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Les réactions au manifeste de la CLASSE

26 juillet 2012

Il peut sembler très tard pour parler du manifeste de la CLASSE qui a fait l’objet de tant de réactions, et même de réactions aux réactions, depuis sa sortie. À voir le nombre de références que j’ai notées en prévision de ce billet, j’ai bien pensé laisser tomber! Mais, même si ces réactions sont très nombreuses, il semble possible et intéressant de les réunir selon leur provenance.

Les ennemis de CLASSE

Il était normal de prévoir que la droite n’aime pas ce manifeste. Par contre, certaines critiques ont vraiment débordé les limites de ce à quoi on pouvait s’attendre. Et, je suis certain que j’en ai manquées des pires que celles que j’ai retenues!

Mathieu Bock-Côté fut relativement modéré, ne s’attardant essentiellement que sur une phrase («nous sommes le peuple») dont il n’a manifestement pas saisi le sens. Bien sûr que les contestataires ne sont pas le peuple, mais ils en font partie! A-t-il remarqué que cette affirmation qui le choque tant suit deux phrases qui disent «Nous n’avons jamais été une couche séparée de la société. Notre grève n’est pas contre le peuple.» Par opposition, le manifeste ne fait que préciser que, loin d’être contre le peuple, les contestataires en font partie et ne peuvent donc agir contre eux-mêmes.

Mais, cela, ce n’est qu’un hors-d’œuvre… Avant d’aborder le plat principal, accordons-nous une pause avec un extrait de la «sagesse populaire» du citoyen ordinaire

«Ce supposé mouvement à dimensions humaines, au dire de l’un de ses coporte-parole, Gabriel Nadeau-Dubois, veut porter son message à toutes les régions du Québec et ailleurs au Canada et faire croire à la population que l’on peut arriver, à force de manifestations et de coups de gueule, à effrayer un premier ministre, faire fi des lois légitimement adoptées par nos élus et se moquer des injonctions émises par l’appareil judiciaire.»

Ce ramassis d’accusations gratuites ne mérite bien sûr pas qu’on s’y attarde mais illustre bien que, malheureusement, la propagande gouvernementale, colportée par tant d’éditorialistes et de chroniqueurs, réussit à convaincre bien des gens, même certains maires

Mais, la médaille d’or (ou le Goldwinner…) des ennemis de CLASSE revient sans contredit à Normand Lester. J’aurais pensé qu’un Stéphane Gendron ou un Éric Duhaime aurait remporté l’épreuve, mais non, ce fut ce négligé qui a su extirper de ces événements la fibre la plus mesquine… A-t-il comparé GND à Staline ou à Mao? Non, à Mussolini! Il faut quand même le faire! Son texte est rempli de propos d’un ridicule rarement égalé. Il y dit même que ce sont les pauvres qui paient pour les riches qui vont à l’université, quand la droite se tue à nous rappeler que 40 % des contribuables ne paient pas d’impôt! Et, il ne manque pas d’étaler ses états d’âme masculinistes…

«tout le monde sait qu’ici au Québec, nous sommes depuis toujours une société dominée par les bonnes femmes.»

Bon, d’autres ont su dénoncer ces inanités bien avant moi et bien mieux, dont le Mouton marron et Pierre-Luc Brisson

Les faux amis

S’il était prévisible que la droite fustige ce manifeste, les réactions négatives d’une certaine gauche et surtout la virulence de ces réactions l’étaient beaucoup moins. Les deux premiers exemples de faux amis que j’ai retenus proviennent étrangement (ou pas, c’est selon) du milieu syndical et nationaliste.

Le premier exemple fut diffusé à de nombreux endroits et est signée par le président et le secrétaire des Syndicalistes et progressistes pour un Québec libre, ce club politique associé au Parti québécois. Après une entrée en matière positive, les briques sont venues rapidement!

Messieurs Dubuc et Laviolette reprochent au manifeste de ne pas avoir analysé la conjoncture politique et, finalement, de ne pas appuyer le PQ…

«Une victoire du Parti québécois se traduirait par la révocation de la loi 78, l’annulation de la hausse des droits de scolarité et la tenue d’un sommet où le PQ proposerait, comme Mme Marois s’y est engagée, une augmentation modérée des droits de scolarité modulée sur l’indice du coût de la vie.»

… et l’indépendance, seule façon, disent-ils de régler le problème de sous-financement des universités! Je ne sais pas où ils étaient ces derniers mois, mais ils devraient justement savoir que la CLASSE et même les fédérations étudiantes contestent l’affirmation des recteurs disant que les universités souffrent de sous-financement et parlent plutôt de malfinancement!

Malgré cette analyse manifestement (!) teintée de leur appartenance à un parti politique, je partage leur conclusion sur la complémentarité de la démocratie directe et de la démocratie représentative. J’y reviendrai.

«Démocratie représentative, démocratie directe, les deux font la paire, aujourd’hui comme demain.»

Si cette critique faisait quand même preuve d’une certaine retenue, ce n’est pas le cas de la deuxième! Celle-là a été écrit par Louis Fournier, ancien propagandiste en chef du Fonds de solidarité de la FTQ… Je ne dis pas ça gratuitement, car Louis Laberge, ancien président de la FTQ a déjà fait son éloge en le félicitant du fait qu’il réussissait à faire parler du Fonds de solidarité de la FTQ dans les journaux à chaque fermeture d’entreprise, même quand le Fonds n’avait aucune intention d’y intervenir. Tout un compliment! Mais, passons…

M. Fournier fait vraiment un Pratte de lui dans cette lettre :

«Il serait intéressant de connaître les groupes politiques radicaux qui font du noyautage au sein de la CLASSE, à commencer par les anarchistes qui semblent y exercer une grande influence. C’est le cas notamment de l’Union communiste libertaire, un groupuscule anarchiste qui agit dans la quasi-clandestinité.»

«Qui semblent» dit-il! Un ancien journaliste qui ne vérifie aucune source et écrit une lettre de ce genre basée sur des «il semble». De toute façon, est-ce interdit au Québec d’être anarchiste? Est-ce seulement répréhensible? McCarthy, sors de ce corps!

Le dernier exemple de faux amis vient d’un ex-premier ministre péquiste, Bernard Landry. Je vous jure, je ne fais pas exprès! Moins extrême que notre ex-journaliste-syndicaliste mais toujours propagandiste, il ne laisse quand même pas sa place!

« Il concède que l’économie mondiale a besoin de réformes. «Mais pas au point de proposer le communisme, s’indigne-t-il. Allez proposer ça en Russie ou en Chine et ils vont vous dire ce qu’ils en pensent!»

Ouch! McCarthy ou Duplessis, je vous laisse le choix! Dans le fond, j’aurais pu le CLASSER avec les ennemis de CLASSE…

Ceux qui ont de la CLASSE

Le premier compagnon de CLASSE que j’ai retenu est membre de l’Union communiste libertaire. Jacques Phosphore plante littéralement Louis Fournier et remet les pendules à l’heure sur l’anarchisme et le syndicalisme de combat. Très bon texte! Et bien moins long que le mien!

«Monsieur [Louis Fournier], qui se plaît à rappeler son statut de journaliste et de syndicaliste, nous offre un charmant petit billet… antisyndical et bien peu journalistique !»

«L’anarchisme est un courant politique révolutionnaire ayant émergé au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, au sein de la Première internationale, et dont l’objectif est l’atteinte d’une société libertaire et égalitaire, débarrassée de toutes relations de pouvoir. »

Et le reste est aussi bien…

D’ailleurs, le monsieur Fournier n’a pas aimé et s’embourbe dans ses explications… Se défendant bien de ne pas reconnaître aux groupes anarchistes le «droit de militer au sein du mouvement étudiant», il s’empresse aussitôt de les comparer à des sectes anarchistes et d’extrême gauche! Pénible…

Blandine Parchemal a probablement fourni l’explication la plus claire de ce que nos génies de la droite n’ont pas compris : non, les membres de la CLASSE ne se prennent pas pour le peuple!

«Quand nous déclarons « nous sommes le peuple », nous déclarons que nous ne sommes plus simplement des étudiants préoccupés par nos intérêts d’étudiants mais que nos revendications sont désormais celles du peuple, autrement dit, celles des personnes touchées par les politiques néfastes du Parti Libéral : celles qui sont touchées par la tarification des services de santé et l’augmentation des tarifs d’hydro-électricité, celles qui sont ou vont être touchées par l’exploitation des gaz de schistes et la mise en place du Plan Nord, celles qui vont être touchées par la hausse des frais de scolarité, etc. Peuple est à comprendre en son sens populaire : nous sommes à côté de ceux et celles qui souffrent, de ceux et celles que certaines politiques exclues, nous sommes avec ceux et celles qui subissent toujours en premières les conséquences néfastes des politiques néolibérales mises en œuvres.»

Cette citation est un peu longue, mais vaut le détour. Comme le reste de son texte…

Anne-Marie Provost, elle, défend une position que j’ai moi-même défendue à de nombreuses reprises : Ne dites pas aux étudiants quoi faire. Parlant d’anciens du mouvement étudiant qui ont invité le mouvement actuel à appuyer respectivement QS et le PQ, elle dit plutôt :

«Bien que je sois déjà active au sein de Québec solidaire en prévision des prochaines élections, j’appelle respectueusement mes trois amis et collègues militants à ne pas tomber dans le fétichisme du parti politique et de la partisanerie.»

Bien envoyé! Et ne ratez pas le reste!

Et alors…

Je semble peut-être avoir un parti-pris pour la CLASSE… C’est vrai, mais cela ne veut pas dire que j’appuie toutes ses positions! J’endosse sans problème l’essentiel de son manifeste, mais pas tout ce qui y est écrit sur la démocratie directe. Si cela me va tout à fait :

«Notre vision, c’est celle d’une démocratie directe sollicitée à chaque instant. C’est celle d’un Nous qui s’exprime dans les assemblées : à l’école, au travail et dans les quartiers. Notre vision, c’est celle d’une prise en charge permanente de la politique par la population, à la base, comme premier lieu de la légitimité politique.»

J’ai plus de difficulté avec :

«Pour nous, les décisions démocratiques doivent être le fruit d’un espace de partage au sein duquel chaque femme et chaque homme est valorisé-e. Égaux et égales dans ces espaces, ils et elles peuvent, ensemble, construire le bien commun.»

Comme ces phrases suivent celles où le manifeste critique, avec raison, le fonctionnement de la démocratie représentative, je crois comprendre que le manifeste avance que toutes les décisions démocratiques doivent être prises ainsi et jamais sans que tous et toutes n’aient eu l’occasion de se prononcer. Pour moi, la démocratie directe se prête bien à la prise de décision dans le mouvement étudiant, le mouvement syndical et d’autres lieux du genre (organismes communautaires, coopératives, quartiers, etc.), et on doit appuyer les initiatives du genre et encourager qu’elles se répandent le plus possible.

Par contre, cet exercice n’est absolument pas contradictoire avec la présence d’une démocratie représentative pour les enjeux nationaux. Cela dit, pour être vraiment démocratique, la démocratie représentative doit adopter un mode de scrutin proportionnel. Et, la population ne doit pas hésiter à manifester son désaccord dans la rue ou autrement si elle n’est pas en accord avec ses représentantEs! C’est d’ailleurs pourquoi Québec solidaire se dit le «parti des urnes et de la rue»!

Malgré mon désaccord avec un élément de ce manifeste, je crois bon de clarifier que je ne recommande nullement à la CLASSE d’adopter mon point de vue. Je l’ai dit, je suis tout à fait d’accord avec Anne-Marie Provost, et je n’ai nullement l’intention de dire à la CLASSE et à ses membres quoi faire!

14 commentaires leave one →
  1. koval permalink*
    26 juillet 2012 9 h 17 min

    Évidemment que la partie sur la démocratie directe est nébuleuse et que, comme toi je ne vois pas trop trop comment on peut utiliser ce principe dans le cadre de notre politique provinciale….mais bon, comme toi aussi j’endosse les idées défendues par ce manifeste. D’autant plus que le féminisme revit enfin un peu à travers ces jeunes!

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  2. 26 juillet 2012 9 h 59 min

    «D’autant plus que le féminisme revit enfin un peu à travers ces jeunes!»

    Tout à fait. J’aurais pu élaborer davantage de ce côté, mais me suis contenté de ridiculiser les affirmations de Normand Lester…

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  3. michel permalink
    26 juillet 2012 10 h 19 min

    Je ne partage pas votre enthousiasme sur ce manifeste et plus généralement sur la Classe. L’anarchisme est est une position politique dont je m’éloigne.

    Toutefois je considère que la Classe, non seulement a pleinement droit de parole, (je ne comprends cet acharnement à vouloir la censurer comme le veut un certains potentats régionaux).

    Plus, son discours vient grandement ouvrir l’univers politique québécois, cloisonné entre fédéralistes et indépendantistes depuis des décennies. Grâce au mouvement étudiant, un véritable débat de fond sur les rôles du pouvoir, sur les enjeux politique a cours.

    Alors que des démagogues accusent le mouvement étudiants de tous les péchés du monde : chaos, anarchie, dictature, communisme, etc

    Moi, j’ai le sentiment que ce mouvement a renoué avec les débats d’idées et replongé les Québécois dans un véritable bain de démocratie, qui questionne, en autre, le rôle de l’économie dans notre société.

    Et pour cela nous serons, socialement et historiquement, redevable au mouvement étudiant et à la Classe et son manifeste.

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  4. Mathieu L BOUCHARD permalink
    26 juillet 2012 10 h 58 min

    McCarthy n’était qu’un copieur… treize ans avant qu’il commence sa campagne de peur, Duplessis avait déjà sa Loi du Cadenas, loi «anti-communiste», en pratique surtout utilisée pour démoniser des syndicats qui revendiquaient des choses que pas mal tout le monde considèrerait aujourd’hui comme normales et même nécessaires.

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  5. koval permalink*
    26 juillet 2012 10 h 59 min

    \”Je ne partage pas votre enthousiasme sur ce manifeste et plus généralement sur la Classe\”

    Michel, il aurait été intéressant de savoir sur quels sujets vous n\’êtes pas aussi enthousiasme que nous. Quand je lis le manifeste, j\’en retire grosso modo les idées suivantes:

    1-Démocratie participative
    2-gratuité scolaire
    3-Arrêter la dépossession tranquile
    4-égalité homme-femme

    Darwin et moi avons des réserves avec le point un, et vous?

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  6. 26 juillet 2012 11 h 05 min

    @ Michel

    «Je ne partage pas votre enthousiasme sur ce manifeste et plus généralement sur la Classe»

    Comme l’a dit Koval, j’ai montré certaines réserves dans ce billet. En plus, le reste de votre commentaire rejoint tout à fait ce que je pense de la CLASSE. Alors, il semble que nos positions ne soint pas si éloignées. Et votre réponse aux questions de Koval pourrait préciser le niveau d’accord et de désaccord entre nos positions.

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  7. 26 juillet 2012 11 h 13 min

    @ Mathieu L BOUCHARD

    Bienvenue ici!

    «McCarthy n’était qu’un copieur…»

    Je ne m’obstinerai pas là-dessus! D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que j’ai écrit «McCarthy ou Duplessis, je vous laisse le choix!»!

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  8. 26 juillet 2012 11 h 35 min

    Personnellement, je trouvais le « Nous sommes le peuple » un peu exagéré, en effet. Mais ils font partie du peuple, clairement!

    Pour le reste, il y a matière à critique mais la grande majorité de ces critiques sont ridicules!

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  9. 26 juillet 2012 11 h 38 min

    « «tout le monde sait qu’ici au Québec, nous sommes depuis toujours une société dominée par les bonnes femmes.» »

    J’ai dénoncé à plusieurs reprises le fémi-favoritisme d’État au Québec. Mais ça ne fait pas du Québec:

    1) Une société dominée par les bonnes femmes présentement.

    2) Et encore moins: une société dominée par les bonnes femmes DEPUIS TOUJOURS

    Ça, c’est crétin rare!

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  10. 26 juillet 2012 11 h 45 min

    « Pour nous, les décisions démocratiques doivent être le fruit d’un espace de partage au sein duquel chaque femme et chaque homme est valorisé-e. Égaux et égales dans ces espaces, ils et elles peuvent, ensemble, construire le bien commun. »

    Évidemment, ce propos est inadmissible si vous êtes un partisan de la médiocrassie pseudo-représentative.

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  11. 26 juillet 2012 11 h 45 min

    Excellent billet (comme d’hab!), même si je ne crois pas à la démocratie représentative.

    Il ne faut pas faire un plat avec l’influence des anarchistes au sein de la CLASSE. Oui, les anarchistes ont de l’influence, comme les tenant-e-s de tous les autres courants de pensée. Et je le dis de mon point de vue biaisé d’anarchiste, mais c’est pas du tout une mauvaise chose que les anars aient une place importante dans le mouvement étudiant.

    Oui, les anars peuvent provoquer une radicalisation des assemblées générales. Mais en premier lieu, les anars sont surtout un important garde-fou contre les dérives antidémocratiques au sein du mouvement. Illes sont par exemple, sans surprise, les premières personnes à critiquer les porte-paroles quand illes ne font pas qu’exécuter les mandats de la CLASSE et s’avancent trop. Illes sont aussi de grand-e-s défenseurs et défenderesses de l’indépendance face aux partis politiques. Illes ne sont pas les seul-e-s à défendre ce genre de positions, mais ensemble, illes forment un sérieux rempart aux abus.

    Mais ça, ça fait partie des reproches qu\’on fait à la CLASSE, d’être « trop » démocratique, alors j’imagine que ça sert à rien d\’essayer de les défendre de cette manière.

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  12. 26 juillet 2012 11 h 55 min

    @ David Gendron

    «Ça, c’est crétin rare!»

    Ravi de lire ça de votre part…

    «Évidemment, ce propos est inadmissible si vous êtes un partisan de la médiocrassie pseudo-représentative.»

    Je n’ai jamais dit que ces propos étaient inadmissibles, seulement que je ne suis pas d’accord pour TOUTES les décisions démocratiques … Quant à l’insulte, passons…

    @ Mouton Marron

    «Excellent billet »

    Content que ça vous plaise!

    «mais c’est pas du tout une mauvaise chose que les anars aient une place importante dans le mouvement étudiant.»

    Même si je ne suis pas anarchiste, j’ai tendance à être d’accord avec ça.

    «Mais ça, ça fait partie des reproches qu’on fait à la CLASSE, d’être « trop » démocratique, alors j’imagine que ça sert à rien d’essayer de les défendre de cette manière.»

    Je ne crois pas que ça serve à rien, bien au contraire. Je trouve que la principe de la démocratie directe a bien progressé depuis quelques mois…

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  13. Michel permalink
    26 juillet 2012 18 h 54 min

    Sur les quatre points nommés par koval, seul le premier me pose problème.

    Les trois autres, soit gratuité scolaire, arrêter la dépossession tranquille, égalité homme-femme font déjà partie des valeurs que je soutiens sans ambages.

    Démocratie participative terme que j’ai connu surtout sous le vocable de démocratie directe me semble plus relever de l’utopie quand on veut l’appliquer intégralement au développement d’un peuple. Je pense que la démocratie directe est facilement pratiquable avec de petites organisations, beaucoup moins avec des organisations gouvernementales. Le terme et les pratiques restent trop flous. Bien que je tende l’oreille à tout arguementaire…

    Les expériences que j’ai eues à vivre dans des assemblées qui se désignaient elles-mêmes comme des pratiques de démocratie directes me laissent un doute relatif. D’abord, j’ai vu, mais pas toujours, la prise de contrôle d’assemblée par des groupes qui ne visaient pas nécessairement l’expression de tous les membres… J’ai vu de fines tactiques afin de manipuler les résultats d’assemblée… Mais ces déviances ne relèvent-elles pas de toutes organisations? Il ne faut pas les attribuer à la seule démocratie directe… Souvent ailleurs, par exemple, dans la démocratie représentative, elles se pratiquent plus violemment encore…

    J’ai, des anarchistes, une vision mal ajustée à la réalité des revendications étudiantes. Lorsque j’ai, dans le passé, été confronté à l’anarchisme, c’était davantage la glorification de l’individu qui voulait abolir l’état. En fait l’anarchisme que j’ai connu fondait un crypto-libertarisme: la liberté individuelle comme valeur absolue et, conséquemment, la réduction et même l’abolition de l’état. Je sais nous sommes présentement ailleurs, mais je ne suis pas sûr de bien mesurer les tenants et les aboutissants de ce jeune anarchisme étudiant. Et d’en mesurer l’ampleur. Alors permettez-moi une petite gêne…

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  14. 26 juillet 2012 19 h 16 min

    @ Michel

    «Je pense que la démocratie directe est facilement pratiquable avec de petites organisations, beaucoup moins avec des organisations gouvernementales.»

    Ça ressemble pas mal avec ce que j’ai écrit dans le billet :

    «Pour moi, la démocratie directe se prête bien à la prise de décision dans le mouvement étudiant, le mouvement syndical et d’autres lieux du genre (organismes communautaires, coopératives, quartiers, etc.), et on doit appuyer les initiatives du genre et encourager qu’elles se répandent le plus possible.

    Par contre, cet exercice n’est absolument pas contradictoire avec la présence d’une démocratie représentative pour les enjeux nationaux.»

    «Souvent ailleurs, par exemple, dans la démocratie représentative, elles se pratiquent plus violemment encore…»

    J’ai bien rigolé quand j’ai vu les députés voter le projet de loi 78 en se levant, eux qui reprochait à la CLASSE que leurs votes ne soient pas secrets!

    «Alors permettez-moi une petite gêne…»

    Je suis loin d’être connaissant en matière d’anarchisme. Par contre, je sais qu’il y en a une grande variété et que celui qui est présent à la CLASSE n’a rien à voir avec le «crypto-libertarisme»…

    Bref, merci pour ces éclaicissements qui me confirment que nos positions sont passablement les mêmes!

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