Le marché du travail en mars 2020 et la COVID 19
Cela fait maintenant plus de deux ans et demi que je n’ai pas commenté les données mensuelles sur l’emploi, me contentant plutôt d’analyser à fond les données annuelles. Il faut dire qu’aucun événement spécial n’est venu perturber la hausse régulière et graduelle de l’emploi au Québec et la baisse de son taux de chômage. Par contre, face à l’événement le plus perturbateur depuis des décennies, soit la crise de la COVID 19, il vaut bien sûr la peine de les regarder, notamment en raison des particularités des données sur les pertes d’emploi et sur le chômage. Je vais présenter les données de mars pour les États-Unis, pour ensuite m’attarder davantage sur ces données pour le Canada et le Québec.
Mars 2020 aux États-Unis
Le Bureau of Labor Statistics (BLS) publie au début de chaque mois (le 3 avril pour mars 2020) les données de deux enquêtes, soit celles de la Household Survey, l’équivalent de l’Enquête sur la population active (EPA), et de l’Establishment Survey, qui ressemble plus à l’Enquête sur l’emploi, la rémunération et les heures de travail (EERH), dont les données sont publiées au Canada près de deux mois après celles de l’EPA. Toutefois, les médias ne font à peu près jamais la distinction entre ces deux enquêtes et commentent en général uniquement la variation de l’emploi selon l’Establishment Survey et le taux de chômage selon la Household Survey. La couverture journalistique de la publication des données de mars dernier par le BLS n’a pas fait exception, les articles que j’ai lus, dont celui-ci du Devoir, ne retenant que «la perte d’un peu plus de 700 000 emplois» (sans mentionner que cette donnée vient de l’Establishment Survey, voir la dernière colonne de ce tableau) et la montée du taux de chômage de 3,5 % à 4,4 % (sans mentionner non plus que cette donnée vient de la Household Survey, voir les deux dernières colonnes de cet autre tableau), pensant probablement que ces deux données sont liées. Or, elles ne le sont pas.
Si on regarde plus attentivement les données de la dernière colonne du tableau de la Household Survey, on verra que, selon les estimations de cette enquête, il ne s’est pas perdu 700 000 emplois en mars, mais bien 3,0 millions (-2 987 000, dans le tableau), soit plus de quatre fois plus! On pourrait s’étonner d’un tel écart (et je l’ai été un peu, même si je suis habitué aux estimations différentes provenant de ces deux enquêtes), mais si on prend la peine de regarder les différences entre ces deux enquêtes, on risque d’être moins étonné.
Dans l’encadré du bas du communiqué de mars du BLS portant sur l’impact de la COVID 19 sur les données de ces deux enquêtes, on peut lire que ces pertes d’emplois sont celles qui sont survenues au tout début de la crise, avant la fermeture des écoles et de nombreuses entreprises. Les données de mars de la Household Survey sont en fait celles de la semaine allant du 8 au 14 mars 2020. La situation est plus complexe pour les données de l’Establishment Survey. Comme ces données sont basées sur les périodes de payes des employeurs, les données de mars sont celles de la période de paye incluant le 12 mars 2020. Cette période de paye a été hebdomadaire dans le tiers des cas, aux deux semaines dans 40 % des cas (mais peut avoir couvert la période du premier au 14 mars ou du 8 au 21), bimensuelle dans 20 % des cas et mensuelle pour le reste (moins de 10 %). Comme les périodes de référence de ces deux enquêtes varient, il est normal que leurs résultats ne soient pas compatibles, surtout dans une période de grands changements. Le fait que la période de référence de l’Establishment Survey inclut des semaines antérieures à celle de la Household Survey (notons qu’une personne qui ne travaille qu’une heure dans une période de paye, même mensuelle, est considérée en emploi) explique sûrement en grande partie les différences du niveau de pertes d’emploi entre les estimations de ces deux enquêtes.
Les données de la Household Survey fournissent aussi bien d’autres informations. Celles qui m’intéressaient le plus étaient les données qui me permettraient de savoir si les gens qui perdaient leur emploi allaient se considérer en chômage ou inactifs. En effet, si une personne sans emploi n’en cherche pas activement (et ce critère est plus sévère dans la définition du chômage utilisée aux États-Unis qu’au Canada, car il exige l’envoi d’une demande d’emploi ou d’un CV, alors qu’au Canada une recherche d’emploi sur Internet suffit) ou ne prévoit pas un rappel dans les quatre semaines qui suivent, elle sera considérée comme inactive. Et, de fait, les données du tableau de la Household Survey nous montrent que plus de personnes sont devenues inactives (1 763 000) entre février et mars 2020 qu’en chômage (1 353 000). Il est donc fort probable que plus de personnes n’ayant pas cherché d’emploi aient considéré que leur rappel se fera dans plus que quatre semaines (ou qu’il n’y en aura pas) que de personnes prévoyant ce rappel au cours des quatre semaines suivantes.
Cela signifie probablement que toutes les prévisions de hausse du chômage aux États-Unis (on verra plus loin pour le Canada) seront erronées, car toutes celles que j’ai vues (notamment dans ce billet dont l’auteur prévoit un taux de chômage de 32,1 % au deuxième trimestre de 2020) associent 100 % des pertes d’emplois à du chômage, sans prévoir la moindre hausse du nombre d’inactif.ives, alors que les premières données publiées (avant la parution de ce billet) montrent que l’inactivité a augmenté davantage que le chômage à la suite des pertes d’emplois récentes.
Mars 2020 au Canada
La semaine de référence de l’EPA pour le mois de mars était du 15 au 21 mars, soit une semaine après celle de la Household Survey des États-Unis. Statistique Canada a d’ailleurs publié son communiqué sur les données de l’EPA du mois de mars une semaine après celui du BLS, soit le 9 avril. Cette semaine de référence a eu lieu après l’annonce de la fermeture des écoles, cégeps, universités et services de garde du Québec (le 13 mars), et des écoles et services de garde de l’Ontario (13 mars) et de l’Alberta (16 mars), mais avant la «réduction au minimum des services et activités non prioritaires» le 25 mars au Québec. L’impact maximal de ces décisions ne pourra donc pas être connu avant le 8 mai prochain, date de la parution des données de l’EPA d’avril qui présenteront la situation du marché du travail au cours de la semaine actuelle (du 12 au 18 avril).
Statistique Canada, consciente des particularités des données de mars, a fait part dans son communiqué et dans les documents qui l’ont accompagné de beaucoup plus de précisions et de nuances qu’habituellement. Elle a par exemple publié deux infographies (ici et ici) illustrant les principaux changements sur le marché du travail canadien en mars. On y apprend que :
- l’estimation de l’emploi en données désaisonnalisées a diminué d’environ 1 million ou de 5,3 %, soit près de trois fois plus qu’aux États-Unis (1,9 % selon les données de la Household Survey et moins de 0,5 % selon celles de l’Establishment Survey), ce qui est dû à la fois à la semaine de référence plus tardive au Canada et au fait que le Canada et ses provinces ont réagi plus rapidement et avec plus d’ampleur à la COVID 19 que les États-Unis et ses États;
- l’estimation du nombre de chômeur.euses a connu une hausse de 413 000 personnes, faisant passer le taux de chômage de 5,6 % en février à 7,8 % en mars, et celle du nombre de personnes inactives de 644 000, faisant diminuer le taux d’activité de 65,5 % en février à 63,5 % en mars;
- les proportions de la hausse du chômage et de l’inactivité sur la hausse totale de ces deux données (soit 39 % et 61 %) ressemblent à celles observées aux États-Unis (soit 43 % et 57 %);
- en plus de la perte d’un million d’emplois, Statistique Canada souligne que, parmi les personnes en emploi, 1,3 million de plus qu’en février n’ont en fait pas travaillé une seule heure au cours de la semaine de référence (comme les enseignant.es et bien d’autres) et 800 000 de plus qu’en février ont travaillé moins de la moitié de leurs heures habituelles;
- le nombre d’heures travaillées a diminué de 15 %, trois fois plus que le nombre d’emplois, baisse due à la fois à l’augmentation du chômage et de l’inactivité, et à la hausse du nombre de personnes en emploi qui n’ont pas travaillé ou ont travaillé moins d’heures, même si l’emploi à temps partiel a diminué beaucoup plus (15,0 %) que l’emploi à temps plein (3,0 %).
Les infographies et documents fournis par Statistique Canada abordent bien d’autres aspects de la question, mais je vais n’en aborder qu’un autre. Le graphique qui suit, tiré de cette page, illustre la moyenne mobile de six mois des flux entrants et sortants de l’emploi au Canada de janvier 2007 à mars 2020.
Sans surprise, les flux sortants (ligne bleu foncé), soit le nombre de personnes qui ont perdu un emploi, ont explosé, passant d’entre 550 000 et 600 000 par mois de janvier 2016 à février 2020 à plus de 770 000 en mars 2020. Comme il s’agit d’une moyenne mobile de six mois, on peut calculer que ces flux sortants ont en fait atteint autour de 1 600 000 en mars 2020, ce qui correspond au total de la baisse du nombre d’emplois (1 000 000) et des flux sortants des mois antérieurs (environ 600 000). On peut voir sur ce graphique que ces flux furent en un seul mois plus élevés que ceux répartis sur plusieurs mois (donc cumulatifs) lors de la récession de 2009, alors que la moyenne mobile de six mois a à peine atteint un maximum de 700 000 sortants. Et je n’ose imaginer jusqu’où ces flux sortants se rendront en avril et au cours des mois suivants…
De façon plus surprenante, la moyenne mobile de six mois des flux entrants (ligne bleu pâle) a à peine diminué en mars, soit d’au plus 10 000, ou d’environ 50 000 pour mars seulement, se situant donc autour de 550 000. J’imagine que ces flux diminueront bien plus en avril et au cours des mois suivants, mais cela reste à voir. À suivre!
Pour plus de précision sur la nature de ces flux, on peut lire ce billet datant de moins d’un an qui présente une étude de Statistique Canada sur le sujet.
Mars 2020 au Québec
Au Québec :
- l’estimation de l’emploi en données désaisonnalisées a diminué d’environ 264 000 ou de 6,0 % (mais de 15,0 % chez les 15 à 24 ans), soit un peu plus que dans le reste du Canada (5,0 %); il s’agit de la plus forte baisse des provinces du Canada;
comme on peut le voir sur le graphique ci-contre, l’emploi a diminué beaucoup plus fortement chez les femmes (de 8,0 %, par rapport à 6,6 % dans le reste du Canada) que chez les hommes (de 4,2 %, 3,6 % dans le reste du Canada);
- on peut aussi voir sur ce graphique que la baisse de l’emploi chez les hommes ramène son niveau à celui de 2017, tandis que cette baisse chez les femmes le ramène à son niveau de 2012;
- la plus grande diminution de l’emploi chez les femmes s’explique surtout par les baisses dans l’enseignement, l’hébergement et la restauration, et le commerce de détail, qui représentent 65 % de la baisse totale de l’emploi féminin (167 600);
- le nombre d’heures travaillées a diminué de 19 %, plus de trois fois plus que le nombre d’emplois (le Québec est la province qui a connu la plus forte baisse sur ce plan, comme pour le pourcentage de baisse de l’emploi), même si l’emploi à temps partiel a diminué beaucoup plus (21,4 %) que l’emploi à temps plein (2,9 %), plus fortes baisses qui s’expliquent sûrement par les caractéristiques de la main-d’œuvre des industries les plus touchées (voir plus loin);
- l’estimation du nombre de chômeur.euses a connu une hausse de 158 100, faisant passer le taux de chômage de 4,5 % en février à 8,1 % en mars, et celle du nombre de personnes inactives de 113 300, faisant diminuer le taux d’activité de 64,7 % en février à 63,1 % en mars;
- si l’ajout d’inactif.ives avait plutôt été un ajout de chômeur.euses (bref, si ces personnes avaient dit avoir cherché un emploi ou prévoir un rappel dans moins de cinq semaines), le taux de chômage aurait atteint 10,4 %.
Les proportions de la hausse du chômage et de l’inactivité sur la hausse totale de ces deux données, soit 58 % et 42 %, sont très différentes de ces proportions pour le reste du Canada, soit 32 % et 68 %, ce qui montre un comportement très différent entre les personnes qui ont perdu un emploi au Québec et dans le reste du Canada, celles du Québec ayant presque deux fois plus souvent (58 % par rapport à 32 %) répondu chercher un emploi ou prévoir un rappel dans moins de cinq semaines; il sera intéressant de voir si ces comportements demeureront aussi différents à l’avenir. Ces différences pourraient s’expliquer par le fait que le gouvernement du Québec a annoncé le 13 mars que la fermeture du réseau de l’éducation serait «en vigueur à compter du lundi 16 mars, jusqu’au vendredi 27 mars inclusivement», soit pendant deux semaines seulement, alors que les gouvernements d’autres provinces ont annoncé une fermeture plus longue, soit jusqu’au 6 avril en Ontario, «probablement […] jusqu’en septembre» en Alberta et «jusqu’à nouvel ordre» en Colombie-Britannique. Notons toutefois que le personnel de ces provinces n’a été confiné chez lui qu’après la semaine de référence de l’EPA. Il demeure que ces annonces ont pu influencer les réponses des personnes ayant perdu leur emploi avant cela.
J’hésite habituellement à analyser les variations mensuelles d’emploi par industrie, car les marges d’erreur à 95 % de ces variations sont en général supérieures aux changements de ces estimations. Par contre, les cinq baisses d’emploi que je vais mentionner sont supérieures à ces marges (selon le tableau 14-10-0355-01 de Statistique Canada). Elles représentent en tout 80 % de la baisse totale de 264 000 emplois. Les plus fortes baisses ont été observées dans :
- les services d’enseignement (baisse de 72 600, ou 27,5 % de la baisse totale);
- les services d’hébergement et de restauration (baisse de 64 400, ou 24,4 %);
- le commerce de gros et de détail (baisse de 31 400, ou 11,9 %)
- l’information, la culture et les loisirs (26 600, ou 10,1 %);
- les soins de santé et d’assistance sociale (16 000 ou 6,1 %).
La forte baisse de l’emploi dans les services d’enseignement (de 22,8 %) peut étonner, car le premier ministre, François Legault, a affirmé clairement que «Tout le monde va être payé dans les garderies, les écoles». Je me suis alors demandé si cette diminution de l’emploi n’était pas due à la présence des employeurs des services d’enseignement hors du secteur de l’éducation primaire, secondaire, collégial ou universitaire, par exemple dans les écoles de commerce et de métiers, de beaux-arts, de langues et de conduite automobile, et les services d’orientation et de développement personnel. Or, l’ensemble de ces industries, dont les entreprises n’ont sûrement pas toutes fermé, embauchaient environ 8 % de la main-d’œuvre de ce secteur (selon les données du recensement de 2016), soit environ 25 000 personnes, bien moins que la baisse de 72 600 emplois. Force est de constater que le personnel temporaire (non permanent) est plus fréquent qu’on peut le penser dans le secteur de l’éducation primaire, secondaire, collégial ou universitaire. Je compte bien vérifier les sous-secteurs les plus atteints quand les données de l’EERH pour mars seront publiées, soit à la fin mai, car cette enquête fournit des données pour les sous-industries, ce qui n’est pas le cas des données de l’EPA. J’en profiterai aussi pour vérifier dans quels sous-secteurs l’emploi dans les soins de santé et d’assistance sociale a pu diminuer, mais je soupçonne que c’est plus dans l’assistance sociale que dans la santé. On verra!
Et après?
À quoi s’attendre pour les prochains mois? Je me suis refusé depuis le début de la crise à prévoir l’évolution du marché du travail, comme l’a d’ailleurs mentionné Francis Vailles qui m’a consulté pour cet article («Un autre économiste expert du marché du travail, Mario Jodoin, ne veut pas se prononcer sur les impacts concrets de la crise»), alors qu’il a prévu un taux de chômage de 9,5 % au sommet de la crise. Il faut dire que c’était avant l’annonce de la «réduction au minimum des services et activités non prioritaires» le 25 mars par le gouvernement du Québec. Avec la même méthode (que je lui ai suggérée ainsi qu’à Francis Vailles), Julia Posca de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) a calculé la semaine suivante (après l’annonce) un taux de chômage maximal pouvant atteindre 32 %. Le directeur parlementaire du budget est arrivé à un taux de 15 % pour le Canada, une firme privée à 24 % pour le Québec et David Macdonald du Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) à 12,8 % pour le Québec. Et j’en passe! En fait, aucune de ces prévisions n’a tenu compte du fait qu’une part importante de la baisse d’emploi se traduirait par une hausse de l’inactivité plutôt que seulement par une hausse du chômage. Pour ma part, j’y ai pensé seulement deux jours après avoir suggéré la méthode d’estimation des pertes d’emplois à Julia Posca. J’aurais dû y penser avant!
L’évolution de l’emploi et de ses pertes au cours des prochains mois dépendra surtout des décisions gouvernementales, de l’aplatissement de la courbe d’infection et de la découverte d’un vaccin (ou d’un traitement efficace). Pour avril, on peut s’attendre à ce que les pertes d’emplois pour le Canada soit un peu supérieures au nombre de demandes d’aide financière (assurance-emploi et prestation canadienne d’urgence, tous programmes confondus) qui ont été reçues depuis le début de la crise sanitaire, soit «environ six millions» au début de cette semaine (qui est, je le rappelle, la semaine de référence de l’EPA), selon «la ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et de l’Inclusion des personnes handicapées, Carla Qualtrough». Par contre, l’utilisation de la Subvention salariale d’urgence du Canada par les entreprises, qui rembourse 75 % des salaires des entreprises qui ont subi une baisse de leurs ventes, pourrait faire réduire les pertes d’emplois. Mais, même si cette subvention peut-être rétroactive au 15 mars, il n’est pas facile de savoir si beaucoup d’entreprises (à part Air Canada, WestJet et Airbus) rappelleront leurs salarié.es cette semaine ou l’ont fait auparavant, soit à temps pour que ces rappels influencent les données d’avril de l’EPA. Au Québec, la décision du gouvernement de réouvrir quelques secteurs (construction résidentielle, aménagement paysager, garages et mines) cette semaine fera aussi diminuer le nombre de pertes d’emplois que l’EPA captera. Bref, il y a encore beaucoup d’incertitude, et les estimations de l’impact de la crise sur le marché du travail doivent être ajustées hebdomadairement. Ce n’est pas pour rien que je refusais et refuse encore de me prononcer sur les prévisions!
Et alors…
J’aurais pu détailler davantage les particularités du chômage et de l’inactivité, comme je l’ai fait dans ce billet, en commentant par exemple les taux supplémentaires de chômage et les raisons d’avoir quitté ou perdu un emploi. Mais, j’ai regardé ces données et ai constaté qu’elles auraient peu ajouté à l’analyse présentée dans ce billet.
Le constat le plus frappant de ce billet est l’inadéquation du taux de chômage comme seul indicateur de la situation sur le marché du travail. Il n’y a rien de nouveau à ce constat. J’ai toujours tenté de montrer qu’il faut toujours regarder un ensemble d’indicateurs (qui tiennent en plus compte de l’évolution de la structure démographique) pour bien comprendre l’état du marché du travail. Par contre, les limitations à l’interprétation à donner au taux de chômage ressortent encore plus dans une situation comme celle qu’on vit, alors que les situations de chômage et d’inactivité se confondent plus que jamais. Même l’évolution de l’emploi peut camoufler certaines particularités de la situation actuelle, comme le montrent l’augmentation impressionnante du nombre de personnes en emploi et payées qui n’ont pas travaillé et la baisse trois fois plus forte du nombre d’heures travaillées que celle du nombre d’emplois. En plus, tous ces indicateurs ne montrent pas en premier lieu l’ampleur de la détérioration du marché du travail, qui pourrait se rétablir rapidement si la crise se terminait, mais bien plus l’intensité des efforts de confinement pour combattre la COVID 19 et sauver des vies. À suivre!
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On n’a toujours pas de vaccin pour le SARS-CoV-1. Aujourd’hui, des tests sur des humains ont été entrepris à Oxford mais le gouvernement britannique insiste que, dans le meilleur des cas, il ne faut pas s’attendre à quoi que ce soit avant un an.
La notion de sauver des vies va finir par ne plus être aussi claire que certains le voudraient
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Je viens de lire ça :
Un vaccin expérimental semble en mesure de protéger les singes du virus qui cause la COVID-19, rapporte le journal scientifique Nature.
Des chercheurs chinois ont donné à des macaques rhésus trois doses d’un vaccin composé de particules inertes provenant du SRAS-CoV-2.
Huit singes ont ensuite été exposés au coronavirus.
Les quatre singes ayant reçu la plus forte dose de vaccin ne présentaient aucune trace du virus sept jours plus tard. Ceux ayant reçu une dose modérée donnaient certains signes d’infection, mais nettement moins que ceux qui n’avaient pas été vaccinés du tout.
La compagnie qui développe le vaccin a tout récemment reçu l’autorisation de débuter des essais cliniques chez les humains.
Un vaccin protégerait les singes du virus responsable de la COVID-19
https://www.ledevoir.com/societe/science/577554/un-vaccin-protegerait-les-singes-du-virus-responsable-de-la-covid-19
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