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Théories économiques en 30 secondes

19 janvier 2013

théories_30_secondesLors d’une de ses émissions du temps des Fêtes, les journalistes de RDI économie ont conseillé une dizaine de livres, dont Théories économiques en 30 secondes de Donald Marron (dont je n’avais jamais entendu parler). On disait que c’était un petit livre facile à lire qui permettait à un néophyte de s’initier aux principales théories économiques. Sceptique, je me suis dit que, de toute façon, ça ne me prendrait pas trop de temps pour passer au travers. Je n’avais pas tort sur ces deux points…

Ce ne fut en effet pas très long à lire. Et j’avais raison d’être sceptique!

D’une part, à moins de connaître les sujets abordés, je ne crois pas que les quelques mots qu’on peut lire sur chacun d’eux permettent vraiment de les comprendre. Mais, c’est pire… En fait, la grande majorité des textes qu’on y trouve touchent les théories orthodoxes : classique, monétarisme, néoclassique, économie de l’offre, etc. Se glissent à peine quelques textes sur le keynésianisme, le marxisme, le socialisme de marché et l’école autrichienne. Sur l’institutionnalisme, zip, rien du tout, ça n’existe pas. Première prise…

En plus, on n’y présente pas 50 théories, mais moins de 10. Les autres textes portent plutôt sur des concepts, presque tous tirés des théories orthodoxes, parfois critiques, mais en général bien complaisants : consensus de Washington (ou programmes d’ajustement structurel), courbe de Philips, attentes rationnelles, avantage comparatif, destruction créative, main invisible, etc. L’École de Chicago, le temple de l’orthodoxie, y est très bien représentée! On y trouve quand même quelques textes critiques, mais presque toujours liés à l’économie orthodoxe.

Le texte principal qui décrit chacun des sujets se contente de présenter la vision des concepteurs. Oh, on trouve quelques questionnements dans la marge dans un court texte, partie qui aurait pu être la plus intéressante du livre, mais qui ne fait qu’effleurer les sujets. Mais le pire est que les 50 textes, pourtant regroupés en thèmes, sont présentés sans logique véritable, chacun étant pratiquement indépendant des autres. Je ne vois vraiment comment on pourrait rattacher ces pièces de casse-tête qui semblent avoir peu en commun avec chacune des autres. Bref, on passe à chaque 5 minutes d’un sujet à l’autre sans trop savoir où on s’en va. Deuxième prise!

Et alors…

Je suis un peu sévère, car mes reproches s’adressent autant sinon plus à la formule développée pour présenter une série de livres sur des sujets présentés en 30 secondes. Il y en a un autre, par exemple, sur la philosophie. Avec l’expérience que j’ai eue, il est certain que je n’y toucherai pas!

Bref, je ne conseille à personne d’acheter ce livre. Non seulement il coûte cher de l’heure, mais, il existe de bien meilleurs bouquins si on veut s’informer sur l’économie. Je ne mentionnerai que Introduction à l’économie et Introduction à la politique économique de Jacques Généreux (dont j’ai parlé dans ce billet) et le Petit cours d’autodéfense en économie de Jim Stanford (dont j’ai parlé dans de nombreux billets). Les livres de Généreux sont un peu arides (scolaires, je dirais), mais font bien le tour des concepts économiques. Celui de Stanford est beaucoup plus agréable à lire et présente une des bonnes critiques du système économique et politique actuel.

Finalement, le livre de Donald Marron est en papier glacé épais… Troisième prise!

15 commentaires leave one →
  1. 19 janvier 2013 13 h 16 min

    Well… On a pas le chois Darwin, il faudra, un jour, que vous vous décidiez à passez chez l’éditeur! 😎

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  2. 19 janvier 2013 14 h 03 min

    Merci, mais je ne retiendrais pas ce billet!

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  3. Richard Langelier permalink
    19 janvier 2013 17 h 26 min

    Après ta mort, Darwin, nous publierons l’intégrale de tes billets. Du fond de l’enfer, tu tiendras une téléconférence avec Oprah. « Je n’avais pas le choix de louper certains billets. Sinon, les lecteurs auraient pensé que j’écrivais sous l’effet de la dope. » Nous, pauvres commentateurs, devrons avouer que nous devions prendre de la bonne dope pour toujours écrire des commentaires songés, parce que nous avions de la compassion (de cumpatiere, souffrir avec) pour toi, lorsque tu loupais un billet. « Nous avons vécu l’enfer de la drogue, chère Oprah, qu’il brûle maintenant! »

    Les futures générations qui n’auront pas vécu les cégeps à cause d’une alliance entre Pierre Moreau et François Legault ne comprendront pas http://www.ledevoir.com/societe/education/368769/l-ecole-du-desir .

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  4. 19 janvier 2013 17 h 58 min

    Je ne savais pas que je l’avais loupé! C’est plutôt le choix du sujet qui fait que je ne le retiendrais pas dans un recueil.

    Excellente, en effet, la chronique de David Desjardins.

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  5. Richard Langelier permalink
    19 janvier 2013 19 h 46 min

    Le choix du sujet, c’est le Bon Dieu qui l’a fait, je suppose.
    Lorsque nous publierons l’intégrale, nous préciserons que Darwin avait l’intention de laisser ce billet à la critique rongeuse des souris, à l’instar de Marx et Engels, avec le manuscrit de L’idéologie allemande qui deviendra le noyau dur du matérialisme historique, le moulin à vent ayant donné le mode de production féodal et la machine à vapeur le mode de production capitaliste.
    Nous avouerons aussi que si nous avions compris que c’était le choix du sujet qui avait convaincu Darwin de ne pas le publier, nous n’aurions pas pris de dope.

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  6. 19 janvier 2013 19 h 55 min

    «Le choix du sujet, c’est le Bon Dieu qui l’a fait, je suppose.»

    Je l’assume. En général, mes choix de lecture sont pas si mal. Celui-ci laissait à désirer, mais je trouve pertinent d’en faire part. Cela pourrait éviter que d’autres le lisent. Par contre, je ne verrais pas la pertinence de pérenniser ce triste constat…

    Et, on parle pour parler, puisque je ne crois pas que je tenterai de faire éditer mes écrits, pas plus les autres que celui-ci!

    «c’était le choix du sujet qui avait convaincu Darwin de ne pas le publier»

    Mais, il a choisi de le publier! Et vous n’avez jamais su de façon claire quels sujets j’ai choisi de ne pas traiter, si ce n’est le fait que je n’ai pas écrit sur ces sujets!

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  7. Richard Langelier permalink
    20 janvier 2013 16 h 41 min

    Pendant ce temps-là, l’équipe Cendrillon confond tous les experts.

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  8. 20 janvier 2013 16 h 50 min

    Pour moi, ces deux équipes correspondent au concept d’équipe Cendrillon… De laquelle parles-tu?

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  9. Richard Langelier permalink
    20 janvier 2013 17 h 02 min

    J’ai pris mon information chez Pierre Vercheval http://www.rds.ca/football/chroniques/354753.html .

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  10. Richard Langelier permalink
    20 janvier 2013 18 h 11 min

    Comme je suis un homme rose qui partage les tâches domestiques avec lui-même, je voulais faire la vaisselle entre les deux matchs. Tant pis, ce sera pour demain!
    S’il y a des femmes de Québec solidaire qui lisent Jeanne Émard, j’aurai une réputation de macho. Eureka! Je dirai que Richard Langelier est un pseudonyme. Christian Montmarquette pètera les plombs, mais bon…

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  11. 20 janvier 2013 19 h 08 min

    «J’ai pris mon information chez Pierre Vercheval»

    J’ai lu l’article en diagonale et ai cherché le mot «Cendrillon». Je ne l’ai pas trouvé.

    «je voulais faire la vaisselle entre les deux matchs»

    25 minutes n’était pas suffisant?

    «Christian Montmarquette pètera les plombs, mais bon…»

    Il n’a pas besoin de ça pour le faire! 😉

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  12. Richard Langelier permalink
    20 janvier 2013 20 h 31 min

    « J’ai lu l’article en diagonale et ai cherché le mot «Cendrillon». Je ne l’ai pas trouvé.»

    Le sens de la déduction ! « Trois des quatre équipes qui se sont invitées cette année dans le carré d’as avaient atteint la même étape en 2012, les seuls intrus étant les Falcons d’Atlanta. ».

    Pour écrire trois lignes songées, il me faut vingt minutes. Au 3e étage, l’eau chaude prend 20 minutes à monter. Qui plus est, je ne suis pas susceptible, mais un peu parano. J’avais compris de « je ne verrais pas la pertinence de pérenniser ce triste constat… » que je j’étirais mes jokes et que le silence est d’or. J’avais conté pas mal de moutons cette nuit. 10 minutes de soulagement après avoir découvert que pérenniser s’appliquait à…

    La fois des pseudonymes sur le blogue de Françoise David, Christian Montmarquette s’était surpassé. Ce n’était pas de sa faute, prétendait-il, c’était la faute de la modératrice qui n’avait pas voulu supprimer son commentaire.

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  13. 20 janvier 2013 21 h 03 min

    «après avoir découvert que pérenniser s’appliquait à…»

    Au fait que ce livre est décevant!

    «c’était la faute de la modératrice qui n’avait pas voulu supprimer son commentaire.»

    Je me souviens, maintenant!

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