Les effets de la hausse du salaire minimum en Ontario (2)
Notez que ce billet a depuis été mis à jour.
Je ne pensais pas mettre à jour aussi rapidement le billet que j’ai publié au début mai sur les effets du salaire minimum en Ontario. Par contre, quand j’ai lu un article dans lequel on rapportait qu’un candidat conservateur de cette province (Cameron Montgomery) venait d’affirmer que «50 000 emplois ont été perdus dans toute la province à cause de ça» («ça» étant la hausse du salaire minimum) et que je n’ai trouvé aucun article de vérification des faits (fact checking) pour savoir où il avait bien pu prendre cette information, ça m’a donné le goût de vérifier par moi-même. En plus, personne, à ma connaissance, n’a parlé de ce sujet dans les médias (si ce n’est Gabriel Nadeau-Dubois dans cette vidéo).
Pourtant, avant toute hausse du salaire minimum, on se rue au micro et dans les pages des journaux pour mettre en garde sur les effets désastreux d’une telle hausse, qui nuirait aux personnes qu’on veut aider. Mais alors qu’on a un exemple réel d’une hausse qui n’est pas seulement substantielle (de 21 %, soit de 11,60 $ à 14,00 $), mais qui porte le salaire minimum ontarien à bien plus que la barre de 47 % du salaire horaire moyen des salarié.es rémunéré.es à l’heure (en fait à 58 % de la moyenne de janvier à mars 2018, soit 14,00 $ / 24,25 $, selon les données du tableau 14-10-0206-01 de Statistique Canada) au-dessus de laquelle Pierre Fortin a déjà affirmé que chaque point de pourcentage supérieur causerait la perte au Québec de 8000 emplois au Québec, donc de 13 500 emplois en Ontario compte tenu de la plus grande taille de son marché du travail, on est étrangement silencieux sur la question. Cela est étonnant, car ce niveau de 58 % devrait avoir causé la perte de près de 150 000 emplois en Ontario, si on applique le calcul de M. Fortin, quoique jamais il n’ait affirmé clairement que ses calculs seraient les mêmes pour une autre province. Malgré cette réserve, on devrait au moins regarder ce qu’il en est réellement, non? Finalement, comme certaines données mensuelles que j’ai utilisées dans le billet précédent sont sujettes à des marges d’erreur importante, je trouvais pertinent d’y revenir pour voir si la tendance que j’avais observée au début mai se maintenait, d’autant plus que les estimations de mai 2018 de l’Enquête sur la population active (EPA) ont été publiées vendredi dernier.
Maintenant que la hausse du salaire minimum de l’Ontario date d’un peu plus de cinq mois, il vaut de plus en plus la peine de regarder les données disponibles qui font le plus l’objet de prévisions négatives de la part des opposant.es à cette hausse, soit celles sur l’inflation (quatre mois de données), sur les heures travaillées (cinq mois pour les estimations de l’EPA et trois pour les données de l’Enquête sur l’emploi, la rémunération et les heures de travail ou EERH), sur l’emploi (idem), sur le chômage (cinq mois de l’EPA) et sur la fréquentation scolaire (quatre mois de l’EPA).
Inflation
Le graphique ci-contre, tiré du tableau 18-10-0004-01 de Statistique Canada, montre que si la hausse des prix dans les aliments achetés au restaurant entre janvier à avril 2017 et les mois correspondants de 2018 fut nettement plus élevée en Ontario (6,4 % en moyenne, barres vertes) que dans l’ensemble du Canada (4,1 % en moyenne, barres jaunes), elle a eu peu d’impact sur l’inflation d’ensemble (2,13 % en moyenne en Ontario, barres rouges, par rapport à 2,10 % en moyenne dans l’ensemble du Canada, barres bleues). Je dois même présenter cette moyenne avec deux chiffres significatifs pour voir une différence, sinon j’aurais montré 2,1 % pour les deux! Bref, même si bien d’autres facteurs peuvent influencer l’inflation, il est clair que la hausse du salaire minimum de 21 % en Ontario a eu peu d’impact sur l’inflation, si ce n’est dans certains secteurs, et, encore là, de façon modérée.
Les heures travaillées
Le graphique ci-contre, tiré des tableaux 14-10-0032-01 et 14-10-0036-01, montre l’évolution de la moyenne des heures effectivement travaillées en Ontario dans un emploi principal entre les mois de janvier et mai 2017, et les mois correspondants de 2018. Ce graphique montre que la croissance des heures travaillées pour le mois d’avril 2018 par rapport au mois d’avril 2017 est pour le moins étonnante (entre 10 et 15 % pour l’ensemble de la main-d’œuvre, les jeunes et le commerce), sauf pour le secteur de l’hébergement et de la restauration (barre verte). En fait, ce sont les données d’avril 2017 qui furent étonnamment basses. Ce bas niveau s’explique par le fait que Pâques est tombé le 16 avril en 2017, donc que le congé du Vendredi saint a eu lieu le 14, à l’intérieur de la semaine de référence de l’EPA (qui est celle qui comprend le 15, du dimanche au samedi). Comme les restaurants et les établissements d’hébergement sont quand même ouverts ce jour-là, ce facteur n’a pas joué dans cette industrie. J’ai donc préféré refaire mes calculs et le graphique en remplaçant les heures travaillées en avril 2017 par celles travaillées en avril 2016 (Pâques a eu lieu le 27 mars en 2016 et le premier avril en 2018).
On constate dans ce nouveau graphique que le nombre moyen d’heures travaillées par l’ensemble de la population ontarienne âgée de 15 ans et plus (barres bleues) a augmenté en moyenne de 0,4 %, alors que celui d’heures travaillées par les jeunes âgé.es de 15 à 24 ans, soit les employé.es qui devraient subir le plus durement les effets négatifs de la hausse du salaire minimum selon ses opposant.es, a augmenté en moyenne de 2,0 % (barres rouges), et que le nombre moyen d’heures travaillées dans les deux industries où on retrouve le plus de travailleur.euses payé.es au salaire minimum, soit le commerce de gros et de détail (barres jaunes) et l’hébergement et la restauration (barres vertes) ont respectivement diminué de 0,1 % et de 0,8 %, malgré des hausses respectives de 1,9 et 4,3 % entre mai 2017 et mai 2018. On notera que ces données rendent une image un peu contradictoire, avec une hausse des heures travaillées par les jeunes, mais une petite baisse dans les deux secteurs où ils et elles sont les plus présent.es.
Les estimations de l’emploi de l’EPA d’où sont tirés les graphiques précédents comportent toutefois d’importantes marges d’erreur. Il est donc sage de tenter de valider ces résultats avec les données de l’EERH, beaucoup plus fiables, car issues d’un recensement des salarié.es de toutes les entreprises à partir de leur liste de paye. Dans ce cas, nous ne disposons que de trois mois de données, soit pour janvier à mars. Le graphique ci-contre, tiré du tableau 14-10-0255-01, montre que le nombre d’heures hebdomadaires moyennes des salarié.es rémunéré.es à l’heure (y compris le temps supplémentaire) entre janvier et mars 2017, et les mêmes mois de 2018 pour l’ensemble des industries (barres bleues) a augmenté en moyenne de 0,8 % (hausse semblable à la hausse de 0,5 % des estimations de l’EPA pour les mêmes mois), qu’il a augmenté (barres rouges) en moyenne de 0,3 % dans le commerce de détail, de 1,9 % dans l’hébergement et la restauration (barres jaunes), au lieu de baisser de 3,0 % selon les estimations de l’EPA pour les mêmes mois, et de 1,6 % dans la restauration seulement (barres vertes), sous-industrie qui présente la proportion la plus élevée d’employé.es au salaire minimum. Si ces données ne correspondent pas parfaitement aux estimations de l’EPA pour les industries spécifiques (sujettes à de plus grosses marges d’erreur), elles sont semblables pour l’ensemble des industries. Comme les données de l’EERH sont plus fiables, il est normal de leur faire davantage confiance. Chose certaine, ces données n’indiquent pas que la hausse du salaire minimum aurait fait diminuer les heures de travail de façon importante ni dans l’ensemble du marché du travail ni dans les industries qui devraient être les plus vulnérables à cette hausse.
Emploi
Le graphique ci-contre, tiré du tableau 14-10-0022-01, illustre l’évolution de l’estimation de l’emploi de l’EPA entre les mois de janvier et mai 2017, et les mois correspondants de 2018 en Ontario. Ce graphique montre que l’estimation de l’emploi y a augmenté en moyenne de 1,7 % (barres bleues), que le nombre de jeunes âgés de 15 à 24 ans en emploi a augmenté en moyenne de 3,4 % (barres rouges, hausse qui accentue l’impact positif de celle de 2,0 % du nombre d’heures travaillées par semaine), que l’estimation de l’emploi dans le commerce de détail a augmenté de 4,3 % (barres jaunes), avec toutefois une baisse de 2,0 % en mai, et que l’estimation de l’emploi dans l’hébergement et la restauration a augmenté de 4,1 % (barres vertes), surtout grâce à des augmentations de 6,6 et 8,7 % entre avril et mai 2017 et les mêmes mois de 2018. Ces estimations sont pour le moins étonnantes. Non seulement la hausse de l’estimation de l’emploi des jeunes jumelée à celle des heures hebdomadaires travaillées est tout simplement renversante, celle encore plus élevée dans le commerce de détail, jumelée à un quasi-maintien des heures travaillées (-0,1 %) laisse sans voix. Par ailleurs, la hausse de 4,1 % de l’estimation de l’emploi dans l’hébergement et la restauration fait plus qu’annuler la baisse de 0,8 % des heures hebdomadaires travaillées selon l’EPA (mais en hausse de 1,9 % selon l’EERH, je le rappelle).
Face à ces résultats étonnants, il est encore plus pertinent de tenter de voir ce qu’il en est avec les données de l’EERH, données, je le répète, beaucoup plus fiables que les estimations de l’EPA. Le graphique ci-contre, tiré du tableau 14-10-0201-01, montre que le nombre d’emplois salariés totaux entre janvier et mars 2017 et les mêmes mois de 2018 pour l’ensemble des industries (barres bleues) a augmenté en moyenne de 2,2 %, moyenne assez semblable à celle montrée par l’EPA pour les mêmes mois (1,6 %), que ce nombre a augmenté en moyenne de 0,4 % dans le commerce de détail (barres rouges), contredisant la forte hausse montrée par les estimations de l’EPA, mais indiquant tout de même une hausse qui s’ajoute à celle des heures moyennes de travail, qu’il a augmenté en moyenne de 2,1 % dans l’hébergement et la restauration (barres jaunes), moyenne assez semblable à celle montrée par les estimations de l’EPA pour les mêmes mois (1,7 %), et qu’il a augmenté en moyenne de 1,5 % dans la sous-industrie de la restauration (barres vertes). Si ces données corrigent l’estimation de la croissance de l’emploi de l’EPA pour le commerce de détail, elles confirment celles pour l’ensemble des professions et l’hébergement et la restauration, et contredisent carrément la perte de 50 000 emplois dont parlait le candidat conservateur (défait) Cameron Montgomery. Malheureusement, l’EERH ne fournit pas de données selon l’âge, donc pour les jeunes.
Taux de chômage
Cette donnée n’est disponible que pour l’EPA. Selon les estimations du tableau tableau 14-10-0022-01, le taux de chômage en Ontario entre la moyenne de janvier à mai 2017 et celle des mêmes mois de 2018 est passé :
- pour l’ensemble de la population de 6,4 à 5,7 %, en baisse de 0,7 point de pourcentage;
- pour les jeunes âgés de 15 à 24 ans de 14,2 à 12,3 %, en baisse de 1,9 point;
- dans le commerce de détail de 4,5 à 4,4 %, en baisse de 0,1 point;
- dans l’hébergement et la restauration de 5,76 à 5,52 %, en baisse de 0,24 point.
Il faut noter ici que le taux de chômage industriel est en moyenne beaucoup plus faible que le taux de chômage officiel. En effet, au cours des 10 mois considérés, 42 % du chômage global et 45 % de celui des jeunes n’étaient pas associés à des industries, car ces personnes n’avaient pas travaillé depuis au moins un an, y compris celles qui n’avaient jamais travaillé. Ainsi, alors que le taux de chômage global était en moyenne de 6,1 % au cours de ces 10 mois, le taux de chômage industriel (en fait, on l’appelle le taux de chômage expérimenté) était de 3,6 %. On voit donc que les taux de chômage du commerce de détail et de l’hébergement et la restauration étaient légèrement plus élevés que la moyenne, mais assez stables.
Fréquentation scolaire
Un des effets craints par une hausse importante du salaire minimum est qu’elle incite plus de jeunes à quitter l’école pour le marché du travail. De fait, la hausse de l’emploi chez les jeunes pourrait avoir fait diminuer la fréquentation scolaires à temps plein en Ontario. Par contre, il est un peu contradictoire pour les opposant.es à des hausses importantes du salaire minimum de prévoir à la fois une baisse de l’emploi chez les jeunes et une hausse de leur décrochage scolaire pour occuper des emplois moins nombreux. Mais, passons…
Le tableau ci-contre, tiré du fichier 14-10-0021-01, présente le taux de fréquentation scolaire à temps plein au cours des quatre premiers mois de 2017 et de 2018 (notons que l’EPA ne publie pas ces données de mai à août, car les établissements scolaires sont moins achalandés l’été) en Ontario et dans le reste du Canada, ainsi que les écarts entre ces deux périodes et entre ces deux territoires. Il montre que :
- ce taux pour des jeunes âgé.es de 15 à 24 ans est demeuré stable en Ontario entre la moyenne des quatre premiers mois de 2017 et de 2018 en Ontario, mais qu’il a baissé de 0,31 point de pourcentage dans le reste du Canada, pour une différence de 0,33 point entre les deux territoires;
- ce taux était au cours des quatre premiers mois de 2018 en moyenne 4,6 points plus élevé en Ontario que dans le reste du Canada (61,6 % par rapport à 57,0 %).
Les deux autres lignes montrent que cet avantage de l’Ontario s’observe aussi bien chez les jeunes âgé.es de 15 à 19 ans que chez ceux et celles âgé.es de 20 à 24 ans. Si ce taux a diminué un peu en Ontario (de 0,4 point) chez les jeunes âgé.es de 15 à 19 ans, il a baissé davantage dans le reste du Canada (de 1,4 point). Chez les jeunes âgé.es de 20 à 24 ans, il a augmenté davantage en Ontario que dans le reste du Canada (de 0,64 point par rapport à 0,46 point). Bref, non seulement la hausse du salaire minimum n’a pas empêché l’emploi d’augmenter en Ontario, mais il ne semble pas non plus avoir causé de baisse de la fréquentation scolaire, donc de hausse du décrochage.
Résumé
Au bout du compte, on peut voir qu’aucun désastre ne s’est manifesté sur le marché du travail ontarien depuis la hausse du salaire minimum, ni même le moindre ralentissement. L’emploi dans l’ensemble de la population a crû a un bon rythme, que ce soit selon les estimations de l’EPA ou selon les données de l’EERH. Selon les premières, la croissance de l’emploi chez les jeunes ainsi que leur nombre d’heures de travail n’a pas souffert, bien au contraire. Le commerce de détail semble avoir aussi bien réagi, lui qui est, n’oublions pas, sujet à la concurrence avec le commerce électronique. Seule la restauration montre une augmentation des prix, mais la croissance de l’emploi et même du nombre moyen d’heures travaillées dans ces industries, surtout selon les données les plus fiables, résiste bien, et sans causer de hausse du décrochage scolaire. Il faut noter que la hausse du salaire minimum a peut-être contribué à atténuer les difficultés de recrutement dans ces industries. Il sera intéressant de regarder l’évolution des données sur les postes vacants depuis le début de 2018 quand elles seront disponibles, surtout dans le commerce de détail et dans la restauration. Le chômage des jeunes, qui est censé exploser en même temps que son emploi est censé s’effondrer, est au contraire à la baisse. On dirait donc que les données de la vie réelle ne collaborent pas avec les prévisions négatives des adversaires de la hausse du salaire minimum. Réjouissons-nous en!
Et alors…
Il est certain qu’il est encore beaucoup trop tôt pour pouvoir conclure sur les impacts de la hausse de 21 % du salaire minimum en Ontario. Les estimations de l’EPA comportant une marge d’erreur importante (surtout pour des sous-populations comme celle des jeunes et des personnes travaillant dans des industries spécifiques), elles doivent être interprétées avec prudence. En plus, les données de l’EERH, plus fiables, ne sont disponibles que pour les trois mois d’hiver. Celles sur l’inflation nous fournissent sûrement un meilleur portrait, mais il n’est pas dit que d’autres ajustements ne pourraient pas se produire au cours des prochains mois. Et les comparaisons que j’ai faites ne peuvent pas nous informer sur ce qui se serait passé sans hausse du salaire minimum. Par contre, j’ai aussi comparé les données de ce billet avec leur évolution au cours des années précédentes et j’ai constaté que la croissance observée ici est semblable ou supérieure à celle des années antérieures.
Chose certaine, ces données convergent pour écarter l’hypothèse que le fait que le salaire minimum dépasse 47 ou même 50 % du salaire minimum entraîne automatiquement une baisse importante de l’emploi, surtout chez les jeunes. Et c’est normal. Lorsque les calculs pour en arriver à cette conclusion ont été faits pour le Québec, soit dans les années 1970, dernière période où on a pu observer un ratio du salaire minimum sur le salaire moyen supérieur à 50 %, les baby-boomers arrivaient en grand nombre sur le marché du travail, causant par le fait même un fort chômage qui aurait probablement eu lieu même si le salaire minimum avait été moins élevé. Même si le baby-boom fut moins fort en Ontario qu’au Québec, il y avait en 1976 en Ontario 2,29 jeunes âgé.es de 15 à 24 ans pour chaque personne âgée de 55 à 64 ans. Ce ratio des entrant.es sur les sortant.es était en 2017 rendu à 0.93, soit à peine 40 % de son niveau de 1976, ou 2,5 fois moins élevé, ce qui veut dire qu’il entre de nos jours moins de jeunes sur le marché du travail qu’il n’y a de personnes qui le quitteront bientôt. À l’époque, on se plaignait du manque d’emplois, tandis que de nos jours les entreprises se plaignent du manque de travailleur.euses, et ce, au Québec comme en Ontario. Avec une hausse importante du salaire minimum, il devrait y avoir plus de personnes intéressées à joindre le marché du travail, ce que veulent justement les entreprises, même si nombre de ses représentant.es se plaignent de cette hausse! Bref, il se pourrait bien que ce dont ces entreprises se plaignent contribue en fait à les aider!
Je viens de modifier ce billet, car j’ai trouvé l’explication au bas niveau des heures travaillées effectivement en avril 2017 :
«Ce bas niveau s’explique par le fait que Pâques est tombé le 16 avril en 2017, donc que le congé du Vendredi saint a eu lieu le 14, à l’intérieur de la semaine de référence de l’EPA (qui est celle qui comprend le 15, du dimanche au samedi). Comme les restaurants sont quand même ouverts ce jour-là, ce facteur n’a pas joué dans cette industrie. J’ai donc préféré refaire mes calculs et le graphique en remplaçant les heures travaillées en avril 2017 par celles travaillées en avril 2016 (Pâques a eu lieu le 27 mars en 2016 et le premier avril en 2018)»
Comme quoi il faut être très vigilant en utilisant ces données!
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J’ai écrit dans la conclusion : «Il sera intéressant de regarder l’évolution des données sur les postes vacants depuis le début de 2018 quand elles seront disponibles, surtout dans le commerce de détail et dans la restauration.». Or, Statistique Canada a justement publié ces données pour le premier trimestre de 2018 ce matin à https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/180712/dq180712a-fra.htm . On peu constater que, même si le taux global de postes vacants est passé de 2,8 % à 2,9 % :
– dans le commerce de détail, le taux de postes de postes vacants en Ontario est passé de 2,8 % à 1,8 % entre les premiers trimestres de 2017 et de 2018 (moins de la moitié de son sommet de 3,8 % au quatrième trimestre de 2017), soit de 21 185 à 13 540 (et de 29 280 à 13 540 entre le quatrième trimestre de 2017 et le premier de 2018), une baisse de plus de 35 %;
– dans les services d’hébergement et de restauration, il est passé de 3,7 % à 3,1 % entre les premiers trimestres de 2017 et de 2018 (loin de sommet de 5,1 du deuxième trimestre de 2017).
On verra avec les prochaines données si cette tendance est durable, mais les données mentionnées cadrent bien avec mon hypothèse que «Avec une hausse importante du salaire minimum, il devrait y avoir plus de personnes intéressées à joindre le marché du travail, ce que veulent justement les entreprises, même si nombre de ses représentant.es se plaignent de cette hausse! Bref, il se pourrait bien que ce dont ces entreprises se plaignent contribue en fait à les aider!».
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