Croyances populaires sous couvert d’apparence scientifique
Avec ce deuxième billet de ma série portant sur les rhétoriques trompeuses, je m’en prends aujourd’hui aux superstitions et mythes qu’il n’est pas rare de retrouver parfois tant au sein de modestes échanges entretenus autour d’un café ou encore en plein cœur d’éditoriaux extraits de populaires quotidiens. Cependant, je ne cherche pas à dénoncer les superstitions nées et perpétuées par certaines traditions religieuses soit, à titre d’exemple, la malchance associée à la journée du vendredi 13. En fait, je vise plutôt les croyances tout aussi peu conformes à la réalité mais habillement répandues grâce à un fin vernis scientifique.
L’appel aux études bâclées ou incomplètes
Lors d’un précédent billet, Darwin nous a offert la chance de «déboulonner de nombreux préjugés sur la supposée différence entre le cerveau des femmes et celui des hommes» en se référant aux écrits de la chercheure en neurobiologie, Catherine Vidal. Or, si de tels préjugés semblent parfois encore bien ancrés malgré les récentes avancées scientifiques, on peut attribuer cela au fait que «bien des milieux pseudo-scientifiques colportent que ces supposées caractéristiques sont dues à des «structures mentales immuables».»
Bien qu’il soit difficile de mesurer l’étendue exacte de la propagation de ces mythes au sein de la population en générale, je peux stipuler qu’il n’est pas rare que j’entende ou lise à propos de cerveaux sexués, la plupart du temps, en lien avec le développement plus accru d’un hémisphère ou d’un autre.
Or, ces suppositions peuvent effectivement provenir d’études antérieures mais dont les conclusions s’avèrent désormais désuètes en raison d’un échantillon trop faible ou d’une méthode déficiente, minant dès lors la capacité des auteurs à généraliser leurs résultats à l’ensemble de la population. Ce fut entre autres le cas avec certaines recherches portant sur les différences innées entre les cerveaux masculins et féminins :
«On a longtemps insisté sur le fait que le corps calleux entre les deux hémisphères du cerveau est plus épais chez les femmes que chez les hommes, expliquant leurs plus grandes capacités «multitâches». Or, l’échantillon utilisé pour en arriver à cette conclusion ne portait que sur 20 cerveaux gardés dans le formol.»
Habituellement, certaines croyances populaires non fondées, supposément confortées et accréditées par la présence d’une quelconque étude sur le sujet, proviennent d’un scénario similaire. Comme autre exemple intéressant, on peut évoquer les études auxquelles se référait le Docteur Mailloux pour affirmer que les Noirs d’Amérique sont généralement dotés d’un niveau d’intelligence inférieur à la moyenne. Ces études ont pourtant reçu leur lot de critiques minant la crédibilité de leurs conclusions.
L’appel non scientifique à l’autorité scientifique
Un autre mythe assez courant à propos du cerveau humain peut se résumer en la proposition suivante : seul 10% de notre cerveau est couramment utilisé, laissant supposer tout le potentiel non exploitée du 90% restant. Cependant, dans ce cas-ci, plutôt que de faire directement appel à une étude pseudo-scientifique, on se contente tout simplement d’y rattacher des figures emblématiques issues de différents domaines scientifiques tels que Albert Einstein ou encore Sigmund Freud bien que rien ne permet véritablement de relever de leurs propos une thèse similaire.
Et alors…
Je n’ai fait qu’effleurer quelques mythes habituellement rapportés et défendus sur une base pseudo-scientifique. Dans ce domaine, les exemples ne manquent certainement pas, on n’a qu’à penser à un ministre parlant de l’islamisation de Montréal sans présenter la moindre donnée pertinente à ce sujet tout en considérant qu’il s’agit d’une «réalité»!
Je crois que c’est Jules Renard qui disait:
« Je conçois que la femme soit supérieure à l’homme si cela peut les dissuader d’être notre égale! »
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Non c’est Sacha Guitry qui l’a dit:
« Je conviendrais bien volontiers que les femmes nous sont supérieures, si cela pouvait les dissuader de se prétendre nos égales. »
Il a aussi dit:
« C’est une erreur de croire qu’une femme peut garder un secret. Elles le peuvent, mais elles s’y mettent à plusieurs. »
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Effectivement.
Guitry disait aussi:
« Les femmes parlent… jusqu’à ce qu’elles aient quelque chose à dire! »
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J’avoue bien candidement que je croyais (sans l’avoir vérifié – Mea Culpa) que nous utilisions bel et bien uniquement 10% de nos capacités cérébrales. L’idée me plaisait parce qu’elle me permettait de rêver à ce que l’humanité serait capable si elle en exploitait un plus gros pourcentage. Too bad. Si nous avons le monde que nous avons en utilisant 100% de nos capacité, c’est plutôt décevant.
Vous savez quoi Pseudovirtuose? Je vais continuer à croire à l’hypothèse du 10%. C’est moins déprimant 🙂
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@Blink
Qu’on a beau utiliser 100% de notre cerveau, reste qu’on nos émotions à 110%!
Avec la différence, l’on en revient au 10%!!!
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Les valeurs québécoises n’étant pas universelles, il est bien difficile d’être femme en certains endroits du monde.
http://www.lapresse.ca/international/afrique/201309/14/01-4689470-grossesses-hors-mariage-au-maroc-les-enfants-de-la-honte.php
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