L’évolution des dépenses publiques au Québec
Par pseudovirtuose, avec la collaboration de Darwin – Cette semaine, le Centre sur la productivité et la prospérité de HEC Montréal a publié son plus récent rapport sur l’évolution des dépenses publiques au Québec. Dans cette étude, on compare essentiellement les dépenses publiques effectuées en territoire québécois avec celles réalisées en Ontario et ailleurs au Canada pour la période comprise entre 1981 et 2009. En parcourant ce document, plus d’un constat a retenu mon attention tant les démonstrations des auteurs m’apparaissaient sélectives et non fondées.
Postulons ce qui n’a jamais été démontré!
Dès l’introduction, les auteurs nous annoncent que la taille du secteur public étouffe l’économie québécoise et qu’à l’instar des États européens, «[…] il devient prioritaire de réduire les charges supportées par l’État pour restaurer l’équilibre des finances publiques et assurer la reprise économique.» Qu’importe le fait que l’austérité financière s’est révélée totalement inefficace dans la plupart des pays européens où elle a été appliquée, les représentants du Centre semblent persuadés qu’elle reste la voie à suivre pour le Québec!
D’ailleurs, cet énoncé s’avère plutôt étrange en considérant certaines observations rapportées tout au long du rapport. Tel que mentionné à la page 9 du document (quatrième paragraphe), l’État québécois s’est vu contraint d’accélérer l’augmentation du niveau de ses dépenses publiques, tant en proportion du PIB qu’en fonction du nombre d’habitants, vers la fin des années 2000 afin de prévenir l’aggravation de la récession : «Le ralentissement économique associé à la récente récession explique la légère hausse observée depuis 2008».
Toujours sur la même page, les auteurs ajoutent :
«Au cours des années 1980 et 1990, les récessions ont entraîné des fluctuations importantes du poids relatif des dépenses publiques dans le PIB, notamment parce que la croissance économique a été plus faible, mais également parce que les administrations publiques ont augmenté leurs dépenses de manière à stimuler l’économie.»
De plus, le graphique 4 et le graphique 6 (voir respectivement les pages 14 et 16) montrent que l’Ontario et l’ensemble du Canada ont sensiblement connu pareilles fluctuations du niveau général de leurs dépenses publiques au cours des mêmes périodes. Ces données viennent contredire l’affirmation gratuite précédemment postulée en introduction. En effet, si «[…]réduire les charges supportées par l’État […]» est nécessaire à «[…]la reprise économique […]» alors comment se fait-il que l’augmentation des dépenses publiques a historiquement contribué à stimuler les économies canadiennes au taux de croissance anémique ou à stabiliser celles guettées par la récession?
Investissements publics et services sociaux
Ce n’est pas très surprenant de constater un niveau de dépenses publiques généralement plus élevé au Québec qu’en Ontario car la Belle Province offre davantage de services publics à sa population que ne le fait la province voisine. Cependant, rien n’indique qu’un plus haut niveau de dépenses publiques constitue une menace réelle pour la pérennité de l’État québécois. Le graphique 2, reproduit ci-dessous et disponible à la page 11, nous permet de jeter un œil sur l’évolution du niveau des dépenses publiques – sans les dépenses attribuées au service de la dette – à la fois en proportion du PIB et en fonction du nombre d’habitant au Québec :
Voici le constat que posaient les auteurs de l’étude en analysant le premier graphique du document :
« Maintenant, si on analyse conjointement ces deux mesures de l’importance du secteur public, on constate qu’un clivage important s’est formé entre 1997 et 2009. Au cours de cette période, les dépenses publiques exprimées en pourcentage du PIB sont demeurées relativement stables, alors que les dépenses par habitant ont considérablement augmenté, ce qui implique que les administrations publiques au Québec ont profité de la hausse de leur capacité de payer pour financer des dépenses additionnelles. »
Ce constat néglige quelques aspects de la question. Tout d’abord, les auteurs commencent leur analyse en 1997, sans mentionner que cette année-là suivait au moins quatre années de compressions budgétaires qui ont culminé avec la mise à la retraite massive d’employés de l’État. Ces retraites furent si nombreuses que le Québec a eu besoin de nombreuses années de rattrapage pour les compenser. Ainsi, une partie de l’augmentation des dépenses publiques entre 1997 et 2009 n’a en fait pas été consacrée à la création de nouveaux services publics, mais simplement à compenser les baisses de dépenses antérieures par l’embauche de nouveaux employés, notamment dans le secteur de la santé.
Ensuite, ils terminent cette analyse avec une année de récession. Or, si on regarde le niveau de dépenses publiques par rapport au PIB lors des récessions précédentes, on constate sans difficulté qu’il était nettement plus élevé en 1993 qu’en 2009, même s’il y avait moins de services (services de garde à tarif réduit, assurance-médicaments, congés parentaux, etc.) et que la proportion de personnes âgées était plus faible. On dira que la récession fut moins dure en 2009, mais cela fut spécifique au Québec, cette récession ayant été plus dure que celle du début des années 1990 dans la plupart des pays du monde et plus forte qu’au Québec dans les autres provinces canadiennes. Peut-être que la forte présence du secteur public au Québec, n’est pas étrangère à cette meilleure performance…
Ensuite, la conclusion à laquelle arrivent les auteurs semble précipitée. Si les dépenses publiques ont augmenté en fonction du nombre d’habitants tout en restant constantes lorsque mesurées en proportion du PIB, c’est peut-être plutôt car une augmentation du niveau général des dépenses publiques a pu indirectement alimenter la croissance des autres composantes du PIB et stabiliser ainsi la proportion accaparée par les dépenses publiques. Par exemple, une récente étude de l’Université de Sherbrooke nous a démontré que les services de garde à contribution réduite au Québec ont permis d’accroître l’ensemble du PIB de la province d’environ 5,1G$ entre 1997 et 2008. Cette croissance additionnelle a également entraîné une augmentation des revenus fiscaux des États provincial et fédéral.
Compressions et rattrapage
Dans le même ordre d’idée, une observation similaire mais portée sur l’effet inverse a été effectuée en Europe où le FMI a lui-même reconnu l’erreur commise par ses gestionnaires en imposant l’austérité à l’ensemble des pays européens en difficulté :
«Le consommateur diminue ses dépenses, les entreprises réduisent leur production, le chômage augmente, les impôts rentrent mal, le déficit budgétaire s’accroît. Le circuit de la diminution des revenus et de la production s’enchaîne. Dans ce contexte, la réduction du déficit à grande vitesse amplifie la crise, comme le FMI le reconnaît finalement avec ses erreurs de calculs admises en octobre 2012.»
Un autre constat vient contredire la fausse prémisse contenue dans l’introduction du rapport du Centre. Ainsi on serait tenté de conclure qu’il est possible que ce soit l’augmentation des dépenses publiques, en tant qu’investissement, qui a partiellement accru la capacité de payer de l’État québécois et non l’inverse. Évidemment, ce ne sont pas tous les services offerts par l’État qui sont rentables (et ils ne sont pas tous censés l’être!) mais il est difficile d’estimer concrètement le type d’effet causal présent au sein de la relation entre dépenses publiques, croissance du PIB et capacité de payer des administrations publiques. Je reste donc surpris de voir les auteurs de l’étude arriver aussi hâtivement à cette conclusion.
Le Québec et l’Ontario
Lors de leur conclusion générale, les auteurs du rapport stipulent, entre autres, que le Québec doit puiser davantage au sein de ses ressources financières pour pallier son haut niveau de dépenses publiques :
«L’étude démontre également que le Québec doit utiliser une plus large part de ses ressources financières pour financer ses dépenses publiques. Par exemple, pour l’année 2009, les dépenses publiques au Québec en proportion du PIB étaient 25 % plus élevées qu’en Ontario, alors que le niveau des dépenses par habitant était 9 % plus élevé qu’en Ontario.»
En comparant la situation de l’Ontario avec celle du Québec, les données relevées par la dernière phrase peuvent indiquer plus d’une possibilité. Par exemple, on peut supposer que le gouvernement ontarien rentabilise actuellement davantage ses dépenses publiques que ne le fait le gouvernement québécois ou encore que la taille plus élevée de son économie lui permet de mieux financer ses services publics. Par ailleurs, dans la première partie du rapport (voir la page 11), les auteurs attribuent une plus forte croissance des dépenses spécifiques en programmes et transferts au Québec à la période couvrant les années comprises entre 1997 et 2009 :
«En concentrant l’analyse sur la période 1997-2009, on constate que la croissance des dépenses publiques par habitant hors service de la dette a été plus rapide que lorsqu’on inclut le service de la dette dans le calcul.»
Néanmoins, ils omettent de mentionner que les dépenses publiques ontariennes du même type ont augmenté plus rapidement en proportion du PIB que celles du Québec au cours du même laps de temps. En effet, passant d’environ 37,0 % en 1997 à 41,2 % en 2009, les dépenses publiques – sans le service de la dette – en proportion du PIB n’ont cru que d’environ 11,2 % au Québec. Dans le cas de l’Ontario, l’augmentation a plutôt été d’environ 21,5 % soit quasiment deux fois plus rapidement. Pourtant, lorsqu’on évalue les augmentations de dépenses publiques au cours de la même période entre les deux provinces en se servant du second indicateur, soit le niveau de dépenses publiques par habitant, on s’aperçoit qu’elles sont sensiblement similaires avec environ 35,93 % (d’environ 10 346 à 14 063 $ par habitant) pour le Québec et 40,5 % (d’environ 9590 à 13 473 $ par habitant) pour l’Ontario. Le Québec a donc su mieux tirer profit de ses investissements publics que l’Ontario lors de la dernière décennie. Un effet de rattrapage semble ainsi se dessiner.
Et alors…
Vers la fin de leur rapport, les auteurs accusent certains types de services sociaux offerts par le gouvernement provincial du Québec d’être à l’origine d’un niveau général plus élevé de dépenses publiques en sol québécois comparés à ceux que l’on retrouve en territoire ontarien ou ailleurs au Canada :
«Le vieillissement de la population, les congés parentaux et l’accroissement des places subventionnées en garderie apparaissent donc comme les principaux facteurs à l’origine de la poussée des dépenses en services sociaux.»
Ce constat m’apparaît très étonnant considérant le fait que les deuxième et troisième facteurs identifiés, à titre de politiques natalistes, existent principalement dans le but de contrer les effets négatifs du premier facteur énuméré. Rappelons aussi que le programme des places subventionnées en garderie s’est avéré être rentable pour les deux principaux paliers de gouvernements. Bref, je vois mal comment le maintien de ce service public par l’État québécois serait problématique.
En outre, les auteurs taisent totalement un autre facteur qui a contribué de façon importante à la hausse des dépenses publiques québécoises. En effet, les transferts aux entreprises par les administrations provinciales sont passés (selon le tableau cansim 384-0004 de Statistique Canada, tableau utilisé pour la plupart des graphiques du document) de 2,9 % des dépenses totales de ces administrations à 7,4 % entre 1981 et 2009 au Québec et de 1,8 % à 2,0 % en Ontario! Entre 1997 et 2009 ? De 4,4 % à 7,4 % au Québec et de 0,9 % à 2,0 % en Ontario. Pourquoi les auteurs pointent-ils autant, quand ils ne lui reprochent pas, ses dépenses pour le vieillissement inévitable, les congés parentaux et les services de garde à tarifs réduits, à la fois rentables et appréciés par une population qui cherche un meilleur équilibre entre le travail et la vie familiale, et passent-ils sous silence la hausse des transferts aux entreprises et leur niveau entre trois et quatre fois plus élevé qu’en Ontario ? Là, on quitte le terrain de l’analyse économique pour tomber carrément dans celui de l’idéologie…
En résumé, ces nombreuses constatations m’amènent à penser que la situation des dépenses publiques au Québec est loin d’être aussi problématique que le portrait dressé par les auteurs; la portion de dépenses publiques assumée par l’économie québécoise n’a que très légèrement augmenté au cours de la dernière décennie alors que l’État québécois a tout de même accru son niveau de services publics offerts à la population, une partie de ceux-ci s’avérant même rentables ! Même l’Ontario n’a pas su profiter autant de l’accroissement du niveau de ses dépenses publiques que ne l’a fait le Québec au cours des dernières années. En fait, le rôle stabilisateur joué par les dépenses publiques a une fois de plus été démontré lors des dernières crises économiques connus par l’ensemble des économies canadiennes. D’ailleurs, celles-ci brillent actuellement par leurs absences dans le cas des pays européens emportés par les vagues austères de la Troïka.
Alors, que reprochent-ils vraiment au Québec ?
Est-ce que l’étude porte uniquement sur les dépenses des gouvernements provinciaux? En Ontario, certains services publics sont administrés par les municipalités.
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Non, elle porte sur les dépenses des trois paliers de gouvernement. Et, de fait, les auteurs mentionnent que les municipalités de l’Ontario ont la responsabilité de certains services sociaux. Pour les comparaisons, ils additionnent les deux secteurs.
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« À la lumière de ces résultats, une question s’impose : comment l’État québécois arrivera-t-il à régler la facture, alors que ces facteurs ne feront que s’accentuer ? Pour réussir ce tour de force, le gouvernement devra absolument favoriser l’accroissement du PIB par habitant, et la seule façon d’y parvenir, c’est d’augmenter la productivité. Si nous ne relevons pas collectivement ce défi, nous n’aurons plus les moyens de nos ambitions », affirme Robert Gagné dans un communiqué.
Encore un vieux mythe qui perdure chez ceux du HEC qui ont pondu ce rapport.
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Il faudra bien qu’un jour les prophètes de malheur révisent leurs outils d’analyse; les dépenses de l’État relèvent aussi de choix politiques, choix d’une population qui acceptent de payer des services particuliers à ses citoyens, services que plusieurs provinces nous envient. Le Québec peut-il avoir raison au moins une fois?
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Les auteurs auraient pu déplorer que les subventions aux écoles privées soient plus élevées que dans les autres provinces.
On retrouve le même genre de raisonnement dans les études fixant le jour de libération fiscale des particuliers. Je pourrais additionner mes dépenses annuelles de logement, d’alimentation, d’habillement, de loisirs, etc. pour découvrir mon jour de libération du secteur marchand de l’économie. Si je vivais dans un pays où l’assurance-maladie est privée, mon jour de libération se situerait entre Noël et 31 décembre et mon assurance serait minimaliste. J’aurais démontré que le secteur marchand étouffe ma prospérité.
P.-S. Un jour, je compléterai l’article de Wiki sur l’idéologie http://fr.wikipedia.org/wiki/Id%C3%A9ologie , de la forge du terme par Destutt de Tracy, en passant par la camera obscura de Marx, à « « L’idéologie est l’idée de mon adversaire » serait une des moins mauvaises définitions de l’idéologie » de Raymond Aron, jusqu’à moi-même. Jeanne Émard aura évidemment la primeur et sera cité dans Wiki. Les commanditaires accourront.
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@ Richard Langelier
«Les auteurs auraient pu déplorer que les subventions aux écoles privées soient plus élevées que dans les autres provinces.»
Cela va en effet dans le sens de ce que j’ai écrit sur l’omission de la hausse et du niveau beaucoup plus élevé des transferts aux entreprises par les administrations provinciales (c’est une de mes deux contributions à ce billet, je laisse pseudovirtuose répondre aux autres commentaires), car, si je ne m’abuse, ces subventions en font partie.
« pour découvrir mon jour de libération du secteur marchand de l’économie»
Je n’avais jamais pensé à le voir comme ça! Pertinent!
«L’idéologie est l’idée de mon adversaire»
Je n’ai rien contre les idéologies et je suis conscient et heureux d’en avoir une. Sauf, que je pense ne pas essayer de travestir les faits pour la faire valoir. Les auteurs de cette étude ne se privent toutefois pas de le faire. Sur l’idéologie :
https://jeanneemard.wordpress.com/2011/11/28/lideologie/
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C’est drôle, quand je pense au diplômé des HEC, Je me souviens d’une scène où l’orthophoniste qualifie d’idiot certifié les membres de la royal academy.
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@ Darwin
Ouf! J’ai des croûtes à manger avant de donner une meilleure explication de l’idéologie que celle de Jacques Généreux!
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Pour avoir un portrait juste il faudrait mesurer la valeur du bien produit par l’état par dollars investit. La productivité de l’état est en baisse constante, en contexte d’un investissement stable cela signifie un appauvrissement au final.
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@ Gilles Turcotte
«La productivité de l’état est en baisse constante»
Avez-vous des sources fiables pour avancer cela?
En passant, la productivité de l’État est calculé par ses dépenses, pas par la vente de sa production. La meilleure façon d’augmenter la productivité des employés de l’État est d’augmenter leur salaire!
https://jeanneemard.wordpress.com/2011/07/25/la-productivite-dans-le-secteur-public/
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Votre réponse est inquiétante.
J’entends le même discours de certains pas très jeunes syndicalistes, qui ont énormément de difficulté à tolérer l’arrivée des visions pragmatiques de plus jeunes qui veulent produire.
La baisse de productivité découle de cette pensée que l’état ne produit rien, qu’il suffit de dépenser. Cela nourrit la droite.
L’état produit certainement de la valeur en faisant des choses.
L’état n’est rien et ne sert à rien s’il ne produit rien.
Il ne faudrait que quelques fonctionnaires pour effectivement redistribuer la richesse, pour ensuite laisser les citoyens acheter leurs services.
L’état consomme des ressources et en échange produit des résultats ayant une valeur économique, sans l’état il faudrait acheter ces résultats (comme avant qu’il y ait les impôts), cela n’est pas une affirmation.
Voyons, on doit produire un résultat, sinon il n’y a pas d’économique. Qu’est-ce que cette affirmation, je ne comprends pas ?
Flambez, flambez, il en restera toujours quelque-chose.
Et, oui, la quantité de service produit par l’état par dollars est en baisse (n’êtes-vous pas allé dans un hopital depuis 20 ans pour le constater ?).
Je le constate, et n’ai pas à demander à mon voisin, ou à quelque très prestigieux observateur du ciel reconnu pas ses prestigieux pairs des universités des observateurs du ciel, de me dire de quelle couleur est le ciel.
Mais, pour vous satisfaire, je suis dedans, le dit ciel.
Je ne fais pas que le voir, j’y touche, je le respire, je le transpire.
L’état produit de moins en moins, c’est un fait, c’est sans débat.
Il reste à mesurer la chose.
Mais je ne suis pas économiste, je ne suis pas le mieux outillé pour le faire. Refuser ne fera pas disparaître la réalité.
Le refus rend victime de soi-même.
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@ Gilles Tucotte
Je vous prierais, monsieur, si vous voulez commenter ici, de cesser de faire dire à vos interlocuteurs ce qu’ils ne disent pas. Je n’ai fait que vous demander calmement une source et vous expliquer comment Statistique Canada calcule la productivité des secteurs non marchands.
http://www.statcan.gc.ca/pub/13-605-x/13-605-x2007005-fra.htm
Je répète, «principalement à partir des salaires et traitements», exactement ce que je disais. Si cela ne vous plaît pas, allez vous obstiner avec Statistique Canada!
Tout le reste de votre commentaire me fait dire ce que je n’ai pas dit. C’est très désagréable.
Bien sûr que l’État produit, sauf que ce n’est pas comptabilisé de la même façon que lorsque le secteur marchand produit. Et lorsque vous parliez de productivité, vous ne saviez manifestement pas de quoi vous parliez. Ce n’est pas grave, plein de gens ne le savent pas. Mais, heureusement, tous n’engueulent pas ceux qui le savent!
«L’état produit de moins en moins, c’est un fait, c’est sans débat.»
Heureux homme qui sait tout sans avoir à débattre…
«Il reste à mesurer la chose.»
Je ne le dirai jamais assez, le PIB et ses variables dérivées, comme la productivité, sont de bien mauvais outils pour estimer la valeur de la production de l’État, des autres secteurs non marchands (dont le travail domestique) et même du secteur privé!
https://jeanneemard.wordpress.com/2011/06/26/le-pib/
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@Gilles Turcotte
Le constat que je fais d’un hôpital c’est qu’il y a encore beaucoup de production… qui est au service plus de la gestion, moins aux patients, c’est le paradoxe du contrôle des coûts!
Les priorités gouvernementaux dans la santé dérive vers la gestion et non le patient! Dans un sens , c’est de la production… mais moins visible pour le patient. (Qui devient aussi plus un client qu’un patient, gestion oblige! C’est le virage privé…)
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D’où le pourquoi j’en appelais à ceux qui peuvent mieux que moi, de documenter ce que j’observe sans avoir les outils pour le documenter.
Désolé de vous irriter sans objet, apparemment j’ai extrapolé une compréhension réelle mais externe.
Je diverge de vue concernant la valeur du bien produit et j’insiste philosophiquement, tout travail produit une valeur quantifiable, c’est donc comparable à tout autre secteur.
Si personne ne le fait, c’est peut-être qu’il est temps de commencer à faire autrement.
Je ne crois pas que s’en remettre à une agence gouvernementale (aussi impressionnante soit-elle) pour initier l’innovation soit une philosophie professionnelle que je cautionnerai.
Débattre est un défi intellectuel stimulant, mais je ne peux débattre sur ce que j’estime être une assertion, l’état produit de moins en moins de résultat avec le même intrant.
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Si productivité est un irritant, efficacité énergétique serait-il acceptable ?
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La majeure partie de ce qui est actuellement consommé en gestion est un perte nette. Je ne l’avais pas écris mais l’avais à l’esprit, toutes les augmentations de budgets qui ne produisent pas une augmentation de résultat sont consommés en gestion, c’est ce qui est observable. Comme la gestion augmente constamment …
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Il existe des données sur l’évolution du nombre d’actes médicaux par provinces (opérations, par exemple), notamment de l’Institut canadien sur l’information en santé (ICIS), mais aussi du ministère de la Santé. Vous pouvez toujours fouiller là pour chercher des données.
J’ai davantage confiance en ces données et en celles de Statistique Canada qu’en celles de quelqu’un qui se base sur ces visites à l’hôpital pour estimer la production totale de notre système.
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Les statistiques sur les prestations sont une mesure de la facturation et non de la valeur du service rendu, qui en santé serait un patient soigné.
Si à cause de l’augmentation de lourdeur de gestion il faut maintenant 4 actes plutôt que 3 pour obtenir le même résultat de soin rendu, c’est 1/3 d’augmentation + le frais de gestion.
Personne ne mesure ça ….
J’en observe de l’intérieur qu’il est plusieurs choses qu’on peut savoir mais qu’on ne veut savoir.
Saviez-vous que selon la loi d’accès à l’information, une donnée produite est une donnée accessible, et qu’en conséquence la décision est souvent prise de ne pas mesurer, pour ne pas se voir obligé de publier ?
Estimer une production totale n’est pas observer une baisse …. vous me faites dire des choses que je n’ai pas dites …. 🙂 .
Moi cela m’est amusant.
J’insiste que je ne suis pas outillé pour estimer le total, j’insiste que c’est l’objet du commentaire initial.
C’est vous qui pouvez.
Qui le veut ?
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«Estimer une production totale n’est pas observer une baisse»
N’est-ce pas vous qui avez commencé cet échange en écrivant «La productivité de l’état est en baisse constante»?
Je ne comprends à ce que vous dites et vais donc en conséquence cesser de répondre à vos commentaires.
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Voyons Darwin, un peu de patience! 😆
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Yves a raison, Darwin. Les commentaires de Gilles Turcotte sont faciles à comprendre. Supposons qu’on passe de 3/3 à 4/3, ça va mal!
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4/3, c’est quand on donne plus que son 110 % ?
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@ Gilles Turcotte
J’ai l’impression que vous posez la question suivante :
Vous faites le repas avec l’épicerie que vous êtes allé chercher, vous y ajoutez les restes de la veille et une récolte de votre potager. Par la suite vous mangez à toute vitesse pour pouvoir vous débarrasser de la vaisselle afin de nettoyer le plancher qui est très sale. Le lendemain, vous recommencez avec de l’épicerie neuve avec un plancher moins sale.
Le troisième jour, vous mangez un sandwich mec do et vous faites le lavage. Le quatrième vous mangez un soupe en boîte et un sandwich au jambon, vous passez la tondeuse et vous nettoyez le plancher que vous avez sali avec de l’herbe.
Finalement au bout d’une semaine, vous avez produit beaucoup.
La Question :
De façon pragmatique, quelle est votre production par dollar investi et quelle est votre productivité?
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@ Youlle
🙂
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@ Darwin
Quoi? J’ai pas compris. 😦
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Superbe contexte Youlle, votre créativité m’impressionne.
Incidemment, comme je ne suis pas aussi zelé à « maintenir » mon environnement, je fais l’observation que en conséquence ma maison a moins de valeur que celle de ma voisine, qui elle est appliquée.
Si on me demandait d’estimer la valeur ajoutée à sa maison par son travail je ne pourrais pas, je n’ai pas la connaissance requise, mais je peux observer qu’à la vente il existe une différence.
La valeur du travail pourrait se mesurer par comparable, combien je devrais payer pour faire faire ce que je n’aime pas faire.
Cette valeur du marché est-elle supérieure ou inférieure à la valeur ajoutée ? Aucune idée. Facile de constater, difficile de mesurer.
De même, je peux observer que moi je suis moins efficace que ma voisine, pour la même unité de temps ou d’énergie je récurre moins.
En postulant qu’il est impossible de mesurer la valeur du travail accomplit, il demeure élémentairement facile de constater qu’existe une différence d’efficacité.
De même il m’est élémentairement facile de constater qu’en vieillissant je suis de moins en moins efficace à récurrer.
Constater est élémentaire.
Pourquoi est-il hérétique d’affirmer que je constate que l’efficacité de l’état à obtenir un même résultat est en baisse ?
Moi je le constate aisément.
Êtes-vous simplement choqué de ne pas y arriver ?
Moi je le constate aisément, et j’observe aussi très aisément pourquoi, le fonctionnel est mon domaine.
J’en appelais à votre expertise pour mesure la chose, mais bon, vous refusez même de le constater, que puis-je, tant pis pour nous.
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«Êtes-vous simplement choqué de ne pas y arriver ?»
Vous m’avez percé à jour!
«J’en appelais à votre expertise pour mesure la chose»
C’est bien la première nouvelle que j’en ai! Vous n’avez cessé d’affirmer que vous le savez déjà sans preuve («Moi je le constate aisément»)! Pourquoi s’embourber dans les faits quand on a la science infuse…
Monsieur, j’ai déjà écrit environ 300 billets assez fouillés. J’ai déjà traité de sujets connexes. Alors, je ne recommencerai pas pour vous qui alignez les commentaires abscons. Cela demande beaucoup de travail. Et je choisis les sujets que je traite.
Sur la santé : https://jeanneemard.wordpress.com/2010/11/21/les-effectifs-de-la-sante/
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« …comme je ne suis pas aussi zelé à « maintenir » mon environnement, je fais l’observation que en conséquence ma maison a moins de valeur … »
Savait pas que bien laver laver la vaisselle faire la popote et laver le linge propre pouvait augmenter la valeur de la maison. Maudit que j’ai de la misère à comprendre, que j’ai donc de la misère à comprendre…
Sa doit être pour ça que mon propriétaire est riche, ça lave la vaisselle et puis le linge en grand dans le bloc.
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J’ai dit, il faudrait évaluer (ou mesurer ou estimer ou comme vous voudrez) la baisse d’efficacité (productivité vous détestez) de l’état.
(cela impliquait de facto que moi je ne peux pas)
Vous avez dit, sans demander de préciser, quelles sont mes sources.
(comme s’il me fallait la permission d’un maître à penser pour penser)
J’ai répondu, fort insulté, que je n’ai besoin d’aucune caution pour constater, et terminé en disant que j’en appelle à vous parce que je n’ai pas les outils pour aller au-delà du constat.
Ensuite c’est une suite de nous sommes tellement bon il est tellement con.
Et personne n’a remarqué que j’ai toujours dis la même chose mais de plusieurs manières différentes : Je fais le constat du résultat, je n’ai pas les outils pour en mesurer l’évolution, j’en appelle à votre expertise.
Je fais un autre constat, la simple évocation et association des mots état et productivité a conduit à un choc émotif grave empêchant tout dialogue.
Je dirais qu’il y a là beaucoup d’enseignement à tirer.
Autant que dans 300 billets ?.
Je n’ai pas les outils pour en faire l’estimé.
Youlle, mon commentaire sur la créativité n’était pas un sarcasme.
Mais la manipulation élémentaire des mots pour en tirer du sophisme c’est moins créatif, et comme j’ai déjà vu neigé, et ne vous en déplaise suis plus outillé que vous l’aimeriez, cela m’amuse.
Continuez votre bon travail, il est fort intéressant de bouquiner le travail des sources que vous résumez, ça nourrit ma libre pensée.
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«comme s’il me fallait la permission d’un maître à penser pour penser»
C’est insultant de se faire demander des sources pour appuyer des affirmations? Nous ne partageons pas le même univers…
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Ah, enfin on est d’accord
Au plaisir
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J’en suis ravi. Qu’on soit d’accord et que ce soit fini!
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