Retour sur le marché du travail de mai 2020
Dans ma série de billets sur les estimations de l’emploi de l’Enquête sur la population active (EPA), j’ai souligné à quelques reprises qu’il fallait prendre les variations d’emploi, surtout par industrie, avec des pincettes en raison de leurs marges d’erreur importantes. Comme je l’ai fait pour les données de mars et d’avril je reviens donc sur les estimations de l’emploi globales et par industrie de l’EPA en utilisant les données de l’Enquête sur l’emploi, la rémunération et les heures de travail (EERH) qui ont été mises à jour jeudi dernier. Je pourrai ainsi comparer les baisses d’emploi globales et par industrie selon ces deux sources, et montrer quels sous-secteurs des industries les plus atteintes ont subi les pertes les plus importantes.
En effet, alors que les estimations de l’EPA sont sujettes à d’importantes marges d’erreur, surtout pour les données désagrégées comme celles sur l’emploi par industrie, les données de l’EERH n’ont pas de marge d’erreur, car elles proviennent d’un recensement des salarié.es de toutes les entreprises à partir de leur liste de paye. Pour cette raison, l’EPA ne fournit des estimations que pour 19 niveaux de désagrégation industrielle, tandis que l’EERH en publie pour 398! Par contre, l’EERH ne comptabilise pas les travailleur.euses autonomes, les salarié.es du secteur de l’agriculture (et de quelques autres secteurs qui comptent moins d’employé.es), les grévistes, les personnes en lock-out et celles en congé sans solde, alors que l’EPA le fait. Le plus grand défaut de ces données est qu’elles ne sont publiées que près de deux mois après celles de l’EPA et carrément deux mois après les faits.
Données industrielles
Le tableau qui suit, basé sur le contenu des tableaux 14-10-0223-01 et 14-10-0355-01 de Statistique Canada, compare les données désaisonnalisées sur l’emploi de février et mai 2020 selon l’EPA et l’EERH, et souligne les différences entre ces données.
Notons que ces différences peuvent s’expliquer par plusieurs facteurs. Par exemple, la différence de plus de 560 000 emplois entre les estimations de l’EPA en février 2020 (4 384 500) et les données de l’EERH (3 815 175) s’explique surtout par le fait que les données de l’EERH ne couvrent que les salarié.es non agricoles et donc pas les travailleur.euses autonomes et les salarié.es du secteur de l’agriculture. La différence plus grande en mai (de 725 000 emplois) est, selon le communiqué de Statistique Canada, due au fait que beaucoup plus de personnes sans rémunération de la part de l’employeur ont été considérées en emploi par l’EPA, mais pas par l’EERH, en raison de leur absence du travail pour une période prolongée sans rémunération, l’équivalent d’un congé sans solde. Si je comprends bien, c’est en raison de l’absence plus prolongée en mai qu’en mars et qu’en avril que ce facteur a joué davantage ce mois-ci que les mois antérieurs, mais ce n’est pas clair. Ainsi, l’emploi aurait diminué entre avril et mai au Québec et au Canada selon les données de l’EERH et aurait augmenté selon les estimations de l’EPA. Voilà bien une autre complication que la situation actuelle entraîne dans l’analyse des données sur l’emploi. Et, celle-là, je ne l’avais pas du tout vue venir!
Ces facteurs jouent aussi un rôle dans la différence du pourcentage de baisse de l’emploi entre février et mai entre les estimations de l’EPA (-13,4 %) et les données de l’EERH (-19,8 %). On peut en effet voir dans le tableau ci-contre tiré des estimations de l’EPA (voir le tableau 14-10-0288-01) que si l’emploi global a baissé de 13,4 %, cette baisse fut de 14,9 % pour les employé.es (14,4 % et 16,5 % respectivement dans le reste du Canada). J’ai aussi indiqué dans ce tableau pour information les baisses de l’emploi chez les employé.es des secteurs public (4,7 % au Québec et 6,7 % dans le reste du Canada) et privé (18,3 % au Québec et 19,4 % dans le reste du Canada), pour montrer à quel point elles furent plus élevées dans le secteur privé, et celles, beaucoup moins élevées, chez les travailleur.euses autonomes (3,9 % au Québec et 3,2 % dans le reste du Canada). Notons que, lors de récessions, la baisse d’activités autonomes se traduit plus souvent par une baisse des heures travaillées et des revenus que par des pertes d’emplois, les travailleur.euses autonomes n’abandonnant pas leur emploi pour une baisse d’activités qu’ils et elles jugent temporaire.
Ce facteur explique 1,5 point de pourcentage sur les 6,4 points de l’écart entre la baisse de l’emploi entre février et mai selon les estimations de l’EPA (-13,4 %) et les données de l’EERH (-19,8 %). Il est donc clair que d’autres facteurs ont joué. On pourrait penser à la marge d’erreur des estimations de l’EPA et à la différence de semaine de référence, soit du 10 au 16 mai pour l’EPA et du 25 au 31 mai pour l’EERH. Mais ce serait étonnant que ces facteurs aient pu avoir un impact suffisant pour expliquer les 4,9 points d’écart restant, d’autant plus que les décisions de réouverture prises entre les deux semaines de référence (dont celle des magasins avec accès direct par l’extérieur dans la région de Montréal) ont eu un impact à la hausse sur l’emploi, pas à la baisse! Il semble donc clair que cet écart restant (4,9 points de pourcentage) est dû en premier lieu au facteur mentionné auparavant, soit qu’un nombre élevé de personnes sans rémunération ont été considérées en emploi par l’EPA, mais pas par l’EERH (nombre qu’on peut estimer de façon grossière à 165 000 personnes, soit l’écart des différences du nombre d’emplois selon l’EPA et l’EERH entre février et mai, de 560 000 à 725 000).
En plus, la présence des travailleur.euses autonomes dans les estimations de l’EPA peut fausser les comparaisons (comme dans la construction et dans les autres services où entre 20 % et 30 % des travailleur.euses sont autonomes). Cela dit, malgré ce facteur et la différence du concept d’emploi dans les deux enquêtes, seulement cinq industries présentent des écarts de plus de huit points de pourcentage entre les baisses d’emploi selon les deux enquêtes, soit :
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la foresterie, pêche, mines, exploitation en carrière, et extraction de pétrole et de gaz, avec un maintien de l’emploi selon l’EPA et une baisse de 11,5 % selon l’EERH;
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le commerce de gros et de détail, baisses de 11,8 % et de 22,9 %;
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les services d’enseignement, baisses de 6,2 % et de 16,3 %;
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les services d’hébergement et de restauration, baisses de 52,0 % et de 61,9 %;
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l’information, culture et loisirs, baisses de 21,0 % et de 29,4 %.
Notons aussi qu’un autre facteur peut expliquer l’écart de volume d’emploi par industrie entre ces deux sources. En effet, alors que, pour l’EERH, l’industrie à laquelle appartient un employeur est déterminée par son attribution par l’Agence du revenu du Canada (ARC) lors de son enregistrement, cette industrie est attribuée en fonction des réponses des personnes interrogées pour l’EPA.
J’ai aussi produit un tableau semblable pour le reste du Canada. On peut y voir que les différences de niveaux de croissance globale et par industrie y sont de la même ampleur que pour le Québec.
Les données par sous-secteurs de quelques industries
Comme mentionné en amorce, je visais entre autres par cette série de billets à vérifier quels sous-secteurs des industries les plus atteintes avaient subi les pertes d’emploi les plus importantes. Pour ce faire, j’ai toutefois dû utiliser un tableau contenant des données non désaisonnalisées, car il fournit des données pour 398 niveaux de désagrégation industrielle au lieu de 26 pour celui que j’ai utilisé pour les tableaux précédents en données désaisonnalisées. Le fait que ces données ne soient pas désaisonnalisées explique que les taux de baisses d’emplois que je présenterai dans cette section ne correspondent pas parfaitement à ceux du premier tableau. Cela dit, les différences sont moins importantes que je le pensais, sauf pour la construction (baisse de 6,4 % par rapport à une baisse de 19,1 %), sûrement en raison de la reprise normale de l’emploi en mai dans cette industrie.
– Construction
La situation de l’emploi dans la construction s’est grandement améliorée entre avril (baisse de 41 % entre février et avril) et mai (baisse de 6 % entre février et mai) en raison de la réouverture de nombreux sous-secteurs de l’industrie et de la saisonnalité de cette industrie. Comme on peut le voir dans le tableau ci-contre, les variations de l’emploi furent très différentes d’un sous-secteur à l’autre. Les baisses les plus importantes ont été observées chez les entrepreneurs en installation d’équipements techniques (électricité, plomberie et autres, 18,4 %) et dans la construction d’installations de services publics (aqueducs, égouts, lignes électriques et autres, 18,2 %), mais l’emploi a augmenté de 3,9 % chez les autres entrepreneurs spécialisés (préparation de terrains et une trentaine d’autres travaux), de 10,6 % dans la construction de routes, de rues et de ponts et de 19,5 % chez les entrepreneurs en travaux de fondations, de structure, et d’extérieur de bâtiment, soit trois sous-secteurs en grande partie saisonniers.
– Fabrication
Dans la fabrication (industrie qu’on appelle aussi secteur manufacturier), la baisse du nombre d’emplois entre février et mai en données non désaisonnalisées fut de 14,5 % (plutôt que de 16,7 % en données désaisonnalisées et de 11,7 % selon les estimations de l’EPA) et s’est observée dans tous les sous-secteurs. Les baisses les plus importantes furent dans la fabrication de vêtements (33 %), l’impression (29 %), les activités diverses de fabrication (27 %) et la fabrication de meubles (26 %), tandis que les plus faibles furent dans la première transformation des métaux (1 %), la fabrication de produits minéraux non métalliques (1 %), la fabrication du papier (7 %), la fabrication de produits chimiques (7 %), la fabrication d’aliments (8 %) et la fabrication de produits informatiques et électroniques (9 %).
– Commerce de gros et de détail
L’emploi non désaisonnalisé du commerce de gros a diminué de 17,4 % entre février et mai. Si l’emploi a augmenté de 4,8 % chez les grossistes-marchands de produits agricoles, il a baissé de façon importante (entre 13,8 % et 26,5 %) dans ses huit autres sous-industries. Dans le commerce de détail, la baisse globale de 22,3 % a davantage varié dans ses 12 sous-industries, passant d’une baisse de moins de 1 % dans le commerce de détail de matériaux de construction et de matériel et fournitures de jardinage (activité qui croît toujours en mai) à des baisses de 42,4 % dans celui de meubles et d’accessoires de maison, de 48,2 % dans les magasins d’articles de sport, d’articles de passe-temps, d’articles de musique et de livres et de 60,8 % dans les magasins de vêtements et d’accessoires vestimentaires.
– Transport
Me doutant que les sous-secteurs du transport avaient évolué différemment, je me suis dit qu’il serait bon de regarder ce secteur de plus près ce mois-ci. De fait, la baisse globale de 16,7 % est le résultat de baisses de seulement 2 % et 4 % dans le transport ferroviaire et les messageries et services de messagers, mais de 28 % et de 33 % dans le transport en commun et transport terrestre de voyageurs et le transport aérien. Je me serais attendu à une baisse plus abrupte dans ce dernier cas (peut-être atténuée par la subvention salariale d’urgence).
– Services d’enseignement
Depuis mon premier billet sur les conséquences de la COVID-19 sur le marché du travail, je me gratte la tête au sujet des estimations de l’emploi de l’EPA dans les services d’enseignement. Alors que l’EPA avait estimé une baisse de 72 600 emplois ou de 22,8 % en mars, les données de l’EERH ont montré une baisse de seulement 4700 emplois ou de 1,3 %. En mai, après deux redressements, l’EPA estimait que l’emploi y avait baissé de 19 700 entre février et mai, alors que l’EERH arrivait à une baisse de 54 300 pour la même période! Plus étrange encore, alors que l’EPA a vu une hausse de 35 000 emplois en mai, l’EERH a plutôt observé une baisse de 18 700 emplois! Je soupçonne que la hausse des estimations de l’EPA en mai est en fait une correction de sa baisse inexplicable de mars et que la baisse des données de l’EERH ce même mois s’explique par le retrait des personnes sans rémunération de ces données, alors qu’elles sont toujours en emploi selon l’EPA. Mais, bon, cela demeure une hypothèse basée sur des déductions, hypothèse impossible à tester et donc à prouver.
Quatre des cinq baisses les plus importantes en pourcentage du tableau ci-contre s’observent dans les sous-secteurs qui ne font pas partie de l’éducation primaire, secondaire, collégiale ou universitaire. Ces baisses ont en effet varié de 15 % (écoles de commerce et de formation en informatique et en gestion) à 57 % (autres établissements d’enseignement et de formation). Ces baisses ne peuvent toutefois pas influencer beaucoup l’évolution de l’emploi dans cette industrie, en raison du faible volume d’emploi dans ces sous-secteurs (5,0 % de l’emploi en février et 15 % de la baisse totale entre février et mai). En fait, plus de 55 % de la baisse du secteur provient de celle observée dans les écoles primaires et secondaires (14,4 %, mais de 33 300 emplois), probablement des enseignant.es suppléant.es et d’autres employé.es non permanent.es. La baisse fut plus importante en pourcentage dans les universités (21 %, pour 15 000 emplois en moins, soit 25 % de la baisse du secteur), mais beaucoup moins au niveau collégial (5,1 % ou de 850 emplois).
– Soins de santé et assistance sociale
Dans le secteur des soins de santé et de l’assistance sociale, les baisses selon l’EPA et l’EERH furent du même ordre de grandeur, soit de respectivement 5,8 % et 7,9 % (7,3 % en données non désaisonnalisées). Près de 60 % de la baisse de 34 300 emplois vient des bureaux de médecins (3100 ou de 16 %), dentistes (11 300 ou 62 %) et autres praticien.nes (6000 ou 41 %), alors que les autres baisses importantes viennent des services d’assistance sociale (18 000 ou 18 %), dont les services de garde (11 500 ou 22 %) et les services individuels et familiaux (6300 ou 19,5 %). J’ai aussi noté une hausse de 3,2 % ou de 1800 personnes dans les établissements de soins infirmiers qui comprennent les centres hospitaliers de soins de longue durée (CHSLD) et de 3,7 % ou de 5000 personnes dans les hôpitaux généraux et hôpitaux de soins chirurgicaux.
– Information, culture et loisirs
Dans les industries de l’information, de la culture et des loisirs, la baisse fut nettement moins forte dans les estimations de l’EPA (21,0 %) que dans les données de l’EERH (29,4 %, ou de 29,1 % en données non désaisonnalisées pour une baisse de 38 000 emplois). Les baisses furent les plus élevées en pourcentage dans le divertissement, loisirs, jeux de hasard et loteries (60 % ou 23 000 emplois), dans les arts d’interprétation, sports-spectacles et activités connexes (48 % ou 6900 emplois) et dans les industries du film et de l’enregistrement sonore (33 % ou 4800 emplois). À l’inverse, les baisses furent les moins élevées dans le traitement de données, hébergement de données et services connexes (2 % ou 50 emplois) et dans l’édition (5 % ou 900 emplois). Notons que dans ce dernier sous-secteur, l’emploi est demeuré stable chez les éditeurs de logiciels, mais a baissé de 14 % chez les éditeurs de journaux, de périodiques, de livres et de répertoires.
– Services d’hébergement et de restauration
La baisse de l’emploi dans les services d’hébergement et de restauration fut la plus importante de toutes les industries à la fois selon les estimations de l’EPA (52,0 %) et selon les données de l’EERH (61,9 % ou 60,4 % en données non désaisonnalisées). Sans surprise, la baisse la plus forte en pourcentage provenait des débits de boissons alcoolisées (82 %, ou 10 800 emplois), mais la plus forte en nombre des restaurants (59 % ou 123 800 emplois, soit 77 % de la baisse totale). La situation ne fut pas plus enviable dans les services d’hébergement, avec une baisse de 61 % ou de 18 200 emplois.
– Autres services (sauf les administrations publiques)
La baisse de l’emploi dans les autres services fut aussi plus faible selon les estimations de l’EPA (25,6 %) que selon les données de l’EERH (31,7 % ou 30,3 % en données non désaisonnalisées). La baisse de loin la plus forte en pourcentage a eu lieu dans les services de soins personnels (coiffure, esthétique, tatouage, massage et autres, 75 % ou 12 600 emplois), mais fut presque aussi élevée en nombre dans les organismes religieux, fondations, groupes de citoyens et organisations professionnelles et similaires (11 300), malgré une baisse en pourcentage plus de trois fois moins importante (21,5 %). Le sous-secteur de la réparation et de l’entretien a connu une baisse semblable en pourcentage (21,3 %), mais moindre en nombre (9 050 emplois), dont 5200 dans la réparation et l’entretien de véhicules automobiles pour une diminution de 20 %.
Et alors…
Je suis encore un peu sous le choc de la différence entre les estimations de l’EPA et les données de l’EERH. Alors que les premières ont montré une hausse de l’emploi de 6,5 % entre avril et mai au Québec et de 1,8 % au Canada, les deuxièmes nous arrivent avec une baisse de 0,7 % au Québec et de 4,1 % pour le Canada. Pourtant, Statistique Canada nous a informés dès le lendemain de la publication des données de l’EERH que le PIB réel canadien avait augmenté de 4,5 % en mai, hausse qui correspond mieux à la hausse de l’emploi selon l’EPA qu’à sa baisse selon l’EERH. D’ailleurs, le communiqué présentant les données de l’EERH était bien plus détaillé qu’à l’habitude, ce qui semble montrer que je n’ai pas été le seul à être surpris. L’explication donnée par Statistique Canada se tient, soit que beaucoup de personnes sans rémunération de la part de l’employeur ont été considérées en emploi par l’EPA, mais pas par l’EERH, mais l’augmentation soudaine de ce nombre en mai et l’absence d’effet notable de ce facteur en mars et en avril demeure mystérieuse.
Cela dit, ces données nous ont permis, comme au cours des mois précédents, de mieux associer les décisions gouvernementales pour combattre la COVID-19 à leurs conséquences par sous-secteurs. On l’a vu, une baisse dans une industrie peut par exemple cacher des hausses dans certains de ses sous-secteurs, comme on l’a vu notamment dans les industries des soins de santé et d’assistance sociale et de la construction. Maintenant qu’on sait que les données de l’EERH correspondent encore moins à celles de l’EPA qu’on le pensait, on pourra sûrement mieux comprendre le mois prochain avec la parution des données de juin de l’EERH la hausse des estimations de l’emploi de 5,8 % au Canada et de 6,5 % au Québec révélées par l’EPA ce mois-là. Mais, n’oublions pas que Statistique Canada publiera les estimations de l’emploi de l’EPA pour juillet dès demain et que mon billet sur ces données paraîtra dans une semaine. On n’aura pas le temps de s’ennuyer!
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