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L’État face à la crise environnementale

13 mars 2023

État face à la crise environnementaleAvec son livre L’État face à la crise environnementale, Maya Jegen, professeure au Département de science politique de l’Université du Québec à Montréal, montre que «l’État demeure l’institution la plus puissante pour coordonner les actions des êtres humains». Elle «défend ainsi la thèse qu’il joue un rôle clé dans la protection de la planète». Mais, elle considère que, «face à une crise environnementale dont l’issue pourrait être catastrophique, les obstacles politiques sont nombreux et le temps est compté».

Introduction : Les actions vigoureuses de l’État durant la pandémie de COVID-19 ont montré que, face à une urgence, l’État peut agir rapidement et efficacement. Pourquoi alors ne le fait-il pas face à l’urgence climatique encore bien plus menaçante? Dans ce livre, l’autrice vise à examiner le rôle de l’État et sa marge de manœuvre en matière environnementale.

La question environnementale et l’anthropocène : Les êtres humains ont toujours eu un impact sur les écosystèmes, mais cet impact auparavant local se fait maintenant sentir à l’échelle planétaire. L’autrice explique comment nous en sommes arrivés là et même à parler d’une nouvelle ère géologique, l’anthropocène. Elle aborde ensuite :

  • l’impact sur l’environnement de la démographie et de la forte croissance économique et énergétique depuis la révolution industrielle;
  • les difficultés pour l’État à combattre les problèmes transfrontaliers, comme les pluies acides dans les années 1980 et 1990, et comme les émissions de gaz à effet de serre (GES), la pollution et la diminution de la diversité de nos jours;
  • la gestion des biens communs internationaux.

L’État face à la question environnementale : Si l’État peut agir avec efficacité pour régler certains problèmes environnementaux, notamment grâce à la création d’institutions qui lui sont dédiées et l’adoption de lois (et de règlements) environnementales (par exemple sur la qualité de l’air et de l’eau), c’est beaucoup moins évident quand il faudrait modifier les comportements de la population qui est formée de ses électeur.trices et des entreprises qui disposent de lobbys puissants, en plus sur un phénomène qu’il ne peut contrôler seul et pour lequel les ententes internationales ne sont trop souvent pas respectées. L’autrice aborde aussi le rôle des médias et les priorités changeantes et conflictuelles de la population.

L’État renforce son emprise : L’autrice revient sur les premières ententes internationales et sur l’apport et les critiques du concept de développement durable qui est apparu à l’époque. Elle donne ensuite de nombreux exemples de réglementations et d’institutions nationales qui ont eu des niveaux de succès très variables, plus en raison de la façon de les mettre en œuvre que de leur contenu. Elle aborde aussi l’impact des mesures économiques (taxes sur le carbone et plafonnement et échange de droits d’émission) et les facteurs qui poussent les États à agir ou à ne pas le faire (catastrophes, science, pressions de la population, des entreprises et des mouvements environnementaux, élections, etc.).

L’État peut-il mettre la société sur une trajectoire durable : L’autrice se demande si l’État peut parvenir à relever le considérable défi environnemental, tout en précisant que tous les États n’ont pas la même capacité étatique. Elle présente les obstacles à surmonter :

  • l’urgence;
  • la diversité des problèmes à résoudre;
  • la radicalité des mesures à adopter;
  • la force d’inertie ou le verrouillage carbone;
  • la dépendance de la population à la surconsommation et à la croissance;
  • le lobby des entreprises;
  • la délocalisation des émissions de GES;
  • les limites du découplage.

En tenant compte de ces obstacles, elle présente quatre scénarios de transformation de l’État environnemental, puis ses recommandations. Elle conclut que, même si rien ne garantit que «nous gagnerons la course contre la montre» :

«faute de mieux, il semble que l’État soit la seule entité en mesure d’accélérer le processus de transformation sociétale nécessaire pour répondre à la crise environnementale».

Et alors…

Lire ou ne pas lire? Lire! Tout d’abord, ce livre n’est pas long à lire (64 pages, selon l’éditeur). Ensuite, l’autrice présente bien les défis que nous devons affronter, les obstacles à surmonter et les forces et faiblesses de l’intervention étatique. Elle montre aussi qu’aucune autre entité (ou institution) ne peut permettre d’atteindre les objectifs environnementaux, ni même s’en approcher. Tout petit bémol, les 2 notes sont à la fin du livre (c’est quoi, l’idée?).

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