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La rémunération des médecins en 2020-2021

2 juin 2022

rémunération des médecins en 2020-2021Note : La mise à jour des données provenant des recensements «promise» dans ce billet a été faite. Voir ce billet.

Voilà plus de trois ans que je n’ai pas mis à jour mon billet sur la rémunération des médecins, la dernière fois lors de la campagne électorale de 2018. Comme celle de 2022 s’en vient rapidement et comme l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) a publié la semaine dernière une note socioéconomique sur les 20 ans des groupes de médecine de famille (GMF) dans laquelle l’autrice, Anne Plourde, abordait la rémunération des médecins (voir aussi cette lettre parue dans Le Devoir), je me suis dit qu’il était temps de m’y mettre. En plus, j’ai constaté que les données pour l’année 2020-2021 en cours de pandémie étaient disponibles depuis le début mai (le 5, pour être précis), permettant de savoir à quel point la crise de la COVID-19 a influencé la rémunération des médecins. Ma seule réserve est que les données sur le revenu d’emploi par profession du recensement de 2021 ne sont pas encore publiées. Ça me donnera une excuse pour le mettre à jour plus rapidement!

Pour construire le premier tableau de ce billet (le gros), j’utiliserai des données tirées :

  • des documents produits dans le cadre de l’étude des crédits du gouvernement par la Commission de la santé et des services sociaux (CSSS), plus spécifiquement ceux de 2010-2011 (pages 118 et 119), de 2018-2019 (voir les pages 149 et 150 du document intitulé Régie de l’assurance maladie du Québec. Réponses aux demandes de renseignements généraux et particuliers de l’opposition. Étude des crédits 2018-2019, disponible sur cette page), de 2020-2021 (pages 167 et 168) et de 2022-2023 (pages numérotées 192 et 193 du document intitulé Régie de l’assurance maladie du Québec. Réponses aux demandes de renseignements généraux et particuliers. Étude des crédits 2022-2023 sur cette page);
  • des échelles salariales des infirmières et des infirmières auxiliaires membres de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) couvrant les périodes de 2007 à 2009 (absentes du site de la FIQ), de 2016 à 2020 et de 2021 à 2023, et celles des préposé.es aux bénéficiaires sur le site du Comité patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux (CPNSSS);
  • du tableau 18-10-0005-01 de Statistique Canada sur l’indice des prix à la consommation.

Précisions sur les rémunérations publiées

Quand on utilise les données de l’étude des crédits, on omet souvent de tenir compte des petites notes qui les accompagnent. On y apprend entre autres que les rémunérations moyennes publiées sont seulement celles des médecins spécialistes qui ont gagné en 2008-2009 «un revenu minimal de 9406 $ pour chacun des trimestres et un revenu annuel minimal de 84 424 $», en 2016-2017, 14 163 $ et 127 133 $, en 2018-2019 et en 2020-2021, 15 045 $ et 135 053 $. Pour les omnipraticien.nes, ces revenus minimaux étaient de 11 933 $ et 107 127 $ pour 2020-2021.

D’ailleurs, le nombre total de médecins spécialistes retenu.es dans ces données s’élevait à 8784 en 2020-2021, alors que le nombre de membres actif.ives du Collège des médecins atteignait en fait 22 247 cette année-là (voir les pages 134 du rapport annuel de 2020-2021). Si on soustrait le nombre de médecins pratiquant ce que le Collège appelle la médecine générale en supposant que la proportion d’actif.ives est la même dans les deux groupes, on se retrouve avec un peu moins de 11 700 médecins spécialistes actif.ives. Ainsi le nombre de médecins spécialistes considéré.es dans ce document représenterait seulement les 75 % des médecins spécialistes les mieux rémunéré.es. Malheureusement, le document ne mentionne pas le nombre de médecins omnipraticien.nes considéré.es.

Contrairement aux données que j’ai consultées pour les années 2008-2009 et 2016-2017, celles pour 2018-2019 et 2020-2021 ne fournissent pas d’estimations des frais de cabinets. J’ai donc modifié mon tableau en conséquence et ai présenté les données les plus comparables pour ces quatre années. À noter que les documents précisent que les «revenus moyens bruts» que j’ai utilisés n’incluent pas «la majoration payée aux médecins en territoires désignés ainsi que les primes d’éloignement ou d’isolement». Malheureusement, ces sommes ne sont fournies que pour les données plus récentes, celles de 2018-2019 et 2020-2021, mais pas pour celles de 2008-2009 et de 2016-2017. De toute façon, ces majorations et primes ont fait augmenter les revenus des spécialistes de 2,9 % et ceux des omnipraticien.nes de 3,8 % en 2020-2021, ce qui ne changerait pas du tout les tendances de l’évolution de leur rémunération. En fait, l’absence de données sur les frais de cabinets, qui représentent dans quelques spécialités des sommes importantes (près de 25 % des revenus bruts dans certaines spécialités et 0 dans d’autres, voir le tableau du billet précédent, pour une moyenne d’environ 7 % des revenus chez les médecins spécialistes et de 18 % chez les omnipraticien.nes), modifie bien plus les résultats que l’absence des primes et majorations.

Le tableau

Ce tableau présente les revenus moyens bruts et le pourcentage d’augmentation entre 2008-2009 et 2018-2019 et 2020-2021, et entre 2018-2019 et 2020-2021 pour chaque domaine de la médecine spécialisée et pour les omnipraticien.nes. J’ai aussi ajouté pour fin de comparaison le salaire horaire des infirmières, infirmières auxiliaires et préposé,es aux bénéficiaires, selon le premier échelon salarial des conventions collectives en vigueur lors des mêmes années, ainsi que l’évolution de l’indice des prix à la consommation.

rémunération des médecins en 2020-2021_1

J’ai choisi les deux premières années du tableau (2008-2009 et 2016-2017) parce que j’avais déjà les données (2008-2009 est aussi l’année des données disponibles les plus anciennes que j’ai trouvées, datant d’un an après la signature de l’entente entre le gouvernement et les fédérations de médecins en 2007 pour rejoindre le niveau de rémunération des médecins du reste du Canada), 2018-2019, parce qu’il s’agit du sommet des revenus des médecins spécialistes, car, déjà pour celles de 2019-2020, leurs revenus avaient baissé un peu, probablement en raison de la pandémie, et 2020-2021 parce que c’est l’année pour laquelle les données sont les plus récentes et qu’elle est au coeur de la pandémie.

Le tableau montre que les revenus des omnipraticien.nes et des médecins spécialistes ont augmenté respectivement de 49,9 % et de 59,6 % en dix ans entre 2008-2009 et 2018-2019. Précisons que ces hausses ne tiennent pas compte des baisses d’impôts dont ils peuvent bénéficier en exerçant en société. Ce serait le cas de 67 % des médecins spécialistes et de 53 % des omnipraticien.nes, qui épargneraient ainsi annuellement environ 250 millions $ (170 millions $ pour les spécialistes et 80 millions $ pour les omnipraticien.nes, selon les estimations d’Anne Plourde de l’IRIS).

Mais, le plus marquant dans ce tableau est de constater que le salaire des infirmières a, lui, à peine augmenté de 9,7 %, environ cinq fois moins que le revenu des omnipraticiens, six fois moins que celui des médecins spécialistes et près de 10 fois moins que les gériatres, et même 33 % de moins que l’inflation (14,5 %). Les infirmières auxiliaires et les préposé.es aux bénéficiaires s’en tirent mieux avec des augmentations de 20,7 % et de 22,7 %, probablement en raison de gains dans le cadre du programme d’équité salariale du secteur parapublic. Cela dit, ces hausses sont tout de même au moins deux à trois fois moins élevées que celles des omnipraticien.nes et des médecins spécialistes et quatre fois moins que celles des gériatres, et plus basses que celles des 40 spécialités indiquées dans ce tableau. La situation fut bien différente entre 2018-2019 et 2020-2021. En effet, les revenus ont diminué dans 35 spécialités en raison des mesures prises dans la lutte contre la COVID-19, seul.es les omnipraticien.nes et les spécialistes en santé communautaire ont connu une hausse de plus de 2 %, soit de respectivement 5,3 % et de 30,6 %, ces spécialistes regroupant ceux en santé publique et médecine préventive qui furent et sont encore fortement sollicités par la pandémie actuelle. Notons aussi que ces médecins étaient les moins bien payé.es en 2018-2019 (même moins que les omnipraticien.es) et que, même après cette hausse, ils restaient au quatrième rang des médecins spécialistes les moins biens payé.es.

À l’inverse, les employé,es syndiqué.es ont eu des hausses salariales supérieures à l’inflation, de peu pour les deux classes d’infirmières (4,6 % et 4,5 % par rapport à 2,9 %), mais de beaucoup (17,9 %) pour les préposé.es aux bénéficiaires en raison du rattrapage salarial important dont iels ont bénéficié. Notons que le salaire horaire des infirmières auxiliaires se retrouve inférieur à celui des préposé.es aux bénéficiaires, mais qu’il le rattrape et le dépasse dans les échelons salariaux suivants.

Comment alors expliquer les grandes différences de revenus parmi les médecins spécialistes, revenus qui passaient en 2018-2019 de 275 811 $ en santé communautaire (moins que pour les omnipraticien.nes, je le répète) à 607 842 $ en cardiologie, à 627 727 $ en chirurgie cardio-vasculaire et thoracique, à 763 815 $ en ophtalmologie et à 858 741 $ en radiologie (je rappelle que ces revenus sont établis en ne considérant que les médecins spécialistes qui ont gagné au moins 127 133 $ cette année-là, et qu’ils ne sont pas soustraits des frais de cabinet qui étaient selon les données de 2016-2017 les plus élevés en radiologie et en ophtalmologie)? Difficile à dire. Il semble qu’une des raisons est le fait que l’établissement des tarifs des actes des médecins ne soit pas mis à jour assez fréquemment. Ainsi, cet article mentionne le cas des ophtalmologistes où «les opérations sont de très courte durée, si bien que les médecins peuvent en faire plusieurs et gonfler leurs revenus» en raison des améliorations technologiques. L’explication pour les radiologistes serait semblable.

Écarts de rémunération

Pourquoi avoir accordé ces hausses? Officiellement, c’était pour combler l’écart «très important de rémunération avec la moyenne des médecins des autres provinces», nous rappelait Diane Francœur en 2014, présidente de la Fédération des médecins spécialistes du Québec. Or, qu’en est-il?

Le tableau qui suit (tiré du fichier 98-400-X2016355 du recensement de 2016) montre les revenus annuels moyens d’emploi des membres de diverses professions qui travaillaient à temps plein (au moins 30 heures par semaine) et à l’année (au moins 49 semaines, y compris les vacances) en 2015 pour le Québec et pour le reste du Canada (RdC, dans le tableau). L’intérêt de cette source est que le revenu d’emploi est celui tiré «des traitements, salaires, pourboires et commissions ainsi que le revenu net provenant d’un travail autonome (activités d’une ferme non constituée en société et activités non agricoles)». Utilisant le revenu net du travail autonome (mais avant impôt), il tient compte de toutes les dépenses déductibles comme les frais de cabinet, mais aussi des dépenses communes à tous les médecins (en cabinet comme en établissement), comme les cotisations au Collège des médecins et à leur association (Fédération des médecins spécialistes et Fédération des médecins omnipraticiens), les frais d’assurance, l’abonnement à des revues médicales, la participation à des colloques, etc. Par contre, même en utilisant les données des personnes qui travaillaient à temps plein et à l’année, celles-ci ne tiennent pas compte des heures réellement travaillées. En outre, comme ces données datent de 2015, elles commencent à dater. Je compte d’ailleurs mettre à jour ce billet (mais seulement cette section) dès que les données pour 2020 seront disponibles, ce qui devrait être le cas le 30 novembre 2022.

rémunération des médecins en 2020-2021_2La première chose qui frappe dans ce tableau est que les revenus qu’on y trouve pour les médecins spécialistes et les médecins omnipraticien.nes sont beaucoup plus bas que ceux du tableau précédent pour 2016-2017, en fait de plus de la moitié pour les médecins spécialistes. Cela s’explique sûrement par le fait que tous les membres de ces deux professions sont ici considérés et non pas uniquement ceux et celles qui gagnent plus qu’un certain montant, par celui qu’on ne considère que le revenu net provenant du travail autonome et, possiblement, en raison de l’exercice en société de plus de la moitié des médecins, puisque ces données proviennent «des dossiers d’impôt et des prestations de l’Agence du revenu du Canada».

Ensuite, on constate que les médecins spécialistes qui travaillaient à temps plein et à l’année gagnaient en 2015 en moyenne moins dans le reste du Canada qu’au Québec (de 10,3 %) et que le revenu moyen d’emploi de leurs omnipraticien.nes était supérieur de celui des nôtres de 6,5 %. Il y a toutefois ici un problème. En effet, j’ai utilisé le revenu d’emploi à temps plein et à l’année pour rendre les données des 10 professions présentées comparables. Par contre seulement un peu moins de 40 % des médecins spécialistes et des omnipraticien.es du reste du Canada et un peu moins de 30 % de ceux et celles du Québec travaillaient en 2015 à temps plein et à l’année. Le tableau qui suit présente les mêmes données dans la première section, auxquelles j’ai ajouté dans les deux sections suivantes les revenus pour les médecins spécialistes et les omnipraticien.es qui travaillaient une partie de l’année (moins de 49 semaines) et la moyenne pour l’ensemble des membres de ces deux professions.

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On peut voir que les médecins spécialistes et les omnipraticien.es du Québec qui travaillaient une partie de l’année (environ 70 % d’entre ces personnes) gagnaient plus que ceux des autres provinces (environ 60 % du total) de respectivement 15,2 % et 16,5 %. Mieux, on peut voir que les omnipraticien.es du Québec qui travaillaient une partie de l’année gagnaient plus que ceux et celles qui travaillaient toute l’année (131 903$ par rapport à 123 921 $)! Cela peut s’expliquer par les plafonds de rémunération au-dessus desquels le paiement à l’acte est réduit. Ainsi, les omnipraticien.nes qui ont déjà atteint ce plafond peuvent décider d’arrêter de travailler quelques semaines, alors que ceux et celles qui ne l’ont pas atteint continueront à travailler. Si on prend tous les médecins spécialistes et tou.tes les omnipraticien.nes, le revenu des médecins du Québec était supérieur à celui du reste du Canada à la fois chez les spécialistes (de 12,7 %) et chez les omnipraticien.nes (de 7,9 %). Avec ces données, on pourrait conclure qu’il n’y avait plus eu de rattrapage à faire dès 2015, mais il est aussi possible que les heures travaillées annuellement soient différentes au Québec et dans le reste du Canada. On voit donc que ce n’est pas une mince tâche de comparer les rémunérations des médecins du Québec et du reste du Canada.

Le premier tableau de cette section nous montre aussi que, si notre gouvernement cherchait vraiment à diminuer les différences de revenus entre les employé.es de l’État du Québec et du Canada, il aurait plutôt intérêt à augmenter celui des membres de toutes les autres professions de la santé (notamment celui de nos ambulancier.ières), ainsi que celui de nos enseignant.es du primaire et du secondaire, et de nos pompier.ères et policier.ères! On verra avec les données de 2020 si ces écarts se sont maintenus entre 14 % et 31 %. Par ailleurs, le montant des dépenses totales de rémunération des médecins omnipraticien.nes est passé de 1692 millions $ en 2009-2010 à 2921,1 millions $ en 2019-2020, une hausse de 73 %, et celles des médecins spécialistes de 2735 millions $ en 2009-2010 à 4702,8 millions $ en 2019-2020, une hausse de 72 % (voir les pages 115 et 116 de ce document et les pages 164 et 165 de celui-ci).

Le gouvernement nous dira peut-être qu’il craint l’exode de nos médecins, en reprenant le discours des fédérations de médecins… On se demanderait bien pourquoi, car, en plus du fait que leurs revenus sont plus élevés que dans les autres provinces, les médecins québécois ont toujours été les médecins canadiens qui quittaient le moins leur province selon les données de l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS), comme je l’ai montré entre autres dans ce billet. En plus, le solde international et interprovincial des migrations de médecins est depuis quelques années positif. Par ailleurs, certaines données de l’ICIS provenant d’un rapport commandé par le gouvernement du Québec (toujours pas rendu public en entier à ma connaissance) montrent aussi que ce rattrapage serait déjà réalisé. Alors, pourquoi avoir autant augmenté leurs revenus?

Et alors…

On voit donc qu’il n’est pas facile d’avoir le fin mot sur la question de la rémunération des médecins. Cela dit, il demeure indécent que l’on consacre autant de ressources pour une faible proportion des travailleur.euses de la santé alors que ce sont les membres des autres professions qui ont des salaires bien plus bas que dans les autres provinces. En plus, on exerce de fortes pressions sur le personnel médical (comme le temps supplémentaire obligatoire), ce qui entraîne encore plus d’absences pour maladie (ce qui est aussi le cas dans l’enseignement) et de départs pour le secteur privé. Pire, la médiatisation de leurs conditions de travail médiocres et des maladies qu’elles entraînent fait diminuer les cohortes de personnes qui étudient dans ces domaines, laissant présager une nouvelle détérioration de la situation ou, au mieux, mon maintien dans l’état actuel.

Bref, n’ayant toujours pas de réponses satisfaisantes, je risque de mettre à jour encore bien des fois ce billet au cours des prochaines années!

3 commentaires leave one →
  1. René Bolduc permalink
    3 juin 2022 10 h 24 min

    Merci de souligner ces salaires dans votre étude si minutieuse. Le grand scandale trop passé sous silence demeure, à mon avis, l’incorporation, se constituer en société pour payer moins d’impôt. Ces gens gagnent beaucoup d’argent et paient, toute proportion gardée, moins d’impôt que les infirmières. La société les paie grassement – oui, on en a besoin, ils font du bon travail, ils ont étudié longtemps -, mais ils pourraient au moins être reconnaissants et faire leur juste part. Ils vivent financièrement sur une autre planète que le citoyen lambda qui en arrachent et qui paie ses impôts, pas assez riche qu’il est pour trouver des évitements fiscaux.

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  2. 3 juin 2022 22 h 26 min

    J’ai répondu ce matin, mais on dirait que j’ai oublié de l’envoyer! En gros, je disais que, pour moi, le plus gros scandale est l’entente de 2007, en ajoutant que l’autorisation d’exercer en société se classe deuxième!

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