Retour sur le marché du travail de janvier 2021
Dans ma série de billets sur les estimations de l’emploi de l’Enquête sur la population active (EPA), j’ai souligné à quelques reprises qu’il fallait prendre les variations d’emploi par industrie avec des pincettes en raison de leurs marges d’erreur importantes. Après avoir pris une pause pour les données de décembre 2020, car il y avait peu de choses à dire, je reviens sur les estimations de l’emploi globales et par industrie de l’EPA de janvier 2021 en les comparant avec les données mises à jour le 30 mars de l’Enquête sur l’emploi, la rémunération et les heures de travail (EERH), comme je l’ai fait pour les données de mars à novembre 2020. Je pourrai ainsi comparer les baisses d’emploi globales et par industrie selon ces deux sources, et surtout montrer quels sous-secteurs des industries ont subi les pertes les plus importantes et lesquels s’en sont bien tirés ou ont même connu une croissance.
Alors que les estimations de l’EPA sont sujettes à d’importantes marges d’erreur, surtout pour les données désagrégées comme celles sur l’emploi par industrie, les données de l’EERH n’en ont pas, car elles proviennent d’un recensement des salarié.es de toutes les entreprises à partir de leur liste de paye. Pour cette raison, l’EPA ne fournit des estimations que pour 19 niveaux de désagrégation industrielle, tandis que l’EERH en publie pour 398! Par contre, l’EERH ne comptabilise pas les travailleur.euses autonomes, les salarié.es du secteur de l’agriculture (et de quelques autres secteurs qui en comptent peu), les grévistes, les personnes en lock-out et celles en congé sans solde, alors que l’EPA le fait. Autre différence, l’EERH comptabilise les emplois où ils sont occupés et l’EPA les personnes en emploi où elles habitent. En conséquence, l’EPA ne comptabilise qu’une seule personne qui occupe deux emplois ou plus en même temps, alors que l’EERH comptabilise tous les emplois.
Données industrielles
Le tableau qui suit est un peu différent de celui des billets précédents, car Statistique Canada a révisé les données mensuelles désaisonnalisées de l’EERH depuis le début de 2001. Il est basé sur le contenu des tableaux 14-10-0223-01 et 14-10-0355-01 de Statistique Canada. Il compare l’évolution des données désaisonnalisées sur l’emploi de février 2020 à janvier 2021 selon l’EPA et l’EERH, et souligne leurs différences.
Ces différences peuvent s’expliquer par plusieurs facteurs. Par exemple, la différence de près de 520 000 emplois en février 2020 entre les estimations de l’EPA (4 353 300) et les données de l’EERH (3 835 455) s’explique surtout par le fait que les données de l’EERH ne couvrent pas les travailleur.euses autonomes (l’EPA estimait qu’il y en avait 555 200 ce mois-là). La différence un peu plus grande en janvier 2021 de près de 530 000 emplois malgré une baisse de 45 000 travailleur.euses autonomes, est due au fait que beaucoup plus de personnes sans rémunération de la part de l’employeur ont été considérées en emploi par l’EPA, mais pas par l’EERH, en raison de leur absence du travail sans rémunération, l’équivalent d’un congé sans solde. Ainsi, alors que le nombre de salarié.es selon l’EERH surpassait le nombre d’employé.es selon l’EPA de 37 000 emplois ou de 1,0 % en février 2020 (ce qui est normal, car l’EPA ne comptabilise qu’un emploi quand une personne en occupe deux ou plus en même temps), cet écart favorisait l’EPA en janvier 2021 de 18 000 emplois ou de 0,5 %. Notons que cet écart était en janvier 2021 plus de 12 fois moins élevé qu’en juin (223 000 emplois) et plus de trois fois moins élevé qu’en décembre 2020 (65 400) ce qui semble montrer que l’importance relative de ce facteur tend à s’estomper.
Ces facteurs jouent aussi un rôle dans la différence du pourcentage de la baisse de l’emploi entre février 2020 et en janvier 2021 entre les estimations de l’EPA (5,77 %) et les données de l’EERH (6,84 %), le plus petit écart (1,1 point de pourcentage) entre ces taux depuis avril 2020. Selon le tableau 14-10-0288-01 tiré des estimations de l’EPA, l’emploi global a baissé de 5,8 %, mais de 5,4 % pour les employé.es. La baisse moins élevée du nombre d’employé.es accentue encore plus la différence entre les niveaux de baisse selon l’EPA et l’EERH (5,4 % par rapport à 6,8 %). Cela dit, cet écart correspond bien au facteur mentionné auparavant, soit qu’un nombre plus élevé de personnes sans rémunération ont été considérées en emploi par l’EPA mais pas par l’EERH en janvier 2021 qu’en février 2021.
Par ailleurs, la présence des travailleur.euses autonomes dans les estimations de l’EPA peut fausser les comparaisons de l’évolution de l’emploi par industrie (notamment dans les autres services, les services professionnels, scientifiques et techniques, la construction, l’information, culture et loisirs, les services aux entreprises et les services relatifs aux bâtiments et autres services de soutien où le taux de travailleur.euses autonomes était estimé entre 20 % et 38 % en janvier 2021, selon les données non désaisonnalisées du tableau 14-10-0026-01). Cela dit, malgré ces facteurs, seulement sept industries sur 18 présentaient des écarts de plus de cinq points de pourcentage entre les données de l’EERH et les estimations de l’EPA dans l’évolution de l’emploi entre février et janvier 2021 (voir la dernière colonne du tableau), soit :
- la finance, les assurances et les services immobiliers et de location, avec une hausse de 6,3 % selon l’EPA et une baisse de 5,6 % selon l’EERH;
- les services d’enseignement, avec une hausse de 6,7 % et une baisse de 4,9 %;
- les services publics, avec une hausse de 4,0 % et une baisse de 5,2 %;
- les soins de santé et assistance sociale, avec une baisse de 4,0 % et une hausse de 3,8 %;
- l’information, culture et loisirs, avec des baisses de 24,7 % et de 17,6 %
- les services d’hébergement et de restauration, avec des baisses de 34,8 % et de 41,8 %;
- les services aux entreprises, services relatifs aux bâtiments et autres services de soutien, avec une hausse de 0,4 % et une baisse de 6,4 %.
Les données par sous-secteurs
Pour obtenir plus de précisions sur l’impact de la crise sur les variations d’emplois par sous-secteurs, j’ai dû me servir d’un tableau contenant des données non désaisonnalisées, car il fournit des données pour 398 niveaux de désagrégation industrielle plutôt que pour 27, comme celui que j’ai utilisé pour le tableau précédent en données désaisonnalisées. Pour que ces données soient comparables, je présenterai les variations d’emploi entre janvier 2020 et 2021.
– Construction
Comme on peut le voir dans le premier tableau de ce billet, le nombre d’emplois entre février 2020 et janvier 2021 en données désaisonnalisées dans la construction a augmenté de 0,2 % selon les estimations de l’EPA, mais de 3,4 % selon les données de l’EERH. Le tableau ci-contre nous montre que l’emploi selon les données non désaisonnalisées de l’EERH a augmenté de 4,9 % entre janvier 2020 et 2021. La seule baisse a été observée dans la construction d’installations de services publics (10 % ou 600 emplois). L’emploi a augmenté dans tous les autres sous-secteurs, avec la hausse la plus élevée en pourcentage (15 %, ou 750 emplois) dans les autres travaux de génie civil, et la plus élevée en nombre chez les autres entrepreneurs spécialisés (2200 emplois ou de 9 %).
– Fabrication
L’emploi désaisonnalisé de la fabrication a diminué de 2,1 % entre février 2020 et janvier 2021 selon les estimations de l’EPA et de 5,3 % selon les données de l’EERH, et de 5,9 % en données non désaisonnalisées entre janvier 2020 et 2021. Seulement deux sous-secteurs ont connu une hausse de plus de 2 % entre ces deux mois de janvier, soit la fabrication de matériel, d’appareils et de composants électriques (4,2 % ou 500 emplois) et la première transformation des métaux (2,9 % ou 500 emplois), dont une hausse de 7,3 % (440 emplois) dans la production et la transformation d’alumine et d’aluminium. Des baisses de plus de 10 % furent observées dans l’impression (11 % ou 1300 emplois), dans la fabrication de matériel de transport (12 % ou 6400 emplois), dont une baisse de 17 % dans la fabrication de produits aérospatiaux et de leurs pièces (5100 emplois), dans la fabrication de produits en cuir et de produits analogues (13 % ou 150 emplois), dans la fabrication de produits minéraux non métalliques (13 % ou 1750 emplois), dans la fabrication de produits du pétrole et du charbon (15 % ou 550 emplois) et dans la fabrication de vêtements (19 % ou 1900 emplois).
– Commerce de gros et de détail
L’emploi désaisonnalisé du commerce de gros et de détail a diminué de 12,9 % entre février 2020 et janvier 2021 selon les estimations de l’EPA et de 9,4 % selon les données de l’EERH, et de 9,3 % en données non désaisonnalisées entre janvier 2020 et 2021. L’emploi a diminué de 5,3 % (9400 emplois) dans le commerce de gros. Il n’a augmenté dans aucun sous-secteur, est demeuré assez stable chez les grossistes-marchands de produits agricoles et a diminué d’entre 2 % et 12 % dans les autres sous-secteurs, la baisse la plus forte en nombre et en pourcentage ayant été observée chez les grossistes-marchands d’articles personnels et ménagers (12 % ou 4500 emplois).
Dans le commerce de détail, la baisse fut de 9,3 % entre les deux mois de janvier (48 500 emplois). L’emploi a augmenté de 12 % (1050 emplois) chez les détaillants hors magasin et de 3 % (1400 emplois) dans les magasins de marchandises diverses (dont les grands magasins), est demeuré assez stable (écarts de moins de 3 %) dans les magasins d’alimentation et chez les marchands de matériaux de construction et de matériel et fournitures de jardinage, a baissé de 46 % dans les magasins de vêtements et d’accessoires vestimentaires (25 600 emplois), de 30 % dans les magasins d’articles de sport, d’articles de passe-temps, d’articles de musique et de livres (5 700 emplois), de 27 % chez les concessionnaires de véhicules et de pièces automobiles (12 700 emplois) et d’entre 3 et 20 % dans les autres sous-secteurs.
– Transport
L’emploi désaisonnalisé du transport a diminué de 7,4 % entre février 2020 et janvier 2021 selon les estimations de l’EPA et de 4,0 % selon les données de l’EERH, et de 5,1 % en données non désaisonnalisées entre janvier 2020 et 2021. Si l’emploi a augmenté de 14 % dans les messageries et les services de messagers (1600 emplois), probablement en raison de la hausse des livraisons de repas et de petits colis, et est demeuré assez stable dans le transport ferroviaire, il a diminué de 23 % dans le transport aérien (3100 emplois), de 10 % dans le transport en commun et transport terrestre de voyageurs (3800 emplois) et d’entre 3 et 9 % dans les autres sous-secteurs.
– Finance, assurances, services immobiliers et de location
L’emploi désaisonnalisé de cette industrie a augmenté de 6,3 % entre février 2020 et janvier 2021 selon les estimations de l’EPA et a baissé de 5,6 % selon les données de l’EERH, et aussi de 5,6 % en données non désaisonnalisées entre janvier 2020 et 2021. Cette baisse fut en fait de seulement 1,3 % dans la finance et l’assurance (2000 emplois), mais de 17 % dans les services immobiliers et de location (9700 emplois).
– Services professionnels, scientifiques et techniques
L’emploi désaisonnalisé de cette industrie a augmenté de 2,0 % entre février 2020 et janvier 2021 selon les estimations de l’EPA et de 3,4 % selon les données de l’EERH, et de 4,3 % en données non désaisonnalisées entre janvier 2020 et 2021. L’emploi a augmenté de 1 % à 9 % dans six sous-secteurs, mais a diminué de 7 % dans les services spécialisés de design (230 emplois) et de 5 % dans la publicité, les relations publiques et les services connexes (600 emplois). La plus forte hausse en nombre et en pourcentage (6300 emplois ou 8,5 %) a eu lieu dans la conception de systèmes informatiques et services connexes.
– Services aux entreprises, services relatifs aux bâtiments et autres services de soutien
L’emploi désaisonnalisé de cette industrie a augmenté de 0,4 % entre février 2020 et janvier 2021 selon les estimations de l’EPA, mais a diminué de 6,4 % selon les données de l’EERH, et aussi de 6,4 % en données non désaisonnalisées entre janvier 2020 et 2021. Des baisses d’au moins 15 % ont eu lieu dans les services de préparation de voyages et de réservation (28 % ou 2250 emplois), les services de soutien aux entreprises (18 % ou 2800 emplois) et la collecte des déchets (17 % ou 700 emplois). Notons à l’inverse la hausse de 6 % ou de 1500 emplois dans les services d’enquêtes et de sécurité.
– Services d’enseignement
L’emploi désaisonnalisé dans les services d’enseignement a augmenté de 6,7 % entre février 2020 et janvier 2021 selon les estimations de l’EPA, mais a diminué de 4,9 % selon les données de l’EERH, et aussi de 4,9 % en données non désaisonnalisées entre janvier 2020 et 2021. Les baisses supérieures à 20 % s’observent dans les autres établissements d’enseignement et de formation (29 % ou 3800 emplois) et les services de soutien à l’enseignement (21 %, mais seulement 250 emplois). La baisse la plus forte en nombre provenait des universités (6400 emplois ou 10 %), sûrement en raison de l’enseignement à distance. Notons aussi la hausse de 20 % ou de 320 emplois dans les écoles techniques et écoles de métiers.
– Soins de santé et assistance sociale
L’emploi désaisonnalisé dans les soins de santé et l’assistance sociale a baissé de 4,0 % entre février 2020 et janvier 2021 selon les estimations de l’EPA, mais a augmenté de 3,8 % selon les données de l’EERH, et de 6,1 % en données non désaisonnalisées entre janvier 2020 et 2021. Entre ces deux mois, les baisses d’au moins 5 % et les hausses d’au moins 10 % ont été observées dans les :
- établissements de soins infirmiers (-9 % ou 5000 emplois);
- services individuels et familiaux (-7 % ou 2300 emplois);
- services de soins de santé à domicile (-5 % ou 140 emplois);
- établissements résidentiels pour handicaps liés au développement, troubles mentaux, alcoolisme et de toxicomanie (+36 % ou 1900 emplois);
- services de réadaptation professionnelle (+35 % ou 3800 emplois);
- centres de soins ambulatoires (dont les CLSC, +32 % ou 13 500 emplois);
- établissements communautaires de soins pour personnes âgées (+30 % ou 9400 emplois);
- hôpitaux psychiatriques et hôpitaux pour alcooliques et toxicomanes (+17 % ou 1350 emplois);
- autres services de soins de santé ambulatoires (+15 % ou 1100 emplois);
- autres établissements de soins pour bénéficiaires internes (+10 % ou 900 emplois).
– Information, culture et loisirs
L’emploi désaisonnalisé dans cette industrie a diminué de 24,7 % entre février 2020 et janvier 2021 selon les estimations de l’EPA et de 17,6 % selon les données de l’EERH, et de 19,6 % en données non désaisonnalisées entre janvier 2020 et 2021. En fait, cette baisse de 19,6 % se compose d’une baisse de seulement 3,6 % dans l’industrie de l’information et l’industrie culturelle (2600 emplois), mais de 39,3 % dans les arts, spectacles et loisirs (23 200 emplois). Les baisses furent les plus élevées dans les arts d’interprétation, sports-spectacles et activités connexes (51 % ou 7200 emplois), le divertissement, les loisirs, les jeux de hasard et les loteries (41 % ou 15 750 emplois) et les industries du film et de l’enregistrement sonore (12 % ou 1700 emplois). Notons que la baisse dans l’édition (6 % ou 1100 emplois) est le résultat d’une hausse de 1 % (100 emplois) chez les éditeurs de logiciels et d’une baisse de 19 % (1200 emplois) chez les éditeurs de journaux, de périodiques, de livres et de répertoires. L’emploi n’a augmenté de façon notable que dans le traitement de données, hébergement de données et services connexes (16 % ou 400 emplois).
– Services d’hébergement et de restauration
La baisse de l’emploi en données désaisonnalisées entre février 2020 et janvier 2021 dans les services d’hébergement et de restauration fut la plus importante de toutes les industries à la fois selon les estimations de l’EPA (34,8 %) et selon les données de l’EERH (41,8 %). Entre les deux mois de janvier, elle fut de 43,4 % en données non désaisonnalisées. Les baisses les plus fortes en pourcentage provenaient des débits de boissons alcoolisées (77 %, ou 10 300 emplois) et des services de restauration spéciaux (48 %, ou 6100 emplois). Par contre, la plus forte baisse en nombre, et de loin, a été observée dans les restaurants (42 % ou 88 000 emplois, soit 76 % de la baisse totale). La situation ne fut pas plus enviable dans les services d’hébergement, avec une baisse de 40 % ou de 11 900 emplois.
– Autres services (sauf les administrations publiques)
L’emploi désaisonnalisé dans les autres services a diminué de 19,0 % entre février 2020 et janvier 2021 selon les estimations de l’EPA et de 15,8 % selon les données de l’EERH, et de 15,9 % en données non désaisonnalisées entre janvier 2020 et 2021. Les baisses les plus fortes en pourcentage ont eu lieu dans les services de soins personnels (48 % ou 8300 emplois), les autres services personnels (27 % ou 1500 emplois) et les services de nettoyage à sec et de blanchissage (24 % ou 1200 emplois). En nombre, la deuxième baisse la plus importante s’est observée dans les organismes religieux, fondations, groupes de citoyens et organisations professionnelles et similaires (5000 emplois ou 10 %), dont une baisse de 3000 emplois ou de 15 % dans les organisations civiques et sociales. Le sous-secteur de la réparation et de l’entretien a connu une baisse de 3700 emplois (9 %), dont 2300 dans la réparation et l’entretien de véhicules automobiles (9 %).
Et alors…
L’écart de croissance entre les estimations de l’EPA et les données de l’EERH entre février 2020 et les mois suivants fut le plus bas en janvier 2021 depuis avril 2020. Cet écart de 1,1 point de pourcentage était en effet bien loin de ceux des mois précédents, notamment du sommet atteint en juin 2020 (de 7,0 points de pourcentage), mais aussi des écarts observés en novembre 2020 (2,9 points) et en décembre 2020 (2,2 points). Cela semble indiquer que le nombre de travailleur.euses sans rémunération de la part de l’employeur qui ont été considérées en emploi par l’EPA, mais pas par l’EERH est en forte baisse. Selon mes calculs, alors que le nombre de personnes dans cette situation était en juin plus élevé qu’en février de 260 000 et en décembre de 103 000, cette hausse par rapport à février était rendue à 55 000 en janvier 2020, deux fois moins élevée qu’en décembre. Cela est étonnant, car ces écarts tendent à augmenter lors des périodes de confinement plus important, comme en janvier 2021, après l’annonce du couvre-feu et de la fermeture des commerces non essentiels jusqu’au 8 février. Il est aussi possible qu’une partie de la baisse de cet écart soit due aux marges d’erreur des estimations de l’EPA, mais, quoi qu’il en soit, cela montre encore une fois à quel point il faut être prudent quand on analyse les données sur l’emploi, encore plus durant cette crise.
Comme au cours des mois précédents, ce billet nous a permis de mieux associer à leurs conséquences par sous-secteurs les décisions gouvernementales pour combattre la COVID-19 et les changements de comportement de la population. Une baisse dans une industrie peut par exemple cacher des hausses dans certains de ses sous-secteurs, comme on l’a vu dans la plupart des industries que j’ai présentées dans ce billet. Les données de janvier 2020 nous ont montré de façon bien nette quels sous-secteurs étaient sortis de la crise et ceux qui étaient encore touchés fortement, et même ceux qui ont connu une croissance au cours de cette crise, parfois en raison de celle-ci, comme dans quelques sous-secteurs de la santé, les messageries et les détaillants hors magasins, qui comprennent entre autres les entreprises de vente au détail par Internet (mais pas les magasins ayant pignon sur rue qui vendent entre autres par Internet). On voit que, même si l’emploi s’est redressé de façon importante depuis avril 2020, les mesures d’aide gouvernementales sont encore essentielles pour de nombreuses entreprises et pour les personnes qui ont perdu leur emploi.
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