % du revenu gagné et que le revenu annuel maximum assurable passe de 50 100$ à 66 000$.

J’ai assisté à une présentation de M. Lizée et de Ruth Rose (professeure d’économie retraitée de l’UQÀM) sur le sujet il y a quelques mois. Il n’y a aucun doute pour moi que cette solution serait bénéfique aux travailleurs et qu’elle est tout à fait réalisable.

Des questions…

Si cette solution est tout à fait possible et souhaitable, je ressens toujours un malaise face à ces solutions financières et au concept même qu’il y a derrière les régimes de retraite.

– solutions financières

En rehaussant les cotisations et les avantages des régimes de retraites, publics ou privés, ne contribuerions-nous pas à financiariser encore davantage notre système économique? Quand on voit les placements actuels de la Caisse de dépôt et de placements du Québec, que ce soit dans des minières, dans des sociétés pétrolières, à la Bourse ou dans d’autres produits financiers, on peut en effet se demander comment serait utilisé cet apport important de nouveaux fonds.

M. Lizée et Mme Rose prétendent que cet argent pourrait être utilisé pour financer des investissements socialement bénéfiques, par exemple dans les énergies renouvelables. Je veux bien, mais on serait toujours face au conflit entre la recherche de bons rendements, donc de profits élevés, et les conditions de travail des salariés. Je suis peut-être trop puriste, mais ce genre de conflit m’indispose toujours…

– concept derrière les régimes de retraite

Que fait-on lorsqu’on épargne pour notre retraite? On met de côté des sous qu’on dépensera plus tard. Mais, on ne peut pas mettre de côté les biens et les services qu’on consommera plus tard. Tout ce qu’on épargne, c’est de l’argent. Quand on voudra le dépenser, il faudra bien que des humains produisent ces biens et rendent ces services.

Tant que les sommes versées aux retraités sont compensées par les dépôts des déposants, le système fonctionne bien. Mais que se passera-t-il quand les babyboomers bien plus nombreux que les cotisants retireront leur pension? Qui achètera les actifs que la Caisse devra vendre? À quel prix, compte tenu que le vieillissement de la population n’est pas un phénomène unique au Québec? Cela ne sera-t-il pas l’équivalent d’un apport monétaire massif non compensé par une production équivalente? Y aura-t-il assez de personnes pour offrir les services et produire les biens que les retraités (et autres citoyens) voudront acheter avec leurs sous? Je suis peut-être dans le champ, mais pas sûr… Et je n’ai rien de mieux à proposer! On pourrait toujours faire comme de nombreux pays européens et payer ces régimes avec les budgets courants (sans capitalisation), mais cela pose d’autres problèmes en termes d’équilibre budgétaire et d’équité intergénérationnelle (les travailleurs paient pour les retraités).

Et alors…

Je le répète, j’appuie sans réserve la solution proposée par M. Lizée et Mme Rose, très nettement préférable au RVER des gouvernements. Je ne fais ici que poser des questions. Je ne prétends pas avoir des réponses à ces questions. Elles ont toutefois le mérite d’être posées et de pouvoir y réfléchir!

49 commentaires leave one →
  1. THE LIBERTARIAN BADASS permalink
    29 octobre 2012 7 h 09 min

    OUF! Quand un économiste se pose autant de questions, imaginez la position du profane…. Pour être philosophe, je crois qu’une des choses les plus importantes est d’aimer notre travail parce que pour ceux qui en auront la santé, l’âge de la retraite se retrouvera plus près de 80 ans que de 55… 😯

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  2. 29 octobre 2012 7 h 16 min

    «Quand un économiste se pose autant de questions, imaginez la position du profane…»

    Il faut rester humble! Je ne prétends pas tout savoir et tout comprendre…

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  3. THE LIBERTARIAN BADASS permalink
    29 octobre 2012 7 h 17 min

    Autre opinion:
    Pour moi, les régimes de pensions ont toujours été une @#$%?&*( de fraude, combien d’ouvriers se sont-ils fait volé leurs fonds de pension via des magouilles comptables ou des restructurations d’entreprises? Personnellement, je n’ai jamais cru à ça ces bidules là!

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  4. THE LIBERTARIAN BADASS permalink
    29 octobre 2012 7 h 21 min

    « Je ne prétends pas tout savoir et tout comprendre… »
    dans mon cas, je ne souffre pas de modestie:: je n’ai jamais rien compris à cela, jamais! Jamais eu confiance, je n’ai naturellement aucun fonds de retraite et je m’en fous…. Me débrouillerai, j’arrêterai jamais de faire de la refri, ce n’est pas un métier que tu peux lâcher, c’est impossible! Ce n’est pas comme garder des flos… 😈

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  5. THE LIBERTARIAN BADASS permalink
    29 octobre 2012 7 h 45 min

    J’ai toujours remarqué un truc: toutes les fois où la retraite est présentée comme un club Med sans fin, c’est via les compagnies de finance. Mon instinct anti-corporatisme primaire, m’a toujours dit de me méfier de ça. Pour beaucoup, ma position est erratique, mais pour moi, ceux qui sont dans l’erreur sont ceux qui croient que de laisser leurs économies dans les mains des financiers leur amènera le paradis à la fin de leurs jours. Mais naturellement , ce n’est là qu’une opinion personnelle.

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  6. Yves permalink
    29 octobre 2012 7 h 47 min

    «Je ne prétends pas tout savoir et tout comprendre«

    Malheureusement! J’espérais une solution-miracle de ta part pour que je ne crève pas de faim quand ma retraite sonnera bientôt. 😉

    Moi aussi, je n’ai pas de fonds de pension. La vie a fait que je n’ai jamais eu assez d’argent pour me le permettre .

    «Ce n’est pas comme garder des flos …«

    😆

    Sapré Bad! T’en profites pcq Koval n’est pas là!

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  7. 29 octobre 2012 8 h 17 min

    @ THE LIBERTARIAN BADASS

    «Ce n’est pas comme garder des flos…»

    Je croyais t’avoir pardonné à la condition que tu ne pèches plus? Cela n’a pas pris beaucoup de temps avant que tu ne retombes dans tes ornières! 😉

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  8. 29 octobre 2012 12 h 30 min

    En 2001, sur les 30 de fonctionnement de notre fond de pension a prestation déterminée, mon employeur a pris 21 ans de congé de cotisation… avec au finale presque 1 milliard de déficit dans le fond à l’époque.

    Habituellement, l’entreprise, qui gérait le fond de façon majoritaire jusqu’en 2001, mandat des actuaires pour analyser les besoins du fond. Je ne crois pas que les actuaires soient incompétents, seulement que l’entreprise semble avoir une tendance à choisir le scénario le plus optimiste pour en payer le moins possible, les dirigeants étant bonifiés sur le rendement des derniers trimestres!
    Réponse des dirigeants à l’époque si cela ne les inquiétaient pas:
    « Que le fond soit déficitaire importe peu, on le garanti! »

    Depuis 2001, le CA du fond est 50/50 employé/employeur plus une personne externe neutre choisit paritairement. De plus, ils n’ont plus le droit de prendre congé de cotisation. (Je crois que tant que le fond est déficitaire…)

    De plus, la loi au Québec prévoit un remboursement sur 5 ans. (Ramené à 10 ans par le gouvernement Charest en 2007-08 suite à la crise pour aider les entreprises)

    Maintenant, malgré tout, le fond est encore déficitaire de près d’un milliard et l’entreprise commence à trouver cela lourd… et voudrait trouver une solution « paritaire » au problème qu’ils ont laisser dégénérer!

    L’art de pelleter la neige par en avant…..

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  9. 29 octobre 2012 13 h 36 min

    @ benton65

    Merci pour le témoignage. Cela correspond bien à ce que je décrivais (congé de cotisations suivi de déficits et de tentatives pour reporter le risque sur les salariés).

    «Je ne crois pas que les actuaires soient incompétents»

    Ils utilisent des cénarios qui correspondent à l’historique. Or, la réalité des années 2000 ne correspond pas à l’historique!

    «De plus, ils n’ont plus le droit de prendre congé de cotisation. (Je crois que tant que le fond est déficitaire…)»

    J’ai lu que les CA des régimes doivent faire quelque chose quand le régime est excédentaire de plus de 10 % : soit améliorer les pensions (ou les règles pour son obtention), soit prendre congé, ce qui arrive le plus souvent, bien sûr! Quand il est déficitaire, ils doivent le recapitaliser, comme tu le dis, en 5 ans normalement, mais en 10 ans maintenant.

    «et voudrait trouver une solution « paritaire » au problème qu’ils ont laisser dégénérer»

    Typique des autres régimes!

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  10. 29 octobre 2012 13 h 52 min

    Le gouvernement ne devrait pas s’occuper des retraites, ni de l’assurance-chômage ni du salaire minimum (toutes choses que peuvent régler les syndicats), sauf dans le secteur public, bien sûr. Ce qu’il devrait faire plutôt, c’est de rehausser les prestations d’aide sociale, mais ça, ce n’est pas payant politiquement, clientélisme électoral oblige.

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  11. 29 octobre 2012 15 h 52 min

    @David Gendron

    Elbrably disait qu’il n’y a pas de salaire minimum en Suède. (Nouveau modèle biaisé de l’IEDM)

    C’est sûre qu’avec l’obligation d’être syndiqué et que plus 80% des employés sont syndiqués, pas besoin de loi régissant le salaire minimum….

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  12. 29 octobre 2012 16 h 11 min

    «C’est sûre qu’avec l’obligation d’être syndiqué et que plus 80% des employés sont syndiqués, pas besoin de loi régissant le salaire minimum….

    En effet, les syndicats négocient des salaires minimums sectoriels. Les plus bas tournent autour de l’équivalent de 15 $ l’heure. La madame de l’IEDM a-t-elle omis ce détail?

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  13. 29 octobre 2012 16 h 25 min

    La madame pèche beaucoup par omission….

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  14. 29 octobre 2012 17 h 55 min

    «La madame pèche beaucoup par omission…»

    Ça, c’est certain! J’ironisais bien sûr, tu as compris…

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  15. THE LIBERTARIAN BADASS permalink
    29 octobre 2012 19 h 58 min

    La madame, je lui ferait la mouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuur!
    « (toutes choses que peuvent régler les syndicats),  »
    Y’ arrive quoi aux non-syndiqués?? 😯 😯

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  16. 29 octobre 2012 20 h 21 min

    Vivre la liberté!

    Les non-syndiqués ont le libre choix… donc leurs patrons profitent!

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  17. 29 octobre 2012 20 h 30 min

    «Y’ arrive quoi aux non-syndiqués??»

    Il y en a très peu. Habituellement, les employeurs doivent s’aligner sur les salaires des syndicats, sinon personne ne travaillera pour eux.

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  18. THE LIBERTARIAN BADASS permalink
    29 octobre 2012 21 h 08 min

    Intéressant comme remarque Darwin, je n’avais pas pensé à cela.

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  19. Richard Langelier permalink
    29 octobre 2012 22 h 17 min

    Ruth Rose a déjà rédigé un mémoire pour la Fédération des femmes du Québec pour des changements à la RRQ. Lorsqu’une femme se retire du marché du travail parce qu’elle est enceinte, elle ne cotise pas à la RRQ, ni le parent qui se retire du marché du travail pour s’occuper d’un enfant en bas âge [1]. Elle proposait une nouvelle formule pour le calcul des prestations, dans ces cas-là. Je sais qu’il y a eu des modifications depuis ce mémoire. Il reste un problème difficile à résoudre. Cette femme et ce parent qui se retirent du marché du travail n’acquièrent pas d’expérience et ont moins de chances d’obtenir des promotions. Ils cotisent sur un salaire moindre.

    Si les billets de Jeanne Émard proposaient des recettes plutôt que des interrogations, je retirerais ce blogue de mes favoris sur-le-champ, hic et nunc. Je me permets d’ajouter une évidence pour relancer le débat. Si la proposition de Michel Lizée était appliquée demain, il n’y aurait pas un gros changement pour la personne de 64 ans. Ces 50% des 66 000$ (indexés annuellement) seraient atteints ??? Tout dépend du niveau des cotisations. D’autre part 33 000$ plus la pension de la sécurité de la vieillesse, ce serait l’abondance dans mon cas. Par contre, si je m’étais levé tous les matins pour aller travailler, je considérerais que ce n’est pas la mer à boire. Qui plus est, on parle ici d’un maximum. Si le salaire minimum n’était pas majoré substantiellement, si les employeurs imposaient des clauses orphelin par la sous-traitance, si l’emploi devenait de plus en plus intermittent, la situation de beaucoup de personnes retraitées resterait difficile. Cela dit, je sais parfaitement que Michel Lizée ne présente pas cette proposition comme une panacée.

    [1] À cette époque, c’était la mère dans la majorité des cas. Aujourd’hui ???

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  20. 29 octobre 2012 23 h 19 min

    «À cette époque, c’était la mère dans la majorité des cas. Aujourd’hui ???»

    Aujourd’hui aussi, mais la majorité a légèrement diminué. En fait, c’est plutôt les cas où les deux quittent un certain temps qui a augmenté. C’est d’ailleurs ce qui a surpris les actuaires (ou autres scénaristes) qui avaient sous évalué la participation des hommes au régime d’assurance parentale.

    «Qui plus est, on parle ici d’un maximum»

    Auquel s’ajoute la pension de la sécurité de la vieillesse… Ça monte à plus de 40 000 $ par personne. Ce n’est pas le pactole, mais ce serait nettement mieux que maintenant!

    «Cela dit, je sais parfaitement que Michel Lizée ne présente pas cette proposition comme une panacée.»

    C’est clair. Sa présentation était très intéressante, de même que celle de Mme Rose, au cours de laquelle elle a de fait parlé entre autres de la situation des femmes, comme tu l’as bien décrit au début de ton comm..

    «Si les billets de Jeanne Émard proposaient des recettes plutôt que des interrogations, je retirerais ce blogue de mes favoris»

    C’est gentil… Il m’arrive quand même parfois de proposer des changements précis! Bon, pas des recettes, c’est vrai…

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  21. Yves permalink
    30 octobre 2012 19 h 04 min

    Darwin, avec les fameux fonds de pension à prestations déterminées est-ce que le montant que tu reçois au début de ta retraite est indexé par la suite?

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  22. 30 octobre 2012 19 h 23 min

    Ça dépend des régimes, certains sont fixes, d’autres indexés, et d’autres partiellement indexés (par exemple, la moitié de l’inflation ou l’inflation moins 3 % si l’inflation dépasse disons 6 %).

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  23. Yves permalink
    30 octobre 2012 21 h 22 min

    Merci!

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  24. 30 octobre 2012 21 h 30 min

    Le fond de pension à prestations déterminées que nous avons prévoit un mécanisme d’indexation seulement lorsque la capitalisation du fond atteint son 100%. Comme il manque environ 1 milliard que de le fond est sous-capitalisé depuis au moins 15-20 ans et que l’entreprise prévoit sa plein capitalisation pas avant 10 ans, vous pouvez imaginer l’indexation sur 30 ans, c’est-à-dire zéro!

    Mais tout n’est pas gris dans l’indexation. À partir de 65 ans, la partie fédérale est si je me souviens bien indexé de la moitié du pourcentage de IPC. (Indice de prix à la consommation) Comme IPC tourne autour de 2%, on parle de 1% d’indexation sur la partie fédérale… qui doit représenter environ moins de 25% du montant de notre pension totale!!!

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  25. 30 octobre 2012 21 h 32 min

    «la partie fédérale»

    Peux-tu préciser ce qu’est cette «partie fédérale»?

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  26. 30 octobre 2012 22 h 19 min

    C’est la sécurité de la vieillesse, $6481 à partir de 65 ans…

    Pour exemple à 65 ans:
    Rente viagère du fond de pension: $40 000
    Régime de rentes du Québec: $8 016
    Sécurité de la vieillesse du Canada: $6 481
    Total: $54 497

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  27. 30 octobre 2012 22 h 30 min

    C’est ce que je pensais, mais la Sécurité de la vieillesse est indexée à 100 %. Tu ne te rappelles pas? Mulroney avait voulu la désindexer partiellement (IPC – 3 %) et il y avait eu plein de manifs, dont une dame qui lui avait dit «Goodbye Charlie Brown»…

    http://www.radio-canada.ca/emissions/maisonneuve_en_direct/2011-2012/chronique.asp?idChronique=199225

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  28. 30 octobre 2012 22 h 40 min

    Finalement, je ne me souvenais pas bien…

    La SV est indexée selon l’IPC au trois mois.
    La RRQ est aussi selon l’IPC.

    http://www.servicecanada.gc.ca/fra/psr/sv/svsurvol.shtml

    http://www.rrq.gouv.qc.ca/fr/regie/salle_presse/2011/Pages/20111202.aspx

    Et la RRQ en statistique:

    http://www.rrq.gouv.qc.ca/fr/regie/historique/Pages/histoire_chiffres.aspx

    Pour la rente viagère, elle n’est pas près d’être indexée….

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  29. 30 octobre 2012 23 h 15 min

    Je tiens à préciser que l’indexation, c’est bien, mais que ce n’est pas suffisant. Pendant que le reste de la population s’enrichit, les indexés végètent…

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  30. Yves permalink
    31 octobre 2012 8 h 20 min

    « les indexés végètent«

    Ouai. c’est ça qui m’attend dans pas grand temps.
    J’ai deux portes de sortie. D’un, c’est d’avoir la santé pour travailler jusqu’aux derniers jours. Deux, c’est d’aller vivre dans une petite cabane dans le bois et toujours en santé. Remarquez que mon sort est pas mal mieux que beaucoup de monde.
    Il m’arrive seulement en de très rare occasion d’être envieux!

    Qui suis-je moi pour être envieux quand il y a des milliards d’êtres humains qui m’envient?

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  31. 31 octobre 2012 9 h 57 min

    «dans pas grand temps»

    Ah bon, il me semblait que tu comptais continuer longtemps.

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  32. Richard Langelier permalink
    1 novembre 2012 18 h 01 min

    @ Benton

    Si vous avez moins de 53 ans, c’est à 67 ans que vous toucherez la pension de la sécurité de la vieillesse (cadeau contenu dans le dernier budget Flaherty).

    @ Darwin

    Lors de la présentation de Ruth Rose et Michel Lizée, est-ce qu’ils ont précisé si le gouvernement du Québec peut changer les règles du Régime des rentes du Québec, sans l’accord du fédéral et des autres provinces? Je suis dubitatif, à la suite de la lecture de ce texte http://www.economieautrement.org/IMG/pdf/Lizee_Flaherty_prepare_une_mauvaise_retraite.pdf .
    Je suis peut-être un analphabète fonctionnel en la matière.

    Chomsky soutient la thèse que la faculté de langage serait innée. L’enfant saisit qu’il y a ambiguïté dans la phrase : « Pierre a dit à Paul qu’il aimait Marie ». Il me tombe sur le gros nerf en politique, mais je le trouve drôle en linguistique. Je suis très allergique à l’anarchisme. J’ai pourtant été soixante-huitard en 68.

    Quoi qu’il en soit, selon l’article de L’aut’Journal, il semble bien qu’avec l’accord du Québec, le RPC et le RRQ pourraient être modifiés maintenant.

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  33. 1 novembre 2012 18 h 45 min

    @ Richard Langelier

    «est-ce qu’ils ont précisé si le gouvernement du Québec peut changer les règles du Régime des rentes du Québec, sans l’accord du fédéral et des autres provinces?»

    Non, mais c’est sûr qu’il le peut. Sauf qu’il serait peu probable qu’il le fasse, concurrence fiscale oblige…

    «Je suis dubitatif, à la suite de la lecture de ce texte»

    J’ai lu ce texte il y a longtemps. Quelle partie de ce texte te rend dubitatif?

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  34. Richard Langelier permalink
    1 novembre 2012 19 h 37 min

    @ Darwin

    À la page 3,
    « Les ministres fédéral et provinciaux des Finances avaient convenu en juin 2010 que la seule option pour améliorer la sécurité à la retraite des Canadiens et Canadiennes était une hausse progressive du Régime de pensions du Canada. Sans débat ni explication, le ministre Flaherty tente de fermer cette porte.
    Pour être adoptée, une telle amélioration requiert l’accord du gouvernement fédéral et de 2/3 des provinces représentant 2/3 de la population. L’Ontario, de loin la province la plus populeuse, est en faveur d’une telle hausse. Sans crier gare, le ministre fédéral affirme ne pas avoir convaincu un nombre suffisant de provinces pour pouvoir aller de l’avant, sans les nommer évidemment. Quelles sont les provinces qui s’opposaient à une amélioration du RPC ? Quelle est la position du ministre québécois des Finances, Raymond Bachand, qui a droit de vote au chapitre même si le Québec ne participe pas au RPC ? »

    Si le ministre des Finances du Québec a droit de vote, même s’il ne participe pas au RPC, je suis porté à déduire que c’est réciproque.

    Ce serait évidemment la Tour de Babel, si le gouvernement du Québec le faisait unilatéralement. Par exemple, la convention collective des employés du gouvernement fédéral prévoit un taux de remplacement du revenu de 70% après 35 ans de service. Ce taux inclut le RPC pour ceux qui résident dans les autres provinces et le RRQ pour ceux qui résident au Québec. Si ce dernier était amélioré, est-ce qu’il y aurait 2 conventions collectives?

    À la page4, Michel Lizée écrit : « Cette proposition permettrait d’atténuer la pression sur les régimes complémentaires de retraite existants qui pourraient réduire leur couverture en fonction de l’amélioration progressive du RPC/RRQ. » Je déduis que les maxima des REER et des facteurs d’équivalence seraient réduits graduellement. Si le Québec agissait seul, ces maxima seraient différents au fédéral et au provincial.

    Si on avait posé la question à Françoise David au débat des chefs, je ne sais pas ce qu’elle aurait répondu.

    Est-ce que tu considères que la concurrence fiscale interdirait une telle amélioration dans un Québec souverain si le Canada ne la faisait pas?

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  35. 1 novembre 2012 20 h 10 min

    «Si ce dernier était amélioré, est-ce qu’il y aurait 2 conventions collectives?»

    Non, mais les cotisations des fonctionnaires québécois seraient moins élevées, comme les cotisations de l’assurance-emploi le sont en raison de l’assurance-parentale.

    «Est-ce que tu considères que la concurrence fiscale interdirait une telle amélioration dans un Québec souverain si le Canada ne la faisait pas?»

    Je n’ai jamais dit que cela serait impossible même en restant au Canada, mais «qu’il serait peu probable qu’il le fasse», connaissant la philosophie de nos gouvernements.

    Non, ça ne l’interdirait pas, mais cela pourrait entraîner des problèmes. Le mieux serait de le négocier. Et si le Canada refusait? On pourrait le faire quand même. C’est une question de choix. On a le retrait préventif dans la CSST, pas les autres provinces, et ça ne cause pas tant de problèmes!

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  36. 14 novembre 2012 20 h 53 min

    Je viens de lire un texte qui va dans le sens de mes réserves envers les régimes de retraite capitalisés. J’ai en effet écrit dans ce billet :

    «En rehaussant les cotisations et les avantages des régimes de retraites, publics ou privés, ne contribuerions-nous pas à financiariser encore davantage notre système économique? »

    Un économiste de gauche, Samir Amin, n’hésite pas comme moi, lui!

    «Il faut une « définanciarisation ». Un monde sans Wall Street, pour reprendre le titre du livre de François Morin. Cela implique impérativement la suppression pure et simple des fonds de spéculations et des fonds de pensions, devenus des opérateurs majeurs dans la financiarisation.»

    Ouch! Cela confirme en tout cas que certains partagent mes réticences et les surpassent nettement!

    Texte un peu long, mais passionnant!

    http://www.legrandsoir.info/le-capitalisme-entre-dans-sa-phase-senile.html

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  37. 14 novembre 2012 22 h 19 min

    Excellent article quoique le virage ne se fera pas à 180 degrés.

    Je me souviens lors de l’effondrement du bloc communisme d’être à la fois content et inquiet. Content pour la population derrière le rideau de fer et inquiet pour cette population… et nous. Le bloc communiste était un contre poids voir un « compétiteur » au système capitalisme qui devait faire preuve d’une certaine retenue envers l’ensemble de la population…. occidentale.

    Mais d’un autre côté, il restait un malaise du fait notre bien-être se faisait au détriment de la population derrière le rideau de fer.

    Maintenant, pour utiliser une expression consacré des néo-libéraux, c’est à nous de se prendre en main…. pour faire contre poids aux capitalistes.

    J’aime bien cette citation « Le socialisme, c’est plus que le capitalisme sans capitalistes » mais ce sera déjà beaucoup d’atteindre le capitalisme dans les capitalistes!

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  38. 14 novembre 2012 22 h 37 min

    «Le bloc communiste était un contre poids voir un « compétiteur » au système capitalisme qui devait faire preuve d’une certaine retenue envers l’ensemble de la population…. occidentale.»

    Vous expliquez bien le dilemme entre la «retenue» dont on bénéficiait et ce qui se vivait dans ces pays. Mais, pour eux, cela s’est-il terminé pour autant? Ça dépend des pays…

    «quoique le virage ne se fera pas à 180 degrés.»

    C’est exactement ce que je me disait en lisant ce texte, et ce que j’ai écrit tantôt sur Facebook : «Le problème est toujours de trouver comment y arriver… Cela prend un mouvement international. Et même localement, j’imagine la réaction d’une proposition visant à supprimer les fonds de pension!»

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  39. 14 novembre 2012 22 h 55 min

    Les multinationales s’en chargent eux-même de supprimer les fonds de pensions, du moins, ceux à prestations déterminés. Une fois abolit, la fonction publique va y passer et au finale… à cotisation déterminé!!!

    Et dans un geste d’individualiste ultime, l’individu placement lui-même ses économies à 2-3% de rendement donc les institutions financières… prélèverons 2-3% de frais d’administration!!!

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  40. 14 novembre 2012 23 h 26 min

    «Les multinationales s’en chargent eux-même de supprimer les fonds de pensions, du moins, ceux à prestations déterminés.»

    C’est ce que le grahique de ce billet montre. Mais, les propos de Samir Amin remettent carrément en question tous les régimes de retraite. Et, cela correspond pas mal à la réflexion que je faisais dans ce billet.

    Cela ne date pas d’hier. Keynes lui-même parlait, avec son humour britannique, de l’euthanasie du rentier…

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  41. 14 novembre 2012 23 h 28 min

    «Pour Keynes, la baisse des taux d’intérêt mènerait progressivement à l’euthanasie du rentier, c’est-à-dire à la disparition de la classe des capitalistes oisifs, c’est-à-dire les capitalistes qui touchent des revenus de capital (intérêts, dividendes) sans être eux-mêmes impliqués dans la gestion des entreprises (l’entrepreneur). Cette révolution, cette disparition, se ferait de façon tout à fait pacifique, de façon graduelle, au cours d’une période de transition.»

    Et il ajoute :

    «Keynes laisse sous-entendre, mais ce n’est pas clair, que les intérêts/dividendes pourraient être taxés plus fortement que les revenus provenant de la gestion et l’administration des entreprises financières ou non-financières.»

    Cliquer pour accéder à 1702-Keynes%201936-chap24.pdf

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  42. 15 novembre 2012 0 h 47 min

    @Darwin

    Il faut replacer Keynes dans son époque, c’est-à-dire les années 1920-30.
    Les rentiers de l’époque n’étaient pas (ou peu) de la classe moyenne (encore moins la classe ouvrière… qui n’était pas encore une classe « moyenne ») mais des personnes fortunées, du moins, relativement fortunées.

    Il y a une nuance à faire….

    De plus, même Mme Thatcher admettait que les rentiers étaient un frein à entrepreneuriat avec sa culture toute britannique qu’une fois qu’un entrepreneur avec fait un coup d’argent, il se retirait aussitôt de son entreprise! (Pourtant, les politiques de Mme Thatcher encourageait en quelque sorte ce comportement, du moins, entretenait cette culture!)

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  43. 7 décembre 2012 11 h 14 min

    Sur le Régime volontaire d’épargne-retraite (RVER), un bon texte de l’IRIS, beaucoup plus détaillé que ce que j’en ai écrit dans ce billet.

    Le PQ prendra un pari risqué avec le RVER
    http://www.iris-recherche.qc.ca/blogue/le-pq-prendra-un-pari-risque-avec-le-rver

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