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Le beurre de pinottes est-il bon pour la santé?

10 avril 2010

Par Darwin, collaboration spéciale – Dans une entrevue avec Christiane Charrette diffusée le 7 avril dernier (merci à Anne Archet), Pierre Fortin, qui était accompagné de Claude Montmarquette, a comparé la nouvelle contribution santé, qui est fixe pour tout le monde et s’élèvera à 200 $ par année par personne dans deux ans, au prix du beurre de «pinottes». Il se demande, vers 6 min 25 de l’entrevue, pourquoi les gens n’exigent pas de crédit d’impôt pour s’acheter du beurre de pinottes, compte tenu qu’il est peut-être injuste que le prix du beurre de pinottes soit le même pour tous, peu importe son revenu. Soyons juste avec lui, il espère que le gouvernement modifiera la contribution santé pour qu’elle soit proportionnelle au revenu. Il n’empêche que sa comparaison soulève des éléments qu’il serait intéressant d’approfondir.

Même si le gouvernement a instauré un nouveau «crédit pour la solidarité» (ah, le marketing…), le prix du beurre de pinottes, comme celui d’une paire de jeans ou du transport en commun, est en effet le même peu importe le revenu d’une personne seule ou d’une famille. Mais la personne «riche» mange-t-elle du beurre de pinottes, achète-t-elle les mêmes jeans que la personne pauvre et prend-elle le transport en commun ? Bien souvent elle préfèrera le beurre de pistaches, les jeans griffés et la Mercedes…

Veut-on la même chose pour notre système de santé, soit que les riches bénéficient d’un système plus luxueux que celui des pauvres ? Non, bien sûr… Alors, qu’on accepte que les plus riches y contribuent davantage que les plus pauvres et cessons de comparer le coût de notre système de santé, comme celui des autres biens publics comme l’éducation, au prix des biens de consommation. En matière de santé, on n’a pas le choix et tous doivent bénéficier des mêmes soins.

Mais cela ne répond pas à la question du titre : le beurre de pinottes est-il bon pour la santé ? Selon le docteur Richard Béliveau, si vous l’aspergez d’une cuillère à soupe de graines de lin concassées et l’accompagnez d’une tasse de thé vert, la tartine de beurre de pinottes est excellente pour la santé et pourrait même contribuer à faire diminuer les coûts de notre système de santé!

38 commentaires leave one →
  1. koval permalink*
    10 avril 2010 15 h 12 min

    « Il se demande, vers 6 min 25 de l’entrevue, pourquoi les gens n’exigent pas de crédit d’impôt pour s’acheter du beurre de pinottes. »

    Tellement simplet comme argument que je ne saurais pas comment répondre, ça me scie autant de niaiseries!

    J’ai lu Anne aussi, très bon…les écomomistes, vrai qu’ils ont l’air aussi joviales qu’une momie.

    Attention attention cette entrevue peut contenir des résidus d’idées de réactos dangereux….

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  2. 10 avril 2010 15 h 13 min

    @Luto, n’oubliez-pas que selon notre système d’imposition + tu gagnes, + tu payes de l’impôt. Mais, il faut mettre une barre à quelque part : à quelle hauteur fixeriez-vous le taux d’imposition pour les riches gagnant 50,000$ selon vous ? 40%, 50%, 60%, 70%, 80% ou 100% ?

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  3. Darwin permalink
    10 avril 2010 16 h 46 min

    @ Astidastineux

    «à quelle hauteur fixeriez-vous le taux d’imposition pour les riches gagnant 50,000$ selon vous ? 40%, 50%, 60%, 70%, 80% ou 100% ?»

    En rétablissant les tables d’impôt à leur niveau d’avant les baisses d’impôt de Charest depuis 2003, on récupérerait environ 5 milliards $ par année, soit plus que ce que compte retirer Bachand de ses taxes et hausses de tarifs.

    La taxe sur l’essence est intéressante, en autant qu’elle serve au développement du transport en commun, pas seulement urbain, mais aussi interurbain. Il faut en effet offrir des possibilités pour que la hausse de ces taxes agissent vraiment comme désincitatif à l’utilisation de l’automobile. Il n’y aurait ainsi aucun gain à faire de ce côté pour résoudre le déficit structurel.

    Pour cela, il y a d’autres possibilités, si le besoin est. Les propositions de Québec solidaire énoncées dans sa campagne couragepolitique.org (http://www.couragepolitique.org/proposer/) offrent un potentiel d’un autre 5 milliards $.

    Et, avec cela, tous auraient encore les moyens de mettre des graines de lin concassées sur leur beurre de pinottes !

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  4. Darwin permalink
    10 avril 2010 17 h 20 min

    @ Koval

    «Attention attention cette entrevue peut contenir des résidus d’idées de réactos dangereux….»

    Si tu l’as écouté, tu auras peut-être remarqué que Fortin est quand même un peu moins radical que Montmarquette. Il est entre autres d’accord pour l’ajout d’un palier d’imposition et pour transformer la contribution santé en une taxe proportionelle au revenu. Cela demeure plus régressif que l’impôt, mais tout de même plus acceptable.

    Cela dit, il reste un des signataires des trois fascicules et un partisan de la hausse des tarifs…

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  5. koval permalink*
    11 avril 2010 6 h 38 min

    Je qualifierais Fortin de droite modérée.

    Mais l’autre……Monmarquette, ouf!

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  6. 11 avril 2010 6 h 54 min

    Bonne analogie. Comique et profond en même temps.

    Je voudrais aussi faire remarquer que Claude Montmarquette répondit, en entrevue à Radio-Canada, quelques jours après le budget, à la question de la journaliste soulevant le fait que les riches ne déboursaient pas plus que la classe moyenne: « Écoutez, il faut bien que quelqu’un paie. Vu que la classe moyenne est la plus nombreuse, elle doit payer. »

    Merde! Et l’équité là-dedans!

    C’est ça la recette des lucides!!!

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  7. 11 avril 2010 7 h 27 min

    Désolé, petite erreur: Il ne s’agissait pas de Montmarquette, mais de Castonguay, le soi-disant « père de l’assurance maladie. »

    http://www.radio-canada.ca/emissions/24_heures_en_60_minutes/2009-2010/Entrevue.asp?idDoc=107703

    Pas fort.

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  8. Darwin permalink
    11 avril 2010 9 h 38 min

    @ Jimmy

    «Bonne analogie. Comique et profond en même temps.»

    Merci…

    «Écoutez, il faut bien que quelqu’un paie.»

    Montmarquette prétend dans l’entrevue avec Christiane Charrette que le Québec n’a pas de riches. Pour l’illustrer, il affirme que seulement 2 % des Québécois gagnent plus de 100 000 $ par an. Or cela est faux.

    À la page 22 de http://www.finances.gouv.qc.ca/documents/statistiques/fr/STAFR_sfp_2006.pdf , on peut voir que 3,2 % des contribuables au Québec (soit 60 % de plus que le 2 % qu’il mentionne dans l’entrevue) gagnaient plus de 100 000 $ par an en 2006 (il y a déjà 4 ans…). Et si on ne considère que les contribuables imposables (beaucoup de contribuables remplissent des déclarations de revenus uniquement pour avoir droit à des crédits, pour eux ou leur conjoint, sans avoir de revenu imposable, d’où le fameux 40 % des contribuables qui ne paient pas d’impôt…), cela passe à plus de 5 %… À la page 119, on peut voir en outre qu’il y avait près de 25 000 personnes qui gagnaient plus de 250 000 $ par an ! En plus, il s’agit ici de revenus individuels, pas de revenus de ménages. Selon l’ISQ, 10 % des familles (y compris les personnes seules), gagnaient plus de 130 000 $ par an en 2007. Si on ne prend que les familles sans les personnes seules, 20 % gagnaient plus de 100 000 $ par an et 10 % plus de 150 000 $. Rares ou même inexistants disait-il…

    «Vu que la classe moyenne est la plus nombreuse, elle doit payer.»

    Ah, la classe moyenne… Castonguay, Montmarquette et Fortin définissent la classe moyenne comme tout le monde sauf ceux qui ont droit au crédit de solidarité et les très riches. Ils ne font aucune différence entre une personne qui gagne 25 000 $ par année et une autre qui en gagne 90 000 $. Tous dans la classe moyenne !

    Or le problème est en grande partie là, surtout avec la contribution santé. On demande une contribution identique à des gens qui gagnent 3 fois, 4 fois ou 10 fois plus que les d’autres membres de la classe moyenne. Bref, les plus frappés par ce budget sont les membres de la classe moyenne inférieure. Et nos lucides continueront à prétendre qu’il n’y a plus de classes au Québec !

    Finalement, nos membres de la droite, modérée et franche, négligent l’impact de la perception de justice. S’il est vrai qu’on ne peut aller chercher toutes les sommes nécessaires (disons 5 ou 6 milliards $ par année) uniquement chez les plus riches, il est important que le système fiscal soit perçu comme équitable. Si les membres de la classe moyenne considéraient que les riches font leur part (plus forte graduation des paliers fiscaux, ajout d’un quatrième, voire d’un cinquième palier d’imposition, abolition de certaines déductions, imposition complète des gains en capital, chasse aux sommes mises dans des paradis fiscaux, etc.), ils accepteraient avec moins de grogne une certaine augmentation de leur fardeau fiscal.

    Bref, il ne s’agit pas seulement de calculer les sommes qu’on peut obtenir des plus riches, mais de favoriser l’équité. Il en va de la cohésion sociale.

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  9. Darwin permalink
    11 avril 2010 9 h 44 min

    @ Koval

    «Mais l’autre……Monmarquette, ouf!»

    Tu as tout à fait raison. Ce qui m’a le plus étonné dans les trois fascicules du coimité consultatif du ministère des Finances (Fortin, Godbout, Gagné et Montmarquette) et qu’il semble écrit uniquement par Montmarquette (et Gagné peut-être, je le connais moins). Fortin et Godbout, tout deux plus modérés, semblent s’être complètement effacés.

    Et j’ai aussi été étonné que Bachand aille encore plus loin qu’eux avec la contribution santé qui est encore plus régressive que les recommandations de ce comité. Mais Montmarquette semble approuver, contrairement à Fortn, Godbout et Castonguay.

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  10. 11 avril 2010 9 h 59 min

    Ces données du 2% qui gagnent plus que 100 000$ doivent être placées dans la même catégorie que toutes les autres informations de la droite économique qui fourbit éclectiquement ces statistiques biaisées afin d’atteindre ses objectifs démagogiques.

    Par exemple, un récent article d’un soi-disant expert de TVA, Pierre Duhamel, qui a la langue bien collée sur le derrière de son antisyndical patron, souligne fallacieusement dans un article au Journal de Montréal (Faisons payer les riches): « Les 19 % qui restent – les vilains «riches» – absorbent déjà 69 % de la facture (de l’Impôt). »

    Coudonc, ils font tellement pitiés, pourquoi ne pas alléger leur niveau de taxation tant qu’à y être!

    Mais comme tu dis, cela dépend de ce qu’on entend par « riche ». Moi, avec un revenu familial de 90 000$ par année, je dois rentrer dans cette catégorie de nantis. Pourtant, les fins de mois sont toujours serrées et nos dettes sont loin de décroître!

    Et ça va empirer avec le dernier budget Bachand!

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  11. 11 avril 2010 10 h 01 min

    Excellent billet… j’espère qu’il y en aura d’autres! Hey la gang, vous êtes d’accord? 😉

    Faire le parrallèle entre les services publics « essentiels » et le monde de l’alimentation est très populaire du côté de la droite. Syllogisme de bas étage si tu veux mon avis. On s’attendrait à mieux d’un universitaire dont le salaire est versé par les fonds publics…

    Je peux comprendre que certains économistes proposent des solutions drastiques pour alléger l’endettement parfois excessif de nos gouvernements. Cependant, c’est leur entêtement à ne pas toucher aux avantages fiscaux des très riches qui me fascine. Mais pourquoi les gens les plus privilégiés refuseraient-ils de verser un p’tit mille piastres par année? C’est le coût d’une sortie à l’opéra…

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  12. Darwin permalink
    11 avril 2010 10 h 44 min

    «Les 19 % qui restent – les vilains «riches» – absorbent déjà 69 % de la facture (de l’Impôt).»

    Le problème n’est pas avec cette affirmation, qui me semble vraie. À la page 37 du document que j’ai cité dans le commentaire 8, on peut voir que le dernier quintile de revenu paye 70 % des impôts. On peut aussi constater qu’il gagne plus de 50 % des revenus et que le premier quintile ne gagne que .. 2,9 % des revenus et ne paie que 0,01 % des impôts (je suis même étonné qu’il en paie !). C’est le principe de l’imposition progressive.

    Le problème est davantage avec les réactions qu’on veut susciter avec de telles statistiques. Comme tu le dis, on semble vouloir plaindre les pauvres riches …

    Quant à ton revenu familial, il ne faut pas le confondre avec les données individuelles qui sont indiquées dans le document fiscal que je cite et qui servent à l’affirmation de TVA.

    Un revenu familial de 90 000 $ n’est pas dans le cinquième quintile (il se situe environ au début du quatrième quartile, c’est à dire que 25 % des familles gagnent plus et 75 % gagnent moins), mais un revenu individuel équivalent y est.

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  13. Darwin permalink
    11 avril 2010 10 h 53 min

    «Syllogisme de bas étage si tu veux mon avis.»

    C’était exactement ce que je voulais démontrer dans ce texte. 🙂

    «On s’attendrait à mieux d’un universitaire dont le salaire est versé par les fonds publics…»

    Fortin tente toujours d’imager ses propos à l’aide de comparaisons qu’il pense accessibles. En fait, il réussit plutôt à tourner les coins ronds. Par contre, qu’il soit payé par des fonds publics ou privés me laisse plutôt froid.

    «c’est leur entêtement à ne pas toucher aux avantages fiscaux des très riches qui me fascine»

    Je crois qu’ils se croient… Ils sont tellement collés à leur théorie économique qu’ils ne comprennent pas que les motivations humaines sont souvent bien différentes de celles énoncés dans ces théories.

    Par exemple, même si nos médecins sont bien moins bien payés que dans les autres provinces et qu’ils payent plus d’impôt, ils sont proportionnellement moins nombreux (en moyenne de 2 à 3 fois) que dans les autres provinces canadiennes à s’exiler. Et ce n’est pas seulement en raison du prix des maisons, comme certains disent, mais surtout en raison de leur sentiment d’appartenance à notre société très distincte !

    Mais, que veux-tu, ni Adam Smith, ni Milton Friedman n’ont parlé de ce facteur…

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  14. 11 avril 2010 12 h 31 min

    Réponse au message suivant (No 10) de Darwin (je ne peux répondre à sa suite.. étrange)

    @Darwin

    Oui, Statistiquement, c’est exact. Le crotté de Duhamel a raison. Mais, comme je l’évoquais et comme tu l’évoquais, sa définition du « riche » est très large afin d’englober la partie supérieure de la classe moyenne dans le segment des plus nantis.

    « Un revenu familial de 90 000 $ n’est pas dans le cinquième quintile (il se situe environ au début du quatrième quartile) »

    Bon, je n’étais tout de même pas loin. Mais encore. Un ménage avec un revenu supérieur atteignant 100 000 ou 120 000 par année est-il vraiment « riche »?

    « (il se situe environ au début du quatrième quartile, c’est à dire que 25 % des familles gagnent plus et 75 % gagnent moins) »

    Merci pour se refresh de mon cours de statistiques 😉

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  15. 11 avril 2010 12 h 50 min

    @Darwin

    Je viens de voir aux Coulisses du Pouvoir que 3% des contribuables paient 29% des impôts (selon le ministre Gignac).

    Est-ce documenté sérieusement à qq part?

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  16. Darwin permalink
    11 avril 2010 13 h 19 min

    @ Jimmy

    «Est-ce documenté sérieusement à qq part?»

    À ma connaissance, le document complet le plus récent date de 2006, et c’est celui dont je parle depuis le commentaire 8.

    Cliquer pour accéder à STAFR_sfp_2006.pdf

    Je n’ai pas trouvé de données tout à fait identique à celle mentionnée par le ministre Gignac. Par contre, en additionnant des données au tableau 4 (pages 104 à 124), j’obtiens que les contribuables qui gagnaient 100 000 $ et plus en 2006 représentaient 3,2 % des contribuables et payaient 35,2 % des impôts. S’il y a quelque chose, ils paient encore plus que ce qu’il dit. Ils gagnaient 17,7 % des revenus totaux.

    Bref, l’ordre de grandeur de son affirmation est bonne.

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  17. 11 avril 2010 13 h 42 min

    @Darwin

    Réponse au commentaire no 16. (Je viens de comprendre le système de réponse sur Jeanne Emard – il faut cliquer sur le dernier « répondre » du haut). Pas évident à savoir.

    Bon, 3% paieraient 29% alors. Comment expliquer que le dernier niveau d’imposition (24%) débute à 76 770$? Il n’existe que trois paliers d’imposition au Québec. La seule façon que je peux expliquer cela est que les vrais riches au Québec (mettons ce 3% ci-dessus évoqué) sont constitués de gens vraiment très riches par rapport à la moyenne.

    Je viens aussi de voir la raison de ta confusion dans mon commentaire no 9. J’utilisais l’adjectif fallacieux («souligne fallacieusement dans un article au Journal de Montréal”) dans le sens de TROMPEUR, pas dans le sens de faux. Désolé.

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  18. 11 avril 2010 13 h 44 min

    Merde, les no de commentaires changent au gré des contributions! Toutes les références sont faussées!

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  19. 11 avril 2010 13 h 45 min

    Merde, les no de commentaires changent au gré des contributions! Toutes les références sont faussées!

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  20. Darwin permalink
    11 avril 2010 14 h 07 min

    @ Jimmy

    «Merde, les no de commentaires changent au gré des contributions! »

    Le mieux est souvent d’écrire à la fin, c’est moins mêlant…

    «Merci pour se refresh de mon cours de statistiques»

    C’est une habitude que j’ai de préciser ce genre de chose. Pas toujours pour mon interlocuteur, mais aussi pour un éventuel lecteur non rompu aux statistiques.

    «Bon, 3% paieraient 29% alors. Comment expliquer que le dernier niveau d’imposition (24%) débute à 76 770$?»

    Tu confonds les 100 %… Le 24 % s’applique aux revenus imposables qui sont supérieurs à 76 770 $. On soustrait ensuite les crédits d’impôt pour obtenir le total d’impôt à payer. Le 100 % du 29 % est le total de tous les impôts payés par tous les contribuables. Ces 2 pourcentages n’ont aucun rapport entre eux.

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  21. 11 avril 2010 14 h 26 min

    @Darwin

    Je vais écrire à la fin, moins compliqué.

    Non non, tu n’as pas compris le sens de mon commentaire. Je sais que ces deux % n’ont pas rapport entre eux. C’est évident.

    Relis-le:

    Bon, 3% paieraient 29% alors. Comment expliquer que le dernier niveau d’imposition (24%) débute à 76 770$? Il n’existe que trois paliers d’imposition au Québec. La seule façon que je peux expliquer cela est que les vrais riches au Québec (mettons ce 3% ci-dessus évoqué) sont constitués de gens vraiment très riches par rapport à la moyenne.

    Ce que je veux dire, pour que 3% des plus riches paient autant, il faudrait que les paliers d’imposition supérieure soient plus nombreux, ce qui n’est pas le cas. Alors, on doit conclure que ce 3% de vrais riches doivent gagner des revenus très élevés pour contribuer à 29% de toutes les recettes de l’État avec seulement un taux de 24% applicable aux revenus de 76 770 et plus.

    Tu vois?

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  22. Darwin permalink
    11 avril 2010 14 h 49 min

    @ Jimmy

    «Tu vois?»

    Maintenant oui, mais je vois aussi pourquoi je ne voyais pas !

    Les 3,2 % les plus riches gagnaient en 2006 tous plus de 100 000 $ par an, individuellement. Un peu plus de 0,4 % gagnaient 250 000 $ par an. Ces 0,4 % de contribuables gagnaient 6,2 % de tous les revenus et payaient 13,6 % des impôts.

    Avec un quatrième palier, leur contibution augmenterait, mais pas tant que cela, car ce taux (disont de 28 %) n’ajouterait que 4 points de % et seulement aux revenus qui dépasseraient le nouveau seuil (115 000 $ pour la proposition de QS).

    «on doit conclure que ce 3% de vrais riches doivent gagner des revenus très élevés pour contribuer à 29% de toutes les recettes de l’État »

    C’est un peu inexact. Ils contribuent à 29 % des impôts, qui représentent entre 40 % et 45 % des recettes de l’État. Ils contribuent bien sûr aussi aux taxes, mais en proportion bien moindre (je n’ai pas de donnée précise…).

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  23. 11 avril 2010 15 h 00 min

    @Darwin

    « C’est un peu inexact. Ils contribuent à 29 % des impôts, qui représentent entre 40 % et 45 % des recettes de l’État »

    Bien sûr. Petit lapsus de ma part. Difficile d’être toujours concis avec les enfants qui m’interrompent tout le temps!

    « Avec un quatrième palier, leur contribution augmenterait, mais pas tant que cela, car ce taux (disont de 28 %) n’ajouterait que 4 points de % et seulement aux revenus qui dépasseraient le nouveau seuil (115 000 $ pour la proposition de QS). »

    Ce n’est pas IRIS qui préconise l’établissement de 10 paliers qui allégeraient grandement la contribution de la classe moyenne?

    J’opterais plus pour cette option. Un impôt sur le revenu vraiment progressif.

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  24. Darwin permalink
    11 avril 2010 15 h 39 min

    «Ce n’est pas IRIS qui préconise l’établissement de 10 paliers qui allégeraient grandement la contribution de la classe moyenne?»

    Oui, j’ai lu il y a quelques jours. Je suis bien d’accord avec leur proposition. Mais, même avec cette proposition, la part des 3 % les plus riches n’augmenterait pas tant que cela. Les auteurs (qui se basent d’ailleurs sur le même document que j’utilise dans mes claculs depuis le début) évaluent que leur grille engendrerait une hausse de 1,2 milliards $ sur les 16,2 milliards $ de 2006. L’impôt des gens qui gagnent entre 100 000 $ et 150 000 $ augmenterait de 1,87 ponis de % et ceux des gens gagnant plus de 200 000 $ de 4,29 points. Ce n’est pas négligeable, mais cela ferait peut-être augmenter la contribution des 3,2 % qui gagnaient plus de 100 000 $ en 2006 de 35,2 % des impôts à entre 38 % et 40% (je n’ai pas fait tous les calculs, mais c’est une estimation sûrement proche de la réalité).

    En passant, je répète que si ceux qui gagnaient plus de 100 000 $ par an représentaient 3,2 % des contribuables, ils représentaient en fait un peu plus de 5 % des contribuables qui paient des impôts (si on retire les 40 % qui n’en paient pas).

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  25. 11 avril 2010 16 h 16 min

    @Darwin

    « Les auteurs (qui se basent d’ailleurs sur le même document que j’utilise dans mes claculs depuis le début) évaluent que leur grille engendrerait une hausse de 1,2 milliards $ sur les 16,2 milliards $ de 2006 »

    Qu’il en soit ainsi. Les hauts revenus profitent d’un taux rabaissé depuis 1985.

    Et il faudrait rajouter les redevances majorées sur les ressources naturelles et la hausse de l’Impôt des cie qui n’a cessé de décroitre depuis 40 ans.

    Voir: http://pourquedemainsoit.wordpress.com/2010/03/20/le-quebec-n%e2%80%99est-pas-dans-le-rouge/

    Et merci pour cette précision sur les 2%! Je vais l’utiliser à bon escient!

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  26. Darwin permalink
    11 avril 2010 18 h 47 min

    @ Jimmy

    «Je vais l’utiliser à bon escient!»

    Je suis bien content que notre échange t’ai permis de disposer de plus d’information et d’arguments pour tes prochains billets.

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  27. 12 avril 2010 9 h 07 min

    « Veut-on la même chose pour notre système de santé, soit que les riches bénéficient d’un système plus luxueux que celui des pauvres ? Non, bien sûr… Alors, qu’on accepte que les plus riches y contribuent davantage que les plus pauvres […] »

    En quoi est-ce qu’un nouvel impôt uniforme (officiellement, mais illusoirement lié à la santé) fera-t-il en sorte que les riches bénéficieraient d’un système de santé plus luxueux que les pauvres?

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  28. Déréglé temporel permalink
    12 avril 2010 15 h 08 min

    @Pierre: ce n’est pas ce que cette phrase signifie.

    Il s’agit ici de montrer que la comparaison avec la nourriture n’est pas une bonne comparaison.
    Dans le cas de la nourriture, les riches choisissent une nourriture différente (plus luxueuse) que celle que choisissent les pauvres.
    Dans le cas de la santé, tout le monde a (en théorie du moins) le même système de santé.
    On a donc là deux cas différents.

    Si le système de santé était à deux vitesses, là, la comparaison avec la nourriture pourrait être pertinente. Mais comme on n’en veut pas, alors il faut envisager un impôt progressif.

    Voilà ce que signifie cette phrase.

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  29. Darwin permalink
    12 avril 2010 16 h 13 min

    @ Déréglé

    Tu as tout à fait compris le sens du billet ! Je n’ai rien à ajouter…

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  30. 13 avril 2010 13 h 26 min

    @ Darwin,

    Je pense que vous n’avez pas compris la question de M. Fortin.

    Supposons qu’on parlerait ici du projet de franchise par visite médicale plutôt que de la contribution santé obligatoire pour tous décrétée dans le dernier budget. Cela aurait plus de sens dans le cadre du débat sur l’accessibilité au système de santé puisque la contribution santé n’y change rien, alors qu’une franchise par visite modifierait cette accessibilité.

    Un argument avancé contre la franchise uniforme (par exemple, 25$ par visite, avec un maximum annuel de 200$) est qu’elle représente un effort plus important pour les moins bien nantis que pour les mieux nantis pour accéder à de bons soins médicaux . Il en résulterait une médecine plus luxueuse pour les riches que pour les pauvres.

    M. Fortin fait remarquer que, parce que les aliments coûtent la même chose pour tous, les riches bénéficient d’une alimentation plus luxueuse que les pauvres. Il se demande donc : Pourquoi les gens ne demandent-ils pas des crédits alimentaires proportionnels aux revenus de manière à ce que les pauvres puissent accéder au même niveau de luxe alimentaire que les riches?

    Ce n’est pas de répondre à la question que de dire que l’exemple ne s’applique pas parce que les riches ont une alimentation plus luxueuse que les pauvres. Il faut choisir entre:
    a) Oui, il serait plus équitable que les prix nets des aliments soient proportionnels aux revenus des citoyens (même si c’était pratiquement irréalisable),
    ou
    b) Non, même si c’était pratiquement réalisable, l’équité n’exigerait pas que les prix des aliments soient proportionnels aux revenus des citoyens.
    Mais si on répond b, il faut expliquer pourquoi. L’explication « Parce qu’on ne veut pas un système médical à deux vitesses (ou niveaux de luxe) » ne répond évidemment pas à la quesiton.

    Alors Darwin? Le prix des aliments devaient-il idéalement être proportionnels aux revenus?
    Si vous répondez oui, vous serez cohérent avec votre position contre les franchises uniformes en santé.
    Si vous répondez non; pourquoi estimez vous que plusieurs niveaux de luxe sont sont acceptables en matière d’alimentation, mais pas en matière de soins médicaux?

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  31. Déréglé temporel permalink
    13 avril 2010 17 h 30 min

    Je doute que ce soit vraiment la position de M. Fortin, sinon au lieu de choisir le beurre de pinotte, il aurait parlé de foi gras ou de caviar…

    Mais soit, que ce soit ou non ce que voulait dire M. Fortin, la question mérite qu’on y réponde. C’est assez facile en fait: parce que le luxe en matière d’alimentation n’est pas forcément un bien essentiel, au contraire des soins de santé. Avec mon budget maigrelet d’étudiant endetté, je me procure très facilement et à bas prix un peu de viande, des légumes, des fruits, des oeufs, des pâtes (bien sûr), etc… il suffit de prendre la peine de cuisiner.
    On pourra dire que l’alimentation des pauvres, selon les études, est moins saine que celle des riches. Mais les facteurs économiques ne sont pas les seuls à jouer dans ces études, il y a aussi, notamment, des facteurs d’éducation.
    Personne n’a besoin de manger du foie gras pour survivre, même si c’est un délice.

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  32. Darwin permalink
    13 avril 2010 18 h 02 min

    @ Pierre Guérin

    «Le prix des aliments devaient-il idéalement être proportionnels aux revenus?»

    «Si vous répondez non; pourquoi estimez vous que plusieurs niveaux de luxe sont sont acceptables en matière d’alimentation, mais pas en matière de soins médicaux?»

    Déréglé répond encore très bien à la question, mais j’ajouterai quelques mots cette fois.

    J’ai réécouté le passage du beurre de pinottes et, comme Déréglé, je n’ai pas interprété ce qu’il a dit comme vous. Il faisait vraiment une comparaison entre les coûts de la santé et ceux des biens de consommation. Notez que je ne lui prête aucune intention malsaine, ce n’est qu’une analogie attrayante, mais un peu grossière.

    Par après, il ajoute «qu’on pourrait dire» que divers programmes aident à compenser les plus pauvres. J’irai plus loin que lui en parlant de tous les paiements de transfert (dont les prêts et bourses pour les étudiants comme Déréglé !). L’action de redistribution des richesses se fait donc dans ce cas en intervenant sur le budget global des plus pauvres, pas en intervenant sur le prix de chaque bien de consommation qu’on peut acheter.

    Et, pour éliminer toute confusion, si je suis pour que la société assure un bon niveau de redistribution des richesses, je n’ai rien contre une certaine inégalité des richesses. Je suis plutôt rawlsien (tendance Amartya Sen…) de ce côté. Quel est le niveau de répartition et d’inégalité optimal ? Ce sera pour une autre fois et un autre sujet ! Disons que c’est tout à fait discutable.

    Bref, oui, je réponds non à votre question. L’objet même de mon court texte est de montrer qu’on ne peut financer de la même façon un bien de consommation discrétionnaire et un bien public essentiel.

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  33. 13 avril 2010 20 h 52 min

    @ Déréglé et Darwin,

    Imaginez qu’il n’exiterait pas de nourriture de luxe. Tout le monde devrait se contenter et serait en même temps pleinement satisfait du niveau de nourriture minimum nécessaire pour surviivre. Disons qu’il en coûterait annuellement 1000 $ par année pour une telle diète.

    Il s’agirait donc d’une dépense ni de luxe ni discrétionnaire, mais bel et bien absolument nécessaire pour tout le monde.
    Évidemment, une telle dépense représenterait un effort bien plus grand pour les plus démunis que pour les mieux nantis.
    Selon votre logique apparente relative aux biens et services essentiels, ne faudrait-il pas que les aliments de cette diète soient gratuits pour tous, ou, à tout le moins à prix proportionnels aux revenus?

    Suffit-il vraiment que les riches aient accès à une nourriture plus chère pour que vous considériez que la nourriture devienne moins nécessaire que les soins médicaux et que son prix peut alors être le même pour tous?!?

    Si vous estimez qu’un transfert en argent, par exemple de 1000$, aux plus démunis s’avèrerait acceptable pour les aider à satisfaire leurs besoins de nourriture selon les données de l’exemple précédent, pourquoi un transfert en argent de 200$ ne serait-il pas satisfaisant aussi pour leur permettre d’assumer, si nécessaire, jusqu’à la franchise maximale en matière de soins médicaux?

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  34. Darwin permalink
    13 avril 2010 21 h 49 min

    @ Pierre Guérin

    «Imaginez qu’il n’exiterait pas de nourriture de luxe.»

    Si tout était différent, rien ne serait pareil… Avec une hypothèse imaginaire, on ne peut que parvenir à une conclusion qui n’a aucun raport avec le monde dans lequel on vit. Je ne vois pas vraiment d’intérêt à cet exercice.

    «pourquoi un transfert en argent de 200$ ne serait-il pas satisfaisant aussi pour leur permettre d’assumer, si nécessaire, jusqu’à la franchise maximale en matière de soins médicaux?»

    Vous voulez dire qu’on ne leur donnerait que 200 $ pour assumer leurs services de santé ? Non, je ne comprends pas où vous allez…

    Quand quelque chose fonctionne, pourquoi vouloir le modifier ?

    http://www.ledevoir.com/politique/quebec/286814/financement-de-la-sante-une-breche-dans-ce-qui-fonctionne-le-mieux

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  35. Déréglé temporel permalink
    14 avril 2010 7 h 51 min

    « Imaginez qu’il n’existerait pas de nourriture de luxe. »

    Je n’aime pas perdre mon temps à imaginer des univers qui n’existeront jamais dans des débats politiques.

    Je garde ça pour la littérature.

    Comme Darwin, encore.

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  36. 15 avril 2010 16 h 32 min

    VOIR CETTE CHANSON DES ANNÉES 80 SUR LE THEME DU BEURRE DE PINOTTES

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