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Deux études sur le salaire minimum

2 février 2018

Lors de l’annonce de la hausse du salaire minimum à 12 $ par le gouvernement du Québec, je venais de terminer la lecture de deux études portant justement sur le salaire minimum. J’ai bien sûr tassé ces deux études pour me concentrer sur l’annonce du gouvernement et écrire un billet sur cette hausse. Je peux maintenant revenir à ces deux études.

La Banque du Canada et le salaire minimum

La première des deux études que je vais présenter est intitulée The Impacts of Minimum Wage Increases on the Canadian Economy (L’impact des hausses du salaire minimum sur l’économie canadienne), provient de quatre auteur.es et a été produite pour la Banque du Canada qui n’a pas, semble-t-il, trouvé opportun d’en fournir une version française. Soulignons que cette étude ne représente pas nécessairement l’opinion de la Banque. Cette étude a été assez bien couverte par les médias, notamment avec cet article de Radio-Canada, mais ils se sont contentés d’en transmettre les faits saillants.

– contexte : Les auteur.es expliquent que cette étude est justifiée par le fait que deux provinces importantes du Canada ont décidé de porter à moyen terme leur salaire minimum à 15,00 $, soit l’Alberta en octobre 2018 et l’Ontario en janvier 2019, après l’avoir établi à 14,00 $ en janvier 2018, et qu’une autre, le Québec, a adopté deux hausses de 0,50 $ consécutives (cette étude a été produite avant que le Québec n’ait annoncé que la deuxième de ces hausses serait plutôt de 0,75 $). Le salaire minimum s’applique à 8 % des salarié.es du Canada et 11 % d’entre eux et elles gagnent moins que 5 % de plus que le salaire minimum. Le but de l’étude est d’estimer l’impact des hausses annoncées sur l’inflation, l’emploi, la consommation et le PIB.

– méthodologie : S’il y a une chose que les médias ne regardent jamais avant de faire part des résultats d’une étude, c’est la méthode utilisée pour en arriver à ces résultats. Bon, c’est un peu normal, car ils ne connaissent pas les implications de l’utilisation d’une méthode par rapport à une autre et se fient à la réputation de l’organisme qui publie l’étude, ici la Banque du Canada, même si celle-ci ne l’endosse pas. En fait, pour obtenir leurs résultats, les auteur.es ont utilisé un modèle d’équilibre général structurel nommé ToTEM (Terms-of-Trade Economic Mode) III. L’étude ne décrit pas ce modèle, mais précise qu’il ne tient pas compte du salaire minimum (!). Les auteur.es ont donc traité les hausses du salaire minimum comme de simples augmentations des salaires globaux. Comme il s’agit d’un modèle théorique, les effets sur l’inflation, l’emploi, la consommation et le PIB sont estimés par des équations reposant par exemple sur l’hypothèse qu’un «salaire minimum plus élevé augmente le prix relatif des travailleurs peu qualifiés, de sorte que les employeurs les remplacent par des travailleurs hautement qualifiés et augmentent leurs salaires» (!!). Or, les études empiriques récentes (notamment la deuxième étude que je vais présenter dans ce billet) n’observent rien de tel (j’aimerais qu’on m’explique comment un restaurant ou un marché d’alimentation pourrait remplacer leurs employé.es au salaire minimum par des employé.es plus qualifié.es mieux payé.es…). L’étude mentionne d’autres effets plus probables, comme les effets d’émulation, soit que le salaire des employé.es gagnant juste un peu plus que le salaire minimum doit aussi augmenter pour garder un écart avec le salaire minimum, mais en utilisant une seule étude que je ne connais pas pour estimer ces effets.

– résultats : Je vais maintenant présenter et commenter les principales conclusions de cette étude :

  • l’effet des hausses du salaire minimum sur l’inflation serait très faible, soit entre 0,0 et 0,1 point de pourcentage en 2017 et 2019 et entre 0,0 et 0,2 point en 2018 : bref, peu d’effets;
  • les salaires réels (après inflation) augmenteraient de 0,7 % en moyenne;
  • comme un certain nombre d’employé.es seraient remplacé.es par des machines (y en a-t-il? On ne le sait pas et on ne se pose même pas la question, car c’est un effet prévu par la théorie et le modèle) et des employé.es mieux qualifiés (qui?), les heures travaillées diminueraient de 0,3 point de pourcentage, ce qui représente l’équivalent de 60 000 emplois (résultat plus que douteux mis en titre dans la plupart des articles ayant parlé de cette étude); comme 0,7 est plus grand que 0,3, les revenus des salarié.es augmenteraient;
  • une autre méthode (que j’ai critiquée dans ce billet), basée sur une étude mise à jour avec des données plus récentes, arrive à une fourchette de perte d’emplois se situant entre 36 000 et 136 000;
  • même si le revenu des salarié.es augmenterait plus que les heures travaillées diminueraient et que les personnes à bas salaires consomment une plus grande part de leur revenu que les hauts salariés, le modèle prévoit une baisse de la consommation parce que les taux d’intérêt et la valeur du dollar augmenteraient à la suite de la hausse de l’inflation (d’entre 0,0 et 0,2 point de pourcentage, je le rappelle!);
  • le PIB serait assez stable, mais pourrait diminuer à long terme (et faire aussi diminuer l’emploi et les investissements), parce que les entreprises investiraient davantage en capital (oui, l’investissement à court terme ferait diminuer l’investissement à long terme) et en automatisation (sans préciser, je le répète, les machines qui pourraient remplacer les salarié.es, car il s’agit d’un effet prévu par le modèle qui ne sait pas ce genre de choses), ce qui, par contre, ferait augmenter la productivité;
  • la hausse des salaires devrait faire augmenter l’offre de main-d’œuvre (les salaires plus élevés attirent plus de personnes sur le marché du travail), mais, disent les auteurs, cela pourrait faire allonger la recherche d’emplois (en raison d’une plus grande concurrence entre les chercheur.es d’emploi) et décourager ces personnes qui se retireraient du marché du travail; comme économiste du marché du travail, je suis resté estomaqué devant cette explication qui ne tient pas du tout compte du faible taux de chômage actuelle taux le plus bas depuis janvier 1976») et de la hausse du nombre de postes vacants, surtout dans les professions exigeant le moins de compétences, comme les emplois au salaire minimum; les auteur.es disent même que les jeunes risquent de demeurer plus longtemps aux études, alors que bien d’autres adversaires de hausses du salaire minimum à 15,00 $ prétendent qu’ils décrocheraient davantage.

– conclusion : C’est malheureusement sur cette étude qui repose sur un modèle théorique et qui ne tient pas compte de la réalité actuelle du marché du travail, de la démographie et de la baisse du ratio des entrants (jeunes âgé.es de 15 à 24 ans) sur les sortants (personnes âgées de 55 à 64 ans) qui est même rendu inférieur à 1 (0,875 au Canada et 0,76 au Québec en 2017, ce qui signifie que moins de jeunes arrivent sur le marché du travail qu’il n’y a de personnes qui le quittent, par rapport à 2,38 au Canada et 2,59 au Québec en 1976), qu’un journaliste de vérification des faits (que je respecte beaucoup habituellement) s’est basé pour prétendre qu’une hausse importante du salaire minimum ferait autant de gagnants que de perdants. De toute façon, des prévisions économiques, même bien faites, ne seront jamais des faits et ne pourront donc jamais servir à vérifier des faits. Déjà que les économistes ne s’entendent pas sur les conclusions à tirer des données passées, surtout sur un sujet comme les effets du salaire minimum, il serait étonnant qu’ils s’entendent davantage dans leurs prévisions.

L’effet du salaire minimum sur l’emploi

La deuxième étude que je veux présenter s’intitule The effect of minimum wages on the total number of jobs: Evidence from the United States using a bunching estimator (L’effet du salaire minimum sur le nombre total d’emplois: Constats établis aux États-Unis à l’aide d’un estimateur de regroupement) a été produite par Doruk Cengiz, Arindrajit Dube, Attila Lindner et Ben Zipperer (provenant de trois institutions différentes) et a été recommandée par Bradford DeLong. J’ai été surpris que cette étude, datant d’avril 2017, n’ait pas été diffusée davantage et surtout plus tôt. Peut-être vient-elle juste d’être rendue accessible sur Internet.

– contexte : Comme au Canada, la question du salaire minimum fait l’objet de nombreux débats aux États-Unis, tant entre les politicien.nes qu’entre les économistes et dans la population. Même si les études sur le sujet sont nombreuses, elles portent en général sur un secteur en particulier (comme la restauration), sur une partie de la population (comme les jeunes) ou sur des régions spécifiques. Cette étude analyse plutôt toutes les hausses du salaire minimum d’au moins 0,25 $ qui touchent plus de 2 % de la main-d’œuvre et qui ont été adoptées par les États entre 1979 et 2016. Ces critères ont permis d’étudier les effets de 137 hausses du salaire minimum.

– méthode : L’image que j’ai utilisée pour accompagner ce billet, que j’ai reproduite ci-contre en format un peu plus gros, permet de bien comprendre la méthode de regroupement («bunching») utilisée par les auteurs. Ce graphique montre le nombre de travailleur.euses dans l’axe vertical («Number of Workers») et le salaire horaire dans l’axe horizontal («Wage»). Avant la hausse du salaire minimum (ligne rouge), le nombre de travailleur.euses augmente au début en fonction du salaire, puis diminue à partir d’un certain niveau. Après la hausse du salaire minimum (ligne bleue), dont le niveau est indiqué par la ligne verticale MW («minimum wage» ou salaire minimum), le nombre de travailleur.euses commence à augmenter à un niveau de salaire plus élevé qu’avant (quoiqu’il en reste toujours un certain nombre qui gagnent moins que le salaire minimum, soit en raison d’exceptions à son application, de son non-respect ou d’erreurs dans les données), connaît une forte croissance au niveau du nouveau salaire minimum et un peu au-dessus, redescend au début rapidement, puis graduellement (pour tenir compte du fait que des travailleur.euses gagnant un peu plus que le salaire minimum verront leur salaire augmenter pour qu’ils et elles puissent conserver un écart avec le salaire minimum) pour ensuite suivre le nombre de travailleur.euses qu’il y avait avant (les lignes rouge et bleue se confondent).

La surface hachurée en rouge représente le nombre de travailleur.euses en moins dans les niveaux de salaires inférieurs au nouveau salaire minimum et celle hachurée en bleu le nombre de travailleur.euses en plus dans les niveaux de salaires supérieurs au nouveau salaire minimum, mais inférieurs à un certain niveau de salaire établi d’avance (MW + Ŵ). L’idée ici est de ne pas tenir compte des changements qui peuvent survenir dans les niveaux de salaires trop éloignés de celui du salaire minimum, car les mouvements à ces niveaux ne peuvent pas s’expliquer par la hausse du salaire minimum. Le montant Ŵ qu’il faut ajouter au salaire minimum est arbitraire et peut varier selon les cas. Dans cette étude, les auteurs ont utilisé plusieurs hypothèses et ont conservé celle qui donnait les résultats les plus satisfaisants, tout en publiant les résultats pour d’autres montants. Finalement, les auteurs comparent le nombre d’emplois «manquants» («Missing jobs below», dans le graphique) au nombre d’emplois «en surplus» («Excess jobs above») pour déterminer si l’emploi a augmenté ou a diminué à la suite de l’augmentation du salaire minimum.

Pour pouvoir déterminer le nombre d’emplois en surplus, les auteurs comparent la situation dans l’État ou la région où le salaire minimum a augmenté à celle d’une région formée de secteurs où le salaire minimum n’a pas augmenté (ce qui correspond à la méthode des différences de différence), région qui a connu une évolution semblable de l’emploi au cours des années précédentes, un peu comme l’équipe de l’Université de Berkeley l’a fait pour estimer l’impact des hausses du salaire minimum à Seattle (voir ce billet). L’objet de cette méthode est de retirer les effets d’autres facteurs que la hausse du salaire minimum (comme la conjoncture économique) des augmentations ou diminutions de l’emploi à ces niveaux de salaire. Pour pouvoir faire ces comparaisons, les auteurs ont aussi exclu les hausses du salaire minimum fédéral (car il n’y a pas dans ce cas de régions sans hausse du salaire minimum avec lesquelles comparer les résultats). Ils suivent l’évolution de l’emploi manquant et en surplus pendant cinq ans, comme on le verra.

Je saute les sections qui expliquent les caractéristiques des données (provenant de la Current Population Survey, l’équivalent des États-Unis de l’Enquête sur la population active de Statistique Canada) et les équations utilisées pour passer directement à la présentation des résultats…

– résultats : Le graphique ci-contre montre l’évolution de la proportion d’emplois manquants (ligne rouge, avec des traits verticaux indiquant la marge d’erreur à 95 % selon les 137 hausses considérées) et en surplus (ligne bleue) sur la population au cours des trois années précédant la hausse du salaire minimum et des quatre années suivantes, par rapport au niveau d’emploi un an avant la hausse (ce pourquoi les deux lignes sont à zéro cette année-là). Le calcul se fait avec le nombre d’emplois manquants jusqu’à 4,00 $ de moins que le nouveau salaire minimum et avec le nombre d’emplois en surplus jusqu’à 4,00 $ de plus.

Ce graphique permet de faire ressortir quatre constats :

  • il y a une baisse mesurable de l’emploi dont le salaire est inférieur au nouveau salaire minimum et une hausse tout aussi mesurable de l’emploi dont le salaire est égal ou supérieur au nouveau salaire minimum;
  • les changements suivant une hausse du salaire minimum sont durables (l’effet ne commence à diminuer que quatre ans après la hausse);
  • les effets sur les emplois manquants et en surplus ont la même ampleur;
  • le nombre d’emplois sous le salaire minimum avait une légère tendance à augmenter les années précédant la hausse du salaire minimum, ce qui serait un effet, selon les auteurs, du fait que la valeur réelle du salaire minimum diminue quand on ne l’augmente pas.

Même si l’exercice précédent a été réalisé avec des salaires variant de 4,00 $ de moins à 4,00 $ de plus que le salaire minimum, le gros des changements s’est observé dans les salaires se situant entre 1,00 $ de moins et 1,00 $ de plus, comme le montre le graphique ci-contre qui nous fait voir les variations d’emploi entre l’année précédant la hausse et cinq ans plus tard selon le niveau du salaire par rapport au salaire minimum (l’axe horizontal s’échelonne en effet de – 4 $ à +4 $). En fait, le graphique précédent aurait donné des résultats presque identiques si les auteurs avaient utilisé des variations de 1, 2 ou 3,00 $, seule l’ampleur des changements variant un peu, car plus de 75 % des changements se réalisent dans les salaires se situant à un seul dollar du salaire minimum. Selon la variation utilisée, le nombre d’emplois manquants correspond parfaitement au nombre d’emplois en surplus (avec une variation d’un ou de deux dollars) ou lui est légèrement inférieur (variation de trois ou quatre dollars). Cet ajout d’emplois est toutefois dans la marge d’erreur, donc non significativement différent de zéro.

Les auteurs procèdent ensuite à de nombreux autres tests (sur l’emploi total, avec des comparaisons avec d’autres régions, sur de plus longues durées que cinq ans et sur quelques autres facteurs souvent mathématiques que je n’ai pas vraiment compris), et les résultats sont similaires : les salaires augmentent et l’impact sur l’emploi est positif, mais pas significativement différent de zéro. Ils isolent ensuite les effets de la hausse du salaire minimum selon son niveau d’augmentation (y compris les plus petites hausses et celles couvrant l’ensemble des États-Unis) et selon la grosseur des États, puis sur des groupes distincts (employé.es à pourboire, décrocheur.euses, adolescent.es, femmes et Noir.es ou hispanophones) et même sur des types d’emplois différents (routiniers et non-routiniers, et manuels et cognitifs). Encore là, les résultats sont semblables, avec toutefois des impacts parfois plus élevés sur les emplois manquants, mais aussi sur les emplois en surplus et aucune hausse ou baisse globale de l’emploi significativement différente de zéro. Et je passe les tests de robustesse qui complètent l’étude.

Bref, avec la méthode utilisée, qui me semble la meilleure que j’ai vue, on ne peut observer aucun impact négatif sur l’emploi (ni sur les heures de travail), mais des impacts drôlement positifs sur les salaires des employé.es.

Et alors…

Ce billet montre bien la différence des résultats d’études basées sur des concepts et des comportements théoriques, avec ceux d’études empiriques bien faites. On ne peut bien sûr pas savoir si une étude utilisant la même méthode donnerait les mêmes résultats au Canada, mais rien ne laisse penser qu’ils seraient bien différents. Ce genre de billet est peut-être fastidieux à suivre, mais il demeure essentiel, selon moi, de bien comprendre les méthodes utilisées par des études avant même de discuter de leurs résultats. Et là, la gagnante est sans contredit la deuxième!

4 commentaires leave one →
  1. Richard Langelier permalink
    2 février 2018 17 h 44 min

    Même si je réserve le principe: «les mêmes causes produisent les mêmes effets» aux expériences faites en isolant toutes les variables (la physique newtonienne et la chimie lavoisiérienne), [1] je ne rejette pas les études empiriques interprétant les effets de politiques passées (surtout en nuançant ce qui était automatisable et ce qui ne l’est peu, par exemple).

    Ce qui me laisse perplexe dans l’article de Jean-François Cliche, c’est que l’unique but de la hausse du salaire minimum serait la lutte contre la pauvreté. «Une bonne partie des pauvres ne travaillent pas et ne peuvent donc pas en profiter, et ceux qui travaillent au salaire minimum ne vivent pas tous dans la pauvreté. Certains sont des étudiants vivant chez leurs parents, d’autres ont un conjoint ou une conjointe gagnant un bon salaire, etc. Une bonne partie des «gains» associés à une hausse du salaire minimum n’aboutit donc pas dans les bonnes poches.» À moins de refuser le salariat (les sociétés avec écriture ont laissé des documents et les sociétés étudiées pas les ethnologues ne vivaient pas selon le salariat), le travail de plongeur dans un restaurant ne doit pas être différent selon la situation familiale.
    «Au Québec, 13,5 % des travailleurs au salaire minimum vivent dans des familles pauvres et 41 % vivent dans des familles gagnant plus de 2 fois le seuil de pauvreté. » Parle-t-il des seuils de seuils de faibles revenus de Stat-Can nommés seuils de pauvreté par le Conseil de Bien-Être du Canada? «2 fois le seuil de pauvreté» signifierait l’abondance?

    J’admets cependant que se concentrer sur la revendication de la hausse du salaire minimum, sans parler des problèmes de logement, de transport et des frais de scolarité prête flanc à la critique. Je ne connais personne qui voit cette revendication comme une panacée. Malheureusement, l’action oblige à ne pas avoir un texte de 20 pages pour chaque pétition.

    [1] Koval nous a appris qu’en mathématiques, ce sont des preuves formelles. Je ne saurai jamais ce que ça mange en hiver, même si j’ai savouré la partie de la géométrie euclidienne qui était au programme dans mon temps. Facile: entre 2 points, on ne peut tracer qu’une ligne.

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  2. 2 février 2018 17 h 56 min

    «Je ne connais personne qui voit cette revendication comme une panacée.»

    C’est là que l’article erre le plus. Il ne cite aucun texte quand il dit «Pour la FTQ comme pour les autres organisations qui appuient une hausse marquée du plancher salarial, il s’agirait d’une mesure efficace de lutte à la pauvreté qui n’a pas d’effet négatif, ou si peu, sur l’économie.» Or, pour beaucoup, dont moi, c’est davantage une lutte pour la dignité. D’ailleurs, la traduction de «living wage» n’est pas nécessairement «salaire viable» (ce qui n’a pas vraiment de sens en français, car un salaire ne peut pas être «apte à vivre» ni présenter «toutes les conditions indispensables à la vie»), mais salaire décent. Il ne cite pas non plus sa source sur la citation que tu as retenue (13,5 % des travailleurs au salaire minimum vivent dans des familles pauvres et 41 % vivent dans des familles gagnant plus de 2 fois le seuil de pauvreté), donc on ne peut pas répondre à ta question pertinente. Il demeure que la hausse du salaire minimum a un impact notable sur les inégalités, mais il n’en parle pas.

    Bien sûr que cette revendication ne doit pas être la seule, nous sommes tou.tes d’accord. Qui dit que cela doit être la seule? Elle est toutefois un pas dans la bonne direction. Et quand une revendication est «populaire», c’est le temps de la pousser, même s’il y en a bien d’autres qui sont importantes.

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