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La production de viande dans le monde

29 août 2019

Après avoir présenté l’évolution de la consommation de viande au Canada et celle de l’utilisation mondiale des céréales au cours des deux dernières semaines, je vais cette fois aborder l’évolution de la production de viande dans le monde.

Je rappelle que j’ai entamé cette série de billets à la suite de la parution d’un rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) portant sur l’utilisation de la terre dans un contexte de changements climatiques et recommandant de diminuer la consommation de viande. Comme pour le billet précédent sur l’utilisation des céréales, les données que je présenterai ici proviennent d’une section d’un site de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) portant sur les Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture). Ces données sont tirées de la version 2019-2028 (parue en juillet) et couvrent à la fois une période historique (1990 à 2018) et une période de prévision (2019 à 2028).

Dans le monde

Le graphique qui suit montre l’évolution de la production mondiale de viandes et de poissons depuis 1990. Le trait vertical sépare les données historiques (de 1990 à 2018) des prévisions (2019 à 2028).

Les tendances illustrées dans ce graphique sont presque toutes bien nettes :

  • la production de viande bovine (ligne bleu foncé) a augmenté de 31 % au cours de la période historique (1990 à 2018), soit de 1,0 % par année en moyenne, et devrait augmenter au même rythme (1,1 % par année pour une hausse totale de 12 %) de 2019 à 2028 pour atteindre 77 millions de tonnes; seule consolation, la production de cette viande par habitant (les données sur la population viennent du même site) a diminué de 8 % de 1990 à 2018 (0,3 % par année), mais devrait augmenter légèrement de 2019 à 2028 (de 1,8 %, soit de 0,18 % par année) pour atteindre 9,3 kilos par personne;
  • la production de viande porcine (ligne rouge) a augmenté de 88 % au cours de la période historique, soit de 2,3 % par année en moyenne, et devrait augmenter à un rythme moins élevé (0,7 % par année pour une hausse totale de 7 %) de 2019 à 2028 pour atteindre 129 millions de tonnes; la production de cette viande par habitant a augmenté de 32 % de 1990 à 2018 (1,1 % par année), mais devrait diminuer légèrement de 2019 à 2028 (de 2,1 %, soit de 0,21 % par année) pour clore la période à 15,5 kilos par personne;
  • la production de viande de volaille (ligne jaune) a triplé au cours de la période historique (hausse de 212 %), soit de 4,2 % par année en moyenne, mais devrait augmenter à un rythme beaucoup moins élevé (1,4 % par année pour une hausse totale de 15 %) de 2019 à 2028 pour atteindre 141 millions de tonnes; la production de cette viande par habitant a augmenté de 120 % de 1990 à 2018 (2,9 % par année), hausse qui devrait être beaucoup moins élevée de 2019 à 2028 (de 4,7 %, soit de 0,46 % par année), pour atteindre 17,0 kilos par personne;
  • la production de viande ovine (ligne verte) a augmenté de 64 % au cours de la période historique, soit de 1,8 % par année en moyenne, et devrait augmenter à un rythme moins élevé (1,2 % par année pour une hausse totale de 13 %) de 2019 à 2028 pour atteindre 17 millions de tonnes; la production de cette viande par habitant a augmenté de 15 % de 1990 à 2018 (0,5 % par année), hausse qui devrait être moins élevée de 2019 à 2028 (de 2,9 %, soit de 0,29 % par année), pour atteindre 2,0 kilos par personne;
  • la production de poisson provenant de la pêche (ligne rouge vin) a augmenté de 13 % au cours de la période historique (1990 à 2018), soit de 0,4 % par année en moyenne, mais devrait diminuer légèrement (0,13 % par année pour une baisse totale de 1,3 %) de 2019 à 2028 pour clore la période à 94 millions de tonnes; la production de ce type de poisson par habitant a diminué de 21 % de 1990 à 2018 (0,83 % par année), et devrait continuer à diminuer sensiblement au même rythme de 2019 à 2028 (de 9,8 %, soit de 1,0 % par année) pour clore la période à 11,4 kilos par personne;
  • la production de poisson provenant de l’aquaculture (ligne bleu pâle) a sextuplé au cours de la période historique (hausse de 534 %), soit de 6,8 % par année en moyenne, et devrait augmenter à un rythme moins élevé (2,1 % par année pour une hausse totale de 23 %) de 2019 à 2028 pour atteindre 102 millions de tonnes; la production de ce type de poisson par habitant a augmenté de 346 % de 1990 à 2018 (5,5 % par année), hausse qui devrait être nettement moins élevée de 2019 à 2028 (de 12 %, soit de 1,2 % par année), pour atteindre 12,3 kilos par personne, cette production devant dépasser celle de poisson provenant de la pêche à partir de 2022;
  • la production totale de poisson (non illustrée dans le graphique) a augmenté de 82 % au cours de la période historique, soit de 2,2 % par année en moyenne, et devrait augmenter à un rythme moins élevé (1,0 % par année pour une hausse totale de 10 %) de 2019 à 2028 pour atteindre 196 millions de tonnes; la production de poisson par habitant a augmenté de 28 % de 1990 à 2018 (0,9 % par année), mais devrait demeurer assez stable de 2019 à 2028, passant de 23,6 à 23,7 kilos par personne.

La production totale de viande et de poisson a augmenté de 92 % au cours de la période historique, soit de 2,4 % par année en moyenne, et devrait augmenter de 11 % (1,0 % par année) de 2019 à 2028 pour atteindre 561 millions de tonnes; cette production par habitant a augmenté de 35 % de 1990 à 2018 (1,1 % par année), mais devrait n’augmenter que légèrement de 2019 à 2028 (de 1,1 %, soit de 0,1 % par année) pour atteindre 67,6 kilos par personne.

On notera que, parmi les différentes productions de viande et de poisson, c’est celle des poissons qui a toujours occupé le premier rang, même si l’aquaculture remplace de plus en plus la pêche. Le deuxième rang est par contre passé du porc à la volaille. Les ruminants, bovins et ovins, arrivent derrière, mais leur production va continuer à augmenter.

Dans les pays développés

Le graphique qui suit montre l’évolution de la production de viandes et de poissons dans les pays développés depuis 1990 et celle qui est prévue de 2019 à 2028.

Les tendances illustrées dans ce graphique sont, elles aussi, bien nettes, tout en étant différentes de celles présentées dans le graphique précédent :

  • la production de viande bovine (ligne bleu foncé) a diminué de 4 % au cours de la période historique (1990 à 2018), soit de 0,2 % par année en moyenne, mais devrait augmenter (de 0,6 % par année pour une hausse totale de 6 %) de 2019 à 2028 pour atteindre 33 millions de tonnes; comme la consommation est en général à un niveau semblable à la production, les importations et les exportations entre les pays développés et le reste du monde semblent s’annuler; la part de ces pays dans la production mondiale est passée de 61 % en 1990 à 44 % en 2018 et baisserait à 42 % en 2028;
  • la production de viande porcine (ligne rouge) a augmenté de 40 % au cours de la période historique, soit de 1,2 % par année en moyenne, et devrait augmenter à un rythme nettement moins élevé (0,3 % par année pour une hausse totale de 3 %) de 2019 à 2028 pour atteindre 47 millions de tonnes; comme la consommation est en général un peu plus faible que la production, les importations du reste du monde par les pays développés semblent légèrement inférieures à leurs exportations; la part de ces pays dans la production mondiale est passée de 51 % en 1990 à 38 % en 2018 et baisserait à 36 % en 2028;
  • la production de viande de volaille (ligne jaune) a doublé au cours de la période historique (hausse de 108 %), soit de 2,7 % par année en moyenne, et devrait augmenter à un rythme moins élevé (0,9 % par année pour une hausse totale de 9 %) de 2019 à 2028 pour atteindre 55 millions de tonnes; comme la consommation est en général un peu plus faible que la production, les importations du reste du monde par les pays développés semblent légèrement inférieures à leurs exportations; la part de ces pays dans la production mondiale est passée de 62 % en 1990 à 41 % en 2018 et baisserait à 39 % en 2028;
  • la production de viande ovine (ligne verte) a diminué de 5 % au cours de la période historique, soit de 0,2 % par année en moyenne, mais devrait augmenter (1,0 % par année pour une hausse totale de 10,5 %) de 2019 à 2028 pour atteindre 4 millions de tonnes; comme la consommation représente environ 80 % de la production, les importations du reste du monde semblent nettement inférieures aux exportations; la part de ces pays dans la production mondiale est passée de 41 % en 1990 à 24 % en 2018 et baisserait à 23 % en 2028;
  • la production de poisson provenant de la pêche (ligne rouge vin) a baissé de 34 % au cours de la période historique (1990 à 2018), soit de 1,5 % par année en moyenne, mais devrait augmenter légèrement (0,09 % par année pour une hausse totale de 0,9 %) de 2019 à 2028 pour atteindre 25 millions de tonnes; les données ne fournissent pas la consommation spécifique des poissons provenant de la pêche et de l’aquaculture pour ces pays; la part de ces pays dans la production mondiale est passée de 45 % en 1990 à 26 % en 2018 et passerait à 27 % en 2028;
  • la production de poisson provenant de l’aquaculture (ligne bleu pâle) a augmenté de 60 % au cours de la période historique, soit de 1,7 % par année en moyenne, et devrait augmenter au même rythme (1,7 % par année pour une hausse totale de 18 %) de 2019 à 2028 pour atteindre 5 millions de tonnes; la part de ces pays dans la production mondiale est passée de 22 % en 1990 à seulement 5,5 % en 2018 et serait de 5,3 % en 2028;
  • la production totale de poisson a baissé de 28 % au cours de la période historique, soit de 1,1 % par année en moyenne, mais devrait augmenter légèrement (de 0,4 % par année pour une hausse totale de 4 %) de 2019 à 2028 pour atteindre 31 millions de tonnes; comme la consommation de poisson des pays développés surpasse leur production d’entre 20 % et 30 % selon les années, il est clair que les importations des pays développés surpassent largement leurs exportations; la part de ces pays dans la production mondiale est passée de 42 % en 1990 à 17 % en 2018 et baisserait à 16 % en 2028.

La production totale de viande et de poisson des pays développés a augmenté de 20 % au cours de la période historique, soit de 0,6 % par année en moyenne, et devrait augmenter de 6 % (0,6 % par année) de 2019 à 2028 pour atteindre 170 millions de tonnes; comme la consommation est en général à un niveau semblable à la production, les importations et les exportations entre les pays développés et le reste du monde semblent s’annuler (en poids, pas nécessairement en dollars); la part de ces pays dans la production mondiale est passée de 51 % en 1990 à 32 % en 2018 et baisserait à 30 % en 2028.

Ce qui ressort le plus de ces données sur les pays développés, c’est la faible production relative de poissons, surtout provenant de l’aquaculture, et, dans une moindre mesure, de viande ovine. On peut aussi remarquer que le niveau de commerce international semble assez faible, quoiqu’il soit possible que ce commerce se fasse surtout entre les pays développés.

Dans le reste du monde

Le graphique ci-dessus montre l’évolution de la production de viandes et de poissons dans les pays en développement («reste du monde» dans le graphique) depuis 1990 et celle qui est prévue de 2019 à 2028 :

  • la production de viande bovine (ligne bleu foncé) a augmenté de 87 % au cours de la période historique (1990 à 2018), soit de 2,3 % par année en moyenne, mais devrait le faire à un rythme moins élevé (de 1,5 % par année pour une hausse totale de 16 %) de 2019 à 2028 pour atteindre 45 millions de tonnes;
  • la production de viande porcine (ligne rouge) a augmenté de 137 % au cours de la période historique, soit de 3,1 % par année en moyenne, mais devrait augmenter à un rythme nettement moins élevé (de 0,9 % par année pour une hausse totale de 10 %) de 2019 à 2028 pour atteindre 82 millions de tonnes;
  • la production de viande de volaille (ligne jaune) a presque quintuplé au cours de la période historique (hausse de 384 %), soit de 5,8 % par année en moyenne, mais devrait augmenter à un rythme beaucoup moins élevé (1,8 % par année pour une hausse totale de 19 %) de 2019 à 2028 pour atteindre 86 millions de tonnes;
  • la production de viande ovine (ligne verte) a doublé au cours de la période historique (hausse de 112 %), soit de 2,7 % par année en moyenne, mais devrait augmenter à un rythme deux fois moins élevé (1,3 % par année pour une hausse totale de 14 %) de 2019 à 2028 pour atteindre 13 millions de tonnes;
  • la production de poisson provenant de la pêche (ligne rouge vin) a augmenté de 51 % au cours de la période historique (1990 à 2018), surtout avant 2000, soit de 1,5 % par année en moyenne, mais devrait diminuer légèrement (de 0,2 % par année pour une baisse totale de 2,1 %) de 2019 à 2028 pour clore la période à 69 millions de tonnes;
  • la production de poisson provenant de l’aquaculture (ligne bleu pâle) a presque octuplé au cours de la période historique (hausse de 667 %), soit de 7,5 % par année en moyenne, mais devrait augmenter à un rythme beaucoup moins élevé (2,1 % par année pour une hausse totale de 23 %) de 2019 à 2028 pour atteindre 97 millions de tonnes; notons que cette production est passée du cinquième au premier rang des viandes et poissons présentés dans le graphique depuis 2017;
  • la production totale de poisson a augmenté de 163 % au cours de la période historique, soit de 3,5 % par année en moyenne, mais devrait augmenter à un rythme beaucoup moins élevé (1,1 % par année pour une hausse totale de 11 %) de 2019 à 2028 pour atteindre 165 millions de tonnes.

La production totale de viande et de poisson du reste du monde a augmenté de 168 % au cours de la période historique, soit de 3,6 % par année en moyenne, mais devrait augmenter de seulement 13 % (1,2 % par année) de 2019 à 2028 pour atteindre 391 millions de tonnes. Alors que la production du reste du monde (129 millions de tonnes) était légèrement inférieure à celle des pays développés (134 millions de tonnes) en 1990, elle lui était plus de deux fois plus élevée en 2018 (345 millions de tonnes par rapport à 161). On prévoit en plus que cet écart s’accentuera légèrement au cours des dix prochaines années. Par ailleurs, alors que la population du reste du monde consommait en 2018 environ 90 % plus de viande terrestre que la population des pays développés, elle consommait 320 % plus de poisson. Cela illustre bien la différence de consommation de protéines animales dans ces deux parties du monde. Mais, comme la source que j’ai utilisée ne fournit pas de données sur la population de ces deux territoires, je ne peux pas comparer leur consommation par habitant.

La forte hausse de la production (et de la consommation) de viande et de poisson dans le reste du monde, même si compréhensible, est inquiétante. Si elle s’est manifestée en bonne partie du côté de la hausse de production de viande de volaille et de porc, moins dommageable pour l’environnement que la production de viande bovine et ovine, la plus forte hausse s’est observée du côté des poissons provenant de l’aquaculture, méthode qui comporte à la fois des avantages et des désavantages environnementaux, selon Wikipédia. Cela dit, même si l’OCDE et la FAO prévoient un ralentissement de la croissance de cette production (en volume et en pourcentage), celle-ci va dans le sens opposé des recommandations du GIEC.

Production de lait

En plus de regarder les données sur la production et la consommation de viandes et de poissons, j’ai pensé qu’il serait judicieux de les compléter avec celle de la production de lait, qui est un facteur important de la forte présence de ruminants sur la planète. L’exercice est plus compliqué, car les données sont divisées entre la production de lait non transformé et la production de deuxième transformation (produits laitiers frais, beurre, fromage, lait écrémé en poudre, lait entier en poudre, poudre de lactosérum et caséine). Je me contenterai toutefois de présenter dans le graphique les données sur la production de lait non transformé, en distinguant seulement l’évolution de la production dans le monde, dans les pays développés et dans le reste du monde.

 

Le graphique montre que la forte croissance de la production de lait dans le monde (ligne bleue), qui est passée de 461 à 838 millions de tonnes entre 1990 et 2018 (une hausse de 81 % ou de 2,1 % par année), puis qui atteindrait 981 millions de tonnes en 2028 (une hausse de 17 % ou de 1,6 % par année), s’est en grande majorité (77 % de la hausse) concrétisée dans le reste du monde (ligne jaune). En effet, alors que la production n’a augmenté que 30 % dans les pays développés (ligne rouge) entre 1990 et 2018, passant de 306 à 398 millions de tonnes, elle a augmenté de 181 % dans le reste du monde, passant de 156 millions de tonnes (34 % de la production mondiale) à 440 (53 %). Cette hausse serait de 7 % entre 2018 et 2028 dans les pays développés, mais de 27 % dans le reste du monde, hausse quatre fois plus élevée, alors que la production du reste du monde atteindrait 57 % de la production mondiale.

La production mondiale de lait non transformé atteindrait 118 kilos par habitant en 2028, en hausse de 36 % par rapport aux 87 kilos de 1990. Par produit transformé, la production par habitant atteindrait en 2028 :

  • 61 kilos de produits laitiers frais, en hausse de 81 % par rapport à 1990;
  • 1,6 kilo de beurre, en hausse de 28 %;
  • 3,2 kilos de fromage, en hausse de 179 %;
  • 0,6 kilo de lait écrémé en poudre, en hausse de 160 %;
  • 0,7 kilo de lait entier en poudre, en hausse de 120 %;
  • 0,5 kilo de poudre de lactosérum, en hausse de 175 %;
  • 45 grammes de caséine, en hausse de 248 % (produit uniquement dans les pays développés).

Encore là, si on peut difficilement reprocher au reste du monde la croissance de sa production et de sa consommation de ces produits, il demeure que cette croissance favorisera encore plus la présence de ruminants sur la planète, avec ses émissions importantes de méthane.

Et alors…

Il n’y a rien de bien joyeux dans ces données, alors que, comme l’a bien dit le GIEC, la production et la consommation de viande et de lait doivent diminuer, et non pas moins augmenter. Pour les poissons, je ne connais pas les recommandations du GIEC, mais, même s’ils sont plus efficaces que les animaux terrestres pour produire des protéines, la croissance effrénée de l’aquaculture a de quoi nous inquiéter, encore plus dans les pays aux normes environnementales minimales.

Ma série de trois billets sur les données sur la consommation de viande au Canada, l’utilisation des céréales dans le monde et la production de viande dans le monde se termine donc par un autre niveau d’inquiétude : comment pourrons-nous respecter les recommandations du GIEC dans un tel contexte? Continuerons-nous à brûler des forêts pour produire encore plus de viande et de céréales pour nourrir les animaux d’élevage? Ou nous réveillerons-nous enfin?

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