Pétrole : l’ouest ou pas l’ouest?
Il semble maintenant acquis que le PQ est ouvert à accepter que le Québec se fournisse avec le pétrole bitumineux de l’Alberta plutôt qu’avec ses fournisseurs actuels. Comme l’article du Devoir le précise bien, les enjeux entourant cette décision sont nombreux et souvent complexes. Cela vaut donc la peine d’en faire le tour.
L’argument monétaire
Comme le mentionne Le Devoir, il est loin d’être clair que le pétrole albertain, qui se vend actuellement environ 20,00 $ de moins par baril que le pétrole Brent que nous achetons, demeurerait moins cher s’il trouvait de nouveaux débouchés, ce que l’Alberta tente justement de faire en voulant nous le vendre et surtout en s’assurant que les pipelines le fassent voyager vers l’est, près des marchés de la Nouvelle-Angleterre.
Mais, bénéficierions-nous de plus de retombées si nous achetions notre pétrole à l’Alberta, plutôt qu’à l’Algérie, au Royaume-Uni et aux autres pays d’où nous l’achetions en 2010, ou, en plus de l’Algérie, du Kazakhstan, de l’Angola et de la Norvège, d’où provenaient plus de 80 % de nos importations en 2012? Pas vraiment. D’une part, nous bénéficions très peu des retombées économiques de l’exploitation pétrolière de l’Alberta, en fait, selon le Conference Board, de moins de 3,9 % des retombées et de 3,4 % des emplois. D’autre part, comme cela ferait augmenter la production de l’Alberta, cela entraînerait une hausse de la valeur du dollar canadien, ce qui nuirait à toutes nos autres industries. Je reviendrai sur ces conséquences plus loin.
Bref, le Québec ne semble avoir aucun intérêt monétaire à acheter le pétrole sale de l’Alberta.
L’aspect économique
J’ai écrit quelques billets sur la question, notamment en faisant le lien entre la péréquation et la production de pétrole en Alberta. Une étude fort intéressante du Centre canadien des politiques alternatives (CCPA), The Bitumen Cliff (La falaise de bitume) est justement parue récemment sur la question. Même si cette étude a reçu une certaine couverture médiatique, notamment dans Le Devoir, je crois pertinent d’en relever les principaux constats.
– une économie basée sur les matières premières
Les auteurs de cette étude, Tony Clarke, Diana Gibson, Brendan Haley et Jim Stanford, montrent que la croissance de la production de pétrole, surtout en Alberta, transforme l’économie du Canada, et pas seulement celle de l’Alberta, en une économie basée sur les matières premières («staples-based economy»). Et cette transformation a de grands impacts à court, moyen et long termes.
«[traduction] Les investissements considérables dans les infrastructures et la technologie rendent les économies basées sur les matières premières plus rigides et moins adaptables aux changements de l’économie mondiale, en particulier si (en raison de l’évolution des technologies, le goût, ou d’autres facteurs) les exportations des matières premières diminuent sur les marchés mondiaux.»
Même si on est loin de la fin de l’utilisation du pétrole, c’est exactement ce qui arrive actuellement à l’Alberta.
«L’Alberta vient de faire le point sur ses finances et annoncer que ses revenus sont moins élevés que prévu, manque à gagner de 6 milliards de dollars, ce qui l’amènera à enregistrer un déficit quatre fois plus important que prévu pour 2012-2013, de 3,5 à 4 milliards de dollars.»
Et, déjà aujourd’hui, l’économie albertaine a perdu sa capacité à pouvoir se virer de bord… Et cette capacité à s’adapter risque de toucher tout le Canada. Par exemple, l’étude montre (page 27) que la part des ressources naturelles dans les exportations canadiennes est passé de 42 % en 1999 à 65 % en 2011. Et ce n’est pas le nouvel engouement du Québec pour le pétrole et le secteur minier qui le protégera de ce genre de dépendance.
Une autre conséquence d’une économie basée sur les matières premières est l’augmentation du pouvoir du secteur pétrolier – et minier au Québec – sur la politique canadienne.
«[traduction] L’influence politique croissante du secteur pétrolier, tant au niveau provincial que fédéral, transforme le Canada en une sorte d’État pétrolier, où l’industrie pétrolière exerce une influence disproportionnée sur toutes les politiques publiques. Grâce à un mélange de mesures législatives, réglementaires, fiscales, de lobbying et des initiatives connexes (y compris la diabolisation et l’intimidation des opposants), les gouvernements fédéral et de l’Alberta ont agi pour protéger l’industrie du bitume et étendre sa portée, ce qui verrouille encore plus fermement l’économie canadienne dans son statut d’économie basée sur les matières premières.»
Le pouvoir politique du secteur minier s’est d’ailleurs reflété récemment par un sondage qui arrive à la conclusion que «80 % des Québécois s’opposent à une hausse des redevances minières». Que ce sondage soit truqué ou non, il montre soit le pouvoir de ce secteur sur l’opinion publique, soit son intention de la manipuler…
– un secteur peu intensif en main-d’œuvre
Depuis 2000, le secteur pétrolier a permis l’ajout de 16 500 emplois au Canada. Cela représente moins de 1 % de l’augmentation de l’emploi au cours de cette période! Et cela ne tient pas compte de la diminution de 500 000 emplois dans le secteur manufacturier! Cela ne devrait pas étonner. En effet, alors que chaque million de dollars ajouté au PIB est associé à plus de 20 emplois dans le commerce de détail, l’hébergement, la restauration et le soutien administratif, à plus de 15 dans la santé, l’éducation et la culture, le même million ne permet que la création d’un demi-emploi dans le secteur pétrolier!
Le corolaire de cette réalité est que le secteur pétrolier permet des profits énormes, profits qui sont accaparés en grande partie par des sociétés étrangères. Même quand ces sociétés sont canadiennes, cette distribution des retombées de l’activité pétrolière entraîne bien sûr une accentuation des inégalités.
– la maladie hollandaise
Comme mentionné plus tôt, j’ai écrit quelques billets sur l’impact de l’exploitation du pétrole sur les autres industries. Je vais ici me contenter de monter ce graphique qui illustre bien la relation entre la valeur du dollar canadien et le prix d’un baril de pétrole :
La ligne noire représente le prix d’un baril de pétrole (axe de gauche) et la ligne bleue la valeur du dollar canadien par rapport au dollar américain (axe de droite). Ceux qui prétendent que le cours du pétrole n’a qu’une influence limitée sur la valeur du dollar canadien vivent sur une autre planète!
Je n’irai pas plus loin ici. Je tiens simplement à préciser que l’exploitation pétrolière ne fait pas qu’apporter des sous, mais détruit une partie de l’infrastructure économique du pays, tout particulièrement au Québec et en Ontario.
Bref, si le Québec encourageait la construction du pipeline vers son territoire, ne se tirerait-il pas dans le pied?
Les impacts environnementaux
J’ai gardé l’argument que je trouve le plus important pour la fin. Ce n’est pas que les précédents ne le sont pas, mais, même s’ils n’étaient pas aussi concluants, ce dernier suffirait à nous convaincre de nous tenir loin du pétrole bitumineux.
– le transport
La société Enbridge, qui ne cesse de dire à quel point ses pipelines sont sûrs et causent moins de désastres que les pétroliers, est responsable de 175 fuites de pétrole (159) et de gaz (16) depuis 2002. Elle compte même utiliser le transport ferroviaire en attendant… Or, le transport ferroviaire n’est pas nécessairement plus sûr que les pipelines!
«Selon les statistiques du Bureau de la sécurité des transports du Canada, il y a eu l’an dernier 63 incidents ferroviaires entraînant une fuite de matière dangereuse. La moyenne de 2007 à 2011 est de 64 incidents par année.
Toujours pour 2012, il y a eu 117 accidents impliquant une matière dangereuse (contre une moyenne de 147), dont deux au cours desquels il y a eu fuite»
– l’extraction
Si le transport du pétrole inquiète avec raison, le pire se trouve du côté de l’extraction. J’ai regardé samedi dernier (23 février) un documentaire sur Explora, Sables bitumeux, le point tournant. On y raconte entre autres les effets de l’extraction de pétrole dans cette région sur les cours d’eau et surtout sur les autochtones qui y vivent. On y observe un taux de cancer anormalement élevé, surtout des tumeurs au cerveau. Les sociétés qui exploitent le pétrole ont bien sûr nié leur responsabilité. Pourtant des chercheurs ont trouvé des quantités énormes de métaux lourds (arsenic, plomb, cadmium, chrome, mercure et quelques autres…) et de bien autres produits toxiques. Et ces rejets se répandent à plus de 150 km des lieux d’exploitation. Ces régions deviennent tellement polluées qu’on considère que si on rétablissait vraiment le territoire comme il était avant, l’exploitation ne rapporterait aucun sou. Bref, les externalités négatives surpassent les gains monétaires.
L’étude du CCPA aborde aussi l’aspect environnemental. Au moment où le réchauffement climatique exige que nous diminuions nos émissions de gaz à effet de serre (GES), l’importation de pétrole de cette région ne ferait qu’accentuer les émissions de cette industrie parmi les plus intensives en production de GES. Et ce ne sont pas que les activités d’extraction qui polluent et augmentent les émissions de GES, mais aussi la destruction des forêts qui servaient à les absorber.
Accepter d’importer du pétrole de l’ouest ne ferait qu’accélérer les émissions de GES, la destruction des forêts qui les absorbent et la pollution qui tue les autochtones (et sûrement quelques travailleurs) et ruinent leurs territoires.
Et alors…
Le CCPA émet deux recommandations que j’appuie totalement à la fin de son étude pour éviter «la falaise du bitume».
La première est de réglementer davantage cette industrie dans le but de ralentir le rythme de l’exploitation (moi, je préfèrerais qu’on l’arrête graduellement…) et de favoriser la transformation de ce pétrole au Canada. Non seulement cela permettrait de diminuer les émissions de GES, mais cela permettrait de rééquilibrer l’économie canadienne, en diminuant les effets de rigidité d’une économie basée sur les matières premières et les conséquences de la maladie hollandaise. La deuxième consiste à réorienter l’économie canadienne vers des industries innovantes et à faible émission de carbone.
J’irais encore plus loin. L’importation du pétrole de l’ouest, ou même l’exploitation du pétrole découvert au Québec, ne ferait que faire reculer l’inévitable, soit la disparition à moyen terme du pétrole comme source première d’énergie. Non seulement cela ne ferait que repousser l’échéance, mais cela nous inciterait à ne pas commencer dès maintenant à modifier notre mode de vie, ajoutant des zillions de GES dans l’atmosphère (je ne sais pas combien…), ce qui entraînerait un réchauffement de quelques degrés de plus au nombre déjà trop élevé qui est actuellement prévu et inéluctable. C’est ni plus ni moins qu’un suicide de notre espèce (et de bien d’autres…) qui ne serait subi que par les générations qui nous suivront.
Et, après cela, on me parle de la nécessité de faire diminuer la dette par souci d’équité intergénérationnelle… Si ça continue comme cela, la dette sera bien le moindre des problèmes des prochaines générations. Assurons-leur au moins la possibilité de voir le jour et de vivre dans un monde vivable avant de se demander quelle dette ils auront, en argent qui ne vaudra plus rien si on ne s’occupe pas du problème le plus important…
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Encore une fois, tu mets les points sur les i .. et j … Diffusons ce texte a tous nos amis.
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Moi, c’est fait!
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Le graphique est éloquent.
Dire que j’ai un chum de moins en moins chum qui nie le mal hollandais et qui dit que c’est parce que le travailleur québécois sont trop taxés qu’on exporte moins.
Dans son cas, il a commencé à avoir de la grande difficulté avec la hausse du dollar, et la crise de 2008 a fait le reste.
Il a survécu à cause des subventions et de la performance économique du Québec et du Canada.
Devinez ce qu’il dit à ses employés?
Pas trois ou quatre employés, mais une entreprise importante de la petite ville.
Le pouvoir de mentir callisse.
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«Dans son cas, il a commencé à avoir de la grande difficulté avec la hausse du dollar, »
Et il nie la maladie hollandaise? Ça doit être un effet secondaire!
«c’est parce que le travailleur québécois sont trop taxés qu’on exporte moins.»
Heu…
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Super billet! Chapeau! Il permet de nous éclairer sur la question
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Merci et bienvenue sur ce blogue!
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@ Darwin
« Heu… »
Oui, heu…
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http://www.lapresse.ca/debats/editoriaux/ariane-krol/201303/05/01-4628080-lalberta-face-a-ses-choix.php
Voilà! Mais, elle oublie de dire que le reste du pays subit aussi ces choix qu’il n’a pas fait.
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L’argument que vous trouvez le plus important ne semble malheureusement pas être suffisamment convaincant. J’ai bien aimé lire les arguments économiques parce que c’est la première fois que je lisais de ce point de vue.
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Chacun son point de vue!
Je trouve personnellement la mort par cancer des autochtones de la région et les conséquences sur l’environnement et le réchauffement climatique encore plus importants à court, moyen et long termes que les dommages à l’économie, non négligeables, j’en conviens. Mais, c’est vrai qu’on n’en entend pas souvent parler, ce qui fait que la valeur ajoutée de ce billet est peut-être davantage de ce côté.
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Remarquez que j’avais écrit « malheureusement ».
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D’accord… Dans l’étude du CCPA, les remarques sont peu nombreuses sur l’environnement, ce qui est normal, car elle visait plus les aspects économiques. Je croyais, en parlant de l’émission « Sables bitumeux, le point tournant», lui en avoir donné plus. Pas suffisamment pour traduire ma pensée, semble-t-il.
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Non, je crois que c’est moi qui ai mal traduit ma pensée, mea culpa. Ce que je voulais dire, c’est que bien qu’on entende souvent des arguments de nature écologiques, on dirait qu’ils n’ont pas de portée pour convaincre la population ou les politiques, que ça glisse comme l’eau sur le dos du canard. Alors que, moi, ça me hérisse le poil et que je suis outrée que l’économie semble supérieure à des considérations de santé. C’est pourquoi j’étais contente de lire des arguments économiques allant dans le même sens que les arguments environnementaux.
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Ah, là c’est plus clair! 🙂
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Dans ce billet, j’ai écrit :
Et ça continue…
http://quebec.huffingtonpost.ca/2013/03/31/deversement-petrole-arkansas_n_2988645.html
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Un chevreuil bitumineux!
***Attention, cette image est très choquante et je ne suis pas convaincu qu’elle soit réelle, elle circule actuellement sur Twitter***
Néanmoins, si la photo est authentique et provient véritablement de l’Alberta, je suis extrêmement inquiet…
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Finalement, il y a de très forte chance que cette photo soit avérée.
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/environnement/2013/04/03/001-poissons-difformes-petrole.shtml
Ça fait peur!
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«l y a de très forte chance que cette photo soit avérée.»
Dans le documentaire dont je parle dans le billet, Sables bitumeux, le point tournant, on voit plusieurs images de poissons difformes.
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Propagande néolibérale, c’est vite dit. Ériger l’autonomie en sphère autonome dont ne ferait pas partie l’écologie, c’est d’abord un économisme. J’ai un ami qui cite régulièrement les études de Louis Dumont sur l’émergence de l’économisme, et d’après lui, c’est une idéologie partagée par beaucoup d’autres, notamment Karl Marx. Il me semble que Jacques Généreux, dans la Dissociété, disait quelque chose de semblable. À ce titre, le néolibéralisme n’est qu’un économisme parmi d’autres.
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Oups, je me rends compte que mon commentaire ne se comprend en fait qu’en lien avec le commentaire que tu as mis sur facebook.
« J’ai été déçu hier, à la marche, de constater que la propagande néolibérale fonctionne même sur des gauchistes et des environnementalistes. J’ai vu quelques pancartes qui contestaient avec raison l’importation au Québec de pétrole bitumineux, mais le faisaient en opposant l’économie à l’environnement. Or, l’environnement fait partie de l’économie, c’est sa matière première. En plus, il est faux de dire que l’activité pétrolière est positive pour l’économie, même en la considérant uniquement en termes de PIB. »
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@ Déréglé temporel
«À ce titre, le néolibéralisme n’est qu’un économisme parmi d’autres.»
D’accord, mais le néolibéralisme est celui qui a dessus du pavé de nos jours et qui est à la base des affirmations sur le supposé antagonisme entre l’environnement et l’économie, comme entre l’efficacité et l’équité (c’est une autre question, mais très intéressante!)!
«je me rends compte que mon commentaire ne se comprend en fait qu’en lien avec le commentaire que tu as mis sur facebook»
Disons que je m’en doutais, mais c’est bien de le préciser pour les autres lecteurs,.
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Et c’est des gens comme moi qu’on qualifie d’utopistes…
L’exploitation des énergies fossiles menace «l’existence de notre société», selon un rapport
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Tu regardes seulement la photo qui orne l’article et cela dit tout.
En voici une autre.
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Oups! La photo a disparu ? 😯
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J’ai essayé de la remettre, mais l’adresse ne marche pas…
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Merci d’avoir essayé. En vieillissant je m’en viens comme Richard! 😉
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Nouvel essai : est-ce celle-là?
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Oui!
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Tu dois deviner où je l’ai prise… 😉
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Ouai, j’ai un doute. 😉
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Yves, lorsque Darwin vieillira, nous nous dilaterons la rate.
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Mais, vous aussi serez plus vieux! 😉
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La vieillesse est de plus en plus asymptotique. Je suis bien conscient que notre mathématicienne unique et préférée (qui n’a pas connu le dessin animé Jappy et Pappy Toutou, Augie Doggy and Doggy Daddy) n’acceptera pas mon droit inaliénable à la métaphorisation, pour reprendre l’expression de Julia Kristeva en réponse à Sokal, mais bon je fonce. De prothèses en prothèses, l’acharnement thérapeutique nous « stallera » le cerveau, alors que le tien, Darwin, rejoindra le nôtre.
En attendant, je découpe mon peignoir acheté, heureusement au rabais 40$ + les taxes [1] à l’Aubainerie, que je devais apporter à l’hôpital, selon les consignes pré-opératoires [2], nettoie ma chaîne de vélo et l’huile avec minutie [3]. En physio, je faisais du vélo stationnaire. Le principal risque dans les rues de Montréal est http://www.ledevoir.com/politique/montreal/380627/les-cyclistes-dans-la-mire-du-spvm . Heureusement, Réal Ménard commence à comprendre http://www.ledevoir.com/politique/montreal/381089/cyclistes-les-policiers-mettront-la-pedale-douce .
[1] Je ne suis pas l’individu statistique utilisé par Luc Godbout et toi, pour décrire l’effet du remplacement de l’impôt des particuliers (qui décourage l’effort, selon Godbout) par l’augmentation des taxes à la consommation avec compensation pour les contribuables à revenus peu élevés.
Si le travail était mieux organisé, j’aurais pu travailler à mi-temps (mon tempérament paresseux serait devenu une main invisible qui aurait pu permettre à d’autres personnes paresseuses voulant travailler à mi-temps de le faire) pour quelques milliers de dollars de plus par année que l’Aide sociale. J’aurais même été heureux de payer plus de taxes à la consommation, si ce salaire à demi-temps avait été aussi respectable que celui payé dans les pays scandinaves.
Pour expliquer ça aux électeurs, il faut expliquer que la dette du Québec est sous contrôle. Lorsque je lis des commentaires sur les blogues des journaux, j’ai beau ne pas croire au « brainwashing » des électeurs par les empires médiatiques, parce que j’aboutirais à l’aporie : « les humains sont des chiens de Pavlov, sauf quelques happy few comme moi », il me semble que la tâche est herculéenne.
Il faut expliquer aux souverainistes qu’avant le grand soir de la souveraineté, il est possible d’améliorer les choses.
Si seulement je n’étais pas paresseux, j’écrirais un beau billet : « Le fruit sera-t-il mûr un jour? »
[2] Je ne l’ai pas porté. Avec le sérum dans un bras et la tuyauterie pour les prises de sang dans l’autre, les jaquettes pleines de snaps étaient plus pertinentes.
[3] Il y a même des non climato-sceptiques (oups! Trop de négations, je ne suis pas sadique au point de te faire vieillir prématurément), des gens qui s’inquiètent du réchauffement de la planète, mais qui affirment que nous n’avons pas le choix d’accepter l’inversion de l’oléoduc, l’exploitation du pétrole d’Anticosti parce que ce n’est pas demain la veille que nous pourrons nous passer du pétrole.
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«j’écrirais un beau billet : « Le fruit sera-t-il mûr un jour? »»
Hum, on dirait que tu as vu un de mes prochains billets que j’ai par erreur publié pendant queques secondes… Ce sera pour samedi, à moins que je ne ressente le besoin irrépressible d’écrire sur un autre sujet!
«Trop de négations, je ne suis pas sadique au point de te faire vieillir prématurément»
Merci de cette délicate attention!
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Ils sont allés sur place. Ils témoignent. À lire!
Se sortir la tête des sables
Extraits :
(…)
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Et ça ne va pas s’améliorer…
http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/382673/shell-recoit-un-feu-vert-et-des-mises-en-garde-en-alberta
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L’Institut Pembina et Équiterre ont publié aujourd’hui une étude qui va dans le même sens que celle du CCPA dont parle ce billet. Ce serait répétitif d’écrire un billet sur cette étude, mais elle contient tout de même des éléments d’intérêt. Et, elle ajoute une autre brique à la construction d’une résistance contre l’exploitation de ce pétrole qui tue sur toute la planète…
Risques bitumineux – Les conséquences économiques de l’exploitation des sables bitumineux au Canada
Cliquer pour accéder à risques_bitumineux_final.pdf
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