Retour sur le marché du travail d’août 2020
Dans ma série de billets sur les estimations de l’emploi de l’Enquête sur la population active (EPA), j’ai souligné à quelques reprises qu’il fallait prendre les variations d’emploi par industrie avec des pincettes en raison de leurs marges d’erreur importantes. Comme je l’ai fait pour les données de mars à juillet, je reviens donc sur les estimations de l’emploi globales et par industrie de l’EPA en les comparant avec les données de l’Enquête sur l’emploi, la rémunération et les heures de travail (EERH) qui ont été mises à jour jeudi dernier. Je pourrai ainsi comparer les baisses d’emploi globales et par industrie selon ces deux sources, et surtout montrer quels sous-secteurs des industries ont subi les pertes les plus importantes et lesquels s’en sont bien tirés.
En effet, alors que les estimations de l’EPA sont sujettes à d’importantes marges d’erreur, surtout pour les données désagrégées comme celles sur l’emploi par industrie, les données de l’EERH n’ont pas de marge d’erreur, car elles proviennent d’un recensement des salarié.es de toutes les entreprises à partir de leur liste de paye. Pour cette raison, l’EPA ne fournit des estimations que pour 19 niveaux de désagrégation industrielle, tandis que l’EERH en publie pour 398! Par contre, l’EERH ne comptabilise pas les travailleur.euses autonomes, les salarié.es du secteur de l’agriculture (et de quelques autres secteurs qui comptent peu de salarié.es), les grévistes, les personnes en lock-out et celles en congé sans solde, alors que l’EPA le fait. Autre différence, l’EERH compile tous les emplois alors que l’EPA ne considère qu’un seul emploi quand une personne en occupe deux ou plus en même temps. Le plus grand défaut des données de l’EERH est qu’elles ne sont publiées que près de deux mois après celles de l’EPA et carrément deux mois après les faits.
Données industrielles
Le tableau qui suit, basé sur le contenu des tableaux 14-10-0223-01 et 14-10-0355-01 de Statistique Canada, compare l’évolution des données désaisonnalisées sur l’emploi de février à août 2020 selon l’EPA et l’EERH, et souligne leurs différences.
Notons que ces différences peuvent s’expliquer par plusieurs facteurs. Par exemple, la différence de plus de 560 000 emplois en février 2020 entre les estimations de l’EPA (4 384 500) et les données de l’EERH (3 815 175) s’explique surtout par le fait que les données de l’EERH ne couvrent pas les travailleur.euses autonomes (l’EPA estimait qu’il y en avait justement 562 500 en février). La différence plus grande en août (de 647 600 emplois) qu’en février (560 000), malgré une baisse de 30 000 travailleur.euses autonomes, est due au fait que beaucoup plus de personnes sans rémunération de la part de l’employeur ont été considérées en emploi par l’EPA, mais pas par l’EERH, en raison de leur absence du travail sans rémunération, l’équivalent d’un congé sans solde. Ainsi, alors que le nombre de salarié.es selon l’EERH et d’employé.es selon l’EPA était presque identique en février avec un écart de 3000 emplois ou de moins de 0,1 % en faveur de l’EERH, cet écart favorisait en août l’EPA de 116 000 ou de 3,3 %, ce qui est beaucoup, mais deux fois moins qu’en juin (246 000).
Ces facteurs jouent aussi un rôle dans la différence du pourcentage de la baisse de l’emploi entre février et août entre les estimations de l’EPA (4,3 %) et les données de l’EERH (7,3 %). Selon le tableau 14-10-0288-01 tiré des estimations de l’EPA, l’emploi global a baissé de 4,3 %, mais de 4,2 % pour les employé.es. Ces deux baisses étant de même ampleur, ce facteur n’explique pas du tout l’écart entre la baisse de l’emploi entre février et août selon les estimations de l’EPA et les données de l’EERH. Il est donc clair que d’autres facteurs ont joué. On pourrait penser à la marge d’erreur des estimations de l’EPA et à la différence de semaine de référence, soit du 9 au 15 août pour l’EPA et du 23 au 29 août pour l’EERH. Mais ce serait étonnant que ces facteurs aient pu avoir un impact suffisant pour expliquer les 3,1 points de pourcentage d’écart (-7,3 % pour les salarié.es selon l’EERH et -4,2 % pour les employé.es selon l’EPA), d’autant plus qu’aucune décision de réouverture ou de fermeture n’a été prise entre les deux semaines de référence. Il semble donc clair que cet écart de 3,1 points est dû en premier lieu au facteur mentionné auparavant, soit qu’un nombre plus élevé de personnes sans rémunération ont été considérées en emploi par l’EPA en août qu’en février, mais pas par l’EERH.
Par ailleurs, la présence des travailleur.euses autonomes dans les estimations de l’EPA peut fausser les comparaisons de l’évolution de l’emploi par industrie (comme dans les autres services, les services professionnels, scientifiques et techniques, et les services aux entreprises, services relatifs aux bâtiments et autres services de soutien où le taux de travailleur.euses autonomes était entre 20 % et 30 % en août). Cela dit, malgré ce facteur et la différence du concept d’emploi dans les deux enquêtes, seulement quatre industries (toutes dans le secteur des services) présentaient des baisses de plus de cinq points de pourcentage selon l’EERH que selon l’EPA entre février et août (voir la dernière colonne du tableau), soit :
- les services aux entreprises, services relatifs aux bâtiments et autres services de soutien, avec des baisses de 0,4 % selon l’EPA et de 10,8 % selon l’EERH;
- les services d’hébergement et de restauration, baisses de 19,9 % et de 28,5 %;
- les services d’enseignement, baisses de 0,3 % et de 7,6 %;
- le commerce de gros et de détail, hausse de 0,8 % et baisse de 7,3 %.
Un autre facteur peut expliquer l’écart de volume d’emploi par industrie, et donc des variations d’emploi entre ces deux sources. En effet, alors que, pour l’EERH, l’industrie à laquelle appartient un employeur est déterminée par l’Agence du revenu du Canada (ARC) lors de son enregistrement, cette industrie est attribuée en fonction des réponses des personnes interrogées pour l’EPA.
Les données par sous-secteurs
Comme mentionné en amorce, je visais entre autres par cette série à vérifier quels sous-secteurs des industries ont subi les pertes d’emploi les plus importantes et lesquels s’en sont bien tirés. Pour ce faire, j’ai toutefois dû me servir d’un tableau contenant des données non désaisonnalisées, car il fournit des données pour 398 niveaux de désagrégation industrielle au lieu de 26 pour celui que j’ai utilisé pour le tableau précédent en données désaisonnalisées. Pour que ces données soient comparables et éviter les écarts saisonniers importants, je présenterai les variations d’emploi entre août 2019 et 2020.
– Construction
Comme on peut le voir dans le premier tableau de ce billet, la baisse du nombre d’emplois entre février et août en données désaisonnalisées dans la construction fut de 4,2 % selon les estimations de l’EPA, de 1,8 % selon les données de l’EERH. Le tableau ci-contre nous montre que la baisse fut de seulement 0,1 % en données non désaisonnalisées entre août 2019 et 2020. Ce tableau nous montre aussi que les variations de l’emploi furent très différentes d’un sous-secteur à l’autre. La baisse la plus importante, en nombre et en pourcentage, a été observée dans la construction d’installations de services publics (aqueducs, égouts, lignes électriques et autres, 24,7 % ou 2100 emplois). On peut aussi souligner la baisse de 1000 emplois dans la construction de routes, de rues et de ponts (ou de 6,8 %) et celle de 700 emplois dans la construction résidentielle (ou de 2,1 %). À l’inverse, l’emploi a augmenté de 27 % pour 1500 emplois dans les autres travaux de génie civil, et de plus de 1000 emplois chez les autres entrepreneurs spécialisés (ou de 3,2 %) et chez les entrepreneurs en travaux de finition de bâtiments (ou de 4,7 %).
– Fabrication
Dans la fabrication, la baisse du nombre d’emplois entre février et août en données désaisonnalisées fut de 5,0 % selon les estimations de l’EPA et de 4,8 % selon les données de l’EERH, et de 6,1 % en données non désaisonnalisées entre août 2019 et 2020. Seulement deux sous-secteurs ont connu une hausse de plus de 100 emplois entre ces deux mois d’août, soit ceux des usines de produits textiles (de 250 emplois ou de 8,1 %) et de la première transformation des métaux (4,9 % ou de 800 emplois), malgré une baisse de 4,6 % ou de près de 300 emplois dans la production et la transformation d’alumine et d’aluminium, sous-secteur qui a été pénalisé ce mois-là par les tarifs imposés par les États-Unis. Les baisses de plus de 10 % furent observées dans la fabrication de vêtements (22 % ou 2100 emplois), l’impression (15 % ou près de 1900 emplois), la fabrication du papier (14 % ou plus de 2800 emplois), la fabrication de produits en cuir et de produits analogues (13 % ou près de 200 emplois), la fabrication de meubles (12 % ou près de 2800 emplois), la fabrication de produits du pétrole et du charbon (11 % ou de 500 emplois) et la fabrication de produits chimiques (11 % ou près de 1000 emplois). Soulignons aussi la baisse de 2,0 % ou de 1100 emplois dans la fabrication de matériel de transport, malgré une hausse de 4 % ou de 1250 emplois dans la fabrication de produits aérospatiaux et de leurs pièces, sous-secteur que certains disent pourtant en difficulté, en confondant probablement avec d’autres sous-secteurs liés comme le transport aérien.
– Commerce de gros et de détail
L’emploi désaisonnalisé du commerce de gros et de détail a augmenté de 0,8 % entre février et août selon les estimations de l’EPA et diminué de 7,3 % selon les données de l’EERH, et de 7,0 % en données non désaisonnalisées entre août 2019 et 2020. L’emploi a diminué de 7,8 % (ou de 14 300 emplois) dans le commerce de gros, de 0,7 % chez les grossistes-marchands de produits agricoles et d’entre 3,5 % et 12,4 % dans les autres sous-secteurs.
Dans le commerce de détail, la baisse fut de 6,6 % entre les deux mois d’août (ou de près de 30 000 emplois). L’emploi a augmenté de 9 % ou de 640 emplois chez les détaillants hors magasins et de 7 % ou de 3100 emplois dans les magasins de marchandises diverses (dont les grands magasins), est demeuré assez stable chez les marchands de matériaux de construction et de matériel et fournitures de jardinage, n’a diminué que légèrement dans les magasins d’alimentation (de 2,0 % ou de 2500 emplois sur 125 000) et a baissé d’entre 5 et 26 % dans les autres secteurs. Les baisses les plus fortes (de plus de 10 %) ont été observées dans les magasins de vêtements et d’accessoires vestimentaires (26 % ou 14 200 emplois), les magasins d’appareils électroniques et ménagers (14 % ou 1600 emplois), les magasins de détail divers (13 % ou 3000 emplois) et les magasins de meubles et d’accessoires de maison (12 % ou 2100 emplois).
– Transport
L’emploi désaisonnalisé du transport a diminué de 10,4 % entre février et août selon les estimations de l’EPA et de 9,2 % selon les données de l’EERH, et de 9,3 % en données non désaisonnalisées entre août 2019 et 2020. Si l’emploi a augmenté dans les messageries et les services de messagers (de 7 % ou de 700 emplois), il a diminué encore plus (entre 7,5 et 15 %) dans les autres sous-secteurs. Étonnamment, l’emploi n’a baissé que de 15 % dans le transport aérien, probablement en raison de la Subvention salariale d’urgence du Canada, quand même la plus forte baisse en pourcentage dans cette industrie, alors que la plus forte en nombre s’est concrétisée dans le transport en commun et transport terrestre de voyageurs avec une diminution de près de 4000 emplois ou de 14 %.
– Finance, assurances, services immobiliers et de location
L’emploi désaisonnalisé de cette industrie a diminué de 3,1 % entre février et août selon les estimations de l’EPA et de 7,8 % selon les données de l’EERH, et de 8,4 % en données non désaisonnalisées entre août 2019 et 2020. Cette baisse fut en fait de seulement 2,7 % dans la finance et l’assurance (4100 emplois), mais de 22 % dans les services immobiliers et de location (12 800 emplois).
– Services professionnels, scientifiques et techniques
L’emploi désaisonnalisé de cette industrie a diminué de 2,2 % entre février et août selon les estimations de l’EPA et de 2,8 % selon les données de l’EERH, mais de seulement 1,5 % en données non désaisonnalisées entre août 2019 et 2020. Le tableau ci-contre montre que l’emploi a varié de façon bien différente selon les sous-secteurs, augmentant de 2 % (ou de 600 emplois) dans les services de comptabilité, demeurant assez stable (écarts de moins de 1 %) dans cinq sous-secteurs et baissant de plus de 9 % dans les services spécialisés de design (22 % ou 740 emplois), les services juridiques (13 % ou 1900 emplois) et la publicité, les relations publiques et les services connexes (10 % ou 1200 emplois).
– Services aux entreprises, services relatifs aux bâtiments et autres services de soutien
L’emploi désaisonnalisé de cette industrie a diminué de 0,4 % entre février et août selon les estimations de l’EPA et de 10,8 % selon les données de l’EERH, et de 8,5 % en données non désaisonnalisées entre août 2019 et 2020. Les baisses de plus de 10 % ont eu lieu dans les services de préparation de voyages et de réservation (22 % ou 1900 emplois), la collecte de déchets (16 % ou 700 emplois), les services d’emploi (14 % ou de 5800 emplois), les services administratifs de bureau (14 % ou 1800 emplois) et les services de soutien aux entreprises (13 % ou 2000 emplois). À l’inverse, l’emploi a augmenté de plus de 10 % dans le traitement et l’élimination des déchets (13 % ou 300 emplois).
– Services d’enseignement
L’emploi désaisonnalisé dans les services d’enseignement a diminué de 0,3 % entre février et août selon les estimations de l’EPA et de 7,6 % selon les données de l’EERH, et de 6,3 % en données non désaisonnalisées entre août 2019 et 2020. Les deux baisses supérieures à 20 % s’observent dans les services de soutien à l’enseignement (28 %, mais seulement 275 emplois) et les autres établissements d’enseignement et de formation (23 % ou 2950 emplois). Les baisses les plus fortes en nombre provenaient des écoles primaires et secondaires (6200 emplois ou 5 %) et des universités (4050 emplois ou 8 %). Notons qu’août est le mois où on observe le chômage saisonnier le plus important chez les employé.es non permanent.es de l’enseignement.
– Soins de santé et assistance sociale
L’emploi désaisonnalisé dans les soins de santé et l’assistance sociale a diminué de 0,2 % entre février et août selon les estimations de l’EPA, mais a augmenté 1,7 % selon les données de l’EERH, et de 2,9 % en données non désaisonnalisées entre août 2019 et 2020. Entre ces deux mois, les baisses et les hausses de plus de 10 % ont été observées dans les :
- services de soins de santé à domicile (-14 % ou 400 emplois);
- bureaux d’autres praticien.nes de la santé (-13 % ou 1750 emplois);
- bureaux de dentistes (-11 % ou 2000 emplois);
- établissements de soins infirmiers (-10 % ou 5800 emplois);
- établissements résidentiels pour handicaps liés au développement, troubles mentaux, alcoolisme et de toxicomanie (+35 % ou 1800 emplois);
- établissements communautaires de soins pour personnes âgées (+33 % ou 10 200 emplois);
- services de réadaptation professionnelle (+22 % ou 2300 emplois);
- centres de soins ambulatoires (dont les CLSC, +20 % ou 8500 emplois).
Mentionnons aussi la baisse de 2700 emplois dans les services de garde (-5 %) et la hausse de 5700 emplois dans les hôpitaux (+3,5 %).
– Information, culture et loisirs
L’emploi désaisonnalisé dans cette industrie a diminué de 12,9 % entre février et août selon les estimations de l’EPA et de 13,9 % selon les données de l’EERH, et de 15,8 % en données non désaisonnalisées entre août 2019 et 2020. Les baisses furent les plus élevées en pourcentage dans les arts d’interprétation, sports-spectacles et activités connexes (49 % ou 6850 emplois), les industries du film et de l’enregistrement sonore (21 % ou 3300 emplois), les établissements du patrimoine (musées, lieux historiques, jardins zoologiques et botaniques, et parcs naturels, 18 % ou 2000 emplois) et le divertissement, les loisirs, les jeux de hasard et les loteries (18 % ou 8700 emplois. Le seul sous-secteur qui a vraiment connu une hausse d’emploi est celui du traitement de données, hébergement de données et services connexes (14 %, mais seulement 320 emplois), mais on peut aussi souligner le maintien des emplois dans les télécommunications (+1 % ou 280 emplois). Finalement, la baisse de 8 % de l’emploi dans l’édition s’est traduite par une hausse de 1 % (160 emplois) chez les éditeurs de logiciels, mais par une baisse de 23 % (1650 emplois) chez les éditeurs de journaux, de périodiques, de livres et de répertoires.
– Services d’hébergement et de restauration
La baisse de l’emploi en données désaisonnalisées entre février et août 2020 dans les services d’hébergement et de restauration fut la plus importante de toutes les industries à la fois selon les estimations de l’EPA (19,9 %) et selon les données de l’EERH (28,5 %). Entre les deux mois d’août, elle fut 26,8 %. La baisse la plus forte en pourcentage provenait des services de restauration spéciaux (traiteurs, cantines, cafétérias et autres, 47 %, ou plus de 6000 emplois), sous-secteur suivi de près par les débits de boissons alcoolisées (43 %, ou près de 6000 emplois). Par contre, la plus forte baisse en nombre, et de loin, a été observée dans les restaurants (24 % ou 53 000 emplois, soit 70 % de la baisse totale). La situation ne fut pas plus enviable dans les services d’hébergement, avec une baisse de 28 % ou de 11 000 emplois.
– Autres services (sauf les administrations publiques)
Les baisses en données désaisonnalisées entre février et août 2020 selon l’EPA et l’EERH dans les autres services furent de respectivement 8,9 % et 12,8 %. La baisse fut aussi semblable en données non désaisonnalisées entre août 2019 et 2020, soit de 12,6 %. Les baisses les plus fortes en pourcentage ont eu lieu dans les autres services personnels (35 % ou 2000 emplois), les services de nettoyage à sec et de blanchissage (24 % ou 1240 emplois) et les services de soins personnels (coiffure, esthétique, tatouage, massage et autres, 19 % ou 3250 emplois). En nombre, la baisse la plus importante s’est observée dans les organismes religieux, fondations, groupes de citoyens et organisations professionnelles et similaires (5200 emplois ou 10 %), dont une baisse de 2600 emplois ou de 12 % dans les organisations civiques et sociales. Le sous-secteur de la réparation et de l’entretien a connu une baisse de près de 4300 emplois (10 %), dont 2700 dans la réparation et l’entretien de véhicules automobiles (10 % aussi).
Et alors…
La différence entre les estimations de l’EPA et les données de l’EERH s’est encore réduite entre juillet et août, car les données de l’EPA d’août ont montré une nouvelle baisse du nombre de personnes en emploi, mais sans heures de travail ni de rémunération. Avec ces deux baisses, la différence entre le nombre de salarié.es selon l’EERH et le nombre d’employé.es selon l’EPA a diminué de plus de moitié entre juin et août, soit de 246 000 emplois à 116 000. Et cette différence devrait se réduire encore en septembre.
Ces données nous ont permis, comme au cours des mois précédents, de mieux associer les décisions gouvernementales pour combattre la COVID-19 et les changements de comportement de la population à leurs conséquences par sous-secteurs. Une baisse dans une industrie peut par exemple cacher des hausses dans certains de ses sous-secteurs, comme on l’a vu dans la plupart des industries que j’ai présentées dans ce billet. Les données d’août nous ont montré plus clairement que par les mois passés les sous-secteurs qui sont sortis de la crise et ceux qui sont encore touchés fortement. On voit que, même si l’emploi s’est redressé de façon importante depuis avril, les mesures d’aide gouvernementales sont encore essentielles pour les personnes qui ont perdu leur emploi dans de nombreux sous-secteurs. Finalement, n’oublions pas que Statistique Canada diffusera les estimations de l’emploi de l’EPA pour le mois d’octobre demain, soit le vendredi 6 novembre, et que je publierai mon billet sur ces estimations la semaine prochaine. On n’aura donc pas le temps de s’ennuyer!
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