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Lettre à un·e jeune écologiste

26 décembre 2022

Lettre à un·e jeune écologisteAvec son livre Lettre à un·e jeune écologiste, Karel Mayrand tente de montrer qu’on peut transformer le monde même si on ne détient aucun pouvoir et que les gens qui le détiennent nous ignorent. Ce livre «ouvre une fenêtre sur les nombreuses aventures d’une vie militante» et l’auteur «aborde de front les thèmes de l’écoanxiété et de la difficulté de porter l’avenir du monde sur ses épaules, tout en offrant un optimisme contagieux».

Introduction – Un lutin au destin improbable : Après quatre témoignages et une préface, l’auteur raconte une anecdote montrant que le chemin menant au militantisme environnemental peut être tortueux.

1. Comment je suis devenu militant : Au début axé sur le pacifisme, le militantisme de l’auteur a bifurqué vers les causes environnementales quand il avait 22 ans. Il raconte aussi quelques anecdotes antérieures et postérieures à ce choix sur des injustices qui l’ont indigné et porté à l’action, puis l’événement qui l’a amené à militer à temps plein à la Fondation David Suzuki pour changer le monde.

2. Viser la lune : La réussite du programme Apollo, alors que l’âge moyen des ingénieurs de la NASA était de 24 ans, a été une source d’inspiration dans son militantisme, lui montrant tout ce que des jeunes peuvent faire si on leur en donne les moyens. Il analyse ensuite les plus gros obstacles à lutte contre le réchauffement climatique, dont les intérêts économiques des grandes entreprises et leur lobby, et l’illusion des promesses des changements technologiques. Il en vient à la conclusion que le problème est carrément notre système économique et que les jeunes sont les mieux placés pour le faire changer.

3. Le pouvoir de deux : L’auteur donne Greta Thunberg comme exemple de l’impact des jeunes et des actions individuelles sur le mouvement environnemental. Ni un ancien vice-président comme Al Gore ou quiconque n’a eu plus d’impact que cette jeune femme qui a commencé à militer à 15 ans. Et elle n’est pas la seule personne à avoir eu un impact majeur sur l’avancement de la justice, comme le montre l’auteur avec d’autres exemples. Il souligne toutefois que ces actions individuelles doivent être suivies d’actions collectives massives pour entraîner un impact du genre.

4. Indifférence, railleries, injures, répression, estime : L’auteur raconte l’histoire du mouvement des suffragettes, mouvement qu’il considère un des plus inspirants et qui représente très bien les cinq étapes du titre de ce chapitre qu’il analyse par la suite avec des exemples tirés de son expérience de militant environnementaliste. Il conclut ce chapitre avec quelques recommandations.

5. Propagande 101 : Aucune manœuvre ne répugne aux adversaires des mouvements environnementaux, des assassinats d’écologistes aux lobbys, aux pots de vin, aux fausses nouvelles, parfois relayées dans des médias traditionnels, surtout conservateurs (Climate Gate, charbon propre, pétrole éthique, etc.) et aux campagnes de désinformation (passant des mensonges des fabricants de tabac à ceux des pétrolières et aux élucubrations des conspirationnistes).

6. Justice environnementale pour tous : L’auteur raconte un voyage qu’il a fait en 2006 en terre inuite. Il explique que ce territoire a commencé à subir bien avant ceux du sud les effets du réchauffement climatique et présente les actions que les Inuit.es ont tentées dès cette époque, malheureusement sans grand succès en raison du manque d’écoute des autres peuples. Il montre ensuite les tentatives des Blanc.hes de tuer leur culture comme celle de bien d’autres peuples autochtones et en vient à la conclusion (avec d’autres faits, notamment sur les inégalités, ici et dans d’autres pays) que l’écologie peut être une arme de décolonisation.

7. L’heure la plus sombre est juste avant l’aube : L’auteur donne plusieurs exemples de causes environnementales qui semblaient perdues ou de situations qui semblaient insolubles qui se sont soudainement inversées pour montrer qu’il ne faut jamais se décourager et succomber à l’écoanxiété, même si on ne peut pas s’empêcher de la ressentir. Il ajoute que la «priorité de tout militant.e écologiste doit être de protéger sa santé mentale, de préserver cette flamme qui l’anime», message qu’il trouve le plus important de ce livre, avec peut-être celui de vivre pleinement sa vie.

8. Le monde est une invention : L’auteur raconte sa première rencontre avec David Suzuki et explique que celui-ci a influencé en profondeur sa vision du monde, notamment sur la relation entre l’être humain et la nature. Puis, il montre à quel point le temps presse pour «inventer un nouveau monde», tout comme l’être humain a inventé celui dans lequel nous vivons. Il défait ensuite trois fausses idées qui conditionnent notre civilisation. Il conclut en affirmant que «pour réussir notre mission, nous devons inventer le récit d’une autre fin du monde».

Conclusion – Pour l’avenir : Après avoir raconté quelques manifestations majeures du début du XXIe siècle, l’auteur invite les jeunes écologistes à prendre la place qui est la leur, à secouer leurs parents et grands-parents, à demander des comptes aux dirigeant.es politiques et économiques, à ne rien concéder et à demeurer fidèles à leurs principes.

Et alors…

Lire ou ne pas lire? Lire! En me procurant ce livre, j’ai pensé à la Lettre aux écolos impatients et à ceux qui trouvent qu’ils exagèrent de Hugo Séguin qui m’avait déçu. S’il y a de fait des points communs entre ces deux livres, j’ai de loin préféré celui de Karel Mayrand. Il n’y a pas de leçons ici, que des encouragements et de bons conseils pas du tout directifs ni paternalistes. Le style de l’auteur parvient à capter notre attention et à rendre cette lecture agréable, même si ce livre aborde des sujets parfois difficiles. Et il n’y a pas de notes!

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