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Anguilles sous roche

11 juillet 2022

Anguilles sous rocheLes huit auteur.es de Anguilles sous roche – Les théories du complot à l’ère du coronavirus, sous la direction de Corinne Asselin et Miruna Craciunescu, «en examinent les dimensions historiques, théoriques et pratiques» et «se penchent sur les liens entre les théories du complot et d’autres mouvements et stratégies politiques, dont l’antiféminisme, l’extrême droite, le populisme et la spiritualité».

Introduction – Au delà de la moquerie, une réflexion nécessaire : «Le déclenchement de la pandémie de COVID-19 a mis au jour la propension des théories de complot à se développer et se répandre» et cela, même si ce phénomène est loin d’être nouveau. Les autrices expliquent aussi la différence entre des théories du complot et le conspirationnisme, puis, présentent les textes de ce livre.

Le marketing complotiste – financement et alliances stratégiques

– Les théories conspirationnistes – un modèle d’affaires juteux : Pascaline David montre que le «complotisme n’est pas seulement dangereux pour la démocratie» mais qu’il «représente aussi une manne financière pour ses gourous les plus habiles».

– Antiféminisme et implication des femmes dans le conspirationnisme – convergence des idéologies et «alliances stratégiques» : Myriam Bernet analyse «certaines convergence entre antiféminisme, implications des femmes et conspirationnisme depuis le début de la pandémie». Elle propose notamment quatre pistes de réflexion.

Théories du complot, montée de la droites et populisme

– Les discours conspirationnistes au temps de la pandémie – cheval de Troie de l’extrême droite : Corinne Asselin situe la montée récente du conspirationnisme en l’inscrivant dans une perspective historique, puis aborde le rôle de l’amplification des biais de confirmation et du relativisme dans l’acceptation des théories du complot; leur récupération politique (en général par l’extrême droite) par la construction de mythes (ou de mises en récit, ajouterais-je) et d’ennemis imaginaires; l’utilisation de la propagande de réseau et de la polarisation sociale et politique; la simplification des enjeux; la crainte de l’incertitude et ses manifestations au Québec.

– Quand le populisme puise dans les théories du complot : Alexandre Maheu montre comment les populistes profitent de la méfiance envers les élites en «prétendant se ranger du côté du peuple». Ces populistes simplifient la réalité à outrance et lui donne une vision polarisante en instrumentalisant les préjugés et les émotions de la population. Les théories du complot permettent ainsi d’expliquer l’inexplicable et de maîtriser l’immaîtrisable.

La vulgarisation scientifique et son impact sur la popularité de la pensée complotiste

– Ils sont partout – enquête sur la prévalence de la pensée complotiste à partir d’une analyse de cas des discours portant sur les vaccins contre la COVID-19 : À partir de cette analyse de cas, Miruna Craciunescu constate que la pensée complotiste représente maintenant un enjeu de société majeur, notamment en raison de son influence sur les décisions de la population (mesures sanitaires, vaccination, etc.) et sur le plan politique. Puis, elle propose quelques pistes de réflexion pour lutter contre le complotisme.

– Science indolore, science douloureuse – le balado allemand Das Coronavirus-Update et ses leçons pour la communication scientifique : Rosanna Schropp montre que ce balado a permis de rompre avec «la logique médiatique où la simplification des faits peut aller jusqu’à la déformation», et présente les limites de ce type d’intervention ainsi que les leçons que les journalistes d’ici peuvent retirer de cette expérience.

Problèmes épistémologiques – le complotisme en tant que système de pensée

– Parménide et les théoricien.nes du complot – critique du désintéressement esthétique : Mario Ionuț Maroșan offre une analyse philosophique des comportements face au complotisme, montrant entre autres la part de jeu dans les théories du complot.

Comment appréhender la convergence entre le conspirationnisme et la spiritualité? : Nicholas Cayer souligne les points communs entre le conspirationnisme et la spiritualité, notamment le fait que les deux sont rejetés du discours social dominant, et montre que cette convergence constitue une nouvelle voie de radicalisation, surtout avec l’extrême droite.

Et alors…

Lire ou ne pas lire? Lire! Ce livre fait vraiment le tour de la question du conspirationnisme. On y trouve bien sûr des répétitions, mais qui sont en fait des recoupements entre les textes qui ajoutent tous une dimension aux précédents. En plus, ce livre n’est pas bien long à lire, même s’il est complet (156 pages). Gros bémol, les 274 notes, surtout des références, mais aussi quelques compléments d’information parfois substantiels, sont à la fin de chaque chapitre, ce qui ne force pas seulement l’utilisation de deux signets, mais aussi de déplacer le deuxième sept fois…

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