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La décroissance et la recherche scientifique

2 octobre 2012

Grand collisionneur d’hadrons du CERN

Ce billet est le deuxième que je consacre au livre de Yves-Marie Abraham, Louis Marion et Hervé PhilippeDécroissance versus développement durable – Débats pour la suite du monde. J’aborde ici un sujet bien plus controversé que le premier qui portait sur la négation des limites imposées par la planète. Ce billet portera sur le chapitre intitulé «Une décroissance de la recherche scientifique pour rendre la science durable» écrit par Hervé Philippe, lui-même chercheur en biochimie.

Avertissement

Conscient d’aborder un sujet délicat, l’auteur prend la peine d’avertir dès le début dans un encadré que ce texte en est un de réflexion, que sa position sur le sujet est toujours en évolution. Il avoue avoir adopté un ton polémique justement dans le but de susciter des réactions et des critiques.

Des extrémistes et des radicaux…

Quoique peu répandus, les mouvements prônant la décroissance font l’objet de commentaires acerbes, d’ailleurs plus souvent sous la forme d’insultes que de critiques rationnelles. L’auteur, lui, considère que ce ne sont pas les militants de la décroissance qui sont des extrémistes, mais bien ceux qui visent la croissance infinie, que ce soit dans le domaine de l’économie, de la littérature ou du savoir scientifique.

En termes économiques, une simple croissance de 3 % par année pendant 300 ans fait multiplier le PIB par 7098! Une croissance comme celle de la Chine, 10 %, fait multiplier le PIB par 2000 milliards! Inutile de dire que l’utopiste et l’extrémiste est celui qui croit possible qu’une telle augmentation puisse être durable. Du côté du pétrole, le stock de toute la planète qui a pris 200 millions d’années à se constituer ne mettra que 200 ans à être consommé, soit un million de fois plus rapidement que son rythme de régénération. Pour permettre de le conserver pour les générations futures, objectif du développement durable, il faudrait donc diviser notre consommation par un million! Cela voudrait dire, par exemple, de réduire notre utilisation annuelle moyenne de l’automobile de 20 000 km à seulement 200 mètres!

À un moindre niveau, on observe une surutilisation de l’eau souterraine, des métaux rares, des poissons, de la forêt et de bien d’autres ressources. Les sols mettent plusieurs dizaines de milliers d’années à se former, mais subissent une érosion évaluée à 0,5 % par année, sont pollués chimiquement, «voire complètement stérilisés par des constructions humaines».

«La bétonisation entraîne en France la perte d’environ un département par 10 ans et de plus d’un million d’hectares par an en Chine; et il s’agit souvent des meilleures terres agricoles. Devant ces ordres de grandeur, il est raisonnable de penser que les partisans de la croissance infinie sont de dangereux extrémistes.»

On rétorque souvent à ces constations que cette utilisation de l’environnement a permis une amélioration spectaculaire des conditions de vie des humains. Ce n’est pas totalement faux, mais ce serait oublier les inégalités croissantes à cet égard et l’aspect temporaire de cette amélioration. «La décroissance, en remettant en cause la croissance exponentielle, est à l’inverse [de l’extrémisme de la croissance infinie] simplement radicale.»

Croissance économique et progrès technologique

Les extrémistes de la croissance infinie comptent entre autres sur les solutions technologiques pour donner un vernis de réalisme à leur position. C’est exactement le même discours qu’on entendait au lendemain du premier choc pétrolier, dans les années 1970. Résultat? Si certains progrès technologiques ont en effet permis une baisse de l’intensité relative de la consommation d’énergie, la consommation totale, elle, n’a jamais cessé de croître et ça, pour toutes les sources d’énergie.

L’échec de l’approche technologique est simple à expliquer. Tout d’abord, les solutions les plus simples ont été découvertes depuis longtemps. Ensuite, les limites physiques, comme la résistance de l’air pour les transports, sont incontournables. Puis, il faut tenir compte de l’énergie nécessaire pour produire ou détruire un objet. Une voiture hybride consomme peut-être moins d’énergie qu’un Hummer, mais sa fabrication en exige plus (notamment pour extraire les métaux rares qu’elle contient)! Finalement, l’effet rebond, dont j’ai parlé dans mon précédent billet, encourage les gens à consommer ce qu’ils ont épargné grâce aux économies d’énergie. L’argent économisé grâce à une meilleure isolation de sa maison peut par exemple servir à prendre des vacances dans un pays du Sud. Cet effet réduit les avantages apportés par les progrès technologiques et parvient bien souvent à les annuler complètement.

Croissance infinie et recherche scientifique

On peut trouver des économistes qui ont dans l’histoire rejeté le concept de croissance infinie (par exemple Malthus), mais il est bien plus difficile de trouver des scientifiques qui n’appuient pas la croissance infinie du savoir, ignorant par le fait même la notion de limite. Pourtant, cette notion a toujours été «un des fondements de toutes les sociétés et religions humaines», même si ces limites étaient souvent négatives pour la société, ajoute l’auteur.

Ce sont en effet les scientifiques qui ont fait, dès la fin du Moyen Âge, graduellement disparaître les contraintes religieuses de la recherche infinie du savoir. Dès le XVIIIème siècle, ils ont fait «reconnaître le dogme que la recherche de la connaissance ne devait souffrir d’aucune limite» (sauf l’expérimentation sur les humains, et encore). L’auteur explore à partir de ce constat l’hypothèse que l’acceptation de la croissance infinie du savoir ait ouvert la voie «à l’acceptation d’un modèle de société extrémiste basée sur une croissance économique infinie

Face à un problème, les gouvernements ont tendance à financer de plus en plus la recherche de solution (je simplifie ici considérablement le raisonnement de l’auteur). De leur côté, les scientifiques sont portés à participer au plus grand nombre de conférences et à produire de plus en plus de recherches pour recevoir le plus de citations de leurs travaux (indicateur de base de l’impact des chercheurs).

«En termes crus, plus un chercheur pollue et épuise les ressources, meilleure peut être son évaluation, et plus important peut être son financement pour continuer et amplifier ses actions destructrices.» L’auteur reconnaît que certaines études apportent des effets positifs, mais avancent qu’elles ne compensent pas les effets négatifs.

On pourrait changer la méthode de reconnaissance des chercheurs, mais cela ne changerait rien à la démarche scientifique expérimentale, qui veut toujours plus de financement. Or, avec l’avancée des connaissances, les nouvelles découvertes exigent toujours plus de données, des données toujours plus précises et encore plus de ressources pour pouvoir les analyser.

Dans le domaine de l’auteur (la phylogénie des espèces), les précurseurs, comme Darwin (quel bon exemple!) n’avaient besoin que d’un microscope pour analyser les données morphologiques. De nos jours, l’analyse des données génomiques exigent l’usage de dizaines d’ordinateurs pendant des mois. L’auteur a d’ailleurs calculé avoir produit pour ses recherches plus de 44 tonnes de CO2 en 2007, soit plus de 10 fois la moyenne mondiale, elle-même déjà trop élevée. Et ce n’est rien par rapport à d’autres recherches :

«(…) le récent grand collisionneur d’hadrons du CERN, à Genève, consomme autant d’électricité que 500 000 Genevois. Il produit 15 pétaoctets [1015 octets] de données par an, qui nécessitent probablement encore plus d’électricité pour être analysées. En d’autres termes, quelques milliers de physiciens utilisent autant de ressources électriques que quelques millions de riches Occidentaux. (…) En résumé, les scientifiques sont des fondamentalistes de la croissance : toujours plus de savoir, toujours plus d’activités de recherche, toujours plus de ressources.»

La recherche scientifique peut-elle contribuer à résoudre la crise environnementale?

Pour répondre à cette question l’auteur distingue le savoir accumulé des effets de la recherche. Il donne comme exemple que la plus grande partie de l’amélioration de l’espérance de vie découle de l’application de mesures d’hygiène, application peu coûteuse du savoir accumulé, tandis que les dernières technologies sont très coûteuses et non durables (comme l’imagerie par résonance magnétique), dont les progrès sont «obtenus à crédit sur le dos des générations futures».

De même, la connaissance de l’effet du frottement du vent devrait nous amener à réduire la vitesse des transports, ce qu’on a fait après le premier choc pétrolier avec les limitations plus stricte de la vitesse. Au contraire, on investit pour avoir des véhicules et des trains toujours plus rapides qui consomment toujours plus d’énergie. En matière de santé, on sait que l’exercice physique et les meilleurs régimes alimentaires résoudraient plus de problèmes que la recherche infinie de nouveaux traitements pour combattre le diabète et les maladies cardiovasculaires. Plus d’exercice physique bénéficierait à la fois à la santé et à l’environnement (plus de bicyclette et de marche, et moins d’automobile) et une meilleure alimentation réduirait la production d’aliments industriels et les déchets associés.

Observant ainsi que les savoirs acquis ne sont pas utilisés à leur plein potentiel et que la recherche scientifique est dommageable et ne connaîtra jamais de limites, il se demande si on ne devrait pas y mettre fin.

Chrématistique du savoir

Philippe entend par chrématistique du savoir l’accumulation du savoir pour le savoir, pas pour son utilité. Il considère que l’augmentation des ressources nécessaires à la recherche, dont nous avons parlé tantôt, est le premier obstacle à la poursuite de l’accumulation des connaissances. «Le deuxième obstacle est notre incapacité à assimiler et à utiliser le savoir déjà existant.». En effet, comment imaginer que notre cerveau puisse «contenir les mathématiques, la physique quantique, la biologie moléculaire, l’économie, la tectonique des plaques, la chimie organique, la biodiversité, la sociologie, l’histoire, (…)» etc. (l’auteur nomme une dizaine d’autres disciplines…). Assimiler tous les savoirs est impossible! Même dans une spécialisation d’une seule discipline, comme la phylogénie des espèces, comment penser que quelqu’un puisse connaître en détail les millions d’espèces existantes et leur place dans l’évolution! Même les plus grands scientifiques deviennent des experts que d’une parcelle de la connaissance.

Et même, pour acquérir les connaissances d’une spécialité, il faut laisser tomber des pans entiers de la culture générale et accepter de ne pouvoir communiquer ses connaissances qu’à un nombre limité de personnes qui peuvent comprendre et mettre en contexte ce savoir hyper spécialisé. «En continuant la recherche, (…) les scientifiques ne peuvent devenir que de brillantissimes autistes.» Est-ce là l’idéal du savant qui contribue au bien-être de la société?

La responsabilité sociale de la science

Dans cette section, l’auteur élabore sur bien d’autres points relatifs à la responsabilité des scientifiques, dans différents domaines : finance, santé, réchauffement climatique, etc. Il aborde aussi le rôle de la science pour faire reculer l’obscurantisme, en soulevant que la spécialisation a rendu la croyance aux résultats scientifiques aussi aveugle que celle en la magie (je dois résumer ici, et donc simplifier la démonstration de l’auteur). Notre société en est rendue à croire que la science peut résoudre tous les problèmes. Est-ce vraiment mieux que la croyance aux pouvoirs des dieux? Est-ce même pire puisque la croyance en la science ne comprend même pas les limites imposées par la croyance religieuse?

Conclusion de l’auteur

L’auteur en vient à proposer d’envisager la décroissance de la recherche scientifique, à tout le moins des ressources qu’on accepte d’y consacrer. Ensuite, une partie importante de la recherche qu’on conserverait serait consacrée à «faire le tri parmi les connaissances existantes afin de les rendre utilisables (c’est-à-dire enseignables au plus grand nombre) et réellement utilisées.» L’auteur est bien conscient de la résistance à une telle proposition, ne serait-ce que par les militaires…

Cela sous-entend de redonner la priorité à l’enseignement dans nos universités (sujet d’actualité!) et même dans la société en général. Il prévoit même simuler l’esprit de recherche en gardant cachée une partie des connaissances pour les faire redécouvrir par les étudiants.

Il concède ne pas avoir toutes les réponses. Quelles recherches conserver et lesquelles laisser tomber tout en éliminant d’office celles qui requièrent trop (combien?) de ressources? Il favorise des débats démocratiques sur ces questions. Il termine sa présentation avec une citation de Gandhi :

«La civilisation, au vrai sens du terme, ne consiste pas à multiplier les besoins, mais à les limiter volontairement. C’est le seul moyen pour connaître le vrai bonheur et nous rendre plus disponibles pour les autres. (…) Il faut un minimum de bien-être et de confort; mais, passé cette limite, ce qui devrait nous aider devient source de gêne. Vouloir créer un nombre illimité de besoins pour avoir ensuite à les satisfaire n’est que poursuite du vent. Ce faux idéal n’est qu’un traquenard.»

Et alors…

Ce texte est pour moi un des plus déstabilisant de ce livre. La recherche du savoir et la curiosité scientifique font partie de ma personnalité depuis… toujours! Cela dit, je ne peux que reconnaître la pertinence des arguments avancés par Hervé Philippe. Suis-je d’accord avec lui? Sûrement en grande partie, mais, je vais dire comme lui, ma réflexion n’est pas terminée sur le sujet!

P.S. Sur ce livre, et en particulier sur ce sujet, je vous invite à visionner une entrevue de Jean-François Lisée avec Yves-Marie Abraham et Hervé Philippe, à partir de la 18ème minute. Intéressant et complémentaire!

45 commentaires leave one →
  1. The Ubbergeek permalink
    2 octobre 2012 7 h 23 min

    Ca me fais peur. Pusilianisme de l’esprit, obscurantisme possible dans un néoluddisme. Des scientifiques, cà se dit.

    Tant qu’à cà, honêtement, autant griller la planête et nous tuer si c’est que notre ‘bonheur et destin’ serait dans un futur statique et un peu feudal-forcé.

    JAMAIS je ne soutiendrais des anti-science et adorateurs de Gaia. À la manière de Roscharch, même si ca veut dire mon exécution. Ca mènerait à une dictature!

    JAMAIS!

    Si pour la liberté on doit tuer Dieu… Tuez Gaia aussi! Un Dieu du Ciel et sa femme Déesse de la Terre!

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  2. 2 octobre 2012 8 h 45 min

    @ The Ubbergeek

    Je me doutais que ce discours ne vous plairait pas. Cela dit, cela aurait été intéressant que vous réagissiez aux arguments de Philippe et que en donniez aussi. Je comprends votre réaction, mais je n’y trouve que l’expression d’un rejet sans examen accompagné d’insultes et de sophismes de la pente glissante.

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  3. 2 octobre 2012 9 h 48 min

    On peut d’ailleurs lire dans ce billet le constat suivant de Hervé Philippe. Il n’a pas tort!

    «les mouvements prônant la décroissance font l’objet de commentaires acerbes, d’ailleurs plus souvent sous la forme d’insultes que de critiques rationnelles»

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  4. 2 octobre 2012 10 h 05 min

    Quand elle n’est pas au service de l’humanité, à quoi, et à qui la science peut-elle bien servir?

    L’humanité, au sens de ce qui précède, inclut aussi bien les bélugas que les grands séquoias…

    Une bonne partie des ressources scientifiques sert à planifier et à mettre en oeuvre notre auto-destruction collective – et ici encore j’inclus les bélugas et les grands séquoias.

    Cette science-là, on en a pas besoin.

    A-t-on vraiment besoin de plancher sur le I-Phone 6, maintenant que le 5 est disponible? Quelle sera l’utilité première du I-Phone 6, sinon mettre un peu plus d’argent dans les poches des actionnaires, ou jeter un pavé dans la mare de ses concurrents? La guerre de la technologie ne tue pas – enfin, presque pas! – mais ce n’en est pas moins une guerre, avec les effets pervers que peut comporter une guerre: là où il y a des vainqueurs, il y a aussi des vaincus.

    Davantage de produits Apple, ça veut dire moins de travailleurs chez RIM, chez Samsung, chez Nokia…

    Et cette fuite par en avant, c’est aussi la fuite par en dessous. Lire: les ressources que l’on pille, et qui ne seront plus disponibles pour les enfants de nos enfants.

    C’est ça, le progrès? Si c’est ça, on peut s’en passer…

    Mais si la science doit permettre des avancées en médecine, alors là j’achète.

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  5. 2 octobre 2012 20 h 53 min

    Moi aussi j’ai bien du mal avec ces idées et l’angle d’approche de ces gens. J’ai écouté aussi assez attentivement l’entrevue de JFL.

    La science pour moi n’est qu’une démarche, la meilleure pour connaître.

    Le style des auteurs me tape royalement sur les nerfs. Dans la façon de présenter leurs arguments, ils utilisent plusieurs prémisses fausses, ce qui les fait paraître faussement brillants.

    Je m’explique:

    Il dit par exemple dans l’entrevue que les gens ne savent pas que l’activité scientifique est polluante, c’est faux!

    Il avance grosso modo que M tout le monde est pour la recherche sans limite et sans discernement. C’est bien entendu une autre généralisation.

    Dans l’entrevue, il pointe surtout du doigt la recherche expérimentale. Il a sans doute raison quand il dit que c’est la plus coûteuse et la plus polluante, mais c’est la seule qui peut créer un réel savoir et nous pister sur de réels relations de cause à effet!

    Étant mathématicienne, cela me choque, évidemment. J’ai une infinie admiration pour les sciences pures.Cela ne m’empêche pas le discernement.

    Il ajoute, toujours dans l’entrevue, que dans un passé pas trop lointain, il y avait des gens qui questionnaient les progrès scientifique, à savoir si on pourrait maîtriser ce savoir. Une telle affirmation sous entend qu’on n’a plus de critique envers la science, qu’elle remplace quasiment Dieu! Pourtant, moi je connais plein de gens autour de moi qui ne veulent pas se médicamenter, ils pensent que les pilules ça leur fait tort, je vois plein de gens qui ont peur de la science (rappelons-nous la vaccination).

    Moi, dans l’espace publique, j’entends plein de discours concernant l’éthique dans les recherches. Le débat sur les cellules souche, Monsanto etc etc…

    Son argumentation voulant qu’on n’utilise pas le savoir à bon escient est un peu faible aussi…et que dire de son idée que l’imagerie par résonance magnétique hypothèque les générations futures?!?!?

    Je ne parlerai pas du bout de l’entrevue ou ils évoquent l’idée d’une sorte d’égalité avec les animaux…

    Bref, je trouve intéressante l’idée de décroissance, mais quand un gars se demande si on ne devrait pas mettre fin à la science, j’appelle plus ça des idées, j’appelle ça une dérapade…..

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  6. 2 octobre 2012 21 h 11 min

    @ Koval

    Ça m’aurait surpris que tu endosses ce discours!

    Vrai qu’il fait des généralisations, qu’il coupe les coins ronds. Il en avertit ses lecteurs dès le début, ce qui n’excuse pas tout, bien sûr.

    «Il dit par exemple dans l’entrevue que les gens ne savent pas que l’activité scientifique est polluante, c’est faux!»

    Sérieusement, je ne savais pas qu’elle l’était autant, ni qu’elle grugeait autant de ressources et d’énergie, sauf la recherche spatiale. Et, parlant de recherche spatiale, j’espère qu’on va arrêter les vols habités… Les sondes, c’est pas mal plus efficace!

    «et que dire de son idée que l’imagerie par résonance magnétique hypothèque les générations futures»

    Moi aussi, cette comparaison m’a gêné, même si, conceptuellement, elle n’est pas 100 % fausse. Disons que le bout sur le CERN m’a plus frappé de ce côté, en même temps que je salue ce type de recherche fondamentale et la coopération qui a été nécessaire pour en arriver là. Il s’agit quand même de la connaissance de la matière.

    «quand un gars se demande si on ne devrait pas mettre fin à la science»

    Il se pose la question, mais en arrive à proposer à une décroissance de la recherche, en tout cas de ne pas tout accepter. Cela mérite réflexion…

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  7. 2 octobre 2012 21 h 16 min

    @ Papitibi

    «C’est ça, le progrès? Si c’est ça, on peut s’en passer…
    Mais si la science doit permettre des avancées en médecine, alors là j’achète.»

    Philippe aborde justement la question de quoi garder, quoi rejeter. Ce n’est pas simple. Personnellement, je suis d’accord sur l’abus de Apple et autres sociétés du genre. Dans ce domaine, la concurrence est dévastatrice pour les ressources, dont les terres rares qui risquent de s’épuiser avant le pétrole!

    Mais d’autres personnes mettraient la ligne entre l’acceptable et l’inacceptable (ou le superflus, disons) ailleurs. Ce n’est pas simple. Mais, il est clair qu’avec le rythme actuel, il va falloir choisir, a moi que ce ne soit l’épuisement des ressources qui décide à notre place.

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  8. 2 octobre 2012 21 h 49 min

    Concernant le CERN, je ne suis pas trop impressionnée, c’est eux qui ont découvert des particules allant plus vite que la vitesse de la lumière. Découverte qui s’est révélée fausse et qui en a fait rire plus d’un dans les milieux de la physique.

    Cet été, ils nous reviennent avec leur découverte du Beson Higgs…..pas certaine d’y croire…

    Ils ont dit être certain à 99.9999% de l’existence de cette particule mais qu’il fallait faire d’autre tests pour en être certain…

    Eh bien! 99.9999% de certitude, c’est fort ça! J’aimerais bien comprendre comment ils sont arrivés à ce chiffre d’évaluation de certitude?! Une valeur p d’un test statistique!?!?

    Me font rigoler…

    Je suis d’accord avec l’idée de ne pas tout subventionner, bien sûr qu’on doit prioriser certain dossiers. Personne ne voudra investir des milliards de dollars sur une maladie qui n’arrive qu’une fois sur un million d’humains.

    Je ne suis pas tellement épatée moi non plus par rapport à ce que fait la nasa, la conquête de l’espace, bof…..

    D’autre part, je dois dire que les comités d’éthique se multiplient depuis une vingtaine d’années.

    En fait, questionner comment orienter la science me semble un exercice intéressant. Les réponses sont toutefois complexes….

    Papi évoque de garder les recherches à caractère humanistes, enfin, celle qui servent à l’humanité. Je peux vous garantir que les intentions de tous les chercheurs sont bonnes, ils pensent servir l’humanité, seulement, ils n’ont pas tous un bon jugement. C’est pour cela qu’on multiplie les comités de sélection et d’éthique….Y’a le donneur de subvention aussi qui a son mot à dire, il ne finance pas ce qui lui semble manquer de pertinence…Mais là, je parle du meilleur modèle, celui du public…

    Dans le privé, il n’y a aucun contrôle. Idem pour la recherche dans le domaine militaire…c’est top secret….

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  9. 2 octobre 2012 22 h 41 min

    «Concernant le CERN, je ne suis pas trop impressionnée»

    Il illustre très bien les propos de Philippe sur l’absence de limite.

    Déréglé a aussi fait des interventions intéressantes sur ce billet sur mon mur de FB. Un autre angle, mais pertinent.

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  10. koval permalink*
    3 octobre 2012 7 h 04 min

    Ce que je dis, c’est que ces questions de limites, qui pose les limites etc…. a toujours été d’actualité et la population s’en ait toujours soucié. Je reproche à l’auteur de faire semblant d’amener un point de discussion nouveau dans la sphère publique. Pour moi, l’idée de contenir ou contraindre la science n’est pas une idée nouvelle. Les budgets en subvention de recherche n’explosent pas, loin de là, même si la technologie est beaucoup plus chère.

    Dans un sens, on contient pas mal la recherche universitaire quand l’université est publique.

    Pour ce qui est du privé, ben on vit dans un système capitaliste, on ne pourra jamais contraindre l’agenda scientifique du privé, sauf s’il y a des risques collatéraux bien évidents.

    Donc je trouve que le questionnement de Philippe sur la science n’est pas une nouveauté et en plus, il faudrait un régime autoritaire pour la mettre en place….

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  11. 3 octobre 2012 8 h 42 min

    «Les budgets en subvention de recherche n ’explosent pas, loin de là, même si la technologie est beaucoup plus chère.»

    Elles n’explosent peut-être pas, mais elles ont quand même grandement augmenté dans les années 2000. Selon les données de Statcan (série 88-001-X), les «dépenses au titre de la recherche et du développement dans le secteur de l’enseignement supérieur» au Québec ont diminué un peu, (en $ constants) de 1993 à 1998, mais ont doublé entre 1998 et 2009. Elles ont diminué un peu en 2010 (1,5 %).

    Cela dit, c’est sûr qu’il y a des limites. De ce que j’ai compris, Philippe parle plus des limites de la connaissance, qu’on ne voit et ne s’impose aucune limite à la recherche du savoir. Note que ce n’est pas nécessairement mieux!

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  12. koval permalink*
    3 octobre 2012 9 h 03 min

    Il faudrait dire aussi que la proportion d’argent alloué aux sciences humaine a augmenté, ce qui diminue l’augmentation dont tu parle pour les sciences sales (pures)!

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  13. koval permalink*
    3 octobre 2012 10 h 01 min

    Darwin

    Ne serait-il pas plus juste d’évaluer ces dépenses en recherche et développement en terme de pourcentage du PIB?

    http://www.stat.gouv.qc.ca/savoir/indicateurs/rd/dirdet/dirdet_pib.htm

    Il faut considérer aussi que le nombre d’universitaires a grandi considérablement au québec depuis les 30 dernières années…

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  14. 3 octobre 2012 10 h 01 min

    «Il faudrait dire aussi que la proportion d ’argent alloué aux sciences humaine a augmenté, ce qui diminue l ’augmentation dont tu parle pour les sciences sales (pures)!»

    Malheureusement, Statcan a changé sa classification.pour les domaines de dépenses en 2010. Cela dit, de 1998 à 2009, les dépenses en «Sciences sociales et humaines» ont augmenté de 110 %, tandis que celles en «Sciences naturelles et génie» ont augmenté de 92 %, un peu moins, c’est vrai, mais quand même pas mal. Celles en santé aont augmenté de 104 %. Pour 2010, les dépenses pour le premeir secteur a augmenté de 2,2 %, tandis que celles en Sciences naturelles et génie (qui comprennent maintenant celles en santé) ont diminué de 2,4 %. Cela dit, les dépenses en «Sciences sociales et humaines» représentaient toujours moins de 20 % du total en 2010.

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  15. 3 octobre 2012 10 h 58 min

    «Ne serait-il pas plus juste d ’évaluer ces dépenses en recherche et développement en terme de pourcentage du PIB?»

    C’est pour moi complémentaire. Je tentais seulement de répondre à ce que tu disais sur la croissance de ces dépenses. En plus, je serais bien embêté de dire si un % du PIB est plus ou moins élevé que dans d’autres pays. Je sais toutefois que le % des dépenses canadiennes au Québec atteignait 25,2 %, plus que notre poids démographique. Par contre, ce taux était de plus de 30 % au début des années 1990.

    Sur les dépenses par PIB que tu as montrées sur ton comm, Statcan a justement publlié une mise à jour de ces données. Les tableaux complets (mais je ne trouve pas le tien) sont à :

    http://www.statcan.gc.ca/pub/88-202-x/2012000/tablesectlist-listetableauxsect-fra.htm

    Celui-ci compare les dépenses au Canada en % du PIB(mais, ce ne sont pas les dépenses dans les établissements postsecondaires, mais bien par des entreprises) avec celles d’autres pays. On fait dur!

    http://www.statcan.gc.ca/pub/88-202-x/2012000/t002-fra.htm

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  16. youlle permalink
    3 octobre 2012 20 h 12 min

    « En effet, comment imaginer que notre cerveau puisse «contenir les mathématiques, la physique quantique, la biologie moléculaire, l ’économie, la tectonique des plaques, la chimie organique, la biodiversité, la sociologie, l ’histoire, (…)» etc. (l ’auteur nomme une dizaine d ’autres disciplines…). Assimiler tous les savoirs est impossible!  »

    Même en reculant de 1 000 ans ce serait impossible.

    Pas pour rien que nous sommes une société. Chacun son petit bout.

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  17. 3 octobre 2012 22 h 18 min

    @ youlle

    «Même en reculant de 1 000 ans ce serait impossible.»

    Dans son texte, Philippe dit que c’est comme ça depuis la Grèce ancienne!

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  18. Richard Langelier permalink
    4 octobre 2012 0 h 26 min

    @ Koval

    Dans la revue Société, Jacques Mascotto a écrit un texte sur « Le temps perdu à la recherche ». Il est vrai qu’à l’UQAM, après le déclin du marxisme, certains profs se sont tournés vers « la recherche » : par exemple, mettre les discours du Trône du gouvernement duplessiste dans l’ordinateur pour découvrir que contrairement à ce que nous croyions, le régime duplessiste a prôné l’électrification rurale. (Pas à peu près! Puisque les compagnies privées ne voulaient pas aller dans les rangs où il n’y avait pas suffisamment de maisons, le gouvernement duplessiste finançait l’électrification rurale. Ces entreprises installaient le 110 volts sans le 60 cycles). Dans les cours de sociologie, plusieurs profs disaient, en début de cours : « Je n’ai pas préparé de cours, je vais vous parler de ma recherche ». Alors Marx, Durkheim, Weber, Veblen et Parsons s’en allaient comme la java quand le jazz est là. À l’instar de la fondation Nobel qui n’a pu trouver de critères pour accorder un prix en sciences humaines, le financement des recherches en sciences humaines fonctionne souvent selon le « pattern » : ce doit être un projet sérieux, puisque l’université a accordé 10 000$ pour lancer le projet.

    De prime abord, je considère qu’il y a d’abord eu un idéal de connaissance de la nature dans la recherche scientifique, puis un passage au principe : « comment pouvons-nous transformer la nature? » Je sais bien que les rois finançaient la recherche pour avoir des armes plus puissantes [1]. Il me semble cependant que transformer la recherche en sciences de la nature pour créer de nouvelles molécules à faire breveter est un changement important. Des pavillons Kruger pour le département de Génie forestier de l’Université Laval et Marcelle-et-Jean-Coutu pour celui de Pharmacie de l’Université de Montréal m’inquiètent.

    Bien sûr, si on trouvait une molécule pour régler mes problèmes de surdité et que je pouvais entendre l’entrevue sur Planète Terre.Tv avec mes hauts-parleurs cheap, j’en serais fort aise. Si on pouvait financer les sous-titres à la même chaîne, je serais content aussi. Si on inventait des aides auditives plus performantes pour mon niveau de surdité pour entendre sur ces haut-parleurs cheap, j’applaudirais. Si on organisait le travail rémunéré pour que je puisse y participer, je pourrais me payer des haut-parleurs moins cheap, des aides auditives plus performantes, participer à l’effort fiscal, ce qui pourrait permettre à la RAMQ de payer les aides auditives existantes performantes, me payer le livre  « Décroissance versus développement durable – Débats pour la suite du monde », payer un exemplaire de plus dans les bibliothèques. Si une nouvelle molécule régénérait mon cartilage des genoux, j’irais courir à nouveau le demi-marathon des Cantons et serais peut-être applaudi par vous. Si j’étais diabétique…

    On a souligné avec raison le courage de Diane Hébert http://fr.wikipedia.org/wiki/Diane_H%C3%A9bert . Je me souviens cependant qu’un médecin avait écrit que si on avait concentré la recherche sur les greffes plutôt que sur les vaccins, plusieurs épidémies n’auraient pas été réglées. Le financement des recherches en médecine peut être plus « glamour » pour une maladie, (qu’on pense aux téléthons, au SIDA lorsque des vedettes sont décédées alors qu’on croyait que c’était une maladie de junkies).

    Je fais confiance à Darwin, en attendant d’avoir lu ce livre. L’expression « Chrématistique du savoir » me semble pertinente. Si je continue, je vais écrire un billet, ce qui est contre mes principes. Si un jour, la recherche scientifique trouve le moyen de me guérir du gène de la paresse, ce sont des livres que j’écirai, si le livre existe encore.

    [1] Je ne sais pas si Vitruve a raison pour le principe d’Archimède http://fr.wikipedia.org/wiki/Pouss%C3%A9e_d%27Archim%C3%A8de#La_couronne_du_roi_Hi.C3.A9ron_II .

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  19. 4 octobre 2012 6 h 04 min

    «Si je continue, je vais écrire un billet, ce qui est contre mes principes»

    C’est bien d’avoir des principes et de les respecter…

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  20. koval permalink*
    4 octobre 2012 8 h 37 min

    Darwin, c’est bien ce que je pensais, le Canada est assez « cheap » coté recherche et développement, le risque, c’est de nous faire damner le pion (ce qui est déjà fait) par les autres nations!

    C’est ce qui amène Charest à appeler les Chinois et autres totons pour venir nous polluer la vie!!! Ce que je veux dire, c’est qu’il y a beaucoup d’effets pervers à ne pas investir dans la science.

    Je trouve que ce gars là s’avance très loin et très vite(au moins il le sait). Dire que la science amène plus d’effet négatifs que positif, c’est du domaine de l’opinion…

    La science a servi à notre développement, elle fait parti de notre humanité, c’est une activité naturelle et créative de l’homme, des effets collatéraux de posséder un cerveau.

    Il me semble aussi que diminuer la recherche à l’aube des crises environnementales et de l’énergie est un peu étrange. Mais bon, puisque le mec pense que la science ne peut pas régler la crise environnementale….

    Pourtant, il y a des tonnes d’innovations très prometteuses….

    En voici quelques exemples…

    L’énergie nucléaire pourrait fonctionner avec des matières moins dangereuses, le thorium par exemple,(quatre fois plus abondant, mais trois fois moins radioactif). Si on réduit la dangerosité de la radioactivité, l’énergie nucléaire devient la source d’énergie la moins polluante, ça serait encore mieux que l’hydro électricité…

    Il y a des percées intéressantes aussi du coté de l’énergie solaire.

    En Allemagne, 44% de l’énergie consommée vient du soleil!!!

    Regarde-moi ça la beauté de la technologie!

    http://www.latribune.fr/green-business/l-actualite/20120529trib000700874/quand-le-solaire-allemand-remplace-vingt-centrales-nucleaires-.html

    J’y reviendrai…j’ai pas fini!

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  21. 4 octobre 2012 9 h 12 min

    «le Canada est assez « cheap » coté recherche et développement»

    Là, on parle de la recherche et développement dans le secteur privé, pas de recherche fondamentale. Cela dit, oui, c’est inquiétant, mais je tenais à préciser. 10 sociétés qui développent des des téléphones interactifs qui épuisent les terres rares, est-ce vraiment si positif? Et les compagnies pharmaceutiques, les minières, les pétrolières… Regarde quelles sont les industries qui en font le plus :

    http://www.statcan.gc.ca/pub/88-202-x/2012000/t006-fra.htm

    Je répète, je me sens à cheval entre deux principes qui s’affrontent dans ma tête…

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  22. koval permalink*
    4 octobre 2012 9 h 24 min

    Darwin

    Avouons que c’est une étrange discussion….

    La question « Y a t’il trop de recherche? » est une mauvaise question….

    C’est comme si on posait la question

    « Y a t-il trop de politique? » « Y a t’il trop de philosophie? »….

    Il y a de mauvaises orientations politiques, il y a de mauvaises piste de la pensée philosophique, il y a de mauvaises orientations en recherche….

    La polique, la philosophie et la recherche au service de l’homme sont pourtant les trois ficeles essentielles à la survie de l’humanité!

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  23. 4 octobre 2012 9 h 40 min

    «Avouons que c’est une étrange discussion….»

    Étrange, mais nécessaire, selon moi. Qu’on soit d’accord ou pas avec Philippe, il soulève des aspects dont je n’avais pas vraiment entendu parler. Ça secoue, ça remet en question des certitudes et c’est donc bien!

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  24. 4 octobre 2012 9 h 45 min

    Je considère qu’on doit se poser des questions sur tout. Même sur les panneaux solaires. Quels matériaux sont utilisés? Sont-il en abondance?. Combien d’énergie leur fabrication consomme-t-elle? Quelle est leur durée de vie?

    Je ne dis surtout pas qu’il faut éviter cette source d’énergie, mais simplement qu’il faut se poser des questions pour ensuite faire un choix éclairé.

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  25. youlle permalink
    4 octobre 2012 9 h 49 min

    Très intéressant le texte 08:37 de Koval. Je suis de son avis.

    J’ai toujours lu que le Canada était un des pays qui investissait le moins en recherche.

    Pour l’énergie nucléaire il y a aussi le recyclage des matières hautement radioactives pour produire de l’énergie qui est en développement.

    Pour le solaire j’ai souvent lu que le Sahara pouvait fournir plusieurs fois les besoins de la planète.

    Voici des liens dont je ne connais pas le crédibilité, mais qui peuvent donner un aperçu:

    http://www.slate.fr/lien/32865/panneaux-solaires-electricite-sable-sahara

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Projet_Desertec

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  26. koval permalink*
    4 octobre 2012 9 h 55 min

     » Ça secoue, ça remet en question des certitudes et c’est donc bien! »

    Ben moi, ces questions je me les pose depuis longtemps, c’est vrai que mon quotidien depuis 20 ans est pas mal parsemé de la science…

    M’enfin, je te rassure, bien des chercheurs se posent ces mêmes questions, ce gars est en retard pour moi…

    « Je considère qu’on doit se poser des questions sur tout.  »

    Je n’ai jamais dis le contraire….je ne comprends pas pourquoi tu me réponds ça!

    Je voulais aussi parler du recyclage de l’aluminium, la refonte, ça se fait depuis un bout aux States, et ça prend pas mal moins d’énergie que partir du beauxite…Y’a un gars qui veut repartir l’usine à Shawi grâce à ces procédés….

    M’enfin, si balayer en dessous du tapis les percées de la technologie, qui potentiellement peuvent aider à atténuer nos problèmes (énergétique et environnementaux), c’est ouvrir une discussion nouvelle, ben moi, je décroche…

    J’aime

  27. youlle permalink
    4 octobre 2012 10 h 57 min

    @ Darwin

    « Je considère qu’on doit se poser des questions sur tout. Même sur les panneaux solaires. »

    Bien sûr qu’il faut se poser des questions. En fait nous vivons dans une jungle d’avantage et de périls.

    La dernière que je me suis posé est en regardant la carte dans le lien Wiki que j’ai envoyé à 09:49. Si on regarde la carte satellite de la planète, il y a trois « spots » de couleur très pâle. C’est en premier le Sahara et le Moyen Orient, suit l’Australie, un en Afrique du nord et un autre en Arizona. Ce sont tous des endroits de rêve pour installer des panneaux solaires.

    Mais voilà si ces régions sont pâles, c’est donc qu’elles reflètent la lumière, c’est la base en photographie. De plus l’ensemble de ces régions couvrent un % important de la planète.

    Alors, si on recouvre ces régions de panneaux noir, elles ne reflètent plus la lumière vers l’espace, donc on obtient un réchauffement de la planète.

    Je me demande si beaucoup de gens se sont posé cette question?

    Me voilà empêcheur de tourner en rond.

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  28. 4 octobre 2012 12 h 26 min

    Youlle

    «J’ai toujours lu que le Canada était un des pays qui investissait le moins en recherche.»

    Quand même pas! On peut voir dans un des tableaux que j’ai mis en lien (http://www.statcan.gc.ca/pub/88-202-x/2012000/t002-fra.htm) que quelques pays font «moins bien», dont la Norvège, un pays qui s’en tire quand même assez bien!

    «Sur le solaire j’ai souvent lu que le Sahara pouvait fournir plusieurs fois les besoins de la planète. »

    Oui, j’ai lu ça aussi d’autres sources. On verra!

    @ Koval

    «Je ne comprends pas pourquoi tu me réponds ça!»

    C’est un commentaire général, une poursuite de la réflexion, ça ne visait pas à contrer ce que tu disais…

    «M’enfin, si balayer en dessous du tapis les percées de la technologie, qui potentiellement peuvent aider à atténuer nos problèmes (énergétique et environnementaux), c’est ouvrir une discussion nouvelle, ben moi, je décroche…»

    Je ne vois pas ce que j’ai dit qui va dans ce sens! Un commentaire général comme le mien? 😉

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  29. koval permalink*
    4 octobre 2012 12 h 48 min

    Darwin

    Je parlais de Philippe par rapport au balayage en dessous du tapis…

    Je trouve, au contraire de toi, qu’il ferme la discussion en concluant que la technologie ne sert pas à grand chose et amène plus de négatif que de positif….

    Il s’est peinturé trop dans le coin pour favoriser une discussion, les nuances ne l’étouffent pas…

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  30. 4 octobre 2012 15 h 23 min

    On peut être en désaccord avec son procédé, mais il dit clairement dans son avertissement que «ce texte en est un de réflexion, que sa position sur le sujet est toujours en évolution» et qu’il «avoue avoir adopté un ton polémique justement dans le but de susciter des réactions et des critiques.». Je relirai ce bout ce soir…

    Bien sûr, cet avertissement ne signifie pas qu’il peut dire n’importe quoi…

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  31. koval permalink*
    4 octobre 2012 16 h 07 min

    « Bien sûr, cet avertissement ne signifie pas qu’il peut duire n’importe quoi… »

    Effectivement….

    L’idée d’utiliser un ton polémique pour ouvrir un débat aussi complexe et intéressant que celui-là me choque, c’est la signature de l’arrogance et parfois de l’imposture….C’est fatiguant de voir des gens montrer leur grosseur de couilles pour initier le débat…un travers qui me tape sur le gros nerfs….

    Duhaine pourrait sans doute dire la même chose pour se sortir du pétrin…

    Bref, un universitaire, ou un bon chercheur n’adopte pas ce ton polémique, c’est pour les Duhaime et cie…

    Soit bien certain qu’il existe bien d’autres textes 100 fois plus intelligents sur ce sujet….

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  32. Helix permalink
    4 octobre 2012 16 h 54 min

    @koval
    « Soit bien certain qu’il existe bien d’autres textes 100 fois plus intelligents sur ce sujet…. »
    Ces très nombreux textes m’intéressent beaucoup, surtout si ils sont publiés dans des revues scientifiques internationales de haut niveau (Nature, Science, etc.).
    Pouvez-vous rapidement nous indiquer ces références qui m’ont bêtement échappé ?

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  33. 4 octobre 2012 20 h 20 min

    Voici son avertissement in extenso (sauf la dernière phrase qui n’a rien à voir) :

    «Cette longue réflexion est celle d’un scientifique hyper-spécialisé, elle demeure préliminaire étant donné le changement de paradigme que cela implique et la quantité de connaissances nouvelles que j’ai encore à acquérir. Le texte est souvent simpliste et insuffisamment référencé. Il est volontairement polémique dans le but de stimuler la réflexion et les critiques.»

    Il avoue au moins que son texte est simpliste… Cela n’excuse pas ses excès, mais les met davantage en contexte.

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  34. koval permalink*
    4 octobre 2012 20 h 48 min

    Hélix

    M’enfin! Il y a des ouvrages entiers en philosophie sur ces questions….À peu près tous les grands chercheurs et tous les philosophes ont été un jour ou l’autre hanté par ces questions…..

    Il n’y a pas de réponses à la question « Est-ce que la science est une bonne chose? »

    Il n’y a qu’une million d’opinions autour de ces questions……

    C’est un thème philosophique abordé 1000 fois.

    Avez-vous eu connaissance de la multiplication des comités d’éthique dans les centre de recherche depuis une 10 15 ans?

    Vous voulez vraiment une bibliographie d’ouvrages plus pertinents que ce texte de Philippe? Ce texte qu’il trouve lui-même simplet? Vous ne rigolez pas?

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  35. koval permalink*
    4 octobre 2012 21 h 16 min

    Richard Langelier

    Je suis d’accord avec vous sur les changements à apporter dans nos université. J’avais déjà parlé ici chez Jeanne de certaines dérives de nos universités et je crois que Normand Baillargeon a bien mis le doigt sur ces problèmes….

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  36. Helix permalink
    5 octobre 2012 16 h 31 min

    @koval
    « Avez-vous eu connaissance de la multiplication des comités d’éthique dans les centre de recherche depuis une 10 15 ans? »

    Étant chercheur, j’ai effectivement vu cette prolifération de comités d’éthique. Comme beaucoup de comité, ils servent à enfumer les gens pour laisser les chercheurs ce qu’ils veulent ou presque (seuls les projets vraiment stupides sont rejetés, ou presque). « Ethic washing », tout comme le « green washing ».

    En pratique, que voit-on ? De plus en plus de rétractions, de plus en plus dues à des fraudes (voir le récent article : Nature, 2012, 490:21)…

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  37. Helix permalink
    5 octobre 2012 16 h 59 min

    @koval
    « Il n’y a pas de réponses à la question « Est-ce que la science est une bonne chose? »
    Il n’y a qu’une million d’opinions autour de ces questions……
    C’est un thème philosophique abordé 1000 fois. »

    Il n’est pas dit dans ce chapitre que c’était la première fois que l’on posait la question « Est-ce que la science est une bonne chose? », mais il est proposé des éléments de réflexion que j’ignorais et que je trouve intéressants, mais dont vous dites que « Je reproche à l’auteur de faire semblant d’amener un point de discussion nouveau dans la sphère publique. »

    J’aimerais donc des références d’ouvrages ayant déjà proposé que « l’acceptation de la croissance infinie du savoir ait ouvert la voie «à l’acceptation d’un modèle de société extrémiste basée sur une croissance économique infinie.» ». Ou alors, qui a déjà dit quelque chose d’équivalent à «En continuant la recherche, (…) les scientifiques ne peuvent devenir que de brillantissimes autistes.» ou à «En termes crus, plus un chercheur pollue et épuise les ressources, meilleure peut être son évaluation, et plus important peut être son financement pour continuer et amplifier ses actions destructrices.»

    Un des premiers conseils que je donne à mes étudiants est de ne jamais dire « tout le monde sait déjà ça », ou « il y a des milliers de références » mais de fournir un petit nombre d’articles qui supportent leur propos, ce qui est la base de la démarche scientifique.

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  38. koval permalink*
    5 octobre 2012 18 h 41 min

    «Étant chercheur, j’ai effectivement vu cette prolifération de comités d’éthique. Comme beaucoup de comité, ils servent à enfumer les gens pour laisser les chercheurs ce qu’ils veulent ou presque»

    C’est tout un constat rapide……

    C’est comique, moi où je travaille, les chercheurs ne cessent de se plaindre à propos du comité d’éthique, il doit faire trop bien sa job!

    Mais je ne vais pas évaluer l’éthique en science à partir de ma très très petite expérience….

    Pour le reste, j’y reviendrai plus tard.

    En attendant, vous dites:

    «il est proposé des éléments de réflexion que j’ignorais et que je trouve intéressants»

    Pouvez vous spécifier exactement les idées nouvelles (ou plutôt les hypothèses non validées) de ce texte, et voulez vous bien me dire qu’est-ce qui est donc si intéressant dans le propos de Philippe.

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  39. Terez L. permalink
    5 octobre 2012 23 h 16 min

    @ Koval

    Moi, citoyenne lambda, ce n’est pas souvent que j’ai entendu un scientifique parler de ses confrères comme étant en train de devenir de brillantissimes autistes. Et dire que vos confrères se plaignent du comité d’éthique n’est absolument pas un argument. C’est du même ordre que tous ces automobilistes qui se plaignent des vélos dans les rues.

    Comme Helix, je trouve que le texte de Hervé Philippe propose plusieurs éléments de réflexion intéressant. Dans son commentaire, Helix précise quelques unes de ces idées nouvelles et vous demande de nous fournir des ouvrages de référence concernant, par exemple, les dangers de continuer dans la voie de l’hyperspécialisation. J’attends votre réponse avec impatience.

    Vous osez aussi comparer M. Philippe à Eric Duhaime. Savez-vous que M. Philippe est justement un chercheur de haut niveau dont plusieurs articles ont été publiés dans la revue « Nature »? Pouvez-vous donner d’aussi bonnes références? Je sais, c’est un argument d’autorité. Mais si vous voulez absolument comparer M. Philippe à quelqu’un, trouvez au moins une comparaison pertinente.

    Ce qui m’intéresse dans le propos de M. Philippe, c’est qu’il questionne la responsabilité de la recherche scientifique dans le paradigme de la croissance infinie qui est en train de détruire notre planète. La plupart des gens croient que c’est en augmentant constamment les budgets de recherche que nous trouverons des solutions aux problèmes environnementaux qui nous accablent. Comme si encore un peu du remède qui nous a fait tomber malade allait nous guérir! M. Philippe ose critiquer cette croyance. Il est un des rares à le faire de manière aussi radicale.

    Personnellement, je crois que nous avons suffisamment de données et de connaissances pour être en mesure de procurer une vie digne et satisfaisante à la majorité des habitants de cette planète. Ce qui semble manquer, c’est un tout petit zeste de volonté!

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  40. 6 octobre 2012 7 h 53 min

    @ Terez L.

    «Vous osez aussi comparer M. Philippe à Eric Duhaime.»

    Elle ne fait pas ça. Elle comparait l’utilisation du ton polémique, pas les individus.

    Cele dit, je trouve aussi que ce texte apporte quelque chose, sinon je n’aurais pas publié ce billet!

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  41. koval permalink*
    6 octobre 2012 9 h 04 min

    Terez

    Je trouve votre constat, vis-à-vis mes remarques, agaçant!

    Vous dites:

    « ce n’est pas souvent que j’ai entendu un scientifique parler de ses confrères comme étant en train de devenir de brillantissismes autistes. »

    Ben moi j’ai entendu 1000 fois cette boutade, c’est même l’image que se font bien des gens du scientifique (celui de sciences pures), on le caricature comme ça depuis 100 ans. Oh quelle souffle nouveau!!!. Malheureusement, le clivage sciences humaines gentilles et science pures sales et destructrices semble plaire encore en 2012…Je n’ai pas vraiment envie de parler de science dans un tel cadre et avec de tels paramètres…

    Au sujet des comités d’éthique, ce que vous me dites m’enrage, j’ai justement dit que je n’osais pas généraliser ou faire un constat à propos de ma trop petite expérience…
    Seul Hélix peut juger les comités d’éthique à l’aide de son expérience de chercheur, bien sûr, parce qu’il adhère aux mêmes valeurs que vous…

    Pour Duhaime, Darwin a répondu. De plus, votre argument d’autorité avec la revue Nature, me dérange pas mal aussi…Ainsi, ce Philipppe pourrait détenir la vérité plus que moi dans un domaine qui ne lui est pas familier (éthique) parce qu’il a publié dans Nature?!?!

    Tout ce que je dis dans mes interventions, c’est que Philippe généralise, exagère, tourne les coins ronds et manque de nuances…..Il le dit lui-même….Peut-être même qu’en lisant nos commentaires, il me donnerait raison à moi plus qu’à vous.

    Il le dit lui-même, il utilise un ton polémique..

    Définition de l’adjectif « polémique »: Est polémique un discours qui agresse ouvertement un adversaire…..

    Ben il a réussi avec moi! Effectivement que c’est agressant quand on ne nuance pas et qu’on met en boîte plein de gens…

    Je suis tannée aussi qu’on prenne tout le monde pour des caves en pensant pour eux (c’est une sophisme je crois d’ailleurs).

    Dire que tous attendent après la science la bouche ouverte pour nous sortir du marasme environnemental, c’ est manquer cruellement de nuance. J’ai énuméré quelques mesures énergétique prometteuses qui pourraient alléger l’empreinte écologique… Tous les gens qui parlent de ce problème de façon intelligente s’entendent pour dire que la science pourrait être un outil précieux qui pourrait aider vraiment. Dire que la science ne peux pas aider est ridicule. C’est ce que tend à dire Philippe.

    Personnellement vous concluez que le savoir cumulé est suffisant! Qu’on s’arrange avec ça!

    Faut quasiment être Dieu pour décréter une chose pareille..Le savoir cumulé est suffisant, bon! Avouons que ça fesse un peu dans l’ dash comme décret! Mais bon, il est tellement mignon ce Philippe avec son ti-coté gogoche polémique, en plus, il a des publications dans Nature….je ne fais pas le poids….

    Et tant qu’à y être,comme il dit, franchissons donc encore la limite, cachons les connaissances afin que les étudiants apprennent rien que du vieux! Ils n’y verront que du feu et la boucle sera bouclée, des générations à apprendre les mêmes similis nouveautés (vieilles connaissances cachées).

    Je cite Philippe :

    « Il prévoit même simuler l’esprit de recherche en gardant cachée une partie des connaissances pour les faire redécouvrir par les étudiants. »

    Oh! Que je suis impressionnée! Un retour vers l’obscurantisme! On va cacher les connaissances…..Je suis très très étonnée de ne pas vous voir critiquer Philippe au moins sur ce point! Dans les faits, cela exigerait un méchant régime politique!!! Ayoye! J’ose même pas y penser…

    J’oeuvre en science depuis 23 ans, j’assiste à des conférence scientifiques une ou deux fois par semaine. Les gens qui me parlent proviennent de toutes les disciplines, je suis capable d’écouter Canal Savoir et de trouver ça drôlement intéressant…..mais bon, si réduire les scientifiques à une gang de brillantissismes autistes fait plaisir, et que conclure qu’on a assez de savoir comme ça, ben là…..je suis bouche bée…

    Cibole! La critique vient de l’interne, toujours! Qui par exemple dénonce le plus le fonctionnement de l’université? C’est le chercheur Baillargeon!

    Souvenons-nous d’Einstein qui était un grand critique…

    Ça m’enerve de percevoir l’idée populaire que les chercheurs sont aveuglés, autistes et qu’ils ne se questionnent jamais….

    Je ne dis pas que tout est parfait en science, loin de là! Mais je ne verserai jamais dans ce genre de discours usé de Philippe!

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  42. Robert Lachance permalink
    14 avril 2020 7 h 26 min

    43 commentaires ! C’était en 2012.

    Dans le Et alors… le lien offert à une entrevue d’Yves-François Abraham et Hervé Philippe de Jean-François Lisée n’est plus servi (cerium.ca). J’ai retrouvé l’entrevue là :

    https://aldabbagh.openum.ca/presse/comment-va-lirak-comment-vont-les-irakiens-le-developpement-durable-un-concept-insoutenable/

    J’ai réécouté quelques minutes, il y en a 40 à partir de 18. J’avais oublié ce côté animateur d’émission au Cérium. Je me demandais où il avait acquis l’expérience que je constate à l’écoute de ses balados.

    J’ai le livre d’Abraham, Marion et Philippe. J’ai commencé la relecture de l’épilogue Pour en finir avec la Nature. Dernier paragraphe je retiens :

    … Ce n’est pas une mince affaire, mais il n’y a aucune raison de penser que l’être humain ait épuisé sa capacité à imaginer des mondes toujours différents. Les temps qui viennent avec les risques de catastrophes que l’on sait, ne peuvent que stimuler cette capacité.

    Imaginer des mondes différents, c’est du travail, mais c’est facile. Le difficile c’est d’en réaliser. Il y a de ça trois générations, B. F. Skinner a imaginé Walden Two. Ce titre est de l’éditeur. Il avait suggéré The sun is but a morning-star, lu d’un poème de Henri David Thoreau.

    Il semble que juste aux États-Unis, il existe plus de 1000 communautés de diverses grandeurs. Twin Oaks est l’une d’elles et Skinner en a été un donateur. Elle compte une centaine de personnes.

    https://usbeketrica.com/article/desir-d-egalite-comunaute-utopique-virginie-twin-oaks-michel-lallement

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