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Le marché du travail en août 2021 au Canada et au Québec, et la COVID-19

16 septembre 2021

marché du travail août 2021 Canada et Québec et la COVID 19Après avoir commenté les données sur l’emploi pour le mois d’août 2021 du Bureau of Labor Statistics (BLS), je poursuis ma série de billets sur le marché du travail et la COVID-19 en analysant celles de l’Enquête sur la population active (EPA) pour le même mois. On verra ici si mes prévisions d’une hausse de l’emploi moins élevée qu’en juillet au Québec et au Canada se sont réalisées.

Août 2021 au Canada

Statistique Canada a publié le 10 septembre son communiqué sur les estimations de l’EPA pour la semaine du 15 au 21 août. On y apprend notamment que :

  • avec sa hausse de 90 000 en août 2021 (ou de 0,5 %), l’estimation de l’emploi en données désaisonnalisées n’était plus inférieure que de 156 000 ou de 0,8 % à son niveau de février 2020, baisse quatre fois moins élevée qu’aux États-Unis (3,5 %); rappelons-nous que cette baisse atteignait au Canada près de 3,0 millions d’emplois ou 15,6 % en avril 2020;
  • comme la population adulte a augmenté de 1,3 % depuis février 2020, son taux d’emploi a baissé davantage, soit de 2,1 % ou de 1,3 point de pourcentage, passant de 61,8 % à 60,5 %;
  • si le taux d’emploi s’était maintenu à 61,8 %, il y aurait eu 408 000 emplois de plus en août 2021; cela dit, le vieillissement de la population explique un peu plus de 0,7 sur 1,3 point de cette baisse du taux d’emploi, ce qui ramène le déficit d’emploi depuis février 2020 à environ 178 000 en tenant compte de la hausse de la population adulte et de son vieillissement; ce nombre, 14 % plus élevé que la baisse de 156 000 emplois, représente une estimation plus juste du rattrapage qu’il reste à faire pour retrouver la situation du marché du travail d’avant la pandémie;
  • le nombre de chômeur.euses a augmenté de 294 000 personnes ou de 26 % entre février 2020 et août 2021, malgré une baisse de 81 000 en août, faisant passer le taux de chômage de 5,7 % en février 2020 à 7,1 % en août 2021, en baisse de 0,4 point par rapport à juillet (7,5 %);
  • avec la hausse de 33 000 en août, la population inactive a augmenté de 269 000 personnes entre février 2020 et août 2021, hausse essentiellement due à la croissance de la population et à son vieillissement;
  • avec sa baisse de 0,1 point en août 2021 par rapport à juillet (65,2 %), le taux d’activité est passé de 65,5 % à 65,1 % entre février 2020 et août 2021, baisse due uniquement au vieillissement de la population;
  • l’emploi à temps plein a augmenté de 0,4 % en août et l’emploi à temps partiel de 0,6 %; entre février 2020 et août 2021, l’emploi à temps partiel a augmenté de 0,8 %, pendant que l’emploi à temps plein diminuait de 1,2 %;
  • après deux hausses exceptionnelles de 7,1 % en juin et de 2,5 % en juillet, l’emploi a augmenté de 0,9 % en août chez les personnes âgé.es de 15 à 24 ans, alors qu’il a augmenté que de 0,3 % chez les 25 à 54 ans et de 0,7 % et chez les 55 ans et plus; malgré ces trois hausses importantes, l’emploi a davantage diminué chez les jeunes (de 1,6 %) que dans les deux autres groupes entre février 2020 et août 2021 (0,7 % dans les deux cas);
  • par contre, comme la population de ces trois groupes a évolué bien différemment depuis 18 mois, il faut souligner que le taux d’emploi des jeunes a moins reculé entre février 2020 et août 2021 que celui des deux autres groupes, soit de 0,4 point de pourcentage (de 58,0 % à 57,6 %), alors que celui de 25-54 ans reculait d’un point (de 83,1 % à 82,1 %) et celui des 55 ans et plus de 1,3 point (de 36,0 % à 34,7 %);
  • même s’il a diminué de 16 % à 11,6 % entre mai et août 2021, le taux de chômage des 15 à 24 ans surpassait encore de beaucoup celui des deux autres groupes (6,0 % et 7,3 %);
  • le taux de chômage des jeunes qui étudiaient à temps plein en mars et qui prévoyaient poursuivre leurs études à l’automne est passé de 12,7 % en août 2019 à 26,0 % en août 2020 et à 11,1 % en août 2021, et leur taux d’emploi de 55,0 % à 47,5 % puis à 56,1 %, un taux plus élevé qu’en août 2019, même si on accuse ces jeunes de moins travailler qu’avant en raison des programmes d’aide aux travailleur.euses (voir ce billet).

Août 2021 au Québec

Entre les semaines de référence de juillet et d’août (du 15 au 21 août), la seule décision des gouvernements ayant un impact pour le Québec et le reste du Canada a été l’ouverture des frontières pour les touristes des États-Unis. Je m’attendais donc à une légère hausse de l’emploi, comme dans le reste du Canada. J’avais tort! En effet :

  • l’estimation de l’emploi en données désaisonnalisées a baissé de 11 000 en août (ou de 0,3 %); la baisse entre février 2020 et août 2021 a atteint 65 000 emplois ou 1,5 %;
  • comme la population adulte a augmenté de 0,9 % depuis février 2020, son taux d’emploi a baissé davantage, soit de 2,4 % ou de 1,5 point de pourcentage, passant de 61,9 % à 60,4 %;
  • si le taux d’emploi s’était maintenu à 61,9 %, il y aurait eu 106 000 emplois de plus en août; par contre, le vieillissement de la population explique environ 0,8 sur 1,5 point de la baisse du taux d’emploi, ce qui ramène le déficit d’emploi depuis février 2020 à environ 49 500, soit moins que la baisse officielle de 65 000 emplois; cela signifie que le vieillissement de la population a eu plus d’effet sur l’emploi que la hausse de la population adulte (ralentie en raison de la baisse de l’immigration, alors que le vieillissement s’est au contraire accéléré pour cette raison); ce nombre, 49 500 emplois, représente une estimation plus juste du rattrapage qu’il reste à faire pour retrouver la situation du marché du travail d’avant la pandémie;
  • la baisse de l’emploi depuis février 2020 fut nettement plus élevée au Québec (1,5 %) que dans le reste du Canada (0,6 %); entre juillet et août 2021, le Québec est passé du troisième au sixième rang des pertes d’emplois les moins élevées en pourcentage depuis février 2020, comme on peut le voir dans l’image qui accompagne ce billet;
  • marché du travail août 2021 Canada et Québec et la COVID 19_1entre février 2020 et août 2021, l’estimation de l’emploi a diminué beaucoup plus chez les femmes (53 000 emplois ou 2,55 %) que chez les hommes (12 200 emplois ou 0,54 %); l’écart entre ces deux baisses a toutefois diminué en août, passant de 2,4 à 2,0 points; en effet, l’estimation de l’emploi a diminué davantage en août chez les hommes (de 9100 emplois ou de 0,4 %) que chez les femmes (de 2000 emplois ou de 0,1 %);
  • si le nombre d’emplois a globalement diminué de 1,5 % entre février 2020 et août 2021, cette baisse fut de 2,2 % chez les employé.es (ou salarié.es) du secteur privé et de 10,3 % chez les travailleur.euses autonomes (baisse concentrée dans la santé, l’hébergement et la restauration, les services aux entreprises, le transport, les autres services et l’information, la culture et les loisirs); pendant ce temps, l’emploi augmentait de 5,7 % chez les employé.es du secteur public, surtout dans le secteur de l’éducation, secteur dont les estimations d’emploi ne cessent de surprendre depuis le début de la crise; ces estimations nous montrent aussi que la baisse de 11 000 emplois en août s’est répartie bien différemment selon les catégories d’emploi : hausse chez les salarié.es du secteur public (7 400 ou de 0,7 %), petite baisse chez les salarié.es du secteur privé (-4300 ou de 0,15 %) et forte baisse dans le travail autonome (-14 100 ou de 2,8 %);
  • l’emploi à temps partiel a diminué de 2,8 % en août 2021, alors que l’emploi à temps plein augmentait de 0,3 %; entre février 2020 et août 2021, l’emploi à temps partiel a diminué de 6,3 % et l’emploi à temps plein de 0,4 %;
  • le nombre de chômeur.euses a augmenté de 61 000 (ou de 30 %) entre février 2020 et août 2021, malgré une baisse de 14 500 en août 2021; le taux de chômage est ainsi passé de 4,5 % en février 2020 à 5,8 % en août 2021, en baisse de 0,3 point par rapport à juillet (6,1 %);
  • avec sa hausse de 31 000 en août, la population inactive a augmenté de 70 400 personnes entre février 2020 et août 2021, hausse essentiellement due à la croissance de la population et à son vieillissement;
  • avec sa baisse de 0,4 point en août 2021 par rapport à juillet (64,5 %), le taux d’activité est passé de 64,8 % à 64,1 % entre février 2020 et août 2021, baisse due uniquement au vieillissement de la population;
  • après deux hausses exceptionnelles de 8,8 % en juin et de 1,7 % en juillet, l’emploi a baissé de 2,2 % en août chez les personnes âgé.es de 15 à 24 ans, alors qu’il a augmenté de 0,3 % chez les 25 à 54 ans et a diminué de 0,7 % chez les 55 ans et plus; malgré cette dernière baisse, l’emploi a diminué au même rythme chez les jeunes et chez les 25 à 54 ans (2,3 %) entre février 2020 et août 2021, alors qu’il a augmenté de 1,4 % chez les 55 ans et plus;
  • par contre, comme la population de ces trois groupes a évolué bien différemment depuis 18 mois, il faut souligner que le taux d’emploi des jeunes a moins reculé entre février 2020 et août 2021 que celui des 25-54 ans, soit de 1,0 point de pourcentage (de 66,3 % à 65,3 %) par rapport à 1,8 point (de 85,7 % à 83,9 %), alors que celui des 55 ans et plus ne baissait que de 0,4 point (de 32,8 % à 32,4 %);
  • le taux de chômage des 15 à 24 ans (6,9 %) était rendu en août 2021 moins élevé qu’en février 2020 (7,0 %) et même que celui des personnes âgées de 55 ans et plus (7,1 % par rapport à 4,9 % en février 2020); celui des 25 à 54 ans était le plus faible, mais nettement plus élevé qu’en février 2020 (5,2 % par rapport à 3,8 %);
  • le taux de chômage des jeunes qui étudiaient à temps plein en mars et qui prévoyaient poursuivre leurs études à l’automne est passé de 10,2 % en août 2019 à 19,6 % en août 2020 et à 5,8 % en août 2021, et leur taux d’emploi de 63,1 % à 61,0 % puis à 66,0 %, ce qui montre leur désir de travailler, contrairement au discours ambiant; ces jeunes avaient par ailleurs en août 2021 le deuxième taux d’emploi le plus élevé des 10 provinces canadiennes (derrière l’Île-du-Prince-Édouard) et le taux de chômage le plus bas.

On pourrait penser que le fait que le taux d’activité ait été plus élevé dans le reste du Canada (65,4 %) qu’au Québec (64,1 %) en août 2021 montre une plus grande vitalité de leur marché du travail. En fait, c’est uniquement en raison des différences dans leur structure démographique que le taux d’activité était plus élevé dans le reste du Canada qu’au Québec, le Québec ayant une proportion beaucoup plus élevée d’adultes âgé.es de 65 ans et plus (23,7 % par rapport à 21,1 %). Ainsi, si le Québec avait eu la même structure démographique que le reste du Canada en août 2021, son taux d’activité aurait été plus élevé que celui du reste du Canada. En effet, avec les données non désaisonnalisées du tableau 14-10-0017-01, on peut calculer, en associant les taux d’activité par tranche d’âge de cinq ans (15-19 ans, 20-24 ans jusqu’à 65-69 ans et 70 ans et plus) au pourcentage de la population adulte dans ces tranches d’âges dans le reste du Canada, que le taux d’activité aurait en fait été en août 2021 de 67,1 % au Québec au lieu de 65,1 % par rapport à 66,8 % dans le reste du Canada, s’il avait eu la même structure démographique. On remarquera que les taux d’activité d’août 2021 en données non désaisonnalisées étaient plus élevés que les taux d’activité en données désaisonnalisées de 1,0 point au Québec (65,1 % et 64,1 %) et dans le reste du Canada (66,4 % et 65,4 %).

En gardant en tête le fait que les marges d’erreur des estimations de l’emploi de l’EPA sont encore plus importantes avec des données désagrégées comme celles par industrie, je présente dans le tableau qui suit (tiré des données du tableau 14-10-0355-01) la variation de ces estimations par industrie entre juillet 2021 et août 2021, et entre février 2020 et août 2021. J’ai mis en caractère gras dans les quatre dernières colonnes du tableau les hausses et les baisses les plus importantes.

marché du travail août 2021 Canada et Québec et la COVID 19_2

On peut voir que l’emploi a baissé dans 10 industries et a augmenté dans les six autres entre juillet 2021 et août 2021. Il y a eu trois hausses de plus 5000 emplois, soit dans les administrations publiques (12 700 ou 5,1 %), dans le commerce de gros et de détail (6300 ou 1,0 %) et dans les services d’hébergement et de restauration (5300 ou 2,7 %). Avec les hausses des deux mois précédents, l’emploi dans cette industrie a augmenté de 43 300 emplois (27,4 %) en trois mois, et même en fait de 54 000 ou de 34 % en données non désaisonnalisées, ce qui est énorme pour une industrie dans laquelle les employeurs se plaignent constamment de pénuries de main-d’œuvre. Il y a eu quatre baisses de plus 5000 emplois, soit dans l’information, culture et loisirs (-13 100 ou -7,6 %), dans les toujours aussi surprenants services d’enseignement (-8100 ou -2,2 %), dans les soins de santé et assistance sociale (-5900 ou -1,0 %) et dans l’agriculture (-5400 ou -9,4 %). Notons que trois de ces quatre industries (sauf la santé) connaissent des variations d’emploi saisonnières l’été, ce qui pourrait avoir eu une influence sur l’ampleur de ces baisses en août.

Le tableau nous montre encore après 18 mois de crise cinq baisses de plus de 19 000 emplois, dont deux de plus de 30 000 et une de plus de 50 000 :

  • les services d’hébergement et de restauration (baisse de 57 800 emplois, ou de 22,3 %);
  • la fabrication (35 100 ou 7,0 %);
  • le transport et l’entreposage (27 300 ou 11,0 %);
  • l’information, culture et loisirs (21 300 ou 11,7 %);
  • les autres services (19 600 ou 11,3 %).

Les deux hausses les plus importantes depuis février 2020 ont eu lieu dans les services d’enseignement (34 800 emplois ou 11,0 %) et dans la finance, assurances, services immobiliers et de location (34 500 emplois ou 13,8 %), deux hausses étranges, d’autant plus que les données de l’EERH montrent plutôt des baisses de l’emploi salarié dans ces deux industries entre février 2020 et juin 2021. Finalement, l’emploi aurait augmenté de 22 000 ou de 9,1 % dans les administrations publiques, hausse concentrée à 93 % au cours des deux derniers mois, ce qui la rend suspecte.

Et après?

Depuis quelques mois, mes prévisions de cette section ont presque toujours été bonnes, sauf ce mois-ci! Quand on peut se baser sur des annonces gouvernementales importantes pour faire ces prévisions, elles ne sont pas bien difficiles. Mais, depuis qu’il n’y en a presque plus, c’est plus difficile, car on tombe dans les travers habituels de l’EPA, avec ses marges d’erreur importantes et son système de désaisonnalisation qui ne fonctionne pas bien en temps de pandémie.

Entre les semaines de référence d’août et celle de septembre (cette semaine, soit du 12 au 18 septembre), il n’y a pas eu d’annonces majeures au Québec et peu dans le reste du Canada. Par contre, le nombre de cas de COVID-19 et d’hospitalisations, notamment en soins intensifs, a augmenté dans de nombreuses provinces, notamment au Québec (dont à Montréal), où le nombre d’hospitalisations a plus que quadruplé en un peu plus d’un mois, passant de 55 le 9 août à 250 le 15 septembre et le nombre de patient.es aux soins intensifs a presque triplé en 22 jours (de 29 à 85). La situation est encore pire en Alberta, en Saskatchewan et en Colombie-Britannique, alors que le nombre de cas se stabilise ou diminue en Ontario. Heureusement, le taux de vaccination progresse rapidement partout au pays, dont au Québec, ce qui permet d’espérer qu’il n’y aura plus de nouveaux confinements au cours des prochains mois, donc de périodes de baisses importantes de l’emploi. Comment cela se traduira-t-il en termes d’emplois en septembre? Je renonce à me prononcer!

Et alors…

La baisse du nombre d’emplois au Québec en août m’a pris par surprise, alors que sa hausse dans le reste du Canada fut assez conforme à mes attentes. Le bon côté de cette situation est qu’elle m’a forcé à creuser un peu plus les données et m’a permis de constater à quel point le vieillissement de la population a eu un impact bien plus grand que je m’y attendais sur l’emploi depuis le début de la pandémie. C’est sûr que ce facteur jouait peu dans les premiers mois, mais après 18 mois, son impact est devenu majeur, dans un contexte où l’immigration et la contribution des résident.es non permanent.es ont fortement ralenti et où l’ampleur des baisses d’emplois dues à la pandémie a grandement diminué. Je ne devrais pas être surpris de la force de cet impact, car j’ai beaucoup écrit sur la question, dont ce billet publié il y a même moins d’un mois. Ce que j’ai le plus réalisé ce mois-ci, c’est que le vieillissement de la population au Québec a eu plus d’impact sur l’évolution de l’emploi que la hausse de la population et autant que la pandémie!

Quant à la baisse d’emploi observée au Québec en août, j’ai eu beau regarder les données sous tous ses angles, j’ai de la difficulté à la comprendre. Il faut dire qu’avec une baisse aussi faible (11 000 emplois ou moins de 0,3 % (0,26 %, pour être précis), presque tous les changements du niveau de l’emploi selon le sexe, le statut d’emploi, la catégorie d’emploi ou l’industrie sont inférieurs à la marge d’erreur à 95 %. En plus, comme mentionné dans le billet, le système de désaisonnalisation de Statistique Canada fonctionne moins bien dans des périodes de crise comme celle-ci. Cette remarque a aussi été soulevée aux États-Unis, notamment pour les données dans l’enseignement. Par exemple, cette baisse d’emploi en août pourrait être en partie un retour de balancier des hausses importantes en juin et en juillet qui seraient dues à des embauches décalées dans le temps. Mais, peut-être pas!

Par ailleurs, le nombre de chômeur.euses inexpérimenté.es (qui n’ont pas travaillé depuis au moins un an, voir ce billet pour en savoir plus sur le chômage inexpérimenté) a légèrement augmenté au Québec (de 1700) en août en données non désaisonnalisées, ce qui a fait passer leur proportion de 49 % à 47 % des chômeur.euses, car le nombre de chômeur.euses expérimenté.es a augmenté davantage (de 13 000). Ce nombre a diminué de plus de 27 000 dans le reste du Canada, alors que le nombre de chômeur.euses expérimenté.es augmentait de plus de 57 000. En conséquence, la proportion de chômeur.euses inexpérimenté.es est passée de 54 % à 51 % des chômeur.euses. Ces fortes proportions de chômeur.euses inexpérimenté.es au Québec et dans le reste du Canada montrent que bien des gens, même ceux qui sont absents du marché du travail depuis plus d’un an, cherchent du boulot, contrairement à ce que prétendent les personnes qui voudraient mettre fin à la Prestation canadienne de la relance économique (PCRE). Ces taux (47 % et 51 %) sont les quatrième (dans le reste du Canada) et dixième (au Québec) plus élevés des 548 mois depuis janvier 1976, le sommet ayant été atteint dans les deux cas en juin 2021. Cela montre à quel point la situation actuelle est particulière. Notons que ces proportions étaient d’environ 30 % au Québec et d’un peu plus de 35 % dans le reste du Canada avant la pandémie.

L’augmentation du nombre de cas et d’hospitalisations montre bien que, malgré la hausse du taux de vaccination, il ne faut pas baisser la garde!

2 commentaires leave one →
  1. 16 septembre 2021 20 h 54 min

    Bonjour,

    Merci pour ce billet. Je ne comprends pas du tout ce passage : »Ces fortes proportions de chômeur.euses inexpérimenté.es au Québec et dans le reste du Canada montrent que bien des gens, même ceux qui sont absents du marché du travail depuis plus d’un an, cherchent du boulot, contrairement à ce que prétendent les personnes qui voudraient mettre fin à la Prestation canadienne de la relance économique (PCRE) ». Comment une forte proportions de personnes chomeuses depuis plus d’un an serait un argument en faveur du maintien de la PCRE?

    Plus largement, je me questionne :

    Je suis en faveur d’un revenu de base sans égard à la productivité de la personne qui permettent de vivre dignement (dc au moins la MPC).

    Le « test » de la PCU/PCR me rend perplexe : il est bcp critiqué dans la population et chez les politicien-ne-s et aussi dans les médias, mais j’ai rien croisé de vraiment appuyé, justifié et informé sur le sujet.

    J’aimerais savoir:

    1. Ce que vous pensez de la PCU/PCR
    2. et si ça correspond à un test de revenu minimum garanti
    3. et comment ce dernier devrait différent pour éviter les conséquences négatives observées s’il y a lieu.

    Me pointer une lecture/vidéo/docu pour m’éduquer est aussi une option 🙂

    J’en ai marre d’entendre tlm chialer contre la PCU ou la PCRE qui serait soit-disant responsable de tous nos problèmes post-confinement…Des études avaient démontré qu’augmenter l’aide sociale augmentait la capacité des gens à intégrer le marché du travail et à sortir de la pauvreté. Qu’en est-il maintenant avec la PCU/PCR?

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  2. 18 septembre 2021 10 h 30 min

    @ mamzelltourmente

    Désolé, je viens seulement de voir votre commentaire qui s’est retrouvé dans les «indésirables» (je reçois au moins une dizaine de faux commentaires d’hameçonnage par jour…).

    « Comment une forte proportion de personnes chômeuses depuis plus d’un an serait un argument en faveur du maintien de la PCRE?»

    Parce que la PCRE s’adresse uniquement aux travailleur.euses autonomes et aux salarié.es qui ne sont pas admissibles à l’assurance-emploi, dont une bonne part ne sont pas admissibles parce que ces personnes sont en chômage depuis plus d’un an et n’ont pas cotisé à ce programme au cours de la dernière année. En plus, pour être considérée en chômage par Statistique Canada, une personne doit chercher un emploi. Si une personne se contente de rester à la maison et à recevoir son chèque de la PCRE comme le prétendent les opposant.es à la PCRE, elle serait considérée comme inactive par Statistique Canada.

    «Le « test » de la PCU/PCR me rend perplexe : il est bcp critiqué dans la population et chez les politicien-ne-s et aussi dans les médias, mais j’ai rien croisé de vraiment appuyé, justifié et informé sur le sujet.»

    J’ai justement écrit un billet sur le sujet récemment. Voir https://jeanneemard.wordpress.com/2021/09/02/les-postes-vacants-la-covid-19-et-les-programmes-daide-aux-travailleur-euses/.

    «J’aimerais savoir:

    1. Ce que vous pensez de la PCU/PCR
    2. et si ça correspond à un test de revenu minimum garanti
    3. et comment ce dernier devrait différent pour éviter les conséquences négatives observées s’il y a lieu.»

    1. Voir le même billet. Je trouve que la PCRE est bien conçue et que la PCU était aussi adaptée aux besoins au début de la pandémie, mais moins par la suite.

    2. Pas du tout. Ces deux programmes ne s’adressent (adressait dans le cas de la PCU) qu’à des personnes ayant travaillé l’année précédant la crise et n’étaient pas liés aux revenus de ces personnes, si elles avaient reçu en 2019 un revenu net de travail d’au moins 5000 $ sans maximum (il y a un maximum, mais pas pour 2019, uniquement pour les années suivantes qui obligent à rembourser ces prestations si on a gagné plus qu’un certain montant). Notez que votre question porte sur le revenu minimum garanti, qui s’adresse uniquement aux personnes qui gagnent moins qu’un seuil de revenus, mais qu’avant vous avez parlé du revenu de base qui s’adresse à tout le monde. J’appuie en gros le premier (RMG), mais pas le deuxième (revenu de base). Voir notamment ces six billets qui datent un peu, mais que j’endosse encore : https://jeanneemard.wordpress.com/tag/le-revenu-de-base/

    3. Je ne suis pas certain de comprendre cette question, «ce dernier» pouvant être le revenu minimum garanti ou la PCRE. Et je ne sais pas de quelles «conséquences négatives observées» vous parlez. Si vous parlez ici de la PCRE, vous avez justement dit plus tôt que vous n’avez pas vu d’information claire sur ses supposés effets négatifs. Et moi non plus, seulement des affirmations non démontrées. Il est donc difficile de parler de «conséquences négatives observées». Cela dit, je suggère la lecture de mon billet sur le sujet (https://jeanneemard.wordpress.com/2021/09/02/les-postes-vacants-la-covid-19-et-les-programmes-daide-aux-travailleur-euses).

    «Qu’en est-il maintenant avec la PCU/PCR?»

    Il est trop tôt pour le dire… Chose certaine, ces programmes ont aidé bien des gens qui auraient été dans la misère sans eux.

    J’espère que cela répond à vos questions.

    Bonne journée et désolé pour le délai…

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