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Le salaire minimum à 14,25 $

20 janvier 2022

salaire minimum à 14,25 $C’est immanquable. À chaque augmentation du salaire minimum, les médias publient les réactions de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), même si celle-ci répète toujours le même message : qu’on parle d’une hausse à 18,00 $ ou qu’il augmente de 0,75 $, de 0,60 $ ou de 0,40 $ c’est toujours trop et le moment est toujours mal choisi! Comme Jean Boulet, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, vient d’annoncer une hausse de 0,75 $ ou de 5,56 %, je m’attendais à de hauts cris de sa part. Et de fait, son vice-président pour le Québec, François Vincent, s’est servi de la crise de la COVID-19 pour affirmer «que ça va faire mal à des entreprises», car «la majorité des entreprises sont en dessous de leurs revenus normaux». Il ajoute, comme chaque année, que «le gouvernement devrait aider les petites entreprises, notamment par une diminution des taxes sur la masse salariale». Le gouvernement a pourtant tellement aidé les entreprises, petites et grosses, depuis deux ans qu’elles n’ont jamais augmenté autant leurs réserves de liquidité et que le nombre de faillites d’entreprises a diminué en 2020 de 23 % au Canada et de 22 % au Québec, et a encore diminué de 16 % au Canada et de 11 % au Québec au cours des 12 mois se terminant au troisième trimestre de 2021 par rapport aux 12 mois précédents. Au contraire, dans un contexte de forte inflation et de difficultés de recrutement (qu’on appelle trop souvent des «pénuries»), on se serait attendu à une hausse bien plus importante, comme l’a souligné Virginie Larivière, d’autant plus que l’Ontario a porté le sien à 15,00 $ le premier janvier dernier. Pourtant, notre premier ministre aime bien comparer le Québec à l’Ontario…

Cela dit, comme je l’ai fait les années précédentes, je vais tenter ici de répondre à cette question : de combien les revenus d’une entreprise doivent-ils augmenter pour compenser la hausse de 5,56 % du salaire minimum?

Analyse d’impact réglementaire

Quand le gouvernement annonce une hausse du salaire minimum, le Secrétariat du travail du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale produit un document intitulé Analyse d’impact réglementaire – Révision du taux général du salaire minimum. Même si les médias n’en parlent presque jamais, c’est dans ce document qu’on trouve les motifs de la hausse adoptée. Il contient aussi de nombreuses données difficilement accessibles ailleurs. Comme je l’ai fait lors des trois hausses du salaire minimum précédentes, je vais utiliser ces données pour aborder différents aspects de la hausse du salaire minimum et pour répondre à la question que j’ai posée en amorce.

Comme l’an passé, la situation cette année est plus complexe qu’à l’habitude, en raison de l’impact de la COVID-19 sur le marché du travail, donc sur les données utilisées. Ce document est précieux, mais il faut toujours avoir en tête en le lisant qu’il s’agit d’un document promotionnel, qui vise à justifier la hausse du salaire minimum proposée et qui contient parfois des analyses complaisantes, voire trompeuses. Par exemple, on lit que le ministère des Finances prévoit une hausse de 2,57 % du salaire horaire moyen (SHM) entre les années allant de mai 2021 à avril 2022 à mai 2022 à avril 2023, soit la période où le salaire minimum de 14,25 $ sera en vigueur, procurant un avantage de 2,96 points au pouvoir d’achat des salarié.es au salaire minimum par rapport aux autres salarié.es au cours de cette période. On oublie de faire le lien avec le fait que le SHM a augmenté de 9,83 % entre les deuxièmes trimestres de 2019 et de 2021, soit bien plus que le salaire minimum au cours de la même période (de 8,0 %, soit de 12,50 $ à 13,50 $) et donc qu’il y avait un rattrapage à faire. Pourtant, le document mentionne plus tôt cette hausse de 9,83 %, mais pour faire le lien avec la hausse du nombre de postes vacants. Ce mélange de genre rend ce document parfois difficile à suivre!

Quelques caractéristiques comparées des salarié.es au salaire minimum

salaire minimum à 14,25 $_1Le tableau ci-contre a été construit à partir des données publiées aux tableaux 1 et 4 du document d’analyse d’impact. La première ligne nous apprend qu’il y avait entre mai 2020 et avril 2021 en moyenne 206 900 personnes au salaire minimum (SM), en baisse de plus de 12 % par rapport à l’année précédente (235 800), représentant 5,7 % de l’emploi salarié total (6,4 % l’an passé). Ces baisses ne sont pas dues à une amélioration du marché du travail, mais s’expliquent plutôt par les plus fortes pertes d’emplois durant la pandémie chez les travailleur.euses à bas salaires.

En fait, cette proportion et ce nombre sont surestimés, car ils sont basés sur le nombre de personnes qui recevaient un salaire horaire de 13,50 $ ou moins entre mai 2020 et avril 2021, alors que le SM était en fait de 13,10 $ au cours de cette période. Ce tableau nous apprend tout de même que :

  • les femmes représentaient 52,8 % des personnes touchant 13,50 $ ou moins, mais 48,2 % de celles gagnant un salaire plus élevé;
  • près de 70 % des personnes touchant 13,50 $ ou moins travaillaient dans le commerce de détail (48,2 %) et dans l’hébergement et la restauration (21,3 %), proportion près de 5 fois plus élevée que chez les autres salarié.es (14,7 %, respectivement 10,8 % et 3,9 %);
  • malgré cette forte concentration dans ces deux secteurs, les personnes touchant 13,50 $ ou moins ne représentaient que 24,7 % de la main-d’œuvre de l’hébergement et de la restauration, et que 21,3 % de celle du commerce de détail;
  • les personnes touchant 13,50 $ ou moins ne représentaient que 1,6 % de la main-d’œuvre du secteur secondaire (formé principalement des secteurs de la construction et de la fabrication), même si 19,5 % des autres salarié.es y travaillaient, mais était surreprésentées dans le secteur primaire (2,7 % des personnes touchant 13,50 $ ou moins, mais 1,9 % des autres salarié.es).

Par ailleurs, ce tableau de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) nous indique que, en moyenne, 60,7 % des personnes touchant le SM (128 800 sur 212 300) travaillaient à temps partiel en 2020, c’est-à-dire moins de 30 heures par semaine, proportion plus de quatre fois plus élevée que chez les autres travailleur.euses (15,0 %), selon le tableau 14-10-0327-01 de Statistique Canada. Ce constat rend peu pertinents les calculs de l’analyse d’impact qui compare dans ce tableau le revenu annuel de personnes touchant le SM au seuil de faible revenu selon la mesure du panier de consommation (MPC) en se basant sur des semaines de travail de 32 et de 40 heures (et un travail à l’année), ce qui n’est le cas que d’une minorité de ces personnes.

D’autres données du tableau 1 du document nous montrent que, toujours entre mai 2020 et avril 2021, il y avait 301 000 personnes qui recevaient un salaire horaire de moins de 14,25 $, soit 8,3 % des salarié.es. Cette donnée explique que le ministre ait déclaré lors de l’annonce de la hausse du SM que la «hausse concerne environ 301 000 travailleurs, dont 166 000 travailleuses». En fait, comme la hausse du SM ne se produira qu’en mai prochain et que cette donnée est une moyenne de la situation observée entre un et deux ans avant cette date, alors que le SM n’était que de 13,10 $, il est certain qu’il y aura moins de 301 000 personnes qui profiteront directement de la hausse à 14,25 $ en mai prochain. Par contre, il faut tenir compte des personnes gagnant déjà 14,25 $ de l’heure ou un peu plus qui obtiendront des hausses salariales pour conserver un certain écart salarial avec les personnes touchant le SM. Le document ne fournit malheureusement pas d’estimation sur l’ampleur de cet effet indirect (ou effet d’émulation). Notons aussi que pour ces personnes, ainsi que pour celles gagnant entre 13,50 $ et 14,25 $, la hausse salariale pourra être inférieure à 0,75 $ ou à 5,56 %.

Hausse des revenus nécessaire

Le tableau qui suit, dont les données des deux premières parties sont tirées du tableau 4 du document, permet entre autres d’évaluer l’importance relative de la masse salariale versée aux personnes qui travaillent au SM par rapport à la masse salariale versée à l’ensemble des salarié.es.

salaire minimum à 14,25 $_2

Ce tableau nous montre dans la partie du haut le nombre moyen de personnes salariées au Québec de mai 2020 à avril 2021, le nombre total d’heures qu’elles ont travaillé et la masse salariale qu’elles ont reçue (y compris «les retenues et les cotisations payées par les employeurs», ce qui augmente la masse salariale de 15,11 % en moyenne). La partie du centre présente les mêmes données, mais pour les personnes touchant le SM (en fait ayant reçu un salaire horaire de 13,50 $ ou moins entre mai 2020 et avril 2021, alors que le SM était de 13,10 $). Enfin, la troisième partie, que j’ai ajoutée au tableau du document, indique le pourcentage des salarié.es, des heures travaillées et de la masse salariale des personnes touchant le SM par rapport aux mêmes données pour l’ensemble des salarié.es. Les colonnes présentent ces données pour l’ensemble des industries, pour les trois grands secteurs de l’économie (primaire, secondaire et des services) et pour les deux industries où on trouve proportionnellement le plus de salarié.es touchant le SM, soit le commerce de détail et l’hébergement et la restauration.

Ce tableau permet de constater que si, entre mai 2020 et avril 2021, les personnes touchant un salaire horaire de 13,50 $ ou moins occupaient 5,7 % des emplois salariés, leurs heures travaillées ne représentaient que 3,9 % du total (car elles travaillent plus souvent que la moyenne à temps partiel, comme mentionné plus tôt) et les salaires qu’elles recevaient seulement 1,6 % de la masse salariale totale, soit 3,6 fois moins que leur part des emplois salariés (5,7 %). En fait, ces trois proportions sont surestimées, car, je le répète, le salaire minimum était de 13,10 $ entre mai 2020 et avril 2021, et il faudrait soustraire de ces proportions les emplois, heures et salaires liés aux personnes qui gagnaient entre 13,10 $ et 13,50 $, donnée non fournie.

Cette dernière donnée (1,6 %), même surestimée, est importante, car elle montre à quel point il est absurde de penser qu’une hausse de 5,56 % (ou même de 10 % ou plus) de sommes qui ne représentent que 1,6 % de la masse salariale peut avoir un effet majeur sur le marché du travail et sur les finances des entreprises. Cette hausse représente en effet directement seulement 0,088 % de la masse salariale globale (5,56 % x 1,6 % = 0,088 %). Même en doublant ce coût pour tenir compte de la hausse salariale des personnes gagnant un salaire horaire entre 13,50 $ et 14,25 $ et de la hausse indirecte qui serait accordée aux personnes gagnant un peu plus de 14,25 $ pour que leur salaire conserve un certain écart avec le SM, cette hausse ne s’élèverait qu’à 0,176 % de la masse salariale globale. D’ailleurs, on peut lire à la page 18 du document que «L’augmentation de la masse salariale au SM suivant la hausse de 0,75 $ l’heure aurait un impact de 237,1 M$ sur les coûts de la main-d’œuvre pour l’ensemble des entreprises, soit 0,12 % de l’ensemble de la masse salariale brute du Québec», soit entre mes deux évaluations (0,088 % et 0,176 %). Malheureusement, les auteur.es du document ne disent pas comment iels sont arrivé.es à 237,1 M $ et donc à ce pourcentage. J’imagine qu’iels ont tenu compte des gens gagnant entre 13,50 $ et 14,25 $, mais pas de l’effet d’émulation.

Pour les deux secteurs où on trouve proportionnellement la plus grande part de la masse salariale qui va aux employé.es touchant le SM, soit le commerce de détail (8,9 % de la masse salariale) et l’hébergement et la restauration (13,3 %), une hausse de 5,56 % de la masse salariale des employé.es touchant le SM augmenterait leur masse salariale respectivement de 0,49 % (5,56 % x 8,9 % = 0,49 %) et de 0,74 % (5,56 % x 13,3 % = 0,74 %). En doublant aussi ces résultats pour tenir compte des effets indirects, cela nous donnerait respectivement 0,99 % et 1,48 %. On peut lire à la page 18 du document que les auteur.es estiment que la hausse du SM augmentera leur masse salariale de respectivement 0,62 % et 0,96 %, encore une fois entre mes estimations basses et hautes.

On pourrait se surprendre de cet effet minime, mais il faut en plus tenir compte du fait que la masse salariale n’est qu’un des postes de dépenses des entreprises. Pour répondre à ma question de l’amorce («de combien les revenus d’une entreprise doivent-ils augmenter pour compenser la hausse de 5,56 % du salaire minimum?»), il faut en plus savoir quel pourcentage représente la masse salariale des entreprises sur leurs ventes totales, car c’est seulement sur la masse salariale que la hausse de 5,56 % s’applique.

Pour le savoir, j’ai utilisé les données des tableaux 33-10-0006-01 (ensemble du secteur des entreprises), 33-10-0102-01 (hébergement), 21-10-0171-01 (restauration) et 20-10-0066-01 (commerce de détail) de Statistique Canada. Ces données m’ont permis de calculer que la masse salariale (y compris les avantages sociaux) représentait au Canada en moyenne pour 2015 à 2019 environ 18,1 % des ventes dans l’ensemble des entreprises, et pour le Québec, 11,7 % dans le commerce de détail, 30,6 % dans l’hébergement et 32,4 % dans la restauration, pour une moyenne pondérée de 32,0 % dans les services d’hébergement et de restauration.

Compte tenu des effets direct et indirect de la hausse du salaire minimum de 5,56 % sur la masse salariale totale et de la part de la masse salariale sur les ventes, on peut donc estimer que la croissance des ventes (ou des prix) nécessaire pour la compenser est de :

  • effet direct sur les ventes pour l’ensemble des entreprises : 0,088 % (effet sur la masse salariale) x 18,1 % (part de la masse salariale sur les ventes) = 0,016 %;
  • effets direct et indirect sur les ventes pour l’ensemble des entreprises : 0,176 % x 18,1 % = 0,032 % (et 0,022 %, si j’avais utilisé l’estimation de 0,12 % du document d’impact);
  • effet direct sur les ventes pour le commerce de détail : 0,49 % x 11,7 % = 0,058 %;
  • effets direct et indirect sur les ventes pour le commerce de détail : 0,99 % x 11,7 % = 0,116 %;
  • effet direct sur les ventes pour l’hébergement et la restauration : 0,74 % x 32,0 % = 0,237 %;
  • effets direct et indirect sur les ventes pour l’hébergement et la restauration : 1,48 % x 32,0 % = 0,475 %.

On peut donc conclure que la hausse de 5,56 % du salaire minimum pourrait faire augmenter les prix de l’ensemble des entreprises d’entre 0,016 % (effet direct) et 0,032 % (effets direct et indirect) , soit entre 174 et 348 fois moins que cette hausse! Ce calcul permet de relativiser le discours du patronat qui prétend que les hausses du salaire minimum ont un impact important sur l’inflation. En fait, même une hausse à 18,00 $, soit de 33,3 %, n’entraînerait qu’une augmentation d’entre 0,096 % et 0,191 % des prix si les employeurs compensaient entièrement le coût de cette hausse en augmentant leurs prix. En plus, ce calcul ne tient pas compte de la baisse du roulement de personnel qu’une hausse importante du SM entraînerait (comme le document le souligne à la page 22), donc des frais d’embauche et de formation, et de la perte de productivité due au manque d’expérience des nouveaux.elles employé.es, ni de l’impact de la hausse des dépenses de ces personnes sur l’économie et donc sur leurs ventes.

Pour les deux secteurs où on retrouve le plus de personnes touchant le SM, la hausse des ventes (ou des prix) nécessaire pour compenser la hausse du SM de 5,56 % varierait entre 0,058 % et 0,475 %, soit entre 12 et 96 fois moins que celle du SM. Et, notons que si cet effet est plus élevé que la moyenne dans ces deux industries, c’est qu’il y a des industries où cet effet est encore moindre que la fourchette moyenne de 0,016 % à 0,032 %! On peut finalement ajouter que, même si le gouvernement n’avait pas adopté une hausse du SM, les employeurs auraient sûrement augmenté les salaires des personnes touchant le SM d’au moins 2 ou 3 %, et peut-être plus en raison des difficultés de recrutement dans ces emplois. En tenant compte de ce facteur, on peut conclure que l’effet spécifique sur les prix de la hausse du SM sera en fait encore plus faible que mes calculs l’estiment, et qu’il serait étonnant que cette hausse fasse aussi mal aux entreprises que le prétend le vice-président pour le Québec de la FCEI.

Et alors…

Ce billet a permis de déconstruire à nouveau quelques-uns des mythes le plus souvent entretenus par les adversaires des hausses du salaire minimum. Année après année, iels reviennent avec les mêmes épouvantails : cette hausse nuirait aux personnes qu’elle est censée aider en entraînant des baisses d’emplois (effet qui ne s’observe jamais), l’emploi diminuerait pour les jeunes et la hausse les ferait décrocher davantage de l’école (bizarre de logique qui prétend que la baisse de l’emploi chez les jeunes en inciterait davantage à décrocher pour occuper des emplois qu’on prévoit moins nombreux…), cette hausse créerait une forte inflation qui annulerait les avantages de l’augmentation de leurs salaires (alors que cette inflation serait entre 174 et 348 fois moins élevée que la hausse de leur salaire), etc. Malgré certaines incertitudes dans mes calculs (surtout sur l’effet d’émulation), l’écart entre les affirmations des adversaires de la hausse du salaire minimum et les résultats de mes calculs (et de ceux du Secrétariat du travail) ne laissent aucun doute sur la fausseté de ces affirmations.

Malgré la qualité de certaines de leurs analyses, les auteur.es du document reviennent malgré tout avec la supposée nécessité que le salaire minimum ne dépasse pas un certain niveau du salaire moyen, soit 47 % il y a quelques années et maintenant 50 %. Le document montre pourtant que rien de négatif ne s’est passé en rehaussant ce ratio. Maintenant que ce ratio a atteint 50 %, on peut craindre que les prochaines hausses du salaire minimum soient minimes. En effet, si tous les emplois à bas salaires perdus durant la crise, notamment dans la restauration, étaient retrouvés, cela ferait baisser le salaire moyen ou le ferait augmenter moins fortement, et, par voie d’entraînement, cela limiterait beaucoup les prochaines hausses du salaire minimum. Si rien ne s’est passé de mal (mais beaucoup de bonnes choses) en faisant passer le ratio de 47 % à 50 % (le document l’estime même à 50,25 % en 2022-2023), pourquoi ne pas le faire passer à 52 %, puis à 55 % ou plus? En effet, le document montre bien que ce ratio a atteint en 2020-2021 plus de 50 % dans cinq provinces canadiennes, plus de 53 % dans quatre provinces et plus de 56 % dans une de ces provinces (Colombie-Britannique), sans que les désastres annoncés par les opposant.es aux hausses du salaire minimum se produisent (voir ce billet et ce texte de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques, l’IRIS). Et, à 56 %, le salaire minimum atteindrait 16,00 $, en bonne voie vers l’objectif de la campagne minimum 18$ qui regroupe des organismes de défense des droits des plus démuni.es et des syndicats!

3 commentaires leave one →
  1. 22 janvier 2022 19 h 28 min

    Quelle analyse! Extrêmement utile. Chapeau!

    Aimé par 1 personne

  2. 23 janvier 2022 8 h 59 min

    fdelorme

    Merci!

    C’est pour moi tellement basique comme calcul, quand on peut mettre la main sur les données pertinentes, ce qui est le plus demandant! C’est vraiment étonnant que presque personne ne fasse ce calcul avant de prétendre à un effet important sur les prix. En plus, les études empiriques montrent des effets du même ordre de grandeur, mais souvent calculés uniquement pour le secteur de la restauration, secteur où la hausse, même minime, est la plus forte.

    Il y aussi des effets croisés ou composés dont je n’ai pas tenu compte, comme l’effet de la petite hausse des prix sur les autres producteurs, mais c’est difficile à calculer, notamment parce que cela ne touche pas les produits et services importés, et cela aurait peu d’impact, compte tenu que le nombre de personnes au salaire minimum est dans ces données surestimé et que le fait de doubler ce coût comme je le fais couvre plus que l’effet d’émulation.

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