Jeanne express – Souffler le chaud et le froid…

Les premiers articles que j’ai lu ce matin me laissaient penser à un déblocage possible dans les négociations sur la hausse des droits de scolarité. Les ministres semblaient à la fois ouverts et à la recherche d’une solution. Par exemple :

«Je suis prête à reprendre les négociations dès maintenant, a-t-elle dit. – Michelle Courchesne

«Notre porte restera toujours ouverte» – Jean Charest

«Les gens ne veulent pas qu’on recule. Mais, en même temps, ils nous demandent de trouver une solution.» Or, la «seule façon d’en trouver, (…) ce serait de reculer sur les droits de scolarité. C’est pas évident…» – Clément Gignac

Loin de se calmer, les manifestations s’étendaient :

«Après Sept-Îles, qui a rassemblé environ 80 citoyens sur l’heure du dîner, d’autres personnes ont manifesté simultanément à 17h à Matane, à Sainte-Anne-des-Monts et à Bonaventure. À Gaspé, une marche s’est mise en branle à 19h, tandis que deux manifestations ont eu lieu aux Îles-de-la-Madeleine, l’une sur l’heure du dîner et l’autre à 17h30. »

Même un des haut-parleurs du gouvernement, l’éditorialiste Mario Roy de la Presse pensait qu’il était temps de faire une pause.

«Il se peut que la réouverture des négociations avec les leaders étudiants ne suffise plus – ni même la reddition sans condition du gouvernement Charest dans ce dossier. (…) Les prochains jours seront cruciaux. Pendant cette période, il faut appuyer sur «pause».»

Bref, je me voyais intituler ce billet «Revirement?» ou quelque chose du genre… Bon, au moins j’avais la lucidité de mettre un point d’interrogation!

Et puis, craignant peut-être d’ouvrir trop la porte, la ministre a décidé (ou s’est fait décider…) de mettre un peu les freins :

«Mme Courchesne a indiqué que les discussions ne reprendraient que lorsque les trois principales associations étudiantes – la FEUQ, la FECQ et la CLASSE – auraient autre chose à proposer qu’un moratoire sur les droits de scolarité. Pas question, pour le gouvernement de renoncer à la hausse des frais. »

Je sais bien que cela fait partie du «jeu» de la négo. Mais, avec des conditions pareilles, va-t-on finir par avancer? Je sais aussi que ce gouvernement ne cherche qu’à gagner des points en vue des prochaines élections, mais, merde, a-t-il au moins un minimum de conscience des conséquences de ses actes?