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La fin de la croissance aux États-Unis?

29 décembre 2012

Fin-de-la-croissanceDans un commentaire à mon billet Il faudra bien rembourser un jour!, un commentateur, Stéphane Levasseur, a émis l’opinion que «Les économistes sont de plus en plus nombreux à penser que la croissance de l’économie des pays développés telle que nous l’avons connue est terminée». Cela m’a fait penser, comme je l’ai souligné en réplique, que j’avais lu une étude sur le sujet récemment. J’avais d’ailleurs noté cette étude dans ma liste de sujets à aborder ici. Aussi bien le faire maintenant!

L’étude

Cette étude de Robert J. Gordon, Is U.S. Economic Growth Over? Faltering Innovation Confronts the Six Headwinds (Est-ce la fin de la croissance économique aux États-Unis? L’innovation déjà chancelante face à six vents contraires), m’a été suggérée par Nicolas Zorn. Sortie sous les auspices du National Bureau of Economic Reseach (NBER), cette étude peut être consultée (en anglais seulement…) sur le site du Centre for Economic Policy Research (CEPR).

La croissance passée

L’auteur attribue les phases de croissance aux États-Unis depuis 1750 essentiellement à trois révolutions industrielles :

  • la première phase va de 1750 à 1830 et fut la conséquence de la mise en œuvre de trois inventions, les machines à vapeur, le filage du coton, et le chemin de fer;
  • la deuxième fut la plus importante avec ses trois inventions majeures, l’électricité, le moteur à combustion interne et l’eau courante, tout cela de 1870 à 1900, même si les effets de ces inventions se sont étendus jusqu’en 1970 (climatisation, appareils ménagers, autoroutes, etc.); d’ailleurs, la croissance a soudainement ralenti tout de suite après;
  • la troisième fut celle de l’invention des ordinateurs et d’Internet; elle a commencé autour de 1960 et a atteint son point culminant dans les années 1990, son impact sur la productivité et la croissance diminuant d’ampleur par la suite; malgré ses impacts majeurs sur notre vie, cette révolution fut très loin d’apporter le même niveau d’amélioration de la productivité et du niveau de vie que la précédente (électricité, automobiles, hygiène publique, etc.).

L’innovation résulte d’une série d’améliorations qui permettent au bout du compte d’atteindre l’effet maximal d’une invention. Ensuite, on peut toujours améliorer une invention, mais quand son objectif majeur est atteint, comme la température de nos logements (chauffés l’hiver et climatisés l’été), on ne peut plus le réinventer. Il est donc normal qu’il reste moins d’aspects aussi importants pour le bien-être à inventer. Si les bénéfices des dernières innovations vont sûrement continuer à apporter des bienfaits, ils devraient être de bien moindre ampleur que les précédents et être implantés à un rythme bien moins soutenu qu’auparavant.

Notons que tous ne partagent pas cette opinion. Par exemple Paul Krugman a écrit récemment un billet sur l’étude de Gordon prétendant que la troisième révolution – celle des technologies de l’information – n’a pas encore livré ses effets majeurs. L’exemple qu’il donne, les progrès de la reconnaissance vocale qui permettraient de remplacer des tâches actuellement faites par des humains, me semble toutefois à la fois hasardeux et de bien faible ampleur comparé aux changements apportés par la deuxième révolution de Gordon. Il a beau ajouter que cela est un signe de l’émergence d’une utilisation croissante des «robots», je demeure bien sceptique, surtout quand je pense à la piètre qualité des traductions automatisées. Si on ne parvient toujours pas à traduire des textes de façon adéquate (donc à comprendre correctement le texte à traduire), comment penser qu’une machine pourrait comprendre et interpréter correctement des directives nuancées? Cela dit, son billet apporte un argument supplémentaire à discuter. Ajoutons qu’il a par la suite écrit une chronique (disponible aussi en français) dans laquelle il est un peu moins affirmatif.

Mais, revenons à Gordon… En plus, l’implantation de nouvelles innovations sera ralentie par six facteurs qui influenceront négativement l’économie des États-Unis au cours des prochaines années. Et ces facteurs ne tiennent nullement compte de la crise actuelle, car ils auraient été présents de toute façon.

Les six vents contraires

Gordon ne prétend pas qu’il n’y aura plus d’innovations, mais que celles-ci ne pourront pas modifier autant nos vies. Par exemple, la recherche pharmaceutique trouve de moins en moins de nouveaux médicaments qui améliorent de façon significative nos vies (l’auteur fournit de nombreux autres exemples). Avant même que les six vents contraires n’entrent en action, on a pu observer un net ralentissement de la croissance au cours des dernières décennies. Le graphique qui suit montre que les taux de croissance les plus élevés de l’histoire des États-Unis (et de la Grande-Bretagne auparavant) ont eu lieu vers la moitié du siècle dernier alors que les effets de la deuxième révolution industrielle décrite auparavant ont culminé, et que ces taux n’ont fait que diminuer depuis, même avant la crise actuelle, pour s’approcher des taux de croissance qu’on observait au début de ce siècle.

fin-de-la-croissance1

Voici les six vents contraires dont parle l’auteur, soit des facteurs qui entraîneront un ralentissement encore plus prononcé de la croissance à l’avenir.

1. Le «dividende démographique» :

Une partie de la croissance observée entre 1965 à 1990 est due à l’entrée massive des femmes dans la population active [ce phénomène fut au moins aussi important au Québec et a fait sentir ses principaux effets jusqu’en 2010 environ], entraînant une forte hausse du nombre d’heures travaillées par habitant. Au cours des prochaines années, la retraite des baby-boomers aura l’effet inverse, soit une baisse du nombre d’heures travaillées par habitant [cet effet sera encore plus fort au Québec].

2. Le plateau de la scolarisation

Le pourcentage de la population des États-Unis qui a terminé des études supérieures n’augmente plus depuis au moins 20 ans. Les droits de scolarité élevés et l’endettement sans cesse croissant des diplômés incitent de plus en plus de jeunes, surtout ceux provenant des classes sociales à faible revenu à renoncer à poursuivre leurs études [la situation est un peu différente au Québec, mais, ici aussi, le taux de fréquentation scolaire des jeunes plafonne depuis une quinzaine d’années]. En plus, les élèves des États-Unis se classent dans la deuxième moitié des pays de l’OCDE dans leurs résultats du Programme des acquis des élèves (PISA) et même dans le dernier quart en mathématiques et en sciences [les élèves québécois se classent au contraire très bien, en général dans le premier quart et même plus haut en mathématiques].

3. Les inégalités

«[traduction] De 1993 à 2008, la croissance moyenne réelle des revenus des ménages a été de 1,3 % par an. Mais pour le 99 % le moins riche, cette croissance ne fut que de 0,75%, soit un écart de 0,55 % par an. Le 1 % le plus riche a accaparé 52% des gains de revenu pendant cette période de 15 ans» (page 10)

L’augmentation des inégalités hypothèque donc les possibilités de croissance pour 99 % des citoyens des États-Unis [même si les inégalités sont aussi en croissance au Québec – surtout dans les années 1990 – le niveau d’inégalité y est de beaucoup inférieur].

4. La mondialisation et la délocalisation

La concurrence des pays à bas salaires entraîne une hausse de la délocalisation et des importations, ainsi qu’une baisse des salaires des travailleurs des États-Unis [ce facteur touche aussi le Québec, mais moins].

5. L’énergie et l’environnement

La lutte contre le réchauffement climatique, entre autres par la hausse du coût de l’énergie, réduira les sommes disponibles aux ménages pour acheter autre chose  [je ne partage pas cette lecture, la croissance pouvant être favorisée par des investissements dans d’autres formes d’énergie, et crois que l’épuisement des ressources est un facteur plus important à cet égard]. L’absence d’accord mondial rend cette lutte moins efficace et crée des conditions différentes pour les entreprises, par exemple en matière de réglementation environnementale, favorisant la croissance économique des pays les plus laxistes à cet égard.

6. L’endettement des gouvernements et des ménages

Une bonne partie de la croissance passée résulte de l’endettement des gouvernements et des ménages. Non seulement il est difficile de penser que cet endettement puisse augmenter (donc que la croissance puisse encore bénéficier de cet apport), mais le remboursement même partiel de cet endettement freinerait encore plus la croissance [ce vent contraire est aussi présent au Québec, mais de moindre ampleur].

L’auteur tente ensuite de quantifier les effets de ces six vents contraires. En partant du taux de croissance annuel moyen des deux décennies antérieures à la crise, soit 1,8 %, il en arrive après avoir soustrait les effets de ces vents contraires à un taux de croissance de seulement 0,2 %. Comme ces six vents ne tiennent pas compte de son observation sur la baisse de l’impact des innovations, la réalité pourrait être pire. Cela dit, l’auteur relativise ce calcul (car certaines actions sont possibles pour diminuer ces impacts), mais maintient qu’on ne peut plus s’attendre à des taux de croissance de long terme supérieurs à 1 % comme ceux qu’on observe depuis bientôt une centaine d’années.

Et alors…

Le thème de la fin de la croissance est loin d’être nouveau, mais a repris du gallon depuis le célèbre Halte à la croissance ? du Club de Rome. S’il est présenté comme un objectif (quoiqu’il ait été en fait un questionnement) pour tenir compte des ressources limitées de la planète dans ce cas (et encore plus chez les partisans de la décroissance conviviale), d’autres auteurs, comme Gordon, l’abordent plutôt comme une conclusion de tendances diverses. Citons par exemple les récents livres de Richard Heindberg et de Jeff Rubin, qui semblent (je ne les ai pas lus…) plutôt attribuer la fin de la croissance à la rareté et à l’épuisement des ressources, dont ceux du pétrole.

L’approche de Gordon est différente, comme on l’a vu. Elle tient compte de tendances touchant aussi bien les innovations que les inégalités et le réchauffement climatique. Si on peut critiquer ses calculs (il reconnaît lui-même les limites de ceux-ci), il est indéniable que cette étude suscite des questionnements pertinents.

Il reste à savoir si une baisse de la croissance traditionnelle serait si dommageable!

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22 commentaires leave one →
  1. 29 décembre 2012 10 h 11 min

    Oyayayaïe… Quand on sait que la croissance économique est la religion officielle de tous les politiciens (ou presque ) cet article annonce de grands malheurs. Était-ce ça la fameuse fin du monde finalement reportée???

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  2. 29 décembre 2012 11 h 09 min

    @ THE LIBERTARIAN BADASS

    «cet article annonce de grands malheurs»

    Je trouve que c’est surtout une analyse intéressante, reposant sur des bases solides. Mais, est-ce que cela se réalisera? Krugman pense que non, moi, je penche plutôt du côté d’une faible croissance, comme le dit l’auteur. Mais, il n’y a rien de coulé dans le béton!

    «Était-ce ça la fameuse fin du monde finalement reportée???»

    Une baisse ou une stagnation de la croissance serait-elle la fin du monde? Pas vraiment. Et tout dépend comment cela se ferait. Le plus gros problème, selon moi, est que le PIB est l’équivalent de l’assiette fiscale. Sans croissance et avec les besoins sociaux en hausse, il faudrait qu’une plus grande part du PIB soit transférée à l’État. Pour cela, il faudrait réduire sa consommation de bidules. Est-ce une si mauvaise nouvelle? N’est-ce pas ce qu’il faut faire de toute façon pour avoir une chance de faire face au réchauffement climatique et à l’épuisement graduel des ressources?

    Par contre, il est certain que ce transfert serait fortement contesté par les économistes et autres commentateurs orthodoxes, ce qui pourrait engendrer beaucoup de résistance dans la population et faire en sorte que la consommation de bidules soit favorisée au détriment de l’accroissement des services publics (par exemple par l’adoption de nouvelle mesures d’austérité).

    C’est là que je vois le plus gros défi.

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  3. Le professionnel permalink
    29 décembre 2012 18 h 12 min

    La fin de la croissance signifie aussi la fin des fonds de pension tel qu’on les connaît actuellement, ceux à prestation déterminée, car mathématiquement ils ne pourront jamais se financer pour combler les promesses faites. Ces fonds tablent sur des croissances moyennes relativement élevées pour se financer. Un jour ou l’autre, il va falloir s’en préoccuper.

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  4. 29 décembre 2012 19 h 22 min

    @ Le professionnel

    «La fin de la croissance signifie aussi la fin des fonds de pension tel qu’on les connaît actuellement»

    J’imagine que vous parlez de la RRQ et des régimes complémentaires de retraite, car la «Pension de la Sécurité de la vieillesse» est payée avec les recettes générales du gouvernement fédéral. Ce dernier programme est de fait le genre de «besoins sociaux» auxquels je pensais en écrivant «Sans croissance et avec les besoins sociaux en hausse, il faudrait qu’une plus grande part du PIB soit transférée à l’État.».

    Pour la RRQ, on a déjà haussé le niveau de cotisation et d’autres hausses sont prévues. En fait, la santé du régime dépend plus des rendements des placements que de la croissance comme telle. Il est certain que les possibilités de bons rendements sont moindres quand il n’y a pas de croissance, mais ce n’est pas automatique. La Caisse de dépôt et de placement, ainsi que les régimes complémentaires de retraite, ont eu d’excellents rendements durant les récessions des années 1980 et 1990, tellement que plein d’employeurs prenaient des congés de cotisation à l’époque. Ce sont bien plus les folies du secteur financier qui les a fragilisés au cours des dernières années. Pensons à la perte de 40 milliards $ de la Caisse en 2008.

    Bref, oui, l’absence de croissance, ou une croissance faible aurait de fait des conséquences sur les programmes financés par l’État, mais c’est moins évident pour les régimes de retraite.

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  5. THE LIBERTARIAN BADASS permalink
    29 décembre 2012 23 h 22 min

    Excellente réponse Darwin! Naturellement, il y avait un peu d’humour dans mon commentaire, car j’ose à peine imaginer la réaction de la droite si jamais les partis plus centristes commencent à cesser de voir la croissance économique comme le but ultime de l’humanité!

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  6. 29 décembre 2012 23 h 32 min

    @ THE LIBERTARIAN BADASS

    «Excellente réponse Darwin!»

    En fait, ton intervention m’a permis de développer un peu la dernière phrase de mon billet. C’était un peu laconique, mais, comme ce n’était pas le sujet du billet, j’en suis resté là. En plus, il s’en venait long, même pour moi!

    «Naturellement, il y avait un peu d’humour dans mon commentaire»

    Ah oui? Je n’aurais jamais deviné! 😉

    «la croissance économique comme le but ultime de l’humanité!»

    J’espère que personne ne pense vraiment que la croissance économique est le but ultime de l’humanité, même la droite! Mais, bon, j’ai un peu de difficulté à penser comme eux!

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  7. Stephane Levasseur permalink
    30 décembre 2012 17 h 56 min

    @Darwin
    Vous dites: « Par exemple, la recherche pharmaceutique trouve de moins en moins de nouveaux médicaments qui améliorent de façon significative nos vies »

    La science médicale continuera à améliorer la qualité de vie et à la prolonger, mais cela ne générera pas de croissance économique significative car la population active est déjà en bonne santé.

    J’aime votre commentaire: »Il reste à savoir si une baisse de la croissance traditionnelle serait si dommageable! »
    Dans les pays développés, la croissance a extirpé de la misère les masses. Je crois que ces sociétés seraient assez riches pour que plus personne ne souffre de pauvreté. On n’a plus besoin que la science et la technologie propulse la croissance économique.

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  8. Stephane Levasseur permalink
    30 décembre 2012 18 h 47 min

    @ Le professionnel

    « Ces fonds tablent sur des croissances moyennes relativement élevées pour se financer. »

    J’ai la même préoccupation que vous. Je réfléchis au sort des travailleurs du privé. Si les rendements sur l’épargne retraite demeurent presque nuls pour de bon, un travailleur actif pendant les 30 prochaines années devrait épargner la moitié de son revenu pour maintenir son niveau de vie pendant 30 ans de retraite. Qu’en pensez-vous?

    Souhaitons que je me trompe ou que les économistes réalisent à temps que l’économie stagne pour de bon.

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  9. 30 décembre 2012 19 h 37 min

    @ Stephane Levasseur

    «Vous dites: « Par exemple, la recherche pharmaceutique trouve de moins en moins de nouveaux médicaments qui améliorent de façon significative nos vies »

    En fait, c’est Gordon qui dit ça. Cela dit, je crois qu’il n’a pas tort!

    «Je crois que ces sociétés seraient assez riches pour que plus personne ne souffre de pauvreté.»

    Tout à fait!

    «J’aime votre commentaire: «Il reste à savoir si une baisse de la croissance traditionnelle serait si dommageable! »

    J’ai pris soin de parler de croissance «traditionnelle», car je n’ai rien contre un autre type de croissance (voir https://jeanneemard.wordpress.com/2010/04/28/croissance-ou-decroissance/ , quoique j’ai peut-être déjà mis un lien vers ce billet dans nos échanges…)

    En passant, j’ai aussi écrit bien des textes sur les régimes de retraite. Le plus récent, et le plus pertinent au sujet soulevé, est à https://jeanneemard.wordpress.com/2012/10/29/amelioration-des-regimes-de-retraite/ .

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  10. 31 décembre 2012 1 h 55 min

    @Stephane Levasseur

    Bizarrement, les grandes entreprises n’ont pratiquement jamais eu autant de liquidités, les profits restent très élevés aussi que les dividendes, les salaires des CA et les primes et les institutions financières qui placent notre argents font de gros profits!

    Pourtant, les fonds de pensions stagnent!

    C’est a croire qu’il y a deux types d’investisseurs, voire d’actionnaires…

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  11. 31 décembre 2012 8 h 22 min

    @ Benton

    «Pourtant, les fonds de pensions stagnent!»

    Pas sûr de ça. J’ai regardé rapidement les données de Statcan et cela semble monter régulièrement. Le problème semble davantage qu’ils n’ont pas encore digéré les pertes de 2008.

    Je crois que je vais vérifier ça de plus près…

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  12. Stephane Levasseur permalink
    2 janvier 2013 10 h 19 min

    @Benton
    Votre message laisse entrevoir qu’il y aurait une iniquité expliquant la stagnation des placements. Je propose plutôt une autre explication.

    Les actions ne prennent pas de valeur malgré les profits et les dividendes car on pense encore que l’économie suit un cycle de croissance/récession (théorie des cycles économiques). Avec cette façon de penser, on craint l’arrivée d’une récession (alimentée par le surendettement des États européens, l’impasse politique américaine, le ralentissement au BRICS). Les gestionnaires d’actif financier achètent des obligations (qui rapportent des miettes) et attendent un signal annonçant le retour de la croissance économique pour investir dans les actions.

    Mais ce retour de la croissance de l’économie ne viendra pas selon moi. J’adhère à l’hypothèse de la Grande Stagnation. Il faut se faire à l’idée que les rendements sur les obligations et les actions seront anémiques pour de bon. La théorie des cycles économiques n’est plus valable car le moteur principal de la croissance économique, la science et la technologie, est épuisé.

    Qu’en pensez-vous?

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  13. 2 janvier 2013 10 h 41 min

    @ Stephane Levasseur

    Je vais publier samedi un billet sur la situation financière des fonds de pension (privés et publics). Vous êtes une véritable inspiration pour moi! 😉

    «Il faut se faire à l’idée que les rendements sur les obligations et les actions seront anémiques pour de bon.»

    Vous verrez que ce n’est pas si clair…

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  14. Le profesionnel permalink
    2 janvier 2013 10 h 55 min

    @Stéphane
    Je pense comme vous qu’on a devant nous une période de stagnation, potentiellement d’une bonne durée. Et sur les marchés boursiers, absence de croissance rime avec absence de rendement.

    @Darwin
    Concernant les fonds de pension, je ne pensais pas nécessairement à celui de la RRQ ou de la Pension de Sécurité de la vieillesse. Ces régimes se sont inspirés de la pyramide de Ponzi à faisant payer aux autres les retraites des prestataires. Ces formules seront viables tant qu’il y a aura un nombre beaucoup plus grand de cotisants que de prestataires. Mais je pensais davantage à ceux des entreprises privées et des organisations publiques. Ceux-ci vont souffrir de la faible croissance des marchés et ils ne pourront pas maintenir leur promesse à ce rythme.

    Et concernant les répits de cotisations des entreprises/organisations des années 80 et 90, il ne faut pas penser que les entreprises en ont tout simplement mis davantage dans ses poches. Pour l’avoir vécu, les organisations syndicales en profitait pour améliorer les conditions de travail en remplacement du congé de cotisation. Cela prenait souvent la forme de rachat d’années non-cotisées. Si je ne me trompe, ces incroyables cadeaux existent encore au provincial. De toute façon, les montants non-cotisés d’il y a 20, 30 ou 50 ans, même si on les dénonce, on n’y peut plus rien. Les employés et employeurs en ont profités ensemble.

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  15. 2 janvier 2013 11 h 34 min

    @ Le profesionnel

    « je pensais davantage à ceux des entreprises privées et des organisations publiques»

    C’est d’ailleurs sur ces régimes que portera mon billet. En passant, la Pension de Sécurité de la vieillesse n’est pas un fonds de pension, car les montants versés viennent directement du fonds consolidé du gouvernement fédéral.

    «les organisations syndicales en profitait pour améliorer les conditions de travail en remplacement du congé de cotisation.»

    Oui, il y a eu des négociations et des ententes du genre. Mais cela n’a pas fonctionné partout. Je pense par exemple à la décision récente de la Cour suprême du Canada qui permet au gouvernement fédéral de conserver les 28 milliards $ de «congé» qu’il a pris au début des années 2000. Il ne s’agit pas en fait d’un congé, mais le Conseil du Trésor a plutôt saisi le surplus actuariel de l’époque.

    http://www.lapresse.ca/le-droit/politique/fonction-publique/201212/20/01-4605678-le-federal-peut-garder-les-surplus.php

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  16. 3 janvier 2013 18 h 36 min

    @Le profesionnel

    Étant dans l’entreprise privée depuis les années 80, les congés de cotisations n’ont rien a voir avec des avantages que les employés tireront profit dans une futur négociation de convention collective. L’employeur avec avec une « assiette » et finalement l’on doit s’entendre sur la répartition de l’assiette. En gros c’est: un congé de plus, okay, augmentation de salaire réduite de .5%.

    Depuis 30 ans, le pouvoir de négociation des syndicats n’est pas aussi fort que certains l’affirment, Personne sort en grève pour un statut quo. L’employeur n’offre que des « réaménagements » ce que que l’on a déjà!

    Pour les congés de cotisations sur les fonds a prestation déterminée, la logique de l’employeur est celle-ci:  » Tout ce que l’on garanti, c’est le versement des les prestations. Ce qu’on cotise maintenant ou plus tard importe peu, c’est notre droit de gérance et l’on y va selon la loi. »

    Évidemment, au fil des années, devant « les abus de gérance » des entreprises sur le versement ou non des cotisations, la loi s’est durcit. Réaction des entreprises devant l’encadrement des fonds de pension, ils veulent se retirer les fonds a prestation déterminée. (Le contexte économique n’y est pour rien, la tendance date depuis plus 10 ans….)

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  17. 3 janvier 2013 19 h 31 min

    «la tendance date depuis plus 10 ans….»

    Le graphique que j’ai mis à ce billet le montre bien…

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  18. 7 janvier 2013 6 h 34 min

    La chronique de ce matin d’Éric Desrosiers porte sur l’étude que j’ai commentée sur ce billet :

    http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/367742/la-fin-de-la-croissance

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