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Les effets de la hausse du salaire minimum à Seattle (2)

1 juillet 2017

Avec tous les débats qui portent sur le salaire minimum au Québec, je me suis toujours dit qu’il serait intéressant de suivre la situation dans les États et les villes des États-Unis qui ont adopté des lois pour que le salaire minimum soit porté à 15,00 $ d’ici quelques années, car les expériences dans ces villes et États nous fourniraient des résultats sur des situations réelles au lieu d’estimations basées sur des hypothèses parfois hasardeuses. Dans ce contexte, j’étais tout content d’apprendre la parution la semaine dernière d’une étude sur l’expérience de Seattle, d’autant plus que j’ai consacré un billet à cette expérience l’an dernier. Cette étude de Michael Reich, Sylvia Allegretto et Anna Godoey du Center on Wage and Employment Dynamics (CWED) de l’Université Berkeley (UB) est intitulée simplement Seattle’s Minimum Wage Experience 2015-16 (L’expérience du salaire minimum à Seattle en 2015-16). Mais à peine avais-je commencé à la lire que j’ai appris la parution d’une autre étude sur le même sujet de Ekaterina Jardim, Mark C. Long, Robert Plotnick, Emma van Inwegen, Jacob Vigdor et Hilary Wething de l’Université de l’État de Washington (UW). Cette étude, intitulée Minimum wage increases, wages, and low-wage employment: evidence from Seattle (Effets de l’augmentation du salaire minimum à Seattle sur les salaires et l’emploi des travailleurs à bas salaire), arrive à des conclusions bien différentes de celles de la première, pour ne pas dire carrément opposées… Puis, RDI économie s’en est mêlé en présentant les commentaires d’un économiste qui réussit à ne mentionner aucune des lacunes de la deuxième étude, lacunes que même les auteurs de l’étude avouent (et que je vais bien sûr souligner dans ce billet!) et en publiant une chronique bien mieux dosée. Malgré cet afflux d’études et de commentaires (j’ai aussi lu sept ou huit documents portant sur l’évaluation de ces deux études), je vais quand même les présenter et tenter de déterminer leurs points forts et leurs points faibles malgré mon biais évident…

L’étude de Berkeley

Après avoir fait le tour des méthodes les plus souvent adoptées depuis quelques années pour analyser les effets d’une hausse du salaire minimum, notamment en appliquant celle des différences de différences, ainsi que des précautions à prendre en appliquant cette méthode (les auteures, deux femmes et un homme, mentionnent trois tests pour vérifier si les groupes de comparaison sont vraiment compatibles avec le groupe étudié), les auteures présentent les particularités de la hausse du salaire minimum à Seattle. Le tableau que j’ai utilisé comme image pour accompagner ce billet montre que, en fait, le salaire minimum n’a pas augmenté et n’augmentera pas au même rythme selon quatre types d’employeurs :

  • ceux qui n’offrent pas d’assurance-santé et qui comptent au moins 500 employés ont connu et connaîtront la hausse la plus rapide du salaire minimum qu’ils doivent verser; ce taux a atteint 13,00 $ en janvier 2016 et 15,00 $ en janvier 2017;
  • ceux qui offrent une assurance-santé et qui comptent au moins 500 employés ont dû payer au moins 12,50 $ en 2016 et devront payer 15,00 $ en janvier 2018;
  • ceux qui comptent moins de 500 employés et qui n’offrent pas d’assurance-santé ou qui n’ont pas d’employés à pourboire ont dû payer au moins 12,00 $ en 2016 et devront payer 15,00 $ en janvier 2019;
  • ceux qui comptent moins de 500 employés et qui offrent une assurance-santé ou qui ont des employés à pourboire ont dû payer au moins 10,50 $ en 2016 et devront payer 15,00 $ en janvier 2021 seulement.

Les auteures ajoutent que les employeurs qui ont plusieurs établissements (y compris franchisés) et qui embauchent en tout au moins 500 employés sont assujettis au salaire minimum le plus élevé même s’ils embauchent peu d’employés dans chacun des établissements. Cela s’applique par exemple aux MacDonald’s et autres chaînes du genre qui sont d’importants employeurs de travailleurs au salaire minimum. Cette façon d’implanter le salaire minimum de différentes façons selon le type d’employeur complique bien sûr le travail des analystes qui tentent d’évaluer l’impact de ces hausses. Pour s’adapter à cette situation, les auteures ont analysé séparément les restaurants à service complet (qui ont des employés à pourboire) et les restaurants à service restreint (qui n’en ont pas).

– données

Les données utilisées dans cette étude proviennent des renseignements fournis par les employeurs au gouvernement aux fins de l’administration du programme d’assurance-chômage sur leurs employés, les salaires versés, les retenues effectuées, leurs coordonnées, etc. Ces données couvrent environ 97 % des salariés. Pour les fins de cette étude, les auteures se sont concentrés sur l’industrie de la restauration, le principal employeur de travailleurs payés au salaire minimum. Ils y examinent l’évolution de l’emploi et des salaires en la comparant avec leur évolution dans un «Seattle synthétique» formé de comtés extérieurs à l’État de Washington qui n’ont pas connu de hausse du salaire minimum au cours de 2015 et 2016, mais dont la population est semblable et dont l’emploi, les salaires dans la restauration et le salaire minimum ont évolué comme à Seattle au cours des cinq dernières années, soit du quatrième trimestre de 2009 au troisième trimestre de 2014 (en fait, ils changent la composition de leur «Seattle synthétique» pour chacune des variables comparées, salaires, emploi, ensemble de la restauration, restaurants à service complet et restaurants à service restreint). Ils ont évité de sélectionner des régions de l’État de Washington pour éviter des effets de débordement de la hausse du salaire minimum (des employeurs extérieurs à Seattle, mais de comtés avoisinants, risqueraient d’augmenter leurs salaires pour conserver leurs employés qui pourraient les quitter pour des emplois mieux payés à Seattle) et d’intensité de navettage de personnes habitant autour de Seattle, mais y travaillant et vice versa. On notera que l’autre étude, celle de l’UW, n’a pas pris cette précaution (ce que j’avais reproché à l’étude que l’UW avait produite l’an passé et que j’ai présentée dans ce billet). De cette façon, les auteures peuvent attribuer avec un bon niveau de crédibilité les changements entre les variables de Seattle et celles de leurs «Seattles synthétiques» à la hausse du salaire minimum.

– principaux résultats

Les graphiques ci-contre montrent l’évolution des salaires entre le quatrième trimestre de 2009 et le premier trimestre de 2016 entre Seattle (ligne bleue) et le «Seattle synthétique» approprié (tirets rouges) dans l’ensemble de la restauration et des débits de boissons (Food service), dans la restauration (Restaurants), dans les restaurants à service restreint (Limited service restaurants) et dans les restaurants à service complet (Full service restaurants). On remarque tout d’abord que l’évolution des salaires fut la même jusqu’à la hausse du salaire minimum (illustrée avec la ligne en tirets verticale), ce qui était le but recherché dans la construction des «Seattles synthétiques». Par la suite, les salaires de Seattle ont augmenté plus fortement que dans les «Seattles synthétiques» dans les quatre graphiques, mais le plus dans les restaurants à service restreint, où il n’y a pas (ou peu) de travailleurs à pourboire et où on trouve beaucoup de chaînes embauchant au total plus de 500 employés (donc où le salaire minimum a le plus augmenté), et le moins dans les restaurants à service complet, où il y a le plus de travailleurs à pourboire et où on trouve le moins de chaînes embauchant au total plus de 500 employés (donc où le salaire minimum a le moins augmenté).

Les graphiques ci-contre montrent l’évolution de l’emploi pour la même période, les mêmes industries et les mêmes territoires que les graphiques précédents. Là, les différences entre la situation à Seattle et dans les «Seattles synthétiques» sont minces, l’emploi ayant un peu plus augmenté à Seattle, essentiellement dans les restaurants à service complet.

Au bout du compte, cette étude montre que la hausse du salaire minimum a eu un effet positif sur les salaires dans la restauration, surtout dans celle à service restreint, mais n’a eu aucun impact significatif sur l’emploi. Les auteures mentionnent qu’il est possible que d’autres facteurs qui se seraient manifestés seulement en 2015 et en 2016, mais pas de 2009 à 2014, expliquent ces résultats, par exemple le boom de l’emploi ces deux dernières années à Seattle. Il sera possible de tester cette possibilité quand plus de données seront disponibles. Finalement, les auteures procèdent à des tests de robustesse qui confirment (ou, tout le moins, n’infirment pas) les résultats de l’étude.

La seule véritable faiblesse de cette étude est l’absence de données spécifiques sur les heures de travail. Par contre, une baisse significative de ces heures se refléterait sur les salaires versés, ce qui ne semble pas le cas ici, puisque les salaires hebdomadaires ont augmenté de l’ampleur prévue en fonction de l’importance de la hausse du salaire minimum applicable aux différentes catégories de restaurants.

L’étude de l’Université de Washington

Cette étude a été produite avec la même équipe que l’étude que j’ai commentée il y a bientôt un an. On verra qu’elle a les mêmes lacunes que celles que j’avais mentionnées plus certaines qui m’avaient échappées ou qui se sont ajoutées en raison du changement de la méthode utilisée.

Contrairement à l’étude de l’UB, celle-ci ne vise pas une industrie ou une tranche d’âge en particulier (comme les adolescents), mais entend mesurer «l’impact d’une augmentation du salaire minimum pour l’emploi dans toutes les catégories d’employés à bas salaire, couvrant toutes les industries et les tranches d’âge des travailleurs». Cela dit, elle examinera la situation spécifique de l’industrie de la restauration pour voir où se situe cette étude par rapport aux nombreuses autres études, comme celle de l’UB, qui analysent les effets d’une hausse du salaire minimum à partir des données de cette industrie.

– données

Cette étude repose sur les mêmes données que celle de l’UB, mais de 2005 à 2016 (plutôt que de 2009 à 2016). Les auteurs ont en plus eu accès à des données sur les heures de travail. Par contre, comme ces données sur les heures de travail ne sont disponibles que pour quatre États des États-Unis (dont l’État de Washington) car l’admissibilité à l’assurance-chômage tient compte dans ces États du nombre d’heures travaillées, ils ont été forcés de bâtir leur «Seattle synthétique» à l’intérieur de cet État, ce qui peut, comme je l’ai mentionné dans mon billet de l’an dernier et plus tôt dans ce billet, entraîner des effets de débordement de la hausse du salaire minimum et d’intensité de navettage de personnes habitant autour de Seattle mais y travaillant et vice versa (ce que les auteurs savent, car ils en parlent). En fait, cette construction ne permet pas à cette étude de satisfaire aux trois tests que l’étude de l’UB a conçus pour vérifier si les groupes de comparaison sont vraiment compatibles avec le groupe étudié.

Si les auteurs de cette étude ont préféré analyser la situation de l’ensemble des emplois à bas salaires, ils ont exclu de leur champ d’étude les entreprises qui ont plusieurs lieux de travail (comme les chaînes de restaurants, McDo et autres), car ces entreprises fournissent les renseignements sur l’ensemble des salariés de tous leurs établissements sans distinguer les renseignements relatifs à chaque établissement. Les auteurs ne peuvent donc pas savoir où travaillent vraiment ces salariés, à Seattle, dans l’État de Washington ou même ailleurs (par contre, les auteures de l’étude de l’UB ont réussi à le faire en utilisant des codes postaux). Ainsi, cette étude ne tient pas compte de l’emploi salarié de 11 % des employeurs qui embauchent 38 % des salariés de l’État de Washington (donc à la fois à Seattle et dans leur «Seattle synthétique»), soit plus de 1 million des 2,6 millions de salariés de l’État. En plus, comme les entreprises qui ont plusieurs lieux de travail (comme les chaînes de restauration rapide) paient plus souvent leurs employés au salaire minimum, cette exclusion retirerait du champ de l’étude 48 % des salariés de Seattle gagnant moins de 13 $ de l’heure (selon une critique de cette étude rédigée par Michael Reich de l’UB). En plus, comme ces employeurs sont tenus de payer le plus haut niveau du salaire minimum (13,00 $ en 2016), ce qui n’est pas le cas des employeurs embauchant moins de 500 employés, cette exclusion retire une partie bien particulière du champ de l’étude et fait en sorte que l’échantillon retenu n’est pas représentatif de l’ensemble de la population étudiée. D’autres économistes qui ont analysé l’écart entre les résultats des études de l’UW et de l’UB sont arrivés à la même conclusion, dont Ben Zipperer et John Schmitt de l’Economic Policy Institute (voir cette excellente critique de 13 pages), et Jared Bernstein, encore plus incisif (il critique aussi bien d’autres aspects de cette étude). Les auteurs reconnaissent que ces employeurs peuvent réagir différemment des employeurs de sites uniques à la hausse du salaire minimum, mais se basent sur une enquête faite auprès de 500 de ces 15 000 employeurs sur leurs intentions face à la hausse du salaire minimum pour conclure qu’ils risquent de réduire davantage les heures de travail que les autres employeurs. Comparer des données d’enquête sur des intentions (de personnes opposées à cette hausse) à des données réelles, ce n’est pas fort, comme le soulignent aussi les économistes que j’ai cités plus tôt.

– principaux résultats

Les auteurs ont utilisé une méthode tout à fait différente à celle utilisée l’année précédente. Je dois avouer que, même après plusieurs lectures, je ne comprends pas vraiment leur raisonnement. Ils avouent que leur «Seattle synthétique» a connu une croissance très différente de celle de Seattle et que ces régions «échouent à un test de falsification» (peu importe ce que cela veut dire, ça ne semble pas une bonne chose…). Ils ont donc ajouté des équations encore plus complexes à leur modèle (en se basant sur d’autres études qu’il faudrait lire pour comprendre la méthodologie) et m’ont perdu…

Compte tenu des nombreuses lacunes de cette étude et de la difficulté de comprendre comment les auteurs sont arrivés à leurs conclusions, je vais me contenter de mentionner leurs principaux résultats :

  • l’emploi et les heures de travail des personnes travaillant à Seattle et gagnant moins de 13 $ et moins de 19 $ ont grandement diminué entre 2014 et 2016 (mais pas dans la restauration pour celles gagnant moins de 19 $!), mais ils ont augmenté encore plus chez les personnes gagnant plus de 19 $ (le nombre d’heures travaillées dans la restauration par les personnes gagnant plus de 19 $ aurait augmenté de 38 % en deux ans seulement!);
  • ces données sont tellement étranges qu’elles sont remises en question dans ce billet cinglant;
  • les auteurs concluent, et c’est cela qui a fait la manchette de leur étude, que la hausse du salaire minimum a fait perdre en moyenne 125 $ par travailleur à bas salaire en raison de la baisse du nombre d’heures travaillées, mais n’a eu aucun effet dans la restauration (!); dans ce sens, cette étude ne contredit pas vraiment celle de l’UB;
  • une hausse de 1 % des salaires des personnes gagnant moins de 19 $ ferait baisser le nombre d’heures qu’elles travaillent de 3 %, un effet au moins 15 fois plus élevé que ceux trouvés en moyenne par les autres études portant sur cette question (entre 0 et 0,2 %, selon les auteurs); en plus, si on exclut la restauration où la hausse des salaires des personnes gagnant moins de 19 $ n’a eu aucun effet sur l’emploi et sur le nombre d’heures de travail, cet effet approcherait 4 % dans les autres secteurs (!).

Voici finalement les lacunes mentionnées par les économistes dont j’ai parlé plus tôt :

  • l’exclusion de 38 % des salariés travaillant pour des entreprises qui ont plusieurs lieux de travail fait en sorte que l’échantillon retenu n’est pas représentatif de l’ensemble de la population étudiée (et ce n’est pas une enquête sur les intentions des employeurs qui peut pallier cette lacune, quoiqu’en disent les auteurs, ce type d’enquêtes ayant montré à de nombreuses reprises son manque de fiabilité);
  • en plus, comme le salaire minimum est devenu plus élevé dans les entreprises qui ont plusieurs lieux de travail que dans celle n’en ayant qu’un, il est possible que davantage de travailleurs aient quitté leur emploi moins bien payé dans un établissement unique pour un emploi mieux payé dans une entreprise qui a plusieurs lieux de travail, mouvement à somme nulle pour l’emploi, mais qui se traduirait par des pertes d’emploi avec la méthode adoptée par les auteurs de cette étude;
  • la façon de construire le «Seattle synthétique» qui néglige les possibilités de débordement et de navettage et qui comprend des régions qui ont des caractéristiques très différentes de celles de Seattle;
  • le lien établi par les auteurs de l’étude entre la hausse du salaire minimum et la hausse des heures travaillées des salariés gagnant plus de 19 $ ne correspond à aucune logique du marché du travail; elle est probablement (si elle a vraiment cette ampleur, ce qui est incertain en raison de l’exclusion des entreprises qui ont plusieurs lieux de travail) due à la vigueur du marché du travail de Seattle (ou d’autres facteurs qui n’ont rien à voir avec la hausse du salaire minimum), comme le montrent sa forte croissance de l’emploi et des salaires, et son taux de chômage de 2,6 % seulement;
  • si le salaire minimum augmente dans Seattle à 13,00 $ et demeure à 11,00 $ dans la zone de contrôle, mais qu’on utilise dans les deux cas le nombre de personnes gagnant moins de 19,00 $, il est normal qu’il y ait proportionnellement moins de monde gagnant entre 13 et 19,00 $ qu’entre 11 et 19,00 $ (voir ce billet pour l’explication détaillée);
  • la grande différence entre les conclusions de cette étude et toutes les autres portant sur ce sujet (un des économistes que je cite en a répertorié 942…) accentue la possibilité que ces lacunes aient eu un impact majeur sur ses résultats.

Et alors…

Ces deux études montrent que les attentes que j’avais qu’on puisse se baser au moins minimalement sur les expériences de hausses du salaire minimum aux États-Unis pour en savoir plus sur les conséquences de telles hausses étaient trop élevées. Je m’attendais bien sûr à devoir interpréter avec circonspections les études portant sur ces expériences, dont les résultats peuvent différer grandement d’une ville à l’autre selon une foule de facteurs, facteurs incluant entre autres la démographie, le dynamisme du marché du travail, le salaire médian et moyen de ces territoires, l’acceptation sociale d’une telle hausse et même la façon dont ces hausses ont été présentées aux employeurs, mais je suis estomaqué qu’on soit empêché de discuter intelligemment des effets de ces hausses en raison de problèmes méthodologiques.

J’aurais bien sûr préféré écrire un billet qui nous aurait vraiment éclairés sur les conséquences d’une hausse du salaire minimum, mais il était difficile de le faire face aux débats que les conclusions opposées de ces deux études ont suscités. On pourrait peut-être croire que c’est en raison de mon biais en faveur de la hausse du salaire minimum que j’ai été aussi sévère avec l’étude de l’UW et si peu avec celle de l’UB, mais j’ai trouvé de nombreuses réactions négatives sur la méthode utilisée par les auteurs de celle de l’UW et aucune sur celle utilisée par les auteures de celle de l’UB. Certains ont bien tenté de dire que ces deux études ne sont pas vraiment contradictoires parce que l’étude de l’UW n’a pas trouvé d’effet négatif dans la restauration, mais cela ne justifie nullement les lacunes vraiment importantes de cette étude et les résultats absolument renversants dans les autres industries. Et, sérieusement, comment se désoler d’une baisse d’emploi ou d’heures de travail dans des postes à bas salaires quand cette baisse est pour le moins douteuse et aurait tout de même permis un taux de chômage de 2,6 %, une hausse de l’emploi de plus de 10 % en seulement deux ans, une hausse de près de 20 % du salaire moyen et une hausse de 15 % du nombre d’heures travaillées (tout cela, sauf le taux de chômage, vient du tableau 3 de la page 45 de l’étude de l’UW, entre les deuxièmes trimestres de 2014 et 2016)?

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