Grisouilles de la St-Jean ou quand Koval a les mauves….

Par Koval – Non, je ne suis pas malade, c’est mon ami, en fait le meilleur de mes amis , une amitié de 17 ans déjà, une éternité. Chaque maudit 23 juin cet ami se pointe chez-moi, il revêt ses plus beaux habits  fleurdelisés, plein de drapeaux qu’il plante sur mon terrain pour me faire crier! « Tu profanes mon identité!  Va-t-en! Maudit fatiguant!!!! »

Entendons-nous, je suis bien souverainiste, je n’ai aucune honte à l’afficher, mais pas n’importe comment. Cet ami m’énerve avec  son patriotisme débridé. J’ai certains scrupules dans ma vie, parmi eux figurent les symboles nationaux, dont les drapeaux font partie, bien entendu. Voilà pourquoi cet ami me fait rager année après année à la St-Jean. On se bat un peu et je finis par le laisser gagner….rien n’y fait, un vrai fou!

Oups! J’ai utilisé un qualificatif très extrême ici, «patriotisme débridé ». Bon, avant d’être accusée de faire de l’enflure verbale,  je vais vous raconter une anecdote permettant de mieux situer ce nono de souverainiste; vous jugerez par vous-mêmes.

Le premier juillet 1996, sur la croix du Mont Bellevue qui surplombe la ville de Sherbrooke, j’ai vu un drapeau  du Québec. 9 par 12 qu’il était le fleurdelisé!! Attaché, en plein cœur de la croix, en pleine fête du Canada! Génial le coup! Que je me suis dit.

Eh bien j’aurais dû le deviner, c’était l’œuvre d’un seul homme, cet ami dont je viens de vous parler. Je vous l’avais dis qu’il était fou? À mains nues qu’il a grimpé dans cette structure de 33 mètres de hauteur qu’est la croix du Mont-Bellevue, pour y fixer bien fièrement son drapeau, un pied de nez, une grimace à tous les fédéralistes de la ville.  Des gènes de singe le mec. Ensuite il est allé grimper dans un arbre pas trop loin en face, s’y est installé pour admirer son œuvre. Fou tu dis! Tordu comme c’est même plus permis!

Ben cette année, il ne viendra pas, je me sens bien seule…

Du sens de la fête :

Cet ami a pendant plusieurs années travaillé à organiser la fête de la St-Jean. Mais que signifie la fête? À quoi dans une société répond-elle?  En fait, elle éclate, elle défonce les tabous, déjoue le système et allègrement, pour un moment, accepte ce qui autrement n’est pas admis. Essentiellement donc, la fête se vit comme une transgression du quotidien. Pendant quelques heures, quelques jours, les abus, la folie reprennent des droits.

D’aucun peut bien dénoncer les manifestations populaires comme beuveries insalubres ou tristes liesses, c’est que monsieur D’aucun n’a pas compris ce qu’est la fête et sa nécessité. S’il n’était pas permis tant à une personne qu’à une société, de se défouler à l’occasion, elles nous pèteraient à la figure.

Je m’en prends à Éduc’alcool là!  Pourquoi utilisez-vous ma fête nationale comme prétexte à la prévention de l’alcool!?!? Rabat-joie!

Et mon drapeau encore profané!

Aïe!

Autres points excitants :

Début mai, exit le Bloc! L’été à peine naissant laisse présager le pire pour la plus grosse formation souverainiste, j’ai nommé les péquistes, merci à Pauline, on va s’en souvenir!

Merci aussi à M. Legault-vire-capot, qui après nous avoir fait croire qu’économiquement, la souveraineté était rentable nous dit maintenant que ça viendra quand on aura fini de recevoir de la péréquation, aussi bien dire quand l’Alberta aura fini de démêler son pétrole du sable. L’ indépendance, option ringarde pour les plus jeunes devient un objet fluctuant au gré du prix du brut… tellement réjouissantes ces idées mobilisatrices…

Aïe! Aïe!

Revenons à la fête, laissons ce niaisage et ces crosses politiques!

Lieu par excellence d’expression, cette fête contribue à la régénérescence d’une société en favorisant l’éclosion de talents nouveaux, l’identification à une culture.  Cette catalyse, à travers même le désordre provisoire autorisé assure le maintien à long terme de l’équilibre d’une communauté, son développement et sa survie. Le faste et la prestance des célébrations d’une culture n’en sont que des indicatifs de vitalité. Qui ne se fête pas, ne s’aime pas… et va vers sa mort proche.

Nenon! Rassurez-vous, la culture n’est pas un truc qu’on commande deux mois avant la St-Jean!  Attention, ne pas cliquer ici, ceci peut activer des idées très sombres!

Aïe! Aïe! Aïe!

Aussi bien vous le dire tout de go, j’ai la fibre identitaire slaque en tabarnac, tellement, que je pourrais vous tricoter un ti-mouton de la St-Jean avec!

Allez Kermesse!!! Sinon je sors mon fouet! 😆 😆

Je vous laisse avec cet autre fou nationaliste, QS engagé qui n’est malheureusement plus, place à la musique!