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Le rêve américain

13 novembre 2012

Le surlendemain de la réélection de Barack Obama à la présidence des États-Unis, André Pratte et Rima Elkouri ont cité tous deux le même extrait du discours de victoire du président.

«Si vous êtes prêt à travailler fort, peu importe qui vous êtes ou d’où vous venez, peu importe que vous soyez Noir ou Blanc, Hispanique ou Asiatique ou Autochtone, jeune ou vieux, riche ou pauvre, valide ou invalide, gai ou hétéro, vous pouvez réussir, ici, aux États-Unis.»

Si André Pratte n’a cité cet extrait que pour vanter le talent d’orateur d’Obama, Rima Elkouri l’a utilisé pour élaborer sur le concept même du rêve américain, soit la possibilité pour toute personne née aux États-Unis, peu importe son origine sociale, de pouvoir accéder à la richesse et aux postes les plus convoités et les plus prestigieux. Donnant l’exemple du président des États-Unis, elle explique que, si le rêve américain est toujours possible, les États-Unis sont un des pays où ce rêve est le moins accessible, comme l’illustre bien le graphique qu’elle a inséré dans sa chronique.

Ce graphique est tiré et adapté, comme elle le mentionne, de l’Economic Report of the President (rapport économique du président), a été rédigé par le Council of Economic Advisers (Assemblée des conseillers économiques) et diffusé en février 2012. Il montre éloquemment que la mobilité sociale, soit la possibilité pour les enfants de familles faisant partie des classes sociales les plus pauvres de se joindre à une classe sociale plus élevée, est fortement liée au niveau d’égalité d’un pays illustré ici par le coefficient de Gini de 1985, au moment où les adultes qui ont gravi ou pas l’échelle sociale étaient des enfants. On y voit aussi clairement que la mobilité sociale est la plus faible en Italie, au Royaume-Uni et aux États-Unis, pays relativement inégalitaires à l’époque, et la plus forte au Danemark, en Norvège, au Canada et en Finlande, pays plus égalitaires (quoique ce soit moins évident pour le Canada). Notons que le niveau d’inégalité dans tous ces pays s’étant depuis accentué, on peut craindre que la mobilité sociale sera plus faible pour les enfants actuels.

Aussi éloquent que soit ce graphique, je me suis dis que ce serait intéressant d’en savoir plus sur l’«élasticité intergénérationnelle du revenu» qui est indiquée dans l’axe des Y de ce graphique (le texte du graphique parle du «lien entre le revenu du père et celui de ses descendants», mais n’explique pas le fonctionnement de cette «élasticité») et de voir si ce rapport ne contient pas plus d’information sur le sujet.

Rapport économique du président

Une chance que le graphique indique où il est situé dans ce document (page 177), car celui-ci compte près de 450 pages! Les sections que je vais aborder ici sont celles sur la mobilité des salaires et des revenus au cours d’une carrière et entre les générations (pages 174 à 178), et sur les tendances des revenus et des inégalités (pages 178 à 181).

– Mobilité des salaires et des revenus

La première de ces sections débute par la citation d’une étude qui montre que les hommes qui font partie des deux quintiles de revenus les plus faibles au début de leur carrière ont une probabilité inférieure à 10 % de faire partie du quintile le plus élevé 20 ans plus tard.

Pour calculer le niveau de mobilité intergénérationnelle, les auteurs se servent, comme on a pu le voir dans le graphique, du concept d’élasticité intergénérationnelle du revenu (EIG). L’EIG est la différence en pourcentage du revenu des enfants qui est associée à une différence de 1 % du revenu des parents. Aux États-Unis, l’EIG se situe entre 0,4 et 0,6.

« [traduction] Une EIG de 0,4 signifie que les fils des pères de famille qui gagnent au cours de leur vie 20 % de plus que d’autres pères, gagneront en moyenne 8 % de plus que les fils des autres pères [0,4 x 20 % = 8 %], une EIG de 0,6 signifie que les fils des pères de famille du premier groupe gagneront en moyenne 12 % de plus que les fils des pères du second groupe. Autrement dit, plus la EGI est élevée, plus faible est la mobilité économique est entre les générations.»

Selon d’autres études, l’EIG des habitants des États-Unis, qui serait demeurée relativement stable de 1952 à 1975, aurait augmenté depuis, diminuant encore la mobilité intergénérationnelle. Une autre étude estime l’EIG des hommes à :

  • 0,47 aux États-Unis;
  • 0,50 au Royaume-Uni;
  • 0,69 en Afrique du Sud;
  • 0,27 en Suède;
  • 0,17 en Norvège;
  • 0,18 en Finlande;
  • 0,15 au Danemark.

Cette estimation a ensuite été confirmée par d’autres études. L’auteur explique que ces comparaisons ne peuvent se faire que pour les hommes parce que, dans trop de pays, la participation des femmes au marché du travail est trop faible ou entrecoupée de trop d’entrées et sorties pour pouvoir faire les calculs de mobilité intergénérationnelle.

C’est ici que les auteurs présentent le graphique du début du billet. Ils ajoutent que d’autres études montrent des résultats semblables et que la relation entre la mobilité sociale et les sociétés plus égalitaires demeure toujours aussi forte. Les auteurs mentionnent également que des interventions gouvernementales, beaucoup plus nombreuses dans les pays plus égalitaires, peuvent améliorer l’ampleur de la mobilité intergénérationnelle.

«[traduction] Le système scolaire peut également contribuer à la tendance montrée dans le graphique [relation entre les sociétés plus égalitaires et la mobilité intergénérationnelle]. La recherche a montré une forte corrélation négative entre les dépenses d’éducation du public et l’EIG dans tous les pays»

De même, les auteurs rappellent que l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a produit des études qui montrent que l’aide à l’éducation de la petite enfance et le soutien à la poursuite des études postsecondaires des jeunes provenant de milieux défavorisés augmentent la mobilité intergénérationnelle.

– Tendances des revenus et des inégalités

Puisque la relation entre la mobilité intergénérationnelle (ou le rêve américain) et la baisse des inégalités est très robuste, les conseillers économiques des États-Unis ne peuvent que s’inquiéter de l’augmentation des inégalités dans leurs pays. Le rapport montre que cette augmentation des inégalités ne touche pas que l’écart entre les riches et les pauvres, mais entraîne aussi la stagnation du revenu médian des ménages entre 2000 et 2007 et même sa baisse par après. Cela indique que, loin de s’enrichir, la classe moyenne s’appauvrit. Pire la proportion de la population qui a un revenu se situant à moins de 50 % du revenu médian est passée de 50,3 % en 1970 à 42,2 % en 2010, une baisse de 16 %. Non seulement la classe moyenne s’appauvrit, mais elle est de moins en moins nombreuse!

Le rapport rappelle aussi que le revenu réel après impôt du 1 % le plus riche a augmenté de 278 % entre 1979 et 2007, pendant que celui du 20 % le plus pauvre n’augmentait que de 18 %. Ainsi la part des revenus gagnée par ce 1 % est passé de 8 % en 1979 à 18 % en 2007. Le rapport conclut cette section en se demandant comment la mobilité intergénérationnelle pourrait s’améliorer dans un tel contexte d’augmentation des inégalités. Cela veut dire que les enfants pauvres risquent encore plus de le rester toute leur vie qu’auparavant. Le rapport conclut ces sections ainsi :

«[traduction] La confluence de la montée des inégalités et de la faible mobilité économique au cours des trois dernières décennies constitue une menace réelle pour l’avenir des États-Unis comme terre d’opportunités. La mobilité sociale et économique à travers les générations risque de diminuer encore à moins que des efforts concertés soient consacrées à offrir davantage de possibilités pour les personnes nées dans les ménages à faible revenu.»

Et alors…

Le rapport économique du président montre clairement que le rêve américain n’est justement que cela, un rêve! Les États-Unis sont même un des pays industrialisés où ce rêve est le moins fréquent. Cela n’empêche pas les présidents des États-Unis de prétendre les uns après les autres que leur pays est celui où la mobilité sociale est la plus forte. Et tous s’empressent d’applaudir et de louanger la verve et la pertinence des discours de ces présidents… Il est d’ailleurs contradictoire de trouver si extraordinaire qu’Obama ait pu devenir président alors qu’on prétend que le rêve américain est la norme aux États-Unis! Dans le fond, c’est bien normal de trouver extraordinaire l’élection à la présidence d’un Noir qui provient d’une famille pauvre, car ça l’est!

J’ai mentionné fréquemment dans mes billets que le rêve américain est une légende. Même Wikipédia précise clairement que les États-Unis est un des pays où le reve américain est le moins fréquent. C’est toutefois la première fois que je lisais un journaliste, un éditorialiste ou une chroniqueuse en parler. Mais, parions que cela ne changera rien. Tout le monde, qu’ils habitent les États-Unis ou un autre pays, continuera à colporter ce mensonge devenu vérité à force de le répéter et à nier que le rêve américain est en fait scandinave, surtout danois!

28 commentaires leave one →
  1. Yves permalink
    13 novembre 2012 7 h 46 min

    Bon billet Darwin!

    De plus, ce fameux rêve, c’est quoi au juste ?
    Si c’est d’avoir sa petite maison corder pis sa petite piscine hors terre et ses deux autos. Si c’est de travailler pour consommer encore plus les nouveaux gadgets et de se sentir bien heureux dans sa conformité morne, ben moi j’en veux pas!

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  2. 13 novembre 2012 8 h 28 min

    «Si c’est de travailler pour consommer encore plus les nouveaux gadgets et de se sentir bien heureux dans sa conformité morne, ben moi j’en veux pas!»

    Anticonformiste, va! 😉

    Mais, je partage en gros ce point de vue. La consommation ostentatoire est une plaie!

    J’y reviendrai un jour dans un billet. J’ai trouvé un livre qui me semble intéressant sur le sujet… Par contre, j’en ai quelques-uns à lire avant.

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  3. Yves permalink
    13 novembre 2012 8 h 55 min

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  4. Yves permalink
    13 novembre 2012 9 h 00 min

    Les photos que je mets n’apparaissent que très rarement ici!?!?

    «Anticonformiste, va!«

    Quel joli compliment. Merci!

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  5. 13 novembre 2012 9 h 38 min

    Graph intéressant.

    J’ai publié sur le sujet la semaine dernière suite au dossier spécial sur les inégalités du magazine The Economist.

    Vous ne serez pas d’accord avec mes conclusions, mais vous aurez plusieurs études, données et graphiques intéressants à vous mettre sous la dent.

    Les inégalités mondiales sont en baisse!

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  6. 13 novembre 2012 9 h 49 min

    @ Minarchiste

    Je lirai ça ce soir, mais le premier graphique semble montrer le coefficient de Gini de marché, avant impôt et transferts. Or, c’est justement ces deux élements qui ont le plus contribué à l’augmentation des inégalités dans de nombreux pays (baisse des impôt et des transferts), comme on peut le voir dans les deux derniers graphiques de https://jeanneemard.wordpress.com/2012/06/18/evolution-des-inegalites-au-quebec/.

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  7. 13 novembre 2012 9 h 51 min

    «le premier graphique semble montrer le coefficient de Gini de marché, avant impôt et transferts»

    À moins qu’il soit calculé entre les pays, ce n’est pas clair…

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  8. 13 novembre 2012 10 h 21 min

    Cachez ce sein que le libertarien ne serait voir!

    Catlin disait qu’il fallait être endormit pour voir le rêve américain….

    Pour minarchiste, comme bien des libertariens, quand un modèle ne marche plus, ils changent de modèle. Ils n’en finissent plus de changer de modèle!
    Effectivement, quand 1.3 milliards de chinois et 1 milliards d’indiens passent de rien a peu, j’imagine que cela impact sur les inégalités.

    Reste que dans le même comparable, le monde occidental, l’iniquité ne cesse d’augmenter depuis 30 ans….

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  9. 13 novembre 2012 18 h 06 min

    @ Minarchiste

    «Vous ne serez pas d’accord avec mes conclusions»

    Exact, mais je suis quand même en accord avec certains points, entre autres sur l’importance du manque de mobilité entre les classes. Or, comme cette mobilité diminue lorsque les inégalités augmentent, vous devriez aussi dénoncer la hausse des inégalités dans les pays industrialisés.

    @ benton65

    «Effectivement, quand 1.3 milliards de chinois et 1 milliards d’indiens passent de rien a peu, j’imagine que cela impact sur les inégalités»

    C’est vrai, mais c’est encore pire. En fait, une partie de la croissance provient du passage d’un grand nombre de pauvres d’une économie informelle à l’économie comptabilisée. Par exemple, le paysan chinois qui a quitté la campagne où il pouvait se servir de ses récoltes pour se nourrir et nourrir sa famille (souvent mal, je ne le conteste pas) sans que cette production soit comptabilisée se retrouve à travailler dans une usine où il travaille comme un bon et réussit à peine à survivre, mais comme ce travail est comptabilisé, il fait augmenter artificiellement son revenu et le PIB de son pays.

    Il est bien sûr impossible de quantifier ce phénomène, mais il n’est pas uniquement anecdotique. On estime que, dans bien des pays pauvres, plus de la moitié de l’économie est informelle.

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  10. youlle permalink
    13 novembre 2012 19 h 55 min

    @ Darwin

    «Si vous êtes prêt à travailler fort, peu importe qui vous êtes ou d’où vous venez, peu importe …vieux, …riche ou pauvre, valide ou invalide… »

    Calvaire! Ça me met le feu!

    Peu importe le reste du billet, c’est ce bout de phrase qui est important pour moi.

    Travaillez comme des défoncés, faites de « l’over time », travaillez quelques heures gratuitement et votre boss en sera reconnaissant. Ainsi vous « pourriez peut être » avoir de l’avancement dans l’entreprise. Pis si t’es malade, t’es donc pas chanceux, t’étais pourtant bien parti. T’aurais pu devenir le modèle.

    La voilà la triste réalité du rêve américain. On a essayé de m’imposer cette philosophie dans mon enfance et ma jeunesse. Une maudite chance que je suis un ostie de « rétif ». Pas d’avancement pas de progrès, pas de progrès pas d’avancement, disait Todore dans les belles histoires. Ça allait avec la philosophie des Québécois de l’époque. Pas pour rien que l’émission était populaire. Malheureusement il y en a encore trop.

    Obama essaye de faire travailler davantage son peuple pour enrichir les quelques rares qui vivent le rêve. Instruit comme il l’est, s’il y croit, c’est un cave, un naïf. Je préfère penser que c’est un abuseur comme ses prédécesseurs.

    Ce qu’il ne dit pas est que pour devenir riche, à quelques exceptions près, il faut fourrer le monde. Travailler fort pour devenir riche ne sert à rien d’autre qu’enrichir les autres.

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  11. 13 novembre 2012 20 h 19 min

    @ youlle

    «Calvaire! Ça me met le feu!»

    Je ne m’étais pas arrêté à cette phrase, mon idée tournant principalement sur le lien entre les inégalités de l’absence de mobilité sociale, mais, votre commentaire est pertinent et complémentaire.

    «Obama essaye de faire travailler davantage son peuple pour enrichir les quelques rares qui vivent le rêve»

    Oui, mais je crois aussi qu’il veut montrer que c’est grâce à son travail qu’il a vécu le rêve américain, bref qu’il l’a bien mérité. Le lien travail-mérite-réussite est gagnant dans ce pays. Une illusion, bien sûr, mais toujours populaire.

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  12. 16 novembre 2012 18 h 42 min

    Lu aujourd’hui dans le Devoir un article portant sur un documentaire qui a passé sur PBS : Park Avenue : Money, Power and the American Dream. On peut lire dans la partie cadenassée de cet article une citation de l’auteur (Alex Gibney)

    «Les chances qu’une personne née dans la pauvreté aux États-Unis puisse grimper l’échelle sociale sont aujourd’hui à peu près nulles»

    Voici la présentation de ce documentaire :

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  13. 5 décembre 2012 20 h 24 min

    Alors que dire de ce tableau?

    http://minarchiste.files.wordpress.com/2012/11/mobility1.jpg?w=762&h=231

    Lorsqu’on décompose les chiffres de mobilité des Américains et Britanniques et qu’on les compare à ceux des pays Nordiques, on constate que l’écart de mobilité est le plus grand pour le premier quintile de revenu. Autrement dit, le problème est que les Américains les plus riches restent riches de génération en génération, alors que les Américains les plus pauvres ont une mobilité similaire à celle des pays Nordiques. La mobilité intergénérationelle des plus pauvres Américains est la même que celle des pays Nordiques.

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  14. 5 décembre 2012 20 h 54 min

    «on constate que l’écart de mobilité est le plus grand pour le premier quintile de revenu»

    Ce que votre tableau ne dit pas c’est où sont rendus ceux qui ont changé de quintile. Il veut dire par exemple que, au Danemark, 75 % des parents des membres du premier quintile faisaient partie de quintiles inférieurs par rapport à seulement 58 % aux États-Unis. Et même si le pourcentage de parents-enfants du dernier quintile est semblable dans tous ces pays, ce tableau ne nous dit pas ou sont rendus les quelques 65 % qui ont changé de quintile. On-il monté en majorité d’un ou de deux, voire de trois ou quatre quintiles? L’indicateur de la courbe de Gatsby tient compte de tous ces mouvements et de leur ampleur, ce que votre tableau ignore. Or, quand on voir que l’élasticité est au moins trois fois plus forte aux États-Unis qu’au Danemark malgré des taux de maintien dans le même quintile pas beaucoup plus bas (sauf pour le premier), il est clair que l’ampleur des mouvements est beaucoup plus grand au Danemark.

    Bref, ce tableau montre seulement que les États-Unis est le pays où il y a le moins de mouvement dans quatre des cinq quintiles (pas seulement dans le supérieur) et qu’il est dans la moyenne pour le cinquième. Il ne dit rien sur l’ampleur des mouvements, ce que l’élasticité indique clairement.

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  15. 28 juin 2014 11 h 33 min

    Certes, à première vue, l’inégalité pourrait causer moins de mobilité, vu qu’un désavantage initial provoque un effet « snowball » qui s’amplifie avec le temps. On imagine que les gens initialement favorisés à la naissance auront plus d’opportunité d’accumuler les richesses plus vites. Ceci pourrait se perpétuer au travers des générations. Je pense que ceci est une réfutation parfaite de cette idée. Il est dommage que les articles de blog ne font que synthétiser les recherches, sans rentrer dans le détail des méthodes statistiques, car généralement, je crois que la faille numéro 1 des études scientifiques, c’est bien dans la méthode. Au vu de ce que j’ai lu, il n’y a pas de preuves très évidentes que les USA soient largement en-dessous des pays européens. Quand bien même, si la conclusion de votre hypothèse consiste à réduire les inégalités par une plus grande distribution, je ne pense pas que cela va inverser la tendance, i.e., générer plus de mobilité ascendante pour les pauvres. Voir par exemple « Losing Ground » de Charles Murray (1984).

    Un autre article intéressant, est celui-ci :

    Was there ever a Ruling Class? 1,000 years of Social Mobility
    Gregory Clark, 2010.

    Cliquer pour accéder à RulingClass.pdf

    Je retiens surtout ce passage :

    « The rate of social mobility in England was as high in the middle ages as it is now. »

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  16. 28 juin 2014 11 h 46 min

    « sans rentrer dans le détail des méthodes statistiques»

    J’ai laissé le lien vers le document qui explique tout cela et ai présenté le concept utilisé (élasticité intergénérationnelle du revenu).

    J’ai depuis écrit un autre billet sur le sujet (https://jeanneemard.wordpress.com/2014/01/31/retour-sur-le-reve-americain/ ) qui va dans le même sens, avec les explications de base sur la méthode utilisée. Encore là, j’ai laissé les liens vers les études que j’ai commentées pour les personnes qui voudraient en savoir plus. Toutes les études vont dans ce sens. Mais, il est certain que cela ne convaincra jamais ceux qui ont des croyances opposées.

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  17. 28 juin 2014 13 h 23 min

    @ M.H.

    Désolé, mais les commentaires avec attaques personnelles («vous ne semblez meme pas comprendre») ou des propos malveillants ne passent pas ici.

    Personne ne vous oblige de lire mes textes si vous les trouvez si faibles.

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  18. 28 juin 2014 22 h 21 min

    Toute les méthodologies ont leurs faiblesses mais paradoxalement, démontrer les faiblesses des méthodologies des études de la droite sont souvent d’une facilité pour les commun des mortels alors que démontrer les faiblesses méthodologiques des études du centre et même de la gauche, ça demande de l’expertise pointue!

    Comme on dit, le diable est dans les détails!

    Aimé par 1 personne

  19. 28 juin 2014 22 h 38 min

    Je dois ajouter que cela ne me tentait pas de relire cette étude que j’ai lue il y a deux ans pour vérifier les points mentionnés par ce monsieur, d’autant plus que le texte qu’il met en lien (en anglais en plus) m’aurait demandé ma journée à lire. Pour en arriver à quoi?

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  20. Yves permalink
    29 juin 2014 11 h 44 min

    «Pour en arriver à quoi?«

    À un cul-dans-un sac. 😉

    Aimé par 1 personne

  21. 29 juin 2014 21 h 58 min

    Quand un type n’est pas capable (plutôt ne peut et/ou ne veut pas) de vulgariser sa démonstration, c’est qu’il y a anguille sous roche.

    Au finale c’est de la poudre au yeux….

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