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Prévisions démographiques et vieillissement

18 septembre 2014

Prévisions_démographiquesL’Institut de la statistique du Québec (ISQ) a publié la semaine dernière son nouveau scénario de prévisions démographiques. La Presse et Le Devoir se sont contentés de diffuser un article de la Presse canadienne sur le sujet, sans plus s’attarder sur les conséquences des changements pourtant importants qu’il contient par rapport aux deux scénarios précédents de l’ISQ.

Il y a plus de deux ans, j’avais débuté un billet avec une citation d’un livre de Luc Godbout, Pierre Fortin, Matthieu Arseneau et Suzie St-Cerny, Oser choisir maintenant, citation que je reproduis ici :

«Au Québec, d’ici 2031, le nombre d’aînés augmentera de plus d’un ­million alors que le bassin de travailleurs potentiels diminuera de 500 000. Ce n’est pas de la météo, ce sont les données de l’Institut de la statistique du Québec»

Je montrais que les baisses prévues par le scénario de 2003 s’étaient drôlement atténuées avec le scénario de 2009 et que les données les plus récentes semblaient montrer qu’elles seraient encore moins importantes que prévues en 2009. La parution d’un nouveau scénario par l’ISQ permet de voir ce qu’il en est maintenant.

Scénarios

Il est certain que des prévisions démographiques sont plus solides que des prévisions météorologiques, mais, contrairement à ce que disaient les auteurs de Oser choisir maintenant, ce ne sont pas des données, mais des prévisions. Et ces prévisions, comme toutes prévisions, sont basées sur des hypothèses.

Prévisions_démographiques1Le tableau ci contre indique justement les principales hypothèses des scénarios de référence (ou moyen) des prévisions de l’ISQ de 2003 (page 8), 2009 (page 20) et 2014. La première ligne présente les hypothèses sur l’indice synthétique de fécondité. On peut voir que cet indice augmente d’un scénario à l’autre. Notons toutefois que cette augmentation n’a qu’un faible impact sur les affirmations de nos auteurs, car ces enfants seront très peu nombreux à faire partie du «bassin de travailleurs potentiels» en 2031 et aucun ne fera partie des «aînés».

Les deux lignes suivantes sont plus importantes, surtout sur le «bassin de travailleurs potentiels». En effet, les gens qui migrent font en grande majorité (près de 65 % ont entre 25 et 54 ans, voir la page 9) partie de ce bassin. Et, c’est là qu’on observe les différences les plus importantes entre les trois scénarios. Si on additionne ces deux lignes, on constatera que le solde des migrations internationale et interprovinciale est passé de 19 000 dans le scénario de 2003 à 30 000 dans celui de 2009 et enfin à 36 500 dans le plus récent, près de deux fois plus que dans le premier.

Conséquences

Le graphique qui suit montre l’effet de ces trois scénarios sur l’évolution de la population totale du Québec. Les données des scénarios de 2003 et 2009 ne sont plus sur le site Internet de l’ISQ, mais proviennent de fichiers que j’avais enregistrés à l’époque. Malheureusement, je n’avais conservé du scénario de 2003 que les données régionales qui ne couvrent pas toute la période de prévision. J’ai pu obtenir la donnée de fin de période (2051) dans le document analytique qui, lui, est toujours sur Internet. Notons que j’ai utilisé les données réelles (le fichier Excel intitulé «Population du Québec, par année d’âge et sexe, 2001-2013» sur cette page) pour les années 2001 à 2005 dans le scénario de 2009 et pour les années 2001 à 2010 pour le scénario de 2014.

Prévisions_démographiques2

Ce graphique montre que des différences finalement pas si énormes dans des scénarios démographiques peuvent avoir des effets étonnants. Ainsi, alors que le scénario de 2003 prévoyait une baisse de la population entre 2031 et 2051, les deux scénarios plus récents indiquent plutôt que la population du Québec devrait continuer à augmenter jusqu’à la fin de leur période de prévision. Ainsi, selon le dernier scénario, la population du Québec atteindrait 9,84 millions en 2051, soit 25,6 % de plus que la prévision de 2003 (7,83 millions). C’est quand même énorme comme changement entre deux prévisions distancées de seulement 11 ans!

Le graphique suivant est plus directement lié à l’affirmation des auteurs de Oser choisir maintenant que «d’ici 2031, (…) le bassin de travailleurs potentiels diminuera de 500 000».

Prévisions_démographiques3

On voit en effet que la forte baisse prévue dans la population âgée de 20 à 64 ans (appelée «population d’âge actif») dans le scénario de 2003 entre 2013 et 2031 a été grandement réduite à chacun des scénarios suivants. En fait, pour obtenir une baisse de 500 000, il fallait comparer leur nombre en 2031 avec celui du sommet du scénario de 2013. Dans le scénario de 2009, cette baisse était 55 % plus basse (soit de 220 000) et, dans celui de 2014, elle n’atteint guère plus que le quart des 500 000 prévus dans le scénario de 2014, soit un peu plus de 130 000. En plus, au lieu de diminuer encore de 5,7 % entre 2031 et 2051, comme le prévoyait le scénario de 2003, cette population devrait augmenter de 4,9 % selon le scénario sorti la semaine dernière. Notons que les prévisions démographiques de Statistique Canada, parues hier, donnent des résultats très semblables, mais seulement jusqu’en 2038.

Par contre, comme les scénarios n’ont peu d’impact sur l’évolution de la population âgée de 65 ans et plus, il est toujours exact que cette population augmentera de 1 000 000 entre 2011 et 2031. Par contre, comme la population plus jeune augmenterait davantage, ils représenterait 27,5 % de la population en 2051 plutôt que 30 % comme le scénario de 2003 le prévoyait (voir page 24).

Et alors…

On voit que, toutes solides qu’elles soient, des prévisions démographiques peuvent changer grandement selon les hypothèses retenues. Je dois toutefois conclure comme je l’avais fait dans mon billet de février 2012. Même si la baisse de la population âgée de 20 à 64 ans sera bien moins importante qu’on ne le prévoyait 11 ans plus tôt, il demeure que sa proportion dans la population totale devrait passer de 62,0 % cette année à 53,8 % en 2031, une baisse énorme de plus de 13 %, et que celle des personnes âgées de 65 ans et plus absorbera l’essentiel de cette baisse passant de 17,1 % à 25,2 % de la population. Quant aux 0-19 ans, leur proportion demeurera stable, au lieu de diminuer de 2,5 points de pourcentage, ce qui est quand même un signe encourageant pour les années suivantes.

Bref, on n’évitera pas les principaux effets du vieillissement de la population, mais ils devraient être beaucoup moins accentués qu’on ne le craignait quand Luc Godbout, Pierre Fortin, Matthieu Arseneau et Suzie St-Cerny ont écrit leur livre sans assez d’humilité et de nuances. Cela dit, des prévisions ne sont que des prévisions. Comment savoir si les hypothèses du scénario plus récent se maintiendraient si, par exemple, les avantages du Régime québécois d’assurance parentale étaient diminués?

26 commentaires leave one →
  1. 18 septembre 2014 9 h 23 min

    Par rapport au RQAP, j’ai fouillé un peu plus attentivement dans mes textes scientifiques… La chose est complexe et il faut inclure les garderies dans l’équation, en plus de savoir le régime (libéral, social-démocrate) du Québec pour conclure. Mais avec les récentes statistiques, depuis deux ans, les chercheurs commencent à conclure que les mesures ont eu un effet positif, ou tout au moins, un effet de stabilité:

    « Certains dénoncent ces programmes, jugés trop généreux. Or avant leur application, le nombre d’enfants par femme n’était que de 1,45 et il était en pente descendante depuis 1980. Si le budget familial n’est pas le seul critère qui détermine la venue d’un enfant, il a toutefois deux effets bien documentés : il peut retarder la venue du premier enfant et il diminue également le nombre de bébés dans une famille. »

    http://www.mauvaiseherbe.ca/2014/09/17/conges-parentaux-et-garderies-subventionnees-les-cles-de-la-natalite/

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  2. 18 septembre 2014 10 h 33 min

    «La chose est complexe»

    Bien sûr, ma finale était simplement pour faire un lien avec l’actualité.

    «il faut inclure les garderies dans l’équation»

    Le rôle des garderie, très significatif sur le taux d’emploi des femmes avec enfants d’âge préscolaire, est moins clair sur l’indice synthétique de fécondité. En effet, on peut voir à http://www.stat.gouv.qc.ca/statistiques/population-demographie/naissance-fecondite/402.htm que, juste avant l’instauration des services de garde à contribution réduite en septembre 1997 (et non en 2000, plusieurs sources le confirme, dont http://fr.wikipedia.org/wiki/Centre_de_la_petite_enfance ), l’indice était à 1,54 en 1997 (et 1,61 en 1996). Puis, il a diminué pour atteindre son niveau plancher des 25 dernières années en 2000. Par contre, on voit un saut de 1,54 à 1,65 entre 2005 et 2006, lors de l’adoption du RQAP. Il a même culminé à 1,73 en 2008 et 2009, avant de diminuer un peu.

    « les chercheurs commencent à conclure que les mesures ont eu un effet positif,»

    Il est bien sûr très hasardeux de conclure à partir de ces corrélations simples comme je le fais. J’aimerais bien voir ce qu’en disent précisément ces «chercheurs».

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  3. 18 septembre 2014 10 h 42 min

    Tout à fait, la garderie subventionnée n’est pas suffisante. Mais elle a un effet sur le calendrier de la fécondité (même si avoir les enfants plus tôt ne veut pas dire en avoir plus! Mais généralement la femme est en meilleure santé et le bébé a plus de chances de naître à terme).

    L’étude la plus intéressante que j’ai trouvée, et la plus pertinente pour moi étant donné la partie finale sur l’importance inattendue de l’égalité hommes-femmes, est celle-ci:

    MATHIEU, Sophie (2013). « Entre l’effet tempo et l’effet quantum : une analyse de l’effet des politiques familiales sur la fécondité dans les pays avancés », Sociologie et sociétés, vol. 45, no 1, pp. 255-276.
    http://www.erudit.org/revue/socsoc/2013/v45/n1/1016403ar.html?vue=resume&mode=restriction

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  4. 18 septembre 2014 10 h 43 min

    Et ce n’était pas un reproche d’avoir fait un lien avec l’actualité. C’était au contraire tout à fait pertinent. 🙂

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  5. 18 septembre 2014 10 h 45 min

    Je ne peux pas consulter cet article, car il faut être abonné! Bon, j’ai lu le résumé!

    Il y avait eu des débats semblables sur l’effet sur la fécondité des primes à la naissance (ou bébé-bonus) en force de 1988 à 1997. Si l’effet semblait indéniable au début (hausse de 1,36 en 1987 à 1,67 en 1992), l’effet a semblé s’essouffler par la suite (1,54 en 1997). J’ai lu bien des analyses qui avançaient que ces primes avaient pu faire devancer les intentions d’avoir un enfant, mais que l’impact à moyen terme semblait plus faible.

    Il y a tant de facteurs qui peuvent jouer (dont les facteurs socio-culturels d’une génération) qu’il est toujours délicat de mesurer l’impact précis d’une mesure.

    (ton texte semble aller dans ce sens – effet tempo…)

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  6. Robert Lachance permalink
    19 septembre 2014 7 h 29 min

    Des prévisions ne sont que des prévisions

    Population connue et prévue du Québec, de 1986 à 2086, selon quatre scénarios de nombre d’enfant par femme; en million.

    Année
    colonne 1 : 1,2 enfant
    colonne 2 : 1,4 enfant
    colonne 3 : 1,8 enfant
    colonne 4 : 2,1 enfants

    1986 – 6,754 ** 6,754 ** 6,754 ** 6,754
    2000 – 6,953 ** 7,065 ** 7,198 ** 7,626
    2010 – 6,844 ** 7,044 ** 7,351 ** 7,960
    2020 – 6,520 ** 6,821 ** 7,317 ** 8,288
    2030 – 5,933 ** 6,346 ** 7,082 ** 8,414
    2040 – 5,157 ** 5,673 ** 6,663 ** 8,360
    2050 – 4,301 ** 4,920 ** 6,170 ** 8,328
    2060 – 3,520 ** 4,225 ** 5,742 ** 8,321
    2070 – 2,867 ** 3,634 ** 5,392 ** 8,366
    2086 – 2,050 ** 2,843 ** 4,881 ** 8,423

    Source: BUREAU DE LA STATISTIQUE DU QUÉBEC, cité par Jacques HENRIPIN, Naître ou ne pas être, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, Québec, 1989, p. 95. original 26/11/01.

    Le bureau de la statistique pour 2014 prévoyait entre 7,960,000 et 8,288,000, nous serons environ 8,200,000 le 1 juillet 2014. L’immigration a compensé la sous-natalité depuis 1970 concernant le nombre à population. Braves et efficaces gouvernements. Qu’ils soient remerciés !

    Concernant notre force de travail et dans une moindre mesure celle de notre régénération de maintenant à 2040, c’est moins rose, si je lis bien votre deuxième graphique.

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  7. 19 septembre 2014 8 h 34 min

    «c’est moins rose, si je lis bien votre deuxième graphique.»

    Je n’utilisarais pas cette expression, mais, oui, c’est un enjeu important.

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  8. 22 septembre 2014 17 h 53 min

    À la suite d’un échange avec Pier-André B. St. Amant, j’ai réalisé que le rapport de dépendance (soit la proportion des moins de 20 ans et des 65 ans et plus sur la population âgée de 20 à 64 ans) prévu en 2056 par le scénario de référence de 2014 serait légèrement plus élevé que celui prévu par le scénario de référence de 2009 (0,923 plutôt que 0,906). Alors, oui la situation est moins grave que dans les prévisions précédentes, mais toujours préoccupante!

    En fait, il y aurait 350 000 personnes de plus âgées de 20 à 64 ans, mais
    200 000 de plus chez les 65 ans et plus et chez les 0-19 (total de 400 000). C’est ce qui explique cette hausse.

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  9. 22 septembre 2014 17 h 55 min

    Tiens, Gérald Fillion, de RDI Économie a parlé de ce billet dans son dernier…

    http://blogues.radio-canada.ca/geraldfillion/2014/09/22/2051-projections-moins-alarmantes/

    Notons que son billet contient le graphique que j’aurais voulu produire, en comparant les scénarios de référence de 1984, 1989,1994,1999, 2003, 2009 et 2014.

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  10. Yves permalink
    22 septembre 2014 22 h 31 min

    Bientôt tu vas peut-être avoir des demandes d’entrevue pour RDI. Va valoir que tu te déguises en vieux messieurs barbus. Lourde tâche toi qui parais si jeune.

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  11. 22 septembre 2014 22 h 59 min

    Le mot «non» fait partie de mon vocabulaire! 😉

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  12. Robert Lachance permalink
    23 septembre 2014 7 h 27 min

    Dans Pour une gauche efficace, en page 43, Jean-François Lisée, du temps qu’il était chercheur, propose un graphique basé sur des données de Statistique Canada. Celui-ci expose l’évolution du pouvoir d’achat médian de la famille biparentale au Québec, en pourcentage du pouvoir d’achat médian de la famille biparentale en Ontario, de 1976 à 2006. C’est pointu.

    année
    pouvoir d’achat Québec/Ontario en %
    indice synthétique de fécondité Québec
    indice synthétique Ontario, (relevé d’un tracé avant 2007)

    1976 – 97 ** 1,74
    1977 – 97 ** 1,69
    1978 – 99 ** 1,65
    1979 – 97 ** 1,69 ** 1,61
    1980 – 96 ** 1,63 ** 1,60
    1981 – 96 ** 1,57 ** 1,59
    1982 – 98 ** 1,48 ** 1,59
    1983 – 94 ** 1,42 ** 1,61
    1984 – 98 ** 1,42 ** 1,60
    1985 – 96 ** 1,39 ** 1,60
    1986 – 93 ** 1,37 ** 1,58
    1987 – 93 ** 1,36 ** 1,60
    1988 – 93 ** 1,41 ** 1,63
    1989 – 95 ** 1,51 ** 1,66
    1990 – 96 ** 1,63 ** 1.67
    1991 – 94 ** 1,65 ** 1,68
    1992 – 95 ** 1,67 ** 1,66
    1993 – 95 ** 1,64 ** 1,67
    1994 – 96 ** 1,64 ** 1,68
    1995 – 97 ** 1,62 ** 1,62
    1996 – 98 ** 1,61 ** 1,54
    1997 – 96 ** 1,54 ** 1,55
    1998 – 91 ** 1,49 ** 1,55
    1999 – 92 ** 1,47 ** 1,50
    2000 – 92 ** 1,45 ** 1,54
    2001 – 98 ** 1,49 ** 1,52
    2002 – 96 ** 1,47 ** 1,49
    2003 – 99 ** 1,50 ** 1,53
    2004 – 98 ** 1,50 ** 1,54
    2005 – 99 ** 1,54 ** 1,55
    2006 – 103 ** 1,65 ** 1,56
    2007 – ??? ** 1,57
    2008 – ??? ** 1,73 ** 1,58
    2009 – ??? ** 1,73 ** 1,56
    2010 – ??? ** 1,71 ** 1,53
    2011 – ??? ** 1,69 ** 1,52

    Dans les années 70, en dépit d’un pouvoir d’achat médian inférieur au Québec à celui de l’Ontario, l’indice synthétique de fécondité est plus élevé. Ça se comprend, sans doute facteurs socio-culturels d’une génération.

    De 1981 à 2005, le pouvoir d’achat au Québec est sous 1, l’indice de fécondité aussi ou égal sauf en 1996 où il chute fortement en Ontario. J’imagine une forte corrélation. Suite de facteurs sociaux culturels sans doute mais pas seulement, creux de pouvoir d’achat en plus.

    l’effet a semblé s’essouffler par la suite (1,54 en 1997)

    Essoufflement explicable par une baisse de pouvoir d’achat ?

    Les bonds du pouvoir d’achat et de l’indice de fécondité de 2005 à 2006 au Québec sont frappants. Il serait intéressant de connaître les valeurs à pouvoir d’achat médian.

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  13. 23 septembre 2014 8 h 17 min

    Voulez-vous dire que Lisée prétend que taux synthétique de fécondité du Québec est fortement corrélé avec l’évolution de la part du pouvoir d’achat médian de la famille biparentale québécoise avec celle de l’Ontario?

    Ça me semble un peu tordu…

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  14. 23 septembre 2014 10 h 04 min

    J’arrive un peu tard, mais je suis convaincue que la hausse du nombre d’enfants par famille passe par un changement en profondeur des mentalités masculines. J’écris «des» parce qu’il y en plus d’une. L’idée est de cesser de faire reposer l’essentiel du soin des enfants Et des parents vieillissants sur les épaules des femmes. Pour ce qui est du vieillissement de la population, encore là on ne met jamais les changements de mentalité dans l’équation. Imaginez donc des scénarios où plus de femmes et d’hommes choisissent volontairement de prendre leur retraite plus tard, que diable, mais surtout il faudrait une sérieuse adaptation dans la gestion de la main d’œuvre pour faire en sorte justement que les personnes ne quittent pas! Enfin, on oublie systématiquement tout ce qui s’appelle contribution non rémunérée parce qu’on le sait bien, si tu en touches pas un salaire ce que tu fais pour les autres ne compte plus.

    ps: sur mon blogue je mets l’option ou ceux qui ont déjà laissé un commentaire n’ont pas besoin de s’identifier à nouveau 😉

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  15. Robert Lachance permalink
    23 septembre 2014 10 h 28 min

    Non. Dans son graphique, Lisée expose seulement l’évolution du pouvoir d’achat médian de la famille biparentale au Québec sur celui de celle en Ontario en pourcentage. L’essentiel de son propos est que tout compte fait, malgré des revenus moindres, le pouvoir d’achat au Québec par rapport à celui en Ontario a effectué un rattrapage historique.

    Le tracé descend moyennement entre 86 et 96 sauf 90 et grandement en 97, 98, 99. Les années suivantes, il remonte à plus que 100 % en 2006. J’ai eu la curiosité d’un rapprochement primaire aux indices synthétiques de fécondité au Québec et en Ontario, pas au point de produire des coefficients de corrélation sensés entre pouvoir d’achat relatif et indice de fécondité.

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  16. 23 septembre 2014 10 h 59 min

    @ Michelle Monette

    «sur mon blogue je mets l’option ou ceux qui ont déjà laissé un commentaire n’ont pas besoin de s’identifier à nouveau»

    Comme tu as pu le constater, ici aussi! 🙂

    « je suis convaincue que la hausse du nombre d’enfants par famille passe par un changement en profondeur des mentalités masculines»

    Je reviendrai sur des facteurs de ce genre jeudi…

    « il faudrait une sérieuse adaptation dans la gestion de la main d’œuvre pour faire en sorte justement que les personnes ne quittent pas»

    Un euphémisme!

    «on oublie systématiquement tout ce qui s’appelle contribution non rémunérée parce qu’on le sait bien, si tu en touches pas un salaire ce que tu fais pour les autres ne compte plus. »

    C’est vrai en partie, mais il faut aussi considérer le fait que ce travail ne fait pas partie de l’assiette fiscale et ne permet pas d’apporter des revenus. Cela dit, c’est sûr que cette contribution au bien-être devrait être considérée.

    @ Robert Lachance

    «L’essentiel de son propos est que tout compte fait, malgré des revenus moindres, le pouvoir d’achat au Québec par rapport à celui en Ontario a effectué un rattrapage historique.»

    OK, ça, ça me va! La curiosité est saine, tout dépend les conclusions qu’on en tire!

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  17. Robert Lachance permalink
    23 septembre 2014 13 h 07 min

    Félicitations pour le lien obtenu au blogue de Gérald Fillion !

    2051 : Projections moins alarmantes!

    S’il ne s’agit que de son nombre, la population du Québec se projette de mieux en mieux depuis 1984, d’accord. Bon titre, merci à Gérald et longue vie aux Fillion !

    S’il s’agit de la répartition intergénérationnelle future du poids électoral de 2015 à 2040, le creux de la ligne jaune de votre graphique est alarmant, désespérant : à quand la prochaine révolte de la population après le printemps Érables, sur un autre sujet. Moins de 18 ans, à l’aide des 35 – 54 pour tasser mon oncle de la charge, d,autres disent le pouvoir !

    Autrement dit, il faut accorder à ces exclus de moins de 18 ans l’exercice de leur droit de vote, comme il a été révisé pour les juges et les criminels mineurs après 1982 et réflexion, par les parents le temps qu’il faut bien entendu, dû, dû, dû, pour moins de sous-virage politique. Ils le méritent bien, autant que les femmes en 1918 au Canada, en 1944 au Québec. Ils n’ont pas fait la guerre mais ils sont notre avenir. Ma mère n’avait pas droit de vote quand je suis venu au monde en fin de Deuxième grande pour mondiale plutôt qu’enviable.

    S’il s’agit du renouvellement de son patrimoine génétique, la population est en déficit, l’indice synthétique de fécondité est sous 2,1 depuis plus de 40 ans. À quand déficit zéro en patrimoine génétique ! En prenant 30 ans comme durée de régénération, il y a sous natalité en cascade depuis 10 ans, moins de femmes naissent de celles en âge de donner naissance. Jacques Henripin avait raison de s’alarmer.

    http://classiques.uqac.ca/contemporains/henripin_jacques/naitre_ou_ne_pas_etre/naitre_ou_ne_pas_etre.html

    Je ne suis pas complètement contre la décroissance démographique, faut voir en démocratie directe éclairée à la lumière de Francis Dupuis-Déri.

    P.S. J’ai hâte de voir d’Alexa ce soir et demain.

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  18. 23 septembre 2014 13 h 40 min

    «Félicitations pour le lien obtenu au blogue de Gérald Fillion !»

    Merci!

    «P.S. J’ai hâte de voir d’Alexa ce soir et demain.»

    L’achalandage a monté un peu, mais pas beaucoup. Et, ça vient très peu du blogue de Gérald Fillion.

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  19. 23 septembre 2014 20 h 16 min

    Je suis curieuse: combien faudrait-il de personnes âgées de plus de 60 ans demeurant sur le marché du travail pour que les prévisions pessimistes ne se réalisent pas?

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  20. 23 septembre 2014 21 h 33 min

    Beaucoup! Sérieusement, je ne me sens pas le courage de faire ce calcul qui est beaucoup plus complexe qu’il ne le semble (il faut faire des hypothèses sur les taux d’emplois de chaque tranche d’âge, les appliquer à celles-ci selon les prévisions et conclure). Et, il demeurerait théorique…

    En passant, si tu changes de nom à chaque fois que tu commentes, le blogue modérera toujours tes commentaires! 😉

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  21. 24 septembre 2014 9 h 15 min

    On a tellement d’identités 😉

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  22. Robert Lachance permalink
    24 septembre 2014 12 h 55 min

    Merci pour le Trackback.

    Pour une 5e année consécutive, le Conseil du patronat du Québec (CPQ) nous fait l’honneur de publier son bulletin de la prospérité. Encore une fois, la note conférée au Québec (C) donne l’impression que nous n’en ferions pas assez pour favoriser la croissance économique.

    … le CPQ nous a toujours habitué à privilégier ses propres intérêts à ceux de l’ensemble de la population. Philippe Hurteau

    Je suis d’accord avec le premier paragraphe : Nous sommes au Québec en sous-natalité depuis 1970; comment faire plus avec moins ? L’immigration plutôt que les berçeaux ? La logique voudrait que l’on fasse moins avec moins et que l’empreinte humaine décroisse, voire décrisse !

    En matière de croissance économique, il faut être sensible une génération avant, mieux 2, un ans à la fois. C’est une foi en matière de stratégie, sans plus.

    Moi pour le temps qu’il me reste, ce qui m’inquiète, c’est le vieillissement du poids électoral, j’y peux quelque chose, je ne peux plus rien contre le vieillissement de la population. J’y peux rien, je suis hors d’âge et d’ordre.

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