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Le grand livre du climat (2)

27 février 2023

grand livre du climatJe poursuis mon compte-rendu du livre Le grand livre du climat qui, sous la direction de Greta Thunberg, réunit «Plus de cent experts, écrivains, activistes et scientifiques internationaux, dont Naomi Klein, Margaret Atwood et Thomas Piketty [qui] nous permettent de comprendre tous les enjeux de la crise écologique».

Quatrième partie – Qu’avons-nous fait jusqu’ici? : «Nous ne parlons pas la même langue que la Terre».

4.1 Comment réparer nos échecs si nous ne sommes pas capables de les reconnaître? : Greta Thunberg explique pourquoi on ne peut pas faire confiance aux entreprises ni aux politicien,nes pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de GES.

4.2 La nouvelle idéologie du déni : Kevin Anderson présente des stratégies de déni de la science par des personnes qui proposent des mesures d’atténuation des émissions de GES qui ne fonctionnent pas.

4.3 La vérité sur les objectifs climatiques des États : Alexandra Urisman Otto raconte comment elle, qui était chroniqueuse judiciaire et aimait cet emploi, est devenue journaliste du climat.

4.4 Nous n’avançons pas dans la bonne direction : Greta Thunberg dénonce la supercherie de mesures comme le captage de CO2 et d’autres technologies du genre.

4.5 La persistance des énergies fossiles : Bill McKibben explique pourquoi l’utilisation des énergies fossiles ne se réduira pas rapidement d’elle-même comme il le faudrait.

4.6 L’avènement des énergies renouvelables : Glen Peters décrit l’évolution de l’utilisation des sources d’énergie depuis 1800 et montre que l’augmentation de l’utilisation des énergies renouvelables (qu’il décrit en détail) ne fait que stabiliser celle des sources fossiles.

4.7 Les forêts à la rescousse : Les deux auteur.es expliquent le processus d’absorption et d’émission du CO2 par les forêts. Iels montrent que le captage du CO2 par les forêts est une solution limitée.

4.8 Et la géo-ingénierie dans tout cela? : Les trois auteur.es expliquent que la géo-ingénierie est pire qu’une illusion et qu’elle ne ferait qu’ajouter un risque supplémentaire de dérèglement climatique.

4.9 Comment éliminer de CO2 dans l’atmosphère : Rob Jackson démontre que les technologies d’élimination du CO2 sont loin d’être magiques et qu’elles sont très coûteuses et finalement inefficaces.

4.10 Une toute nouvelle façon de penser : Même si une grande partie de la population est attachée à son mode de vie, Greta Thunberg considère qu’il faut la convaincre de le changer.

4.11 Notre empreinte sur les terres : Alexander Popp se désole de l’exploitation abusive des terres et de son impact sur les écosystèmes, surtout pour l’élevage, mais aussi pour la foresterie et la culture.

4.12 L’enjeu alimentaire : Michael Clark complète le texte précédent en mettant l’accent sur les conséquences environnementales et sanitaires de la production alimentaire.

4.13 Réinventer les systèmes alimentaires : Sonja Vermeulen complète les deux textes précédents en proposant des pistes de solutions aux problèmes qui y ont soulevés.

4.14 Cartographier les émissions du monde industrialisé : Les deux auteur.es insistent sur l’importance de comptabiliser les émissions de GES dans les pays qui consomment ses biens et non seulement dans ceux qui les produisent, puis prend en exemple les émissions provenant de la production d’acier et de ciment.

4.15 Le problème technique : Katan Joshi aborde lui aussi l’imposture du captage de CO2 en se basant notamment sur des tentatives faites en Norvège.

4.16 Le défi des transports : Alice Larkin décrit les impacts environnementaux des modes de transport actuels et conclut qu’on doit changer radicalement les façons de déplacer les produits et les personnes.

4.17 L’avenir sera-t-il électrique : Les deux auteur.es expliquent pourquoi «les véhicules électriques ne sont pas la panacée» et proposent de meilleures solutions aux déplacements.

4.18 Ils disent une chose et font le contraire : Greta Thunberg cherche à comprendre les raisons qui expliquent l’inaction des dirigeant.es politiques et économiques, ainsi que l’apathie de la population.

4.19 Le coût du consumérisme : Comme le titre l’indique, Annie Lowrey analyse les conséquences de la surconsommation et tente de comprendre les sources de ce phénomène pour mieux le contrer.

4.20 Petit guide d’achat (ou comment s’abstenir) : Mike Berners-Lee propose de modifier notre façon de consommer et propose des pistes de solutions pour y parvenir.

4.21 État des lieux mondial des déchets : Selon Silpa Kaza, cet état est déplorable et intenable, notamment en raison de la pollution et des émissions de méthane et de CO2 que les déchets génèrent.

4.22 Le mythe du recyclage : Nina Schrank considère que le recyclage du plastique sert surtout à nous donner une excuse pour ne pas ralentir notre consommation et pour conserver notre mode de vie.

4.23 C’est ici que nous plaçons la limite : Greta Thunberg revient sur les mesures inadéquates adoptées jusqu’à maintenant qui ne font qu’entretenir l’illusion que nous agissons alors que même les objectifs que nous nous sommes donnés (que nous n’atteignons presque jamais) sont insuffisants.

4.24 Émissions et croissance : Nicholas Stern conteste les bases des modèles économiques utilisés pour recommander des mesures de réduction des émissions de GES beaucoup trop timides.

4.25 Justice : Ce chapitre de Sunita Narain porte sur les injustices entre les pays, notamment sur la responsabilité historique des pays riches qui accaparent encore la plus grande part du budget carbone.

4.26 Décroissance : Jason Hickel montre le lien très serré entre le PIB, la consommation d’énergie et de ressources, les émissions de GES et l’empreinte écologique.

4.27 Deux visions du monde : Les deux visions dont parle Amitav Ghosh sont celles des personnes qui habitent l’île de Ternate et d’autres pays pauvres, et celle des pays riches.

Cinquième partie – Ce qu’il faut faire maintenant : «Un autre chemin est possible».

5.1 Le moyen le plus efficace de nous en sortir – nous éduquer : Greta Thunberg fait la promotion de l’éducation sur l’urgence climatique et des moyens efficaces d’y faire face.

5.2 Action individuelle, transformation sociale : Selon les deux auteur.es, il ne faut pas évaluer les actions individuelles uniquement sur leurs effets directs, mais aussi sur leurs effets d’entraînement.

5.3 Vers un mode de vie à 1,5 °C : Kate Raworth montre que cet objectif exige une forte diminution de la consommation des plus riches, permettant au moins le maintien de celle des plus pauvres.

5.4 Vaincre l’apathie climatique : Per Espen Stoknes analyse pour mieux les contrer les facteurs qui expliquent l’indifférence de la plus grande partie de la population aux changements climatiques.

5.5 Changer notre alimentation : Gidon Eshel présente l’impact sur l’environnement du remplacement des protéines de bœuf dans notre alimentation par des protéines végétales.

5.6 Se souvenir de l’océan : Ayana Elizabeth Johnson présente l’impact désastreux sur les océans du surplus de CO2 qu’ils absorbent en raison de la hausse de sa concentration dans l’atmosphère.

5.7 Réensauvager : Les deux auteur.es soulignent l’importance de se rapprocher de la nature, mais pas de celle aménagée par les êtres humains, mais de celle qui est vraiment naturelle, en la laissant se réensauvager.

5.8 Désormais, nous sommes tenus à ce qui est impossible : Greta Thunberg en appelle au changement des normes sociales pour rendre possible ce qui semble actuellement impossible.

5.9 Practical Utopias ou les utopies pragmatiques : Margaret Atwood nous parle d’une expérience intitulée Practical Utopias, à laquelle elle a participé sur une plateforme d’apprentissage.

5.10 Le pouvoir du peuple : Erica Chenoweth explique comment la population pourrait se mobiliser pour «créer une pression politique suffisante pour pousser les décideur.euses politiques, les grandes entreprises et autres parties prenantes à changer de cap».

5.11 Changer le récit médiatique : George Monbiot considère que les médias sont un des plus grands coupables «de la destruction de la vie sur la Terre» et propose des moyens pour corriger cette situation.

5.12 Résister au nouveau déni : Michael E. Mann présente la stratégie qu’il a adoptée pour contrer la propagande des entreprises qui nient le réchauffement climatique.

5.13 Une véritable mesure d’urgence : Seth Klein nous rappelle que les gouvernements sont capables d’agir lors d’urgences et qu’ils pourraient le faire pour l’urgence climatique, et explique comment.

5.14 Les leçons de la pandémie : David Wallace-Wells fait remarquer que le nombre de décès dus à la COVID-19 a semé l’effroi, même s’il y en a davantage chaque année en raison de la pollution de l’air, sans compter ceux dus aux canicules et aux catastrophes liées au réchauffement climatique. Il poursuit en analysant d’autres leçons à tirer de la pandémie.

5.15 Honnêteté, solidarité, intégrité et justice climatique : Greta Thunberg raconte les massacres d’Autochtones aux États-Unis et les injustices subies par les Sami.es en Suède et dans les autres pays nordiques, puis souligne que ces peuples sont parmi ceux qui subissent le plus durement les conséquences du réchauffement climatique, même s’iels n’en sont pas responsables.

5.16 Une transition juste : Naomi Klein fait le lien entre différentes crises (climat, inégalités mondiales et intérieures, racisme, etc.) et considère que les luttes contre ces crises doivent converger.

5.17 Qu’est-ce que l’équité pour vous? : Sept femmes de divers pays (dont six de pays pauvres) et vivant des situations bien différentes répondent une après l’autre à cette question.

5.18 Les femmes et la crise climatique : Wanjira Mathai fait remarquer que les Africaines rurales sont parmi les personnes les plus vulnérables au réchauffement climatique et qu’elles sont à la base de mouvements pour s’adapter à ses conséquences.

5.19 Pas de transition sans redistribution : Comme les plus riches émettent beaucoup plus de GES que la moyenne, Lucas Chacel et Thomas Piketty considèrent que les mesures adoptées pour les réduire doivent tenir compte de leurs effets sur les inégalités d’émissions, de revenus et de richesses.

5.20 Des réparations climatiques : Compte tenu de la responsabilité des pays riches dans l’accumulation historique de GES dans l’atmosphère et dans les inégalités de richesse mondiales (notamment en raison de leur passé esclavagiste et colonial), Olúfẹ́mi O. Táíwò exige des réparations et propose des mesures pour les obtenir.

5.21 Réparer nos liens avec la Terre : Face à l’augmentation des catastrophes climatiques et de leurs conséquences (par exemple sur les migrations climatiques), Robin Wall Kimmerer montre qu’il est essentiel de modifier notre relation avec la Terre et de réparer nos dégâts, notamment en prenant pour modèle les actions des peuples autochtones pour préserver la diversité et respecter notre planète.

5.22 L’espoir doit se gagner : Pour Greta Thunberg, l’espoir n’est pas d’attendre des miracles, mais d’agir pour que ce qu’on espère se réalise. Elle espère que ce livre suscitera de nombreuses actions.

Et maintenant? : L’autrice conclut que la seule solution est de modifier profondément le fonctionnement de notre société et notre mode de vie.

Cette conclusion est suivie d’un résumé des actions individuelles et surtout collectives que nous pouvons et devons faire, en insistant sur le fait que certaines personnes peuvent avoir plus d’impact que d’autres : politicien.nes, responsables de médias, célébrités et autres.

Et alors…

Lire ou ne pas lire? Je suis embêté. Chose certaine, je ne recommande pas de le lire comme je l’ai fait, d’un bout à l’autre d’un seul coup. C’est un livre pour moi essentiel à lire, mais à petite dose, à la fois pour accorder à chaque texte l’importance qu’il a et pour les digérer sans se décourager! Non seulement ce livre est volumineux (441 pages, selon l’éditeur), mais il est imprimé sur de grandes pages en petits caractères. Si les textes ont en général au plus quatre pages (il y en a quelques-uns plus longs), ils sont quand même substantiels. Un bon nombre d’entre eux contient des graphiques et quelques images agrémentent la lecture. Il y a bien sûr des répétitions, mais pas autant qu’on pourrait s’y attendre pour un livre écrit à au moins 200 mains. Dois-je ajouter qu’il est complet et qu’il présente ce sujet sous tous ses aspects? Finalement, les trois ou quatre notes qu’il contient sont en bas de page.

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4 commentaires leave one →
  1. Aubert Tremblay permalink
    1 mars 2023 21 h 19 min

    Je n’ai pas lu ce livre mais, au vu de ce résumé, j’ai bien l’impression qu’encore une fois on ne remet pas en question les deux vraies croissances insoutenables : celle de l’économie et celle de la démographie (sauf, peut-être, au point 4,26). La machine a l’accélérateur au plancher et on propose de la freiner avec des obstacles sur son chemin plutôt qu’essayer de lui faire lever le pied. Je comprend qu’on s’attaque à ce qui est plus accessible, plus compréhensible, et je cherche toujours comment faire autrement, mais je ne crois pas qu’appeler à un changement d’attitude ou de comportement aura un effet sensible. Je ne crois pas non plus qu’un meilleur équilibre mondial des ressources et de leur consommation aura un grand impact global. Ceci dit, je suis convaincu que ce travail-là est nécessaire et utile, je fais de mon mieux à mon petit niveau et je respecte beaucoup ceux qui ont l’énergie de le faire à un niveau plus élevé, mais sans une remise en question plus profonde, je ne vois pas d’issue. Je suis peut-être trop pessimiste.

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  2. 2 mars 2023 7 h 01 min

    Aubert Tremblay

    Mes résumés sont très résumés! L’objectif est de donner une idée du contenu du livre, pas de fournir suffisamment d’information pour se dispenser de le lire, quoique cela puisse être un effet. Pour l’effet de la croissance, il y a aussi au moins 3.1 et les nombreux textes qui abordent la surconsommation. J’ajouterai que les changements majeurs au mode de vue actuel recommandés dans ce livre auraient un effet important sur la consommation et donc sur la croissance économique.

    De mémoire, la démographie est de fait peu abordée, sauf pour les migrations. Et cette question, surtout le contrôle des populations par des moyens coercitifs, est en général considérée comme une fausse solution dans les milieux environnementaux, qui favorisent plutôt l’amélioration des services publics, notamment en éducation des filles et des femmes pour obtenir cet effet.

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  3. Aubert Tremblay permalink
    4 mars 2023 20 h 34 min

    Je souhaite que vous ayez raison à propos de l’effet d’un éventuel changement de consommation sur la croissance. Pour ma part, je suis loin d’être convaincu que c’est le moyen à privilégier. Nos fonds d’épargne, les dividendes, tout ça se nourrit de croissance et il est très facile de faire appel à nos peurs et nos aspirations pour que la consommation la soutienne. Comment freiner ça? En recommandant de modifier nos modes de vie? J’ai vraiment l’impression que c’est aborder le problème par le mauvais bout.
    Pour la démographie, je crois moi aussi que les moyens coercitifs sont contre-productifs. Sur ce problème, en tout cas, j’ai l’impression qu’une meilleure répartition de la richesse aurait un gros impact, la loi semblant être : plus on est riche, moins on fait d’enfants.

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  4. 5 mars 2023 19 h 10 min

    Aubert Tremblay

    En fait, je ne suis pas très optimiste non plus. Tout ce que j’ai écrit, c’est que bien des auteur.es dans ce livre considèrent qu’il faudrait que la consommation diminue. J’ajouterai que je partage cet objectif, mais suis aussi d’accord avec vous que cela est très difficile. Quand une proposition aussi anodine qu’une hausse des taxes sur les véhicules les plus émetteurs crée autant de remous, on voir bien que la résistance à toute tentative de réorienter la consommation est et sera forte.

    Une meilleure répartition de la richesse a l’effet que vous mentionnez, mais aussi celui de faire réduire les émissions des plus gros émetteurs, les riches. L’autre moyen de réduire la reproduction humaine, comme je l’ai mentionné dans mon commentaire précédent, est l’éducation des filles et des femmes, probablement le plus efficace selon mes lectures.

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