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Souveraineté ne rime pas toujours avec «identité»

6 juillet 2013

À la suite des fêtes nationales annuelles au cours des dernières semaines, le contexte actuel se prête plutôt bien à un billet ayant pour thème la souveraineté du Québec. Je dois avouer que la surexposition médiatique et politique dont fut la cible l’interdiction du turban sur les terrains de soccer m’a également incité à écrire sur le sujet. Je ne souhaite pas contribuer à l’hégémonie de cette controverse face à d’autres enjeux bien plus importants; beaucoup en ont déjà trop dit à ce sujet. Néanmoins, je tiens à mentionner la manière dont Rima Elkouri a merveilleusement bien nuancé le tout.

Le plus désolant avec cette histoire fut sa malheureuse récupération par certains indépendantistes afin de tenter de mousser l’option souverainiste au sein de l’opinion publique. Un autre type d’argumentaire propre à défendre le projet souverainiste québécois mérite d’être envisagé.

Patrimoine linguistique et culturel

On associe régulièrement le combat de la souveraineté du Québec avec la protection de la langue française en Amérique du Nord. Principal vecteur de la culture québécoise, il est vrai que la langue joue un rôle prépondérant dans la préservation de la différence culturelle du Québec face à la majorité anglophone sur le territoire nord-américain. Or, un mythe bien répandu tend à laisser croire que les langues ne servent seulement qu’à exprimer et communiquer des idées foncièrement indépendantes de la langue utilisée et que tous les idiomes et dialectes sont ainsi parfaitement interchangeables. Lorsqu’on adopte ce présupposé, la protection d’une langue nous apparaît alors sûrement beaucoup moins cruciale.

Le linguiste Claude Hagège fournit cependant un tout autre constat de la réalité propre aux langues :

«Seuls les gens mal informés pensent qu’une langue sert seulement à communiquer. Une langue constitue aussi une manière de penser, une façon de voir le monde, une culture. En hindi, par exemple, on utilise le même mot pour « hier » et « demain ». Cela nous étonne, mais cette population distingue entre ce qui est – aujourd’hui – et ce qui n’est pas : hier et demain, selon cette conception, appartiennent à la même catégorie.»

– exemple amérindien

Sur le plan international, la multiplicité des langues contribuent à la diversité des sociétés, cultures et modes de vie.  Un autre exemple frappant de cette situation provient assurément de certaines cultures amérindiennes d’antan pour lesquelles la notion européenne de propriété privée était quasiment incompatible avec leurs langues parlées :

«Les anthropologues, par la suite, ont permis de relativiser cette propriété première en montrant qu’elle possède en fait des facettes nettement plus obscures. Ils ont en effet attiré l’attention sur certaines cultures (et certaines langues) où les idées du « tien » et du « mien » ne sont guère distinctes puisqu’elles sont exprimées dans le même terme. D’autres ont précisé que de nombreuses ethnies n’ont jamais considéré quoique [sic] ce soit, y compris la terre, comme une entité que l’on peut s’approprier, tout en entretenant avec elle un rapport sacré.»

Il est difficile de démontrer en de meilleurs termes l’impact des mots sur la pensée. Évidemment, les différences entre les principales langues occidentales, dont l’anglais et le français, ne sont sûrement pas aussi vastes qu’entre ces dernières et les langues amérindiennes ou indiennes mais ces différences existent malgré tout! Pensons aux termes «tu» et «vous» de la langue française dont la traduction en anglais se résume au seul terme «you». Toutefois, soyons clairs; il ne s’agit absolument pas de reconnaître la supériorité d’une langue ou d’une autre, il n’existe sûrement d’ailleurs aucun moyen rigoureux d’évaluer la supériorité d’une langue par rapport à une autre…

La souveraineté comme gage de diversité

Auparavant, Darwin a déjà rigoureusement démontré que l’union monétaire entre le Canada et le Québec était nuisible à l’économie du Québec et ce, principalement en raison des barrières linguistiques et culturelles minant la mobilité interprovinciale des québécois francophones. D’ailleurs, un diagnostic similaire peut être soulevé à l’égard de la zone euro.

Quelles conclusions peut-on en tirer? Tout d’abord, la situation minoritaire des francophones au sein du Canada fait toujours miroiter le risque d’assimilation à la majorité anglophone du pays. Or, cette assimilation serait quasiment nécessaire à la zone monétaire canadienne actuelle afin d’effacer toutes barrières linguistiques au pays. En dehors de l’indépendance du Québec, des alternatives peuvent être concevables afin d’éviter l’uniformisation complète de cette partie du continent mais comme le stipule les communiqués de Québec solidaire, le fédéralisme canadien est pourvu d’un «caractère irréformable». En effet, les réformes indispensables s’opposent à l’entité même qu’est l’État fédéral canadien ainsi qu’à sa constitution.

De plus, les langues qui disparaissent sont une triste réalité et non pas qu’une vue de l’esprit. Par exemple, en 2010 décédait la dernière locutrice de la langue « Bo » en Inde. Avec ce décès, une autre langue s’évanouit et celle-ci emporte tous ses secrets dans sa tombe.

Ainsi, l’indépendance du Québec apparaît nécessaire au maintien de l’existence de la langue française en Amérique au même titre que l’indépendance de la majorité des peuples de la planète est un gage de la diversité mondiale, si précieuse et pourtant si fragile. La multiplicité des États indépendants, bien qu’imparfaite et parfois porteuse de sombres dérives, est malgré tout le meilleur garde-fou face à une mondialisation en plein essor entraînant, à l’instar d’un rouleau-compresseur, l’hégémonie d’une seule langue et d’une seule culture.

Et alors?

Ce que je cherchais à démontrer avec ce billet est que la souveraineté d’un peuple est davantage justifiable par la nécessité de préserver son caractère unique plutôt que par le sentiment identitaire d’une majorité de ses membres. Disons qu’il semble surtout difficile de laisser croire que la présence d’un turban sur un terrain de sport menace l’existence de ce qui nous distingue le plus sur cette terre d’Amérique du Nord, soit notre langue commune.  N’oublions pas par ailleurs que les Premières Nations vivant sur le territoire québécois méritent également de voir la pérennité de leur langues et cultures garantie au même titre que la nôtre.

18 commentaires leave one →
  1. 7 juillet 2013 7 h 53 min

     » Toutefois, soyons clairs; il ne s’agit absolument pas de reconnaître la supériorité d’une langue ou d’une autre, il n’existe sûrement d’ailleurs aucun moyen rigoureux d’évaluer la supériorité d’une langue par rapport à une autre… »

    Ça, j’en doute énormément, il y a longtemps que les linguistes comparent les langues en terme de richesse du vocabulaire, façon d’articuler les concepts les idées, etc….Je pense vraiment que, puisque la langue agit sur la pensée, que la rapidité de développement des peuples a un rapport avec la richesse de la langue. Je peux, en même temps, reconnaître l’importance du patrimoine associé à chacune des langues parlées.

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  2. 8 juillet 2013 1 h 55 min

    @koval

    « il y a longtemps que les linguistes comparent les langues en terme de richesse du vocabulaire, façon d’articuler les concepts les idées, etc… »

    Aurais-tu des exemples? Hagège semble justement affirmer qu’il n’y a pas vraiment de langue « supérieure » :

    « En premier lieu, il n’existe pas de langue « supérieure ». Le français ne s’est pas imposé au détriment du breton ou du gascon en raison de ses supposées qualités linguistiques, mais parce qu’il s’agissait de la langue du roi, puis de celle de la République. C’est toujours comme cela, d’ailleurs : un parler ne se développe jamais en raison de la richesse de son vocabulaire ou de la complexité de sa grammaire, mais parce que l’Etat qui l’utilise est puissant militairement – ce fut, entre autres choses, la colonisation – ou économiquement – c’est la « mondialisation ». »

    http://www.lexpress.fr/culture/livre/claude-hagege-imposer-sa-langue-c-est-imposer-sa-pensee_1098440.html

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  3. koval permalink*
    8 juillet 2013 6 h 22 min

    À bien y repenser, tu as peut-être raison, j’ai possiblement été trop affirmative. Je manque de temps en ce moment (c’est un chantier de construction ici), mais je vais y revenir, je vais essayer de voir si Chomsky a déjà parlé de ça. C’est un sujet plus complexe qu’il n’y paraît à première vue….possiblement que quelques thèses s’affrontent.

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  4. david weber permalink
    17 juillet 2013 8 h 57 min

    Bonjour tout le monde,

    J’ai besoin des explications de mes cousins québécois pour comprendre un fait de société qui s’est déroulé chez vous. Voici l’article qui en parle :  » la ronde | nourriture
    Deux poids, deux mesures  »

    http://www.journaldemontreal.com/2013/07/16/deux-poids-deux-mesures

    Dans cet article on parle d’un lieu qui se nomme : « la Ronde ». Qu’a donc de spécial ce lieu dit ? Est un endroit privé ou public ?

    Bien cordialement.

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  5. Yves permalink
    17 juillet 2013 14 h 53 min

    David, la ronde c’est un parc d’attractions. S’ils interdisent qu’on apporte notre nourriture c’est tout simplement pc qu’ils veulent nous vendre leur bouffe pas mangeable. Pour les Juifs et les musulmans, j’imagine qu’ils ne servent pas de la bouffe casher à ce parc

    Note. Ne vous fiez pas au Journal de Montréal, c’est un torchon!

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  6. david weber permalink
    17 juillet 2013 15 h 37 min

    Merci Yves,

    vous confirmez ce que je subodorai

    Cordialement.

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  7. 17 juillet 2013 17 h 44 min

    J’endosse sans réserve le commentaire de Yves. Je préciserai que la Ronde appartient depuis quelques années à une entreprise privée, Six Flags.

    Je n’avais pas pris connaissance de cette «nouvelle». Ce torchon, comme le dit bien Yves, ne cherche qu’à susciter la haine en exagérant constamment ce genre de faits. Je savais pour les lunchs interdits, mais pas pour les lunchs des Musulmans et des Juifs. Comme le dit Yves, si cette entreprise a décidé de ne rien leur offrir, ce n’est que normal…

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  8. 17 juillet 2013 21 h 43 min

    Voilà ce que dit Chomsky, la référence en linguistique bien plus qu’en politique.

    http://www.philo5.com/Les%20vrais%20penseurs/09%20-%20Noam%20Chomsky.htm

    Quelques passages qui m’interpellent!

    « De même, en l’état actuel de nos connaissances, rien ne permet de croire qu’un mode de pensée puisse être influencé par la langue. Aucune langue ne semble conduire à un comportement particulier. »

    « Diderot, rappelle Chomsky, expliquait que le français était la langue des sciences dans la mesure où l’ordre des mots y correspondrait à l’ordre de la pensée naturelle ; par contraste, il estimait que l’allemand était la langue de la littérature.» Ce genre de considérations se retrouve à toutes les époques, dans toutes les civilisations et n’a pas d’autre fondement que le chauvinisme. L’absence de supériorité d’une langue est d’autant plus évidente dans le cas du français ou de l’anglais, souligne Chomsky : l’un, pas plus que l’autre, n’existe en tant que tel ; ces deux langues se sont constituées en « ramassant » des mots épars dans toutes les autres langues à l’occasion de victoires ou de défaites politiques. Ce que nous appelons ordinairement une langue n’est « pas un phénomène linguistique ; ce ne sont que des notions sociopolitiques ».

    Et une dernière sans rapport….

    « Il n’y a pas de ‘preuves’ en science, il n’y a que des faits. Seuls les mathématiciens « prouvent… » »

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  9. 18 juillet 2013 1 h 30 min

    @koval

    J’ai lu au complet le texte rattaché à ton lien et je dois dire que je suis très sceptique…

    « De même, en l’état actuel de nos connaissances, rien ne permet de croire qu’un mode de pensée puisse être influencé par la langue. Aucune langue ne semble conduire à un comportement particulier. »

    Vraiment? Malgré le fait que plusieurs tribus amérindiennes ne connaissaient ni le concept de propriété privée, ni le concept de démocratie et que cela se reflétait dans leurs langues? Dans cet exemple-ci, il me paraît difficile d’identifier la cause et l’effet (est-ce l’absence de la distinction mien/tien dans leur langue qui les a mené à ignorer toute forme de propriété privée ou est-ce plutôt l’absence de notion de propriété privée qui a rendu l’usage de cette distinction inutile?). Je suis étonné que l’auteur pense pouvoir trancher aussi rapidement.

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  10. 18 juillet 2013 7 h 19 min

    Chomsky écrit plus loin,

    «Ce que nous appelons ordinairement une langue n’est « pas un phénomène linguistique ; ce ne sont que des notions sociopolitiques ».

    Selon lui, ce sont donc les concepts qu’on invente enrichissent le langage. Les amérindiens n’évoluaient évidemment pas vers le capitalisme avant qu’on les dérange. Il ne reconnaissaient pas ce concept de propriété privé parce qu’ils étaient nomades. Ils avaient leur femmes et leurs enfants leur tipi par contre.

    Je ne suis pas vraiment outillée pour critiquer Chomsky qui est le fondateur de la linguistique.

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  11. 18 juillet 2013 7 h 25 min

    Chomsky semble donc penser (si je le comprends bien) que la langue ne module pas la pensée. C’est une hypothèse intéressante, la langue ne ferait que refléter notre culture (nos notions sociopolitiques).

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  12. Richard Langelier permalink
    18 juillet 2013 15 h 48 min

    Attention Kovale, Chomsky fondateur de la linguistique? J’ai assisté à la montée et au déclin du chomskysme à l’UQAM, du structuro-marxisme, etc.

    Qui a commencé à réfléchir sur le langage? Les sophistes? La critique des sophistes par Socrate écrite par Platon? Aristote? Saussure? Je ne saurais trop vous conseiller « Le Langage, cet inconnu. Une initiation à la linguistique » de votre idole Julia Kristeva.

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  13. 18 juillet 2013 18 h 48 min

    Il est considéré plutôt comme un des père fondateurs de la linguistique moderne, et sa notoriété n’est pas entaché dans ce domaine, pour ses avis politiques, c’est autre chose…Sa contribution pour la linguistique est tellement universelle, que la première fois que j’ai entendu son nom, c’est en théorie des automates, le théorème de Chomsky pour les langages informatiques.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Hi%C3%A9rarchie_de_Chomsky

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  14. youlle permalink
    18 juillet 2013 19 h 47 min

    Hum…

    Les anglais sont frette et les français son chauds.

    Pour moi la culture qui est l’apprentissage qui est le moule de la vie qui mène la langue et la langue façonne la pensée. Après tout le contact humain avec la mère est notre premier contact avec la culture et une mère après avoir serré son enfant lui parle ensuite dès sa naissance ce qui le fait réagir voir penser.

    On se parle à sois pour définir pensée et on pense pour définir qu’on doit dire.

    Suffit d’avoir fait un AVC pour comprendre que le cerveau est extrêmement complexe et difficile à pénétrer même pour les plus grands scientifiques.

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  15. 18 juillet 2013 19 h 51 min

    Je me contenterai pour l’instant des idées de Chomsky qui a travaillé 50 ans durant sur ces sujets….

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  16. Richard Langelier permalink
    18 juillet 2013 21 h 20 min

    Kovale, j’ai oublié le plus comique « Ce que parler veut dire » de Pierre Bourdieu [1].

    Le langage a longtemps été une médiation plus directe avec le réel. Chaque ruisseau était nommé pour indiquer qu’il était « celui où viennent frayer les truites au mois de mai, celui où… ». Aujourd’hui, nous avons quelques termes : « pinces-qui-barrent », « bol-à-salade », mais en général, le langage a pris un envol vers l’abstraction [2].

    Est-ce que le « miracle grec » (Euclide, Pythagore, Sophocle) s’est produit à cause de la langue? Comme j’ai fait mon cours classique latin-sciences, ça dépasse mes compétences. Je sais cependant que le commerce méditerranéen a été un facteur important. Je semble adopter un langage pettigrewéen : « adoptons des traités commerciaux sans clauses sociales ni environnementales, pour faire progresser la civilisation », mais tant s’en faut.

    Michel Tremblay a créé des textes avec le franco-québécois qui m’ont fait vibrer, de même que Plume Latraverse, Yvon Deschamps, Pierre Harel (chanté par Gerry Boulet), mais je ne crois pas qu’il soit possible de rédiger une thèse de maîtrise en franco-québécois.

    P.-S. Je viens de lire le texte de Wiki que vous avez mis en lien. Je retiens : «  Les règles d’une grammaire définissent les lois d’enchâssement des mots du langage. Les langues naturelles ont une grammaire bien plus complexe que celle des langages de programmation ; il n’est pas possible de la formaliser entièrement de cette façon ».

    Je ne ferai pas un débat sur les fines distinctions entre modernité et de postmodernité. Puisque nous commentons le billet de Pseudovirtuose, j’ai vérifié la définition http://fr.wikipedia.org/wiki/Langage_naturel . Je suis indépendantiste depuis 1964. J’étais venu à Montréal seul et je n’avais pu me faire servir en français au terminus de l’ouest. J’ai ensuite adhéré à la thèse de Pierre Vallières « Nègres blancs d’Amérique ». Le PQ s’est servi de mon vote pour taper sur la tête des personnes assistées sociales, des travailleurs au salaire minimum, pour appliquer un régime forestier désastreux, etc. Il y a quelques semaines, j’avais écrit sur le site du Devoir : « Je suis indépendantiste, mais je ne veux pas attendre le grand soir de l’indépendance pour améliorer le sort… » Hubert Laroque m’a répondu que les besoins de la nation transcendaient ces besoins qui peuvent de toute façon être résolus dans le système actuel.

    Même à 65 ans, si je me mettais à lire l’anglais demain matin et n’écoutais que la télévision en anglais, je serais sans doute à l’aise rapidement (d’autant plus que les sous-titres pour malentendants sont mieux faits parce que les logiciels de reconnaissance de la voix ont été conçus pour l’anglais et que les budgets sont plus élevés pour embaucher des sténos, imaginez un instant la différence entre ESPN et RDS). Je ne ferais sans doute pas des jeux de mots en anglais dans 6 mois. J’écrirais des commentaires sur un blogue, équivalant à « Jeanne Émard » en anglais. Oups! Voilà le problème!

    Je ne sais plus pourquoi je suis indépendantiste. Sûrement pas parce que Lionel Groulx nous a dit que nous avions la mission de diffuser la religion catholique.

    Tout ça pour dire qu’après relectures du billet de Pseudovirtuose, c’est le texte de Rima Elkouri qui calme le plus ma conscience malheureuse.

    [1] Il fut un temps où la CEQ utilisait le marxisme de Bourdieu pour obtenir des augmentations de salaire. Il y aurait un beau billet à écrire sur les Grandeurs et misères du syndicalisme québécois. Le gène de la paresse, j’ai dû attraper ça parce que les étudiants en histoire nous disaient, en 1968, que nous étions des descendants de bagnards et de prostituées. Adieu, valeureux colons et filles du Roy triées sur le volet. Donc, Pierre Mailloux n’est pas intelligent lorsqu’il dit que les prisonniers de guerre africains les plus intelligents (mesurés par un test de QI?) étaient tués et que seuls les moins intelligents se retrouvaient en esclavage aux États-Unis. Ouf! Quelle aporie!
    [2] J’emprunte ces exemples à Gilles Gagné à qui on avait demandé de vulgariser le thème de la libération du culturel exposé par Michel Freitag.

    http://en.lyrics-copy.com/stephen-faulkner/cajun-de-lan-2000.htm

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  17. Richard Langelier permalink
    24 juillet 2013 16 h 57 min

    @ David Weber

    On peut voir les conséquences des articles du journal à sensations qu’est le Journal de Montréal, par les commentaires des lecteurs aux billets de Joanne Marcotte http://blogues.journaldemontreal.com/marcotte/langue/immigration-le-tabou-du-francais/ et Mathieu Bock-Côté http://blogues.journaldemontreal.com/bock-cote/general/la-langue-francaise-est-elle-finalement-de-trop/ . Je ne sais pas comment c’est en France, mais ici, il y a longtemps que je n’avais pas entendu parler de nos valeurs judéo-chrétiennes. J’ai des frissons dans le dos!

    Lors du référendum de 1980, les groupes maoïstes En lutte et La ligue communiste marxiste-léniniste s’étaient prononcés pour l’abstention, pour ne pas diviser la classe ouvrière canadienne. Ils étaient au maximum 4000 membres.

    Ici une libertarienne dissout la question nationale et un souverainiste tenant un discours de droite moins radicale lui répond. Pour moi, il s’agit pas d’épiphénomènes. La seule différence, c’est qu’en 1980, j’avais des amis dans ces 2 groupes maoïstes. Les commentaires des lecteurs, par contre!!!

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  18. 25 juillet 2013 12 h 57 min

    « Je ne sais pas comment c’est en France, mais ici, il y a longtemps que je n’avais pas entendu parler de nos valeurs judéo-chrétiennes. »

    Dans le cas de la France, on n’a qu’à penser aux récentes manifestations anti-mariage homosexuel.

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