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Les légendes urbaines de la péréquation

13 mars 2013

péréquationPlus on répète des mensonges, plus ceux-ci prennent des airs de vérités. Et on en vient à ne même plus les remettre en doute. Voilà qui est le propre des légendes urbaines. Rien n’y fait, l’imaginaire collectif est maintenant convaincu que c’est en grande partie grâce au pétrole albertain que les provinces moins riches du Canada bénéficient de la péréquation. Rien ne sert de prouver le contraire, et même de le répéter, c’est comme s’attaquer à un zombie qui renaît constamment…

Que des gens plus ou moins bien informés colportent ces légendes, on s’y attend. Mais qu’un chroniqueur économique le fasse, ça devrait nous étonner davantage, sauf quand il écrit dans La Presse. Dans sa chronique de samedi, Francis Vailles a apporté sa contribution au maintien de la légende de la péréquation…

«Par contre, la chute des revenus pétroliers affectera tôt ou tard nos revenus, par l’entremise de la péréquation.

La péréquation est en quelque sorte un programme de redistribution de la richesse entre les provinces. Si l’Alberta tire moins de revenus pétroliers et s’appauvrit, les provinces bénéficiaires de la péréquation recevront moins d’argent. Impossible de mesurer encore précisément l’impact.»

«Impossible de mesurer encore précisément l’impact». Bien sûr, c’est bien pratique de faire une affirmation qu’on n’explique pas, qu’on ne peut pas prouver et encore moins mesurer… Ben voyons, c’est «ivident», comme dirait l’autre!

Montant consacré à la péréquation

Ce billet vise justement à évaluer l’impact qu’aurait la chute des revenus pétroliers de l’Alberta sur la péréquation et sur l’économie du Québec. Pour faire cette évaluation, il faut dans un premier temps comprendre comment est établi le montant de la péréquation. Cette information est fournie sur le site du ministère des Finances du Canada :

«La péréquation est (…) rajustée de façon à ce que les paiements pour l’ensemble du programme continuent d’augmenter en fonction de l’économie. Cette augmentation est fondée sur la moyenne mobile de croissance du produit intérieur brut (PIB) sur trois ans.»

Le montant de la péréquation augmente donc en fonction de la moyenne de la croissance du PIB. On peut d’ailleurs voir sur le graphique qui suit (source) que la péréquation a augmenté à chaque année entre 2005-2006 et 2013-2014, même après la récession de 2008-2009, car la baisse du PIB de 2009 a été répartie sur trois ans.

péréquation0

Impact de la baisse du prix du pétrole

Pour évaluer l’impact de la baisse du prix du pétrole sur le PIB, il faut estimer la baisse du PIB qu’entraînerait la chute des prix du pétrole. Justement, Gérald Fillion en parle dans un récent billet :

«Selon Charles Saint-Arnaud, de la firme Nomura à New York, une différence de 50 dollars entre le prix de vente du baril albertain et celui qui est négocié en fonction du Brent entraîne une perte de revenus pour l’économie canadienne de 2,5 milliards de dollars par mois.»

Le même billet nous apprend que l’Alberta vend actuellement son baril de pétrole «de 40 à 50 dollars plus bas que le prix international fixé sur le Brent». Le Canada perd donc entre 2 et 2,5 milliards $ par mois, soit, si la situation perdure, entre 24 et 30 milliards $ par année. Comme le PIB canadien avoisinera les 2 000 milliards $ cette année (il était estimé à 1762 milliards $ en 2011, selon le tableau cansim 384-0038 de Statistique Canada), ces 24 à 30 milliards $ entraîneraient une baisse de 1,2 % à 1,5 %, baisse qu’on doit diviser par trois ans pour appliquer la méthode de calcul de la péréquation, ce qui résulterait en une baisse d’au plus 0,5 % de la péréquation. Comme la péréquation atteindra 16,1 milliards $ en 2013-2014, une baisse de 0,5 % du PIB moyen entraînerait une baisse de 80 millions $ de la péréquation. Et comme le Québec en recevra 48,6 % en 2013-2014, sa perte serait de 39 millions $. Plus que des pinottes, mais c’est loin d’être le désastre annoncé!

Mais, ce calcul est-il juste?

Baisse du prix du pétrole = baisse de la valeur du dollar

Dans un graphique que l’ai présenté récemment dans un précédent billet et que je reproduis ci-après, on peut voir que la valeur du dollar canadien évolue presque parfaitement en fonction du prix du baril de pétrole. Quand le prix du baril du pétrole diminue, la valeur du dollar canadien diminue aussi. De fait, alors que la valeur du dollar canadien était plus élevée que celle du dollar américain pour la majeure partie de 2012 et même en janvier 2013 (selon les données de la Banque du Canada), il valait au moment ou j’écris ces lignes autour de 0,97 $. Or, quand la valeur du dollar canadien baisse, cela avantage les provinces où on trouve la plus grande proportion d’industries manufacturières et de services d’exportation, soit le Québec et l’Ontario. Il est donc loin d’être sûr que la baisse du prix du pétrole ferait baisser le PIB canadien… et encore moins qu’elle serait nuisible à l’économie du Québec.

bitume1

D’ailleurs, ce graphique nous montre aussi que le prix du baril de pétrole a atteint 120 $ vers 2005 et a baissé à guère plus de 40 $ vers 2007, soit à un niveau bien plus bas qu’actuellement (entre 60 $ et 70 $, selon le même billet de Gérald Fillion). A-t-on constaté une forte poussée de croissance du PIB canadien en 2005 et une forte baisse en 2007? Non!

péréquation1

Le tableau ci-haut nous montre que si la croissance fut très forte en Alberta en 2005 (15,8 %), lors du sommet du prix du baril de pétrole, elle fut plus faible que l’année précédente au Québec (3,5 % par rapport à 4,8 %) et en Ontario (4,1 % par rapport à 4,7 %) et égale à l’année précédente au Canada (6,4 %). Bref, la hausse du prix du pétrole n’a ni amélioré, ni nuit au PIB canadien. En 2007, lors de la chute du prix du baril du pétrole, la croissance a baissé en Alberta (de même que l’année précédente), mais a augmenté au Québec (4,8 % par rapport à 3,8 %) et est restée assez stable en Ontario et au Canada. On ne voit donc ni désastre ni explosion de la croissance quand le prix du baril de pétrole augmente ou diminue, même fortement. Le montant accordé à la péréquation étant basé sur la croissance du PIB, il ne serait donc pas non plus influencé par la baisse ou la hausse du prix du pétrole, contrairement à ce que prétendent Francis Vailles et les légendes urbaines sur la péréquation!

Il est bien sûr que le prix du baril de pétrole est loin d’être le seul facteur, ni même un des principaux, qui influence l’évolution de la croissance. Je suis même un peu surpris de ce résultat, car, en général, les hausses du prix du pétrole sont associées à des périodes de forte demande, donc de forte croissance, et les baisses de ce prix à une baisse de la demande, donc à une faible croissance. Ce n’est pourtant pas ce qui s’est passé au Canada. Pourquoi cela le ferait-il à l’avenir? On voit bien que la perte de 24 à 30 milliards $ en recettes de pétrole de l’Alberta serait fort probablement plus que compensée par des hausses de production dans les autres secteurs… et surtout dans les autres provinces!

Conséquences d’une baisse prolongée du prix du pétrole

Nous venons de voir que, si on se fie aux expériences passées, les variations temporaires du prix du pétrole ont peu d’impact sur le PIB et donc sur le montant global accordé à la péréquation. Mais que se passerait-il si le prix du baril de pétrole baissait pour une longue période? Notons que cette hypothèse est loin d’être folichonne, car la baisse actuelle du prix du baril de pétrole albertain n’est pas due à une récession, mais à la hausse de la production de pétrole aux États-Unis, hausse qui serait loin d’être terminée, comme le mentionnait récemment Gérald Fillion :

«On apprend ainsi que la production totale américaine de pétrole a atteint 6 208 200 barils par jour en 2012, une hausse de 11,6 % par rapport à l’année précédente, de 24,1 % par rapport au niveau de 2008. (…) Dans les deux cas, l’Agence internationale de l’énergie prévoit une hausse de la production au cours des prochaines décennies. Plusieurs observateurs s’attendent à ce que les États-Unis atteignent l’indépendance énergétique dans une ou deux décennies.»

Il serait donc possible que le prix du pétrole albertain demeure faible et baisse même encore plus si l’Alberta ne trouve pas de nouveau débouchés (je reviendrai sur ce point en conclusion). Et quelle en serait la conséquence pour l’économie du Québec?

Ce serait simplement une bénédiction pour l’économie du Québec et de l’Ontario (et de la plupart des autres provinces)! En effet, avec une période de bas prix du pétrole albertain prolongée, la valeur du dollar canadien baisserait encore plus favorisant nos exportations et défavorisant nos importations. Je rappelle que le déficit commercial international du Québec s’est situé en 2011 (ligne 19 moins ligne 26 de la dernière colonne) aux environs de 30 milliards $, ce qui représente 8,5 % de son PIB, et qu’il fut, selon le fichier cansim 384-0038 de 31 milliards $ en Ontario, soit 5,1 % de son PIB. Je rappelle aussi que ces deux provinces bénéficiaient d’un surplus commercial international de 4 milliards $ (Québec) et de 22 milliards $ (Ontario) en 2002, avant la hausse du prix du pétrole albertain et de la valeur du dollar canadien… Pour les curieux, j’ajouterai que l’Alberta a au contraire connu un surplus commercial de 26,5 milliards $ en 2011, soit 9,6 % de son PIB. Toute aide de ce côté serait donc à tout le moins bienvenue.

Avec une baisse prévisible prolongée de la valeur du dollar canadien, des entreprises pourraient être intéressées à s’établir ici, tandis que lors de baisses temporaires, certaines entreprises peuvent augmenter leur production, mais aucune entreprise actuelle ou nouvelle n’osera partir de nouvelles unités de production qui ne commenceraient à produire qu’après la baisse temporaire de la valeur du dollar.

Répartition de la péréquation

Et quel effet cela aurait-il sur la répartition de la péréquation? Pour répondre à cette question, il faut tout d’abord comprendre le mécanisme d’attribution et de répartition de la péréquation. L’objectif de la péréquation est de : «donner aux gouvernements provinciaux des revenus suffisants pour les mettre en mesure d’assurer les services publics à un niveau de qualité et de fiscalité sensiblement comparable»

Pour établir les revenus en question, la péréquation se base sur la capacité fiscale des provinces, calculée à partir de cinq variables :

  • l’impôt sur le revenu des particuliers;
  • l’impôt sur le revenu des sociétés;
  • les taxes à la consommation;
  • les impôts fonciers
  • les revenus des ressources naturelles.

En 2007-2008, la capacité fiscale des provinces se présentait ainsi :

péréquation2

Je n’ai malheureusement pas trouvé de graphique plus récent pour illustrer le fonctionnement de la péréquation. Cela dit, ce graphique permet de bien voir le principe : les provinces avec des capacités fiscales moins élevées que la moyenne reçoivent de la péréquation et celles dont la capacité fiscale est au moins égale à la moyenne n’en reçoivent pas. Notons aussi que le financement de la péréquation se fait par le fonds consolidé du gouvernement fédéral, soit par les impôts, taxes et autres revenus qu’il reçoit. Il ne dépend donc nullement de la performance d’une seule province, l’Alberta, comme on veut souvent nous le faire croire.

Depuis 2007-2008, les revenus du pétrole de Terre-Neuve ont tellement relevé sa capacité fiscale que cette province ne reçoit plus de péréquation. À l’inverse, la hausse du dollar et ses effets négatifs sur le secteur manufacturier et les autres secteurs d’exportation ont fini par faire diminuer la capacité fiscale de l’Ontario qui en reçoit depuis quelques années. Ce graphique permet aussi de voir que la capacité fiscale de l’Alberta est tellement élevée qu’on est obligé de tronquer sa barre pour qu’elle rentre dans le graphique! Cela montre que, même si sa capacité fiscale diminuait en raison de la baisse du prix du baril du pétrole, elle demeurerait bien au-dessus de la moyenne canadienne! Un autre graphique montre que cette capacité dépassait 10 000 $ par habitant en 2004, bien au dessus de la moyenne de 6 000 $ de l’époque!

Il est impossible ici de présenter la capacité fiscale actuelle des provinces (les calculs sont, dit-on, fort complexes et les données pas toujours accessibles), mais j’ai pensé comparer l’élément qui lui ressemble le plus, soit le PIB par habitant, au montant de péréquation par habitant prévu pour 2013-2014.

péréquation3

Le trait noir du graphique du haut est le PIB par habitant du Canada. On peut voir que, à l’exception de la Colombie-Britannique, toutes les provinces dont le PIB par habitant est sous le trait noir reçoivent de la péréquation et que toutes celles dont le PIB par habitant lui sont au-dessus n’en reçoivent pas. On peut aussi remarquer que, règle générale, plus les provinces qui sont sous le trait lui sont proches, moins elles reçoivent de péréquation. Par exemple, l’Ontario est la province sous le trait dont le PIB par habitant est le plus proche de la moyenne et est aussi celle qui reçoit le moins de péréquation par habitant. À l’inverse, l’Île-du-Prince-Édouard est celle dont le PIB par habitant est le plus éloigné de la moyenne et est celle qui reçoit le plus de péréquation par habitant. Cette relation n’est pas parfaite, car le PIB par habitant ne représente pas parfaitement la capacité fiscale, mais j’ai montré ces graphiques pour faire comprendre l’idée.

Comme l’Ontario est la province qui reçoit de la péréquation qui en touche le moins par habitant, il est clair qu’elle est celle dont la capacité fiscale est la moins éloignée de la moyenne canadienne. Il n’est donc pas insensé de penser que, advenant une baisse prolongée du prix du pétrole et de la valeur du dollar canadien, sa capacité fiscale soit la plus susceptible de rejoindre celle de la moyenne canadienne, ce qui ferait en sorte qu’elle ne recevrait plus de péréquation. Si c’était le cas, cela libérerait les 3,2 milliards $ qu’elle reçoit et permettrait de les partager entre les autres provinces qui en reçoivent. Je rappelle ici que le montant de la péréquation ne diminuerait pas, puisqu’il serait toujours de 16 milliards $ (augmenté de la croissance moyenne des trois dernières années…). Et il serait peu probable qu’une autre province (Colombie-Britannique ou Saskatchewan) voit sa capacité fiscale diminuer en bas de la moyenne, car ces provinces seraient aussi avantagées par la baisse du dollar canadien. Et même si c’était le cas, le fait que leur population est bien moindre que celle de l’Ontario ferait en sorte qu’elles en toucheraient bien moins que l’Ontario en reçoit actuellement.

Cela signifie que si toutes les provinces qui reçoivent de la péréquation bénéficiaient de la baisse du dollar canadien, l’Ontario ne recevrait plus de péréquation (ou beaucoup moins) et les autres, dont le Québec… en recevraient plus!

Je conviens que ce scénario est plein d’hypothèses, mais elles sont loin d’être improbables si le prix du pétrole baissait pour une longue période!

Bref, non seulement la baisse du prix du pétrole favoriserait la croissance de l’économie du Québec, mais elle pourrait même faire augmenter le montant de péréquation qu’il reçoit. Et même si ce n’était pas le cas, la croissance dont il bénéficierait serait positive!

Et alors…

Face aux difficultés grandissantes qu’elle éprouve et éprouvera encore plus à exporter son pétrole vers les États-Unis, il n’est pas étonnant que l’Alberta cherche désespérément à faire construire des pipelines en Colombie-Britannique pour avoir accès au marché asiatique, et vers le Québec pour avoir accès aux marchés du Québec, des Maritimes, de la Nouvelle-Angleterre et, qui sait, des autres pays joignables par l’océan Atlantique. Et, dans ce cas, elle pourrait vendre plus de pétrole et le faire au prix du Brent, soit de 40 à 50 $ le baril plus cher qu’actuellement.

Non seulement il serait désastreux pour l’environnement d’accepter la construction de ces pipelines, mais il est incompréhensible économiquement parlant que notre gouvernement accepte sans s’y opposer cette construction, et pire encore qu’il entrouvre la porte à ce projet.

La légende urbaine qui prétend que le Québec risquerait de perdre une partie de la péréquation qu’il reçoit si le prix du pétrole baissait n’est qu’une des faussetés qu’on essaie de faire gober à la population pour que ce projet payant pour les grandes entreprises se réalise. Il est déjà désolant de lire des journalistes répéter ces légendes urbaines sans réfléchir, mais il est encore pire de voir nos politiciens se faire rouler dans la farine sur ce sujet…

32 commentaires leave one →
  1. Philippe Lapierre permalink
    14 mars 2013 1 h 37 min

    Ce calcul ne tient pas compte de la capacité fiscal indirecte. Les entreprises pétrolières et leurs employés payent des taxes et des impôts (et font rouler d’autres entreprises et travailleurs qui eux aussi vont payer des taxes et impôts et ainsi de suite). Donc, les conséquences seraient bien plus grave que celles mentionnées (0,5%).

    De plus, de 1990 à 2005 la péréquation reçues par le Québec est restée stable (ajustée à l’inflation). À partir de 2006 elle augmente de manière spectaculaire (plus de 50%) en partie parce que Québec a fait inclure 50% des revenus des ressources naturelles (42,5% viennent du pétrole).

    Terminons en disant qu’il est très contesté d’affirmer que la hausse du dollars à nuit au secteur manufacturier. Des pays sans pétrole ont vu des déclins similaires voir supérieur. Corrélation peut être mais impossible de dire qu’il n’y a un lien de cause à effet.

    Les raccourcis dans ce billets sont trop nombreux pour générer une conclusion fiable.

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  2. 14 mars 2013 7 h 09 min

    @ Philippe Lapierre

    «Ce calcul ne tient pas compte de la capacité fiscal indirecte.»

    Il y a de nombreux calculs dans ce billet. Alors le singulier semble parler d’un calcul en particulier et je ne sais pas lequel. En plus, je crois que vous vous trompez. Lorsque le prix du baril a reculé à 40 $, les pétrolières ont continué à exploiter leur sable. Avec tous les investissements requis, elles perdent moins à continuer à exploiter à perte qu’à arrêter.

    Et, les données sur le PIB comprennent tout ce que vous dites.

    «Donc, les conséquences seraient bien plus grave que celles mentionnées (0,5%).»

    J’ai au contraire montré qu’elles sont bien moindres…

    «Terminons en disant qu’il est très contesté d’affirmer que la hausse du dollars à nuit au secteur manufacturier.»

    Je sais, certains nient la maladie hollandaise, comme d’autres nient le réchauffement climatique et la théorie de l’évolution, parce que cela fait leur affaire idéologiquement. Mais, elle existe quand même! https://jeanneemard.wordpress.com/2011/06/07/le-syndrome-hollandais/

    «Les raccourcis dans ce billets sont trop nombreux pour générer une conclusion fiable.»

    Comme raccourci, il est difficile de faire pire que cette affirmation qui tente de concurrencer celles de Francis Vailles en gratuité! Facile de dire qu’un billet de 3000 mots est plein de raccoucis en une petite phrase de 13 mots (avec une faute , en plus!) sans en nommer vraiment!

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  3. Gilbert Boileau permalink
    14 mars 2013 9 h 25 min

    Merci de mettre en chiffres ce que je croyais par intuition: je déteste les légendes urbaines diffusées par nos journaleux économiques. Je me ferai un plaisir de communiquer cet article à tous ceux qui me semblent affectés par cette terrible maladie. À suivre …

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  4. 14 mars 2013 9 h 32 min

    «Merci de mettre en chiffres ce que je croyais par intuition»

    J’avais déjà traité le sujet, mais pas aussi en détail. Je me disais que c’était le temps de creuser un peu…

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  5. 14 mars 2013 10 h 20 min

    Selon les données de 2010:
    Québec ne reçoit que 15% des 19G de la Défense, 11% des 7G en Agriculture, 11% des 4G en Pêcheries et 9% des 7G en Affaires indiennes, sans oublier le budget de la GRC…

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  6. 14 mars 2013 10 h 57 min

    @Darwin

    Je doute de la capacité du PIB du Québec et de l’Ontario de bénéficier de la baisse du dollar canadien aussi vite que l’Alberta et la Saskatchewan souffrent de la baisse du prix du pétrole.

    Et le pétrole n’est pas la seule variable. Il y a quelques années, 70% des royautés énergétique de l’Alberta provenait du gaz naturel. En 2005, le prix a explosé suite aux ouragans, et en a fait de même en 2008 pendant que le pétrole flanchait à $40. Au cours des dernières années, le prix s’est écroulé pendant que le prix du pétrole montait, ce qui a agit comme un stabilisateur.

    Par ailleurs, l’industrie pétrolière de l’Ouest est un client important pour plusieurs entreprises québécoises. Des annulations de nouveaux projets auraient un impact indirect négatif pour le Québec à cet égard.

    Ceci dit, à court terme, les exportations canadiennes bénéficieront beaucoup plus de la reprise économique des États-Unis que de la baisse du dollar Canadien.

    Quant au mal hollandais, il ne faut pas confondre corrélation et causalité. Il y a eu un changement structurel qui a affecté l’ensemble des pays industrialisés, pas juste le Canada. Voir ceci:

    Quelques réflections économiques estivales…

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  7. 14 mars 2013 11 h 04 min

    Il est peu crédible de nier la maladie hollandaise…surtout dans un pays comme le Canada où les caractéristiques économiques ne sont pas si semblables que ça entre les provinces.

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  8. 14 mars 2013 11 h 07 min

    « Il y a eu un changement structurel qui a affecté l’ensemble des pays industrialisés, pas juste le Canada. »

    En effet, mais ça ne veut pas dire que ce changement structurel ont atténué les différences structurelles entre les provinces, au contraire.

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  9. youlle permalink
    14 mars 2013 12 h 17 min

    @ Philippe Lapierre

    « …en partie parce que Québec a fait inclure 50% des revenus des ressources naturelles (42,5% viennent du pétrole). »

    Vous affirmez que $42,5% des revenus des ressources naturelles du Québec proviennent du pétrole.

    Avez-vous des références? Cela me serait bien utile.

    Je ne connais que Pétrolia, le principal producteur de pétrole au Québec qui produit ne que quelques barils par jour.
    _________________

    En fait pouvez-vous simplement nous donner des références ou nous prouver ce que vous affirmez dans votre intervention?

    Nier le mal hollandais c’est du sérieux et vous devez avoir de bonnes raisons.

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  10. 14 mars 2013 12 h 30 min

    @ Minarchiste

    «Ceci dit, à court terme, les exportations canadiennes bénéficieront beaucoup plus de la reprise économique des États-Unis que de la baisse du dollar Canadien.»

    J’ai surtout parlé de moyen et de long termes «conséquences d’une baisse prolongée du prix du pétrole». Mais, même à court terme, l’impact est bien moindre, possiblement même inextant.

    «Quant au mal hollandais, il ne faut pas confondre corrélation et causalité.»

    Je n’ai jamais prétendu que le syndrome hollandais expliquait toute la détérioration du solde commercial international. Mais il en explique une bonne partie. Quel % ? Les évaluations vont de 25 % à 50 %. C’est nettement suffisant pour annuler tous les «avantages» du pétrole albertain.

    @ David Gendron

    «ça ne veut pas dire que ce changement structurel ont atténué les différences structurelles entre les provinces, au contraire.»

    C’est tout à fait vrai.

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  11. youlle permalink
    14 mars 2013 13 h 58 min

    @ minarchiste

    « Par ailleurs, l’industrie pétrolière de l’Ouest est un client important pour plusieurs entreprises québécoises. Des annulations de nouveaux projets auraient un impact indirect négatif pour le Québec à cet égard. »

    Pouvez-vous nous dire quelle est dette importance en pourcentage du PIB du Québec?
    ———
    « Ceci dit, à court terme, les exportations canadiennes bénéficieront beaucoup plus de la reprise économique des États-Unis… »

    Pouvez-nous nous quantifier ou exprimer en chiffres cette reprise et pourquoi?

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  12. 14 mars 2013 15 h 33 min

    @ Youlle

    «Par ailleurs, l’industrie pétrolière de l’Ouest est un client important pour plusieurs entreprises québécoises»

    Dans un précédent billet, j’ai parlé un peu de ces retombées et ai écrit «nous bénéficions très peu des retombées économiques de l’exploitation pétrolière de l’Alberta, en fait, selon le Conference Board, de moins de 3,9 % des retombées et de 3,4 % des emplois»

    http://tvanouvelles.ca/lcn/economie/archives/2012/10/20121025-194211.html

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  13. youlle permalink
    14 mars 2013 19 h 39 min

    Si je comprends bien la part du Québec en salaire serait de la faramineuse somme 233,92 millions par année.

    Est que sa comprends les travailleurs qui doivent s’exiler en Alberta et qui reviennent avec pas grand chose?

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  14. 14 mars 2013 19 h 43 min

    «Si je comprends bien la part du Québec en salaire serait de la faramineuse somme 233,92 millions par année.»

    Je ne sais pas de quoi vous parlez. Les retombées ne sont pas en majorité en salaires, mais en contrats, en achat de matériel, etc.

    «Est que sa comprends les travailleurs qui doivent s’exiler en Alberta et qui reviennent avec pas grand chose?»

    Je n’ai pas lu l’étude du Conference Board. Ces études ne sont en général pas accessibles le pour le grand public.

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  15. 14 mars 2013 20 h 30 min

    Bon texte !

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  16. 14 mars 2013 20 h 42 min

    Merci!

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  17. 14 mars 2013 21 h 17 min

    @Darwin

    Un type indépendantiste et plutôt centriste m’a récemment avoué avoir espéré l’élection de Danielle Smith en Alberta car elle aurait ainsi été en mesure de « forcer » le fédéral à abandonner le système de péréquation, ce qui, selon son hypothèse, aurait pousser davantage le Québec vers l’indépendance… Je constate que ce mythe de la dépendance du Québec envers l’Alberta prend racine même chez les souverainistes, votre billet est donc d’une pertinence des plus certaines!

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  18. Philippe Lapierre permalink
    15 mars 2013 2 h 10 min

    « Lorsque le prix du baril a reculé à 40 $, les pétrolières ont continué à exploiter leur sable. Avec tous les investissements requis, elles perdent moins à continuer à exploiter à perte qu’à arrêter. »

    C’est faux. En février Suncor a annoncé l’’annulation d’un projet dans lequel elle avait DÉJÀ investi 1,5 milliard de dollars (sur un projet de 3,5 milliards).

    « Et, les données sur le PIB comprennent tout ce que vous dites. »

    La péréquation ne se calcule pas avec le PIB, mais avec la capacité fiscale. Pour l’’Alberta, le tiers de sa capacité fiscale vient de l’’exploitation du pétrole et du gaz.

    « J’ai au contraire montré qu’elles sont bien moindres… »

    Et c’est une démonstration faible. Comme expliquée, elle ne tient pas compte de la capacité fiscale autre que les ressources naturelles. Suncor qui annonce un projet 3,5 milliards ça n’’entre pas dans la capacité fiscale associée aux ressources naturelles, mais dans tout le reste et c’est dans ce ‘reste’, stimulé par l’exploitation du pétrole, que l’’écrasante majorité de la péréquation albertaine vienne. Les impôts sur les profits payés par les pétrolières entrent aussi dans la capacité fiscale non associée aux ressources naturelles (qui rappelons-le ne concerne que les redevances). Calculé la part albertaine de la péréquation en ne regardant que le prix du pétrole, manque totalement de rigueur puisque cela ne tient pas compte de la majorité de l’’activité économique associée à l’exploitation de cette ressource.

    « Je sais, certains nient la maladie hollandaise, comme d’autres nient le réchauffement climatique et la théorie de l’évolution, parce que cela fait leur affaire idéologiquement. Mais, elle existe quand même! »

    Il y a corrélation, mais comme cette corrélation existe aussi ailleurs pour des économies très similaires à la nôtre, scientifiquement, il est impossible de blâmer l’’exploitation du pétrole. Il y a une renaissance du secteur manufacturier aux É.-U. en ce moment, et ce, malgré une devise très forte.

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  19. 15 mars 2013 5 h 06 min

    @ pseudovirtuose

    «Je constate que ce mythe de la dépendance du Québec envers l’Alberta prend racine même chez les souverainistes»

    Il est quand même vrai que la péréquation ne nuit pas au Québec! Je trouve l’attitude de votre indépendantiste plutôt centriste ressemble drôlement à celle des extrêmes gauchistes de ma jeunesse : il ne faut absolument pas améliorer le sort de la population, car ça l’éloigne du Grand soir de la révolution! La politique du pire pour le meilleur qui n’arrivera pas!

    @ Philippe Lapierre

    «C’est faux. En février Suncor a annoncé l’’annulation d’un projet dans lequel elle avait DÉJÀ investi 1,5 milliard de dollars (sur un projet de 3,5 milliards).»

    On verra le résultat de la production quand les données sortiront. Bien sûr que des projets d’expansion seront abandonnés, mais pas les projets en cours.

    «La péréquation ne se calcule pas avec le PIB, mais avec la capacité fiscale»

    Avez-vous lu correctement? Savez-vous la différence entre la somme accordée à la péréquation et son mode de répartition? J’ai fourni toutes les sources dans mon billet. Alors, obstinez-vous avec le ministère des Finances si vous n’êtes pas d’accord! «Cette augmentation est fondée sur la moyenne mobile de croissance du produit intérieur brut (PIB) sur trois ans.» http://www.fin.gc.ca/fedprov/eqp-fra.asp

    «que l’’écrasante majorité de la péréquation albertaine vienne»

    Ce bout est incompréhensible. La péréquation albertaine? Cela n’existe pas! Les Albertains paient des impôts fédéraux (taxes et autres) comme les Québécois et c’est avec ce revenu total (le fonds consolidé) qu’est financé la péréquation. C’est aussi sur le site du ministère des Finances.

    Quand on soustrait des choses du PIB, comme vous le faites, il faut aussi être capable d’additionner ce qui s’ajoute ailleurs. Or, j’ai bien montré dans ce billet qu’au total, le PIB canadien n’a pas du tout été touché par les hausses et les baisses précédentes du prix du pétrole albertain.

    «Il y a une renaissance du secteur manufacturier aux É.-U. en ce moment, et ce, malgré une devise très forte.»

    Devise très forte? C’est justement à sa faiblesse que les études attribuent l’autre moitié (la première étant la hausse du prix du pétrole) de l’explication de la montée de la valeur du dollar canadien! Le secteur manufacturier s’améliore entre autres en raison du retour d’un certain nombre de manufacturiers qui avaient délocalisé leur production dans les pays à bas salaires. Si notre $ était plus faible, un certain nombre de ces entreprises s’établiraient au Canada! Mais, avec nos dollars au pair, ils préfèrent s’établir aux États-Unis. C’est un exemple des torts que nous subissont en raison des gains de l’Alberta.

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  20. youlle permalink
    15 mars 2013 10 h 27 min

    @ Darwin

    « Je ne sais pas de quoi vous parlez. »

    « Le Conference Board estime par ailleurs que la totalité de ces investissements fera travailler 3,2 millions de personnes, ce qui correspond à 172 milliards $ de revenus générés sur une période de 25 ans. Les travailleurs ne provenant pas tous de l’Alberta, les autres provinces profiteraient également de ces retombées (à hauteur de 3,4% pour le Québec). »

    J’avais compris que c’était la partie salaire ce 172 milliards pour 25 ans.

    Ça n’a pas d’importance. Le pétrole de l’Alberta compte pour peu dans le PIB du Québec contrairement à ce que les droitistes et libertariens veulent nous faire entendre, mais n’écrivent pas clairement pour ne pas se faire pincer.

    Ils affirment à qui mieux mieux mais répondent à ces affirmations comme c’est le cas sur ce sujet.

    Facile d’affirmer n’importe quoi.

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  21. youlle permalink
    15 mars 2013 10 h 48 min

    Ils affirment à qui mieux mieux mais ne répondent pas à ces affirmations comme c’est le cas sur ce sujet.

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  22. 15 mars 2013 16 h 50 min

    OK, c’était dans l’article que j’ai cité… Désolé!

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  23. 28 mars 2013 13 h 59 min

    Lu dans la mise à jour de la situation financière et économique du Québec (page B.14)

    «Pour 2013-2014, la révision s’explique essentiellement par une révision à la hausse de 255 millions de dollars des paiements de péréquation annoncée par le gouvernement fédéral en décembre 20123 par rapport à ce qui avait été prévu au budget de novembre 2012. Cette révision positive résulte, entre autres, d’une amélioration de la situation économique de l’Ontario, qui vient augmenter sa capacité fiscale relative, ce qui se traduit par des gains de péréquation pour les autres provinces bénéficiaires.»

    Ça correspond à ce que je disais dans le billet sur le fait que toute amélioration de la situation économique de l’Ontario entraînerait une hausse de la péréquation pour les autres provinces qui en reçoivent

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  24. 3 avril 2013 9 h 11 min

    Dans ce billet, j’ai écrit :

    «Face aux difficultés grandissantes qu’elle éprouve et éprouvera encore plus à exporter son pétrole vers les États-Unis, il n’est pas étonnant que l’Alberta cherche désespérément à faire construire des pipelines en Colombie-Britannique pour avoir accès au marché asiatique, et vers le Québec pour avoir accès aux marchés du Québec, des Maritimes, de la Nouvelle-Angleterre et, qui sait, des autres pays joignables par l’océan Atlantique. Et, dans ce cas, elle pourrait vendre plus de pétrole et le faire au prix du Brent, soit de 40 à 50 $ le baril plus cher qu’actuellement.»

    Et que lis-je aujourd’hui?

    «Jean-Thomas Bernard, professeur au Département de science économique de l’Université d’Ottawa, prédit que le projet de TransCanada alimentera surtout en brut la raffinerie de Saint-Jean au Nouveau-Brunswick. Une partie du pétrole albertain pourrait toutefois prendre la route de raffineries de la côte est américaine, voire du Texas, par bateau.»

    http://www.ledevoir.com/politique/canada/374756/le-petrole-albertain-s-approche-de-l-est

    Les grands esprits se rejoignent!

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  25. 19 décembre 2013 13 h 38 min

    Dans ce billet, j’expliquais que, «comme l’Ontario est la province qui reçoit de la péréquation qui en touche le moins par habitant, il est clair qu’elle est celle dont la capacité fiscale est la moins éloignée de la moyenne canadienne», et que, si l’Ontario s’en approchait juste un peu plus, elle recevrait beaucoup moins de péréquation et que le Québec était le plus susceptible d’en recevoir davantage. Qu’apprend-on aujourd’hui?

    En 2014-2015, le Québec recevra 1,4 milliard $ de plus qu’en 2013-2014 et l’Ontario 1,2 milliard de moins… ce n’est peut-être pas dû à une baisse du prix du pétrole (quoiqu’il a baissé un peu (https://www.rncan.gc.ca/energie/prix-carburant/brut/4918), mais il est certain que la baisse du dollar canadien a joué un rôle…

    http://affaires.lapresse.ca/economie/macro-economie/201312/19/01-4722365-perequation-un-demi-milliard-de-plus-pour-quebec.php

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