Le marché du travail en décembre 2021 au Canada et au Québec, et la COVID-19
Après avoir commenté les données sur l’emploi du Bureau of Labor Statistics (BLS) pour le mois de décembre 2021, je poursuis ma série de billets sur le marché du travail et la COVID-19 en analysant celles de l’Enquête sur la population active (EPA) pour le même mois.
Décembre 2021 au Canada
Statistique Canada a publié le 7 janvier son communiqué sur les estimations de l’EPA pour la semaine du 5 au 11 décembre. On y apprend notamment que :
- avec sa hausse de près de 55 000 en décembre 2021 (ou de 0,3 %), l’estimation de l’emploi en données désaisonnalisées était rendue supérieure de 240 000 (ou de 1,3 %) à son niveau de février 2020; rappelons-nous que la baisse atteignait près de 3,0 millions d’emplois ou 15,6 % en avril 2020;
- comme la population adulte a augmenté de 561 000 personnes (ou de 1,8 %) depuis février 2020, son taux d’emploi était toutefois toujours en recul par rapport à février 2020, soit de 0,34 point de pourcentage, étant passé de 61,81 % à 61,47 %;
- si le taux d’emploi s’était maintenu à 61,81 %, il y aurait eu 345 000 emplois de plus en décembre 2021 qu’en février 2020 au lieu de 240 000, soit 105 000 de plus; cela dit, comme le vieillissement de la population a fait baisser le taux d’emploi d’environ 0,64 point, soit bien plus que la baisse observée de 0,34 point, celui-ci devrait être plus bas de 0,30 point si la structure démographique était la même qu’en février 2020, et l’emploi serait moins élevé de 95 000; cela fait en sorte que le déficit d’emploi a non seulement été complètement éliminé, mais que l’amélioration du taux d’emploi par tranches d’âge a permis de faire augmenter l’emploi de 240 000 plutôt que de 145 000;
- le nombre de chômeur.euses a augmenté de 67 000 personnes ou de 6 % entre février 2020 et décembre 2021, malgré une baisse de 31 000 ou de 2,5 % en décembre, faisant passer le taux de chômage de 5,7 % en février 2020 à 5,9 % en décembre 2021, en baisse de 0,1 point par rapport à novembre (6,0 %); notons que le vieillissement de la population n’a eu qu’un faible impact sur le taux de chômage, en ne le faisant diminuer que de 0,01 point de pourcentage;
- en données non désaisonnalisées, le nombre de chômeur.euses inexpérimenté.es (qui n’ont pas travaillé depuis au moins un an, voir ce billet pour en savoir plus sur le chômage inexpérimenté) a diminué en décembre de 5,6 % (ou de 32 000) au Canada, soit plus que le nombre de chômeur.euses expérimenté.es (baisse de 3,9 % ou de 21 800); en conséquence, la proportion de chômeur.euses inexpérimenté.es est passée de 51 % à 50 % des chômeur.euses; ce taux (50 %) est le septième plus élevé des 552 mois depuis janvier 1976, le sommet ayant été atteint en juin 2021 (56 %) et les six plus élevés que celui du mois de décembre 2021 ayant aussi eu lieu en 2021; notons que cette proportion était d’environ 35 % avant la pandémie;
- la population inactive a augmenté de 254 000 personnes entre février 2020 et décembre 2021 (ou de 2,4 %), dont 20 600 en décembre, hausse moins élevée de près de 40 % que celle qui serait due à la croissance de la population adulte et à son vieillissement; en en tenant compte, cette hausse aurait été de 403 000 (193 000 en raison de la hausse de la population adulte et 210 000 en raison de son vieillissement);
- le taux d’activité est demeuré stable au cours des trois derniers mois, mais est passé de 65,5 % à 65,3 % entre février 2020 et décembre 2021; ce taux est en fait plus élevé de 0,5 point que celui qui aurait été atteint en raison du vieillissement de la population (64,8 %) si les taux d’activité par tranches d’âge étaient demeurés les mêmes qu’en février 2020;
- l’emploi à temps plein a augmenté de 0,8 % en décembre, alors que l’emploi à temps partiel a diminué de 1,9 %; entre février 2020 et décembre 2021, l’emploi à temps plein a augmenté de 1,6 %, pendant que l’emploi à temps partiel diminuait de 0,2 %;
- l’emploi a augmenté de 0,5 % en décembre chez les personnes âgé.es de 15 à 24 ans et chez celles âgées de 25 à 54 ans, et a diminué de 0,6 % chez les 55 ans et plus; entre février 2020 et décembre 2021, l’emploi a diminué de 0,1 % chez les jeunes et de 1,2 % chez les 55 ans et plus, tandis qu’il a augmenté de 2,4 % chez les 25 à 54 ans;
- comme la population de ces trois groupes a évolué bien différemment depuis 21 mois, il faut préciser que le taux d’emploi des jeunes a en fait augmenté de 0,4 point de pourcentage entre février 2020 et décembre 2021 (de 58,0 % à 58,4 %), et celui des 25-54 ans de 1,1 point (de 83,1 % à 84,2 %), et que celui des 55 ans et plus a diminué de 1,7 point (de 36,0 % à 34,3 %).
Décembre 2021 au Québec
Entre les semaines de référence de novembre et de décembre (du 5 au 11 décembre), il n’y a pas eu d’annonce notable de la part des gouvernements. Les données de l’EPA nous apprennent que :
- malgré la baisse de 6200 ou de 0,1 % de l’estimation de l’emploi en données désaisonnalisées en décembre au Québec, son niveau d’emploi en décembre est demeuré légèrement au-dessus de celui de février 2020 (de 5000 emplois ou de 0,1 %);
- comme la population adulte a augmenté de 1,2 % depuis février 2020 (ou de 83 000 personnes), son taux d’emploi a de son côté baissé de 0,7 point de pourcentage, passant de 61,9 % à 61,2 %, en baisse de 0,1 point par rapport à novembre 2021 (61,3 %);
- si le taux d’emploi s’était maintenu à 61,9 %, il y aurait 49 000 emplois de plus en décembre 2021 qu’en février 2020 au lieu de 5 000, soit 44 000 de plus; cela dit, comme le vieillissement de la population a fait baisser le taux d’emploi d’environ 0,84 point, soit plus que la baisse observée de 0,65 point, celui-ci devrait être plus bas de 0,19 point si la structure démographique était la même qu’en février 2020, et l’emploi moins élevé de 13 500; cela fait en sorte que le déficit d’emploi a non seulement été complètement éliminé, mais que l’amélioration du taux d’emploi par tranches d’âge a permis de faire augmenter l’emploi de 13 500 depuis le début de la pandémie; ainsi, au lieu d’être inférieur de 8 500 par rapport à son niveau de février 2020, l’emploi en décembre lui était supérieur de 5 000;
- l’emploi au Québec a augmenté de 0,1 % depuis février 2020, nettement moins que dans le reste du Canada (1,6 %); dans ce contexte, il n’est pas étonnant de constater que le Québec occupait en décembre le sixième rang des provinces en termes de croissance de l’emploi en pourcentage depuis février 2020, comme on peut le voir dans l’image qui accompagne ce billet;
entre février 2020 et décembre 2021, l’estimation de l’emploi a diminué de 9 000 chez les femmes (ou de 0,44 %), alors qu’il augmentait de 14 000 chez les hommes (ou de 0,61 %); l’écart entre ces deux évolutions est passé en décembre à l’avantage des hommes de 1,05 point de pourcentage, alors qu’il favorisait les femmes de 0,45 point de pourcentage en novembre; en effet, l’estimation de l’emploi a augmenté de 0,6 % en décembre chez les hommes (+12 800 emplois), mais a baissé de 0,9 % chez les femmes (-19 000 emplois);
- si le nombre d’emplois a globalement augmenté de 0,1 % entre février 2020 et décembre 2021, cette hausse fut de 6,7 % (ou de 65 000 emplois) chez les employé.es du secteur public, surtout dans le secteur de l’éducation et dans les administrations publiques, et de 0,3 % (ou de 8100 emplois) chez les employé.es du secteur privé, tandis que l’emploi a diminué de 12,3 % (ou de 68 100 emplois) chez les travailleur.euses autonomes (baisse la plus forte dans les autres services, la santé, l’agriculture, et l’hébergement et la restauration); en décembre, l’emploi a augmenté de 37 900 ou de 1,4 % chez les employé.es du secteur privé et a diminué de 34 000 ou de 6,5 % dans le travail autonome et de 10 100 ou de 1,0 % chez les employé.es du secteur public;
- l’emploi à temps plein a augmenté de 40 000 ou de 1,1 % en décembre et l’emploi à temps partiel a diminué de 46 000 ou de 5,6 % en un seul mois; entre février 2020 et décembre 2021, l’emploi à temps plein a augmenté de 1,1 % (41 000 emplois) tandis que l’emploi à temps partiel a diminué de 4,4 % (ou de 36 000); les données de ce mois ont inversé les résultats du mois précédent, presque du même nombre pour l’emploi à temps partiel;
- le nombre de chômeur.euses a augmenté de 6900 personnes (ou de 3,4 %) entre février 2020 et décembre 2021, en raison de la hausse presque identique de 6600 en décembre 2021; le taux de chômage a ainsi augmenté de 0,1 point de pourcentage par rapport à février 2020 à 4,6 % en décembre 2021, en hausse aussi de 0,1 point par rapport à novembre (4,5 %); comme pour le Canada, le vieillissement n’a eu qu’un faible impact sur le taux de chômage (en fait de 0,05 point de pourcentage);
- en données non désaisonnalisées, le nombre de chômeur.euses inexpérimenté.es est demeuré assez stable en décembre au Québec (baisse de 200 personnes ou de 0,2 %), alors que le nombre de chômeur.euses expérimenté.es augmentait de 14 300 (14,3 %); en conséquence, la proportion de chômeur.euses inexpérimenté.es est passée de 46 % à 43 % des chômeur.euses; ce taux (43 %) est le 32e plus élevé des 551 mois depuis janvier 1976, le sommet ayant été atteint en juin 2021 (55 %) et les quatre proportions les plus élevées ayant eu lieu en 2021; notons que cette proportion était d’environ 30 % avant la pandémie; la proportion hors norme de chômeur.euses n’ayant pas travaillé depuis au moins un an illustre à quel point la situation au cours de cette crise était particulière et qu’elle l’est encore, même si un peu moins, malgré le quasi-retour du taux de chômage à son niveau de février 2020;
- avec sa hausse de 3500 en décembre, la population inactive a augmenté de 70 900 personnes entre février 2020 et décembre 2021, hausse beaucoup moins élevée que celle qui serait due à la croissance de la population adulte et à son vieillissement; en en tenant compte, cette hausse aurait été de 93 900 (29 200 en raison de la hausse de la population adulte et 64 700 en raison de son vieillissement);
- malgré son sur place en décembre 2021, le taux d’activité est passé de 64,8 % à 64,2 % entre février 2020 et décembre 2021; cette baisse de 0,6 point de pourcentage est en fait moins importante de 0,3 point que le taux qui aurait été atteint (63,9 %) en raison du vieillissement de la population;
- l’emploi est demeuré stable en décembre chez les personnes âgé.es de 15 à 24 ans, a augmenté de 0,7 % chez les 25 à 54 ans et a diminué de 2,7 % chez les 55 ans et plus; entre février 2020 et décembre 2021, l’emploi a diminué de 3,6 % chez les jeunes et de 2,2 % chez les 55 ans et plus, alors qu’il a augmenté de 1,7 % chez les 25 à 54 ans;
- par contre, comme la population de ces trois groupes a évolué bien différemment depuis 21 mois, il faut souligner que le taux d’emploi des jeunes a moins reculé entre février 2020 et décembre 2021 que l’emploi, soit de 1,9 point de pourcentage ou de 2,9 % (de 66,3 % à 64,4 %), alors que celui des 55 ans et plus diminuait de 1,7 point ou de 5,2 % (de 32,8 % à 31,1 %), et que celui des 25-54 ans augmentait de 1,5 point ou de 1,8 % (de 85,7 % à 87,2 %).
– le taux d’activité et la démographie
On pourrait penser que le fait que le taux d’activité en données désaisonnalisées ait été plus élevé dans le reste du Canada (65,7 %) qu’au Québec (64,2 %) en décembre 2021 montre une plus grande vitalité de leur marché du travail. En fait, c’est uniquement en raison des différences dans leur structure démographique que le taux d’activité était plus élevé dans le reste du Canada qu’au Québec, le Québec ayant une proportion nettement plus élevée d’adultes âgé.es de 65 ans et plus (23,9 % par rapport à 21,2 %). Ainsi, si le Québec avait eu la même structure démographique que le reste du Canada en décembre 2021, son taux d’activité aurait été plus élevé que celui du reste du Canada. En effet, avec les données non désaisonnalisées du tableau 14-10-0017-01, on peut calculer, en associant les taux d’activité par tranche d’âge de cinq ans (15-19 ans, 20-24 ans jusqu’à 65-69 ans et 70 ans et plus) au pourcentage de la population adulte dans ces tranches d’âges dans le reste du Canada, que le taux d’activité aurait en fait été en décembre 2021 de 65,7 % au Québec au lieu de 63,6 % par rapport à 64,7 % dans le reste du Canada, s’il avait eu la même structure démographique. Cela n’est pas étonnant, car le taux d’activité au Québec était en décembre plus élevé que celui du reste du Canada dans les huit tranches d’âge de moins de 55 ans, presque égal (écart de 0,4 point) chez les 55 à 59 ans, et moins élevé dans les trois tranches les plus âgées.
– l’emploi par industrie
En gardant en tête le fait que les marges d’erreur des estimations de l’emploi de l’EPA sont encore plus importantes avec des données désagrégées comme celles par industrie, je présente dans le tableau qui suit (basé sur les données du tableau 14-10-0355-01) la variation de ces estimations par industrie entre novembre et décembre 2021, et entre février 2020 et décembre 2021. J’ai mis en caractère gras dans les quatre dernières colonnes du tableau les hausses et les baisses les plus importantes.
Compte tenu de la baisse de 6 200 emplois entre novembre et décembre 2021, il n’est pas étonnant de constater qu’il n’y a eu que trois hausses et trois baisses de plus 5 000 emplois (et qu’une hausse et une baisse de plus de 10 000 emplois). Elles se sont observées dans :
- la construction (+13 900 ou +5,0 %);
- les services aux entreprises, services relatifs aux bâtiments et autres services de soutien (+7300 ou +4,5 %);
- les services d’enseignement (+6200 emplois ou +1,8 %);
- les soins de santé et assistance sociale (-12 100 emplois ou -2,0 %);
- le commerce de gros et de détail (-8500 ou -1,3 %);
- les administrations publiques (-7600 ou -2,7 %).
Avec une hausse de l’emploi de seulement 0,1 % entre février 2020 et décembre 2021, il peut être au contraire étonnant de constater qu’il y a autant d’industries (10 sur 16) qui ont connu une hausse ou une baisse de plus de 10 000 emplois, soit cinq dans chaque cas. Cela indique un changement structurel possiblement durable :
- les services d’hébergement et de restauration (-66 900 emplois, ou -25,9 %);
- le commerce de gros et de détail (-23 500 ou -3,5 %);
- l’information, culture et loisirs (-18 700 ou -10,3 %);
- le transport et l’entreposage (-12 700 ou -5,1 %);
- les autres services (-11 800 ou -6,8 %)
- les services professionnels, scientifiques et techniques (+36 900 ou 11,1 %);
- les services d’enseignement (+36 200 emplois ou 11,4 %);
- la finance, assurances, services immobiliers et de location (+32 400 emplois ou 12,9 %);
- les administrations publiques (+28 400 ou 11,8 %);
- la construction (+11 000 ou +3,9 %).
Notons finalement que les données beaucoup plus fiables de l’EERH montrent entre février 2020 et octobre 2021 des tendances similaires à celles de l’EPA dans six de ces industries (avec bien sûr des différences, mais pas trop graves), mais des différences plus marquantes dans les services d’enseignement (+1,2 % plutôt que +11,3 %), dans la finance, assurances, services immobiliers et de location (+0,6 % plutôt que +15,4 %), dans l’information, culture et loisirs (-2,7 % plutôt que -12,4 %), et dans les services d’hébergement et de restauration (-13,7 % plutôt que -29,2 %). Ces écarts illustrent bien l’importance des marges d’erreur des estimations de l’emploi de l’EPA dont je parlais au début de cette section.
Et après?
Les annonces gouvernementales furent trop nombreuses au cours des dernières semaines pour en faire le tour. Elles ont touché les restaurants, les bars, les commerces, les lieux de loisirs, les écoles et bien d’autres milieux. Notons aussi que nous sommes dans la semaine de référence de l’enquête (du 9 au 15 janvier 2022). En plus, comme le nombre de cas actifs de la COVID a augmenté considérablement, bien plus de personnes sont en arrêt de travail cette semaine qu’en décembre. Il est clair que ces annonces et arrêts de travail auront un impact majeur sur l’emploi et ses estimations. On peut donc s’attendre à une baisse importante des estimations de l’emploi en janvier 2021 au Québec et au Canada, mais sans qu’il soit possible d’en déterminer l’ampleur et la durée.
Et alors…
Ce billet sert ni plus ni moins de bilan de l’emploi au Canada et surtout au Québec sur les effets de la crise de la COVID-19 avant l’impact qu’aura le variant Omicron. Cela dit, il serait présomptueux de penser que ce bilan est définitif, compte tenu des marges d’erreur importantes des estimations de l’EPA. Ainsi, on a vu ce mois-ci dans les données du Québec des modifications importantes de l’emploi selon le sexe, l’âge, le travail à temps plein et à temps partiel, le travail autonome et les secteurs industriels, même si le niveau global de l’emploi a peu changé entre les mois de novembre et de décembre. On peut quand même souligner que si le taux d’emploi a moins diminué au Québec qu’il aurait pu le faire en raison du vieillissement de la population depuis février 2020, il s’est détérioré chez les hommes âgés de 15 à 24 ans (baisse de 4,4 points de pourcentage, de 65,3 % à 60,9 %) et les femmes âgées de 55 ans et plus (-2,6 points, de 28,4 % à 25,8 %), a changé de moins d’un point chez les jeunes femmes (+0,6 point, de 67,5 % à 68,1 %) et les hommes âgé.es de 55 ans et plus (-0,9 point, de 37,5 % à 36,6 %) et s’est amélioré chez les hommes (1,9 point, de 87,4 % à 89,3 %) et les femmes âgé.es de 25 à 54 ans (1,1 point, de 83,9 % à 85,0 %).
La situation est moins claire du côté industriel, surtout que certains ajustements sont encore possibles. Cela dit, la baisse de plus du quart de l’emploi dans les services d’hébergement et de restauration semble s’installer pour de bon, quoique peut-être pas à ce niveau, les données de l’ERRH montrant une baisse moins élevée, même si importante. De même, il est difficile de savoir si la forte baisse de l’emploi autonome qui est passé de 12,8 % de l’emploi en février 2020 à 11,2 % en décembre 2021 est là pour durer, surtout que cette baisse s’est répartie entre de nombreux secteurs industriels. Cela dit, le fait qu’elle ait touché davantage les travailleur.euses autonomes constitué en société et avec des salarié.es que ceux et celles sans employé.es pourrait indiquer un changement durable.
Cela dit, l’arrivée du variant Omicron et les dernières annonces gouvernementales viennent de modifier mon intention de mettre fin à cette série de billets bientôt. J’écrivais d’ailleurs dans mon billet sur les données d’octobre 2021 que je cesserais bientôt cette série «à moins d’un revirement important de la pandémie et des données sur l’emploi». Or, même si je ne le souhaitais pas et ne l’avais pas prévu, c’est bien ce qui est arrivé! J’espère bien sûr que cette nouvelle vague ne durera pas trop longtemps, même si elle est plus intense que les précédentes, et que l’emploi et notre moral se rétabliront rapidement. En attendant, qu’on les aime ou pas, respectons les consignes et restons prudent.es!